Cumuler deux emplois n’était certainement pas la meilleure idée qu’elle ait pu avoir au cours de sa courte vie. Du moins pas deux postes aussi prenant. Lorsqu’elle n’était que trésorière, le temps lui manquait déjà, maintenant c’était tout juste si elle avait le temps de respirer. Mais que pouvait-elle faire ? A force d’erreur elle avait du en payer le prix. Elle était également convaincu que tout ne s’arrêterait pas là, rien n’était aussi simple. La trahison était trop grande pour un si petit prix. Plus encore, pour une telle récompense. Après tout, elle avait trahit la couronne. Ce n’était pas n’importe qui. Et pourtant malgré cela, elle avait obtenu ce qu’elle convoitait. Un poste haut-placé qui lui permettrait d’accéder aux plus hautes sphères lorsqu’elle serait en âge de les atteindre. Elle avait aussi hérité de ce diable de Syn et de cette chère première ministre, tout deux missionnés pour veiller à ce qu’elle tienne son engagement. L’engagement qu’elle avait prit auprès du roi était drastique, périlleux et possiblement mortel. Mais son ambition était bien plus tenace encore.
Dans un grand claquement le jeune femme referma le placard qui contenait ses dossiers les plus sensibles. En quelques enjambées elle traversa son bureau, se saisit de quelques documents qu’elle devait terminer puis quitta les lieux après avoir donné trois tours de clefs dans la serrure. Enfermée dans sa longue veste noire, elle avançait fendant l’air lourd de la capitale, sans prêter attention à ce qui pouvait bien l’entourer. Ce qu’elle avait toujours apprécié dans son travail était les horaires. Elle commençait tôt et finissait tard. Cela lui permettait ainsi de ne pas croiser grand monde ; une véritable aubaine lorsque l’on portait le nom de Milan. Même si elle était seule, elle marchait la tête haute comme si le monde lui appartenait d’évidence. Elle bifurqua une première fois, puis une deuxième avant de déboucher dans l’allée tant attendu. Contrairement à ce que l’on pouvait attendre de Queen, cette allée elle l’avait choisit pour son raffinement et non pour son extravagance. Tout comme la demeure qu’elle s’était choisit. De sa part, nombreux était ceux qui s’attendait à voir sous leur yeux un véritable manoir à la taille titanesque. Pourtant, au bout de la rue, là où se trouvait son lieu de vie, ils ne trouvaient tous qu’une villa.
Bordée de grille tout en arabesque, de rosiers et autres plantes en tout genre, sa demeure n’avait rien de Milanesque. Au contraire, à l’abri des regards indiscrets, caché au fond d’un jardin parfaitement entretenu et toute vêtue de blanc ivoire, se tenait la maison où elle s’était établie. Ses dossiers sous le bras la jeune femme ne s’attarda pas dans l’éden et avança droit sur la porte en bois qui s’ouvrir bien avant qu’elle ne soit devant.
- Bienvenue chez vous. Murmura une voix polie sur son passage alors qu’elle disparaissait déjà dans l’encadrure de la porte.
- Bonsoir, Alphonse. Lui répondit-elle sans vraiment lui adresser un quelconque regard. Puis tout en douceur, il referma la porte sur elle. Il l’aida ensuite à se débarrasser de ses dossiers qu’il déposa sur la table du salon, là où elle avait l’habitude de s’installer pour travailler, puis lui retira sa veste.
- Dois-je vous préparer un repas Mademoiselle ? Lui intima le jeune homme. D’un simple signe de tête elle refusa et s’engouffra dans le salon où brûlait déjà un feu dans l’âtre de la cheminée. Comme une enfant, elle s’assit à même le sol et ouvrit le premier dossier. - Prépare du café. Sans se faire prier, Alphonse disparut immédiatement. Queen quant à elle inspira profondément et laissa son regard courir dans la pièce. Cet endroit était loin d’être semblable au domaine familial. Moins grand, moins luxueux, plus cocon. Si sa chambre au manoir avait été décorée dans des tons noirs et rouge, elle avait ici opté pour une décoration plus épurée mêlant le blanc et le noir dans une harmonie qui lui semblait parfaite. L’ancien rejoignait le nouveau sans jamais remettre en cause ni la praticité, ni le confort. Si la jeune Milan avait de prime abord détestée cette maison, elle avait finit par s’y attacher et ne se voyait maintenant plus la quitter. Secouant la tête comme pour se sortir de sa rêverie, elle replongea le nez dans son dossier, saisie une plume et un encrier qui se trouvaient toujours sur cette table de verre puis commença à griffonner.
Elle aurait bien été incapable de dire combien de temps venait de s’écouler lorsque quelqu’un frappa à la porte. Toujours est-il que l’intrus la fit sursauter et qu’elle manqua de renverser à la fois l’encrier et la tasse de café qu’avait enfin daigné lui apporter Alphonse quelques minutes plus tôt. Ce dernier venait d’ailleurs de pointer le bout de son nez l’air penaud, comme s’il savait d’avance qu’elle genre de savon il allait prendre. Les iris opaline qui se levèrent sur lui ne lui laissèrent d’ailleurs aucun doute.
