Enfin bref. Après avoir marché assez longuement, observant les stands d’un oeil vif, La jeune demoiselle repéra enfin l’étal d’un primeur. Primeur qu’elle n’avait d’ailleurs jamais vu dans le coin. C’était bien la première fois … Est-ce que Wendy l’aurait oublié ? Il y a peu de chance, elle a plutôt une bonne mémoire. Elle en vint donc à déduire qu’il venait sans doute de lancer son affaire et qu’il s’agissait donc là de sa première venue dans la capitale. Bien, ce serait parfait pour l’achat de ses pommes. Elle s’en approcha donc, d’une démarche énergique et le sourire aux lèvres. Le vendeur leva le regard vers elle et se montra bien méfiant pour un simple vendeur. Bizarre, bizarre … Enfin bon ! La rousse lui répondit d’un simple sourire et lâcha un discret “bonjour” avant de commencer à examiner les produits, d’un oeil expert. Elle se mit même à soupeser deux pommes, une dans chaque main et cela avec le plus grand des sérieux, comme si elle prenait une décision cruciale. Oui, son verdict venait de tomber. Ces fruits étaient d’une qualité exécrable. Une véritable arnaque ! À croire qu’il ne voulait pas vendre ses fruits. Quelle déception ... Pourtant, ces fruits étaient si beaux ! Une toute autre personne aurait eu du mal à deviner que les pommes étaient mauvaise. Mais Wendy avait de l’instinct ! Le contact de la pomme était étrange et elle semblait particulièrement légère, preuve qu’elle n’était pas saine.
Mais alors qu’elle sortait enfin de sa bulle de pensée, reposant les pommes dans le bac, Wendy remarqua une étrange trace rouge dans le creux de sa main. “Tiens, qu’est-ce que c’est que ça ?” avait alors pensé la demoiselle. Lentement, elle ramena la main vers son nez et huma l’odeur qui s’en dégageait … Une odeur chimique assez légère mais qu’elle connaissait bien ! Un produit utilisé dans la coloration, souvent dans le textile. Comment en avait-elle eu sur les mains ? Bonne question. Elle se mit alors à réfléchir, encore et encore sous le regard méfiant de la primeur … Et puis DING ! Elle avait trouvé. D’un geste vif, elle attrapa une pomme et la frotta contre sa manche. La pomme perdit son magnifique rouge pour dévoiler un vert malade, tacheté de marron. Quelle ordure ! Ce fou avait osé peindre les pommes et, par la même occasion, mettre en danger la santé de ses clients. Wendy ne pouvait pas laisser passer ça. Elle se redressa, dévoila la pomme au regard de l’arnaqueur et se mit à lui crier dessus.
- Mais vous êtes complètement cinglé ou quoi ?! Vous vous rendez compte que ça pourrait tuer quelqu’un ?!
Malgré sa petite stature, Wendy donnait de la voix ! Et cela ne plu évidemment pas au vieil et horrible primeur qui lui attrapa le poignet et tira dessus tout en la fusillant du regard. D’une voix grave se voulant menaçante, il s’adressa à elle.
- La ferme sale gamine, ça te regarde pas !
Mauvaise idée de la toucher. La rousse ne se laissa pas impressionner et vint lui mordre le bras de toutes ses forces et ce, jusqu’à ce qu’il lâche prise. Satisfaction pour Wendy qui se recula de quelques pas. La seconde d’après, le poing de l’homme se dirigeait vers son visage. La demoiselle se préparait alors à esquiver du mieux qu’elle pouvait. Mais tout ce bazar allait bien attirer quelqu’un non ? Impossible que ça passe inaperçu.
Il était tôt, beaucoup trop vous diront certains cependant, le travail n'attend pas lorsqu'on est indépendant. Il me fallait me rendre sur la place commerçante, j'avais de nombreux articles divers et variés à acheter avant de pouvoir ouvrir la taverne et, s'il y a bien une chose que j'avais remarqué depuis l'ouverture de mon établissement, c'est que les habitués sont ponctuels. De ce fait, je n'avais pas un instant à perdre, il me fallait des fruits, différentes épices pour les cocktails et de quoi accompagner la bière. Certes, je ne propose pas de nourriture dans ma taverne mais quelques accompagnement pour les verres ne sont jamais de refus n'est-ce pas? Ainsi, me voici sur place à aller d'un étal à l'autre, discutant rapidement avec les marchands. Bien-entendu, j'ai mes habitudes, pas besoin de chercher ou prendre mes produits cela fait des années maintenant que j'ai les même fournisseurs et, puisque je suis heureux de leur service et de leurs produits pourquoi changerais-je? J'aime quand les choses sont simples, rapides et bien effectuées. Cependant, cette matinée qui semble se dérouler parfaitement ne veut pas rester calme et tranquille. Alors que je suis en train de discuter avec mon marchand d'épices favoris de tout et de rien, j'entend le ton qui monte non loin de moi... En effet, une jeune fille à la chevelure rouge semble être en train de s'énerver sur un vendeur qui m'est, ma foi, inconnu... Je dois avouer que j'observe distraitement la scène, ce n'est pas la première fois qu'un client s'énerve sur un vendeur et cela ne me regarde pas après tout cependant, la situation s'envenime rapidement.
En effet, alors que je prends le sac d'épices que me tend mon ami, je vois le vendeur attraper le bras de la demoiselle. Je me répète que cela ne me regarde pas, je n'ai pas le temps de m'en mêler, je ne devrais sans doute pas m'en occuper et pourtant, me voici plus proche d'eux que je ne devrais l'être. La jeune fille a mordu son assaillant et celui-ci lève la main en sa direction ou plutôt le poing! Cependant, quand son coup entre en contact avec quelque chose, ce n'est pas le visage de l'inconnue mais la paume de ma main. Par réflexe plus qu'autre chose, j'ai intercepté l'attaque, lâchant au passage mon sac et, pour être honnête, le bruit de verre brisé qui s'est fait entendre quand ce-dernier a touché le sol ne me laisse pas énormément d'espoir quant au sort de mes précieuses épices... Je soupire fortement en réalisant ce fait mais que pouvais-je faire d'autre? Je n'allais tout de même pas laisser une gamine se faire frapper sans réagir! J'observe le vendeur de toute ma hauteur et, il faut dire qu'elle est assez impressionnante alors que je fronce les sourcils.
"Et bien... En voilà une attitude déplorable, lever la main sur une jeune fille est indigne d'un homme mon ami! Que se passe-t-il ici?"
C'est alors que je remarque la pomme à l'allure plus que douteuse et, sincèrement, cela me fait soupirer plus fortement encore... J'avoue que ma première pensée est de me demander dans quelle galère je viens de me fourrer. Je voulais juste faire des achats rapidement et à la place, il semble que je viennes de m'interposer entre un vendeur malhonnête et une jeune fille qui refuse ce fait. Je resserres ma poigne sur le poing de l'incriminé avec un petit sourire faussement sympathique sur le visage, ma voix se fait bien plus dure que précédemment et bien que mon texte soit encore courtois, le sous-texte l'est bien moins.
"Dis donc mon ami... Cette pomme me semble d'une qualité douteuse! Je me demande ce que la garde dirait de ce fait ainsi que de l'attaque envers la demoiselle ici présente."
