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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Sortie entre amis
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Sortie entre amis
    Mer 20 Nov 2019 - 14:33 #
    J’me lève et j’applaudis, comme tous les gens qui se trouvent à mes côtés, quand le grand rideau rouge tombe pour la dernière fois. Ça va, c’était supportable, et y’avait même des moments où c’était intéressant, même si j’ai préféré l’entracte : l’occasion d’aller boire un rouge de qualité médiocre en écoutant les analyses fines de mes congénères, prêts à deviner la suite de l’histoire, critiquer la qualité du jeu et des costumes, le décolleté de la principale, la robe de leur voisine.

    Comme au café du commerce, quoi.

    J’sors tranquillement avec les autres, et j’respire l’air froid du milieu de soirée. Pas de doute, la plupart des gens vont rentrer chez eux, mais le boulot va pas tarder à commencer, pour moi. J’pense que j’ai encore une bonne demi-heure d’attente, cela dit, avant qu’ils finissent de se préparer à l’intérieur, et qu’ils aillent faire mieux de leur nuit que faire les guignols sur des planches en bois.

    J’déambule autour du bâtiment dans lequel la troupe a joué, en regardant les différentes sorties, notamment celle des artistes qu’est un peu plus isolée pour éviter que la foule en délire se presse et importune les incroyables célébrités nationales qui ont gracié la scène ce jour. Y’a juste deux types qu’ont l’air un peu paumé, avec des bouquets de fleurs qu’ont l’air un peu pouilleux. Faut croire que ça ramasse pas encore trop, depuis l’arrivée en ville.

    J’suis adossé à un mur proche quand les artistes décident enfin de sortir, quelle qu’en soit la raison. Sans les costumes et le maquillage, déjà, ils sont bien moins glamours. Puis j’repère ma cible. Grande, brune, un peu noire de peau, un visage assez anguleux pour que peu de gens le trouvent joli sans être dénué de charme. Les fleurs sont pas pour elle, plutôt pour la blondasse un peu fade qui tenait le premier rôle. Elle salue les collègues, puis part toute seule dans une direction. J’la suis plusieurs minutes, mais pas un instant elle se retourne ou semble se méfier.

    J’accélère un peu le pas jusqu’à être juste derrière elle. Normalement, c’est là que les gens ont eu réaction un peu instinctive, poils de la nuque qui se hérissent, regard derrière soi, sensation diffuse d’être observée. Pas de signe. Flegme, déconnexion ? On saura vite.

    « B’soir, Maryam. Ça va ? »

    Elle ralentit un peu, me laisse me mettre à hauteur.

    « Oui, et toi… ?
    - Vrenn. Ouais, ça va, on bricole. »

    Yeux verts, tiens, assez jolis. J’me retiens de siffloter l’air principal de la pièce de théâtre, elle doit en avoir soupé pendant les répétitions.

    « J’ai entendu dire que tu cherchais à exploiter tes talents différemment, dans des contextes plus proches de ceux de ta jeunesse, que j’entame.
    - Ah, tu as entendu dire ça ?
    - Ouais. Du coup, des gens m’ont demandé de procéder aux vérifications habituelles. »

    Elle a un petit passif, mais rien ne dit qu’elle revient pas au service de la Garde ou qui que ce soit d’autre. Parfois, y’a des p’tits trucs comme ça qui tombent, vérifier l’intégrité, ou son absence, plutôt, de gens qu’essaient de rentrer doucement dans le milieu. Comme doit y avoir des chefs de gangs qui s’y intéressent, ils font quelques contrôles. C’est des jobs rigolos, en général, j’peux laisser libre court à ma créativité, et si j’tombe sur un espion, c’est là qu’on se marre vraiment. Enfin, tous sauf un.

    Là, elle a lâché dans les bonnes oreilles, à plusieurs reprises, qu’elle voulait se remettre aux affaires. Il en fallait pas beaucoup plus.

    « Vérifications habituelles ? Qu’elle demande.
    - Du classique. Savoir si tu comptes trahir, si tu travailles pour des gens trop recommendables, ou déjà pour un groupe en particulier.
    - Oh, tu sais, je suis une personne aussi honnête qu’on peut l’être, ça ne me viendrait pas à l’esprit. »

    J’la regarde bien en face. Hm, ouais, j’suppose que ouais.

    « Tiens, suis-moi. »

    On change abruptement de direction, avant d’enchaîner quelques ruelles. On a des points de contrôle pour vérifier qu’elle est pas suivie par des alliés cachés ou quoi. Quand on arrive à la taverne milieu de gamme dans laquelle on va pouvoir avoir une petite discussion avant d’entamer les choses sérieuses, un type m’adresse un signe affirmatif de la tête. Pas d’entourloupe pour le moment, donc.

    À l’intérieur, c’est plutôt calme. La population est pas pauvre d’habitude, et les criminels qui s’élèvent un peu au-dessus de l’erreur un peu bête viennent parfois descendre un godet tranquillement ici. J’fais un deux au patron, et le temps d’arriver à ma table, il est là avec une bouteille de rouge et deux verres.

    « Vin, ça te va ?
    - Oui, j’adore ça. »

    Pas de veines éclatées sur le gros nez, ni les yeux injectés de sang, bon signe.

    « Alors, et si tu me racontais un peu ce que t’es devenue, depuis la dernière fois que tu bossais dans le coin ? »
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Sortie entre amis
    Ven 6 Déc 2019 - 21:56 #

    Elle n’aime pas le vin rouge. Elle repense à tout les conseils que lui a prodigué son tuteur et professeur de théâtre, un type pas commode mais marrant, et fait mine d’apprécier la boisson qu’on lui a gracieusement offert.

    « Superbe. Très jolie robe. »

    Elle a entendu ça, un soir de dégustation, mais elle sait toujours pas ce que ça veut dire. Le type d’en face la jauge du regard. Elle se lèche les lèvres parce que le vin, ça pique un peu. Et puis elle fait mine de regarder l’horizon, genre mystérieuse. En fait, elle réfléchit vraiment. Elle se souvient plus trop quand est-ce qu’elle a fait courir le bruit comme quoi elle voulait se remettre aux bonnes vieilles affaires. Sûrement après quelques soirées un peu trop alcoolisés. C’est souvent comme ça, les soirs après les représentations. Et sa troupe est en tournée depuis un petit moment maintenant.

