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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Un frère et une soeur
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    InvitéInvité
    Anonymous
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    Un frère et une soeur
    Mer 20 Nov 2019 - 16:46 #
    Pourquoi est-ce que les Nobles ont autant de problème ? C’est quand même incroyable qu’une fois par semaine, je reçoive un membre de cette caste pour une disparition ou un enlèvement. Pourtant je ne leurs ferment jamais la porte au nez, car je crois beaucoup au service rendu et je compte bien un jour que l’on me renvoie le monte-charge. J’accepte donc de recevoir les demandeurs et après l’avoir confortablement installé dans mon bureau, je lui demande la raison de sa visite.

    D’emblée, je vois qu’un s’agit d’un couple dont l’homme doit être professeur, tellement il semble raide comme la justice et prêt à noter tout ce qu’il voit, d’ailleurs je range discrètement le document sur lequel j’étais en train d’écrire, de peur qu’il me dise que j’ai fait des fautes d’orthographe. Il est accompagné d’une femme vête comme une servante, en larme et qui n’arrête pas de renifler de manière particulièrement agaçante dans un mouchoir en tissu.

    Comme à mon habitude, je n’offre pas à boire et attends qu’ils me donnent la raison de leurs visites, c’est finalement après un silence de quelques minutes, que l’homme visiblement agacé par la situation et le fais d’être ici, qui prend la parole :

    Commandant Höls, je suis le précepteur Dwig et je me permets de vous solliciter, car ma fille unique, Calia a disparu, elle a maintenant vingt-deux ans, et lors d’une promenade avec sa bonne, elle lui a simplement faussé compagnie sans que cette dernière n’ai rien fait pour la retenir.


    En disant ses derniers mots, il jette un regard glacial vers la femme et celle-ci se met à pleurer de plus belle. Cela fait quelques minutes qu’ils sont ici et la situation me fatigue déjà. Je m’apprêtais à leur dire que la Garde allait s’en occuper et de passer l’affaire à un de mes subalternes, quand l’employée de maison, essaye de se justifier envers son patron :

    Je suis désolé Monsieur, elle était là, à marcher près de moi et d’un coup elle a disparu, comme par magie, ce n’étais pas la première fois qu’elle réalisai ce tour, mais elle était toujours revenue, et là, plus de nouvelle, je vous jure que si j’avais pu, je l’aurai retenu !

    La femme semble sincère dans ses dires et je vois là un motif suffisant pour prendre l’affaire en main, car je ne peux pas laisser une téléporteuse errer dans la nature, ce type de pouvoir est trop précieux, et surtout trop dangereux. Je demande donc à la chaperonne d’un ton autoritaire :

    Calmez-vous, est-ce que vous avez un indice sur l’endroit où elle aurait pu se rendre ?

    Encore une fois, mon interlocutrice regarde son patron, de toute évidence il n’est pas au courant de tout ce qu’il se passe et réponds :

    J’ai été la chercher une fois à l’auberge de la Jasserie car elle était partie sans parapluie et il pleuvait à verse, mademoiselle ne voulais que son père suspecte quelque chose si elle serait revenue trempée.

    Le père de la jeune fille est très énervé et semble prêt à exploser. Comme je ne veux pas d’esclandre dans mon bureau, je lui indique, d’un ton sans réplique :

    Je vais m’occuper de cette histoire personnellement, je vous préviendrai quand j’aurai du nouveau.


    Je me lève donc, signifiant ainsi que l’entretien est terminé. Je ne raccompagne pas mes deux invités à la sortie comme à mon habitude, et à la place je mets mon vêtement magique, permettant de prendre n’importe quelle apparence et cachant ainsi mon armure. Je ceins mon le ceinturon supportant mon épée et je sors ainsi incognito du bâtiment principal de la garde par une porte dérobé.

    J’arrive rapidement au débit de boisson et j’entre, attirant que peu l’attention avec ma tenue de mercenaire. Je vais directement au bar, m’assois confortablement, commande une bière et demande négligemment au barman :

    J’ai un message pour une certaine Calia Dewig. Elle est ici ?
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 25 Nov 2019 - 21:00 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Arban Höls

    Après les derniers événements j’ai bien besoin de revoir ma sœur. Et d’un bon verre ! La mission suicide du Roi, tant de perte, j’entends encore les cris apeurés, les ordres et les contre-ordres, la cacophonie. Et me voilà rescapé. C’est pas tout de suite qu’on va me revoir dans une grotte. Tout reste gravé dans ma mémoire, pourtant les événements sont passés depuis.

    Cela fait plus d’une semaine que nous nous sommes donnés rendez-vous ici, comme à nos habitudes. Je n’ai pas eu de nouvelles de Calia depuis. Ou devrais-je dire Alica, son pseudonyme lorsqu’elle vient me rendre visite dans le monde des non-Nobles. Je suis installé depuis une bonne heure, seul sur un coin de table, écoutant distraitement une femme jouer de la luth, me berçant de sa douce mélodie.
    Il y a de tout ici, à l’auberge de la Jasserie, des femmes qui rient, des hommes qui gueulent, des enfants qui dorment. Le matin c’est bondé de types qui décuvent, le soir c’est blindés de gonzes qui se saoulent. Ça pue, ça chante, ça se lamente. La bonne taverne des bas fonds, le meilleur moyen de rester discret dans toute cette cohue.

    Je repars au comptoir commander une autre chope, je me détends à peine lorsqu’un gars prononce un nom qui n’a pas lieu de l’être ici : Calia Dewig. Que lui veut-il ? Quel message ?
    Le tavernier le regarde un moment avant de lui signifier que ce nom ne lui dit rien. Il connaît pas toute la populace de cette auberge, enfin il a ses habitués, mais pas de Caléa.

    - Calia le corrigé-je.

    Peu importe le prénom, il n’en connaît pas. L’inconnu me regarde, je sais qu’il attend la suite. Je reste impassible, et pourtant dans ma tête c’est le bordel. Comment extorquer des informations sans éveiller des soupçons ? Sans révéler ce qui nous unit elle et moi.

    - Naë, me présenté-je en lui tendant une main. Je crains que vous ne trouviez personne ici capable de se rappeler d’une certaine Calia. Le message est-il si important?

    Je regarde l’assistance avec détachement. Qui est ce type ? Un simple messager comme il le prétend ? Si ma sœur est au courant, il ne l’aurait pas appelé Calia mais Alica. Alors qui ? Notre subterfuge est-il découvert ? Un amant un peu trop possessif ? Un ami ? Un ennemi ? Avec ma frangine toutes les possibilités sont ouvertes …

    - Peut-être pouvez vous me la décrire ? Je viens quelques fois ici pour me détendre. J’amène ma bière aux lèvres pour appuyer ma parole. Et même si je suis plutôt discret, j’ai une assez bonne mémoire. Surtout si la minette en question est plutôt mignonne.

    Un signe de tête entendu plus tard je sirote à nouveau la boisson, entre espoir de voir ma sœur arriver et priant pour qu’elle ne passe pas le pas de la porte tant que je n’en savais pas plus sur le gars.

    code ─ croquelune

    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Un frère et une soeur
    Dim 1 Déc 2019 - 16:30 #
    Alors que le barman m’indique qu’il ne connait pas la personne que je recherche, un homme intervient dans notre discussion, se présentant sous le nom de Naë et me tendant la main. Je réponds à sa sollicitation en lui secouant vigoureusement comme j’en ai l’habitude, car cela m’indique rapidement le caractère de mon interlocuteur. S’il répond à ma poigne, c’est que j’ai en face de moi une personne qui a du caractère.

    Pour ma part, je ne me présente pas, laissant planer le doute sur mon identité. Je détaille l’homme et je remarque immédiatement qu’il ressemble beaucoup à la jeune femme que je suis venu chercher, mais ce doit être une simple coïncidence, car même si Calia a eu un frère, ce dernier est mort.

    Pourtant il doit la connaître car il n’existe pas dans ce royaume des personnes prête à se mêler des affaires des autres, simplement pour les aider gratuitement. De plus, il dit qu’il est discret, ce qui n’est pas du tout l’impression que j’en ai. J’ai en face de moi une personne qui sait se battre et qui manifestement veut connaître les raisons de ma présence ici. J’hésite un moment à lui mentir, mais ce jeune homme est ma seule chance de trouver celle que je recherche.

    Je décide donc de jouer carte sur table, n’ayant de toute façon rien à perdre et si je dois me battre, autant que ce soit ici, en un contre un, que contre une bande de bandit à l’extérieur. Je lui fais donc la description de la personne que je recherche, puis je lui précise :

    Son père m’a demandé de la retrouver et de la ramener à la maison, c’est pourquoi toutes les informations m’intéressent et je suis même près à vous verser quelques cristaux si elles s’avèrent exact.

    Je regarde maintenant droit dans les yeux mon interlocuteur, essayant de deviner s’il va me mentir ou bien s’il va me dire les vraies raisons de son intérêt pour cette jeune fille. Je me tiens prêt au cas où, en cas de réaction violente, à dégainer mon épée que j'ai à mon côté car j’ai peut-être en face de moi, son kidnappeur. Je peux également déclencher à tout moment mon pouvoir pour retrouver mon bureau grâce à ma secrétaire si la situation devient trop dangereuse.

    Bref, la tension a monté d’un cran, et le serveur, sentant de manière instinctive que cela risque de chauffer dans les environs, exécute une retraite prudente, quand aux autres consommateurs, ils quittent leurs chaises et partent s’attabler à une table plus loin, pour ne pas se prendre de mauvais coup. Très vite le vide c’est fait autour de nous, l’instinct de ces personnes est vraiment stupéfiant.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Un frère et une soeur
    Mer 4 Déc 2019 - 0:02 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Arban Höls

    L’inconnu me révèle la raison de sa présence ici, mais pas son identité. Il n’a pas vraiment l’allure d’un garde, mon paternel aurait-il engagé un Mercenaire ? Est-ce seulement la vérité ? Je n’ai que ça à me raccrocher, je décide de lui accorder le bénéfice du doute bien que son attitude soit des plus louches.
    La tension monte imperceptiblement, nous nous jaugeons du regard et bientôt l’ambiance devient électrique sans que je ne sois le commanditaire de cette pression.

