J’entre donc dans la grande salle où beaucoup de membre éminent de la garde sont présent et le chambellan, comme à son habitude annonce en criant bien haut mon arrivé :
Le commandant de la Garde Arban Höls !
Immédiatement tous les regards se tournent vers moi, voilà une chose qui n’a pas changé en quinze ans. Pour beaucoup, les visages me sont familiers, mais certains non. J’imagine qu’il s’agit des soldats venant des quelques garnisons que je n’ai pas encore visiter. J’essaye de ne pas soupirer et je me dis que je devrais venir avec un aide de camp ou autre, qui me souffle dans l’oreille qui est mon interlocuteur.
Si j’avais une femme, elle pourrait tenir ce rôle, mais je suis célibataire et je compte le rester, même si cela n’empêche quelque membre féminin de la Garde Royale, dont beaucoup sont noble, de me jeter des regards sans équivoque. Je fais comme d’habitude, l’aveugle, et ma réputation d’homme ayant mauvais caractère fais le reste.
J’arrive enfin, à une des choses qui rendent ce genre d’évènement plus vivable, le buffet. Je grignote quelques toasts, et me sers un grand verre d’eau, car je considère que je suis en mission, et je ne bois jamais au travail. Dire que j’avais pensé être avec mes deux chats que j’ai un peu délaissé ces jours-ci et que je me retrouve à parler de la pluie et du beau temps, c’est vraiment beaucoup me demander à moi, qui ne suis pas très sociable.
Mais l’important c’est de pouvoir féliciter les nombreux candidats, qui aujourd’hui, grâce à leurs exploits, ont mérité de passer au grade supérieur.
Il fallait dire que l'officier avait lourdement travaillé, depuis son ascension au poste de Capitaine de la Forteresse, à la création d'un pôle scientifique unique au sein de la Garde, présent entre les murs de la ville. Il s'était donné corps et âme à ce projet, car il était lui-même davantage un intellectuel qu'un guerrier, et s'était vraisemblablement éteint petit à petit en le faisant. Mais je ne suspectai pas une surcharge de travail, davantage une maladie qui le rongeait dans l'ombre et dont il ne voulait pas parler ; simplement quitter ses fonctions dignement.
C'était donc en me donnant cette enveloppe qu'il m'avait félicitée. J'étais candidate pour prendre sa suite, pour opérer à plus large échelle sur le commandement de toute la région. J'étais restée hébétée alors, mais il m'avait rassurée sur mes compétences avant de me renvoyer ; il avait à faire apparemment, mais je voyais bien sa quinte de toux reprendre et les tâches rouges sur son mouchoir...
« - Qu'est-ce que...
- Ce sont des canapés madame. Vous désirez quelque chose à boire ?
- Vous avez de la bière ? »
Devant le buffet, j'admirais le soin apporté à la présentation des petits fours et les petits fours eux-mêmes. C'était un petit monde ; tout était si différent, si éloigné de la réalité ici, avec les velours et les draperies, les murs blancs et les officiers en costume. Höls, lui-même, que j'avais aperçu de loin lorsqu'on l'avait présenté, était sur son trente-et-un.
Dans mon armure imposante, je faisais bien tâche au milieu de tout cela et il me prenait de savoir ce que je faisais là, tandis que le domestique me faisait non de la tête et m'invitait à étudier le contenu de son plateau : des coupes de champagne, de vin à la limite. Je saisis un verre de rouge donc, gobant parallèlement un des fameux canapés et zieutant du regard mon entourage. Je finis inéluctablement par tomber sur le Commandant qui, lui aussi, m'avait vue comme on perçoit un éléphant dans une boutique de porcelaine, mais semblait déjà bien occupé avec ceux qui lui faisaient la cours. Je grognais :
« - Si passer Capitaine ça veut dire se faire lécher constamment les bottes, je pense bien conserver mon poste... »
Mes raisons de passer en grade étaient finalement mitigées, même si j'avais rêvé de tout cela durant mon enfance, lorsque l'évènement se profilait de près, la peinture semblait bien moins éclatante.
