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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Retrouvailles au sommet
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Retrouvailles au sommet
    Ven 27 Déc 2019 - 4:23 #
    Il fait sacrément froid au manoir en ce petit matin de la fin de l'année, et Zahria se retourne dans son lit pour se cacher sous son oreiller en gémissant quand les rideaux, violemment ouverts par un terroriste, laissent échapper les premiers rayons du soleil qui viennent la frapper en plein visage.

    « Cinq minutes de plus...
    - Madame Ombre, vous m'avez demandé de vous réveiller pour notre entraînement... »

    Ah oui, putain, les recrues. Il faut encore trente bonnes secondes de grognements et de questionnement sur le sens de sa vie avant que Zahria ne daigne ouvrir un oeil. Ferisen la fixe, droit comme un i, un certain doute dans les yeux. A côté de lui, la petite Ruth, l'air déterminée, se dandine sur place, visiblement impatiente. Vêtus de leurs armures et complètement armés, ils l'attendent. Ils sont mignons, les petits stagiaires. Le sourire félin de Zahria fait son apparition, et saisissant son oreiller, elle le lance dans leur direction en criant « Réflexe ! ». L'épée de Ruth sort aussitôt de son fourreau et l'oreiller est tranché en deux dans une pluie de plumes qui vient s'abattre sur les trois gardes, arrachant un rire à la noiraude, alors que les deux autres ne se dérident pas, ce qui a le mérite de l'agacer. Se prennent trop au sérieux, ces gamins.

    « Bon, j'ai compris, je me lève. Laissez-moi cinq minutes pour me débarbouiller et je suis à vous.
    - On vous attend dans la salle commune.
    - Certainement pas, vous allez me nettoyer ce bazar », dit-elle en désignant les dernières plumes qui tombent au sol. Les deux adolescents se remarquent furtivement, se demandant si elle se moque d'eux. « Et me ramener un nouvel oreiller. Et surtout, vous allez poser vos armes et armures.
    - Mais, l'entraînement...
    - Vous avez brillamment réussi vos classes, je sais que vous savez vous battre. Vous n'aurez pas besoin d'armes pour l'entraînement d'aujourd'hui. »

    ~~~

    « Vous m'avez laissé gagner, Ombre.
    - L'important, c'est que tu t'en rendes compte. Allez, passe-moi la corde et le bandeau, c'est mon tour de compter. »

    Après un bon petit déjeuner, ça fait trente minutes que l'espionne et ses deux stagiaires crapahutent dans la neige comme des enfants, dans le jardin du manoir. Zahria enfile le bandeau sur ses yeux puis on lui tend la corde. Sauter à la corde, c'est une chose. Sauter à la corde dans la neige, les yeux bandés, en comptant jusqu'à dix et essayant d'entendre les directions prises par ses adversaires partis se cacher aux alentours, c'en est une autre. Mais ça n'en est que plus amusant. Et puis ça permet à la jeune femme d'oublier ses tracas du moment. Si la mission avec Calixte s'est plutôt bien déroulée, elle a toujours Vrenn en tête. Enfin, si on veut, puisqu'elle ne parvient pas à se souvenir d'à quoi il ressemble. A part le moment où elle lui a passé une menotte anti-magie à un poignet, elle n'a pas le moindre souvenir de lui, et ce sont seulement les notes qu'elle a prises à partir de ce moment-là qui l'ont amenée à faire une fixette sur son ami d'enfance oublié. Son intuition continue à lui dire que ce gars-là mouille dans des réseaux pas nets, et elle ne lâchera pas l'affaire avant de lui avoir passé les menottes aux deux poignets, cette fois-ci. En attendant, jouer avec des enfants dans la neige, ça occupe.

    « Et dix ! »

    Effectuant son dernier saut, elle repose ensuite la corde et enlève son bandeau. Un premier regard lui permet de constater avec satisfaction que les stagiaires commencent à apprendre de leurs erreurs: ils ont effacés leurs traces, cette fois. Les trois premières fois qu'elle était loup, il suffisait à la jeune femme de suivre les traces dans la neige pour gagner la partie de cache-cache. Un deuxième regard lui permet de trouver Ferisen, qui en grimpant à son sapin, n'a pas pensé au fait que son poids ferait tomber la neige des branches du dessous, marquant sa position comme une croix sur une carte. Zahria se penche pour ramasser un peu de neige, forme une boule qu'elle lance sur l'adolescent, qui jure dans sa barbe comprenant qu'il a été trouvé. Il se laisse tomber prestement et vient se poser à côté d'elle. Reste à trouver Ruth, maintenant. Elle est déjà mieux cachée, et Zahria est obligée de se déplacer pour essayer de la repérer. Elle commence à être vraiment impressionnée par les capacités de la jeune fille, jusqu'à une tâche rouge sur le blanc immaculé de la neige vienne l'inquiéter. Suivant la trace, Zahria se fait les pires scénarios possibles, jusqu'à retrouver Ruth, habilement glissée dans l'ombre entre deux contreforts du bâtiment principal de la bâtisse, tremblant de tous ses membres. L'inspectant d'un regard, la noiraude constate qu'elle n'a aucune blessure notable, mais que son entrejambe est maculé de sang.

    « Ah. C'est chiant ça.
    - Désolée Ombre, je...
    - T'excuse pas, va. Je comprends. Va te changer, j'occupe Ferisen. Viens nous rejoindre quand tu iras mieux, je te ferai un bouillon.
    - Merci. »

    L'adolescente se précipite vers l'intérieur, évitant le regard de son camarade de classe. Levant un sourcil circonspect, Zahria se demande à quel moment la petite lui aurait demandé une pause, si elle ne s'en était pas rendue compte elle-même. Elle n'était pas aussi stricte avec elle-même, à son âge, ça non. Elle aurait négocié pour prendre la journée de repos et on aurait fermé les yeux sur son absence. C'est à croire que les sergents instructeurs sont devenus plus durs avec les jeunes recrues, si elles ne peuvent pas s'évader quand elles sont indisposées. A moins que ce soit elle qui effraie Ruth ?

    « Elle va pas bien ?
    - Elle nous retrouvera après. Bon, ta dernière cachette était pas fameuse, Ferisen, faudra que je te donne quelques conseils de camouflage.
    - Merci, madame Ombre.
    - Si tu veux pas m'appeler par mon prénom, appelle moi au moins juste "Ombre", ça suffira.
    - Oui, mad... Ombre.
    - On va d'abord partir à la recherche de fleurs de Villaope. Tu t'y connais un peu en plantes ?
    - Pas du tout...
    - Bah tu vas apprendre. »

    ~~~

    La récolte n'a pas été fameuse. La Villaope, déjà rare de base, pousse généralement au moins une lune plus tard, et plus bas dans les terres. Heureusement, les espions en ont fait pousser dans le potager du manoir, et Zahria a pu apprendre à Ferisen à la différencier et la récolter, et maintenant, à choisir les bonnes fleurs à faire infuser. Une fois la mixture prête, elle en confie une tasse au garçon.