    Calia est-ce une simple fugue ? Où es-tu partie encore ?

    La porte de l’auberge s’ouvre à la volée, je regarde la nouvelle venue avec attention, ce n’est pas ma sœur. Je ne laisse rien paraître de ma déception et de l’inquiétude qui commence à poindre. Si mon père a réellement fait appel à quelqu’un c’est que la disparition de ma sœur n’est pas anodine.

    Je décide de rompre le silence, délivrant une partielle vérité sur mon lien avec Calia. Je baisse le ton pour que personne nous entende, la désertion de notre entourage à mon avantage.

    - Je connais Calia depuis sa plus tendre enfance. Je ne vous donnerai pas les détails de notre rencontre, sachez juste que je ne suis pas le genre de gars qu’un père aime voir traîner autour de sa protégée. Nous ne sommes pas du même monde, vous voyez ce que je veux dire?

    Je me racle la gorge, buvant une gorgée de ma boisson, observant les réactions de mon interlocuteur qui reste stoïque, attendant la suite de mon récit.

    - Toujours est-il que malgré nos différence, nous sommes toujours resté en contact. Le vieux Dewig était souvent absent, c’était pas difficile pour moi de me faufiler. Et feu le frère, trop occupé avec ses entraînements, à faire bonne impression pour le papounet.

    Je dis ça avec mépris, sentiment que je ressens presque contre le Reyan de l’époque. Trop obnubilé à satisfaire son père pour voir la détresse de sa sœur.

    - Le temps passant, Calia et moi avons pris l’habitude de nous retrouver ici. Elle se fait appeler Alica ici. Je ne vous fais pas un dessin de la nature de notre rapport hein ?

    Lui suggérer une idée, aussi vague soit-elle, sans pour autant mentir. L’art d’une Noblesse pas si oubliée que ça.

    - Je devais la retrouver ce soir, ça fait plus d’une heure que je l’attends. Il lui est déjà arrivée d’être en retard, mais pas autant, et avec ce que vous me dites …

    Cette fois je laisse échapper un signe de mon inquiétude. Je le fixe droit dans les yeux, cherchant à décrypter ses penser.

    - Qui êtes vous ? Je suis prêt à vous aider, je la connais plus que bien cette fille. Je ne suis pas sûr que son père ait beaucoup changé, il ne sais pas grand-chose des projets qu’elle avait en tête. Sa bonne par contre … Calia se confiait à elle plus aisément si ce n’est à moi.

    Le temps nous a séparé, la distance, nos idéaux. Mais pas notre lien fraternel. Je suis resté son confident, son conseiller, son frère tant aimé tant que je ne me mets pas à travers son chemin. Je ne peux révéler son secret tant que l’homme en face de moi ne me prouve sa bonne foi. A mon tour de le dévisager, prêt à répondre de la moindre agressivité envers ma personne.

    code ─ croquelune

    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Un frère et une soeur
    Jeu 5 Déc 2019 - 21:45 #
    Alors que j’attendais la réponse de mon interlocuteur, je vois celui-ci regarder attentivement une jeune inconnue qui vient d'entrer, une espèce de saltimbanque avec un instrument que je connais bien, une mandore. La musicienne se met dans un coin de la pièce et commence à accorder son instrument, ou du moins essayer, vu la manière dont elle s’y prend.

    Mais mon attention est bientôt attirée par le jeune homme qui décide enfin de me dire qu’il connait bien mieux Calia que ce qu’il a laissé entendre quelques minutes plus tôt. Une histoire typique d’amour contrarié par les origines trop modestes du jeune homme. Il semble dire la vérité, jusqu’à ce qu’un petit détaille le trahisse, car il indique qu’il se faufilais pour aller voir sa bien-aimée, mais si celle-ci avait le talent de la téléportation, il était inutile de prendre des risques. A moins que son pouvoir ne se soit dévoilé que plus tard, car il indique bien qu’il a arrêté d’agir de cette manière.

    Je suis actuellement en pleine confusion et la musique insupportable que réalise l’instrument mal accordé et utilisé par une personne qui n’a jamais appris à s’en servir, me tape sur les nerfs. A la fin, n’y tenant plus, j’indique à l’homme d’une voix ferme :

    Attendez-moi, j’en ai pour une minute.

    Je me lève d’un seul coup de ma chaise et en quelques enjambé j’arrive devant la saltimbanque qui me regarde d’un air étonné. Moi, je suis complètement agacé et sans un mot, je lui enlève la mandore des mains, pour en quelques secondes l'accordé correctement et je joue une minute pour être sûr qu’il sonne bien, avant de la rendre à sa propriétaire, lui disant par la même occasion, d’un ton froid comme de la glace :

    Allez prendre des cours au lieu de maltraiter ces pauvres cordes qui ne vous ont rien fais.

    Je reprends ensuite place sur mon tabouret, et j’indique à l’homme :

    Je vous crois, car de toute façon, vous êtes la seule piste que j’ai, comment Calia venait-elle ici ? Par magie ?

    Je pose la question, car certains téléporteurs ont un périmètre restreint et doivent continuer leur chemin à pieds, dans ce cas, elle doit avoir un endroit sécurisé pour le faire et quelqu’un a pu la guetter pour la kidnapper ou le faire sur le chemin.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 9 Déc 2019 - 5:53 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Arban Höls

    Alors que je lui révèle une partie de la vérité il s’éclipse pour … ré-accorder la mandore ? Il est vrai que le bruit dissonant de ce qui habituellement se nomme mélodie, peut taper sur les nerfs de plus d’un. Dont mon interlocuteur qui, par cette intervention, élude une nouvelle fois la question sur son identité. La méfiance gagne encore du terrain, je fronce légèrement les sourcils. Au vu de son comportement, ce type est habitué à être homme d’autorité. Je penche de plus en plus pour un Mercenaire … A moins que … Aurais-je fait une erreur en laissant entendre que Calia et moi étions amants ? N’est-il pas un soupirant en mal d’amour ? La différence d’âge est pourtant flagrante. A moins qu’il ne s’agisse d’un mariage arrangé par mon père ? Mais dans ce cas pourquoi … Je cesse toutes questions, il me faut rester factuel au lieu de partir à la dérive sur un radeau de questions.
    L’homme revient, le visage marqué par l’agacement. Il m demande alors comment vient Calia ici.

    - Et vous alors ? Vous êtes venu par magie peut-être?

    Mon ton est sec et claquant. La tension remonte d’un cran, je vois les mâchoires du type se crisper. Ses muscles se tendent, je le fixe droit dans les yeux.

    - Dites moi qui vous êtes si vous voulez que cet entretien se poursuive.

    Je pense qu’il n’a pas vraiment l’habitude de se faire ordonner le bougre, mais ici il n’est personne, à moins que des acolytes à lui soient cachés parmi la foule … C’est une éventualité qu’il ne me faut pas écarter. Je calcule la distance à la porte de sortie et visualise les différents moyens d’y parvenir si les choses tournent mal.

    - Qu’est-ce que vous lui voulez à Calia ? Votre petit manège ne m’amuse pas, jouez franc jeu ou je vous laisse vous débrouiller ici et maintenant.

    Pour appuyer mes paroles je commence à me lever, près à quitter les lieux. Je sais exactement à qui faire appel pour avoir des renseignements sur ma sœur, vérifier que rien ne lui soit arrivé. Luz sera la première à me le dire. Et si par cas elle a vraiment disparu, ce bon vieux Jack et son réseau de connaissances pourront peut-être m’en apprendre davantage. A moins que ce type ne se mette à parler. Ça m’arrangerait bien d’ailleurs.

    - Alors ? Dernière chance.

    code ─ croquelune

    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 9 Déc 2019 - 13:31 #
    Le dénommé Naë me semble être vraiment sur les nerfs, comme s’il se faisait réellement du souci pour la demoiselle que je cherche. Il préfère d’ailleurs ne pas répondre à ma question et me poser des questions sur un ton que je n’apprécie pas. Cette situation me crispe et pas qu'un peu, la tension revient alors d’un coup, car il ne croit semble pas croire à mon identité de mercenaire, je ne dois pas avoir la tête de l’emploi. D’ailleurs il montre sa détermination en se levant, comme s’il voulait partir.

    Je lui dis alors, d’une voix calme :

    Asseyez-vous.


    Puis, sur un ton beaucoup plus bas, au cas où des oreilles indiscrètes nous écoutent :

    C’est bien simple, je suis Ar…

    Je m’interromps d’un coup, car une femme vient d’entrer dans la taverne, ce n’est certes pas la fille du noble, mais elle porte exactement le même vêtement que ma cible portait ce matin, d’après la description que m’a donné la bonne. Je montre donc ce que je viens d’observer à mon interlocuteur en lui disant :

    Calia étais vêtu exactement du même manteau lorsqu’elle a disparu, je vais lui demander comment elle l’a eu, essayez de rester aimable.


    Je fais donc signe à la jeune demoiselle, qui s’approche sans méfiance de nous, je comprends vite la raison se sa bonne volonté, quand je vois le maquillage très appuyé de son visage, et son sourire fatigué dès qu’elle me voit. D'après tout ces indices, j’ai affaire à une prostituée, et qui, malgré son jeune âge, semble experte dans la manière d’aborder les hommes, car elle me demande d’une voix un peu éraillée :

    Tu as envie de compagnie mon Loulou ? Ton fils pourra même regarder contre un petit supplément.


    Je dois dire que je suis un peu vexé, je n’ai que cinquante ans, avoir un fils de l’âge de Naë, est im… Bon, ok, c’est possible, je me reconcentre à nouveau sur la fille de joie et lui demande :

    J’ai juste besoin d’information, que je suis prêt à payer, en va dire en cacahuète. Pour dix cacahuètes, je veux savoir quand vous avez eu ce manteau, j’en rajoute dix autres pour savoir comment, et encore dix pour savoir par qui. Ce qui fais trente cacahuètes au total.