J'avais certes perçu un grand nombre de choses qui pouvaient être améliorées et possédais de bien meilleures relations avec les officiers des autres bataillons que le Capitaine lui-même. Mais devoir gérer la paperasse et l'administratif me rebutait et, connaissant le Commandant, je devinais sa similaire appréhension pour les sujets creux et vides de sens, politiques. Toutefois, si je devais avoir mes galons plus tard dans la soirée, il me tardait de savoir comment il s'y prenait.
Finalement, je fonçai vers sa personne, profitant d'un moment où enfin il était seul pour engager la conversation. Mais aussitôt, sur l'estrade qui faisait face au mur, un nobliau, peut-être un domestique du couple royal, apparut et, parlant face à un objet magique amplifiant le son, déclara l'ouverture de la cérémonie.
Arban m'avait vue et peut-être comprit-il dans mon regard ce que je pensais à ce moment précis, tandis que malgré moi je me faisais happer par les mots du speaker :
« - Je vais demander au Commandant de la Garde et aux futurs promus de bien vouloir me rejoindre pour prononcer les mots et procéder à la remise des médailles.
- Et merde, déjà... »
J’arrive enfin à me dégager et je vois la jeune femme avancer dans ma direction, un verre de vin rouge à la main, j’ai l’impression qu’elle veut me dire quelque chose mais la cérémonie commence déjà et je me contente de lui indiquer l’estrade, avant d’y monter. Je m’installe devant le micro et sort une feuille contenant le discours écrit par ma secrétaire personnelle Analya Krowle, comme d’habitude d’ailleurs. Je m'éclaircis la gorge et commence à lire ce texte maintes fois répété devant la glace:
Mesdames, Messieurs les officiers généraux et officiers,
Mesdames, Messieurs personnel civil de la Garde,
Avant toute chose, permettez-moi de vous dire mon plaisir, deux mois après ma nomination au grade de Commandant, de me trouver parmi vous aujourd’hui, ici, au Palais, à l’occasion de cette cérémonie.
Ce lieu vous engage. Ici, au centre du pouvoir Royale vous devez vous apprendre à enrichir votre expérience et vos compétences d’une vraie capacité de réflexion intellectuelle. C’est indispensable si vous voulez être en mesure d’accéder aux fonctions supérieures de commandement et de direction auxquelles vous vous préparez.
Cette capacité de réflexion intellectuelle doit commencer à s’exercer dès aujourd’hui. Je sais que votre encadrement vous encourage à écrire et à publier, dans l’esprit de responsabilité qui a toujours été celui de nos Armées. Je souhaite que vous poursuiviez ces efforts dans une démarche pragmatique et constructive et que vos articles soient le fruit de la pensée la plus innovante possible.
Aujourd’hui, c’est vrai, dans notre Royaume et au-delà, nous ne connaissons plus de guerres au sens traditionnel du terme. Aujourd’hui, nos forces sont déployées en effectifs limités pour « stabiliser » des zones, pour « gérer des crises » et pour maintenir ou rétablir la paix. Elles participent à des actions qui n’ont pas toujours d’échéance et ne constituent plus des événements exceptionnels à l’échelle d’une génération. Elles combattent un ennemi qui n’est pas toujours identifié, tour à tour bandes, factions ou morceaux d’armées. Elles remplissent également des missions extrêmement diverses, qu’il s’agisse de protéger et de défendre, de garder, de patrouiller ou d’escorter, de rechercher, de ramasser puis de détruire des armes, de contrôler, mais aussi de reconstruire, de former ou encore d’aider à administrer.
Mais au-delà des querelles de mots et des controverses de spécialistes, la réalité, c’est qu’aujourd’hui, nos forces sont parfois conduites à engager au niveau tactique et micro-tactique des combats d’une intensité comparable aux affrontements extrêmes des grandes guerres des siècles passés.