Bien-entendu, au moment de prononcer ces mots, j'ignore que la garde est déjà présente, représentée justement par la jeune fille qui était "responsable" de cet esclandre ce qui, en réalité, ajoutait un côté cocasse à toute cette situation
- Mais qui t’es toi ?! Dégage et mêle toi de tes affaires !
Il regretta bien vite sa colère en sentant la forte poigne de l’inconnu sur sa main se renforcer. Il plia les jambes par réflexe afin d’apaiser la douleur et poussa un petit cri bien aigu et peu viril. Sa main devait lui faire un mal de chien vu la manière dont il serrait des dents. À moi que ce soit de se faire attraper comme un débutant qu’il lui fasse aussi mal . Qui sait ! Il essaya à plusieurs reprises de se libérer de l’emprise de cet homme, tirant sur sa pauvre main meurtrie mais cela, sans succès.
Wendy prit quelques secondes elle-même pour se reprendre. Elle récupéra de nouveau une pomme de l’étal sur laquelle la peinture se retirer puis elle s’approcha des deux hommes et la dévoila au regard de l’homme qui était venu à sa rescousse et cela, dans le but de lui expliquer avec un peu plus de précision ce qui se passe. La jeune femme ne chercha pas une seconde à cacher la colère dans sa voix.- Ce taré ose vendre des pommes qu’il peint … Il ne se rend même pas compte des danger que cela implique !
L’arnaqueur se crispa encore plus, devant faire face à ses responsabilités. Mais une remarque de son “camarade” d’un jour fit DING dans sa tête … La garde … Mais oui ! C’est vrai, elle avait son badge ! Pour une fois que ça allait lui servir en dehors du travail. La jolie rousse se dépêcha de plonger sa main dans sa poche et s’en sortir le badge en question qui arborait fièrement l’emblème de la garde du royaume.
- Et ça tombe bien, je suis la garde … ! Monsieur, je vous arrête !
Le primeur sembla se faire dessus en voyant le badge dont Wendy avait eu la présence d’esprit de cacher le titre. Après tout, elle n’est que médecin, pas un soldat. Ce serait soudainement moins impressionnant. Ce geste n’était qu’un coup de bleu mais ça marchait à merveille ! L’arnaqueur tira une dernière fois, libérant enfin sa main avant de prendre la fuite sous le regard blasé de la demoiselle qui poussa un soupire en se tapant le front. Quel lâche ! Rien que de penser qu’il voulait se battre il y a une seconde la mettait hors d’elle ! Enfin bon, ça ne servait à rien de lui courir après. Elle rendrait simplement un rapport pour que son stand soit démonté et qu’il soit recherché. C’est tout ce qu’elle peut faire. La situation s’étant calmé, la rouquine se tourna vers le géant qui se tenait à ses côtés et le remercia d’un sourire.
- Pas besoin de lui courir après, ne vous inquiétez pas … Et merci d’être venu m’aider, c’est très gentil de votre part ….!
Son regard vert remarqua alors le sac au sol. Elle se pencha alors pour le ramasser et constata rapidement l'état de son contenu. Aie, tout était cassé. La culpabilité monta en la demoiselle qui tendit le sac à son propriétaire tout en se caressant la nuque d’un air gêné. Quelle surprise en réalité ... Cette jeune fille fait partie de la garde ! Il faut dire qu'elle fait assez jeune, c'est dur à deviner ! La plupart du temps, on pense qu'elle doit être dans un métier comme couturière ... Quoi que dans un sens, elle recoud des corps ! Mais ça, Devon ne le sait pas.
- Désolée, c’est cassé par ma faute … Mais je vais vous remboursez, je vous dois bien ça monsieur … ?
Elle l’interrogea du regard, espérant au moins obtenir le nom de cet homme. D’ailleurs, à le regarder d’un peu plus près, Wendy pouvait dire qu’il sortait de l’ordinaire. Il ne portait rien sous sa chemise ! C’était surprenant. N’avait-il pas froid ? Elle-même pourtant revêtait une petite cape à cause de la brise fraîche … ! Le poignet de la jeune femme était un peu bleu, sans doute à cause de la pression que l’horrible bonhomme y avait exercée un peu plus tôt. Rassurez-vous, ce n’est pas douloureux. Elle attendait alors une réponse, observant toujours l’inconnu de ses deux grands yeux verts brillants.
"Oh... Pas de problèmes, je ne pouvais pas laisser une demoiselle se faire attaquer ainsi sans réagir. Même si, je ne pensais pas qu'il s'agissait de la garde je dois l'avouer."
En effet, mon sens de la justice m'a sans doute poussé à agir même si, encore une fois, peut-être n'était-ce pas nécessaire? Elle ramasse mon sac à terre et me le tend avec un air gêné sur le visage. Je l'observe un moment alors qu'elle s'excuse et je lui souris gentiment en reprenant ce qui m'appartient. Bon, c'est sûr que ma commission n'est plus réellement utilisable, cependant puis-je vraiment dire que c'est la faute de cette fille? Elle n'a jamais demandé à ce que j'intervienne, de plus elle n'a pas non plus demandé à se faire attaquer par un vendeur malhonnête. Si quelqu'un est responsable de l'état de mon achat c'est soit moi, soit le "criminel" qui s'est enfuit mais certainement pas la victime de cette attaque. Je secoue de nouveau la tête, vivement cette fois, comme pour lui enlever cette idée de la sienne. Après tout, je ne désire aucunement qu'elle rembourse les dégâts. Soyons sérieux j'ai pris la décision de lâcher le sac elle n'a joué aucun rôle dans ce fait alors comment pourrais-je accepter un remboursement? Si j'acceptais ce fait j'aurais l'impression d'être aussi malhonnête que le fuyard et ça, c'est une chose à laquelle je ne peux me résoudre.
"Pas de monsieur avec moi s'il te plaît, c'est le genre d’appellation qui me donne l'impression d'être vieux... Je me nomme Devon et ce sera bien suffisant. Puis-je savoir à qui ais-je le plaisir? Et, par ailleurs, je refuse catégoriquement un quelconque remboursement... Tu n'es pas responsable de ma décision et encore moins de l'activité frauduleuse de ce marchant..."
Je lui tends mon énorme main en guise de salutation avec une légère trace de sourire sur le visage. Mais alors que j'attends de voir si elle va se saisir de ma main, je remarque la teinte bleutée de son poignet. Coloration anormale sans doute due à la pression exercée par le vendeur. Oh, certes cela ne devait pas être très grave cependant, c'était tout de même une légère blessure et qui dit blessure dit potentielle source de douleur. Étant une personne qui agit bien souvent sur des coups de tête ou, sans réellement réfléchir, je me saisis d'un coup de la main de la jeune inconnue pour regarder plus attentivement son poignet. Je n'ai rien d'un médecin bien-sûr mais, c'est plus fort que moi, je ne peux pas la laisser si elle souffre ce serait le genre d'attitude déplorable qui me révulse.
"Est-ce que ça va? Ton poignet n'est pas trop douloureux? Il faudrait sans doute mettre une source de froid dessus pour l'empêcher de gonfler..."