    Pendant que l’autre blonde de son groupe attire l’attention de tout les traînes-patins du coin, Maryam profite de la tranquillité que lui donne sa non-beauté pour se balader et glaner quelques informations en ville, histoire de. Jusqu’ici, ça ne lui a servi à rien, mais au moins elle a visiblement réussi à toquer à la bonne porte. C’est peut-être aujourd’hui que la roue tourne pour elle.

    « Tu étais à la représentation ? Alors, tu en a pensé quoi ? Vas-y, soit honnête.
    – Ben…
    – Ouais, je pense pareil, on s’est bien débrouillé. La foule était conquise. T’aura qu’à dire ça à tes employeurs, tiens ! «Pure jeu d’actrice, en plus d’être magnifique». Tu veux que je te le note pour que tu n’oublie pas ?
    – Ça ira, merci. J’voudrai bien que tu me parles de ce que t’as fait ces dernières années, par contre.
    – On a fait pas mal de représentations un peu partout dans le Royaume. Des comédies, surtout, même si j’aimerai bien avoir des rôles un peu plus sérieux, tu vois ? Mais les autres, ils pensent que ça paye pas assez, que le public, il veut rire et pas pleurer. T’en penses quoi, toi ?
    – Pas grand-chose.
    – Ouais, je pense pareil. Toi et moi, je suis sûre qu’on va bien s’entendre ! Tavernier, un saucisson et une autre bouteille ! C’est vraiment gentil de m’inviter, en tout cas, Vrenn. »

    Elle tranche directement dans ce que le tenancier vient d’apporter, puis s’attarde enfin sur son interlocuteur. Il fini son verre, et se ressert aussitôt. Les gens font souvent ça, quand Maryam leur parle. Bizarre.

    « Et sinon ? 
    – Ah ! Oui. Après que mes copains se sont fait chopper, au sud, y’a quelques années, j’ai complètement stoppé. Moi, j’ai jamais rien fait de trop grave, mais bon, valait mieux faire profil bas. A l’époque, je me suis dit que c’était indigne de moi tout ça, tu vois ? Que je valais mieux, parce qu’après tout, je suis de sang noble quand même. Mais maintenant, je dois bien t’avouer mon petit Vrenn, que je m’ennuie un peu. Et j’ai pas un sou, aussi. Je dépense tout ce que je gagne pour payer les soins de ma tante, mourante. »

    A quelques détails près, elle raconte la vérité. C’est juste que la tante mourante, c’est elle, et que les soins, c’est des vêtements haut-de-gamme.

    « Du coup voilà voilà, je me suis dit que c’était peut-être le moment de voir si on avait besoin de moi, tu vois ? Je suis à mon compte en ce moment, mais bon, si je peux aider… Après tout, je veux surtout rendre service. Du bénévolat, en quelque sorte. Mais avec rémunération, bien sûr.
    – Du travail, donc ?
    – Oui ! Tu vois, on est connecté. Tiens, tu veux voir un truc ? Regarde. »

    Elle lui fait un signe de tête qui doit vaguement signifier « regarde sous la table ». A l’abri des regards, elle tend une main pleine de bijoux qui font faussement riche.

    « Tu l’as sûrement pas remarqué, mais à part moi y’a aussi une autre fille, dans ma troupe. Elle a les cheveux qui ressemblent à de la paille, un peu laide. Mais elle est sympa quand même. Je lui ai emprunté ça, avant de partir.
    – Emprunté ? Parce que tu comptes lui rendre ?
    – Nan pourquoi ? Tu les veux ? Ça fait un genre de test, comme ça. »

    Tout porte à croire qu’elle prend tout ça pour jeu. Pas sûr que jouer avec les pontes du monde criminel soit une si bonne idée, mais bon, on ne vit qu’une fois, après tout. En vérité, elle est tout à fait sérieuse. Elle est probablement juste un peu excitée à l’idée de faire autre chose que de jouer la comédie sur les planches.

    « Je peux voler les clients d’ici sinon, si tu veux. Comme ça tu vois tout en direct et ça t’impressionne. J’ai cambriolé les plus grands domaines de nobles, quand j’étais jeune, alors les alcooliques du coin, ça sera un jeu d’enfants. Nan ? T’as pas l’air convaincu… »
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Sortie entre amis
    Dim 15 Déc 2019 - 17:52 #

    Maryam parle dans un babillage qui est parfois difficile à suivre, mais plutôt convaincant. Et effectivement, si elle dévalisait les bourgeois, ça devrait pas être si difficile ici. A la différence que ce sont des talents totalement différents, entre s’infiltrer de nuit dans un vaste manoir, et faire les poches sans que qui que ce soit s’en rende compte. Cela dit, en général, les gens développent ces talents en même temps, pour le même métier. J’finis à nouveau mon verre et j’me ressers. J’suppose que la robe est pas mal, mais c’est de la piquette.

    « Si, si, j’te crois. Vas-y, je regarde.
    - Ah. »

    Elle recoiffe ses cheveux en arrière, prend une gorgée de pinard, puis se lève d’un air un peu alangui, probablement pour simuler une forme d’alcoolisation assez avancée. Pas mal. Alors qu’elle se dirige vers le coin miteux dédié aux commodités, elle passe sa main le long de la ceinture d’un homme bien trop bourré pour tenir encore debout et en décroche une bourse mal accrochée. Coup d’œil en arrière, j’ai tout vu et je hoche légèrement la tête. Elle m’adresse un sourire de vainqueur et se dirige vers la personne suivante, en pleine discussion animée avec ses petits camarades.

    Le gros bonhomme a des avant-bras énormes, et un poitrail comme un tonneau, et sa voix tonitruante résonne jusqu’à là où j’suis. D’un geste vif, alors qu’il regarde ailleurs, elle arrache la bourse, mais une partie des cristaux, de la menue monnaie, tombe par terre. Le gars d’en face le voit, pointe du doigt, gueule un coup. Uh-oh, bravo la discrétion, j’ai envie de dire. J’commence à me rapprocher en vitesse pour éviter que ça dégénère, ou en tout cas que ça dégénère sans moi, hein, pour filer un coup d’pogne dans une tronche.