    « Va porter ça à Ruth et reviens ici, ce sera l'heure de ta leçon de camouflage.
    - Oui, m'dame... Ombre. »

    Un peu lent d'esprit, celui-là.

    Quelques minutes plus tard, Ferisen revient en courant.

    « Ombre, ombre ! Y'a quelqu'un qui arrive, j'ai vu quelqu'un arriver depuis les fenêtres à l'étage.
    - Ok Ferisen, change-toi et fais comme tu sais. »

    Madame Thylone, peut-être ? La noble voisine avec qui elle a sympathisé lors de la mission avec Calixte est venue rendre visite plusieurs fois à Hemah Soubannes, la couverture de Zahria lors de première rencontre, pour boire le thé. Et bien heureusement qu'elle a de l'infusion de Villaope... La noiraude enfile rapidement une robe convenable pour Hemah, tandis que Ferisen met des habits de domestique. Nul ne sait que ce manoir est utilisé par les espions de la garde pour leurs entraînements, à part le Capitaine en charge de la Forteresse, et il faut donc faire croire qu'il est effectivement occupé par une famille noble sans histoire. Le schéma s'est déjà produit plusieurs fois, et les enfants commencent à prendre le coup de main. Y'a peut-être quelque chose à tirer de ces jeunes gens, si le maître-espion décide de les garder. Zahria finit se saupoudrer le visage de blanc pour essayer d'abaisser sa teinte de peau, quand Ferisen ouvre la porte pour leur invité surprise... Ah ça, si elle s'y était attendue !
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Sam 28 Déc 2019 - 20:08 #
    Avec la promotion étaient venus certains privilèges, disons-le. Des matériaux de choix, une position plus confortable en cas de mission et des connaissances complexes qui était souvent cachées aux strates inférieures. Je n'appréciais pas forcément beaucoup cela, comme le fait de devoir davantage rester derrière un bureau quand les batailles se déroulaient à l'extérieur, mais je commençais à m'y faire petit à petit. Il fallait dire que le calendrier ne me laissait pas beaucoup de temps libre pour y réfléchir et que j'avais été contrainte de prendre le pas rapidement, au grand risque d'être dépassée par les évènements...

    J'avais finalement découvert, donc, dans toute la paperasse que j'avais dû trier depuis ma prise de poste, des échanges avec le pôle des renseignements de la Garde. Poursuivant ma lecture, au-delà des simples formalités, je découvrais alors sur le papier la mention d'un repère, d'un centre d'entraînement au sein même de Forteresse. Soigneusement déguisé en une demeure de nobles, l'endroit n'était habité qu'une partie de l'année, à l'occasion d'exercices et d'une nécessité de transmettre des compétences aux jeunes agents secrets.

    « - Intéressant. »

    Car la journée s'avérait longue et car je n'avais alors rien d'autre à faire que de rester dans mon petit espace cloisonné, je décidai, peu de temps après avoir fini d'éplucher les rapports, de prendre mon manteau et rejoindre le Bourg, en contrebas de la Citadelle. J'étais intriguée par cette histoire de centre sous couverture et tout semblait indiquer que j'étais légitime à réaliser une petite visite de routine, probablement me présenter.

    J'avais découvert la bâtisse renseignée et son jardin légèrement en périphérie du centre-ville, à proximité des remparts. La neige avait envahi l'endroit et des traces de pas que j'observais, en empruntant le chemin menant jusqu'au palier, indiquaient une activité récente. Avisant un heurtoir pour annoncer mon arrivée, je frappai trois coups secs avant d'attendre que la porte me soit ouverte. Comme si l'on avait anticipé ma venue, toutefois, un jeune domestique m'ouvrit presque instantanément et je sus que j'arrivais au milieu de quelque chose. Ils ne mentaient donc pas sur les couvertures.

    Et puis je l'aperçus et mon cœur manqua un battement. Elle avait beau porter une robe et s'être pouponnée au point d'en être pratiquement blanche de peau, son visage de ne mentait pas et encore moins ses yeux. Quand bien même nous ne nous étions pas revues depuis si longtemps...

    « - Zahria... c'est bien toi ? »

    Le jeune garçon qui m'avait ouvert semblait ne pas comprendre, mais je m'avançais dans l'entrée comme si on m'y avait invitée. Marchant dans la direction de celle qui avait été une de mes plus précieuses amies d'enfance, j'observais son allure : c'était une vraie femme maintenant, plus cette adolescente que j'avais connue et qui manquait d'assurance. Et une lueur dans son regard m'informait d'encore d'autres choses que je ne pouvais comprendre par un simple regard.

    « - Si j'avais su... » commençai-je tout en posant mes mains sur ses épaules, avant de l'étreindre soudainement.

    L'embrassade dura bien quelques secondes avant que l'on ne reprenne chacune de la distance. Consciente d'avoir les joues rougies par l'émotion, je reculais même d'un pas en observant l'intérieur de la maison dans laquelle je venais de mettre les pieds. C'était spacieux et lumineux, les espions ne se refusaient visiblement rien lorsqu'il était question d'entrainement...

    Finalement, car le boulot c'était le boulot, je retirai mes gants de solstice et déboutonnai légèrement mon manteau qui m'apportait bien plus de chaleur que j'en avais à présent besoin. Il convenait aussi d'expliquer la raison de ma présence et elle était bien simple :

    « - En ma qualité de nouvelle Capitaine du Blizzard, je tenais à découvrir le fameux manoir où sont formées les jeunes espions. J'imagine que c'est toi qui leur mène la danse à présent ? »

    Je désignai l'adolescent en tenue de majordome et la fillette qui venait de nous rejoindre ; on aurait presque dit une petite famille.
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: Retrouvailles au sommet
    Dim 29 Déc 2019 - 1:08 #
    Le sourire d'Hemah de Soubannes est prêt à accueillir leur invitée, quand il est déformé par la surprise de Zahria. Dans ces vêtements chauds se cache une visage qui, s'il a vieilli depuis la dernière fois qu'elle l'a aperçu, ne lui est nullement inconnu, et tout à fait inattendu. Elina, amie et confidente, compagne de chambre pendant une partie de sa formation à l'Académie, complice de bien des bêtises et complots contre les instructeurs de l'époque, se trouve devant elle, tout aussi effarée. Il ne faut pas plus de quelques secondes pour qu'elle franchisse la distance qui les sépare, et leur étreinte est chaleureuse et revigorante. Quand elles se décident enfin à se lâcher, Zahria prend enfin le temps de détailler son amie. Rougissante, aussi bien à cause de la chaleur à l'intérieur de la demeure qu'à cause de l'émotion, Elina est magnifique. Elle a gagné en prestance et en assurance, semble beaucoup plus solide qu'autre fois, et pourtant c'était déjà une redoutable combattante.

    « Qu'est-ce que tu as changé... » laisse échapper Zahria alors qu'Elina enlève ses gants.