    Je pose ensuite une petite bourse sur la table contenant exactement trente cristaux. Je préfère utiliser le code de la rue, à la place du parler plus soutenue, mais je ne sais si mes expressions vieilles de plus de quinze ans seront encore comprises. De toute façon, si je me fais mal comprendre à cause de mon argot dépassé, je pense pouvoir toujours compter sur celui qui se présente comme l’amant de la jeune noble, comme il est plus jeune que moi, il doit savoir parlé aux femmes.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
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    Re: Un frère et une soeur
    Ven 13 Déc 2019 - 10:29 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Arban Höls

    Je suis à deux doigts de connaître l’identité de mon interlocuteur lorsqu’il se stoppe, observant une jeune femme. Elle n’a rien à voir avec ma sœur, je ne comprends pas son intérêt soudain pour la demoiselle jusqu’à ce qu’il m’explique. J’observe la femme plus en détail jusqu’à ce que le mystérieux inconnu l’interpelle. Sans nul doute qu’il s’agit d’une fille de joie, je suis d’autant plus intrigué par la coïncidence du manteau identique à celui que portait Calia le jour de sa disparition.

    Si la situation n’était pas si grave, j’aurais sûrement ri lorsque la prostituée me prend pour le fils de l’inconnu. J’ai tout de même un léger sourire qui se décroche de mes lèvres, d’autant plus devant la mine renfrogné de l’homme devant cette méprise. Il ne la corrige toujours pas, dans son excellent rôle de détective qui part dans un discours de … Cacahuètes ? Mais que diable nous chante-t-il ? Je commence vraiment à me demander qui est cet énergumène qui vient de perdre toute crédibilité. Je prends la relève, attrapant la bourse avant de m’approcher de la jeune femme.

    - Excuse mon père, ça fait longtemps qu’il n’est pas sorti de chez lui …

    Je lance un regard en levant le sourcil à ce dernier. Faisant sonner les cristaux dans leur pochon je reprends.

    - Tu l’auras compris, ce sont trente cristaux qui t’attendent juste pour répondre à nos questions. Je vais louer une chambre, on sera plus tranquille pour parler. Tu pourras ensuite t’y reposer tranquille sans avoir à rien faire d’autres que nous répondre.

    Elle me regarde, suspecte, c’est qu’elle a dû en voir des plans foireux cette demoiselle. J’insiste.

    - Parole d’honneur.

    Ca ne doit pas vouloir dire grand-chose pour elle, je cherche alors dans mes affaires. Le sujet est bien trop important pour qu’on la laisse filer.

    - Dix cristaux supplémentaires, la vie t’a sûrement appris à ne pas faire confiance, ce soir sera une exception.

    Je hèle le tavernier pour qu’il me loue une petite chambre. Les prix ici sont plus qu’abordable, d’où le succès peu flatteur de cette auberge. Je fais signe à la belle-de-nuit de nous suivre. Pour le prix proposé, elle ne se fait pas prier, ça en est presque tragique.
    La chambre vétuste n’a rien d’engageant. Un lit troué, je n’ose même pas imaginer les bêtes qui doivent grouiller sur le matelas. Un petit chevet, une bassine et un tabouret. Rien de plus chiche. L’asphalteuse s’installe sur la couche, dévoilant de manière aguicheuse ses atouts. Je lance un regard à l’homme avant de prendre les devants.

    - Où as-tu eu ce manteau ?

    Elle fait la moue avant de remettre le tissu sur ses épaules.

    - Trouvé.

    Je m’approche d’elle, je vois bien dans son regard qu’elle ne sait pas à quoi s’attendre. Je touche le tissus avant de planter mon regard dans le sien.

    - Un vêtement de cette facture ? Simplement trouvé ? Et si tu nous disais la vérité?

    Nul ne sert de s’agacer, ce n’est pas dans mes habitudes, par contre je ne le jurerais pas pour l’homme d’autorité à mes côtés.

    - C’est un client qui m’l’a donné … Je connais pas son nom mon grand, j’sais juste qu’il a un poste bien placé.

    Je m’éloigne, ma dextre caressant les poils de mes joues jusqu’au menton. Qui viendrait dans ces bas fonds pour se faire une catin de bas étage ? Des poupées de luxe il y en a aussi, pourquoi taper si bas ?
    Je laisse mon collègue prendre la suite alors que j’enregistre tout ce qu’il se dit.


    code ─ croquelune

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    Re: Un frère et une soeur
    Sam 14 Déc 2019 - 8:47 #
    Les deux jeunes me regardent de grands yeux avec mes cacahuètes, alors que de mon temps, c’était comme cela que les jeunes parlaient, c’était avec ce langage que l’on était dans le coup. Naë règle la situation en proposant à la prostituée de prendre une chambre, et cette dernière, sans doute convaincu par sa gueule d’ange et par une somme de cristaux supplémentaires, accepte.

    J’espère pour ma part, que la chambre n’est pas trop sale, mais mon espoir est vite déçu, en voyant l’état déplorable des meubles etde laliterie. Je fais attention de ne rien touché en restant debout et laisse le jeune homme posé les premières questions. J’apprends ainsi qu’un client lui a donné ce manteau, une personne haut placé, mais elle ne dit rien de plus. Je comprends alors qu’il va falloir que je dévoile mon identité, car je n’ai pas de temps à perdre et je lui dis, d’un ton remplis d’autorité :

    Je suis Arban Höls, commandant de la Garde et dompteur d’un solstice sauvage.

    Je laisse passer quelques secondes, pour que mes paroles ont bien le temps de rentrer dans son esprit. J’ai rajouté le domptage de cette créature, car elle est particulièrement impressionnante et je veux que la jeune femme comprenne bien, que je suis plus puissant que son bienfaiteur. Une fois le laps de temps écoulé, j’enchaine donc par une question :

    Maintenant, dis-moi où et quand tu as retrouvé ton client.


    Je vois que ma tentative de persuasion a fonctionné, car elle me répond d’une petite voix, les yeux grands ouvert comme si elle croyait vraiment que j’ai réussis à apprivoiser cette créature redoutable de quinze mètres de haut :

    On s’est rencontré dans un hôtel, le Rutz, un établissement de luxe dans un autre quartier il y a deux heures. Comme d’habitude il a payé la chambre douze et il m’a directement offert ce manteau, voulant que je le mette pendant que je le dominai. Il s’est endormi immédiatement après notre séance et n’a même pas remarqué que j’étais partit.

    Je réfléchis à toute vitesse devant cette information, avec de la chance, le type y est encore ! De toute évidence il avait un fantasme qu’il voulait assouvir et à demander à une prostituée de le faire. Nous avons donc de bonne chance de retrouver la fille du noble intacte, ce qui ravira son père, enfin je l’espère.

    Je me tourne donc vers mon compagnon d’aventure et je lui dis :

    Cette jeune femme a bien mérité son argent. Si vous voulez me suivre, je pars dès maintenant.

    Je lui laisse donc le loisir de me suivre, nous tenons là une piste très intéressante et s’il tient tant que çà à Calia, il m’accompagnera, sinon, j’irai seul.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
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    Re: Un frère et une soeur
    Jeu 19 Déc 2019 - 17:38 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Arban Höls

    Arban Höls, commandant de la garde royale … Un homme si haut placé pour retrouver ma sœur, cette affaire vient de prendre un tournant bien trop sérieux à mon goût. Il ne devait pas s’agir d’une simple petite fugue pour qu’un homme de sa stature se charge de l’enquête. L’inquiétude prend pleinement possession de moi, il va de soi que je vais le suivre à la poursuite de Calia.

    L’histoire de la prostituée me révulse, quel sal*p a pour fantasme de se faire dominer par une réplique de ma sœur ?! Ah moins que ce ne soit le manteau qui le mette dans cet état là, je ne donne pas cher de la peau du type lorsque je vais le croiser.

    - Allons-y. dis-je fermement, le regard sombre.

    Nous laissons la fille de joie libre d’user de la chambre comme elle le souhaite avant de retourner dans la rue, direction les beaux quartiers.

    - Dompteur de Solstisce sauvage n’est-ce pas?

    Je n’attends aucune réponse de la part de l’homme, je ne le regarde même pas en disant cela, les yeux fixé droit devant moi.

    - Commandant seul aurait suffi à l’impressionner je pense. Vous faites un drôle de type …

    Je me concentre sur ma tenue pour changer l’illusion apporté par mon déguisement magique. Atteignant le luxueux quartier j’adopte une tenue plus militaire pour accompagner le commandant, donnant du crédit à notre duo. Seules mes bottes et mon chèche ne changent pas, appartenant aux plus simples des tissus.
    Nous atteignons le Rutz, je laisse Arban parler au réceptionniste pour avoir la clé de la chambre 12. La clientèle est reine ici, même en tant que Commandant je le vois batailler et faire preuve d’autorité pour obtenir ce qu’il veut.
    Nous montons à l’étage, arrivés devant la chambre je fais signe au Commandant d’ouvrir, comptant sur l’effet de surprise pour déstabiliser notre homme et le coincer.

    Je n’attends pas son autorisation pour pénétrer le lieu, entrant en trombe. La scène qui se déroule sous mes yeux me répugne. Un homme au lit avec une jeune femme dénudée nous faisant dos. Brune, fine, ses yeux sont bandés. Elle arbore un tatouage à l’épaule gauche, le même que ma sœur.

    - Calia! crié-je à la volée.

    Les amants sursautent en me voyant, la jeune femme se cache comme elle le peut, enlevant à la hâte le tissu de son visage. Ce mouvement lui fait tomber la perruque, laissant échapper des mèches blondes autour de son visage. De grands yeux bleus décontenancés nous observent, un sentiment de soulagement m’envahit lorsque je réalise qu’il ne s’agit pas de Calia. La colère me prend alors lorsque je réalise les points faussement communs avec ma sœur, une interprétation toute faite germe dans mon cerveau, ce pervers cherche à retrouver les ressemblances avec Calia dans ses conquêtes.
    Je m’approche dangereusement du lit, bouillonnant.

    - Crevard ! Qu’est-ce que ce bordel!