Je reporte alors mon attention sur le visage de la demoiselle et, soudainement, semble me rendre compte de ce que je suis en train de faire. Je relâche donc la main de la jeune fille et me gratte l'arrière de la tête visiblement gêné par ma propre attitude.
"Oh euh... Désolé... J'ai tendance à réagir plus vite que je ne pense, je m'en excuse sincèrement..."
- Et moi, je ne pensais pas que mon coup de bluff marcherait ~
Enfin coup de bluff … Elle aurait pu se défendre ! La jolie rousse avait prévu à l'origine de toucher l'homme de sa main droite pour l'entourer de ronces. Elle n'en avait juste pas eu l'occasion. Vous pensiez qu'elle n'avait pas de plan ? Elle a toujours un plan !
D'un geste simple, elle rangea le fameux badge dans son sac. La suite, vous la connaissez. Wendy avait remarqué les pauvres épices du barman à même le sol et avait alors proposé de lui rembourser. L'homme se présenta et lui indiqua de le tutoyer. Le fameux Devon refusa alors le remboursement avec une logique assez intéressante. Selon celle-ci, c'était lui qui avait décidé d'agir. Elle ne l'avait jamais forcé alors pourquoi devrait elle lui acheter de nouvelles épices ? La rouquine sembla surprise mais ses yeux se plissèrent rapidement, dévoilant son intérêt pour cette manière de penser. La plupart des gens auraient accepté. Mais lui, ça semblait le déranger plus que tout.
- Je me sens un peu coupable maintenant … ! J'espère que vous … Tu trouveras d'autres épices ? Besoin d'un coup de main ?
Ah mais où sont ses bonnes manières ?! C'est vrai, elle n'a même pas décliné son identité. Semblant un peu paniquée, contrairement lors de son agression, elle se dépêcha de se présenter.
- Ah oui pardon ! Je suis Wendy ! Enchantée !
La rouquine allait alors serrer la main qui se tendait face à elle. Une grande main un peu rugueuse, preuve de travail. Mais alors qu'elle avançait sa main, elle sentit Devon lui attraper et l'attirer sous son regard. Il examinait le poignet bleuté de la demoiselle qui, encore une fois, était surprise des actions de l'homme. Eh bien … Cette rencontre était pleine de rebondissements. Malgré une apparence qui faisait penser à un Ours, Devon se montrait être une personne très attentionnée. Déjà, il donnait quelques petits conseils qui lui passaient pas la tête dans l'espoir d'éviter le gonflement dudit poignet. Quand il se rendit compte de son action, il la relâcha immédiatement pour se reculer, désolé. Il se répandit en excuses, pensant sans doute que ses actes n'aient pas plu à la jeune femme. Wendy ? Elle se remit à rire doucement en ramenant à elle son poignet.
- Pourquoi tu t'excuses ? Tu t'inquiètes pour ma santé, ce n'est pas quelque chose de mal !
Elle lui tapota l'épaule d'une petite tape affectueuse. Geste souvent faire entre hommes, Wendy avait prit l'habitude de le faire quand elle vivait auprès de son grand-père mais il faut dire que cela ne collait pas avec son apparence frêle. La rousse prit alors une seconde pour regarder son pauvre et triste membre bleu. Elle poussa un petit soupir et leva les yeux vers le sauveur du jour pour lui sourire avec son air innocent, espérant tout de même le rassurer quant à son état.
- Je suppose que je dois effectivement trouver du froid … Je vais sans doute aller dans une taverne pour trouver ça !
"Et bien, si tu désire m'accompagner jusqu'à l'étale d'épice, il serait malvenu de ma part de refuser si charmante compagnie."
Elle se présente alors mais, n'a jamais l'occasion de serrer ma main vue ma réaction précédemment décrite... Franchement pour quelle genre d'hurluberlu farfelu dois-je passer? C'est bien moi ça, toujours agir avant de réfléchir! Comme si cela ne m'avait pas déjà valu divers désagrément... Rien qu'à y repenser j'ai l'impression de ressentir la morsure des doigts de Leila sur ma joue... Cependant, ma jeune nouvelle amie se remet à rire doucement et, je dois avouer que cela me fait sourire. Sa question suivante me laisse cependant perplexe. Je ne peux pas dire que je ne comprends pas sa manière de voir les choses, il est vrai que s'inquiéter du bien-être d'une personne n'est jamais mauvais cependant, il y a une manière de le faire! Manière qui prévoit de ne pas se saisir de la main d'une demoiselle sans la prévenir ou sans son consentement... Après tout, lorsqu'un inconnu vous saisit ainsi, cela peut sans aucun doute surprendre voir mettre mal à l'aise.
"Certes mais, il y a sans doute une manière moins rustre de le faire..."
Pourtant, elle vient me tapoter l'épaule et, cela me fait rire légèrement. Il faut avouer que ce n'est pas réellement le genre de geste auquel je m'attends venant d'une jeune fille de cette stature. Elle regarde ensuite son poignet et parle de trouver une taverne... Il est vrai qu'une taverne doit sans aucun doute posséder de la glace, c'est une déduction logique qui ne peut souffrir aucune contestation... Une taverne hein... Et soudain, il semble que je réalise ce qu'elle vient de dire, eurêka! Elle n'a pas réellement besoin de chercher, après tout, je possède une taverne et la glace qui va avec! Je souris largement et je croise mes bras sur mon torse avant de me désigne du pouce dans un geste presque théâtral.
"Pour une fois mon intervention ne va pas être inutile! Ma chère Wendy, nous allons oublier les épices, ce n'est pas le plus important présentement... Nous allons nous occuper de ton poignet car vois-tu, je suis le propriétaire de l'Aventurier Téméraire!"
Et oui, j'annonce cela avec fierté et assurance, comme s'il était impossible qu'une personne ne connaisse pas l'existence de mon humble établissement. Cependant, je ne suis pas non plus stupide, parfois un peu naïf mais rien de plus. Comme précédemment, je me mets à me gratter l'arrière de la tête, geste que j'ai décidément bien trop fait ce matin et j'ajoute quelques précisions à mon élocution précédente.
"Je veux dire... C'est le nom de ma taverne... Je serai heureux si je peux t'être d'un quelconque secours pour ton poignet."
Oui je sais, j'ai l'air totalement ridicule mais c'est généralement le cas lorsqu'on agit plus vite que l'on ne pense et, moi, je suis un homme d'action! Mais après tout, ma jeune amie m'a déjà dit que ce n'était pas quelque chose de mal que de vouloir l'aider non? je ne peux pas, et ne veux de toute manière pas, simplement reprendre mon chemin et la laisser ainsi.
- Oh je vois ! Et bien, si tu n’as pas besoin de tes épices en urgences, je te suit ! Tu en profiteras pour me servir un petit verre, avec toutes ces émotions, je suis assoiffée !
Une bonne taverne, c’est ce qu’elle espérait ! Cela pourrait bien devenir son nouveau coin pour traîner avec quelques collègues ! Il faut dire qu’à la garde, on aime boire un coup ! Et bien que Wendy n’en ai pas l’air, elle tient assez bien l’alcool. Lors de ses études à la garde, il y avait une sorte de bizutage. Ses aînés avaient espérés rire en la défiant dans un concours de boisson mais c’est eux qui avaient finis à terre, la tête dans le vomis. Après, elle ne cherchait pas à boire à chaque occasion mais de temps en temps, cela faisait du bien !