    Elle fait signe à Ferisen, qui récupère les affaires de la blonde tandis qu'elle se présente. Le pauvre garçon ne comprend rien à ce qu'il se passe, et elle peut presque voir ses oreilles se redresser quand elle se présente enfin. Ceci explique donc cela. Zahria laisse échapper un petit sifflement impressionné quand elle annonce son grade, vite remplacé par une grimace quand on lui demande si elle est en charge de la formation des espions.

    « Vois plutôt ça comme une assignation. C'est mon tour d'y passer, mais il n'y a personne vraiment en charge, à part le maître-espion. Mais il préfère rester le cul planté dans son bureau à la Capitale. Oups... Les gosses, si vous répétez ça, je vous préviens, je marquerai "espion" au fer rouge sur vos fronts ! »

    Ferisen ouvre la bouche comme pour dire quelque chose, mais la referme aussitôt, avant d'acquiescer. Ruth, qui vient d'apparaître dans le dos de Zahria, se contente de soupirer après avoir salué comme il se doit la capitaine.

    « Ombre, vous connaissez le capitaine du Blizzard ?
    - On a fait nos classes ensemble ! On était des morveuses, comme vous maintenant.
    - Ouah ! Mais elle, maintenant, elle est capitaine, et vous, vous nous servez d'instructrice. »

    L'ego à peine blessé, Zahria prend l'insolente Ruth sous son bras avant d'abattre son poing sur la tête de la fillette, qui se débat pour qu'on la relâche pendant quelques secondes avant que la brune ne cède enfin. Dans le fond, Ferisen esquisse un sourire qu'il cache aussitôt que son regard croise celui de Zahria. Ok, elle fait vraiment peur à ces gosses. Ils ont pas encore chopé le concept de famille chez les espions... Il va falloir continuer à les embêter pour que ça rentre.

    « T'as plus mal au ventre, toi, à ce que je vois... Va donc préparer le repas avec Ferisen, pendant que je fais faire le tour des lieux à la capitaine. Vous avez intérêt à empoisonner mon assiette convenablement, si vous voulez que je vous fournisse l'antidote pour le repas de ce matin.
    - Quoi ! Mais vous nous avez pas encore formé sur les poisons !
    - Bonne chance. »

    Et sur ces bonnes paroles, Zahria attrape le bras d'Elina, et les deux jeunes femmes s'éloignent en papotant comme si elles s'étaient quitté la veille. Passant devant un miroir, l'espionne s'aperçoit qu'elle a toujours le visage blanc, et attrape une serviette pour s'essuyer et retrouver ses couleurs habituelles.

    « Je te rassure, j'ai pas empoisonné les gosses ce matin. J'attendrai demain. Je te fais la visite ? Je sais pas ce que t'as lu dans tes rapports, mais en gros ici c'est censé être une maison de noble, donc on doit garder les apparences. Donc voilà les chambres, tout ce qu'il y a de plus banal... Enfin, je suppose que tu dois avoir des questions plus précises... Bon, on joue comme quand on était gosses ? Une question chacune ! Je commence: depuis quand tu es capitaine ?! Il es passé où le vieux schnoque ?! »

    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Retrouvailles au sommet
    Dim 29 Déc 2019 - 19:52 #
    Je souriais, bénignement heureuse, comme retombée en enfance suite à cette rencontre soudaine. Je contemplais les liens que mon amie de longue date avait tissés avec ses jeunes recrues et ne pouvais m'empêcher de nous voir, toutes les deux, à leur place il y a maintenant vingt ans de cela.

    « - On dirait que les enseignements d'Ektor ont porté leurs fruits, hein ? »

    Pas juste une simple soldate, mais aussi une instructrice. Et puis je me disais, en repensant à mon dernier entraînement avec la jeune Waltz, que je conservais des séquelles de notre enseignement à la dure de l'époque. Les choses avaient peut-être changé, si le vieil homme avait pris sa retraite. Peut-être...

    Nous fîmes une halte dans notre visite des chambres. Les questions tombaient les unes après les autres, comme une longue file de dominos qui nous distanciaient de notre passé.

    « - Le vieux schnoque ? Je suppose que tu fais référence au Capitaine Ulricht ? Pour être honnête, je n'ai pas beaucoup de nouvelles de lui depuis qu'il a pris sa retraite. Mais de ce que j'ai vu et entendu, ce n'est pas une simple toux... »

    J'avais encore en tête le mouchoir imprégné de sang, du moment où l'homme m'avait convoquée pour m'envoyer à la cérémonie du Commandant et n'avait pu contenir une quinte de toux. Mais cette rencontre me ravivait aussi d'autres souvenirs, bien plus anciens, et lorsque mon regard s'enfonça dans les deux iris bleutés de ma comparse, je me rappelai soudainement de quelque chose qui m'était sorti de l'esprit depuis si longtemps...

    « - Écoute, je suis désolée pour ce que j'ai pu dire la dernière fois que l'on s'est vues... » commençai-je avant de m'arrêter net, comme saisie par une crise incontrôlable.

    Il m'était apparu en même temps que j'avais mentionné ces quelques mots et que j'avais observé ma comparse. Comment avais-je pu l'oublier aussi facilement ? Lui, avec son visage rond d'enfant, ses cheveux roux bouclés et son regard attendrissant. Lui qui était toujours là, avec nous, jusqu'à ce moment... Il avait été la raison de notre dispute, en partie. J'étais alors prise de nausées, tandis que les regrets affluaient, que tous les sentiments négatifs et souvenirs piégés dans ma mémoire remontaient à la surface. J'endurais ce mal soudain, la main posée sur un guéridon pour me retenir de tomber, sous le regard interloqué de Zahria.

    Celle-ci vint d'ailleurs me supporter pour m'aider à me remettre debout. Peut-être étais-je alors blanche comme un linge car une profonde inquiétude était lisible dans le regard de mon ami. Et peut-être quelque chose d'autre encore...

    Avisant un des lits dans les chambres qui nous faisait face, l'espionne m'accompagna pour m'aider à m'asseoir. Mes yeux peinaient à se concentrer sur un seul élément à la fois et je ne pouvais plus la regarder à présent, saisie par un sentiment d'horreur. Comment avais-je pu l'oublier si facilement ?

    « - Désolée, tout m'est soudainement revenu en mémoire, » avouai-je tout en essuyant mes joues humides du revers de ma main droite. « Je viens de me rappeler... Thomas. Je n'arrive pas à croire que je l'aie abandonné si facilement, que je ne sois jamais partie à sa recherche depuis... »

    Un bref regard vers celle à mes côtés m'informa que la douleur était partagée ; peut-être n'avait-elle pas poursuivi l'enquête, elle non plus ? L'ambiance venait soudainement de se refroidir, tandis que je pensais aux évènements qui étaient survenus dix-huit ans auparavant, lorsque nous n'avions encore que quinze ans et faisions encore nos classes.