    Mon poing s’arme lorsque je sens une force me retenir en arrière avant de me balancer de l’autre côté de la pièce. Je manque de trébucher, je retrouve vite mon équilibre, lançant des éclairs au libidineux qui se camoufle à moitié dans les draps. Je finis par remettre un nom sur ce visage qui m’est maintenant familier.

    - Hector Delcours … soufflé-je.

    Ce Noble était venu quelques fois chez nous négociant avec mon père sur quelques affaires à leur discrétion. Il avait toujours un sourire, une attention pour nous. Les années ne l’ont pas épargné, malgré de nombreuses rides marquant son visage il garde une bonne image de sa personne. Je sens de nouveau le rouge me monter au nez quand la voix impérieuse d’Arban s’interpose avec mes envies d’en découdre.

    code ─ croquelune

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    Re: Un frère et une soeur
    Jeu 19 Déc 2019 - 18:40 #
    Le dénommé Naë décide finalement de me suivre et sur le chemin m’indique que je suis un drôle de type, je lui réponds donc, de manière solennelle :

    Oui, j’ai même peur des lumios.


    Je remarque également que sa tenue change, il a de toute évidence les mêmes vêtements magiques que moi, et j’en profite pour faire la même chose, avec un ensemble beaucoup plus classe que le précédent, reflétant ainsi mon rang.

    Sans échanger de nouvelle parole, nous arrivons à l’hôtel indiqué par la prostituée, le fameux Rutz, établissement réputé qui est dix mille fois plus propre que le bouge que nous venons de quitter. C’est pourquoi, lorsque je m’avance vers le standardiste, je lui parle d’une voix calme et douce :

    Bien le bonjour, je suis Alban Höls, commandant de la Garde, je souhaite savoir qui est logé à la chambre 12.

    Le standardiste me regarde, comme si je le dérangeai et me dit avec un sourire de façade :

    Je suis désolé, mais nous ne donnons pas ce genre de renseignements, ils sont confidentiels.

    Pourquoi quand je demande les choses poliment, je n’obtiens jamais satisfaction ? J’aimerai un jour que tout se passe bien et que les gens obéissent à mes ordres sans discuter, mais c’est un civil, alors j’essaye de prendre sur moi, mais je ne peux empêcher mon regard de s’ancrer dans le sien et de lui dire d’une voix plus dure :

    Écoutez moi bien, vous allez maintenant me donner le nom de la personne et les clés de la chambre, sinon, je retourne tout l’hôtel avec mes Gardes et je vous fais arrêter, vous avez bien compris ?


    Je vois l’homme blêmir et me donner les clés rapidement, tout en me murmurant :

    Il s’est enregistré sous le nom de Monsieur Smith, mais il n’est pas seul.


    Autant le pseudo je m’y attendais, autant je suis surpris par cette seconde information, est-ce qu’il s’agit de ma cible ? Je décide pour le moment de ne rien dire à l’amant de la jeune femme, pour ne pas l’énerver encore plus. Une fois arriver à destination, un peu essoufflé, j’ouvre la porte pendant que Naë entre, ce qui permet de récupérer de la montée.

    Nous trouvons ainsi un couple en pleine action, mais la jeune femme n’est pas Calia, même si elle lui ressemble beaucoup surtout avec la perruque. Je laisse donc son petit copain s’énerver un peu, mais il est repoussé par une magie venant soit de la femme, soit de l’homme. De toute façon peu importe, elle semble assez faible car mon compagnon revient à la charge et indique un nom, un certain Hector Delcours. Ce nom ne me dit rien, ce qui n’est guère étonnant, après mon exil de quinze ans, mais de toute évidence ils se connaissent, ce qui me donne une bonne raison pour intervenir, et de ma voix de commandant je leur dis à tous :

    Si vous coopérez et tout ira bien, maintenant je veux que tout le monde s’assoit et arrête de hurler, c’est un ordre !

    Le couple, la tête basse s’exécute, chacun avec un drap autour de lui pour cacher sa pudeur. Je reste pour ma part debout, mettant une main sur l’épaule de Naë pour le calmer et je commence mon interrogatoire en commençant par le chaud lapin :

    Où est Calia ?

    C’est en effet la seule chose qui m’intéresse ici, je me fiche de savoir comment ils se connaissent ou si l’homme a des phantasmes bizarres, je veux juste récupérer la téléporteuse.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 23 Déc 2019 - 12:21 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Arban Höls

    La main d’Arban sur mon épaule me permet de reprendre mon calme, bien que le sang batte à mes tempes. Je réalise soudain que je connais cet homme de mon enfance. Va de paire qu’il peut alors me reconnaître, du moins reconnaître feu Reyan, le défunt frère. Je m’éloigne dans l’angle de la pièce comme pour reprendre contenance suite à l’intervention du commandant. Il ne faut surtout pas qu’Hector me reconnaisse. L’effet de surprise, l’altercation, la honte font qu’il ne m’a reconnu, ni même réellement regardé. Tête basse il ose à peine répondre au garde.
    J’emmitoufle mon visage un tant soit peu dans mon chèche, tournant comme un lion en cage au coin de la chambre. Ça lui mettra la pression de me voir m’agiter, énerver. Peut-être répondra-t-il plus vite à Arban.

    Première question, simple et pourtant l’homme relève la tête presque avec étonnement.

    - Je … Je ne sais pas … Voyez avec son père.

    A côté de moi une corbeille à fruit posée sur une commode. J’attrape une banane sur le dessus que je balance sur le noble. Malheureusement Arban bouge à ce moment là et se prend le fruit ... Je continue sans perdre contenance.

    - Te fiche pas de nous ! Pourquoi les filles que tu te tapes portent les vêtements de Calia ? C’est quoi ton problème?

    Je fais un pas menaçant vers le lit, je me doute qu’Arban m’empêchera d’aller plus loin, mais cette simple intimidation suffit à faire parler Delcours.

    - Non attends, c’est … Je ne sais vraiment pas où est Calia, c’est elle qui m’a demandé de me débarrasser de ses vêtements là … Je le jure !

    - Je ne sais vraiment pas ce qui me retiens …

    Gardant en tête de ne pas me faire reconnaître une idée me vient.

    - Toi ! Viens avec moi, on va discuter dans la salle d’eau! dis-je à l’attention de la fille.

    Celle-ci hésite, apeurée par ma réaction. J’expire longuement avant de reprendre plus calmement.

    - Il ne va rien t’arriver, je veux juste te parler, je préfère laisser le commandant se charger de Monsieur … Je risquerais de faire quelque chose de regrettable sinon.

    Je laisse planer la menace volontairement, fixant Hector d’un regard plus que mauvais. La jeune femme finit pas s’exécuter et me suit. Je lui passe ma veste pour qu’elle se couvre un peu mieux, montrant patte blanche et ma volonté que rien de mal ne lui arrivera à mes côtés. Elle s’adosse dans un coin, fixant le sol. J’inspire et expire une nouvelle fois longuement avant de parler avec douceur.

    - Je suis désolé pour ma réaction. Calia est … Une personne qui m’est chère. Et elle a disparu. Tu peux donc comprendre mon emportement?

    Elle acquiesce le regard toujours vers le bas. Je m’approche pour lui prendre le menton et l’obliger à me fixer. Elle doit avoir la vingtaine tout au plus. Qu’est-ce qui a bien pu la pousser dans la voie de la luxure ?

    - Que sais-tu de Calia Dewig?

    Ses joues s’empourprent, elle balbutie quelques mots avant de se reprendre.

    - Je ne la connais pas, je vous promets. Monsieur Smith m’a donné quelques vêtements, il m’a juste dit qu’une amie les lui a donné car elle ne les portait plus. Il a voulu que je porte cette perruque mais d’habitude je reste … moi.

    C’est donc très récent ce changement de comportement. Je caresse ma barbe, intrigué.

    - Quand est-ce qu’il t’a donné tout ça ?

    Cette fois elle n’hésite pas.

    - Il y a plus de deux semaines.

    Deux semaines … Ma sœur n’avait pas encore disparu à ce moment là si j’ai bien compris Arban. Je n’arrive pas à croire que Calia ait donné ses vêtements, ni le but de cette manœuvre. Quel coup est-elle en train de préparer ? Pourquoi ne pas m’en avoir informé ? Trop d’incohérences pour que je crois encore en la version de l’homme, je laisse la fille tranquille avec les questions, restant avec elle à part le temps que le Commandant cuisine notre larron.

    code ─ croquelune

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    Re: Un frère et une soeur
    Mer 25 Déc 2019 - 6:29 #
    La première réponse me surprend, il ne semble vraiment pas savoir ce qu’il s’est passé et alors que j’étais en pleine réflexion, je reçois une banane de la part de mon acolyte qui ne semble pas du tout apprécier ce mensonge. D’ailleurs il ne m’en laisse pas en placer une, toujours très agressif, il doit tenir beaucoup à elle, car il veut vraiment démonter ce type !

    Son intimidation fonctionne, car le dénommé Hector Delcours se met à table et j’ai droit à une surprise de taille, d’après lui c’est la fameuse Calia qui lui donne ses vêtements de son plein gré. De nouveau Naë s’énerve et part avec la prostituée dans la salle de bain, surement pour l’interroger. De mon côté je soupire de soulagement en même temps que l’homme à moitié nu, et je prends une chaise, de manière à être plus à l’aise, ayant mal aux jambes à la suite de cette montée des marches.

    Une fois bien installé, je me sers un verre d’eau dans une carafe à proximité et en propose également à mon interlocuteur, ce dernier accepte avec reconnaissance et nous prenons quelques secondes pour boire en silence, appréciant cette tranquillité après ce déchainement de bruit. C’est donc d’une voix beaucoup plus calme, que je lui demande :

    Et si tu me racontais tout depuis le début ?


    L’homme hoche la tête et me dit :

    J’ai toujours eu le béguin pour la fille Dwig et il y a quelques semaines elle est venue me voir, elle était amoureuse et ne supportait plus son père. Sans que je sache pourquoi, elle me donnait régulièrement ses vêtements et disparaissais pendant quelques jours. J’ai juste habillé certaines prostituées avec, c’est tout, je vous le jure !

