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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
    Informations
    Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Sam 16 Nov 2019 - 9:32 #
    Ça n’arrive pas souvent, mais je suis de mauvais poil.

    Vous pouvez vous imaginer plein de raisons, mais vous serez toujours loin de la vérité. D’abord, vous évoquerez la boisson. Comme si on pouvait me résumer à n’être qu’un pilier dans un bar de la capitale. Et non. Pas que. Je suis aussi un examinateur de la guilde et c’est un travail qui me tient à cœur. C’est le cœur plein de fierté que je remplis mes fonctions à travers le pays pour que cette belle institution puisse offrir continuellement ces beaux services à des gens respectables. Les tavernes, ça fait partie du boulot, mais pas que. Alors, n’allez pas médire sur le fait que de ne pas me trouver à moins de cent mètres d’un vendeur de bière me rend chafouin. Non. Surtout que j’ai remplis avant de partir une flasque d’un alcool puissant, fumé et tourbé. Un plaisir pour les papilles que je ne peux m’empêcher de déguster actuellement.

    Partir ? Et oui. Je suis sur la route. Peut être que vous pourrez juger mon mauvais caractère par des conditions de voyages déplorables. C’est sûr que les charrettes de la guilde ne sont pas forcément les moyens de locomotions des plus agréables, mais ils restent robustes et pratiques surtout quand la route est bien dégueulasse. Les tressautements réguliers de la charrette ont depuis longtemps annihilé ma capacité à imaginer un confort qui n’existe point pour mon postérieur, mais la douleur lancinante vous incite à parler avec les gens et à regarder autour de vous. Le paysage est plutôt joli sous la pluie. La pluie ? Voilà un autre de vos arguments qui ne tient pas. Ce n’est pas quelques gouttes sur ma figure qui me rendraient bougon. J’en ai passé des journées sous la pluie à avoir la cape plus imbibée qu’un habitué à cinq heures du matin. Ça fait partie de la vie. Ça irrigue nos champs et c’est comme ça qu’on se retrouve avec des tourtes savoureuses et des bières revigorantes. Ou l’inverse. Ça serait la sècheresse avec rien à grailler, vous feriez moins les malins, donc non, la météo pourri, on s’en accommode. Surtout que ça rend le paysage joli. Ça me donnerait envie de gratter quelques cordes et chanter une petite chanson.

    Mais j’ai pas envie, parce que je suis de mauvais poil.

    Ma mission, peut-être ? Je n’ai pas grand-chose contre le fait d’inspecter le domaine Veriano. L’important, c’est de ne pas avoir d’à priori, même s’il s’agit d’un noble. Il propose des quêtes à la guilde, c’est tout naturellement que la guilde doit juger de la responsabilité de ce client autant sur le côté financier que sur le côté déontologique. Ça serait tout de même jeter l’opprobre sur la guilde que de travailler pour des individus aux activités illégales, même si la chose parait totalement improbable de la part de noble tel que la famille Veriano. Il est vrai que, moi-même, il m’arrive de côtoyer des malfrats de divers horizons. Mais je ne travaille jamais pour eux. Jamais ! Je parle et ce n’est un crime de parler avec eux. C’est même utile de récupérer des informations. Les criminels ne sont pas moins bavards que les honnêtes gens tels que moi. Et puis, il y a des juges pour juger. Qui sommes-nous pour déclarer quelqu’un de coupable et d’innocent ? S’ils sont dehors, c’est que peut-être, ces accusations sur leur compte sont mensongères. Faisons confiance en notre justice.

    Je suis de mauvais poil.

    Et ça, c’est parce que je suis pas tout seul sur le coup. Pas que j’aime pas bosser avec quelqu’un. Mais pas lui. Lui, c’est Lou Trovnik. C’est un petit homme au physique banal, toujours propre sans être hyper classe. Normal. Vous le reconnaitrez facilement si vous voyez son visage. C’est comme si le bonhomme n’avait jamais exprimé de sentiment de toute sa vie. Pas de sourire. Un regard mou qui semble vous passer à travers comme si vous n’étiez qu’un chiffon sale perdu dans un grenier. Lou Trovnik est la quintessence du fonctionnaire administratif. Il connait tout sur tout, même les petites lignes des règlements toujours en application et établi il y a des siècles et il prend très à cœur de les appliquer sans une once d’humanité. Le diable se cache dans les petites lignes ; c’est lui. SI quelqu’un appelé à l’aide devant lui, il serait capable de passer avant à la guilde pour remplir en trois exemplaire une « demande dérogatoire d’aide à la personne sans retour sur investissement de la guilde », de le tamponner dans les formes avec les cinq tampons réglementaires, d’en faire une copie pour les archives, de les transmettre dans les bureaux concernés en vérifiant bien que lesdits formulaires sont bien classés dans les bons tiroirs, puis de revenir aider le pauvre gars qui sera mort depuis belle lurette, avant de remplir un formulaire d’annulation de demande dérogatoire et tout le tralala en cinq exemplaires dument tamponnée. Le tout sans esquisser la moindre émotion, comme un plaisir sadique ou la cruauté. Rien. A la rigueur, on profond ennui. Mais c’est tout. En plus, comme vous le savez, je suis d’un naturel très sympathique et tout le monde m’apprécie plutôt bien. Lou ne m’aime pas. Pas un peu. Pas. Et ça, ça a quand même le don de chagriner. Je fais des efforts, j’essaie d’être sympa, mais non, il est aussi cordial qu’une poignée de porte. Du coup, je l’aime pas.

    Et c’est une sacrée bonne raison d’être de mauvais poil.

    Heureusement, on arrive en vue du manoir Veriano. Belle baraque. La grille est fermée et un type tente de dissimuler toute sa personne dans un abri à côté et éviter de se faire tremper jusqu’à l’os. Moi, je m’en fous un peu. Et Lou, lui, est incapable de tomber malade. Ça serait manqué un jour de travail. Impensable. Il se tourne vers moi, son regard toujours aussi mou.

    -Tenez-vous bien Callahan. Vous incarnez la guilde. Essayez pour une fois de vous donner l’image d’un examinateur de la guilde et pas celui d’un saoulard d’un cul de basse fosse.
    -Oui Trovnik.

    Je ne vous ai pas parlé que quand il vous adresse la parole, ça suinte l’amabilité ? C’est chose faite. Je n’ai plus la force de lui tenir tête. Il a gagné depuis bien longtemps. Il s’adresse au pauvre bougre sur le même ton, annonçant nos noms, fonctions et raisons de notre venue sur le même ton désagréable. Celui-ci me jette un coup d’œil offusqué auquel je réponds par un sourire las et un petit geste de la main lui intimant de laisser couler. Il me suit. Evitons de mettre de mauvaises humeurs la chose. Il ouvre le portail.