    J'étais alors une gamine entêtée, aussi curieuse que obtus, constamment à la recherche de nouvelles découvertes. Voilà trois années que je partageais ma chambre avec deux autres camarades avec qui nous faisions les quatre-cent coups : Zahria, qui était plus ou moins la cheffe de notre groupe, et le jeune Thomas qui avait un an de moins que nous deux mais bénéficiait d'un statut particulier et avait donc pu intégrer l'Académie à ses onze ans. C'était un enfant intelligent et serviable, prompt à la tristesse et à la solitude, ce pourquoi nous nous étions rapidement attachées à lui, car nous comprenions toutes les deux sa détresse.

    À quinze ans, donc, nous avions déjà fait le mur plusieurs dizaines de fois et à moult reprises souffert des punitions de notre instructeur, Ektor Sifan. De nous tous, Zahria était clairement celle qui parvenait le mieux à lui tenir tête et à nous engager dans de nouveaux problèmes, mais jamais nous ne regrettions nos découvertes. La Capitale possédait un grand nombre de secrets que nous devions découvrir et tant que cela ne gênait pas nos résultats sur le terrain, Ektor demeurait assez souple, bien que vigilant. Il n'hésitait jamais à nous rappeler qu'au moindre écart, nous pourrions virer, mais cela n'arriva heureusement jamais.

    C'était ce soir là, donc, où nous avions décidé pour la première fois de fêter nos quinze ans respectifs à la taverne. Il en existait une pas loin de l'Académie, particulièrement réputée pour laisser entrer les minots et leur servir à boire. Nous n'étions clairement pas alertes sur les dangers de la boisson alors et nous souhaitions faire de même que les adultes, tout simplement. Nous avions donc fait le mur, une fois de plus, tous les trois, pour nous rendre à l'auberge et dépenser notre argent de poche, normalement réservé pour des achats de première nécessité.

    Je me rappellerai toujours le goût amer de ces bières que nous avions bues. Oh, ce n'était pas ma première beuverie : c'était la seconde en réalité, toutefois c'était un secret que je me gardais bien d'avouer ce soir-là, pour ne pas fâcher mes comparses. Et peut-être l'expérience de ce qu'était une gueule de bois me servit plus tard, lorsque le danger nous frappa tous les trois. Car alors que la fête était à son comble, le pauvre Thomas dut régurgiter son repas, ce qui signa la fin de nos clowneries.

    J'avais été la première à proposer de rentrer, suite à ce désagrément, et même si Zahria avait protesté pour rester, elle dût bien se rendre à l'évidence que le visage livide du bambin ne présageait rien de bon. Nous avions donc fait quelques détours, histoire que notre ami retrouve des couleurs et ce fut là notre erreur car nous n'avions pas vu, jusqu'alors, que nous étions suivis par trois hommes vêtus de noir.

    La brunette fut celle qui remarqua leur présence, lorsque nous passâmes à proximité d'un parc, à quelques rues de l'Académie. Elle me le signala alors et me demanda d'accélérer la marche. Mais en même temps que nous marchions plus vite, leurs enjambées à eux aussi se faisaient plus grandes et bientôt nous nous retrouvâmes à courir tous les trois en direction de notre point d'arrivée. Nous crûmes les avoir distancés à la moitié du chemin, mais il s'avéra que quelques mètres plus tard, un des hommes était passé devant nous et m'agrippa au détour d'une petite rue mal éclairée. Je crus ma dernière heure venir, tandis que j'étais trainée dans cette ruelle, voyant les expressions interloquées de mes deux amis. Toutefois j'eus la présence d'esprit de me débattre malgré les coups que l'inconnu m'assénait sur le crâne et, dans la débâcle, de donner un solide revers dans l'entrejambe de mon ravisseur qui lâcha prise juste assez longtemps pour me permettre de m'échapper. Quittant la prison de ses bras, j'eus à peine le temps de voir son tatouage : une tête de mort sur un livre, encerclée par des runes et des disques ; quelque chose d'assez singulier qui me resta longtemps en mémoire.


    Nous courûmes pendant un temps qui m'avait semblé infini. Zahria et moi en tête, nous pensions alors que Thomas nous suivait, car nous ne pouvions que regarder droit devant nous. Ce n'est que lorsque nous arrivâmes devant les grilles de l'établissement militaire que nous nous rendîmes compte que le jeune garçon manquait. Tambourinant alors, appelant à l'aide, nous vîmes les lumières de toutes les chambres s'allumer et notre instructeur sortir en trombes et en caleçon. Il nous accueillit malgré son énervement, nous donna du bouillon et attendit de connaître toute l'histoire qui expliquait pourquoi le petit Thomas n'était pas avec nous.

    Zahria raconta et je n'intervins pas, encore sous le choc. L'air grave, Ektor afficha pour la première fois depuis qu'on le connaissait une mine soucieuse. Il nous renvoya dans nos chambres et nous promit une punition exemplaire pour nous passer l'envie de faire le mur à nouveau.

    Ce soir là, je ne parvins pas à trouver le sommeil. La poigne de mon agresseur et le visage de Thomas me hantait. Par la suite, je fis des cauchemars pendant longtemps et, après une semaine passée à devoir nettoyer toute l'Académie de fond en comble chaque jour, en plus des entraînements, j'étais totalement exténuée. Malgré la fatigue, Zahria conservait son regard inquisiteur et ne semblait pas faire confiance aux adultes : pour elle, c'était à nous d'agir, de retrouver notre ami. On ne pouvait tout simplement pas rester les bras croisés. J'avais toutefois usé des tâches ménagères comme prétexte pour ne pas lui répondre jusqu'à ce que la semaine soit écoulée et qu'elle me demande une fois de plus mon aide.

    Son regard s'était fait incroyablement dur lorsque je lui avais dit non. J'étais encore perturbée et effrayée, ressentant l'emprise du ravisseur et mon impuissance face à lui ; je ne comprenais pas qu'elle veuille y retourner. Je faisais confiance à Ektor sans me poser de questions et souhaitais juste que tout soit oublié au retour de notre camarade. Mais mon amie n'était pas aussi positive... Le trop plein d'émotions qu'elle ressentait éclata après ma réponse : des mots durs furent échangés, des coups de poings et finalement ce fut l'instructeur lui-même qui dut intervenir pour nous séparer, promettant que nous serions tenues à l'écart l'une de l'autre pour l'éternité.

    En quelques sortes, il avait eu raison. Nous ne nous adressâmes plus jamais la parole, nous évitant du regard mutuellement et, victime de notre haine l'une pour l'autre, Thomas tomba dans l'oubli. Je finis mes classes sans même penser à lui, à cette enquête qui ne fut jamais bouclée, à son corps qui ne fut jamais retrouvé, à ce tatouage inquiétant sur le bras de mon agresseur...

    Et aujourd'hui, maintenant que je revoyais ma vieille amie, toute cette souffrance redevenait d'actualité. Près de vingt années s'étaient écoulées et je me sentais plus mal encore que jadis.