Le plus important, c’est de réaffirmer la place particulière des militaires, et en particulier des officiers, dans notre société, en rappelant que le métier que vous avez choisi est un métier à part, un métier qui fait de vous les dépositaires du monopole de la violence légitime de l’Etat et peut vous conduire à donner jusqu’à votre vie.
J’attends que vous soyez les officiers d’élite dont le Royaume a besoin.
Des officiers capables d’abord de tirer le meilleur de nos moyens actuels et de penser notre outil de défense de demain. Pour relever ce défi, n’oubliez jamais la nécessité d’inscrire votre réflexion dans le cadre de l’ensemble de nos institutions. N’oubliez jamais de prendre en compte les grands enjeux de notre société, qu’ils soient politiques, sociaux, économiques ou culturels, mais aussi du bouleversement du monde qui nous entoure. C’est indispensable si nous voulons permettre à nos forces d’être toujours plus opérationnelles, à notre ministère de rester un acteur exemplaire de la réforme de l’Etat et à nos Armées de renforcer toujours davantage leur lien avec la Nation.
Vous devrez également être capables de penser nos relations de défense de demain. Cultivez cette ouverture. Profitez des opportunités qui vous sont offertes pour échanger, créer des liens et faire de ces relations des partenariats toujours plus étroits, toujours plus innovants, dans cet esprit d’autonomie qui doit rester celui de nos Armées. Profitez-en également pour confronter vos expériences et vos visions du monde dans lequel vous évoluerez, lorsque vous serez les décideurs en charge de vos forces armées respectives.
Vous devez enfin être capables de penser les conflits de demain.
Mais être officier supérieur ne se limite évidemment pas le champ de la spéculation intellectuelle que vous devrez conduire parce que ceux qui parmi vous assureront le commandement de nos armées parviendront à ces postes de hautes et lourdes responsabilités dans dix ou vingt ans.
Qui peut aujourd’hui définir de manière certaine ou même probable ce que sera la donne stratégique à cet horizon temporel ?
Aujourd’hui, je vous donne mandat d’imaginer non pas une, mais dix « surprises stratégiques », de construire des hypothèses crédibles et concrètes, d’élaborer les réponses doctrinales et capacitaires qui fonderont les choix de défense essentiels que les militaires ont le devoir de proposer aux plus hautes autorités politiques de notre pays.
Dans les années qui viennent, vous allez être amenés à écrire une nouvelle page de l’histoire de la guerre et de l’épopée de nos Armées.
Sachez vous aussi sortir des voies ordinaires pour mener une réflexion originale et audacieuse. Sachez vous aussi forcer votre propre nature pour permettre à la France de conserver un outil de défense digne d’une grande puissance militaire. Soyez fidèles à l’héritage qu’à travers ce parrainage, vous vous êtes donnés.
Mesdames, Messieurs les officiers généraux et officiers,
Mesdames, Messieurs personnel civil de la Garde,
Je vous remercie de m’avoir écouté.
Sur ces dernières paroles, je me tourne vers les officiers et je les appelle tour à tour, puis vient Elina à qui je dis d’une voix forte :
Lieutenant Von Andrasil, je vous nomme aujourd’hui au grade Capitaine, toutes mes félicitations.
Malheureusement sur son armure, il est impossible de lui fixer les nouveaux insignes de son grade, c’est pourquoi je lui donne directement dans la main, afin de la saluer réglementairement, lui souriant par la même occasion, fier d'avoir de compter cette guerrière d'élite dans nos rangs.
La Garde veillait dans l'ombre à ce que tout cela se fasse, à ce que la protection soit assurée. Et les soldats de Forteresse ne recevaient bien souvent que très peu d'éloges pour leur bravoure face aux dangers bien plus importants dans notre région et au-delà de la frontière ; nous continuions à être vus par tous comme des brutes épaisses écervelées et la lie de la garde, car nous n'étions pas distingués ou disciplinés comme il fallait. Encore maintenant, en armure, je distinguai les regards méprisants de certains éléments de l'assemblée : des Gardes Royaux, des aristocrates...