Enfin bref, attendant que l’homme la guide afin de rejoindre l’établissement où l’on trouverait glaçons et torchons pour sauver ce poignet, Wendy décida de relancer un peu la conversation, en profitant aussi pour remettre une mèche de ses cheveux rouge pomme derrière son oreille.
- Donc tu es tavernier c’est ça ? C’est ton premier métier où tu as fais quelque chose d’autre avant ?
Elle était assez curieuse elle aussi et se rendit compte que ça question pouvait déranger. Ce fut donc à son tour d’être un peu gênée, détournant le regard.
- C’est peut-être indiscret … Tu préfères que je garde le silence ?
Ses mains firent quelques gestes désorganisés et un peu maladroits, signe de son malaise.
"Bien-entendu, ce que tu voudras!"
Quoi qu'il en soit, nous nous mettons en route, je passe devant afin de guider la jeune fille enfin, quand je dis devant, je marche à ses côtés en réalité, je sais que je peux faire de très grandes enjambées et je ne désire pas l'obliger à courir pour me suivre ou pire, à ce qu'elle finisse par me perdre de vue! Il serait dommage de perdre cette compagnie surtout après avoir proposé de l'aider n'est-ce pas? Bien-entendu, le silence ne s'installe pas beaucoup durant notre marche, la jeune fille me pose une questions des plus innocentes mais, sa réaction pourrait faire penser qu'elle vient de me demander la lune... Cette fois, c'est mon tour de rire devant l'air gêné de la demoiselle. Je secoue doucement la tête en observant ses petites mimiques que je trouve... Et bien mignonnes en fait! Comme si la jeune fille ne savait plus dans quel trou se cacher suite à une erreur impardonnable. Je fais cependant vite de supprimer ses craintes en répondant comme si de rien n'était.
"Ce n'est en effet pas mon premier emploi... J'étais aventurier dans une vie passée, c'est d'ailleurs de là que mon établissement tient son nom... Une longue histoire en réalité!"
Je ne désire cependant pas m'étaler sur ce sujet, les questionnements viendront bien assez vite en réalité, surtout si elle remarque l'objet qui n'est pas du tout caché dans la taverne... Je pense que je préfère être bien installé si je dois aborder mon histoire avec Leila, c'est le genre de souvenirs qu'on n'apprécie pas forcément de ressasser... Cependant, je ne désire pas que la conversation meurt de cette manière, certes nous ne sommes plus loin de l'établissement qui m'appartient mais, il reste tout de même suffisamment de temps pour en apprendre plus sur la jeune demoiselle qui m'accompagne.
"Et toi Wendy? Qu'est-ce qui pousse une jeune fille à devenir membre de la garde?"
Le duo, ainsi mit d’accord, s’était lancé dans les rues de la capitale à un rythme calme. la rouquine remarqua les efforts de l’homme pour ne pas marcher trop vite à cause de ses grandes jambes, autre signe de l’attention qu’il portait aux autres. Cela confirmait donc l’image générale que se faisait Wendy de lui. Un homme à l’allure impressionnante mais sans aucune méchanceté. Avenant est le bon mot. Enfin, il est aussi taquin car, suite à la question posée par le médecin et la gêne visible de celle-ci, l’homme échappe un petit rire. Douce petite vengeance, elle qui avait aussi rit, avec toute la gentillesse du monde, de sa panique lorsqu’il avait attrapé son poignet. Il lui répond et Wendy se montra alors attentive, tout en observant les petites maisons de pierre qui longeait leur chemin, saluant parfois un commerçant de la main avec un sourire.
La réponse apportée par Devon confirme donc ce qu’avait cru ressentir la demoiselle. Il avait bel et bien eu un autre métier avant. Aventurier ? Cela lui allait bien ! Pour être totalement honnête, il avait la tête de l’emploi. La jolie rousse aurait pu alors demander ce qui l’avait fait changer de métier mais elle n’en fit rien. Non. Elle avait totalement compris, par l’expression de l’homme mais aussi le “c’est une longue histoire” que ce sujet était délicat. Elle répondit tout simplement, son grand sourire aux lèvres.
- Vous étiez donc un “aventurier téméraire” … ça explique bien des choses !
Et bien oui ! Cela explique les tatouages, les cicatrices et aussi cette manière de ne pas se laisser impressionner par les petites enflures comme celle du marché par exemple ou bien encore sa manière de marcher. Comme le métier de la rousse se sentait dans sa manière d’agir d’ailleurs. Wendy avait un regard qui analysait tout ce qui l’entourait, à force d’ausculter. De plus, elle avait tendance à vouloir soigner toutes personnes blessées autour d’elle. Déformation professionnelle ? Non, ça va plus loin que ça. C’est une passion. Un style de vie à part entière sans doute. Mais ne faut-il pas ça lorsque l’on travaille avec la vie des gens entre ses mains ? Je pense que si. Enfin, ce n’est que mon humble avis, vous pouvez bien sûr vous faire le vôtre !
Un établissement attire l’oeil de la jeune femme. Il s’agit de la taverne, qui se rapproche de seconde en seconde mais ça n’empêche pas Devon de poser à son tour une question, et ce, de manière totalement légitime. D’ailleurs, la question n’était pas surprenante. Elle manquait même presque d’originalité ! Mais était totalement compréhensible. Comparé à lui, Wendy n’avait pas la tête de l’emploi. C’est un petit sourire emprunt de nostalgie et d’une légère tristesse qui se dessine sur les lèvres de la demoiselle qui, d’un simple geste, caresse de son pouce le pendentif renfermant la photo de mariage de ses parents. Un petit rire gêné passa la barrière de ses lèvres alors qu’elle portait son regard sur l’homme, l’observant droite dans les yeux de ses iris vertes et brillantes.
- C’est une histoire un peu clichée mais mon père faisait partie de la garde … Il adorait son boulot au point de se ruiner la santé ! Tu aurais dû le voir, il courait partout et quand il venait, il jouait à l’épée avec moi ~ Et ma mère hurlait car on abimait nos vêtements !
La jeune fille ricana un peu en se souvenant de ce passé. En fait, ça faisait du bien d’y repenser un peu ! Wendy irait même jusqu'à dire que ça la met de bonne humeur ! Il faut dire qu’elle parle rarement d’elle. Son métier consiste à s’occuper des autres après tout. D’un ton un peu plus enjoué, elle reprit.
- Sa santé a finit pas se dégrader et il a perdu la vie dans l’exercice de ses fonctions, rapidement suivit par ma mère … Le chagrin … Mon grand-père m’a recueilli et appris la médecine alors je me suis dit que si je pouvais sauver d’autre garde, alors je devais m’engager. Mon père adorait son métier et maintenant, je comprend pourquoi ! La garde est …
Elle sembla chercher ses mots et son regard délaissa Devon pour regarder droit devant elle avec un sourire fier.
- une famille pour moi !