    -Monsieur Veriano n’est pas présent. Madame Hekmatyar va vous recevoir.
    -Qui est cette…
    -Rebecca Hekmatyar est la conseillère de monsieur Veriano et gère son domaine, Callahan. Si vous lisiez vos dossiers plutôt que de rêvasser, vous n’étaleriez pas votre imbécilité à la face du monde.
    -Oui, Trovnik.
    -D’ac-cord. Mettez vous là-bas. Je vais la faire appeler.
    -Merci.
    -Ouaip, merci mec.

    Lou me jette un regard noir ; son regard habituel, certes, mais on le devine plus bougon. Je fais mine d’avoir compris. Tout cela va être très désagréable.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Lun 25 Nov 2019 - 23:49 #

    Depuis quelques jours, rien ne fait plaisir à Rebecca. Elle n'a ni envie de travailler - pour une fois - ni envie de faire quoi que ce soit d'autre. Elle reste assise sur son canapé, tantôt essayant de lire, tantôt se posant des questions sur le sens de la vie. Parfois, il lui arrive de sortir, mais c'est bien rare. Elle doit aller faire les courses, sortir s'aérer, sinon elle devient folle. Quelle idée aussi de ne pas aller travailler ! Elle avait demandé des "vacances" à Keith, mais on dirait qu'elle en avait pris un peu trop.

    Donc la voilà, une nouvelle fois, assise dans son canapé, un livre sur ses genoux et un verre d'alcool sur sa droite. Son livre n'était pas franchement intéressant, "apprendre l'art de ne pas faire mourir une plante en dix leçons". Elle l'avait déjà lu plusieurs fois, heureusement pour elle et pour ses plantes. Mais elle n'avait rien d'autre sous la main. Faire un tour à la librairie aurait été parfait, mais la flemme, voyez-vous, nous pousses à ne rien faire.

    C'est dans cette position de larve cosmique qu'on est venue la déranger. Il n'était pas tard dans la journée, à peine l'heure du repas de passé. En ouvrant la porte, Rebecca reconnu un de ses collègues de travaille. Celui-ci lui dit qu'en l’absence de Keith, c'était à elle d'assurer le bon fonctionnement du domaine Veriano. On lui expliqua également qu'elle devait se rendre d'urgence au manoir, où un rendez-vous de la plus haute importance l'y attendait.

    Rebecca n'était pas encore très à l'aise avec ce genre de réunions. Pas qu'elle ne soit pas habitué à apparaître en publique à côté de son patron, mais plutôt qu'elle a encore du mal avec la noblesse du royaume. Et si ce rendez-vous était avec les mêmes personnes que d'habitude, elle va vite déchanter.

    En moins de temps qu'il faudrait pour le dire, voici la jeune conseillère dans les rues de la capitale, direction le manoir des Veriano. Elle ne sait rien de se qui peut l'attendre. Elle ne connaît pas le nom de famille ou la société qu'elle allait devoir rencontrer. D'habitude, elle a toujours un dossier avec tout ce qu'il lui faut, pour ne pas arriver comme une imbécile devant de potentiels nouveaux clients. Mais là, on dirait qu'elle allait devoir se débrouiller seule.

    Arrivée au manoir, on lui fit savoir que les invités n'étaient pas encore arrivés. Bien, elle allait pouvoir se préparer à les recevoir. Mais les recevoir pour quoi ? Elle leur réserva la meilleure pièce du manoir, c'est-à-dire une pièce assez longue pour y mettre une table pour une dizaine de couverts, ainsi que des miroir du sol au plafond. A ce qu'elle a pu conclure, ou du moins, tout ce qu'elle a pu savoir à l'avance, il sera trois en la comptant. La dame, en bonne conseillère, fit installer du papier, un stylo et un verre à trois places de la table, les places étant choisie avec le plus grands soins : pas trop proche pour ne pas être à l'étroit, mais assez pour ne pas être obligé de crier à chaque fois qu'on voudrait parler. Une fois cela fait, elle les attendait. L'attente ne fut pas longue. Un employé la prévenu rapidement que les deux invités l'attendaient dans le hall.

    Les talons de Rebecca claquaient sur le sol. C'était le seul bruit qu'on pouvait entendre, d'ailleurs. A croire que tout le monde fait des parties de cache-cache dans ce manoir. Rapidement, elle se retrouva au-dessus du hall d'entrée, un escalier la séparant des deux personnes attendues. En descendant les marches, elle pouvait se faire à l'idée du type de personne qui était devant elle. Ce n'était clairement pas des nobles, ou du moins, l'un d'entre eux. De loin, il était clair que Rebecca n'allait pas en aimer un. Il avait l'air trop....trop. Trop dans la sympathie, trop dans le décontracte, trop dans le laisser aller. Elle préférait nettement le deuxième. Propre, assez distinguée, même s'il était clair qu'il avait un manque de charisme démesuré. Mais il avait l'air beaucoup plus sérieux que son collègue.

    Mais plus Rebecca les approchait, plus ses premiers avis se mélangeaient. Le décontracte laisse plus de place à la sympathie. Elle le trouvait, même sans avoir échanger le moindre mot avec lui, très amicale et gentil. Elle se demandait même si elle ne l'avait pas déjà vu quelque part, auparavant. Peut-être dans une des tavernes qu'elle fréquente quand elle doit travailler ou se retrouver seule. Allez savoir. Et plus elle est proche de lui, plus elle se demande si, par hasard, elle n'avait pas passé un bon moment avec lui. Non, bien sûr que non, ce n'est pas possible. Je ne passe jamais de bons moments avec des inconnus . Mais le doute s'est installé en elle, telle une graine qui commençait à fleurir.

    - Bonjour messieurs. Je me présente, Rebecca Hekmatyar, conseillère du domaine Veriano. Je vous pris de m'excuser, monsieur Veriano n'étant pas là pour l'instant, c'est avec moi que vous allez devoir traiter. Suivez moi, je vous pris

    Elle accompagna ses paroles à un geste de la main, incitant ses convives à avancer vers l'escalier. Elle stoppa tout de même le deuxième homme, beaucoup plus grand que son confrère.

    - On se connait, non ? En tout cas, j'ai l'impression de vous connaître.