    J’me rapproche juste à temps pour entendre les derniers mots de la conversation.
    « …lentendu, la bourse était tombée par terre, je la ramassais juste pour monsieur, ça serait dommage qu’une personne sans scrupule vole le dur labeur de la journée pour aller faire on-ne-sait-quoi de peu fréquentable. Moi, je suis pas comme ça, ma maman m’a toujours dit que l’honnêteté, ça payait, vous voyez ?
    - Ah, merci pour l’aide, alors. Et vous avez raison, l’honnêteté paye toujours.
    - Ca rend heureux.
    - Ca donne soif, ajoute-t-elle.
    - Ahah ! Tavernier, une choppe pour la demoiselle !
    - Ca arrive ! »

    On retourne s’asseoir tranquillement.
    « Tu vois, je suis extrêmement douée. Je l’ai laissé me voir exprès, pour te montrer que je suis capable de me sortir de n’importe quelle situation. Ça doit être mon charme naturel qui joue, personne ne peut me résister. C’est un peu gênant parfois, trop d’admirateurs, t’as pu le constater à la sortie du théâtre. »

    Dans mes souvenirs, c’était vraiment… ? Peu importe. Elle s’en est parfaitement sorti sans que j’aie besoin d’intervenir, et finalement c’est ça qui compte. Avec ça, y’a moyen de la mettre en lien avec à peu près tout le monde, les bas-fonds regorgent de petits boulots où il s’agit de délester son prochain de ce qui risquerait de constituer une attache physique trop prenante au moment de passer l’arme à gauche. Des samaritains, qu’on est.

    La pinte arrive, suivi de sa sœur, histoire que j’meurs pas de soif quand même.

    « Et sinon, d’autres trucs qui t’intéresseraient ?
    - Avec mon charme naturel et ma grande beauté, je peux facilement servir de distraction ou faire des plans un peu plus ingénieux, pour rentrer dans les bonnes grâces des gens. Il y a une fois, j’ai failli séduire le roi.
    - Ah bon ?
    - Mais j’ai arrêté, il était pas mon type. Enfin bref, tout ça pour dire que je suis assez polyvalente. »

    J’descends le quart de mon verre en l’écoutant. C’est fou, qu’autant de trucs lui soient arrivés sans que j’en aie entendu parler. Comme quoi, y’a des gens aussi forts que moi en discrétion, et qui arrivent à totalement passer sous le radar histoire de continuer à pouvoir s’enrichir. J’sens qu’on va bien s’entendre, si on réfléchit de la même façon.

    « Ben tout ça tombe plutôt bien. J’ai un p’tit boulot qu’est tombé tout à l’heure. Un banal vol avec effraction de préférence discrète chez un riche marchand qui crèche actuellement en ville. Quelques gardes, mais rien de bien méchant.
    - Ca sera pas trop facile, j’espère, sinon je risque de m’ennuyer.
    - Hé, faut bien commencer quelque part. Mais t’inquiète, ça devrait être à la hauteur. Faut lui soutirer un rubis de la taille d’un œuf de pigeon, pas encore taillé, avant qu’il le dépose aux enchères. La sécurité est pas trop importante parce qu’il n’est pas censé l’avoir, cette pierre précieuse.
    - Il l’a lui-même volée ?
    - Probablement, l’histoire le dit pas.
    - Donc finalement, on redresse des torts.
    - J’dirais plutôt qu’on les rééquilibre.
    - Et c’est payé, hein ? Je n’aime pas beaucoup le bénévolat gratuit.
    - J’ai une tête à bosser gratos ? »

    Ouais, il m’semblait bien que non. On laisse nos consommations pas finies sur la table et on part en adressant un au revoir au gars que Maryam a essayé de dépouiller tout à l’heure, et la note aussi, mais il le sait pas encore. Il se souviendra pas de moi, et il regrettera pas de payer pour la jeune femme, probablement. C’est qu’il va être temps de voir ce qu’elle sait faire en situation réelle.
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Sortie entre amis
    Ven 3 Avr 2020 - 1:56 #
    Personne ne peut dire avec exactitude ce qui peut bien se passer dans la caboche de Maryam. Une vue d’artiste de la chose représenterait sûrement un amas d’idée farfelues qui s’entremêlent, jusqu’à créer des mensonges potentiellement parfaitement idiots et impensables. Tout ce qui lui passe par la tête, en gros. En est-elle consciente ? Ça, c’est une question intéressante, à laquelle il n’existe encore aujourd’hui aucune réponse précise. Dès le moment où elle a découvert que la plupart des gens croyaient plus ou moins tout ce qu’elle disait, elle a instinctivement décidé de raconter le plus de n’importe quoi possible. Peut-être qu’il s’agit d’une carapace derrière laquelle la véritable Maryam, timide, se cache, peut-être que ce n’est qu’un jeu. En tout cas, c’est sacrément fatiguant. Pour elle, comme pour les autres.

    Dans quelques minutes, le gros balourd de la taverne se rendrait compte qu’il s’est fait enflé, si il est pas trop stupide. Mais ce n’est plus un problème, elle et Vrenn seront déjà bien loin. Loin, vers une auberge bien plus luxueuse que celle qu’ils viennent de quitter. Hôtel est un mot qui convient peut-être mieux à l’endroit. Deux gardes surveillent l’entrée. Ils n’ont rien des gardes habituels, ce qui indiquent aux deux comparses de la nuit qu’il s’agit de mercenaires engagés par le marchand, soucieux de protéger ses biens. Et sa vie.

    Un autre garde est un peu plus loin, à l’écart, entrain de pisser contre un mur.

    « Tu veux faire ça comment ? Demande Vrenn, tel un examinateur.
    – Ça, je sais pas encore ! Mon art réside avant tout dans l’improvisation, tu sais. »

    Son art. Un bien grand mot. En vérité, elle n’avait pas fait ce genre de chose depuis un petit moment : son art se résume surtout à mentir à et subtiliser une petite bourse par-ci par-là, pas à entrer par effraction chez un gars protégé par plusieurs mercenaires. Tout ceci la dépasse certainement, mais elle est trop dans son délire pour s’en rendre compte.