    Il part alors en larme, je pense que nous lui avons fais la peur de sa vie, ajouté à la honte pour sa famille car si cela se savait, il sera la cible des quolibets de toute la capitale ! Je le laisse pleurer un peu, puis je reprends notre discussion, n’étant pas vraiment à l’aise avec ce genre de sentiment, à vrais dire je ne me souviens même plus la dernière fois que j’ai versé des larmes. Je lui demande donc :

    Est-ce qu’une fois, elle a indiqué où elle se rendais ?

    L’homme ravale ses larmes et m’indique d’une petite voix :

    Non, elle devait avoir peur que je la dissuade d’y aller, mais une fois, elle n’avait pas pu se procurer de nouveaux habits et elle m’a demandé une tenue de matelot, c’est tout ce que je sais.

    Voilà une information intéressante, son petit copain, doit être un marin et je lui demande alors les jours précis où elle apportait de nouveaux vêtements. Si comme je le suppose, il s’agit d’un navire fluvial qui fais la navette entre la capitale et des autres villes, nous pourrons l’identifier grâce à ses dates d’arrivés.

    Je tiens là une piste sérieuse, mais il reste une partie difficile à faire, dire à l’amoureux transis que sa petite copine l’a laissé tomber comme un vielle chaussette. Toutefois, je ne suis pas connu pour mon tact, et j’ouvre donc la porte de la salle de bain, annonçant à l’aventurier :

    J’ai une bonne et une mauvaise nouvelle, la bonne c’est que je pense savoir où elle est, au port fluvial, la mauvaise c’est qu’elle doit être en compagnie de son amant.


    Je m’arrête un petit moment, me demandant si je dois ajouter quelque chose, finalement, je lui dis en le regardant droit dans les yeux, pensant vraiment mes mots :

    Je suis désolé.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 6 Jan 2020 - 18:11 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Arban Höls

    Arban me rejoint dans la salle d’eau, il m’annonce directement ces trouvailles, Calia aurait un amant. Je reste quelques secondes sans broncher, quelque part me voilà soulager si ce n’est qu’une question de cœur. Je me rappelle alors que je suis censé être son prétendant et vu la réaction que j’ai eu dans la pièce voisine je me devais de ne pas faillir à mon rôle maintenant.

    - Vraiment ? Très bien, retrouvons le ! dis-je sur un ton sec.

    Je passe devant le Commandant et sors de la chambre, sans un regard pour Hector, mettant le plus rapidement possible de distance avec mon passé. Quand j’y pense, je crois bien que notre garde en chef ne connaît pas la définition du mot tact. Tant mieux je préfère les gens direct comme ça plutôt que les mielleux qui vous passent de la crème à n’en pas finir.

    L’air dehors s’est rafraîchi, la soirée commence à s’installer. Est-ce raisonnable de se rendre au port dès maintenant ? Personnellement je n’ai rien de prévu, et trop de questions restent sans réponse pour que je m’arrête là. Imaginons que ma sœur soit tombée amoureuse d’un marin, je comprends qu’elle veuille disparaître pour vivre son amour avec lui peut-être. Mais pourquoi donner ses vêtements, ça n’a aucun sens. A moins qu’elle ne veuille brouiller les pistes justement, faire croire à un kidnapping, autre chose ? Je viens machinalement caresser ma barbe naissante en réfléchissant aux différentes possibilités.
    Nous avons un sérieux problème dans cette famille, nos solutions pour vivre une vie différente que celle prévue pour nous sont bien extrêmes ! J’ai été un bien mauvais exemple pour elle. Et pourquoi ne pas m’en avoir parlé ? J’aurais pu l’aider, et elle le sait … A cause de ce type là ?

    Je reste dans le silence un long moment, le visage fermé. Je marche d’un pas rapide, ouvrant le chemin. Ma tenue change une nouvelle fois d’apparence, revêtant un tissu plus passe-partout, un simple pantalon en toile et un chemisier. Un blouson par dessus n’aurait pas été du luxe pour le frileux que je fais. Le port fluvial n’est pas si loin, et nous arrivons sur les quais. Nous les longeons un peu avant que j’ouvre enfin la bouche.

    - Alors Arban, que faisons nous ? mon ton est calme, mon regard d’une intensité nouvelle.

    - Le port de la Lune me semble un bon début de recherche non? lui dis-je avec un signe de tête lui indiquant une auberge.

    Il avait lui même commencé ces investigations dans une taverne, on peut y apprendre toutes sortes de choses car des yeux fouineurs, il y en a souvent dans ce genre d’endroit, surtout en bord d’eau aussi douce soit-elle. Et des langues qui se délient, c’est facile à obtenir. Parfois il ne faut vraiment pas grand-chose.
    Je me dirige donc vers la dite auberge avant d’y entrer. La chaleur me saisit, elle n’est pas de refus. Ici l’ambiance est bruyante, comme beaucoup de taverne de bas étages. Un ramassis de loup marins venus se réchauffer le cœur ou le foie. D’un rapide coup d’oeil je remarque l’absence de Calia, ça aurait été trop beau, et bien trop facile de la trouver ici. Je vais directement m’accouder au bar, sans vérifier que le Commandant me suive bien. Qu’aurait-il pu faire d’autre de toute façon ? Des marins en grande conversation sont sur mon côté droit, leur discours ne vole pas bien haut, parlant des femmes pour oublier leur relation platonique de vieux loup de mer. Je lève la main vers le serveur et commande deux mousses. Je trinque avec Arban, et d’une voix assez forte pour être entendu par nos voisins je lance une petite remarque.

    - Et bien, il n’y a pas beaucoup de donzelles ici!

    Ça n’a pas loupé, le gars le plus proche de moi se retourne un large sourire s’ouvrant devant des chicots peu entretenus.

    - Z’êtes nouveaux ici vous deux non ? Vos trognes me disent rien.

    - Sûr Randy ! Approuve un de ses amis. Jamais vu non plus !

    - Mon gars, reprend le premier, t’es tombé à la bonne adresse ici. J’connais les meilleurs coup du coin moi !

    Bizarrement je n’en doute pas.

    - Ce qu’il y a, c’est que je suis difficile, exigeant tu vois …

    Il me regarde surpris et semble prendre mon commentaire comme un défi.

    - Vas-y dis moi c’que t’aime p’tit coquin, j’te dis, t’es tombé sur l’bon gars pour te dégoter l’bon coup.

    - Si tu le dis …

    Je lui décris alors ma sœur, insistant sur certaines caractéristiques. Le marin réfléchis, et c’est l’un de ses acolytes qui nous apporte un élément de réponse.

    - Un peu comme la nouvelle poule de Santiago.

    Je regarde Arban, voilà un premier nom. Je n’insiste pas, le premier type me dit alors d’aller voir à trois rues d’ici, un petit établissement qui paye pas de mine mais qui a de la marchandise bien variée. Quelle horreur de parler ainsi des femmes. Je n’en laisse rien paraître et remercie le vieux loup de mer d’une tape sur l’épaule avant de me déplacer pour nous installer un peu plus loin.

    - Buvons un coup, ça ne nous fera pas de mal mon Capitaine ! finis-je sur le second degré.

    - Je vous laisserai commander la prochaine tourner, une occasion pour vous d’n apprendre un peu plus sur ce Santiago.

    Je porte la chope à ma bouche, le regard analysant le lieu à la recherche de la moindre aide.

    code ─ croquelune

    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 9 Mar 2020 - 20:17 #
    Ça fait des heures que Zahria suit sa piste, et ça commence à devenir long. Le commandant s'est encore échappé. Il a besoin d'une nounou, celui-là. Heureusement, le maître était vaguement au courant de l'affaire dont il a encore décidé de s'occuper personnellement, vu que le dossier est passé par son bureau, et comme Zahria était dans le coin pour entraîner Ruth et Ferisen, c'est tombé sur elle. Elle préférerait que le maître lui laisse plus de temps pour son enquête sur Vrenn, mais c'est mal barré, il a l'air plutôt fermé à l'idée. Elle a commencé à lire son carnet tous les matins, et tous les matins elle se réveille un peu en rogne de ne pas réussir à avancer sur le sujet. Le maître ne semble pas très enclin à partager son pressentiment quant aux nombreuses activités illégales, et surtout aux meurtres, perpétrés par son ami d'enfance, et ça l'agace d'autant plus.

    Alors évidemment, être envoyée ramener le commandant à son poste, ça la fout en rage. Surtout qu'il arrête pas de se déplacer et qu'elle a l'impression d'avoir toujours un pas en retard sur lui. Ça se voit, que le bougre a été maître-espion. Il est tout aussi insupportable que l'autre. Mais là, c'est bon, elle sent qu'elle se rapproche, quand elle entre au port de la Lune. Tous les signalements la mène ici. Et effectivement, elle ne s'est pas trompée, le sale gosse est là-bas, en train de se lever de sa table, et de s'avancer vers le comptoir. Habillé de vêtements pouvant le faire passer pour un mercenaire sur le tard, Höls doit être en train de passer une bonne soirée, pour ce qu'elle en voit. Elle s'avance vers lui, alors qu'il repart vers sa table. Il la voit et la reconnaît, mais ça n'a l'air de lui faire ni chaud ni froid. C'est pas la première fois que le maître l'envoie chercher le commandant durant l'une de ses aventures inopinées.

    « Oh, soldat Ahlysh... Tenez, prenez ces deux pintes et amenez-les à ma table, je vous rejoins, je vais en prendre une troisième.
    - Commandant...
    - Oui, oui, ça va, je suis au courant, allez vous asseoir je vous mets au courant dans une minute.
    »

    Il lui indique sa table, et là Zahria capte le regard d'un homme qu'elle connaît un peu trop bien. Et merde, Naë. Il l'a vue aussi, et semble étonné. Elle prend les deux verres et les pose face à lui.