    Rebecca se sentait tout de même assez perturbé par ce bonhomme. Mais elle se devait de rester stricte et sérieuse. Il en devait de la réputation des Veriano, tout de même ! Si on apprenait que le propre bras droit de Keith Veriano osait des familiarités avec tout le monde....déjà qu'une rumeur circule sur le fait que la jeune femme traîne tous les soirs dans les tavernes.

    Avec tout cela, ils arrivèrent dans la pièce que Rebecca leur avait préparer en amont. Chacun trouva rapidement sa place, la jeune femme siégeant en bout de table, entourée des deux hommes.

    - Bien. Maintenant que nous sommes prêts, pouvez-vous me dire le but de votre venue ? Cette réunion ne m'étant pas destiné à la base, je ne suis au courant du but précis.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Jeu 28 Nov 2019 - 9:24 #
    Lou Trovnik s’est déjà bien installé. Le dos bien droit enfoncé dans le fond de sa chaise. Il a passé une poignée de secondes interminable pour bien placer ces deux dossiers devant lui, parfaitement à deux centimètres du bord de la table, parfaitement parallèle au bord : parfaitement ordonné. Le pire, c’est qu’il ne s’en rend pas compte. Cela fait partie de sa rigueur personnel, pire d’une certaine hygiène de vie qui est un enfer pour ces collègues. Moi, en l’occurrence. Les mains jointes devant lui, il fixe son interlocutrice droit dans les yeux qui ne se laisse pas démonter, étant donné que, tout de même, elle est en terrain conquis et que ça la foutrait mal de baisser les yeux devant Trovnik. Il entame donc.

    -Madame Hekmatyar, je suis l’examinateur en chef Trovnik et voici l’examinateur Callahan de la guilde des Aventuriers. Nous sommes ici en inspection de routine de la solvabilité et de l’honorabilité de la famille Veriano. Cette inspection fera l’objet d’un rapport rédigé par moi-même, transmis à nos services qui jugera du caractère solvable de la famille Veriano pour toute nouvelle quête proposé par ses représentants auprès de la guilde, ceci afin d’éviter toute problématique de paiement entre les différents parties. Sur le plan de l’honorabilité, comme vous le savez, la guilde ne peut s’associer à des individus, associations, groupes ou représentants en lien avec des activités désapprouvés par la couronne car une telle association jetterait l’opprobre et le déshonneur sur cette institution qu’est la guilde des aventuriers. C’est pourquoi nous procédons à des inspections régulières de clients réguliers par le passé pour consigner dans nos archives le respect de ceux exigences parfaitement en accord avec les règles et les lois du Royaume.

    Le plus fou là-dedans, c’est que c’est répété. Avec le temps, Trovnik a mis en place une introduction extrêmement réglementé et l’un de ces cheval de batailles est de forcé les autres examinateurs à employer la même introduction. Comme vous pouvez vous en douter, nous sommes beaucoup à faire les choses à notre manière, ce qui n’est pas au gout de l’intéressé et de son fanatisme pour l’ordre et la rigueur. Même s’il a un pense bête devant lui, il ne le regardera pas. Il connait le texte par cœur. Ne pas savoir serait honteux. Etonnant, non ? Lou tend une liasse d’une vingtaine de feuille de papier à la conseillère et qui s’en empare, un sourcil froncé. Mon supérieur ne tarde pas à s’expliquer.

    -Vous trouverez ici les trois exemplaires de l’avis de passage à signer et tamponner en date de début d’inspection et à signer et tamponner en fin d’inspection. Ecrire lisiblement s’il vous plait. Vous trouverez aussi la liste des objets et questions réglementaires posées lors de cette inspection. Vous pouvez demander la version complète de cette liste de deux milles sept cent soixante douze items rangé par ordre alphabétique, je me chargerai de vous la transmettre. Je m’occuperais personnellement du volet solvabilité par l’estimation de la richesse et des biens de la famille Veriano. Vous pouvez me produire tout document apte à compléter mon analyse. Monsieur Callahan s’occupera du volet honorabilité. N’hésitez à me faire part de tout comportement qui ne sied pas aux valeurs de la guilde de sa part, je complèterai les formulaires adéquats avec un zèle qui lavera le déshonneur de ses actes pour lesquels la guilde ne pourra être poursuivie.

    Impressionnant. On a limite l’impression qu’il n’a pris aucune respiration de tout son monologue, parlant de la même voix monotone, sans aucune intonation, le visage aussi expressif qu’une flaque de vase. Il en profite pour me jeter un regard noir dans son impassibilité. Il est vrai qu’il y a une différence notable de comportement entre nous deux. J’ai gardé l’illusion trois secondes, montre en main, avant de glisser un peu de ma chaise, un bras négligemment posé sous le menton, beaucoup plus concentré sur le jeu des miroirs que sur la diatribe administrative de Trovnik. Mais ça, c’est un jeu aussi, parce que j’étais surtout concentré pour ne pas trop dévisager la conseillère.

    Je la connais, la Rebecca ? Ça me dit vaguement un truc lors d’un voyage dans un patelin appelé Ollainbourg, mais le cadre ne colle pas vraiment au profil du personnage. Trop droite, trop propre sur elle-même. Non, pas trop le genre de la campagne. C’est toujours problématique de ne pas me souvenir des gens, mais en même temps, j’en rencontre beaucoup. Et de fil en aiguille, j’en deviens quelqu’un d’assez populaire. Il est vrai que je suis sympathique et plutôt charismatique. Les jolis brins de filles ne manquent pas de gravité autour de moi. C’est la rançon du succès. Je suis comme ça.

    -Callahan ?

    Je me suis perdu dans mes pensées. Je tente de rattraper ma convenance qui se barre à quatre jambes par la porte. Sans succès. Je déguise le peu de dignité qui me reste derrière un sourire radieux qui ne trompe pas Lou.

    -Je vous rappelle que vous représenter la guilde, Callahan. Essayez de vous tenir correctement. Madame Hekmatyar. Si vous le permettez, je dois commencer mon inspection.

    Petit carnet et crayon en main, Trovnik se lève, le nez au plafond. Il examine comme prévu. Il n’y a plus d’humain en jeu. Il prend quelques notes avant de sortir. Je ne sens pas la conseillère très à l’aise avec le personnage alors, en bon type sympa, je me charge de la rassurer.

    -Laissez le. Il est assez bizarre, mais il préfèrera remplir cent sept autorisations avant d’accomplir quelque chose qui sort de l’ordinaire. Il serait capable de réclamer une attestation de la couronne pour devoir venir en aide à une personne mourrante à ses pieds.