    Mais peut-être que le pire dans tout cela était ce tatouage, aperçu il y a plus d'un an de cela au cours d'une mission avec la Lieutenante Alnilnam et dont le souvenir ne me revenait en mémoire qu'à présent.
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Sam 4 Jan 2020 - 22:18 #
    Les années de l'Académie semblent si douces et belles, avec le recul. Retrouver son amie d’antan a pour Zahria la saveur particulière de la nostalgie et des bons souvenirs qu'on a su préserver en laissant de côté les mauvais. Elle revoit les gamines qu'elles étaient à l'époques, audacieuses et effrontées... Ce qui pour Zahria, n'a que peu changé. Son amie par contre semble avoir plus la tête sur les épaules maintenant. Capitaine, rien que ça. Sans aucune forme de jalousie, l'espionne est juste fière de son amie. Elle est certaine que si elle a continué sur la lancée sur laquelle elles se sont quittées, elle est plus que méritante pour ce poste. L'ambiance retombe soudain quand Elina évoque justement la violente dispute qui a menée à leur séparation. L'Ombre ouvre la bouche pour lui dire que tout ça est loin est derrière elles, qu'elle est juste contente de la retrouver, quand son amie se met à trembler et respirer avec difficulté.

    Elina manque de chuter et se raccroche à un guéridon, quand Zahria vient la soutenir. Blanche comme un linge, il semblerait qu'elle soit sur le point de s'évanouir. L'espionne mène donc la capitaine jusqu'au lit, la forçant à s'asseoir. Le visage de Thomas vient lui coller à la rétine au moment où son nom est prononcé, et une profonde douleur se fait ressentir au niveau de la poitrine de la brune alors que toute sa culpabilité et sa tristesse remontent d'un coup. Les regards se croisent, et elle y voit le miroir de ses propres sentiments. Elle se rappelle de ce qu'elle a ressenti à ce moment-là, le désir de vengeance et le déchirement de la trahison de son amie. Les durs mots prononcés n'étaient que du sel sur leurs blessures à vif, et son acharnement à demander à Ektor de la faire rentrer chez les espions ne s'en vit que renforcé par la certitude que les ressources qu'ils lui fourniraient pourrait l'aider à retrouver Thomas.

    Mais il fallu plusieurs années de formation avant qu'on laisse la jeune Zahria mener ses propres enquêtes, et la colère était retombé. Ne se heurtant qu'à des murs face à ses recherches, elle finit par lâcher l'affaire, et admettre que Thomas était probablement mort aux mains des kidnappeurs, et que tout ceci ne faisait que partie des nombreux mystères qu'elle ne parviendrait pas à élucider, tout comme l'identité de ses parents biologiques... Alors que tous ces échecs qu'elle avait profondément enterré derrière elle refont surface, la culpabilité ne fait qu'augmenter. Si seulement elle s'était retournée, cette nuit-là, si seulement elle n'avait pas laissé Thomas et Elina derrière elle...

    Revenant à l'instant présent, au regard livide d'Elina et à ses propres mains tremblantes de colère, Zahria prend son amie dans ses bras. Elle ne sait pas vraiment quoi lui dire dans cette situation, et elle ne peut que lui exprimer le partage de sa douleur. Elle essaye par dessus de faire passer dans cette chaleureuse étreinte le désir de reprendre leur amitié là où elle s'est arrêtée.

    « On aurait rien pu faire de plus, Elina, on était des gamines, on croyait pouvoir dévorer le monde, mais on a juste eu de la chance de ne pas avoir subi le même sort que lui. »

    Si ses paroles sont un peu dures, Zahria elle-même essaye de se convaincre de leur véracité en les prononçant, car si c'était vrai, ça les soulagerait certainement toutes les deux. La capitaine doit certainement sentir le trémolo dans sa voix, trahissant ses véritables sentiments, mais son regard se fait convaincant, du moins, l'espère-t-elle.

    « Tu sais, j'ai essayé. De le retrouver. Mais c'était trop tard... Mais pas pour nous, Elina. On peut toujours honorer sa mémoire en ne laissant plus aucune dispute nous séparer comme nous l'avons fait. Allez, viens, on finira la visite plus tard, je vais t'emmener boire une petite infusion, ça te fera du bien... »

    Aidant la blonde à se lever, Zahria passe son bras dans son dos pour marcher avec elle. L'entraînant à nouveau dans le couloir, les deux femmes ne prononcent aucun mot pendant un petit moment, se raccrochant au simple contact de leurs épaules l'une contre l'autre. Quand elles passent devant la cuisine où les deux recrues s'affairent, son regard est suffisant pour leur intimer de se faire tout petits. La brune installe son amie dans un petit salon contigu, et après avoir servi deux tasses de l'infusion préparée pour Ruth, entreprend de changer de sujet pour ramener Elina parmi les vivants...

    « Et du coup... Euh... Comment tu t'es fait ta cicatrice ? »

    Vaseux, mais suffisant, espère-t-elle.
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Mer 8 Jan 2020 - 20:04 #
    Rassurée et aidée par mon amie d'enfance, je retrouvais péniblement mes moyens. Quel Capitaine faisais-je donc à défaillir ainsi, aussi facilement, devant la pensée d'un être qui m'avait été cher il y a si longtemps de cela ? L'émotion avait afflué lorsque j'avais revue Zahria et un trop-plein de sentiment venait de se vider, l'entrainant avec moi dans mes caprices enfantins. Alors qu'elle me parlait, qu'elle me rassurait, je parvenais à reprendre des couleurs. Et le sujet de discussion sembla naturellement changer lorsque mon amie me posa une toute autre question...

    « - Ah, hum... »

    C'était vrai, j'avais fini par m'y habituer, mais c'était une de ces nombreuses choses qui avaient changé depuis l'internat. Même si j'affichais mon estafilade depuis mes plus jeunes années, j'avais encore un visage innocent lorsque l'espionne et moi nous étions perdues de vue. L'histoire qui m'avait valu cette blessure n'était pas forcément des plus passionnantes, ni des plus heureuses, mais elle méritait d'être contée...

    « - C'était il y a douze ans de cela. Une mission qui a mal tourné. Avec mon unité, nous devions inspecter ce que l'on suspectait être la cache d'armes d'un groupe de bandits. Il s'est avéré que celle-ci était piégée ; l'ouverture a déclenché une explosion. Trois hommes ont péri directement, deux autres furent gravement blessés et n'ont pas survécu. Mon ami, Jinz, doit sa vie à cette cicatrice... un éclat d'obus qui aurait pu lui finir en pleine tête si je ne l'avais pas dévié. »

    Et j'aurais pu y perdre un œil, pour peu que mon bouclier ait été un peu plus proche de mon visage. Heureusement, j'avais assez tendu celui-ci assez loin de mon corps pour renvoyer la plupart des projectiles.

    « - C'est à la suite de cette mission que j'ai été promue Sergent. Mais à quel prix... Chaque fois que j'y pense, je vois mes camarades à terre, certains dans un état lamentable, en plusieurs morceaux. Ça aurait très bien pu être moi... »

    Et les malfaiteurs s'en étaient tirés. J'avais appris à la dure ce que c'était de perdre des hommes et ce n'était que la première fois. J'en refis l'expérience après être passée Lieutenante et aujourd'hui encore, la mémoire des hommes tombés par ma faute continuait de me perturber.