    « Salut... je crois que je te dois une petite explication. Je euh... tu sais au moins qui est cet homme ? »

    Il hoche de la tête, ses yeux écarquillés. Putain, c'est pas si compliqué, normalement, de maintenir une couverture !

    « Je travaille en réalité pour la Garde. Je suis venue ramener le commandant Höls à son poste, ce n'est pas à lui de mener l'enquête. Désolée... de t'avoir menti. »

    C'est le moment que choisit Höls pour se ramener, sa pinte entamée à la main. Zahria a réussi à ne pas tout révéler de sa situation, mais sans compter sur l'était alcoolisé du commandant.

    « Ahlysh ! Vous vous connaissez, tous les deux ?
    - Oui... On s'est déjà rencontrés...
    - Parfait ! Je veux bien rentrer, mais vous prenez la relève.
    - Mais, mon commandant...
    - C'est un ordre. L'enquête doit être menée. Collaborez avec ce jeune homme, il a ses propres intérêts et a été très utile jusqu'à maintenant. J'ai obtenu les informations que nous cherchions, Naë. Vous pouvez retrouver Santiago près du port, il est en train de préparer l'embarquement d'une péniche de marchandises. Votre amie aurait été vue avec lui. Vous pouvez faire confiance à Ahlysh, elle sait ce qu'elle fait. C'est l'une de nos meilleures espionnes.
    »

    Zahria marche sur le pied du commandant, qui la regarde, surpris.

    « Bah quoi ? Je croyais que vous vous connaissiez...
    - Pas à ce point-là !
    - Bon, bah moi j'y vais, hein, je vous laisse vous dépatouiller.
    - C'est ça, ouais. Une escouade vous attend dehors pour vous escorter...
    »

    Arban finit sa pinte et prend congé des deux jeunes gens. Zahria regarde Naë, gênée.

    « Bon euh... voilà... Tu m'expliques votre cas ? Et puis si t'as des questions, au point où on en est, je pense que je peux être complètement honnête avec toi, alors demande... »
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Un frère et une soeur
    Jeu 19 Mar 2020 - 16:13 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Zahria Ahlysh

    Höls finit sa pinte en moins de temps qu’il ne faut pour dire « Gardes ! Amenez le prisonnier ! ». Je sens dans sa posture qu’il se détend un tant soit peu. Il se lève, la commissure de ses lèvres dessinant un début de sourire. Dis donc, tout peut arriver, vive la levure ! Moi je reste toujours contrit, inquiet pour ma sœur. Bien que la tournure des événements nous amènent à penser qu’il ne s’agit là d’une simple amourette. Mais ne serait-ce pas utopique que tout soit aussi simple dans la famille Dewig ?

    Alors que mon regard se relève pour observer l’homme au comptoir, je le vois en conversation avec une jeune femme. Et pas n’importe qui, Zahria ! Que vient faire l’herboriste dans un endroit comme celui-ci à une heure si tardive ? Après tout, rien n’est vraiment étonnant, nous nous sommes bien rencontrés dans une auberge. La femme doit aimer l’ambiance soûlard … Arban lui refile nos pressions et elle se dirige vers moi. Je l’observe, peut-être avec un peu trop d’insistance. A tel point qu’à peine arriver elle se justifie. Tiens ! Mon sourcil se lève aux premiers mots qu’elle prononce. Une garde donc ?! Je ne dis rien, acquiesçant simplement à son annonce. Je comprends mieux ses dispositions à l’enquête lors de notre première rencontre au Grand Port.
    Bien que tout ceci me passe au-dessus, je me sens un peu roulé dans la farine, tel le dindon de la farce. Encore plus lorsque Höls dévoile le rôle d’espionne de la métisse. De mieux en mieux …

    Le Commandant fuit, allant retrouver la quiétude de son bureau et laissant Zahria se débrouiller avec moi. Je reste toujours silencieux, laissant moi aussi la jeune femme galérer. Gênée elle se propose de répondre à la moindre de mes questions, et je ne me fais pas prier.

    - Ça n’aurait pas été plus simple pour toi de faire l’investigation seule au Grand Port plutôt qu’avec un boulet?

    Simple, efficace et légèrement plein de reproches. Passons cette mésaventure, au final, elle s’est bien terminée, les deux nuits qui en ont découlé furent mémorables, du moins, la deuxième … L’alcool n’est pas le meilleur graveur de souvenir qu’il soit.
    De mon air grave je raconte à la Garde ce qui nous a amené Arban et moi ici.

    - Allons retrouvé Santiago, je veux juste savoir si ma … si Calia va bien.

    Je me lève sans tarder, la tête me tourne légèrement. Il faut dire que j’ai siffler ma deuxième pinte un peu vite moi, pressé de retrouver ma sœur. Je m’en vais quérir une chope d’eau, me valant quelques railleries des pochards me côtoyant. Pour ce que j’en ai à faire …

    L’air frais, je respire à grandes goulées. Marchant vers le port à grands pas, laissant Zahria derrière moi, je me retourne soudainement vers la femme.

    - Si ce Santiago est réellement le nouveau gigolo de Calia, mieux vaut pas qu’il sache qui je suis ok ? Je … Je me ferais passer pour son frère.

    Quoi de mieux que de jouer mon propre rôle ? Risqué, mais réalisable. Des matelots bossent dans la pénombre de la nuit naissante, préparant l’embarquement comme l’avait signalé le Commandant quelques instants plus tôt. Déterminé, je m’avance vers eux.

    - Bonjour Messieurs, je cherche un certain Santiago?

    Ils se retournent, aucun ne répond. D’un naturel plutôt calme et placide je commence légèrement à trépigner. La journée a été rude, émotionnellement. Renouer avec mon passé ne m’enchante guère, mais la sécurité de ma sœur prime avant tout. Je m’avance vers le plus proche des individus jusqu’à ce que mon visage se retrouve à quelques centimètres du sien. Mon regard noir le fusille, j’insiste.

    - Où est Santiago?!

    Ma voix est sèche, on peut y entendre la tension qui me transcende. Le type se recule d’un pas et me montre de la tête un autre gars un peu plus loin qui me fixe.

    - Merci. Dis-je toujours aussi aimable.

    Les marins commencent à se regrouper autour de nous, le fameux Santiago me fait un joli petit signe du bras avant de se casser en courant. Le sal**d ! Je vais lui faire la peau ! Ni une, ni deux je me mets à le poursuivre, très vite arrêté par ses collègues qui tentent de me retenir. Je me débat, sentant quelques mâchoires craquer sous mes agitations. Zahria a disparu de mon champs de vision, m’a-t-elle seulement suivi jusqu’ici ?

    code ─ croquelune

    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Un frère et une soeur
    Sam 21 Mar 2020 - 12:37 #
    Naë semble irrité par la vérité sur Zahria, et il y a de quoi. Ça s'avère très compliqué pour elle en ce moment de garder son identité secrète, et elle n'avait pas spécialement l'intention de recroiser son amant dans ce genre de circonstances. Mais la moindre des choses maintenant, après qu'Arban ait mis les pieds dans le plat, c'est d'essayer d'être honnête avec lui. Elle soupire, puis lui présente un léger sourire désolé.

    « Si, ça aurait clairement été plus facile, je me suis fait la remarque une bonne dizaine de fois... Mais je ne voulais pas non plus te tenir à l'écart. Et puis euh... c'est égoïste de dire ça, mais je m'amusais bien avec toi... »

    Il semble passer sur leur petite aventure, s'accrochant certainement au souvenir plus heureux qui l'ont accompagnée, et entreprend de lui raconter son enquête avec Arban, et son lien avec Calia, la jeune femme qu'ils recherchent. Il semble sincèrement inquiet pour elle, et très attaché. Etait-il déjà aussi épris d'elle quand ils se sont rencontrés ? Il ne semblait pas avoir d'attaches quelconque, mais elle n'est personne pour juger les relations entre deux individus, et ne ressent aucune forme de jalousie. Il semble pressé de la retrouver, et se lève pour aller à la rencontre de ce fameux Santiago.

    Il va demander un verre d'eau au comptoir, Zahria y pose sa pinte à peine entamée et l'offre à un poivrot au passage, puis suit Naë à l'extérieur. Il annonce qu'il va se faire passer pour son frère pour s'éviter tout soupçon, et Zahria hausse les épaules. Oui, pourquoi pas. Elle ne voit pas vraiment ce que ça changera, les marins ne sont pas connus pour leur intellect développé ni leur fidélité sans borne. Après, il a raison dans le sens où ils peuvent s'avérer possessifs avec leurs marchandises et leurs conquêtes. Mais se faire passer pour son frère fera toujours de lui un rival, d'une certaine façon.

    Elle reste un pas derrière lui pour le détailler. Il est beaucoup moins détendu que pendant leur enquête au Grand-Port. Cette histoire lui tient donc vraiment à coeur, et elle est prête à l'aider autant que possible, s'investissant tout à coup bien plus que si c'était seulement un ordre du Commandant qui l'avait menée à le suivre dans ces ruelles sombres en pleine nuit. N'empêche, ils ont le chic pour mener leurs interrogatoires près des ports...

    C'est plutôt tendu entre Naë et les matelots, qui ne semblent pas apprécier son ton sec. Et en l'espace d'une seconde, voilà le Santiago qui se met à courir et deux gars qui maintiennent Naë pour l'empêcher de le courser. Zahria, restée stratégiquement en retrait, part au quart de tour, envoyant un couteau passer devant le nez de Santiago pour le surprendre et lui faire perdre du temps. Derrière ils ont un temps de retard quand ils commencent à la courser, et bien mieux entraînée et habituée à ce genre de scènes, il ne faut qu'une dizaine de secondes à la brune pour rattraper Santiago et poser sa dague sous son cou, le tenant en joue devant ses amis matelots.

    « Maintenant mon p'tit pote, tu vas dire à tes copains de lâcher mon ami, on va retourner là-bas gentiment et tu vas poliment répondre à ses questions, compris ?
    - Je suis pas sûr d'avoir le choix...
    - Non, tu ne l'as pas vraiment. Je n'hésiterai pas à te faire saigner un peu s'il le faut.
    - Pas la peine, c'est bon, je vais répondre à vos questions...
    - Voilà qui est bien raisonnable.
    »

    Ils reviennent vers Naë, qui est relâché. On jette des regards noirs à Zahria, et deux gars sont prêts à lui bondir dessus.