    Detestable personnage, hein. C’est le message que je glisse dans un sourire en coin, un hochement de tête léger et un sourcil arqué. Moi, c’est l’honnêteté du client que je dois vérifier. Et ça, rien de mieux que le contact humain. Difficile de ne me cacher son cœur noir comme la nuit, avide de crimes et de délits. Je suis comme ça. Je perce les secrets des gens. Et ceux des gens respectables sont bien respectés. Faute de Veriano, cuisinons Hekmatyar.

    -Rebecca… vous permettez que vous appelle Rebecca ? Appelez moi Jack. Vous avez dit tout à l’heure me reconnaitre… Je fréquente beaucoup de monde. J’ai le contact plutôt facile et j’écume souvent les tavernes à la recherche d’informations. Mais je doute que ce genre d’endroit sied à votre rang. Alors, je ne vois pas trop…

    S’il est pas noble, c’est tout comme. Conseillère d’un noble, ce n’est pas la même chose que les petites gens comme moi, qui salissons nos chausses dans la boue des ruelles. Je me lève en passant et je regarde quelques décorations de la pièce. Tout est propre et plutôt joli. Ça en met plein la vue. Mais il en faut plus pour m’impressionner. Jack, il a les pieds bien au sol.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Sam 7 Déc 2019 - 1:56 #
    Après le long discours de l'examinateur Trovnik, Rebecca n'avait qu'une seule envie : retourner se coucher et ne pas sortir de chez elle de toute la journée. Elle avait l'impression d'être une maîtresse devant laquelle le génie de la classe faisait sa récitation. Tout était trop bien ficeler, trop appris par coeur. On sentait que ça ne venait pas du coeur. Bon, en même temps, ça parle de dossier, d'item et d'analyse, pas forcément besoin que ça vienne du fond du coeur, non plus.

    Non sans attendre le consentement de la part de la conseillère, l'homme se leva et commença à faire son tour. Peut-être est-ce à lui qu'il faut apprendre la politesse et le savoir vivre... . Mais bien sûr, cette pensée ne dépassait pas ses lèvres, ne voulant pas mettre sur la liste noire de la guilde le nom de sa compagnie.

    Rebecca se leva également de son siège, ne comptant pas rester assise en attendant la fin du tour de l'examinateur. Elle demanda aux deux domestiques postés de chaque côté de la porte de la salle d'apporter deux verres d'eau. Elle demandant ce que "Jack" voudrait boire également. Ils apporteront ce qu'il voudra, dans la limite du raisonnable, pour sûr.

    La jeune femme faisait les cents pas dans la salle. Ne rien faire n'était pas supportable. Et comme elle ne pouvait pas faire de travail en même temps, ou même finir sa nuit, elle marchait.

    - Je ne me rappelle plus exactement où notre rencontre c'est produite. Mais c'est fort possible dans une taverne. J'y vais souvent pour pouvoir travailler calmement, quand les ivrognes du soir ne sont pas encore arrivé, et quand ceux du matin sont partis se coucher.

    "Ce genre d'endroit ne va pas avec le rang". Il est vrai que non, la conseillère d'un noble ne devrait probablement pas traîner dans des endroits comme les tavernes. Mais Rebecca n'est pas ce genre de conseillère, après tout. Elle n'est pas noble, n'a pas fait les études pour, ne connait pas entièrement les codes de la noblesse. Tout ce qu'elle sait, à l'heure actuelle, c'est grâce à l'expérience, aux rencontres qu'elle a pu faire au cours des années, rencontres bonnes ou mauvaises. Elle s'est trompée de nombreuses fois, mélangeant les noms et les titres de dizaines de personnes. Mais c'est en faisant des erreurs qu'on apprend à les éviter, n'est-ce pas ?

    Les deux domestiques réapparurent rapidement, les deux verres d'eau et la boisson de l'examinateur Jack posés sur un plateau. Celui-ci fût posé délicatement sur la table. D'un signe de la main, Rebecca invita l'homme a venir prendre son verre en sa compagnie.

    - D'habitude, quand je vais dans les tavernes pour travailler, je ne parle à personne. Mais il est fort possible que, il y a des années de cela, nous ayons pu partager un verre. Elle bu une gorgée de son verre. En tout cas, je me rappelle de vous comme une personne...sympa, si j'ose dire.

    Rebecca se sentait gênée de dire quelque chose comme ça. Elle ne trouve pas les gens "sympas". Ils sont le plus souvent désagréables, arrogant, pervers, mais pas sympas. Mais Jack, lui, lui inspire quelque chose d'autre. Quelque chose de sympathique.

    - Vous pensez qu'il va en avoir pour longtemps, votre collègue, à faire tout ce qu'il doit faire ? s'empressa-t-elle rapidement de demander.
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Lun 16 Déc 2019 - 16:36 #
    Un instant, je pense à lui mentir, je l’avoue. Mentir, c’est mal. C’est ma maman qui me le dit souvent. Ça blesse. Par contre, avec l’expérience, je me suis rendu compte que la vérité, ça pouvait blesser davantage, mais quand j’ai exposé cette théorie à ma mère, j’en suis ressorti avec une fessée que je n’avais pas connu depuis mes quinze ans et la honte de ma vie. Comme parfois, je me dis qu’elle arrive à me surveiller, par delà l’espace et le temps, j’évite de mentir. Parce que c’est pas bien, heiN. C’est avec une grimace désolée que je lui réponds.

    -Normalement, tout cela n’est censé prendre qu’une heure, mais dans le cas de Lou Trovnik, cela peut durer plus longtemps. S’il abuse vraiment, je saurais le faire passer à autre chose, parce que vous êtes sympa.

    Moi ? Capable d’empêcher Trovnik d’exécuter son analyse ? Vous lisez bien. Il suffit de se comporter d’une façon où Trovnik se verra dans l’obligation de rédiger un rapport d’étonnement dans l’heure, suivant ainsi à la lettre la note de fonctionnement numéro deux milles cent vingt-sept relatif aux dossiers comportementales des agents en missions. Note rédigée par Trovnik, naturellement, stipulant qu’un tel rapport doit être rédigé le plus rapidement possible. C’est la beauté du bel homme. Mettre en place une organisation administrative inhumaine et pharaonique et pouvoir le piéger en exploitant les failles de son système. Bien sûr, je vais avoir un mauvais point dans mon dossier, mais je connais bien Corinne qui s’occupe de cette section. Je saurais faire passer l’éponge.