    Arrivée au bout de mon histoire, je laissai planer un court temps de silence avant de plonger mes yeux dans le regard de la jeune femme. Zahria n'en parlait pas, mais elle semblait elle aussi avoir connu des temps difficiles ; je me demandais alors si je devais aborder le sujet, comme une réelle confidente, ou demeurer en surface.

    Finalement, je choisis d'alléger la discussion, persuadée que si mon amie voulait se confier à moi, elle le ferait sans que j'aie à le lui demander. Alors, je demandai plutôt :

    « - Et toi ? Comment es-tu devenue... »

    Je laissai ma question en suspens, désignant avec mes bras mon interlocutrice et, d'un regard, le manoir qui nous entourait.
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Sam 8 Fév 2020 - 21:49 #
    Sirotant son infusion en écoutant son amie parler, Zahria l'observe reprendre petit à petit des couleurs, malgré le fait que le sujet soit presque aussi grave que celui qui l'a précédemment fait flancher. Elle sent bien qu'Elina est passée par bien pire que ça, et elle voudrait qu'elle puisse tout lui raconter, rattraper le temps perdu, mais il y aurait trop de choses à se dire. Ça fait plus de quinze ans que les deux femmes ne se sont pas vues, et tant de choses se sont passées pour Zahria dans cette période, alors il doit en être de même pour la capitaine.

    Elles pourraient presque être des inconnues, s'il n'y avait pas ce fort lien qui s'était reformé au moment même où leurs regards s'étaient croisés. Mais chaque chose en son temps, elles auront d'autres occasions de se raconter leurs vies dans les moindres détails. Malgré cela, quand Elina lui demande comment elle en est arrivée là, elle entreprend de lui répondre, sans trop de détails, mais suffisamment pour enrichir leur conversation.

    « Comment je suis devenue... noble et propriétaire d'un manoir à la Forteresse, mère de deux enfants, tu veux dire ? »

    Après un petit rire en balayant du regard la pièce joliment décorée dans laquelle elles se trouvent, elle pose sa tasse sur la table devant. Tout en gardant son sourire, elle prend un air plus sérieux alors que ses yeux vrillent au doré, un nuage découvrant le soleil à travers la fenêtre.

    « Je pense que je t'avais déjà dit que j'avais cette idée derrière la tête, ça m'est venu après la mort de mon vieux, vers le milieu de la troisième année. Et puis... avec la disparition de Thomas et notre dispute peu après... Ça m'a décidé. J'ai harcelé Ektor des jours des jours pour qu'il me facilite des cours particuliers, et pour qu'il envoie une lettre de recommandation pour le maître-espion. Je sais pas ce qu'il a écrit, mais ça devait être bien convaincant, parce que j'ai commencé mon entraînement juste après l'Académie. »

    Le soleil dehors se couvre de nouveau, et les yeux de Zahria prennent une teinte grise, très claire, alors qu'elle reprend sa tasse pour entreprendre de la finir.

    « Ça a pas été non plus la joie, mais les espions ont été une seconde famille pour moi. Après, comme dirait le maître, j'ai "des problèmes avec l'autorité", du coup on m'a virée à une époque. Quand je suis revenue, on m'a donné les formations des petits jeunes, un peu comme une punition, et finalement c'est ce qui m'a remis le pied à l'étrier. Du coup maintenant, c'est souvent moi qui m'y colle pour les p'tits jeunes sortis de l'Académie. Mais on tourne, on a tous des choses à leur apprendre. Le but étant qu'ils choppent un maximum de choses, quitte à voler les techniques des autres. C'est comme ça qu'on devient plus efficace. Voilà en gros, tu connais ma vie. »

    On en loin, mais ça suffira pour l'instant. Elle se lève pour aller chercher la théière près du feu, et remplit les tasses vides.

    « Par contre, je dois t'avertir. T'es Capitaine, t'as le droit de venir voir ce qui se trame ici. Mais le maître te mettra lui même au courant, faut pas que tu le fasses trop souvent. T'es pas censée savoir qui et de combien sont nos effectifs, et t'as pas vraiment la juridiction sur nous. J'te dis ça comme ça parce qu'on se connait, le maître-espion y mettra certainement plus les formes que moi. Enfin, tu le rencontreras bien assez vite, maintenant que t'es à ce poste. Sacré vieillard, celui-là. Il nous enterrera tous. »

    Se rasseyant enfin, elle pousse un petit soupir en imaginant le maître-espion à ses funérailles, rageant encore sur ses méthodes non conventionnelles. Un doux fumet parvient alors à ses narines. Les enfants s'en sont sortis avec les fourneaux, apparemment...

    « Tu restes déjeuner avec nous ? Ça fera plaisir aux recrues. Tu leur raconteras tes histoires, ils vont adorer. Enfin, si t'as pas d'autres obligations, évidemment... On pourra finir la visite après, si tu veux. »

    Le sourire de Zahria n'accepterait pas un non pour réponse, de toutes façons, Elina n'a pas le choix. Et puis, c'est sa faute, elle n'avait qu'à pas venir à l'heure du déjeuner, si elle ne voulait pas se faire inviter !
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Dim 16 Fév 2020 - 20:10 #
    J'écoutais les explications de mon amie, passant loin au-delà des émotions précédentes. Contemplative de son parcours, je l'écoutais respectueusement lorsqu'elle parlait de la chasse gardée des espions dans les environs. Ne pas intervenir dans leurs affaires et faire irruption au manoir tous les quatre matins ? Ma foi, je n'avais que très peu de temps à allouer à la curiosité de savoir ce qu'il se tramait dans les autres services. Cela me faisait toutefois plaisir de revoir Zahria, tout simplement, et je sentais que la mise en garde valait uniquement comme une simple formalité.

    Et si elle n'avait pas changé sur ce point comme moi j'étais restée fidèle à la grande conne butée que j'étais, elle savait que ce genre de juridictions ne m'empêchaient pas de continuer à en faire à ma tête.

    « - Ne t'en fais pas, je laisserai toute la latitude désirée au maître-espion sur ce sujet. Et puis, nous aurons probablement d'autres occasions de nous voir à présent. »

    À ces mots, je saisis un petit objet récemment acquis que je conservais dans la poche droite de mon pantalon, m'apprêtant à proposer à la jeune femme de rester en contact par cristaux de communication. Un brin trop tard cependant, car le regard de mon amie était déjà tourné vers la cuisine et celle-ci m'invitait à me joindre à elle et ses petits protégés. Je remettais donc ma proposition à plus tard, rejoignant Zahria dans son élan vers l'autre pièce où les deux adolescents s'affairaient à servir les plats.

    « - Comptez une assiette en plus pour le Capitaine. Sans poison évidemment.

    - Délicate attention, » souris-je en dévisageant mon amie qui visiblement ne plaisantait pas tant que cela.

    Les deux enfants se regardèrent cependant un instant, partageant un moment de complicité, avant de se ruer sur le bouillon, encore sur le feu à mijoter, voir ce qui pouvait être sauvé par la poudre étalée à la surface. Ils avaient suivi les ordres à la lettre, après tout.