    « Franchement, les mecs, si vous voulez pas qu'il y ait un mort et plus de blessés, vous devriez pas jouer à ça. »

    La couleur des yeux de Zahria vrille au doré alors qu'une flamme est ramenée vers eux et qu'ils s'assoient tous gentiment autour d'une table pour discuter. Un à un, elle maintient le regard avec tous les gars qui lui cherchent des noises, et Santiago leur demande de se calmer.

    « Bon, p'tit gars, tu veux savoir quoi ? C'est la cargaison qui t'intéresse ?
    - Nan, Santiago, c'est Calia qui l'intéresse, alors on t'écoute.
    - Calia ? Connaît pas.
    - Et Alica ?
    - Tu cherches Alica ? L'est partie, cette garce. M'a plaquée ce matin, la salope.
    »

    Dur de croire que le genre de femme qui intéresse Naë soit intéressée par ce genre d'hommes. Se servait-elle de lui pour quelque chose ? C'est une noble en plus, à priori, qu'irait-elle faire avec un matelot sans éducation ?

    « Ça a duré longtemps votre histoire ?
    - Nan, pas vraiment. J'l'ai rencontrée y'a quelques jours, elle voulait s'échapper, j'lui ai dit d'venir avec moi. Voulait pas coucher, en plus, pas tant qu'on était pas partis d'ici. Une salope, j'vous dis, elle s'est bien foutue de ma gueule. S'est servie de moi pour obtenir ce qu'elle cherchait, j'vous l'dis.
    - Et qu'est-ce qu'elle cherchait ?
    - Une porte d'entrée.
    »

    A côté, Naë bouillonne d'avoir entendu sa Calia se faire traiter de tous les noms, mais il est tout aussi curieux qu'elle à ce terme de porte d'entrée. On dirait un code, et Santiago n'en dit pas plus. Il va falloir le cuisiner. Même pas sûre qu'il sache de quoi il parle, Zahria laisse la parole à son ami, peut-être qu'il en sait plus qu'elle sur le caractère et les ambitions de la fameuse jeune femme...
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 23 Mar 2020 - 19:29 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Zahria Ahlysh

    Zahria met ses talents militaires à l’œuvre et arrête très vite notre potentiel informateur. Rapide et efficace. Elle nous rejoint, le Santiago couteau sous la gorge, ce qui me vaut d’être libéré. Nous nous installons pas très loin, dans un petit recoin aménagé par les braves travailleurs de mer pour leur pause.
    L’espionne cuisine notre garde sur sa relation avec ma sœur. Je prends sur moi pour ne pas lui mettre mon poing dans la gu**le. Qu’il traite encore une fois Calia de salope et je ne réponds plus de rien. Heureusement il parle d’un fait bien plus intriguant, une porte d’entrée … Qu’est-ce qu’il nous baragouine l’autre ?!

    Je prends la relève, je n’hausse pas la voix pourtant mon timbre grave résonne dans la fraîcheur de la nuit. Le reflet de la flamme danse sur la moitié de mon visage, ajoutant à mon air irrité.

    - On va pas y passer la nuit ok, qu’est-ce que cette porte d’entrée ?

    Le type claque la langue et tourne la tête en direction de la mer, réfléchissant clairement à sa réponse. Mes doigts tapotent la table, mon regard assassin fixé sur Santiago. Intérieurement je suis comme un fou, j’ai envie de le choper par le col et de le secouer tel un prunier. Au lieu de cela je patiente, seuls mes muscles tendus et la foudre de mes yeux témoignent de mon chaos interne. Le marin décide enfin de me regarder pour répondre.

    - J’sais pas trop, elle m’parlait d’un marcheur, je comprenais rien à c’qu’elle me disait moi ...

    S’en est trop, je me lève et me jette sur le gars, cette fois ses potes n’ont pas le temps de m’arrêter et c’est sous ma lame qu’un filet de sang coule dans le cou de Santiago.

    - Je.t’ai.dit.que.je.n’ai pas. Toute la nuit!

    Sifflé-je en détachant bien les premiers mots. Je sens la main de Zahria se poser sur mon épaule, m’invitant à me calmer. Le sang bat dans mes tempes, les veines ressortent de mes avant-bras. Je suppose que c’est la même sur mon visage, mais là tout de suite je m’en contre-fou. Je suis à deux doigts de devenir un criminelle si ce c*n de marin n’accouche pas de suite !

    - J’sais pas j’te dis j’sais pas ! Elle s’est servi de moi j’te dis ! Dès que je l’ai rencardé avec Könrad elle m’a plaqué la sal...

    La lame s’enfonce un peu plus, les yeux de Santiago sont exorbité devant mon faciès meurtrier.

    - Vas-y, insultes là encore … essais le menacé-je dans un chuchotement. Et où on le trouve ton pote?!

    Le sang de Santiago se déverse un peu plus, cette fois Zahria m’écarte de lui avec force. Je ne le lâche pas du regard pour autant, laissant la jeune femme me mettre légèrement à l’écart. Qu’il dise un mot de travers et s’en est fini de lui.

    - Putaing qu’il est malade celui-là ! crache-t-il en se tenant le cou.

    - Könrad, vite ! Sinon je t’égorge!

    Les autres marins se lèvent formant une barrière entre lui et moi, l’espionne tente de calmer les mœurs. N’empêche, ma menace est efficace, Santiago répond fissa.

    - Il travaille pour un horloger, près de la place du commerce. L’encadr’heure qu’il s’appelle. C’est fermé là … J’sais pas où il habite d’accord?!

    Je fais un pas menaçant en avant, le type se cache derrière ses amis, tous font un pas en arrière.

    - Si tu me mens je te retrouverais Santiago, tu le sais ça?

    - J’mens pas ! J’te jure il bosse là-bas!

    - Vas-y dégage! me menace un autre marin.

    Je le regarde longuement, puis je m’en vais. Je marche loin d’eux, vers le centre ville. Je suis comme un cage en lion, on ne peut plus rien faire à cette heure. Le pas de Zahria est discret derrière moi, je suis exténué.

    - Allons dormir … Il ne sert plus à rien de vadrouiller à cette heure tardive.

    Je marche, longuement. La garde respecte mon silence mais je sens son regard veiller sur moi.

    - Je sais que je me suis emporté. C’est … important pour moi de la retrouver. Bref. J’ai un studio près de la guilde, c’est loin, mais marcher va me faire du bien.

    Je ne la regarde pas, mes pensées tournant et retournant toutes les informations que j’ai entendu aujourd’hui. Je sens clairement que Calia prépare quelque chose, je devrais être rassuré qu’il ne s’agisse pas d’un enlèvement, juste une fugue. Mais pas celle d’une amoureuse transi. Cette histoire m’inquiète plus que de raison. J’ai juré de la protéger, pourtant je me suis éloigné d’elle. Je suis un bien piètre bienfaiteur, preuve en est, Krysta est sûrement morte dans l’aven. J’accélère le pas, je ne sens pas la larme rouler sur ma joue avant d’en goûter la saveur salée. J’inspire un grand coup pour me ressaisir et écrase la goutte d’un revers de main. Je lance à l’espionne, toujours sans un regard :

    - Si jamais tu ne sais pas où dormir tu peux venir squatter chez moi.

    code ─ croquelune

    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 30 Mar 2020 - 15:49 #
    Ça se complique, évidemment, ce serait pas marrant sinon. D'une piste à une autre, et ainsi de suite, ça va prendre combien de temps, combien de jours pour dévider la pelote de ficelle et trouver - ou pas ? - Calia au bout ? Naë propose à Zahria d'aller dormir chez lui, mais elle refuse poliment dans un premier temps, avant de se raviser, en partie.

    « J'ai où dormir, t'inquiète pas, mais je vais te ramener chez toi, par contre. »

    Naë rétorque qu'il a pas besoin d'une nounou, mais Zahria pose une main amicale sur son épaule, avant de lui sourire avec douceur. Le message passe, et il comprend qu'elle ne cherche pas spécialement à le materner, juste à aider un ami. Sur le chemin, ils restent assez silencieux, Zahria laissant son cerveau faire des bonds pour essayer de connecter des morceaux d'informations auxquelles ils manqueraient un lien. L'ambiance est étrange entre elle et Naë, de toutes façons, comme si les informations révélées sur Zahria changeaient tout, maintenant qu'il sait. Pourtant, c'est toujours la même personne. Mais c'est le problème, quand on révèle son identité, les gens savent plus s'ils peuvent vous faire confiance ou pas. La brune a l'habitude, elle sait qu'il faut les laisser digérer l'information, de toutes façons. Et puis clairement, il a autre chose en tête là.

    C'est étrange, tout de même, de le voir si attaché à cette Calia, qu'il dit connaître depuis son enfance. Nul doute que Naë est un type bien et que si n'importe qui dans ses amis avaient un problème, il se ferait violence pour lui venir en aide. Mais là, ça semble cacher autre chose. Oui, certainement de l'amour, comme il dit. Mais s'il aime tant que ça, s'il est si jaloux, alors pourquoi la laisser batifoler ? Pourquoi batifoler lui-même ? C'est ça, aussi, de s'attacher aux gens, après le coeur rend fou.

    Ils se quittent devant le studio de Naë, et se donnent rendez-vous à une heure plutôt matinale pour le lendemain. Voilà qui ne va pas aider à se reposer en bonne et due forme. Zahria insiste pour que Naë dorme plus, mais il semble pressé d'avancer sur l'affaire. Inutile de lui dire que sa Calia doit déjà être loin, avec un quelconque amant, et que l'heure n'y changera rien. Surtout que Zahria elle-même n'est pas convaincue par cette théorie. Cette expression de "porte d'entrée", elle l'a déjà entendue, dans d'autres traques, d'autres enquêtes. Et en général, ça ne fait pas référence à de jolies choses. Elle ne sait pas dans quoi elle trempe, sa donzelle, mais ça doit pas être un commerce de petites fleurs sauvages.