    C’est avec un plaisir non dissimulé que je bois une lampée de mon breuvage. Après cette trotte sous la pluie, j’avais bien envie d’une bière, pour changer, mais je vous avoue que le lieu ne sied pas des masses à cette boisson. On est chez les nobles, on ne boit pas des bières, même si l’aveu de Rebecca à fréquenter les bouis-bouis de la basse ville reste étonnant. J’ai commandé un verre de vin que l’on m’a servi dans un joli verre qu’il serait de mauvais goût de briser sur le sol. Le breuvage est fruité, long en bouche, finissant sur une note de fruits rouge. Un bon cru. On ne sert pas de la piquette chez les Veriano.

    -Vous travaillez souvent dans les tavernes, Rebecca ? Vrai, que c’est que c’est bruyant souvent. Quand on s’est croisé, j’ai sûrement dû vous gêner. J’ai l’habitude de mettre l’ambiance, voyez vous. Une petite chanson, un petit air de musique à la gratte et voilà une bonne soirée qui tourne bien. Mais Bref, j’en oublierais presque mon boulot à parler. J’ai quelque question à vous poser concernant la famille Veriano et sa crédibilité vis-à-vis des lois de notre beau pays.

    Je viens récupérer une note parce que je vais pas inventer les questions là comme ça, faut pas déconner. Tout est parfaitement organisé en amont par Trovnik. Comme il le dit souvent, pas de place au hasard dans notre travail. L’inconnu est l’ennemi de l’homme. Pompeux, certes, mais Trovnik.

    -Vous devez répondre aux questions concernant monsieur Veriano, pas vous, Rebecca. Vous ne faites pas l’objet de cette enquête de routine. De toute façon, vos liens avec le commandant de la garde royale en dit long sur votre probité et votre attachement aux valeurs de la couronne d’Aryon.

    Parce que ça serait tout de même saugrenu d’avoir des dangereux criminels si proches des plus hautes instances du pouvoir, vous ne croyez pas. J’ai eu l’occasion de croiser ledit commandant de la garde, un homme plutôt charmant qui mène ses hommes d’une main de fer, prêt à lutter contre la grande criminalité. Il a été très cordial avec moi, un vrai patriote. On se sent davantage en sécurité quand on sait que la famille royale est protégée par des individus si altruistes et fidèles. C’est un peu là qu’on se dit que le royaume est quand même ce qui se fait de mieux aujourd’hui, mise à part le fait qu’on ne peut pas le comparer à grand-chose il est vrai.

    -Je commence. Donc, vis-à-vis de monsieur Veriano, avez-vous connaissance, deux points, j’ouvre les guillemets, de l’utilisation d’objets ou produits prohibés par le royaume ? De pratique d’actions immorales aux yeux de la couronne ? D’implication dans des actes d’espionnage pour des puissances étrangères ? D’implication dans des génocides ? D’implication dans des actes de terrorisme ? D’implication dans des assassinats ? D’implication dans des complots visant la famille royale ? D’implication dans des complots visant l’assassinat de membre de la famille royale ?

    Des questions somme toutes normal dans n’importe quelle royaume. C’est avec le plus sérieux du monde que j’attends les réponses de Rebecca.
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Ven 7 Fév 2020 - 22:54 #

    - Ho ! Vous jouez de la guitare ? C’est joli ça, la guitare. Joli son, joli bois.

    Fixant Jack récupérer une note, la conseillère se mit en position pour commencer ce pseudo-interrogatoire. Sa main cherchait son verre. Quitte à se faire interroger, mieux vaut le faire en bonne compagnie, non ? L’évocation de son mari n’était pas étonnante. La simple alliance à son annulaire gauche la protégeait de toute suspicion. C’est bon à savoir.

    - Non. Non. Non. Non. Non. Non. Non. Et non.

    C’était rapide comme interrogatoire. Je pensais que ça allait être plus long, et que je n’allais pas répéter huit fois le même mot. Vu la tête de ce pauvre monsieur, il faudrait peut-être que je développe un peu plus ma pensée. Il n’allait quand même pas noter seulement des « non ».

    - La compagnie Veriano ne complote en aucun cas contre la couronne ou contre le pays en général. Sa principale mission est d’aider au mieux et au maximum de ces capacités tous les habitants de ce royaume. Aucun acte malfaisant ne peut être provoqué par la compagnie, ou par Keith Veriano lui-même.

    Rebecca fit une petite pause dans son récit, laissant le temps à Jack de retranscrire ce qu’elle venait de dire. Elle en profita pour prendre une gorgée de son verre. Le liquide coulait doucement dans sa gorge, laissant son goût quelques secondes dans sa bouche.

    - Et s’il s’avérait que quelqu’un en lien avec la compagnie Veriano est fait quelque chose contre ou sur la famille royale et le royaume en général...et bien, il n’aura tout simplement plus aucun lien avec la compagnie. Il sera mis à l’écart. Et croyez-moi, en tant que conseillère de Keith, je ferai tout pour donner ce traître au roi en personne.

    Bon, il est peut-être vrai que la jeune femme en faisait un peut trop. Mais il fallait dissiper tous doutent que pouvez avoir cette inspection de routine. Et mieux fallait mettre toutes les chances de son côté, quitte à en faire un peu trop.

    - Est-ce que cela vous suffit ?

    Si Jack dit que non, Rebecca se fera une joie de d’expliquer plus en détail les différentes missions et projets en cours de la Compagnie Veriano.

    - Sinon, c’est bien ça, comme situation, examinateur ?

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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Lun 10 Fév 2020 - 15:47 #
    Je note tout, consciencieusement, parce que je suis comme ça. Faut dire que les réponses ont le don d’être simple et de rentrer dans les cases. Vous savez, dans le formulaire, c’est soit « Oui », « Non » et « N’a pas compris la question ». On coche en fonction des réponses. On a même un encadré pour chacune des réponses, parce que parfois, les gens se sentent obligés de déblatérer pendant des minutes entières sur chaque question pour bien meubler la moindre possibilité que ça puisse se retourner contre eux, au point de laisser une faille ou deux qui sera exploité par Lou Trovnik lui-même. A se croire plus intelligent, on n’échoue face au roi des formulaires. Juste des « Non », c’est satisfaisant. Sur la dernière version, il n’y avait pas cette option, mais une petite fronde des examinateurs a fait bouger Lou sur le sujet, après que ça ait été remonté au Conseil. C’est dire que le sujet était important pour les collègues.