    « - Cela ne fait rien, je n'avais pas très faim de toute manière. Zahria, je voulais te montrer ceci. »

    Tout en m'installant à table, admirative du courage des espions et de leur mithridatisation quotidienne, je sortais enfin le cristal. Celui-ci était rare, seuls quelques individus en possédaient un et j'osais espérer que ce soit le cas de mon amie.

    « - Avec cela, on pourra garder contact malgré la distance. Je ne perturberai pas le maître-espion en venant te rendre visite ici. D'autant plus que je sens qu'on a laissé quelque chose en suspens il y a fort longtemps et que cette histoire nous rattrapera. »

    Le mage fou. Son tatouage et celui de l'homme de mes cauchemars d'enfance. Cela voulait forcément dire quelque chose... Je pourrais bien enquêter pour voir si d'autres affaires du passé ne possédaient pas des indices à côté desquels nous étions passés ; peut-être pouvions nous agir toutes les deux, même, comme dans nos enquêtes imaginaires, à l'époque de notre enfance.

    « - Si tu en as un, nous devrions les connecter avant d'oublier... »

    Bien sûr, cela n'était pas aussi urgent que de veiller à prendre l'antidote pour ne pas mourir des suites de l'empoisonnement opéré par les bambins.
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Mar 25 Fév 2020 - 11:41 #
    Elina lui montre un petit objet, comme celui que le maître-espion a donné aux recrues pour qu'ils le lui confient. Si à la base, elle voyait plutôt ça comme un bon moyen pour la surveiller, le cristal en forme de mandarine prend soudain un tout nouvel intérêt, qui met un grand sourire lumineux sur le visage de Zahria. Ça fait plaisir, de retrouver Elina, et de pouvoir avoir ce contact avec elle, malgré la distance.

    « Le mien est dans mon bureau, là-haut. On montera après le repas ! »

    Les enfants vont le service, ajoutant un verre à Elina. Il contient l'antidote, et ils lui conseillent de le boire avant de prendre le ragoût. Zahria jette un coup d'oeil au verre, puis acquiesce. Il n'y a aucun risque, elle peut y aller. Ça ne doit pas avoir très bon goût, mais au moins elle n'aura pas de problème. Dans son assiette, Zahria commence à faire le tri, devant le regard déçu de ses recrues.

    « Bah quoi. Ça se voit clairement, les aliments que vous avez empoisonné et ceux qui sont sains. C'est pas mal, pour une première fois, je doute que la capitaine von Andrasil puisse faire la différence directement, mais un oeil averti n'a aucun mal à s'en rendre compte. Vous ferez mieux demain.
    - Et notre antidote, Ombre ?
    - Y'avait pas de poison dans le petit-déjeuner.
    »

    Zahria éclate de rire devant leurs regards mêlant colère et surprise. Ils sont mignons, ces deux-là. On pourra peut-être réussir à en tirer quelque chose.

    « Bon, par contre, moi vous commencez à me connaître, c'est notre invitée du jour qui est intéressante, posez lui toutes vos questions, c'est pas souvent que vous aurez un capitaine à votre table. »

    Il ne leur en fallait pas plus pour l'inonder d'interrogations et de remarques. Zahria lui sourit, en écoutant attentivement toutes ses réponses. Ça lui permet de rattraper un peu le retard, tout en mettant son amie dans l'embarras. Mais elle ne s'en sort pas trop mal. Elle a l'habitude de gérer ses troupes, après tout, y'a pas de raisons. Et là, Ruth, naïve et impulsive, pose peut-être la question de trop.

    « Capitaine, vous resterez nous entraîner, cet après-midi ? Ce serait génial d'avoir vos conseils, vous qui avez vécu tant de grands combats !
    - Ruth, le capitaine doit avoir autre chose à faire que d'entraîner deux jeunes gardes sortis de l'Académie. On verra ça tout à l'heure. Débarrasse donc le repas.
    »

    La gamine grommelle, puis s'exécute, suivie immédiatement par Ferisen, de bonne volonté. Zahria exprime un sourire désolé à Elina, avant de l'entraîner en dehors de la pièce, puis vers les escaliers, et son bureau. Le cristal est là, posé sur la table, à côté du rapport qu'elle était en train d'écrire pour le maître-espion sur sa mission avec Calixte. Sur un côté, la lettre avec l'étrange symbole du livre surmonté d'un crâne qu'elle a trouvé dans les documents de maître Shirin est assez visible, mais Zahria ne sait pas encore que ce symbole résonne un peu trop clairement dans la mémoire d'Elina. Elle tend son cristal, prête à le lier avec celui de son amie, quand Ferisen fait irruption dans le bureau.

    « Quoi, encore ?
    - Ombre ! Y'a un oeuf qui est tombé de l'arbre, quand je suis allé chercher de l'eau au puits pour la vaisselle !
    - Dommage pour l'oiseau qui y avait fait son nid.
    - C'est pas un oeuf d'oiseau. On dirait un familier.
    - Oh, intéressant... Je redescends dans un moment. Essayez de lui donner un nom, tous les deux, il est peut-être tombé pour l'un d'entre vous.
    »

    Ferisen repart, et Zahria reporte son regard sur Elina, qui fixe son bureau intensément. Un peu trop. La brune s'approche d'elle, la saisit par l'épaule, inquiète.

    « Ça va, Eli ? On dirait que tu as vu un fantôme... »
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Lun 2 Mar 2020 - 0:43 #
    Nos cristaux tintèrent alors que mon regard se perdait dans le vide. Le destin s'avérait facétieux et ces retrouvailles n'étaient pas sans introduire des souvenirs douloureux longtemps oubliés. Comme si je n'avais pas entendue la question posée par mon amie, je posai le bout des doigts de ma main droite sur la lettre tamponnée et la tournai dans ma direction.

    « - Ce symbole... encore... »

    L'air semblait s'être à nouveau refroidi et je frissonnai en conséquence, avant de remonter le regard vers Zahria. Aussi déconcertée que suspicieuse, elle s'avança vers moi pour détailler l'objet de mes inquiétudes.

    « - C'est une lettre trouvée au cours d'une affaire... Quelque chose qui t’interpelle ?

    - Ce symbole. Je l'ai déjà vu. À deux reprises. »

    Maintenant j'en étais sûre, c'était bien le même. Et s'il avait été déformé chez le mage fou, il n'en restait pas moins un lien entre toutes ces enquêtes, servant les intérêts de la dangerosité que j'intégrais déjà à ce qui, je le suspectais maintenant, était une organisation.

    « - Tu permets ? » demandai-je tout en faisant mine de plonger mes doigts dans l'enveloppe ouverte.

    Les sourcils froncés m'indiquaient qu'en temps normal l'espionne n'aurait pas dit oui, mais que la situation était légèrement différente en l'occurence. Un hochement de tête pratiquement imperceptible et je retirai le papier que je dépliai devant moi. Il s'agissait d'une simple correspondance signée par un dénommé Shirin avec un individu anonyme, qui l'invitait à déplacer des œuvres à un certain « QG ».