- Ne me regarde pas comme ça, je t’ai déjà dis que je ne recevais plus en dehors de mes heures de travail. Dis donc à ce diable impolie que les devis s’effectue uniquement à la trésorerie et que s’il n’est pas content je me ferais un plaisir d’ajouter toutes sortes de taxes à son dossier. Sans attendre une quelconque réponse, elle replongea le nez dans ses papiers.
- Mademoiselle… Risqua une nouvelle fois le jeune majordome. Cette fois le regard de Queen se fit à la fois assassin et curieux. L’invitant à déguerpir en vitesse et à dire ce qui lui brûlait la langue. Heureusement, Alphonse connaissait la jeune femme depuis de nombreuses années, aussi, il poursuivit. - Le commandant Arban Höls voudrez vous parler. Il est devant la porte et demande à vous rencontrer.
Pourquoi diable les affres de la nuit lui réservaient toujours les pires surprises. Comme tout un chacun elle connaissait l’existence de Höls. L’homme qui avait disparut puis réapparut en sortant d’on ne savait où pour reprendre les rênes de la garde après que ce vieux croûton de Joestar est enfin passé l’arme à gauche. Mais tout cela lui était bien égal, elle ne s’était jamais vraiment intéressée à la vie d’autrui et ce n’était certainement pas prêt de changer. Abandonnant sa paperasse et sa plume, elle se redressa de toute sa hauteur avant de poser une main sur sa hanche, laissant un sourire mesquin éclairer les traits de son visage.
- Fais le entrer, garde le occupé quelques instants, le temps pour moi de ranger les dossiers dans mes appartements. Ensuite installe le dans le salon, pour le reste tu sais comment te conduire n’est-ce pas ? Lui dit-elle tout en lui adressant un regard entendu. Queen n’avait aucun doute concernant le devoir de majordome d’Alphonse, il était et avait toujours été parfaitement compétant, encore plus lorsqu’il s’agissait d’accueillir des invités, bien qu’elle sache qu’il détestait ça. Aux yeux du blond, faire entrer un inconnu dans la maison revenait à faire entrer le loup dans la bergerie. Il savait néanmoins que le loup le plus redoutable était sans doute celui déguisé en brebis sur lequel il veillait. Après avoir hoché la tête, il disparut de nouveau et l’on pu entendre des voix dans l’entrée.
De son côté, Queen attrapa les dossiers et quitta la pièce. Une fois mit en sûreté dans ses appartement, elle revint dans le salon et se teint droite un sourire énigmatique aux lèvres, prête à accueillir celui dont le nom était sur toutes les lèvres.
- Bienvenue dans ma demeure, commandant. Lança-t-elle lorsqu’il fut enfin à portée de vue.
La première pièce est la visite du baron de l'Epée dans mon bureau personnel, c’était en début d’après-midi, Analya Krowle, ma secrétaire, m’a annoncé son arrivé et je l’ai bien sûr reçu dans mon bureau. Depuis environ un mois que je suis revenu à la Capitale, c’était la première fois que je le voyais. Il semblait désespéré ce qui, pour un noble, est assez rare, du moins, d’habitude, ils ne le montrent pas. Je le fais assoir et lui offre un verre, lui demandant les raisons de sa venue, et là, comme un barrage en mauvais état qui aurait tenu trop longtemps sous la pression de l’eau, il me raconte toute son histoire d’un trait :
J’ai connu cette femme, Queen Milan, la plus parfaite des êtres, un corps magnifique, une intelligence rare, en plus elle est trésorière et assistante de Haru Du Lys, la nouvelle Première Ministre, bref, un condensé de tout ce que peut vouloir un homme. Alors, quand j’ai su qu’elle allait être présente au bal d'un de mes amis, j’ai voulu l’impressionner à tout prix et je lui ai offert le coffret que nous avait confié le roi depuis des générations. Personne ne sait ce qu’il y a à l’intérieur, mais ma famille a juré sur son honneur de le protéger. Et maintenant je me rends compte de ce que j’ai fait, mais je n’ose pas aller la voir et ressentir sa déception, je pense que j’en mourrais, je vous en prie aidez-moi.
D’habitude, je ne serais pas intervenu dans une querelle d’amoureux, mais là, il s’agit d’un objet qui appartient à la couronne ! Il est donc impensable qu’il reste dans les mains d’une étrangère à la famille Royale. J’ai donc accepté, et d’un coup le visage de mon interlocuteur c’est transformé. Il a quitté mon bureau mais sans me remercier plusieurs fois, avec un grand sourire.
J’ai alors pu commencer mes recherches sur cette fameuse Queen Milan, qui m’ont pris toute l’après-midi. Tout d’abord, j’ai appris qu’un garde royal lui était personnellement assigné, est-ce un protecteur ou un surveillant ? Il faudra que je demande au Roi, ce qu’il en est, car c’est sur son ordre qu’il a été transféré. Elle habite dans une villa avec un seul et unique serviteur, ce qui est assez étonnant car connaissant les Milans, ils ont un certain goût pour le luxe et le décorum, était-ce une façade ? C’est ainsi que je ramassais mes diverses pièces pour créer mon puzzle.