    Une fois la première page complétée, je tourne le feuillet et je jette un coup d’œil à la version. Numéro centre quarante-sept ? Pas changé depuis une semaine, donc. Je sais ce qu’il y a dedans. D’après la théorie, de Lou, si on répète suffisamment de fois les mêmes questions, on finit par trouver une faille dans la défense de l’interrogé. La théorie fait débats, pour changer. Parce qu’au bout d’une heure trente de question, Lou aurait réussi à faire dire à Gégé, notre pilier de bar de la Guilde, qu’il n’aime pas l’alcool. Et c’est une affirmation qui ferait rire tous les patrons de tavernes à deux kilomètres à la ronde autour de la guilde. Du coup, les dix autres feuillets consistent à répéter les mêmes questions avec des mots différents. C’est comme si Lou s’était « amusé » ; parce qu’il ne s’amuse pas, évidemment, jamais ; à prendre un dictionnaire et à prendre tous les synonymes possibles. Du coup, pas très intéressant.

    -Oui. Ça me suffit. Quand on est honorable et qu’on n’a rien à cacher, pas la peine d’épiloguer, n’est-ce pas ?

    C’est comme pour la solvabilité. Quand on voit le domaine Veriano et qu’on connait la réputation du monsieur qui continue ses investissements pour solidifier son groupe, on se dit qu’il n’a pas de problème pour payer les aventuriers qu’il est amené à solliciter. Mais je ne suis pas Lou. Et il ira jusqu’à frotter l’or pour voir s’il est vrai.

    -Examinateur ?

    J’apprécie la question. Je coche distraitement les bis repetita des questions de Lou tandis que je m’affale d’un centimètre dans mon fauteuil, moins décontracté, parce que c’est toujours plus agréable de parler perso que boulot.

    -Vous savez, Rebecca, je ne crois pas…

    Non. On ne fera pas cette blague. Je vous l’interdit tout de suite.

    -…Que j’ai à me plaindre. La Guilde, avant tout, c’est l’aventure évidemment, mais c’est aussi de grandes valeurs. Surmonté nos limites aux services des autres. Aider son prochain. Faire de ce pays un monde plus beau, si c’est possible, mais il faut des examinateurs pour que les légions d’aventuriers puissent accomplir leur rêve sans être déranger par les tracas du quotidien. On gère l’administratifs, la paperasse, les relations clients. Tout ce qui pourrait séparer l’aventurier d’une nouvelle quête valorisante et enrichissante autant pour le royaume que pour lui-même. Il faut beaucoup parler avec les gens, et j’aime beaucoup ça. Les relations sociales, c’est très plaisant, tu ne trouves pas ? Les aventuriers, c’est plus le plaisir de l’exploration, la confrontation contre la vie sauvage et impitoyable. Moi et mes confrères, c’est l’ombre et l’organisation. Nous ne sommes pas si différents, dans le fond. Vous, Rebecca, au sein de l’entreprise Veriano, un rouage important pour permettre son fonctionnement. Et ressentir ce plaisir qui découle quand tout fonctionne bien. Pareil pour moi, mais dans la Guilde. Et si tu aimes ce que tu fais, il en est de même pour moi.

    Je bois un coup parce qu’il fait soif et je finis une nouvelle page de cases à cocher. D’autres suivent. Merci Lou. Et je me lance dans un nouveau monologue. On parle de nous. C’est que Rebecca est sympathique, on ne va pas s’en privé, quitte à être plus personnel. Sacré Jack.

    -Par moment, je pense à l’idée de voir plus grand, de gérer mes propres affaires. Ça ne t’est pas déjà arrivé ? Être la patronne. Pas juste un rouage. Etre celle qui dirige entièrement une affaire. A chercher toujours plus, à suivre son instinct, son flair. Et à en subir les conséquences, bonnes comme mauvaises. Les responsabilités, c’est un peu comme une drogue, non ? On y touche. Toujours un peu plus. Et on pense sans cesse à en vouloir davantage. C’est fou, non ?
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Lun 24 Fév 2020 - 22:42 #
    Être sa propre patronne ? Ça avait l'air intéressant, oui. Plus de problème de crise de nerf sur des papiers à remplir, ou des potentiels clients à brosser dans le sens du poil. Oui, peut-être bien qu'être son propre patron pourrait être cool. Si sa vie aurait été différente, elle aurait pu être complètement indépendante. Mais bon, elle ne pouvait pas. Elle avait besoin de quelqu'un auprès d'elle. Être entourée d'Arthorias et de Keith lui faisait du bien.

    - Il y a de bons côtés comme de mauvais, en étant seul au commande. Dis toi que en bon côté, tu es seul maître de tes boulettes, mais c'est aussi un mauvais côté, parce qu'il y a que toi à blâmer. Il n'y a pas un petit stagiaire pour pouvoir tout lui mettre sur le dos.

    Cette conversation pouvait durer éternellement. Il avait tellement de chose à dire là-dessus, tellement de possibilités et de positions. Mais bon, à l'origine, lui et son collègue ne sont pas là pour ça.

    - Ton collègue met un peu de temps à faire son tour, non ? Veux-tu que je te fasse la visite du lieu, en espérant tomber sur lui à un moment ou un autre ?

    Vu comme ça, il pouvait penser que Rebecca fait tout pour les mettre à la porte. Bon, ce n'est pas tout à fait faux. Elle avait d'autres choses à faire, comme par exemple remplir des tonnes et des tonnes de paperasse. Et encore de la paperasse.

    Avant de partir, la conseillère demandait si Jack voulait un autre verre, pour la visite. Une visite avec verre à la main, ça faisait toujours plus huppé. Se baladant dans les couloirs vides, aucune trace de son camarade de vadrouille.

    - Ça te dit d'aller visiter les jardins ?

    Il st fort peu possible de croiser l'examinateur là-bas. Mais les jardins étaient jolies, et ça leur fera du bien de sortir prendre un peu l'air.
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Sam 7 Mar 2020 - 18:14 #
    -Pourquoi pas ? En passant tout à l’heure, j’ai bien vu que c’était plutôt joli. Bien entretenu et tout. Monsieur Veriano aime avoir un beau jardin, on dirait.

    Elle approuve. Le contraire aurait été étonnant. Et alors que j’accepte sa proposition de repasser par le salon pour être servi d’un nouveau verre, parce qu’il n’y a pas que dans les couloirs vides et austères du manoir Veriano que l’on a soif, je commence à m’inquiéter de l’absence de Trovnik. D’habitude, au bureau, il a toujours une fâcheuse manie d’apparaître de n’importe où, braquant son regard torve dans votre direction comme si vous étiez entrain de bailler aux corneilles. Ce qui est faux généralement, ou alors, on papotait avec Gégé et ça, ça peut durer un peu de temps, c’est vrai. Mais faut nous lâcher la bride, des fois, quand même. C’est qu’on des bourreaux de travail en règle générale. Ne pas le voir, c’est commencer à se demander s’il n’a pas dénicher quelque chose de suspect et, tel un chien renifleur de truffes, va suivre la piste jusqu’à trouver le coin secret pour s’en mettre plein la panse. Du coup, occuper Rebecca, c’est un peu une mission pour lui permettre d’enquêter en toute tranquillité.

