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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Faire tourner le commerce local
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    Faire tourner le commerce local
    Lun 13 Jan 2020 - 16:16 #
    Une ruelle. Puis une autre. Et une autre. Les artères se succèdent, ayant ceci en commun qu'elles sont toutes franchement craignos. Et peu fréquentées. A mesure que la silhouette s'éloignait du centre-ville, le nombre de passants qu'elle croisait diminuait autant que la proportion de poussière augmentait dans ces rues mal entretenues. La silhouette est celle d'un jeune homme à la longue chevelure argentée tombant sur sa nuque enfoncée dans le col d'une longue cape. Son large chapeau est enfoncé profondément sur sa tête et incliné comme pour cacher au maximum son visage. Au vu de sa démarche et de la manière qu'il avait de rester le plus possible dans l'ombre, il était clair que l'homme en question ne souhaitait pas être vu.

    Erland jeta un nouveau coup d’œil furtif autour de lui. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas mis les pieds dans les bas-fond de la capitale. Et pour être honnête, cela ne lui manquait pas vraiment. Les alcôves malfamées de la zone extérieure, non contentes d'être crasseuses, regorgeaient de criminels plus ou moins dangereux dont il ne voulait certainement pas croiser la route. Ses égarements dans le quartier dataient de l'époque où le magicien était à la rue, et où le larcin était plus ou moins sa seule source de revenu. Les voyous qu'il fréquentait à l'époque étaient des escrocs de la pire espèce, mais qui avaient le bon goût de pouvoir refourguer à peu près tout et n'importe quoi sans trop se préoccuper de sa provenance...

    Et c'était pour cette même raison que le garçon était venu. Les poches intérieures de sa cape étaient lestées de quelques objets dont le propriétaire avait changé dans la journée. Il y avait notamment une pierre de communication et une sorte de bracelet bizarre dont Erland n'avait pas encore réussi à déterminer la fonction. En tout cas une chose était sûre : ça sentait la magie à plein nez et le prestidigitateur pourrait certainement obtenir un prix décent pour l'ensemble. En tout cas de quoi se payer une ou deux soirées de bières. Mais en réalité, celui-ci se foutait un peu de l'argent qu'il pourrait en tirer. Il cherchait surtout à s'en débarrasser. Ne pas se faire choper avec. Il n'y avait littéralement personne qu'il voulait savoir au courant de son vol. Certainement pas la Garde, qui aurait sans doute son mot à dire quant au pickpocketage d'un couple de nobles. Encore moins Astrid, qui l'avait aidé à revenir sur le « droit chemin » et à qui il avait promis d'arrêter le vol à la tire. Et, derniers mais non les moindres, surtout pas lesdits nobles qui auraient de bonnes raisons de vouloir récupérer leurs possessions.

    Il fallait dire qu'ils l'avaient plutôt cherché, avec leur air condescendant et leur discours méprisant. Tout ça parce qu'il avait essayé d'expliquer à leur petite fille que la véritable magie n'était pas forcément celle qu'on lui apprenait, tour de cartes à l'appui en guise de preuve. Et que Lucy était une fausse déesse. Et que ses parents étaient des snobs. Et qu'ils ne méritaient pas ce qu'ils avaient. Monsieur et madame « Balais dans le cul » s'étaient alors outrés et l'avaient traité avec un dédain qui avait fait remonter en lui le douloureux souvenir de son enfance, et Erland avait craqué. C'en était trop pour lui et ses anciens démons avaient refait surface. Le prestidigitateur avait fait usage de son habileté, perfectionnée par des années de pratique de la magie pour les déposséder de quelques objets en guise de leçon.