La demoiselle semble soudain se rendre compte de quelque chose et rougit comme une pivoine, son visage se confondant alors avec le rouge de ses cheveux. Elle vient juste de déballer sa vie au pauvre tavernier. Elle n’aurait pas simplement pu répondre quelque chose du genre “le patriotisme” ?! Voilà, elle veut se cacher et ne jamais réapparaître. Elle se prend alors la tête entre ses deux mains, écrasant un peu ses joues afin de dissimuler son visage, remettant dans le champs de vision de Devon le poignet à la teinte bleue.
- Ah je suis désolée, je m’emporte dans mes explications … !
vite, un sujet pour fuir. Il lui en faut un de toute urgence. Elle réfléchit. Ils arrivent à la taverne, alors autant sauter sur l’occasion.
- Parle moi un peu plus de ta taverne ! Que proposes tu comme alcool exactement ?
Je ne laisse cependant pas transparaître cette "incertitude", je ne vois aucune malice chez la demoiselle bien au contraire, il serait malvenu de ma part de dire une chose pouvant la mettre mal à l'aise! Au contraire, je préfère lui poser une question parfaitement normale, peut-être même banale? La jeune fille commence alors à me raconter son histoire et je l'écoute avec attention. Elle décrit cela comme une histoire un peu clichée mais ce n'est pas réellement pire que la mienne quand on y pense et puis, les histoires ne sont elles pas toutes un peu comme celle-ci? Pourquoi appellerions-nous cela des clichés si ce n'était pas en partie l'histoire de tout le monde? Je dois avouer que Wendy est plutôt mignonne dans sa manière d'être, j'ai presque envie de lui tapoter le haut du crâne en lui disant qu'elle est adorable mais cependant, je me retiens... Il faut avouer que cela ne passerait pas forcément bien! Cependant, je ne vais pas laisser cela se finir ainsi, elle vient de partager avec moi une partie de son histoire, une partie importante en plus. Il serait malvenu de ma part de la laisser "s'enfoncer" plus encore dans son malaise vu qu'apparemment, elle semble plutôt gênée de m'avoir ainsi raconter tout cela.
"Merci d'avoir partagé cette histoire avec moi... Je crois que je comprends ce que tu ressens, la famille c'est important, qu'elle soit celle de naissance ou celle que l'on choisit."
Elle se reprend cependant rapidement en me posant une question concernant la taverne que nous venons finalement d'atteindre. J'ouvre la porte de l'établissement et je souris malicieusement en répondant une chose qui, pour le coup, ne doit avoir absolument aucun sens.
"Quel alcool exactement? Disons de l'alcool à base d'eau! Entres je vais te chercher de la glace puis je te servirai ce que tu désires."
J'entre donc dans l'établissement et je vais directement vers le comptoir situé sur la droite de l'entrée afin de passer derrière et de prendre un grand sac de glace dans le réfrigérateur. Je prend également un essuie et je sors de la glace du sac afin de venir "l'emballer" dans le dit essuie. Après tout, il ne faut surtout pas mettre la glace directement en contact avec la peau sous peine de provoquer une brûlure par le froid! Je retourne ensuite vers la jeune fille et lui tends la main afin qu'elle me donne la sienne. Si elle a prit le temps d'observer la taverne, présentement éclairée uniquement par la lumière de l'astre solaire, elle aura sans doute remarqué la disposition des lieux faisant que les tables pouvant accueillir le plus de convives sont centrales alors que les plus petites sont vers les extrémités, de la même manière elle aura remarqué que l'éclairage, en soirée, est assuré par des chandeliers. Si elle a particulièrement prêté attention au décors elle aura sans doute vu l'image de moi-même, souriant aux cotés d'une jeune fille qui est accrochée au mur derrière le comptoir... Quoi qu'il en soit, je lui souris en ajoutant des paroles à mon geste.
"Occupons-nous de ton poignet puis tu me diras ce que tu désires boire, nous avons encore pas mal de temps avant que je ne doive ouvrir l'établissement."
Mais enfin bref, nous nous égarons ! Devon, à la fin de la petite histoire racontée par Wendy, exprima sa pensée. Les deux comparses étaient sur la même longueur d’onde. La famille est une valeur des plus importante à leurs coeurs et cela, qu’importe si on est liés par le sang. La demoiselle en avait alors déduit que lui-même avait connu une histoire similaire et sans doute avec une personne très proche mais ne partageant pas de sang avec lui. Enfin, ce n’est qu’une simple hypothèse maissant de la tristesse qu’elle avait décelé dans la réponse et Wendy se voyait mal poser la question de but en blanc. Cela serait particulièrement déplacé de sa part ! Non. La rousse préféra tout simplement sourire, heureuse d’être comprise.
- C’est exactement ça ! Ils sont un peu une partie de nous au fond ! Sans eux, qu’est ce qu’on serait ?
Ce sourire plein de vie se transforma bien rapidement en un arrondi de surprise. La garde avait posé une question des plus simples mais la réponse était des plus mystérieuses. Un sourcil levé, elle le regarda. Alors là, il avait su l’intriguer ! Il lui fallait plus d’explications ! De nouveau, un petit sourire, plein de curiosité alors qu’elle entrait dans l’établissement à la suite de son propriétaire.
- Alors là, tu vas devoir me donner plus d’infos ! Il y a toujours de l’eau dans l’alcool mais je sens que ce n’est pas aussi simple !
Wendy suivit l’ancien aventurier à l’intérieur de cet établissement et ce, jusqu’au comptoir. La jeune femme, en marchant, observa un peu plus le décors qui l’entourait. C’était assez bien organisé, permettant convivialité en mettant les tables pour les groupes au centre la pièce et intimité en positionnant les tables de deux à ¾ personnes sur les côtés. Mais ce qui attira le plus le regard de la belle, c’est ce portrait se trouvant juste derrière le comptoir. Il y avait Devon et une autre jeune femme. En un mot ? Elle était magnifique. Un sourire ravissant. Les deux personnes respiraient le bonheur sur cette image. Mais cela ressemblait fortement à un hommage. Wendy se rappela alors de la tristesse qui avait envahi la voix de l’homme le temps d’une seconde et, comme une certitude instinctive, elle su que cette femme ne faisait malheureusement plus partie de ce monde. Pouvait-elle poser la question ? Elle ne savait pas trop. Elle verrait donc au fil des évènements, si sa curiosité ne parle pas avant.
Attendant que le tavernier revienne avec la tant attendue glace, la demoiselle prit place sur un des sièges assez haut. Elle regarda d’ailleurs ses pieds, blasée et poussant un soupire. Elle ne touchait pas le sol. Il ne lui manquait pas grand chose. Quelques centimètres. Mais assez pour lui rappeler qu’elle n’a aucune crédibilité. La rousse gonfla un peu les joues. Peut-être devrait elle porter des talons un peu plus haut ? Parce que ce n’est pas boire de la soupe qui va l’aider … Elle a fait cela toute son enfance et voyez le résultat. Wendy fut soudainement sortie de ses pensées en écoutant la voix de l’homme. Se reprenant et un peu gênée, elle posa sa main dans la sienne afin de recevoir les soins. Ironique d’ailleurs pour un médecin. Enfin bon. Devon attendait une réponse, il serait malvenu de ne pas répondre ! Une pointe de malice dans le regard, la rousse exprima donc sa commande.