C’est la raison pour laquelle je suis présent malgré l’heure tardive, car d’après mes renseignements, c’est à cette heure-là, que ma cible se trouve chez elle. Un homme m’ouvrit, qui devais être son majordome, un certain Alphonse et je me présente à lui. Il semble embêté, partagé entre les directives de sa jeune maitresse et sa volonté de ne pas éconduire une personne aussi influente. Finalement c’est ce dernier qui l’emporte et il part prévenir la trésorière, avant de revenir et me faire entrer dans un petit salon.
Avant cela, je dégrafe mon ceinturon où pend mon épée et le laisse dans l’entrée, avant de pénétrer dans la pièce, signifiant ainsi que je viens en paix. Bon, ce geste est tombé en désuétude maintenant, mais je reste attaché à la tradition. Je suis alors accueilli par une jeune femme assez grande, mince avec une peau blanche et des yeux magnifique, le tout surmonté de cheveux très blond, je comprends alors comment le noble a pu succomber.
Mais cela fait bien longtemps que la vue d’une jolie femme ne me fait plus tourner la tête, et quand la jeune femme me salut avec mon titre, je me contente de lui répondre :
Mademoiselle Milan Je vous remercie de me recevoir malgré l’heure tardive.
Je ne lui donne pas du « Madame », car je sais qu’elle n’aime pas ce genre de mot. J’espère que m’être autant renseigner sur elle va me donner un avantage dans cette négociation, qui a déjà commencer. Normalement, j’ai prévu différents scénarios et si j’étais optimiste, je dirai que tout va bien se passer, mais je ne le suis pas, et je sais qu’un plan de bataille, même soigneusement préparé, vole en éclat au contact de l’adversaire. Je commence donc par déployer une seule batterie de canon, avec une question :
Je n’abuserais pas de votre temps, alors j’irai droit au but, vous souvenez-vous du baron de l’Epée ?
Je dois la laisser s’interroger, venir doucement à moi, s’intéresser à ce que je lui raconte, et surtout, qu’elle commence à échafauder des plans, quelque soit la raison, il faut qu’elle trouve un avantage à me rendre l’objet.
- Ne vous inquiétez donc pas, j’ai longtemps reçu mes clients à des heures rocambolesque, ne vous formalisez pas pour si peu. Elle fit un pas de plus dans sa direction afin d’entrer totalement dans la pièce. Curieuse, elle ne détachait pas son regard de son visage. Pourquoi diantre un tel personnage venait faire irruption chez elle. Si il n’était pas venu la voir directement au palais c’est que le sujet était soit personnel, soit houleux. Son attitude ne laissant rien transparaître, elle ne put rien en déduire et se contenta de prendre place dans l’un des confortable fauteuils qui ornaient son salon. D’un signe de main elle intima à Alphonse de s’approcher et ce dernier vint se placer debout à ses côtés. - Bien. Dites moi donc ce que me vaut votre visite. Plissant les yeux elle attendit une réponse qui ne se fit pas prier.
Le baron de l’Épée ? Bien sûr qu’elle s’en souvenait. La jeune trésorière n’oubliait jamais le nom d’un noble et encore moins d’un noble avec une fortune aussi conséquente. Du moins, avant que la moitié de ses enfants ne se fassent décimer par une petite brebis galeuse. Ce diable de Marc-Antoine. Ce crétin d’assassin qui n’avait rien trouvé de mieux que de la faire voyager jusqu’au village perché avant de disparaître dans la nature. Ce n’était pas plus mal en y réfléchissant, en disparaissant il lui avait ôtée une épine du pied. La grande question était maintenant de savoir, pourquoi le commandant s’intéressait à son père et surtout pourquoi avait-il relié la jeune femme à une telle personne. Alors, Queen opta pour un art qu'elle maîtrisait mieux que quiconque , la manipulation.
- Voyons mon cher, ne restez pas debout ! Installez vous. Je sens que cette discussion va être un peu plus longue que prévu. Voulez vous quelques choses à boire ? Thé ? Café ? Whisky ? Liqueur ? Vin ? Nous avons beaucoup de choix. Et encore, beaucoup était loin du compte. A défaut d’avoir du temps pour décompresser, elle avait trouvé avec les années que cette méthode était beaucoup plus rapide et elle était ainsi devenu une grande partisane de ce genre de boisson. Cela lui rappela d’ailleurs qu’elle avait trouvé un bien plus gros buveur qu’elle. Mais le temps n’était pas aux pensées futiles. Une fois que l’homme eut répondu, elle commanda elle même à Alphonse une liqueur de divinam et il disparut dans l’instant.
- Bien que disions nous ? Ah, oui. Le baron. Bien sur, je le connais. Nous nous sommes côtoyez à l’occasion de quelques soirées. Cependant je dois bien avouer que je ne vois pas de rapport entre nous. Dites m’en plus. La véritable question étant « Que me voulez vous ? » ou encore « Comptez vous me parlez de son fils ? » Sans rien ajouter de plus, elle plongea son regard dans celui de son vis-à-vis et attendit la suite en silence, se contentant de croiser ses jambes vertigineuses.