    Ouai. Allons dehors.

    Effectivement, le jardin est sublime. Il doit avoir une paire de jardinier qui y passe leur vie. Beaucoup plus que monsieur Veriano qui souffre de la maladie des grands entrepreneurs. Beaucoup de possessions, mais peu de temps pour en profiter. Heureusement qu’il y a des gens comme nous pour savoir apprécier la justesse de ces choix de jardiniers à sa place. On passe à travers les parterres de fleurs et Rebecca étale ces quelques connaissances sur les plantes, domaine dans lequel elle me surpasse aisément. Je fais un peu plus le fier quand on passe à côté d’un parterre de plante aromatiques parce que là, quand il s’agit de faire à bouffer, on peut trouver le Jack. Un jardinier étant à proximité, il me reprend sur une herbe aromatique que je pensais être utilisé dans une bière.

    -Franchement, du basilic dans une bière, ça me parait bien bizarre.
    -Je vous avoue qu’elle avait un goût étrange, en effet, mais j’étais avec un ami et il m’a dit que c’était une bière classique. Moi, je fais confiance, j’y vais les yeux fermés. Classique, c’est bonne pour moi. Pas bizarre.
    -Si on peut pas faire confiance aux amis, où va-t-on ?
    -C’est bien vrai.
    -Mais au fait, vous le connaiteriez pas, le petit bonhomme bizarre ?

    J’échange un regard intrigué avec Rebecca.

    -Bizarre ?
    -Genre, moi, j’avais l’impression qu’il était inexpressif.
    -Ah ! Ça, c’est Trovnik, mon collègue. C’est signé.
    -Ah bon ? Bah ok.
    -Il était dansa les jardins ?
    -Bien sûr. Il se déplaçait en rasant les haies, par là-bas. L’était bizarre dans ce qu’il faisait. J’ai voulu l’interpeller, mais il a disparu dans la végétation.

    Je fronce les sourcils. C’est un comportement que j’associe difficilement à Lou Trovnik, le bourreau de travail de la guilde. Toujours sérieux. Ne se laisse jamais aller à un comportement étrange. Rebecca me fait part de sa surprise et d’un peu de suspicion, parce qu’il n’est pas là où il devrait être.

    -Il a du voir quelque chose d’important.
    -Tiens, regardez là-bas.

    Le jardinier fait un geste de la tête en direction d’un gros arbuste non loin où on peut voir, en plissant les yeux, quelqu’un qui semble nous regarder. Voire, nous surveiller. Bon mec, je l’interpelle.

    -Hé, Monsieur ! Vous avez vu passer un bonhomme louche ?

    Il ne répond pas. Pire, il s’enfuit.

    -Je crois qu’il a quelque chose à se reprocher.
    -Il faut le rattraper !

    En effet. On s’élance pour aller le choper. Parce que chez les Veriano, ce n’est pas non plus journée porte ouverte.
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Sam 9 Mai 2020 - 23:38 #

    Qui est donc cette personne qui nous observé, tapis dans les buissons ?

    Nous commençons alors, mon nouvel ami Jack et moi, à le poursuivre dans les jardins. Bizarrement, cet individu plus que louche arrive à nous distancer trop facilement, à croire que courir dans les arbustes est son passe-temps préféré.

    - Vous avez fini de courir partout, oui ?!

    Rebecca n'a pas l'habitude de courir, plutôt de passer la plupart de ses journées assise derrière un bureau, à écrire et à lire des papiers sans grand intérêt. Alors quand on lui impose de courir, tout son corps se met au chômage partiel. Aucun muscle ne veut travailler, et les poumons et le coeur se font un brainstorming pour savoir quand ils doivent arrêter de fonctionner.

    Après 2min28 de course intensif, Jack arrive à attraper l'homme-buisson. Bien joué, Jack ! Mais Rebecca est trop loin derrière pour pouvoir lui dire, et crier dans les jardins est quelque chose qui n'est pas dans son habitude. En se rapprochant d'eux, elle arrive à peut-prés à reprendre son souffle.

    - Vous êtes qui, vous, à vous promenez aussi librement dans une propriété privée ?

    L'homme la regarde, regarde Jack, puis ses pieds, le ciel ,les murs. Mais ne répond absolument pas à la question. la conseillère hésite à sortir une grosse créature, histoire de lui faire bien peur et de démêler sa langue. Mais on dirait que Jack prend les choses en mains, et sans hausser la voix, il arrive à faire parler l'homme. Encore une fois : Bien joué, Jack !

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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Mer 20 Mai 2020 - 14:32 #
    Bien joué Jack ? Merci, c’est gentil. Je vous avoue que ça a pas été une partie de plaisir non plus. Faut bien avouer qu’au départ, je me disais que j’allais courir de concert avec madame Hekmatyar, puis je me suis bien vite rendu compte qu’on était pas au même statut de condition physique. Comme quoi, partager la vie avec le capitaine de la garde royale ne fait pas forcément de vous une bête de physique. C’est à se demander d’où vient ce manque d’endurance. Parce que face à mon propre entraînement personnel, c’est tout de même pas fameux. Je suis beaucoup plus versé dans l’art d’esquiver Trovnik entre le bureau des examinateurs et le bar le plus proche, chose qui demande, certes, une rapidité certaine, mais juste histoire de se glisser rapidement dans une seule, mais aussi beaucoup d’attention pour percevoir le moindre bruit suspect annonçant la venue du monument. Une fois dehors, on ne va pas plus vite que la marche. Je fais en sorte de sortir tôt histoire d’être large.

    Mais bref, je brille pas par une condition aventurière. Alors, on fait comme on peut. On se base sur nos acquis et on observe. Le jardin est vaste et même si je le perds de vue, il ne peut pas aller bien loin, à moins de connaître parfaitement les lieux, et là, on se retournerait vers miss Rebecca pour en savoir davantage. Aussi silencieux qu’un examinateur dans le couloir des chefs après une belle bourde avec un client, je me faufile entre les massifs des fleurs et les haies, brassant de l’espace pour mieux entendre ma cible. Je finis par entendre le craquement des branches sur son passage et je pars dans cette direction. Dix secondes plus tard, j’entends un grognement étouffé et je m’en viens à me dire qu’il s’est cassé la figure. Passant dans une allée, je fais signe à la maîtresse temporaire des lieux qui halètent dans le fond de venir par là avant de m’engouffrer dans une petite alcôve végétale. Et je tombe sur le type.

