Un endroit où j’avais l’habitude d’aller, l’herbe était fraîche et atteignait parfois les genoux, nous laissant la caresser sans avoir à se baisser. Pour ma part, j’étais sorti avec deux longs sabres émoussés et ma guitare, ainsi qu’un sac avec mon pique-nique, que je posa sur un rocher surélever comparé aux hautes herbes.
Après avoir jouer quelque notes et trouver mon rythme, je posais ma guitare et prit les lames, pour enfin commencer mon petit rituel.
Ces sabres en plus d’être émousser était bien spécial, en effet, il y avait des trous à même la lame, en fait, chaque balancement de l’arme permettait ainsi à l’air de le traverser et siffler, ceci étant augmenté avec ma magie. La garde elle, accrochait une clochette, dont je faisais résonner aux moments propice, un peu trichant, mais sinon, chacun de mes mouvements donnerait un « cling cling » et cela en deviendrait vite agaçant.
Après quelque étirement, j’étais prêt et commença avec des moulinets, l’air filtrer donna ainsi un son fin, mais continu que je faisais varier. Je m’y amusais beaucoup et continua en dansant avec les armes, concoctant une danse improviser, plus esthétique que mortelle, celle-ci n’avait toutefois aucun contre préparer, comme il n’y avait pas de style et que tout était finesse, grâce. Un duel aurait été intéressant, mais sans intérêt, personne ne se bat ainsi et les monstres n’aurait eu que faire, cela n’était que pour mon bon plaisir et le chant des lames.
D'ailleurs, c'était par l'un d'entre eux qu'elle entendit parler qu'un homme à l’allure louche se tenait près de la muraille de la capitale dans les plaines. On disait même que cette personne était armée. Jaina aurait pu faire la sourde oreille sur les propos de ces derniers, mais nous connaissons tous la curiosité de la demoiselle qui ne pouvait pas fermé l’œil aussi facilement. D’ailleurs n’étant pas bien loin, elle s’y dirigea aussitôt aidé des directions que lui avait fourni l’un des passants.
Une fois à l’extérieur des murailles, la demoiselle se sentit légèrement perdue. Elle n’avait sorti des remparts que très peu souvent et voir l’étendue qu’elle n’avait toujours pas explorée lui coupait le souffle. Elle eut même un léger pincement au cœur, car elle ignorait si un jour, malgré ses fonctions, elle pourrait quitter la capitale en quête d’aventure. Des fois, mais que très rarement, elle se demandait si elle n’avait pas raté sa vocation. Enfin, cela faisait sept ans déjà qu’elle était garde civile à la capitale et elle ne regrettait pas ses années. Le vent soufflait légèrement sur son visage balançant ainsi la grande natte tressée de la blonde qui continuait d’avancer malgré l’inconnu qui se tenait devant elle. Sur quoi allait-elle tomber, aurait-elle dû demander à quelqu’un de l’accompagner. Il était trop tard pour reculer puisqu’elle était déjà en chemin. D’ailleurs, cela ne prit pas longtemps avant qu’elle atteigne plus ou moins l’endroit qu’on m’avait mentionné. En vrai, la personne de la rumeur aurait pu être n’importe où à cette heure-ci, mais la demoiselle avait été attirée, après de longues minutes de marche, par un tintillement de clochette ainsi qu’une sorte de sifflement sur lequel elle ne pouvait mettre le doigt dessus.
Elle sentit bientôt l’herbe sur ses genoux ainsi que sur ses cuisses créant ainsi une sensation de chatouillement et vit un grand rocher sortir de la densité verdoyante. Sur ce même rocher se tenait un genre de baluchon. Les sons qu’elle attendait toujours étaient de plus forte intensité et variaient toujours. Son regard se porta alors finalement sur ladite personne supposément dangereuse. Cette dernière se mouvait agilement armée de ses sabres alors que sa chevelure bleu-marine bougeait au gré de ses mouvements. La demoiselle était hypnotisée par ce dernier oubliant la raison de sa venue en premier lieu ne le quittant point du regard. Elle ne voulait pas le déranger par peur que ce dernier ne soit surpris, mais elle ne pouvait pas rester là sans faire de bruit, bien que les cliquetis de ses bottes et de son armure ne passaient pas inaperçus chez les fines oreilles.
Jaina racla finalement sa gorge mettant son poing ganté devant sa bouche. Puis elle détourna légèrement le regard gêné de l’avoir dérangé dans sa pratique.
« Bonjour! Je m’appelle Jaina. Je suis membre de La Garde et on m’aurait mentionné un individu louche et armé qui venait par ici. Auriez-vous vu quelqu’un qui pourrait concorder à cette description? »
Elle se sentait mal de lui demander, car il n’avait rien de louche, mais il possédait tout de même des armes. Elle voyait bien, qu’à première vu, il n’avait rien de dangereux, mais on ne pouvait jamais se fier qu’aux apparences et puis s'il y avait vraiment une menace dans les parages, au moins il serait prévenu.
Ce n’est que lorsque mon champ de vision tomba sur elle que je « r’ouvris » mes sens aux mondes. Poliment, je lui souris et rangea mes sabres lentement, elle se présenta, Jaina. Jolie nom, son poste, je l’avais deviné en vue de sa tenue, mais sa question me prit au dépourvus.