« - Merci, mon Commandant. »
Je récupérai les distinctions dans le creux de ma paume gantée. Cette fois-ci, je ne lui avais pas facilité la tâche, je souris donc simplement après l'avoir remercié. Nous y étions passés tour à tour mais j'étais la seule Capitaine promue et une belle quantité d'yeux étaient rivés sur moi à présent. Essayant donc de me faire plus petite, je rejoignais mes homologues qui avaient déjà descendu les escaliers et fêtaient joyeusement l'occasion autour du buffet.
Finalement, le discours ayant été donné, Höls nous rejoignit et les projecteurs au-dessus de l'estrade furent éteints. Quelques hommes tentèrent bien de lui faire la conversation, mais à chaque fois il y mit un terme rapidement, mais poliment, pour se frayer un chemin jusqu'à moi.
« - Me voilà Capitaine maintenant, hein ? » fis-je en m'envoyant une rinçade de vin, finissant maladroitement mon verre d'une traite.
Je saisis un petit four, car avec toute cette histoire je commençais à avoir faim et les canapés ne nourrissaient pas tant que cela. J'avais encore du mal à réaliser ma montée en grade, mais la question que je voulais poser à mon supérieur demeurait. Plus encore après son laïus.
« - Comment faites-vous ? » l'interpellais-je aussitôt, sans lui laisser le temps de répondre à ma question qui était, de toute manière, rhétorique. « Comment faites-vous pour dialoguer avec ces gens ? Ce texte, cette présentation, ce n'était pas vous. Est-ce ce que l'on attend de moi à présent ? Un travail politique qui ne consiste pas seulement à veiller à la protection de mes hommes et des citoyens ? »
Je parlais fort ; un peu trop peut-être car certaines têtes se retournèrent dans ma direction. Les coupelles de vin commençaient à faire effet et, à ce moment, la Garde avait besoin de tout sauf d'une nouvelle Capitaine ivre. Je me reprenais donc, invitant mon partenaire de mission à prendre l'air s'il souhaitait dialoguer plus amplement de mes obligations. J'avais une peur réelle de cette prise de fonction où il n'existait pas réellement de guide à suivre ; j'en faisais peut-être tout un pataquès.
Mais avant de retourner dans mes quartiers, car ce genre de mondanités me ruinait plus qu'autre chose, je voulais savoir. Et, sans attendre la réponse du Commandant, je tournai déjà les talons pour rejoindre la sortie.
Je marchai jusque sous les petits remparts qui cerclaient le palais. La lune était haute dans le ciel et je la regardai, voyant dans sa pâleur les visages burinés des hommes du nord que je devais superviser à présent.
Étais-je prête pour tout cela ?
Alors que je comptais m’entretenir avec la Capitaine fraichement promue, je suis assailli par de nombreux courtisans qui souhaitent tous placer un membre de leur famille dans la Garde Royale. A chaque fois je leur dis de passer par le bureau de recrutement et j’en vois certain qui me regarde sans comprendre, de quoi je parle. Je ne perds pas mon temps à leur expliquer, et je continu jusqu’à mon objectif.
Lorsque je suis arrivé à sa hauteur, elle finit son verre, et fais une remarque que je ne comprends pas tout de suite, ce n’est qu’en l’écoutant parler de ses futures tâches que je comprends l’état d’esprit de la demoiselle, elle a de toute évidence peur de l’avenir. Elle m’invite à la suivre de hors et je lui emboîte le pas, surtout que nous arrivons dans les jardins royaux et le bruissement de dizaines de fontaine est très agréables à écouter.