- Surprends moi donc ! Tant que ce n’est pas trop fort, ça me va ! J’ai encore un peu de travail, autant ne pas forcer ~
Un petit silence s’installe alors que l’homme aux si bonnes attentions s’occupe de sa ridicule petite blessure. Silence brisé par la voix de la demoiselle, à nouveau.
- Elle est vraiment belle … Enfin si je puis me permettre !
Maudite curiosité. Wendy n’avait put s’empêcher de le faire remarquer. Adviendra ce qui doit advenir. Elle espérait juste que cela ne dégrade pas l’ambiance. La demoiselle se maudissait intérieurement.
La surprendre? Cela ne sera sans doute pas trop compliqué vu mon pouvoir, par contre quelque chose qui n'est pas trop fort? Je souris doucement alors que j'hoche la tête : Je dois avoir bien des cocktails qui pourrait satisfaire la demoiselle sans prendre le risque de l’enivrer. Je passe rapidement en revue mes choix dans ma tête lorsque je suis sortie de ma réflexion par un simple affirmation : Elle est vraiment belle! Je n'ai nullement besoin de tourner la tête pour savoir de qui elle parle à cet instant, il n'y a qu'une seule image visible dans mon établissement montrant une belle jeune femme : Leila... Je laisse passer un léger rictus alors que, sans lever les yeux du poignet de ma jeune amie, je réponds doucement.
"En effet... Elle était magnifique! Garde la glace appliquée sur ta blessure, ce ne sera pas long."
Ma réponse s'arrête là et pour la première fois, je laisse un petit silence s'installer alors que je me recule après avoir confié la serviette de glace à ma jeune amie. Oh non, sa réflexion ne me dérange pas plus que cela en réalité, je veux dire on n'affiche pas ainsi l'image d'un couple heureux si on ne veut pas se faire poser de questions. Je reviens rapidement au comptoir avec deux, du jus d'orange, du jus de pamplemousse et une bouteille d'eau. Je me serre d'abord un verre d'eau avant d'entreprendre le verre de ma jeune amie : je commence par sortir un shaker et je commence à y verser de l'eau cependant, celle-ci change de couleur en tombant dans le récipient, j'ajoute du jus d'orange, du jus de pamplemousse et je mélange le tout. Après quoi, je le verse dans le verre de la demoiselle. Je passe ensuite ma main sous le comptoir pour atteindre un panier de fruit duquel je sors une pomme et je me saisis d'un couteau afin de couper des petits carrés de pomme que j'ajoute au breuvage. Je le donne à la jeune fille en souriant doucement.
"Et un 50 jours pour la belle! Un cocktail doux et fruité tu m'en diras des nouvelles!"
Oui, le choix du cocktail n'est pas anodin : Après tout c'est une histoire de pommes qui nous as rassemblée alors, un cocktail avec des morceaux de pommes me semblait un bon clin d’œil à faire! Cela fait, je fais le tour du comptoir pour venir m'asseoir à côté de la jeune fille, il n'y a pas de tabouret de mon côté du bar, je fais le service debout en permanence mais, pour discuter, je suis bien plus à l'aise en étant assis il faut bien l'avouer. Une fois installé, je bois une gorgée de mon verre d'eau avant de pousser un léger soupire. Je ne veux pas laisser un quelconque malaise s'installer et, pour cela, il est temps de parler je pense. Je ne me tourne pas vers la belle rouquine, à la place je pose mon regard sur la photo qui me fait face et je souris doucement en prenant la parole.
"Elle se nommait Leila et elle était l'amour de ma vie... Oh bien-sûr, cela fait sans doute un peu cliché de dire les choses ainsi mais c'est la stricte vérité... C'est pour elle que j'ai quitté ma vie d'aventurier, c'est même elle qui a choisit le nom de mon établissement... Malheureusement, elle nous a quitté il y a cinq ans maintenant."
Je me tourne vers Wendy avec un petit sourire triste sur le visage alors que mes yeux sont légèrement humide. Je secoue doucement la tête comme pour me sortir de cet état et je change de sujet comme si de rien n'était ou plutôt, j'essaie de faire comme si de rien n'était!
"Alors, que penses-tu de ce cocktail? Est-il à ton goût?"
Oui, bien-sûr je pourrais parler plus encore de ma relation avec Leila, de mon histoire, bien que cela soit douloureux en parler fait souvent du bien, cela rappel les bon souvenirs cependant, l'ambiance s'en trouve souvent détériorée pendant un moment et ce n'est pas ce que je désire ici. J'apprécie la compagnie de la demoiselle alors, inutile de rajouter des éléments larmoyants! C'est une conversation que nous pourrons tenir une prochaine fois si ma jeune amie le désire.
- Une boisson avec de la pomme ? Comme c’est charmant !
Wendy porta donc son verre à sa bouche, buvant une petite gorgée, encore poussée par sa curiosité. Elle sentit le liquide titiller sa langue avant de descendre le long de sa gorge, l’alcool créant une douce sensation sucrée dans celle-ci. Son regard s’illumina alors qu’elle reposait son verre sur le comptoir. C’était vraiment bon ! Pas trop fort, comme elle l’avait demandé, sucré et avec un bon goût de fruit. Non, vraiment, elle était fan. Elle commanderait cela plus souvent ! Mais la jeune médecin n’eut pas le temps de donner son avis sur le breuvage car le barman reprit la parole, brisant le silence qui venait de s’installer entre eux.
Le regard de celui-ci était posé sur la photo. Wendy quant à elle, le regardait, examinant son profil, son regard triste, son petit sourire doux et nostalgique. Elle l’écouta avec attention. Alors comme ça, il s’agissait de l’amour de sa vie ? Rien que par le portrait, cela semblait évident. Ils étaient souriants, l’un dans les bras de l’autre avec la plus grande tendresse dans le regard. Sa mort avait dû être une terrible épreuve pour Devon. Ou plutôt, c’était sûr. Quand il se tourna vers elle, son regard était humide. La rousse paniqua quelque peu. Elle ne voulait pas raviver la douleur de la perte de sa compagne ! Elle plongea sa main dans son sac et en sortit un mouchoir en tissus qu’elle lui tendit avec gentillesse afin qu’il puisse essuyer la larme qui se formait au coin de son oeil droit.
L’ancien aventurier changea de sujet tout de suite après. Ne voulant pas le faire souffrir encore plus, Wendy le suivit et n’insista pas, lui souriant doucement pour répondre à sa question. Attention, parler de Leïla ne l’aurait pas dérangé plus que ça mais c’était des plus douloureux pour le brun et elle n’était pas un monstre !
- Il est vraiment délicieux ! Je crois que tu as gagné une cliente !
Elle échappa un petit rire, souhaitant réchauffer l’ambiance avant de boire une seconde gorgée de son verre, avec une pointe de gourmandise.
- Ton pouvoir est vraiment intéressant en tout cas ! Je suppose que tu peux donc répondre à n’importe quelle demande d’alcool ! C’est plutôt pratique !
C’est vrai quoi ! Déjà, l’eau coûte bien moins cher que l’alcool. Il doit donc faire des économies monstres, ce qui lui permet d’investir dans une meilleure qualité pour le reste de ses produits et puis, il n’est pas limité dans son choix. Non, vraiment cool. La demoiselle aux cheveux couleur pomme plongea son regard vert et pétillant dans celui de Devon, lui souriant avec la plus grande joie de vivre.
