STONKS, BASTIAN

De prime abord, il est important de savoir que le côté paternel familial de Bastian, les Stonks, est une lignée d’agriculteurs affirmés et farouches qui ne dérogent pas (ou très, très, trèèèès peu) de leur héritage professionnel. La mère du jeune s’est convertie à cette pratique aussi, si bien que c’en est presque une religion dans leur maisonnée. Les Stonks possèdent généralement le charme et la capacité oratoire de convaincre quiconque, alors ils réussissent à se convaincre eux-mêmes que leur travail est la meilleure carrière du monde. La famille immédiate du garçon s’est tournée vers la branche des fruits et des légumes. Bastian a donc fréquenté toute sa vie le Grand Marché et connait presque tous les recoins de ces alentours.

Petite parenthèse : le jeune Stonks a découvert son pouvoir vers l’âge de sept ans. Alors qu’il était en train de jouer avec des amis du voisinage, il a voulu imiter une longue vue avec ses mains. Inutile de préciser l’étonnement qu’il a eu quand il s’est aperçu que ses mains avaient réalisé une véritable longue vue! Dès lors, il se donne au moins un dix minutes chaque semaine pour pratiquer ou pour découvrir un aspect différent de son don.

Bastian n’a pas vécu beaucoup d’années, il n’a qu’onze ans. Sa famille se compose de ses parents, de lui, et de sa petite sœur, Mavis, qui vient tout juste d’avoir six ans. Malgré qu’il n’ait qu’une décennie (plus un), le jeune garçon a une soif de savoir qui ne se tarit pas depuis environ trois ans. En effet, même s’il a des liens plus forts avec sa famille paternelle, le côté maternel de sa parenté l’intéresse énormément. Surtout depuis qu’il a rencontré un des frères de sa mère, oncle Magnus. C’est un aventurier déterminé qui ne se retient jamais de raconter ses multiples péripéties lorsqu’il rend visite à sa sœur. Chaque fois, les parents de Bastian s’inquiètent pour la sécurité de Magnus et tentent de le taire; chaque fois, Bastian boit assidument les paroles de son oncle et pose mille et une questions à cet homme de grande carrure, au rire fort et au sourire contagieux.

Cette vie d’aventures fait rêver le garçon tous les soirs et il ne cesse de penser que cela serait bien d’explorer les vastes contrées qui sont distanciées par les grandes fortifications de la Capitale. Véritable rat de bibliothèque, quand il n’est pas au Grand Marché, il enrichit ses connaissances en lisant des livres qui s’inspirent d’aventure antérieures. Lorsqu’il a eu dix ans, l’enfant a commis l’erreur de proclamer à ses parents qu’il voulait, à l’âge adulte, créer sa propre odyssée dans l’objectif ultime d’enrichir les encyclopédies et les idées fictionnelles des romanciers. Certes, l’agriculture et le métier de cultivateur fait partie intégrante de sa généalogie, mais il trouve cela trop répétitif, peu audacieux, et limité dans son apprentissage.

De toute évidence, un jeune enfant ne sera pas pris au sérieux. Ses parents, horrifiés au départ, se sont alors souvenus de son âge et ils se sont calmés. Ils ont néanmoins montré leur désaccord catégoriquement, car ils ne veulent pas que Bastian devienne de la nourriture pour Gevaudan. De plus, le pouvoir très peu utile en survie de l’enfant ne lui serait d’aucune convenance s’il advenait à être en danger.  Entre eux, ils se sont décidés qu’ils persuaderaient leur fils à changer d’avis. Toutefois, leur mission s’annonce bien mal, car le garçon a beaucoup travaillé sur sa finesse et sa discrétion. En conséquence, il est en mesure de fuir les tâches qu’ils le retiennent pour plutôt côtoyer des amis d’oncle Magnus, afin de soutirer des anecdotes incroyables, ou pour faire, plus rarement, ses recherches sur la flore qui grandit aux abords des frontières de la Capitale.