Je laisse donc passer quelques minutes, en marchant tranquillement à côté d’elle avant de lui dire, d’une voix douce :
Je comprends ce que vous ressentez, car je suis également passé par là, j’ai commencé en tant que cadet, avant de faire toute ma carrière dans la Garde, gravissant tous les échelons un à un. Les gens qui étaient ici ce soir, ne sont guère différents des civils que vous côtoyer tous les jours. Les conseillers et hauts-dignitaires et autres nobles ont besoin d’être rassuré, et il ne suffit pas de rester près d’eux avec une épée à la main pour qu’il pense être en sécurité. Ils ont besoin de discours qui puissent les inspirer et c’est exactement ce que j’ai fait ce soir.
Je m’arrête une minute, le temps que mes paroles imprègnent son esprit, puis je continu :
Le précédent Capitaine a confiance en votre jugement et j’ai pu vérifier par moi-même que vous étiez une personne courageuse, vos états de service sont irréprochables et maintenant, je suis là pour vous épauler.
Je m'arrête là pour monter quelques branches d'un sapin, m'assurant ainsi que nous sommes seuls puis je continu à voix basse, comme si j’allais dire une confidence, mais en lui souriant :
Ne le dites à personne, mais j’ai une excellente assistante qui écrit les discours pour moi, pour votre promotion, vous allez devoir en faire plusieurs, et si vous avez besoin d’aide pour les écrire, vous pourrez vous adresser à elle et je les relirai. Vous allez devoir d’ailleurs embaucher un ou une secrétaire particulière pour vous aider dans les tâches administratives et vous faire gagner de temps.
Puis je reprends d’une voix plus normale, reprenant mon visage habituel, beaucoup plus dur :
Vous êtes une forte, vous avez survécu des années à la Forteresse sans faillir une seule fois et cela vous classe dans l’Elite de notre nation. La vie là-bas est difficile et le danger omniprésent, j’ai beaucoup d’estime pour ces hommes et femmes et je passerai la semaine prochaine pour les remercier personnellement de leurs engagements.
« - Vos mots me touchent et je suis sûr que mes hommes apprécieront votre visite. »
Mes hommes. Tous ceux du régiment. Je voyais déjà venir cette première échéance et les responsabilités qu'elle incombait : rassembler les lieutenants des différents bataillons à mon retour, décider de la marche à suivre pour les prochains mois. Et il était vrai que pour l'administratif j'allais avoir besoin d'un coup de main.
« - Ce ne sera probablement pas une secrétaire, même si je vois où vous voulez en venir. Je pourrai peut-être me reposer en partie sur l'intendant, j'ai toujours eu tendance à l'esquiver au même titre que le gouverneur Noname. »
L'officier reste silencieux. Nous continuons notre marche, nous rapprochant progressivement de la porte qui va me permettre, pour ma part, de regagner mes quartiers. Je devine que, pour lui, la soirée n'est pas terminée et qu'il y a encore bon nombre de baise-mains à faire à l'intérieur et de discussions ennuyantes à écouter ; ce n'était pas mon fardeau, je pouvais m'arracher à ces mondanités et retrouve mon monde cruel et froid, mais mon monde tout de même.
« - Arban, c'est ici que je vous laisse. Je vous remercie d'avoir marché avec moi ce soir et de m'avoir communiqué vos astuces. Je compte bien faire en sorte que tout soit prêt pour votre visite, la semaine prochaine, mais ce soir il va me falloir trouver un repos dûment mérité. »
Nous venions de passer sous le porche et, sereine, je joignais les deux pieds et portai la main à mon front, saluant mon supérieur une dernière fois avant de m'en retourner à la caserne où j'avais déposé mes affaires, plus tôt dans la journée. Les nuages dans le ciel semblaient avoir disparu à présent et la nuit était clair et fraiche.
Marchant dans le silence nocturne, je me surpris à sourire face à cette forme de victoire, satisfaite du parcours réalisé jusqu'ici. Comme à une version plus jeune de moi-même, je murmurai :
« - Tu l'as fait, Elina. Ton rêve d'enfant : être capitaine. Tu y es arrivée. »