Je n’ai pas soif, de plus cette discussion va être très courte, je préfère donc rester debout.
Il n’y a rien à faire, j’ai toujours autant de mal à être poli, et je suis même encore plus sec que d’habitude car alors que je pensais être blindé contre ce genre de chose, je vois bien que mon cœur voit les choses autrement et cette jeune femme pourrait réveiller quelque chose. Une chose profondément enfouis et qui n’est pas sortit depuis des années, et qui doit rester enterrer à jamais.
Lorsque j’entends sa réponse, je suis surpris, soit cette femme ignore ce qu’elle a en sa possession, soit c’est une personne qui dispose d’un sang froid remarquable, je pense d’ailleurs pour la deuxième solution, alors comme sur un champ de bataille, je fais sortir ma cavalerie du bois, pour la faire charger, essayant de forcer la décision d’un seul coup. Si cette manœuvre réussit j’aurais remporté la victoire, si elle échoue, je serais comment mieux attaquer la prochaine fois.
Pourtant mon attention est déviée quelques secondes quand elle croise ses jambes, mais je reste stoïque et j’essaye de ne rien en faire paraitre. Je lui pose donc une nouvelle question :
Le baron vous a confié un objet qui ne lui appartenait pas et je viens le récupérer.
J’hésite un moment à lui donner de nouvelles informations, mais je dois être clair dans ma demande pour qu’elle ne puisse pas utiliser de faux semblants pour me tromper et je précise donc :
Il s’agit d’un coffret en acier, offert lors d’un bal chez un de ses amis.
Voilà, je n’ai plus qu’à attendre, soit elle est de bonne composition et me le donne immédiatement, soit elle va user de subterfuge pour noyer le poisson. Dans les deux cas je suis prêt, je ne peux pas partir d’ici les mains vides, mon honneur en dépends. Il y a une troisième possibilité, c’est qu’elle ne l’ai plus en sa possession, ce qui serait un gros problème, mais pas insurmontable, j’ai les ressources pour fouiller toute la capitale s’il le faut, même si çà fais du tort au baron de l’Epée, car comme le dit le dicton : la fin justifie les moyens.
- A votre bon vouloir mon cher. Poursuivez donc.
Son regard resta donc fixé sur celui de l’homme sans jamais ciller. Même si elle ne connaissait pas la raison de sa venue et même quand elle la connaîtrait, il faudrait qu’elle soit capable de garder ce visage jovial. C’était quitte ou double. Soit il venait pour une raison bien différente de ce qu’elle imaginait et dans ce cas là elle n’aurait sans doute aucun mal à jouer le rôle qu’elle s’était attribuée. Soit il venait bien pour ce qu’elle pensait et à ce niveau là, il lui faudrait une quantité de sang froid non négligeable ainsi qu’une vivacité d’esprit qu’elle n’était pas certaine d’être capable d’appliquer après une journée aussi éreintante. Peu importait. Elle ne devait jamais perdre, la mise ne faisait pas de différence. Elle le laissa donc parler sans il l’interrompre, hochant la tête par moment tout en réfléchissant.
Une boite en métal confiée par le baron, elle voyait maintenant très bien de quoi il lui parlait. Cependant, elle ne comprenait pas pourquoi cet homme voulait absolument la récupérer. Lorsque cette dernière lui avait été offerte, elle avait d’abord pensé qu’il s’agissait là d’un coffret à bijoux mais elle s’était vite rendu à l’évidence, la boite ne s’ouvrait pas. Beaucoup aurait sans doute essayé de forcer l’ouverture. Mais Queen était trésorière, conseillère et surtout riche. Peu importe la richesse que pouvait offrir cette boite, elle n’était pas sûre que cela mérite qu’elle s’y brise les ongles. De plus si elle tenait tant que cela à avoir un coffret à bijoux dignement sertis, elle était parfaitement à même de se l’offrir elle-même et des biens plus jolis. C’est donc sans surprise que cet objet avait été relégué au rang de presse papier ou de simple décoration sur son bureau. Malheureusement pour l’homme, sa venue était un signal aux yeux de la blonde. Un signal qui disait en lettre d’or « cet objet a plus de valeur que tu ne l’imagines » et qui était entrain d’illuminer l’entièreté de son esprit. Le plan était simple ; en apprendre plus et réussir à le garder si cela était intéressant. Loin d’être aveugle et innocente, elle avait pu capter rapidement le regard de l’homme. Elle décida donc de poursuivre sur son idée initiale.
Se redressant dans son fauteuil, elle se pencha délibérément vers l’avant avec nonchalance et toujours avec une grâce qui lui était toute naturelle. Dans un sourire elle prit la parole.