    « Aller, j’y vais parce qu’on va pas passer la nuit là quand même, j’ai une autre représentation demain moi, il faut encore que je révise mon texte, et que je change deux trois petites choses. Tu sais, dans pas longtemps, j’écrirai moi-même mes textes. T’en fais pas, je te filerai des places gratuites.
    – Ouais, ouais. 
    – J’ai une super idée en plus ! Je vais jouer la fille perdue qui a trop bu. J’ai une technique d’actrice pour ça, en plus ; il suffit de boire avant. »

    *

    « Dit, t’as pas entendu un truc? Lance l’un des gardes de l’entrée.
    – Si, toi, à l’instant.
    – Nan mais, avant.
    – Genre quoi ?
    – Des bruits de pas, et un genre de complainte.
    – Une complainte ? Une complainte comment ?
    – Euh… Un peu genre « haaan là là ».
    – N’importe qu-
    – Haaaaanlalah ! Me voilà perdue ! S’exclame une voix un peu plus loin. »

    Il est important de noter que les capacités d’actrices de Maryam peuvent facilement varier d’un moment à l’autre. Après tout, rien de plus normal : fatalement, personne n’est vraiment apte à la juger, même pas elle-même. D’un point de vue extérieur donc, il est possible de la trouver complètement naze. Mais si il y a bien une chose qu’on ne peut pas lui reprocher, c’est que ça marche quand même.

    « Où suis-je ?! Ohlala…
    – Calmez vous m’dame.
    – Faut rentrer chez vous, m’dame.
    – Je vois flou… Où habitesjese… Mais où est-ce que j’habite ?
    – Madame, c’est une propriété privée ici, vous pouvez pas rest-
    – Je crois que je vais vomir… »

    *

    « Asseyez vous m’dame, ça va passer.
    – Et tâchez de pas vomir hein, nul part, l’patron sera pas content.
    – Merci beaucoup, vous êtes bien charmants. Heureusement que vous êtes là d’ailleurs, merci de m’avoir aidé à retrouver ma maison !
    – Hein ?
    – M’dame, vous êtes pas chez vous, ici… »

    L’endroit est déserté, pas de clientèle, à part bien sûr ce riche marchand qui est censé y crécher. Son arrêt ici suffit sûrement à financer l’établissement pour le mois.

    « Mais si ! Merci, hein, vraiment ! Mon homme m’attends en haut…
    – M’dame, votre mari est pas là, y’a juste M’sieur Lecompte.
    – Oui, mon mari !
    – Hein ? Il est marié ?
    – Je crois pas…
    – Enfin, quand je dis mari, c’est un grand mot hein ! Disons que c’est en cours, quoi…
    – Z’êtes sa maîtresse ?
    – Le salaud, il se fait pas chier… Pendant que nous on se les gèle dehors…
    – J’aime pas ce mot, maîtresse. J’ai un certain standing, moi! Mais oui, mettons, je suis sa… maîtresse.
    – Rah merde. On fait quoi ?
    – On lui ramène ?
    – Il va gueuler si on l’fait attendre…
    – Oui, c’est vrai ça ! » Insiste l’actrice.

    Franchement, avec un tel charisme et un tel talent d’actrice, Maryam ne comprend même pas pourquoi Brenn, ou quel que soit son nom, insiste tellement pour la tester.

    Hop, direction la chambre du bourge.

    *

    C’est malheureusement là que ça coince. Maryam n’a jamais été spécialement chanceuse, mais elle s’en sortait toujours grâce à sa ruse et son charisme naturel. Non, rien à voir avec un quelconque pouvoir. Il y a toujours un moment ou ça dérape pour elle, comme pour son ancien groupe de petits bandits. Là, c’est sous la forme d’un retard que la malchance se manifeste. Son retard à elle, visiblement.

    En montant les marches, accompagnées de l’un des gardes, un bruit sourd de verre brisé se fait entendre. Le garde dépasse la jeune femme et se rue vers la suite de luxe, rejoignant les autres mercenaires de services. Ensemble, ils défoncent la porte sous les yeux de l’actrice, qui ne comprend pas trop ce qu’il se passe. En découvrant la pièce, elle comprends. A peu près. Le corps gras du riche marchand est étalé sur le sol. Il respire encore. La vitre de la fenêtre est brisée, sans doute par le passage brutal et précipité de l’homme qui l’a assommé il y a quelques secondes. La pièce est retournée, et des papiers volent sous la brise du soir. Maryam jette un coup d’œil circulaire dans la chambre, et repère un coffret dont le verrou à visiblement été forcé. A l’intérieur, plus de richesses, rien qu’un petit papier avec un renard grossièrement dessiné dessus. Une signature.

    « Putain, mon rubis ! S’écrie-t-elle avec un peu trop d’ardeur.
    – Hein ?
    – Je dois y aller, salut ! Saluez mon mari de ma part quand il se réveillera. »

    Bon. Rejoindre Graine, ou quel que soit son nom. Lui raconter ce mystère. Peut-être qu’il a vu le type s’enfuir, se dit-elle. Peut-être qu’il est super fort et qu’il l’a arrêté, et récupéré le rubis, que Maryam considère maintenant comme étant sa possession légale.

    Ouais, c’est sûrement ça qu’il s’est passé !
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Sortie entre amis
    Ven 8 Mai 2020 - 12:06 #

    Ce qui est cool avec Maryam, c’est qu’on se comprend bien. Son plan pour se faire passer pour la maîtresse du marchand est totalement éculé, mais pour une raison un peu mystérieure, tout le monde y croit, et j’y croirais aussi si j’en savais pas davantage. Ça doit venir du boulot d’actrice, un aplomb total, une maîtrise parfaite de la communication non-verbale, tout dans les mimiques, les gestes, les intonations, qui font qu’inconsciemment, il est impossible qu’il s’agisse d’autre chose.