    Enfin, non. Je tombe sur Lou, gisant au sol, immobile.

    J’ai un petit palpitement au cœur. Serait-il mort ? Je m’en viens à penser à tous les moments avec lui. Ils étaient peut être dur, mais il était quand même gentil. Mourir, il ne le méritait pas. Je regrette Lou. Sincèrement. Puis je vois qu’il bouge et qu’il grommelle un truc. Je tends l’oreille.

    -Callahan….Stupidité… honte de la profession….

    Je regrette ce que j’ai pensé, Lou. Va crever.

    Un craquement. Il est pas loin. Je jaillis du passage faisant coucou à Rebecca qui tournait la tête en tout sens pour me trouver visiblement pour récupérer son souffle, mains sur les genoux. Je fais un signe de main dans la direction que je prends, renseignement donc parfaitement inutile, mais dans l’instant, ça paraissait cool. Je fais même preuve d’ingéniosité en ramassant une branche morte que je lance dans la direction qu’il est censé prendre. Ça fait un bruit. Il croit que je suis là. Il fait demi-tour et je le choppe en pleine course. On roule au sol alors qu’il gémit de surprise. Je lui colle un bourre-pif de circonstances. Pas qu’il a été méchant, mais c’est qu’il doit le mériter pour galoper comme ça. Je le tiens groggy suffisamment longtemps pour me relever et lui non. Je le surveille à distance et s’il tente de se relever, je lui en dissuade. Les godasses sur les doigts, ça fait toujours son petit effet. Et puis Rebecca arrive et à deux contre un, le type se sait piégé.

    Que dire de lui ? Jeune, l’air perdu, l’air de ne pas bénéficier d’un avenir radieux et prometteur, plutôt du genre à prendre ce qu’il lui tombe sous la main. Avec nous deux, il fait pas beaucoup le fier.

    -La dame t’a posée une question.
    -Je... vous allez pas me faire de mal ?
    -Jamais ! Enfin, plus jamais quoi.
    -Je…
    -Moi, c’est Jack. Et elle, c’est Rebecca.
    -Hein ? Euh… je m’appelle Clou.
    -Désolé pour toi Clou, tu as dû avoir des parents avec un humour très particulier.
    -Ils sont morts.
    -Ah. Désolé.
    -Merci.
    -Sinon, Clou, est-ce que tu peux répondre à la dame ? Qu’est ce que tu fais ici ? Et c’est toi qui tapé Lou ?
    -Lou ?
    -Le petit bonhomme qu’a l’air de ne pas connaître le bonheur et la joie de vivre.
    -Oui… il m’a surpris. J’ai pris peur… je ne voulais pas le faire mal !
    -Comment va l’examinateur, Jack ?
    -Il est en vie. Enfin, aussi vivant que d’habitude, si j’ose dire.
    -Tant mieux.

    C’est sûr que la mort d’un examinateur chez son proprio, ça n’aurait pas été bien accueilli par la miss.

    -Et du coup, tu fais quoi ?
    -Je… je devais regarder.
    -Regarder quoi ?
    -Vous regardez, Jack.
    -Tu peux me tutoyer, Clou.
    -Te regardais… Jack…
    -Me regarder ? Me surveiller ?
    -Voilà. Et M’sieur Veriano s’il était là. Je devais savoir si vous étiez ensemble.
    -Ah ? Et qui voulait savoir ça ?
    -Un type. Je sais pas qui c’est. Il avait une capuche qui cachait son visage. Il a payé avant et il a dit qu’il donnerait pareil avec des informations fiables. Je suis un peu en deche… j’ai accepté.

    Il montre la somme qu’il a empochée. Joli. Pour un boulot aussi simple. Ça me laisse circonspect. Des gens qui surveillent les affaires des Veriano peut-être ? Des concurrents ? Des jaloux ? Le jeunot nous en apprendra pas plus tellement il tremble comme une feuille. Je prends la dame à part tout en surveillant le jeunot du coin de l’œil. On l’a fait pas à l’envers à Whiskeyjack.

    -Cela doit peut être concerné monsieur Veriano. Quelque chose dans ces affaires. Cela ne me concerne pas, mais je pense qu’il vous faudra être vigilant à l’avenir. Pour ma part, je pense qu’il est adéquat de rentrer à la capitale. Même s’il ne doit rien avoir de casser, je pense que ça vaut mieux que monsieur Trovnik voit un médecin. C’est plus prudent. Nous vous transmettrons le résultat de notre inspection sous quinzaine. Tout devrait être conforme. Ça vous va ?
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
    Mer 20 Mai 2020 - 22:46 #
    Vu comment se débrouillait Jack pour faire parler l'homme, Rebecca n'avait pas eu besoin de trop mettre son grain de sel. Clou parle librement, sans que personne n'ai besoin de lui sortir les vis du nez (vis....clous...TMTS).

    Voilà qui est vraiment intéressant. Rebecca connait beaucoup de personne prêtes à payer une fortune pour pouvoir ne serait-ce que la taille du pantalon de Keith. Mais très peu arrivé à passer à travers la sécurité du manoir Veriano. Il allait falloir régler ce bazar rapidement, si la compagnie ne voulait pas voir ce bâtiment remplit plus que nécessaire.

    Jack emmène Rebecca un peu à l'écart. Son coéquipier est blessé. En regardant de plus près, la course poursuite dans le jardin n'a pas épargné la jeune femme : plusieurs coupures sur ces bras commencent à légèrement saigner. Il serait bien de régler toutes ses blessures rapidement.

    - Oui, je suis d'accord. Emprunte les objets que tu veux dans le manoir pour pouvoir l’emmener voire le médecin le plus tôt possible, j'enverrai quelqu'un tout récupérer plus tard. Pour ce qui est de cette affaire d'espionnage...et bien je pense que je vais m'entretenir encore un peu avec monsieur Clou. Histoire de connaître le fin mot de l'histoire. Et prenez votre temps pour le compte-rendu de votre visite. Le plus important, c'est la santé des personnes, non ?

    Sous bonne escorte, Clou s'éloigne dans le manoir, attendant le retour de la conseillère, dans une petite salle sans fenêtre, lui laissant le temps de ranger ses souvenirs. Quant à elle, elle raccompagne les deux examinateurs à la porte d'entrée. Ses mains dans le dos, Rebecca attend de ne plus les voir avant de revenir à l'intérieur de la demeure.

    Voilà une journée bien remplie, dirait-on.
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    Re: Parce que parfois, je bosse vraiment.
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