- Oui, je vois très bien de quel coffret vous voulez me parler. J’ai supposée qu’il s’agissait d’un coffret à bijoux. Elle prit alors un air désolé. Malheureusement il est scellé, je n’ai jamais eut l’occasion de voir ce qu’il contenait. A cet instant, Alphonse apparut de nouveau dans le dos de sa patronne et déposa son verre sur la petite table avant que cette dernière ne lui intime de quitter la pièce et il disparut. Queen attrapa donc son verre et prit une petite gorgée avant de soupirer. - Vous êtes sûr de ne pas vouloir boire quelques choses ? Cette liqueur est un véritable plaisir pour les papilles. Elle marqua un petit temps d’arrêt, lui laissant le temps de répondre et elle poursuivit. - Ce qui m’intrigue un peu plus c’est pourquoi vouloir récupérer un coffret qui contre toute attente...Eh bien… Ne fait pas ce pourquoi il est utile, puisqu’il est verrouillé et ne semble pas être doté d’un mécanisme d’ouverture. A qui appartient-il et que contient-il pour que le commandant lui même se déplace afin de le récupérer ?
Souriante, elle prit une nouvelle gorgée sans jamais le lâcher des yeux, l’air rieur.
La jeune femme doit tout ignoré de mon passé, sinon elle me donnerai immédiatement cette boîte avant de me conjurer de partir de sa demeure. Au lieu de çà elle me demande à nouveau si je veux boire, mais comme je déteste me répéter et que je ne vois çà que comme une tentative de m’amadouer, je ne réponds rien et me contente de fixer ces jolis yeux. Même eux sont parfais, cette fille est vraiment incroyable et j’ai peur qu’elle ait vu comment je l’ai regardé.
Je dois donc me reprendre et ne rien lâcher, pas un sourire, pas une ouverture, rester un roc que rien ne peut ébrécher, c’est pourquoi quand elle commence à me poser des questions sur le coffret je me contente de lui répondre :
Je vous saurais gré de bien vouloir me le rendre.
Voilà, une formule de politesse réduite au minimum, elle doit bien se douter de l’importance de cet objet maintenant et pense pouvoir recueillir des informations dessus. Malheureusement pour elle, je ne suis pas un de ses sous-fifres ou un de ses amoureux transis d’amour qui répondent au moindre de ses désirs. Je n’ai aucun compte à lui rendre, ni aucune faveur à quémander, la seule chose qu’elle pourra faire contre moi, c’est diminuer le budget de la garde, mais j’ai une réponse toute prête pour cela, je le ferais escorter par cinq gardes royaux de sexe féminin en permanence. On verra bien si elle supportera çà longtemps d’avoir à demeure des femmes de cinquante ans, qui aurons pour seule et unique mission de la faire craquer en parlant sans arrêt.
Je ne peux m’empêcher de sourire à cette idée, mais très vite je reprends mon sérieux, car c’est là où la véritable partie va débuter, nous avons tâter chacun l’adversaire, mais je ne pense pas qu’elle me donnera l’objet que je suis venu chercher aussi simplement que çà, elle va essayer de me déborder par les côtés avec sa propre cavalerie et je vais devoir faire intervenir mes réserves pour la contrer, mais je vais devoir faire attention au timing, trop tôt et elle aura le temps de se replier, trop tard et j’aurai perdu.
J’attends donc sa réponse, les pieds bien au sol et l’esprit en alerte, prêt à tout.
- Commandant, vous n’êtes pas très amusant. Lui dit-elle tout en affichant une moue enfantine, comme celle d’un enfant avec qui l’on refuse de s’amuser. Et dans le fond il y avait un peu de ça. Maintenant qu’elle savait à quoi s’en tenir, elle voulait jouer. Voir de quel genre d’homme il s’agissait. Jusque là elle n’avait eut à faire qu’à un homme rustre et glacial. Pourtant quelques petits éléments lui laissait à penser qu’elle pourrait se créer une ouverture, une petite brèche qu’elle pourrait tourner à son avantage. Restait à savoir comment. Si jusqu’ici elle était restée sagement assise, elle décida qu’il était également temps de se lever. Elle ne relâcha pas son verre pour autant. La jeune femme fit ensuite le tour du fauteuil et vint se planter devant l’homme qui se tenait dans son salon, à distance respectable.
- Bien, bien, bien. Vous venez me rendre visite dans ma maison, à une heure aussi tardive en me réclamant un objet qui m’a été offert. Vous refusez en plus de me donner une quelconque information. En voilà une chose cavalière. Peu l’aurait tentée. Mais après tout, qui suis-je pour vous en vouloir. Jusqu’ici vous n’avez sans doute pas entendu parler de moi. Peut-être de mon frère. Primus. Malheureusement, je ne suis pas aussi conciliante que lui. Elle lui sourit. Un sourire amusé, joueur. De la même façon ses yeux s’animèrent d’une lueur qu’elle ne leur connaissaient que trop bien. Les négociations et joutes verbales allaient commencer ici. C’était là l’un des jeux favoris de Queen. Elle avait eut l’occasion de s’y amuser plusieurs fois avec la première ministre qui avait par deux fois lamentablement échouée. Elle s’y était ensuite essayée avec le roi lui même et contre toute attente ce dernier avait faillit avoir le dessus. Un petit rire cristallin lui échappa. - Commandant, ne soyez pas sot. Personne ne serais assez sympathique pour vous rendre un tel objet sans un minimum de contrepartie. De sa démarche féline elle se mit à marcher, arpentant la pièce tout en faisant tinter son verre du bout de l’ongle, finalement elle détacha son regard de lui et le laissa courir sur son jardin tout en buvant.