    La surprise, c’est plutôt quand, après qu’elle soit rentrée, j’vois un type bondir par une fenêtre, avec une opulente chevelure rouge vif. Et que j’le reconnais. On l’appelle le Renard, dans le milieu, un genre de voleur un peu spectaculaire, avec grandes déclarations grandiloquentes sur des lettres qu’il laisse chez ses victimes, ou qu’il peint sur les murs, et toujours un dessin moche d’un renard qui, quand tu le regardes, te donne l’impression qu’il dit « « Tuez-moi, s’il vous plaît. » tellement il a l’air dans le mal.

    Du coup, la présence du voleur sur les lieux signifie qu’une seule chose : ce vieux rat de marchand a dû se faire dépouiller avant que Maryam puisse faire sa part du boulot, que ça implique de passer à la casserole ou non. Après, c’était sa tambouille, moi j’donnais juste le boulot et j’étais là au cas où, après tout.

    Cela dit, le Renard s’en rappellera pas –forcément-, mais il m’a aussi coiffé au poteau sur une autre affaire y’a quelques mois… quasiment un an, maintenant ? Et c’était quasiment comme là. J’m’étais pointé la bouche en cœur pour faucher un truc, il était déjà passé par là, et en plus ça avait failli me retomber dessus. J’avais manqué d’y passer.

    Bref, c’est personnel, du coup.

    Quand Maryam sort du bâtiment et me rejoint, j’me dis que j’peux quand même lui expliquer la situation.

    « C’est le Renard, le voleur, là, qu’a fauché le rubis, c’est ça ?
    - Alors pas tout à fait, en fait…
    - C’est lui qu’a la pierre, non ?
    - Oui.
    - Bon. On doit quand même la récupérer, considère que ça fait partie du test. »

    J’ai vu par où il a tourné, alors on allonge le pas pour le rattraper, et se rendre compte qu’il s’est simplement mêlé à la foule. Pas besoin de courir, bousculer les gens, et avoir l’air suspect pour le moment, hein ? Ou de se précipiter sur les toits, on n’y fait que des mauvaises rencontres, à ces heures nocturnes. Même de jour, au demeurant, les honnêtes citoyens y vont rarement, pour ne pas dire jamais…

    « C’était comment, à l’intérieur ? Que j’demande.
    - Assez jolie et cossu. Ils m’ont évidemment tout de suite cru, quand j’ai expliqué être la sœur du marchand.
    - Mais vous vous ressemblez ?
    - Pas du tout.
    - Il me semblait bien.
    - Mais en fait, le père a eu plusieurs femmes, et c’est pour ça que je suis plus mate de peau que lui. Et plus belle, aussi, je suis la petite sœur, il avait déjà fait fortune, tu vois ?
    - Ouais, logique. Sa nouvelle femme devait être plus jeune et plus belle. Plus conne, aussi, probablement.
    - C’est pas bien de parler de maman comme ça. Mais sur ça, je tiens de papa, et… »

    Attends, mais l’histoire est vraie ou pas, finalement ? J’m’y perds un peu, dans la discussion.

    De toute façon, le Renard enchaîne les rues et tourne quasiment à chaque intersection, puis s’arrête le temps de regarder derrière lui si quelqu’un lui colle au cul. Le truc tragique, c’est qu’il me reconnaît probablement pas d’une fois sur l’autre. Maryam est plus reconnaissable, donc j’la fais passer juste après moi, quand la cible s’est remise en route. S’il croit qu’on est des vaches à lait et qu’il peut systématiquement me coiffer au poteau, il va être déçu.

    « On ne lui tombe pas dessus ?
    - On pourrait, ouais. Mais c’est toi qu’on teste, alors à moins que tu veuilles te battre à mains nues contre lui en plein milieu de la rue, bon…
    - Tu sais, je maîtrise un art martial secret et mortel. C’est un vieux maître qui me l’a appris, un machin ancestral. Je l’ai rencontré qui méditait sous une cascade. »

    Je lève les sourcils d’un air intéressé.

    « Mais c’est une histoire pour une autre fois, conclut-elle.
    - Mais du coup, tu peux aller le fumer, là ?
    - Je pourrais, mais un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. J’ai promis de ne pas utiliser mes pouvoirs à mauvais escient, et uniquement dans des situations qui ne me laissent pas le choix.
    - Ah, dommage, ça serait rudement pratique, pourtant.
    - Sinon, mes points de chakra vont se bloquer, tu comprends. »

    J’ai pas compris mais je hoche la tête.

    « Bon, de toute façon, j’pense pas qu’au rubis. Enfin, ça serait chouette, et on en a besoin, mais tant qu’à faire, si on peut le suivre jusqu’à chez lui ou sa cache, y’aura de quoi se servir davantage, et ça serait pas un mal.
    - Oui, il doit avoir pleins d’autres pierres précieuses.
    - Euh, sûrement. En tout cas, pleins d’autres trucs qu’il aura volé au cours de ses expéditions nocturnes, et c’est ça qui m’intéresse. Puis y’aurait une forme d’ironie à voler le voleur, tu vois ?
    - Oui, finalement, on applique un genre de Justice Divine qui vient de Lucy.
    - Tu crois à Lucy ?
    - Pas du tout.
    - Ah. M’semblait bien. Mais du coup, si c’est la Justice Divine, tu peux utiliser ton art martial secret ? »

    Elle répond pas tout de suite.

    « Non, aujourd’hui, c’est pas un bon jour.
    - Zut. »

    Ça nous aurait été utile, pourtant, mais Maryam doit avoir une bonne raison. Et alors qu’on discute tranquillement en suivant le Renard, il entre finalement dans une taverne du quartier. Il a une p’tite soif après son forfait, ou alors il a déjà un acheteur pour son gros caillou ? On le saura qu’en entrant, tiens.

    « Encore une taverne.
    - Ouais. C’est fou, hein ? »
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    Re: Sortie entre amis
    Ven 2 Oct 2020 - 12:25 #
    Elle check ses points de chakra. En réalité, elle se tâte juste un peu le bide du doigt, puis fait un signe de la tête confiant vers Vrenn. C’est bon, en cas de pépin, son énergie spirituelle sera suffisante.