- Et il y a des choses drôles qui arrivent dans ce métier ? Avec des clients parfois saouls, tu dois bien avoir une ou deux histoires à raconter, pas vrai ?
Oh oui, une histoire ! C'était le parfait moyen de les mettre tout les deux à l'aise et en échange, Wendy comptait bien raconter quelques mésaventures qui arrivait à la caserne. ET croyez moi, il y a des choses à dire !
"Voilà qui me fait bien plaisir! Je serai heureux de te revoir dans mon établissement à l'avenir!"
Après tout cela est vrai, je trouve la jeune fille extrêmement sympathique alors la servir à l'avenir ne me déplairait pas... Bien-entendu, je sers avec la même volonté toute ma clientèle mais il faut avouer que je prends plus de plaisir à côtoyer certains clients plutôt que d'autres, vous savez les affinités et tout cela... La demoiselle me fait ensuite une remarque concernant mon pouvoir. Je ne peux nier ce qu'elle vient d'affirmer, il est vrai que mon pouvoir est extrêmement pratique dans mon corps de métier, de fait c'est sans doute à cause de cela que j'ai choisi cette profession! Je voyais les nombreux avantages de ma capacité plus qu'autre chose, j'ai toujours été un homme plutôt réfléchit et pratique donc, cela semblait couler de source dans mon esprit. Je n'ai pas réellement le temps d'approfondir la remarque de la jeune fille puisque son regard s'ancre littéralement dans le mien, cela ne me dérange nullement disons le, je n'ai jamais été du genre à détourner le regard donc, en souriant, je ne la quitte pas des yeux. Elle me demande, avec une pointe de malice dans la voix s'il y a des choses drôles qui arrivent dans mon métiers et je ne peux m'empêcher de rire... Ais-je des histoires à raconter? Plusieurs en effet, il faut avouer que l'alcool a le don de révéler ce qu'il y a de pire et de plus ridicule chez les gens...
"Et bien... Ce ne serait pas très professionnel de parler des mésaventures alcoolisées de mes clients..." Je m'approche ensuite doucement d'elle comme si je m'apprêtais à exprimer le plus terrible des secrets. "Cependant, je ne suis pas réellement dans un contexte professionnel... En réalité ma taverne est un lieu plutôt calme cependant, il est vrai que certains dépassent parfois les bornes avec l'alcool. J'ai pour principe d'y faire attention car je ne désire pas qu'il y ait du grabuge dans mon établissement mais, la semaine dernière, un de mes clients ne tenant pas l'alcool a décidé de faire un concours de boisson avec l'un de mes habitués... Bien-entendu, cela ne s'est pas très bien terminé. En réalité le client est parti en titubant et, alors que nous pensions qu'il était rentré chez lui, ce sont les cris de sa femme, environs trois minutes plus tard, qui nous ont tous attirés dehors... Le jeune homme en question avait fait dix mètres tout au plus avant de s'écrouler au sol et alors que sa femme lui hurlait dessus à cause de son état, il a juste porté son doigt à ses lèvres, lui faisant signe de se taire pour ensuite lui dire : Chuuuut vous allez réveiller ma femme est elle n'est pas vivable quand on la réveille! Cette simple affirmation a suffit à faire rougir son épouse jusqu'aux oreilles alors qu'elle s'est rendu compte qu'elle était au centre de l'attention à cause de ses cris... Je dois avouer que, la pauvre, n'avait pas réellement choisi le bon endroit pour sermonner son mari, faire cela devant une taverne dont son époux venait de sortir et alors qu'il y avait bon nombre d'homme encore ivre ne lui avait pas réussi..."
Je ris légèrement à l’énonciation de ce souvenir pas si lointain, il est vrai que la pauvre demoiselle n'avait rien fait pour mériter cela mais la situation en elle-même et sa vitesse à passer de la colère à la gêne rendait la chose assez cocasse même si, au final, c'est surtout du petit gars qui avait voulu boire plus que de raison que mes clients riaient encore aujourd'hui... Je hausse ensuite les épaule avant de reprendre une gorgée d'eau.
"Je suppose que ce n'est pas le genre de chose qui arrive fréquemment chez les gardes n'est-ce pas?"
L’histoire était celle d’un homme ivre qui s’était fait hurler dessus par sa femme en pleine rue. La pauvre s’était alors rendue compte qu’elle attirait l’attention et au lieu de mettre la honte à son époux, c’est elle qui avait rougit et prit la fuite. La jolie rousse imaginait assez bien la scène et ne put s’empêcher d’éclater de rire. Le pauvre homme avait dû passer un sale moment après ça ! Avait-il dormi sur le canapé ? Sans doute ! Au moins, il retiendra la leçon et ne prendra plus le risque de défier quelqu’un dans un concours de boisson !
-” Il doit avoir une sacrée réputation maintenant ! “
Wendy porta lentement son verre à ses lèvres, avalant une gorgée de son cocktail si doux et si sucré. Sérieusement, une vraie tuerie. Pas trop fort, qui se boit tout seul. Il fallait absolument qu’elle revienne à l’occasion ! Mais alors qu’elle savourait sa boisson, Devon reprit la parole. La garde ? Ne pas boire ? Un ricanement moqueur échappa à la jeune femme. Elle regarda alors à droite et à gauche, comme pour vérifier que personne n’écoutait et lui répondit.
- “ Oh que si ! Vu qu’on se raconte nos petites histoires, je peux vous parler de ça ! “ La rousse sourit et s’accoude alors sur le comptoir, posant sa tête dans sa main, l’autre posé sur son verre. “C’était quand je faisais mon année d’étude à l’académie militaire ! Les gens de ma promotion avait préparé une petite fête ! La rumeur s’est répandu et plusieurs soldats se sont joints à nous ! On passait une bonne soirée quand soudain, quelqu’un a ramené deux énormes tonneaux de bière … Les soldats et mes camarades de promo dansaient sur le comptoir comme des fous et d’un coup, notre supérieur est arrivé sans prévenir ! On s’est prit l’engueulade de notre vie ! “
Rien que d’y penser, Wendy frissonnait ! Quand le gradé était entré dans le bar, la jeune femme se tenait elle aussi sur le comptoir, ou plutôt, sur les épaules d’un des soldats qui dansaient sur le comptoir. Bon sang, ça faisait bien un moment qu’elle n’avait pas fait la fête comme ça ! Tombait-elle déjà dans la vieillesse à 23 ans ?
- “On a dû nettoyer la caserne à la main de fond en comble ! Mais on a tout de même trouver le moyen de transformer ça en compétition ! Je suis sûre que ça t’ai déjà arriver ce genre de chose ! Pas vrai ?“
La rouquine lui fit un petit clin d’oeil, imaginant bien que l’ancien aventurier devait avoir eu ses soirées alcoolisées. En attente d'une quelconque réponse, la belle termina son verre, classant définitivement cette boisson dans son top 3.