- Une boite qui ne paie pas de mine et ne s’ouvre pas. Un commandant tendu à une heure tardive. Elle marqua un temps d’arrêt. - Vous devriez d’ailleurs vous détendre si vous voulez passer inaperçue. Vos années d’absences auraient-elle affectées votre talent ? Lui jetant un regard en coin, elle pivota et revint vers lui avec calme. En quelques enjambées elle franchit la distance qui les séparaient. - Je pense que vous pouvez comprendre que tout cela éveille ma curiosité. Alors qu’elle allait passer à côté de lui, elle déposa sa main fine sur son épaule avant de murmurer. - Je suis certaine que vous comprenez. Puis dans un sourire elle gagna l’accoudoir du fauteuil où elle s’installa, jambes croisées une nouvelle fois. - Alors, cher commandant. Si vous n’êtes pas décidé à me partager son secret, qu’êtes vous prêt à m’offrir pour l’obtenir ? Qu’est-ce qu’un homme tel que vous est prêt à céder pour avoir ce qu’il convoite ? Relevant la tête, elle le toisa alors avec nonchalance, s’amusant ouvertement de l’échange qu’ils étaient sur le point d’avoir.
Je ne le connais pas, son nom n’étant pas dans le dossier que j’ai étudié, il n’a donc aucune utilité ici. Mais l’important est ailleurs car les paroles que mon interlocutrice sont très claires, elle refuse de me le rendre sans contrepartie. Elle essaye de toute évidence de me faire sortir de mes gonds et elle pourrait bien réussir, elle veut quelque chose de moi et elle a sans doute déjà penser à pleins de petites machinations dans sa jolie tête.
Elle touche même mon armure et je peux sentir son délicat parfum qui me fais une nouvelle fois perdre le fil de mes pensées, avant d’aller se rassoir, toujours dans cette position avantageuse. J’arrive alors à me ressaisir et je me dis qu’il va falloir que je parte rapidement d’ici, si je ne veux pas succomber à son charme qui est vraiment très puissant. Je ne sais pas qu’elle est son pouvoir, la demoiselle ne l’ayant pas assez utilisé, du moins de manière visible, pour qu’il soit noté dans les documents de la garde mais çà ne m’étonnerai pas qu’il soit de nature hypnotique pour me faire avoir de telles pensées.
Je m’approche donc d’un pas souple vers mon hôte qui continue à me fixer de ses magnifiques yeux et je lui dis d’un ton faussement jovial :
Dois-je comprendre que vous refusez de me le céder sans faire un marché ?
A ce moment je m’approche de la même manière qu’elle, quelques minutes plus tôt et je lui murmure à l'oreille:
Ce n’est pas très gentil de garder quelque chose qui ne vous appartient pas.
Je me relève ensuite mais je reste à moins d’un mètre d’elle, car même si consciemment elle n’a pas peur de moi, son instinct doit lui dire que l’homme qui la toise pourrait lui briser la nuque d’un seul mouvement. Mes réactions me font peur des fois, car je sens bien que je ne conviens pas à cette époque, comme un loup végétarien n’est pas à l’aise avec des moutons, car au fond de lui, il restera toujours un prédateur.
Cette jeune fille n’a dû qu’entendre parler vaguement de cette époque, il y a maintenant plus de vingt ans, la lutte contre l’association de l'ombre organisée par des Nobles de la Forteresse liés à conglomérat de marchand qui commençait à faire sa loi dans l'ombre et qui visait à entreprendre un coup d'état contre Melvis Renmyrth et la famille royale, on la nommait l'Axe. Comme les journaux n’en ont jamais parlé, peux de gens sont au courant et me voilà maintenant à essayer de convaincre une personne deux fois plus jeune que moi de me céder un objet.
A mon époque, je n’aurais pas insisté, puis j’aurai envoyé des voleurs prendre l’objet, et l’histoire se serait terminé là. Bon j’aurais sans doute brûlé sa demeure pour l’exemple, mais çà n’aurais rien eu de personnel. Je lui dis enfin d’une voix habituée au commandement :
Je suis comme vous, je ne cède rien de ce qui m’appartient. Mais pour avoir gardé l’objet, je vous dois un dédommagement, soumettez-moi une requête. Si c’est en mon pouvoir, je la réaliserai.
Je n’ajoute rien de plus, la laissant formuler sa demande, mais ce n’est pas une négociation pour l’objet car je partirai avec ce soir, qu’importe les conséquences.