    C'était un geste impulsif. Le genre qu'on ne contrôle pas. Son aversion pour la noblesse et son sentiment d'agacement avaient pris le dessus sur son sang-froid. Seulement voilà, Erland se retrouvait maintenant à faire profil bas au milieu des pires coupe-gorge de la capitale pour essayer de revendre les fruits de ce « geste impulsif » avant qu'Astrid ne découvre son méfait et ne le démonte. Elle faisait peur, Astrid, quand elle s'y mettait. L'homme à tout faire s'était renseigné auprès d'anciennes connaissances avec qui il traitait dans son ancienne vie et qui avaient encore des contacts dans le milieu. Ses anciens gars avaient pour la plupart laissé tomber les affaires -à la capitale tout du moins- mais on lui parla d'une petite nouvelle qui cherchait à faire son trou, un plan parfait s'il cherchait de la discrétion. Après plusieurs dizaines de minutes de déambulations à travers les ruelles, le garçon arriva finalement à l'endroit qu'on lui avait indiqué. Une autre silhouette était déjà présente, lui tournant le dos.

    -Yo, je cherche une certaine... Jeliz' ?
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    Re: Faire tourner le commerce local
    Lun 20 Jan 2020 - 22:33 #
    Déambuler dans des ruelles étroites et tortueuses n'était pas ce qui se faisait de plus attrayant au premier abord, mais la jeune femme semblait très bien s'en accommoder, adossée à son mur. Jelizabeth avait toujours eu un petit faible pour ces endroits sombres. Quelque chose dans l'ambiance un peu glauque, dans la lumière qui peinait à s'infiltrer dans ces boyaux de pierre, dans l'atmosphère un peu lourde, statique, lui plaisait, lui rappelait d'heureuse et enfantines sensations. Ici le rythme bien soutenu de la vie citadine changeait drastiquement, se faisait plus lent, plus nerveux, ponctué de rares mais terribles explosions d'activité, et cela convenait parfaitement à la jeune femme. Elle qui prêtait toujours une attention aigüe à ce qui l'entourait, ce milieu restreint, confiné, était parfait, bien plus adapté que la saturation sensorielle des grandes rues ou des places commerçantes.

    Dans les ruelles, les passants se reconnaissaient au bruit de leurs pas. Alors que les peureux martelaient le pavé d'un trot bruyant, anxieux, que les ivrognes perdus clopinaient dans leur syncope, et que les assassins ou les gardes cherchaient à simplement ne pas faire de bruit. Les habitués se distinguaient, aux oreilles de la jeune femme, au rythme de leurs pas, à la lenteur mesurée, calculée avec laquelle ils alignaient un pied devant l'autre. Une démarche à l'aspect nonchalant, leste, semblable à celle des chats de gouttières, prêts à décoller au moindre signal, que ce soit pour fuir un danger... ou sauter sur une proie facile. Toute faible physiquement qu'elle fut, Jelizabeth profitait en l'occurrence pleinement de la menace latente de la magie, inconnue permanente qui se posait chez chaque individu. Comme pour lui donner raison, trois escogriffes passèrent en silence, se contentant de la scruter attentivement.

    Il faisait frais, aujourd'hui, et la jeune femme était recouverte de la grosse cape de laine qui la protégeait du vent et des intempéries. Son capuchon, qui reposait pour le moment sur ses maigres épaules, la rendait plus identifiable tout en libérant sa vue, et le second point valait pour elle bien facilement l'éventuel inconvénient du premier. Jeliz' était encore une inconnue ou presque à la Capitale, après tout.

    - C'est pas mal ici hein...

    Presque. Pour ce qui l'amenait ici, alors qu'elle marmonnait gaiement entre ses lèvres, ce "presque" était de mise, indéniablement. Tout commençait doucement mais sûrement à se mettre en place, pour la blonde. Comme elle pouvait s'y attendre, la plus grande ville du Royaume regorgeait de drôles de larrons et d'affaires louches et lucratives, il n'y avait plus qu'à faire son choix. Et si, pour le moment, mieux valait rester sage et joueur la prudence, avec de menus profits parfois un peu laborieux, il ne faisait aucun doute que... Jelizabeth tendit l'oreille. Quelqu'un approchait d'un pas rapide et nerveux, clac-clac-clac. Un drôle d'énergumène passa presque en courant quelques mètres devant elle, poursuivi par un scintillement à l'origine manifeste. La jeune femme eut un fin sourire, se plaisant à imaginer ce qui avait bien pu conduire à cette scène fugace. S'y plaisant tant qu'elle fut presque surprise lorsque retentit une voix masculine dans son dos.