Comme toujours, ne pouvant parler, je forçais mes traits en interrogation, point sur les hanches, regard au ciel, avant d’écouter les multitudes de bruit aux alentours pour savoir si quelqu’un d’autre était proche et armé. Plus loin dans la forêt, un fan passait et quelques oiseaux… Hum un chasseur armée d’une arbalète tira un carreau. Etait-il louche ? Je ne le voyais pas, mais l’entendait grâce à ma magie.
Je commençai donc par mimer un arc, en faisant un grand geste courber, de haut en bas suivit d’un trait au milieu que je tirais, relâchais. J’haussais les épaules pour démontrer que je n’étais pas sûr de moi, mais dans le sens où je doutais que ce soit celui-ci qu’elle cherchait. Puis je terminais en ouvrant la bouche indiquant que j’étais muet, sans pouvoir parler, seulement respirer et faire de drôle de bruit.
En parlant de moi, je tiltais soudain. Je me pointais du doigt, puis les armes, en rajoutant des « griffes », doigts tendues, griffant l’air avec un faux sourire sadique et sautillant. J’en rajoutais vraiment trop, mais au moins j’étais sûr qu’elle comprenne que je pensais qu’elle parlait de moi avec cette rumeur… Bien que je ne me balançais pas ainsi en ville hein.
Toutefois la question suivante était… Et après ? Il ne me semblait pas gêner, ni être une menace, donc… Jaina avait-elle des affaires avec moi ? Devais-je rentrer chez moi et arrêter ma danse argentée ?
Elle fit un pas vers l’avant puis fut surprise de le voir bouger à nouveau. Le garçon mima alors avec de grands mouvements quelque chose. Enfin, la demoiselle ne comprit son geste que lorsqu’il mima la partie où il décochait une flèche. Elle déposa alors sa main gantée contre sa hanche et se frotta légèrement le menton de son autre main, puis elle dit tout haut ce qu’elle pensait.
« Une personne avec un arc? Je ne crois pas que la chasse soit considérée comme quelque chose de mal. »
Puis elle l’observa de nouveau, lui, qui semblait lui faire comprendre qu’il ne pouvait parler. Cela ne semblait pas préoccuper la demoiselle. Après tout, ce ne serait pas la première fois qu’elle rencontrait une personne muette. Lorsqu’elle avait vécu au temple, nombreux avaient rendu visite aux membres du clergé. Tous étaient les bienvenus. Le seul souci c’est que Jaina n’avait pas appris le langage des signes pour discuter avec eux, contrairement à ses aînés. Enfin, elle rigola quand ce dernier imita le fait d’être une vilaine créature. Elle claqua la langue puis frappa légèrement du pied l’herbe haute.
« Je me doute que tu ne sois pas ce que je recherche. En vrai, je me suis fiée à ce que me disaient certaines civiles, mais je n’ai pas pensé à leur demander une description physique. Et puis, je pense simplement qu’ils se sont fourvoyés et qu’il n’y a tout simplement personne de louche. »
Elle semblait agacer un moment mordant son pouce à travers le tissu. Elle fit quelques pas, parce qu’elle ne voulait pas retourner immédiatement dans la capitale, après tout, rare sont les fois où elle en sortait et de plus, elle regretterait s’il y avait vraiment quelqu’un dans les parages.
« AAAARGH! »
Elle mit alors finalement ses deux mains sur chaque côté de sa tête et frotta vigoureusement avant de ne porter son regard bleuté sur ce dernier. Faire une scène comme celle-ci n’était pas dans ses habitudes et le réalisé la gêna un peu. Elle se remit droite, toussa dans son poing et fit comme si de rien état.
« Ce que tu faisais, avant que je ne te dérange, était une sorte de danse, n’est-ce pas? En tout cas, c’était très joli. »
Je fus surpris qu’elle ne réagissa pas plus que cela lorsque je lui fit des signes, elle ne sembla nullement gêner, ennuyer que je sois muet. EN tout cas, elle était d’accord avec mon idée, ce n’était pas le chasseur la personne suspecte, à moins de faire du braconnage.
Je tilta soudain la possibilité que ce soit moi et en rajouta un peu, faisant rire, comme espérer, cette femme. Jaina avait un beau sourire et me surprit de sa reprise, comme si elle se grondait mentalement, tapant du pied, elle n’était pas sûr de ce qu’elle recherchait et admettait qu’on ai pu se tromper à mon propos, j’hochais la tête, ne voyant rien à y redire.
Soudain elle explosa, j’eu un petit mouvement de recule avant qu’elle ne se stoppe en faisant attention à moi. Elle en fut d’ailleurs gênée et tenta de me faire oublier cela en me questionnant sur ce que je faisais ici au moment où elle était arrivée. Ses paroles me semblèrent sincères et j’en fut flatter, m’inclinant pour lui montrer que je la remerciais de ses propos. Je ne le montrais à personne, un peu gêner, c’était plus un art qu’un style de combat.
J’hocha la tête plusieurs fois, approuvant sa question et sorti lentement mes armes, je ne voulais pas qu’elle pense que je l’attaque. Je prie les épées par le bout et les lui tendis vers la garde, afin qu’elle voit les armes plus précisément.
Elle pouvait alors constater que les lames étaient émoussées et que leur courbe, ainsi que les trous intérieurs des armes, bien que jolie, fragilisant le tout, dénotant complètement d’une moindre tentative de se battre.
Mains dans le dos, je l’observais voir ce qu’elle en pensait. Elle verrait assez vite que le moindre mouvement avait déjà une douce sonorité, que j’amplifiais moi-même avec mon pouvoir, la redirigeant et variant pour de multiple effet.