    Une fois Naë ramené chez lui, Zahria repart dans la noirceur de la nuit. Mais avant d'aller retrouver son lit à la caserne, elle fait un crochet par la fameuse horlogerie. Il n'y a pas un chat dans la rue, et la porte est bien vite crochetée. Dans l'obscurité, ses yeux prenant une teinte très sombre, elle trouve son chemin jusqu'au bureau de l'horloger, et prend le temps de décortiquer ses papiers, ses factures, ses documents confidentiels. Cela lui prend une bonne heure et demie, mais quand elle finit, elle a une certitude: rien de louche chez cet horloger. Evidemment, c'est l'assistant qui les intéresse, mais il fallait s'en assurer, faire son boulot jusqu'au bout. Dans l'atelier, elle trouve un petit espace, même pas un bureau, tout juste une planche posée sur deux tréteaux, qui correspond à l'espace de travail du fameux assistant. Sur place, quelques outils bien rangés et huilés, mais sous une boîte, elle trouve une lettre, coincée, cachée. Bingo.

    Elle parcourt le document avidement, mais il est codé, et sacrément bien codé, d'ailleurs. Voilà qui devient intéressant. Au bas de la lettre, un symbole étrange attire son oeil. Un crâne posé sur un livre. Ça cogne dans sa tête, comme si elle avait déjà vu ce truc quelque part, mais sans aucun moyen de s'en souvenir. Sortant son carnet, elle recopie le contenu de la lettre, et fait un croquis du symbole, avant de la remettre bien sagement en place. Ça intéressera le Maître, pour sûr. Dix minutes plus tard, la porte est refermée délicatement, le verrou réenclenché, et Zahria prend enfin la direction de la caserne. Une fois n'est pas coutume, Arthorias découche ce soir, ce qui arrange ses affaires. Elle se glisse dans le lit, prête à sa courte nuit.

    ~~~

    Quand Zahria rejoint Naë en bâillant le lendemain devant l'horlogerie, il semble l'attendre depuis un moment. Elle ne fait pas l'affront de lui offrir un croissant, ceux-ci étant cachés dans son sac sans fond. Il ne semble pas être d'humeur pour un croissant, de toutes façons. Elle regarde l'heure à la grande pendule de l'horlogerie, puis hausse les épaules.

    « Franchement, ça va, j'ai que dix minutes de retard. Alors, bien dormi ? »

    Il va pas apprécier. Mais bon, il faut qu'il se déride, un peu... Non ?
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Un frère et une soeur
    Lun 6 Avr 2020 - 23:13 #
    Un frère et une soeur
    ─ avec Zahria Ahlysh

    Je suis lessivé, la courte nuit que j’ai passé n’a pas été de tout repos. Après avoir tenté de fermé les yeux j’ai finis par prendre quelques herbes qu’on ne trouve pas dans une boutique d’herboriste afin de m’aider à éteindre mon cerveau. Ah pour tomber dans le sommeil, ça a aidé, mais pour le trou noir auquel je m’attendais … c’est autre chose. Au lieu de cela j’ai navigué dans un cafouillis d’images plus étranges les unes que les autres.
    Toujours est-il que les premiers rayons de soleil me réveillant, comme chaque matin, je n’étais pas mécontent d’ouvrir les yeux pour me reconnecter à la réalité. La prochaine fois je diminue les doses, j’ai plus l’habitude de ces âneries là moi.

    J’attends Zahria, bon okay je suis arrivé avant l’ouverture de l’horlogerie, mais rajouté à son retard ça fait un moment que je fais le vautour devant la porte d’entrée. J’ai même fini par m’éloigner avant que le propriétaire n’appelle la garde car un type bizarre rôde devant sa boutique. Et il n’aurait pas tort. Toujours est-il qu’au moment où je m’apprête à rentrer dans la boutique, n’y tenant plus, l’espionne décide de faire son apparition, enfin !
    Je laisse traîner un regard fatigué et quelque peu courroucé sur la silhouette élancée qui a le culot de me demander si j’ai bien dormi. Sérieusement ? J’ai une si bonne mine que ça ? Je ne peux m’empêcher de répondre, sarcastique.

    - Merveilleusement bien ! J’ai rêvé que de gentils petits poissons se tenaient les nageoires dans la mer et nageaient à la ronde autour du hameçon qu’ils vénéraient. Car c’est le hameçon des terres meilleures ! Celui qui amènent les gentils petits poissons dans un monde merveilleux! Qui sera le chanceux ?

    Je n’attends même pas de réponse et je fais un pas vers l’entrée. Avant d’ouvrir la porte j’expire et me retourne vers la métisse.

    - Je suis désolé, tu n’y es pour rien. Comme tu te doutes je n’ai pas vraiment bien dormi …

    Je dépose un baiser sur son front pour me faire pardonner et entre sans demander mon reste. Je préviens, je suis fatigué, excéder, et peut-être qu’un zeste d’herbes reste dans mes veines, alors oui, je peux agir bizarrement dans les heures qui viennent.

    L’horloger relève la tête sur nous, remettant ses lunettes tombées au bout de son nez d’un rapide mouvement de doigts, il nous salue.

    - Vous vous décidez enfin à entrer, je vous ai vu faire les cents pas devant la vitrine …

    J’hausse les épaules.

    - Oui, j’attendais mon … amie. Connaissez vous une certaine Calia, ou Alica ?

    Il réfléchit, à sa moue je vois bien qu’au premier abord ce nom ne lui dit rien. Par contre je remarque la réaction de son assistant non loin de là qui a vivement tourné la tête pour nous fixer. Lorsque nos regards se croisent, il détourne le regard. J’abandonne mon post pour me diriger vers lui.

    - Cette partie est interdite au public Monsieur, c’est l’atelier. me dit le propriétaire du lieu.

    - Certes mon brave homme, mais votre apprenti là il sait de qui je parle.

    Rien ne m’arrête, je me plante devant le gars, je sens la tension reprendre possession de mes muscles. Bon, calme toi Naë, laisse le s’expliquer avant d’interpréter les tics nerveux qui commencent à animer son visage. Le patron a arrêté d’astiquer les petits engrenages de son horloge et nous observe, tendu.
    Je sens Zahria prêt de moi, et surtout prête à intervenir en cas de débordement … et pas forcément des types qui nous entoure. Je prends discrètement une longue inspiration. Reste calme, reste calme. Mission première, reste calme !

    - Alors, Calia ou Alica?

    L’autre regarde ma collègue puis moi avant de sourire, provocateur.

    - Une charmante jeune femme.

    Il se fout de moi … Mission première ? C’est quoi déjà ? Ah oui, rester calme. Le vieux s’agite derrière son comptoir, je ne sais pas trop ce que lui dit la métisse mais il semble se renfrogner et nous laisser poursuivre.

    - Oui oui, je suis bien d’accord avec toi. sifflé-je entre mes dents. Mais là je crois que t’as pas bien compris ce qu’il se passe. Alors on va faire simple, tu vas répondre à mes questions, et me dire la vérité si tu tiens à continuer à travailler ici.

    Ses lèvres s’étirent en un nouveau sourire narquois tandis que sa paupière nous fait une danse de la polka. Il essaie de jouer les malins mais son corps ne ment pas il est nerveux comme tout. Ça va pas être compliquer de la faire parler, enfin j’espère. Je lui chope une main et lui tord un doigts. C’est un gringalet et je ne crains pas vraiment une riposte. Pire que ça, il se tortille déjà de douleur. Faut pas exagérer, j’ai de la poigne mais quand même … Et pourtant, j’entends un os craquer. Oups …

    - Stop arrêter ! Vous allez lui casser tous les os!

    C’est le vieux qui vient sauver son poussin. Il nous explique alors que le freluquet est atteint d’une maladie des os qui les rend très fragiles. Donc je viens réellement de lui péter un os. Je contiens mon dégoût et ma culpabilité.

    - Si tu ne veux pas que je te casse tous les doigts par inadvertance – je te rappelle que tu en as besoin pour bosser ici – je te conseille vivement, mais alors vivement de me répondre okay? lui murmuré-je.

    Je vois son front perler de sueur, froide sûrement. Le pauvre … Je diminue grandement la pression que ma main exerce sur la sienne, je n’ose pas regarder Zahria qui doit être à deux doigts – sans mauvais jeu de mot – de me virer de là.

    - Bon alors que sais-tu sur Alica ?Et sur la porte d’entrée qu’elle cherche?

    Il regarde son patron, puis l’espionne, puis … le sol. Il évite mon regard, le toc à son œil ne se calme pas, bien au contraire. Il ne sourit plus le bougre et répond, la voix tremblotante. Il me fait de la peine. Ressaisis toi Naë oh ! Tu vas pas te laisser attendrir si prêt du but !

    - Ali… Alica, oui … je … je sais qui sait. Elle … elle cherchait à re … rejoindre Krasarc.

    Voilà qu’il est devenu bègue, patience est une noble vertu. Je lui fait les gros yeux, qu’il m’explique en détail tout ça.

    - C’est … c’est ...

    Je lui pose mon autre main sur l’épaule, il sursaute.

    - Calme-toi, respire profondément. Oui, voilà, comme moi.

    Il m’imite et nous prenons quelques grandes inspirations que nous relâchons longuement.

    - Voilà gamin, vas-y je t’écoute !

    Il reprend toujours en évitant mon regard.

    - Krasarc est un imminent scientifique. Il recherche des gens pour l’aider dans ses recherches. Son … équipe … est petite, seule l’élite à la chance de travailler à ses côtés. Alica est venue pour le trouver, et tenter sa chance.

    Sur le poignet du jeune homme, un tatouage. Un crâne sur un livre. Je n’y prête pas plus attention que cela, quelle erreur. J’ai sous les yeux la clé de ce mystère, mais ça, je ne m’en rendrai compte que bien plus tard. En attendant ce détail n’a pas dû échapper à ma coéquipière qui revient sur le devant de la scène et reprend l’interrogatoire en main.

    code ─ croquelune

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