    « N’ai pas trop peur Bronn, si y’a un soucis je te défendrai. »

    La nouvelle taverne est à mi-chemin entre le classe et le pourri. L’endroit respire pas tant la pauvreté, mais on sent bien que c’est peuplé de gens pas nets. Heureusement, les deux comparses sont dans le ton, et s’avancent vers l’entrée sans plus tarder. Imaginez un repère de malfrat. Maintenant imaginez que ces malfrats tentent de se prendre pour autre chose que les brigands de bas-étages qu’ils sont. Ça vous donne la Taverne du Coin de l’oeil. Là, on y trouve plusieurs choses, mais surtout des salopards en tout genre. Sans surprise, l’endroit doit son nom au fait que pour peu qu’on soit pas vigilant, on se retrouve vite soit sans bourse, soit sans vie. Selon une étude du journal local, le taux d’empoisonnement au mètre carré dépasserai l’entendement.

    Bien évidemment, Maryam ne sait rien de tout ça, et s’avance avec assurance au beau milieu de cette jungle hostile. Elle fait signe à une des serveuses, mais celle-ci semble trop occupée à menacer de castration un client un peu trop avenant. Finalement, les deux comparses se trouvent une place à une vieille table près du mur. Et comme faut bien se fondre dans la masse, ils redoublent d’efforts pour interpeler la serveuse qui daigne enfin leur apporter un tord-boyaux.

    « On voit pas grand-chose, d’ici, note Vrenn.
    - T’en fais pas Grone, comme j’ai grandi en forêt auprès des loups, j’ai acquis un certain flair.
    - T’as vraiment grandi en forêt?
    - Ouais, enfin genre un mois ou deux. Un genre de stage, tu vois? Du coup, je dirai que ça sent le renard à peu près vers là-bas, » fit-elle en pointant du doigt une table à l’extrémité opposée de la pièce.

    En fait, elle avait juste vu la chevelure rouge du Renard une minute plus tôt, en rentrant. Pourquoi avoir attendu pour le dire? C’est une bonne question, à laquelle elle ne répondra sûrement jamais. Vrenn se lève, un verre à la main. Il pourrait faire un bon acteur, se dit Maryam ; il se faufile a travers la foule, en serrant une main ou deux, « ça va? Ouais tranquille on fait aller haha », « ça se passe le boulot en ce moment? », puis se retrouve rapidement au bar, d’où il peut voir le concurrent de la soirée. Maryam le rejoint rapidement, non sans chopper une ou deux bourses sur le chemin. Le Renard est en pleine discussion avec une femme, bien en chair, assez grande. Bien maquillée, bien fringuée, et un air sacrément condescendant. Comprenez par la qu’elle a juste un joli visage, ce qui se transforme, une fois passé par la jalousie cachée de Maryam, en « gros air de pétasse ». Elle ne l’aime déjà pas. Alors si en plus elle essaie de chopper le Rubis, possession légale de l’actrice, ça risque de mal se passer. Elle fait même des avances auprès du voleur, qui ne le remarque pas. Il négocie, visiblement. Ils se font des signes de mains, des calculs, s’exclament ( mais en silence, faudrait quand même pas ébruiter le fait qu’il a une pierre précieuse sur lui ).

    Vrenn donne un coup de coude à Maryam, puis jette un signe de tête vers un coin de la pièce, ou se tient un homme qui n’a pas l’air très sympa. Il joue avec quelque chose, sous son manteau. Une dague, probablement. Il se tient un peu derrière la dame, et observe la foule d’un air mauvais. Un garde, donc. Un obstacle de plus. Mais déjà, il faut faudrait être sûr de savoir où se trouve la pierre. L’a-t-il sur lui? L’a-t-il caché quelque part? Si Maryam était à sa place, elle garderai l’objet au plus près d’elle, bien caché, genre entre…

    « Elle est là, » dit calmement Vrenn, d’un ton connaisseur.

    Le Renard vient de passer un genre de bouquin sur la table, que la dame s’empresse de ramener vers elle. En échange, elle lui file un autre livre, avec écrit dessus « La psychologie selon le grand Elmund Fraude ». Habile : la plupart des clients sont allergiques aux livres, ici. La pierre, elle, est sûrement dans le premier bouquin. Le paiement dans le deuxième. Si y’a bien un moment pour prouver à son examinateur qu’on peut lui faire confiance, c’est maintenant. Alors, elle songe à un plan.

    « Dit, Vrai, commence-t-elle en haussant un tout petit peu le ton, j’espère vraiment qu’on va réussir à récupérer la pierre super précieuse de ce rouquin. »

    A sa gauche, une oreille se lève. Puis un chuchotement. Puis plusieurs. Pendant que le bouche-à-oreille se fait, elle se dirige vers un des gros balourds à qui elle a prit la bourse, un peu plus tôt.

    « T’aurais pas perdu ta bourse par hasard? » Qu’elle lui chuchote à l’oreille.

    Le grand chauve se tâte la ceinture, puis fait les gros yeux.

    « Tu vois le type un peu méchant, dans le coin là-bas? J’ai cru le voir la prendre. Mais je suis pas sûre hein, mais j’ai quand même voulu te prévenir. »

    Un grognement plus tard, et le voilà parti récupérer son dû. En tout cas, c’est ce qu’il croit. Et il y croit dur comme fer. Pendant ce temps, la rumeur comme quoi le rouquin du fond de la pièce aurait une super pierre sur lui a pu faire le tour de la foule. Les dagues s’affûtent, les phalanges se craquent. La serveuse verse une ou deux gouttes de poison dans un verre.

    L’actrice se fraye un chemin parmi la foule qui s’agite pour de rapprocher de la dame. Derrière elle, le garde essaie d’expliquer qu’il a jamais vu la bourse du chauve de sa vie, et que, si il continue d’insister, il lui ferait un joli trou dans le gras du bide. C’est à peu près à ce moment là que ça dégénère, généralement. Le Renard le sait, et la Dame également, puisqu’ils essaient tout deux de sortir par la porte arrière avant d’être pris dans la tempête. La femme sera la seule chanceuse ; un inconnu, ressemblant étrangement à Vrenn, a fait un croche-patte habile au Renard, qui s’est retrouvé face la première contre les planches du sol. Déjà, derrière lui, on négocie pour savoir comment diviser la part du butin. Bien évidemment, personne ne songe réellement à partager quoi que ce soit, et il y a fort à parier pour que le taux d’hospitalisation local atteigne un nouveau pic d’ici la matinée.