Surprenant. Ce fut cette fois l'homme qui la déstabilisa sans qu'elle ne s'y attende. Pour être honnête ce dernier était tellement froid et distant depuis le début de leur échange qu'un tel revirement de comportement était complètement imprévu. Tout comme elle l'avait fait quelques minutes auparavant, le commandant se pencha vers elle avant de murmurer quelques mots à son oreille. D'abord bouche bée, elle se ressaisit en un petit quart de seconde et afficha un sourire jusqu'aux oreilles. En voilà un adversaire qui pouvait finalement s'avérer beaucoup plus marrant que prévu. Si avec le temps elle avait appris une chose ; c'est que les adversaires les plus divertissants et redoutables n'étaient pas toujours ceux auxquels on s'attendait. Queen n'en était pas encore sûre, mais il semblait qu'Arban fasse partie de cette catégorie.
Un silence tomba entre eux. Sans doute le temps pour l'un comme pour l'autre de digérer les paroles qu'ils venaient d'échanger. Puis vint enfin la phrase tant attendu, celle qui lui permettait toujours d'obtenir quelques choses et dieu seul savait à quel point Queen adorait recevoir. Bien plus que de donner, cela était certain. Alors, toujours sans piper mot, elle observa son visage. C'est d'ailleurs à ce moment précis qu'elle remarqua qu'à défaut d'avoir reprit sa place initiale, il était resté proche, très proche. Bien plus sans doute que beaucoup de gens ne l'aurait toléré. Or dans ce genre d'échange, il ne fallait pas faire la fine bouche et ce n'était pas son genre. Quoi qu'en vérité si, mais si elle montrait le moindre signe d'agacement, de faiblesse où de tentative de fuite elle était presque convaincu que le garde s'en servirait à son avantage. De plus ce n'était certainement pas en repoussant une personne que l'on arriverait à la charmer. Et là dedans ce qu'espérait la trésorière c'était obtenir le beurre, l'argent du beurre. Bien entendu, elle aurait préféré que cela soit avec un noble, plus facilement corruptible, manipulable et mieux nés surtout pour le plupart. Malheureusement ce n'était pas le cas et elle devrait faire avec.
- Vous comprenez très bien mon cher ! Dit-elle enfin tout en brisant le silence environnant. Elle se leva ensuite pour se tenir droite face à lui, remarquant par la même occasion qu'il l'a dominait aisément en terme de taille. - Je ne suis pas connu pour ma gentillesse commandant, je suppose que cela état bien notifié quelques part à la garde, non ? Ensuite, elle passa un doigt sur son menton tout en faisant mine de réfléchir. - Par Lucy que vais-je bien pouvoir vous demander...Ses yeux s’illuminèrent alors. - Quelques part dans le palais, sans doute dans le bureau du roi ou de la première ministre. Il y a un dossier qui porte mon nom, qui doit sans doute être d’une épaisseur considérable. Elle rit. - Faites en disparaître toute trace et la boite sera à vous.
Vous ne m’avez toujours pas compris, il ne s’agit pas d’une négociation, mais je vous ai demandé cette boîte qui ne nous appartient pas. Vous avez refusé de me la rendre et quand je vous ai indiqué que je vous devais un dédommagement pour avoir gardé l’objet, vous m’avez proposé de faire un acte illégal.
Je me tais quelques secondes avant de continuer, donnant à ma voix toute l’autorité que me donner mon poste de commandant :
Proposer à un officier de la Garde de faire un acte illégal est un acte très grave, cela peut s’apparenter à de la trahison. Maintenant, je vous laisse exactement cinq minutes pour m’amener ce que je vous ai demander.
Je pense qu’il est temps maintenant de passer aux menaces :
Si dans ce laps de temps, je ne l’ai pas en main, je reviendrai demain avec des soldats et je vous arrêterai, à votre bureau, devant le maximum de personne et je vous amènerai devant le Roi et la Reine.
Mon regard est de plus en plus dur pendant mon monologue, mon sens de l’honneur devant cette tentative de corruption a été mis à rude épreuve, et j’en ai tué pour moins que çà. Maintenant, si la noble me rend la boîte, je passerai l’éponge pour le bien du Royaume, car d’une certaine manière, j’ai piégé mon interlocutrice en la poussant à me demander quelque chose.
Je la laisse donc faire son choix, comptant silencieusement les secondes qui me sépare, soit d’une victoire en récupérant la boîte, soit d’une sortie et d’une arrestation le jour d’après. C’est à cette femme au corps magnifique mais aux idées décidément bien dangereuses, de faire ce choix. Pourtant, je ne suis pas détendu, car maintenant que je l’ai mise au pieds du mur, elle risque de devenir brutale et je me tiens prêt à activer mon pouvoir, si besoin.
- Cessez donc votre baratin commandant. Elle soupira un moment et déposa une nouvelle fois ses lèvres sur le bord de son verre qu’elle posa ensuite sur le bord de la table. - Si vous croyez un seul instant que votre regard noir et vos paroles assassines me terrifie vous faites erreur. De plus… Si je tenais à disparaître dans la nuit ça ne serait aucunement un problème vous vous en doutez. Elle lui sourit de manière espiègle. - Je vais vous rendre cette boite, principalement parce qu’elle ne me sert actuellement que de presser papier. Aussi, l’avoir ou pas ne me pose pas de réel problème, ma curiosité n’est pas vraiment en accord avec cet acte et même si je suis convaincu que personne ne serait prêt à condamner ma personne pour une simple boite, je vais vous la rendre. Ainsi va le jeu. La jeune femme laissa ses jambes glisser et prendre la place initiale qu’elles avaient lorsqu’ils avaient débuté cette conversation.