La jeune fille me demande alors si, moi-même j'avais vécu personnellement ce genre d’événement avant de finir le contenu de son verre. Je secoue doucement la tête avant de, machinalement, me diriger de l'autre côté du comptoir afin de préparer un autre breuvage à la jeune fille. Exactement le même en réalité, plus par automatisme et parce que nous sommes en train de discuter qu'autre chose mais, quoi qu'il en soit, je remplis son verre. Bien-entendu, elle ne l'a pas demandé alors en aucun cas elle n'est obligé de le boire, je ne veux pas la pousser au vice, c'est juste une habitude que j'ai, les gens qui sont dans mon établissement ne boivent que rarement un unique verre alors, j'ai pris l'habitude de les reservir au moins une fois sans qu'ils aient besoin de demander... Au moins car les habitués ne me redemandent jamais, la plupart du temps c'est moi qui dois mettre fin à leurs beuveries! Quoi qu'il en soit, je viens me repositionner aux côtés de ma jeune amie, je bois une nouvelle gorgée d'eau et je secoue doucement la tête.
"Vois-tu, mon pouvoir est certes très pratique pour tenir une taverne, je peux servir ce que les gens désirent quand ils le désirent et cela uniquement avec de l'eau... Le problème c'est que comme tout pouvoir, il vient également avec des désavantages. L'un de ces désavantages est le suivant : Je ne tolère absolument pas l'alcool... Mais quand je dis ça je ne veux pas dire que je vais être malade après un verre, c'est bien pire! Il me suffit d'une gorgée, une seule, de n'importe quelle boisson contenant ne serait-ce qu'un pour cent d'alcool pour que je sois totalement ivre! De ce fait, je ne bois que de l'eau... Impossible donc pour moi de te raconter mes soirée fortement alcoolisées entre aventuriers, la plupart du temps j'étais le seul sobre de la bande."
Je ris cependant doucement suite à cette affirmation, je prends une nouvelle gorgée de mon verre d'eau avant de poser le récipient et d'encrer mon regard dans celui de la jeune fille. Oui, c'est une chose que je trouve particulièrement cocasse alors, en souriant toujours je lance cela comme une constatation.
"N'est-ce pas ironique? Je connais la constitution de toutes boisson alcoolisée, le dosage parfait de chaque ingrédient, je peux faire des cocktails ou des alcools enivrants et délicieux et pourtant, je ne peux même pas goûter ne fut-ce que l'un d'entre eux..."
Celui-ci commença par expliquer le fonctionnement de son pouvoir à son interlocutrice. S’il pouvait transformer l’eau en alcool, il lui était impossible d’en consommer. Pourquoi ? Et bien parce que la moindre goutte du liquide le rendrait ivre. À quoi bon être ivre si on ne peux même pas profiter des saveurs des différents cocktails possibles ? Au moins, il ne tomberait ni dans l’alcoolisme, ni dans le genre d’histoire qui, disons le nous, n’arrivent qu’aux personnes saoules. Mais effectivement, comme Devon le constate, c’est assez ironique. Pourtant, la belle rousse n’y voit pas là un inconvénient ! Il y a bien des choses meilleurs que l’alcool ! Alors,après avoir avalé deux bonnes gorgées de son verre, elle lui répondit avec un grand sourire.
- Et bien au moins, tu peux profiter de la bonne nourriture ~ Et y a t-il mieux qu’un bon plat ? Non, je ne crois pas !
Doucement, un petit ricanement avait passé la barrière de ses lèvres. Wendy avait alors levé son verre en direction de l’ex aventurier, d’assez bonne humeur. Il était agréable de sortir du contexte du travail et de la garde. Attention, elle aimait son job plus que tout ! Mais parfois, être Wendy Waltz et non le docteur Waltz lui permettait de souffler et e se reposer, bien plus que n’importe quelle sieste au monde. Elle voulait fêter ça.
- Trinquons à cette rencontre, ça te va Devon ? Après tout, c’est pas tout les jours qu’on rencontre le meilleur Barman d’Aryon ~
Les minutes défilaient rapidement et le soleil continuait son ascension dans le ciel alors que les deux amis continuaient de parler avec amusement. Il est est vrai qu’il est encore tôt mais l’établissement allait bientôt ouvrir et la demoiselle avait encore pas mal de boulot, en plus de cuisiner le gâteau qui l’avait fait s’aventurer sur le marché ! Après avoir engloutit le contenu de son verre, Wendy sauta de sa chaise, déposant le sac de glace prêté par le barman sur le comptoir.
- Je suis désolée, je parle, je parle mais tu as du pain sur la planche et moi aussi d’ailleurs ! Je repasserais pour papoter ! Prends soin de toi !
Elle le salua d’un geste de main et aussi vite qu’elle avait déboulé dans sa vie, elle disparut du bar, laissant derrière elle quelques cristaux en guise de paiement et un bracelet. Celui-ci se trouvait à l’origine sur son poignet blessé mais la jeune médecin l’avait retiré un moment et avait finit par l’oublier. Et oui, elle était assez maladroite et tête en l’air quand il s’agissait d’elle même. Quels étranges amis tout de même. Un barman intolérant à l’alcool et un médecin qui ne prend pas soin de lui qui se rencontrent pour une histoire de pomme. Comme quoi, la vie est surprenante, pas vrai ?
Nous discutons encore ainsi de tout et de rien pendant plusieurs minutes, oui le temps file à une vitesse folle lorsque l'on est en bonne compagnie! Malheureusement, lorsque le temps file il finit par nous rattraper. Ainsi, très vite, trop vite dirons certains, l'heure de l'ouverture de la taverne approchait! Wendy elle-même avait sans aucun doute des choses à faire, d'ailleurs elle l'affirma, alors elle décida de prendre congé ce qui était, on ne peut plus normal en réalité! Je lui dis donc au revoir en souriant, elle a promit de repasser me faire signe alors je ne m'inquiètes pas spécialement, je ne doute pas que nos chemins se recroiseront plus tard... Il y a des rencontres ainsi que l'on sait ne seront pas "uniques" dans les faits car l'on va forcément revoir la personne. C'est le cas de la jeune médecin de la garde.
Je commence à préparer la taverne pour l'ouverture, bientôt mes habitués vont faire leur apparition. Bon, finalement je n'ai pas d'épices mais ce n'est pas trop grave, je suis heureux de la journée que j'ai passé alors le reste peu attendre, je préfère avoir fait cette rencontre que d'avoir tous mes achats! Soudain, alors que je range les derniers verres que je viens de finir de laver, j’aperçois sur le comptoir un objet... Comment ne l'ais-je pas vu plus tôt? Il était pourtant posé bien en évidence devant mes yeux! Il faut croire que ranger mon établissement a occupé mes pensées bien plus que je ne le croyais! Un bracelet? Je me souviens alors qu'il se trouvait au poignet de mon amie lorsque je l'ai "soigné"... Damnation elle l'a oublié ici? Pas le temps de courir après surtout que j'ignore dans quel lieu elle se trouve... Je souris doucement en glissant l’objet dans ma poche, après tout je sais qu'il appartient à une charmante garde et que je pourrais donc la trouver à la taverne... C'est sans doute un signe de Lucy signifiant que nous allons nous revoir plus vite que je ne le pensais? Quoi qu'il en soit, j'y penserai après mon service car déjà. la porte s'ouvre laissant passer les premiers clients que j'accueille, plus chaleureux que jamais.
"Bonjour et bienvenue à l'Aventurier Téméraire!"
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