    La grosse femme, laissant son pauvre garde en plein combat de boxe contre le chauve, s’échappe de la taverne un peu maladroitement, Maryam et Vrenn sur ses talons. Pas de chance pour elle, la ruelle arrière est peu peuplée, et encore plus mal famée.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: Sortie entre amis
    Sam 17 Oct 2020 - 11:25 #

    Efficace, la Maryam. Elle a vraiment acquis des talents divers et variés au cours de sa vie, ça se voit, ça se sent dans la façon qu’elle a d’être extrêmement adaptable et apte à faire face à toutes les situations. J’aurais jamais cru que la vie en forêt, même un mois ou deux, permettrait de traquer en milieu urbain, par exemple. Pour le coup, autant faire des filatures en ville, c’est mon rayon, autant faire la même dans la nature, on va pas se mentir, y’a plus personne. C’est p’tet une question d’état d’esprit.

    En tout cas, dans le chaos organisé de l’auberge, après avoir fait un croche-patte au Renard, j’en profite pour lui coller un coup de godillot sur le crâne, et son nez s’écrase avec un son un peu dégueulasse sur le parquet couvert de sciure de bois. Cassé, probablement. Puis j’prends le bouquin, que j’glisse dans la poche intérieure de mon gros manteau. Pas que j’sois passionné de littérature, mais j’ai l’impression que ça va m’apporter une grande richesse. Intellectuelle, évidemment.

    La grosse est sortie dans l’allée, et on est directement sur ses talons. C’est plus calme, dehors, et carrément moisi. Trois rats filent quand ils nous voient, laissant là le cadavre d’un corbeau qu’a dû trop approcher. Bonne ambiance. Y’a quatre gars accoudés au mur, deux avec des pipes et deux qui regardent. Beaucoup d’armes, à portée : j’vois trois gourdins, au moins cinq couteaux, et y’en a même un qu’a un genre d’épée. Pas que ce soit illégal, mais ça risque de mal se passer.

    La femme arrive à côté d’eux.

    « Cent cristaux, vous me débarrassez du couple derrière. »

    Elle agite une bourse. Ils lui jettent un regard vague, puis les deux qui fument pas se craquent les jointures d’un air menaçant. Toujours la comédie, hein…

    « Vous êtes sérieux, les gars ? Vous voulez vraiment vous battre ? Pasque ma pote, là, elle maîtrise un art martial secret ancestral.
    - Et moi, j’suis le roi en déguisement.
    - Peu probable, fait Maryam. Dans la mesure où c’est moi la Reine d’Aryon, je reconnaîtrais le Roi, quand même, vu que c’est le père de mes enfants, qu’on est marié et tout. »

    Ils la regardent d’un air circonspect, puis surpris. J’serais avec la reine ? Nan, c’est sûrement du bluff.

    « Euh, tu trouves pas qu’il y a une ressemblance ?
    - Après tout, je suis une des femmes les plus belles du Royaume, c’est bien connu. Ecartez-vous avant que je n’appelle la Garde. »

    Oh, merde, j’serais tombé dans un piège ? C’est bizarre, quand même.

    « Vous ne m’avez jamais vu défiler lors des fêtes locales ?
    - Maintenant qu’elle le dit, j’trouve que y’a un air, pas toi, Jet ?
    - Rah, j’sais pas trop, Pump… Les gars, vous en pensez quoi ? »

    C’est que même la grosse femme commence à avoir le doute, et j’me rappelle que j’ai rencontré Maryam à la sortie d’un théâtre miteux.

    « Le Capitaine Tacméterre va venir vous casser la bouche si je décide pas de le faire moi-même avec l’art secret de la Famille Royale d’Aryon. Il nous a été transmis directement par Lucy, et c’est notre arme secrète en cas d’attaque du Royaume par un fenrir. Vous êtes plus forts qu’un fenrir ? »

    Long silence.

    « Il me semblait bien. Ecartez-vous. »

    Et ils s’écartent. J’avoue que si elle peut démonter un fenrir avec son art martial ancestral, ça explique qu’il ne soit pas à utiliser à mauvais escient, au vu des rapports que j’ai pu consulter au long de mes longues années en tant qu’examinateur, à regarder ce que foutaient les saphirs de l’autre côté de la Frontière. Et ça explique pourquoi on le laisse là : ça constitue finalement un fidèle toutou qui s’retrouve à surveiller le jardin arrière et s’assurer qu’on se fasse pas emmerder, d’une par les exilés, et de deux par des gens qui pourraient venir de plus loin.

    La femme avec le rubis part en courant et j’me dis que ç’aurait été beaucoup plus pratique si elle s’était contenté de nous donner ce qui nous appartient de bon droit, plutôt que nous faire nous déplacer encore. Mais on se lance à sa poursuite.

    « Mais du coup, y’a aussi une technique secrète pour empêcher le Léviathan de venir tout casser ? Genre, c’est le même principe ? »

    Maryam me jette un regard impénétrable.

    « Si je réponds à ta question, je vais devoir te tuer. »

    J’réprime un frisson.

    « Ouais, nan, laisse tomber. »
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    Re: Sortie entre amis
    Dim 27 Déc 2020 - 0:36 #
    C’est quand même sacrément chiant, de courir. Maryam le sait, elle a couru des jours quand elle a senti le vent tourner, il y a quelques années, dans le Sud. Elle a balancé ses anciens potes, avant de fuir les représailles. Un vrai marathon. Mais elle était jeune, à l’époque. Là, ça fait même pas cinq minutes, et elle en a déjà marre.

    « Elle est sacrément rapide, celle-là, s’exclame Maryam.
    - T’as pas une technique secrète pour la rattraper? demande Vrenn dans le doute.
    - Bien sur que si.
    - Et donc?
    - Ben, si je l’utilise devant toi, ça sera plus une technique secrète.»