    Plus que l'activité suggérée dans la missive, c'était la mention d'un quartier général qui me fit tourner de l’œil un instant. Nous avions donc à faire à une organisation qui existait depuis au moins trois décennies et que jamais nous n'avions encore décelée ?

    Non, peut-être que cela valait le coup de se renseigner aux archives royales, maintenant que j'y avais accès. Mais avant cela, il fallait que je partage mes doutes avec celle qui me regardait fixement. Je reposai la lettre et son contenu là où je les avais trouvés et l'invitais à redescendre, persuadée que nous pourrions avoir cette conversation en même temps que nous découvrions le contenu du fameux œuf tombé du ciel.

    « - Je vais avoir besoin de connaître les détails de cette affaire. Je sais, ça peut paraître étrange et ce n'est pas pour fouiller dans les affaires des espions, mais ce symbole... Il nous concerne toutes les deux, bien plus que tu ne pourrais le croire.

    - Je ne comprends pas où tu veux en venir... mais je te dirai tout ce que tu veux savoir, si tu acceptes enfin de me dire de quoi il s'agit. »

    Comme je sentais le sang se raréfier dans mes joues et la chaleur quitter mon visage, je devais deviner mon apparence pâlotte. Oui, je ressemblais à un fantôme, comme elle l'avait si bien dit, et elle releva quelques secondes après ce que je comptais lui répondre ensuite :

    « - C'est en rapport avec Thomas, c'est ça... ?

    - En partie. L'un des hommes qui ont essayé de m'enlever, ce soir-là... il portait ce symbole sur son bras. Un crâne sur un livre. Je m'en suis rappelée récemment lors d'une mission : un mage fou qui s'attaquait aux diligences des Sentinelles pour transformer les soldats en marionnettes sans vie. Un dangereux criminel et je pensais qu'il agissait seul. Il avait ce tatouage lui aussi, bien que brûlé en partie comme si on avait essayé de l'effacer. »

    Sûrement un paria ou un exilé. Mais voilà, en vingt ans de carrière, je n'avais pas vu d'autres occurrences et là tout semblait éclater. Combien de fois avais-je pu passer à côté de détails reliant à cette organisation macabre ? De quoi devenir paranoïaque...

    Rapidement arrivée devant le vestibule, je récupérai mon manteau qui recouvrait la veste Totoroboy d'un des bambins ; décidément, les espions s'habillaient en Prada. Mais mon attention était simplement portée sur la porte par laquelle s'étaient échappées plus tôt les recrues pour se préparer à l'entraînement.

    « - Nous pouvons poursuivre cette conversation pendant ton cours. Je crains de ne pas avoir encore beaucoup de temps à vous accorder aujourd'hui, mais je vais faire mon possible pour que l'on se revoie rapidement, Zahria. »
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Retrouvailles au sommet
    Lun 9 Mar 2020 - 22:07 #
    Zahria est estomaquée face aux informations d'Elina. Si le symbole lui parlait déjà, il prend une toute nouvelle tournure. Si elle croyait en Lucy, Zahria se dirait que tout ceci est de son fait. Trop de coïncidences pour paraître vrai. Le fait qu'elle trouve ce symbole, puis retrouve Elina, qui a déjà eu affaire avec, que ce soit lié au kidnapping de Thomas... Les yeux de Zahria prennent une teinte noire alors qu'elle arrête Elina avant de sortir.

    « On va trouver qui est derrière ça Elina, toi et moi. J'ai l'impression que ça cache beaucoup plus qu'il n'y paraît. »

    Son amie acquiesce, puis sort. Zahria s'habille à son tour et la rejoint dehors, où un soleil éclatant se reflète sur la neige pour former comme des paillettes blanches sur le sol. Mais un nuage déjà vient cacher le soleil, alors que les yeux de Zahria ont eu le temps de prendre une couleur dorée similaire à celle des rayons. Elina semble pressée, alors que les deux recrues s'approchent d'elle, leur oeuf entre les mains. Ils ont l'air penauds, et l'Ombre comprend qu'ils n'ont pas réussi à faire éclore le familier. Ils proposent à la jeune Capitaine d'essayer, mais elle refuse avec une grimace de dégoût. La brune sourit, son amie a toujours autant horreur des animaux mignons, visiblement.

    « Vous voulez essayer, Ombre ?
    - Pourquoi pas, après tout. Si ça se trouve je vais me trouver avec un truc super classe. Ou avec un Glooby tout baveux qui viendra vous emmerder le matin.
    »

    Sous le regard d'Elina, Zahria pose sa main sur l'oeuf, puis réfléchit un moment pour réfléchir un bon nom. Elle se souvient d'une vieille histoire que lui racontait son père, puis prononce le nom du héros du conte à voix haute et sonore, les yeux posés sur l'oeuf marbré.

    « Dhim. »

    Et là, miracle, elle sent une secousse sous sa main. L'oeuf se met à craqueler, sous le regard ébahi des deux adolescents, et bien vite, Ferisen qui tenait encore l'objet dans les mains se retrouve avec un petit animal brillant en train de sortir des décombres de coquille.

    « Ombre, vous avez réussi ! C'est quoi, par contre ?
    - T'es débile, Ferisen ! C'est un Lumios, regarde les longues oreilles.
    »

    Le petit animal pose ses yeux noirs emplis d'admiration sur Zahria, qui est touchée par la fragilité de l'animal. Ferisen le dépose dans ses mains en coupelle, et le bébé vient tout de suite se réfugier à l'intérieur de son manteau, dans lequel il fait plus chaud. Elle le maintient en place sous les cris de joie des deux recrues, et ne peut s'empêcher de sourire face au spectacle. Même Elina, toujours silencieuse, semble avoir la commissure des lèvres qui s'élève. Mais quand leurs regards se recroisent, les deux femmes repensent à leur conversation et retrouvent automatiquement leur sérieux.

    « Ruth, Ferisen, allez à la serre, je vous rejoins. Vous pouvez dire au revoir au Capitaine, elle a à faire. »

    Après de maigres protestations, les deux enfants s'exécutent, et les deux femmes se retrouvent seules.

    « Je ne vais pas te retenir plus longtemps, tu as beaucoup à faire, et moi aussi. Je peux passer te voir ce soir si tu veux qu'on discute plus longuement de notre affaire.
    - Avec plaisir. Et il faut que tu viennes à la fête qu'ils organisent pour mon investiture, aussi.
    - C'est quand ?
    »

    Le jour est annoncé, le rendez-vous pris. Les deux femmes s'étreignent. Dans un murmure contre l'oreille d'Elina, Zahria prononce les mots qui scellent leur accord.

    « Je suis si heureuse de te retrouver... On va pouvoir réparer nos erreurs. »

    Elle l'embrasse sur la joue, puis la laisse partir. Elles ne se quitteront plus, de toutes façons.
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    Re: Retrouvailles au sommet
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