- Alphonse. Dit-elle d’un ton neutre tout en se penchant pour reprendre son verre presque vide. Ce dernier apparut la seconde suivante dans l’embrasure de la porte. - Va chercher la boite sur mon bureau s’il te plaît. Prend ton temps, nous n’avons pas tout à fait terminé cette discussion. Il disparut après s’être incliné bassement. - Un véritable bijou que cet homme là. Dit-elle a l’attention du garde qui se tenait maintenant assit dans son salon. - Bien, reprenons. Queen se redressa dans son fauteuil et se mit une nouvelle fois à faire tinter le verre du bout de ses ongles. - Vous avez sans doute oublié un léger détail mon cher commandant. Cette fois son regard se fit plus dur, bien qu’encore amusé. - Je ne suis pas trésorière pour faire joli, je suis la seule capable de tenir les finances de ce royaume à flot. Je n’ai pas été promu par hasard. Heureusement ou malheureusement pour vous, le roi à de l’estime pour moi et mon travail. Ma famille fait également partie des plus grandes fortunes du pays bien qu’elle soit très controversée, je vous l’accorde. Mon frère est un puissant commerçant. Tout cela pour en venir à un fait, mon bras est bien plus long que vous ne pourriez l’imaginer. Vous ne croyez pas qu’il serait dommage que je me mette à fouiner dans votre passé ? Qu’avez vous fait ces dernières années ? Où était donc passé ce cher Arban pendant que des phénomènes secouaient tout le pays ? Je suis soudainement curieuse d’en apprendre plus. Elle tourna ensuite sa main vers elle et observa sa manucure, la frottant contre sa chemise un instant avant de reprendre. - Vous n’êtes de retour que depuis un mois après avoir fait défection… Et vous osez déjà menacé et extorquer un bien et de aveux contraint à un représentant de l’état qui ne sait même pas ce que représente cet objet ? Sans même un mandat ou un décret royal ? Un sourire de biais étira le coin de ses lèvres. - Vous n’êtes pas si malin que vous semblez le croire mon cher. Je vous accorde donc la victoire de bonne grâce ce soir, je n’ai pas de temps à perdre actuellement. Comme si un signal lui avait été donné Alphonse réapparut avec la boite entre les mains et vint la tendre à l’homme.
Queen se leva enfin, termina son verre d’une traite.
- Alphonse, je crois que notre invité en a terminé pour ce soir. Assure-toi qu’il retrouve la sortie. Immédiatement le blondinet se plaça entre sa patronne et l’homme, droit comme un i. - Je vous souhaite une bonne soirée, Arban. Je suis sûre que nous nous recroiseront. Puis dans un gloussement, elle disparut dans l’embrasure de la porte. Une fois dans le couloir, elle leva le nez en direction d’une horloge qui trônait dans la pièce. - Sept minutes. Puis elle éclata d’un rire discret avant d’entrer dans sa chambre et refermer la porte.
J’écoute donc ce qu’elle à dire et j’apprends ainsi que mon interlocutrice se croit indispensable, comme tous les Nobles que j’ai rencontrés d’ailleurs. D’après elle, le Royaume s’effondrerait si elle quittait son poste, littéralement avec sans doute des guerres civiles, la peste et la famine, discours typique de personne qui pense être au-dessus des autres. Elle enchaîne ensuite sur mon passé, mais je lui souhaite bien du courage, elle peut sans doute savoir ce que j’ai fait, mais elle comprendra alors qui je suis, ce qui devrait la calmer.
Elle essaye ensuite de faire comme si c’était elle la victime, mais la chose n’est absolument pas crédible, car j’ai été mandaté par le légitime possesseur de l’objet pour le récupérer et je n’ai fais que suivre la loi du début à la fin. A ce moment-là, le majordome revient et je prends la boîte qui m’a valu cette visite et permis ainsi de faire la connaissance de cette créature aussi charmante et dangereuse qu’une panthère.
Queen me souhaite ensuite une bonne soirée, mais je doute qu’elle soit sincère et m’indique que nous nous reverrons, ce qui sonne plutôt comme une menace, mais je ne peux qu’acquiescer à ses paroles. Je suis sûr que j’aurais de nouveau affaire à la famille Milan, surtout si cette dernière est aussi influente que mon hôte me le dit.
Je me retrouve donc dehors, heureux de la tournure des évènements et impatient de remettre l’artefact au baron de l’Épée, espérant qu’il gardera toute sa tête la prochaine fois qu’il croisera une jolie femme. Si une telle chose venait à se reproduire, serment royal ou pas, je récupère l’objet pour le rendre au Roi et à la Reine directement.
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