    C’est précisément là, au milieu d’une course efreinée dans un labyrinthe de ruelles glauques, que Maryam se demande si tout cela est bien raisonnable. Ça va peut-être un peu loin non? La reine, vraiment? C’est sorti tout seul. Comme toujours, avec elle. Allez donc savoir comment sa petite cervelle fonctionne. Elle se demande si ça pourrait un jour se retourner contre elle, tout ça, ces mensonges. Puis elle tourne vers une autre ruelle, en suivant Vrenn, et aussitôt, ces pensées ridicules s’échappent de son esprit.

    « Vite, Vrenn, mon ninjutsu ne fonctionne pas à distance, je dois me rapprocher ! lance-t-elle à Vrenn.
    - Ouais, ouais.»

    Maryam est déjà presque essoufflée. Les allées sombres n’en finissent plus. Jusqu’à ce qu’elle aperçoive la lumière, au bout du tunnel que constitue cette ruelle qui sent la bouse. Ses semelles rapiécées grince sur le sol froid quand elle s’efforce de freiner, en voyant Vrenn s’arrêter à l’embouchure qui donne sur une grande allée. Elle passe la tête par dessus l’épaule de son compagnon. Dehors, c’est un peu la pagaille. Les gens passent leur tête par leurs fenêtres, courent dehors, chuchotent entre eux. Il est pourtant encore tôt. Plusieurs patrouilles de gardes se précipitent à droite, à gauche. Des mercenaires, aussi. Et puis, il y a la grosse dame qu’ils poursuivent depuis bien cinq minutes. Étalée sur le sol, à quelques mètres des deux comparses. Plusieurs gardes l’examinent, la remettent sur pied, avec fermeté, et l’interrogent.

    « Elle s’est pété la gueule, commente Maryam.
    - Hm,» répond vaguement Vrenn.

    Les gardes parlent suffisamment fort, c’est pratique.

    « Vous courez ou, comme ça?
    - Je suis pressée.
    - Je vois bien, je veux justement savoir pourquoi.
    - Ça vous regarde pas, lâchez moi !
    - Ben, c’est à dire que ça nous regarde un peu. On a un marchand plein au as qui emmerde le monde pour savoir qui s’est introduit chez lui, cette nuit, ça vous dit rien?
    - Non. Lâchez moi.
    - Et ça, ça vous dit quelque chose? » demande un autre garde.

    Il pointe quelque chose du doigt. Vrenn et Maryam suivent la direction indiquée. Ils avaient pas fait gaffe, dans leur course, mais une épaisse fumée noire s’échappe d’un des bâtiments, un peu plus loin, au milieu d’un pâté de maison un peu miteux.

    « C’est marrant, commente Maryam, c’est pile la d’où on vient.
    - Ouais, c’est vrai que c’est marrant, ça, répond Vrenn. »

    Des conséquences, ohlala, Maryam n’aime pas ça. Ni le mot, ni la définition, ni rien. Du coup, elle décide de faire abstraction. Rien de tout cela n’est sa faute, à elle.

    « On fait quoi?
    - Ben... Je sais pas trop. On peut pas se pointer devant les gardes comme ça, mais si ils l’arrêtent... On est coton pour le rubis. T’as pas une idée?
    - Peut-être bien que j’en ai, mais j’en ai un peu marre moi, Maryam fais ci, fais ça, Maryam j’ai besoin de mi, hein, bon.
    - Ça sera bénéfique pour ton test.
    - Bon, bon.»

    Elle secoue la tête, s’étire, fait quelques échauffements vocaux, puis sort de la ruelle, en faisant signe à Vrenn de faire de même. Elle s’avance d’un pas déterminé vers les gardes.

    « Messieurs, commence-t-elle d’un ton faussement professionnel. Agent Potaufeu. Et voici mon assistant de toujours, l’agent Quatfromage.»

    De sa poche, Maryam sort un petit calepin, avec des notes pour sa pièce de théâtre, qu’elle présente au garde le plus proche. Elle ne lui laisse pas le temps de lire.

    « Vous tenez notre principale suspecte, bien joué les gars.
    - Suspecte de?
    - C’est eux ! Ils me couraient ap- tente d’expliquer la dame.
    - Une sombre affaire de vol de pierres précieuses, la coupe Maryam.
    - Tiens ! Comme disait ce mar-
    - On est mandaté par lui, ajoute Vrenn.
    - C’est faux ! Ils mentent!
    - Vous êtes sûrs? demande l’un des gardes en ignorant complètement la pauvre dame.
    - Ouep. Laissez moi deviner, elle a un livre sous sa veste. Une cachette parfaite, après avoir échangé le colis dans un endroit discret.
    - Même pas vrai !
    - Mode opératoire habituel, commente Vrenn en hochant la tête.
    - Classique. Fouillez là...»

    Devant le ton connaisseurs des deux, les gardes s’exécutent, et trouvent évidemment le bouquin sous le manteau de la dame qui tente tant bien que mal de se débattre. Vrenn s’en empare aussitôt. Il l’ouvre, et en sort un rubis d’une belle taille.

    « Parfait. On va rendre ça à ce bon marchand, le pauvre ! S’exclame Maryam.
    - Vous embarquez pas le suspect?
    - Elle est sous votre juridiction, on s’occupe juste des biens volés, nous.
    - Vous me le payerai ! J’retiens vos visages, et croyez moi bien que...»

    Vrenn ricane à cette idée, en s’éloignant. Maryam joue avec le gros rubis dans ses mains.

    « C’est fou, quand même, qu’ils y aient cru.
    - Simple talent d’acting.
    - Quand même, doit y avoir autre chose, non? Ton ninjutsu, il agirait pas sur le mental par hasard?
    - Il agit sur tout ce qui existe, tangible ou pas.
    - Ah ouais. Mais quand même. Et puis, ces faux noms...
    - Les aventures, ça me donne faim. »

    En s’éloignant des gardes, ils admirent la fumée qui continue de s’échapper de la Taverne du Coin de l’Oeil, et ils ne font pas attention aux mercenaires qui accourent vers les agents de la loi. Par instinct, Vrenn s’arrête d’écouter les inepties de Maryam, et tend plutôt l’oreille vers ces gens.

    «... passé pour sa maîtresse.... dangereuse... peau mate... brune... long... yeux vert... crochu...»

    Encore des conséquences.
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    Re: Sortie entre amis
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