    - Yo, je cherche une certaine... Jeliz' ?

    Le premier de la journée. L'intéressée prit le temps de pivoter sur la pointe de son pied gauche et de lancer un regard espiègle avant de répondre. Grand et mince, cheveux clairs et longs, apparemment la vingtaine, la longue cape dissimulant bien trop de choses à son goût et la canne dans une main incitaient à la prudence, surtout dans un coupe-gorge. C'est aussi dans ces moments que la jeune femme appréciait tout particulièrement les ruelles sombres pour une raison bien plus pratique : son pouvoir, qui lui sapait en ce moment même son énergie, profitait très bien de ces conditions. Au vu du temps qu'elle avait passé là, l'endroit était déjà saturé de ses spores, impossibles à distinguer dans la poussière et l'ombre. Jelizabeth ne s'approcha pas plus, invitant l'inconnu à avancer d'un petit geste, mettant ses mains bien en évidence alors qu'elle répondait.

    - Jeliz', vraiment ? C'est fou ça ! Quel heureux hasard, c'est moi. Et qu'est-ce qui amènerait à me chercher, hmm ?
    InvitéInvité
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    Re: Faire tourner le commerce local
    Jeu 23 Jan 2020 - 15:03 #
    La silhouette se retourna pour faire face à l'illusionniste. Féminine. Chétive. Probablement de peu sa cadette. Sa cadette ? Surprenant. L'intéressée le gratifia d'un fugace regard mutin avant de l'enjoindre d'un geste à se rapprocher d'elle. La jambe gauche d'Erland s'avança spontanément comme pour faire un pas en avant, sans vraiment que son cerveau n'ait son mot à dire. Son regard ambré était plongé avec trop d'insistance dans celui de Jelizabeth sans qu'il ne puisse l'en détacher. Finalement, cette dernière affirma être celle qu'il cherchait, lui demandant pourquoi il était à sa recherche.

    -Je euh...

    La phrase resta en suspens. Mais pas comme si Erland marquait une pause ou cherchait ses mots. Non, elle s'arrêta là. Ses lèvres s'étaient ouvertes machinalement, mais clairement le garçon n'avait pas du tout réfléchi à ce qu'il allait répondre. Et clairement, son esprit était ailleurs. Ses iris dorés étaient rivés sur la jeune femme, la disséquant du regard avec un air intrigué qu'on ne lui connaissait pas. En réalité, l'ancien noble était en proie à un sentiment étrange. A la vision de la receleuse, il avait été pris d'une sensation perturbante. Comme si rien n'allait correctement chez elle. A commencer par son âge. La blondinette était bien jeune pour exercer tel métier. Les trafiquants avec lesquels il traitait dans le temps étaient pratiquement tous des vieux loubards qui avaient vécu suffisamment de printemps pour se faire un réseau, pour se mettre assez de gardes dans la poche. Erland doutait sérieusement que ce soit son cas -surtout que ses indics lui avaient dit qu'elle venait d'arriver en ville.

    Et son physique. Si frêle. Comme si on pouvait la briser en lui soufflant dessus. A se demander comment elle faisait pour marcher sans se rompre un tibia. Et pourtant si gracieuse, si élégante. Il y avait quelque chose de fascinant dans l'apparence de la demoiselle. Là encore, pas vraiment le physique de l'emploi. Il était rare que l'homme à tout faire perde pied face à quelqu'un, qu'il se départisse de sa fameuse moue neutre et à la fois condescendante. Mais la rencontre qu'il venait de faire était à des années lumière de celle à laquelle il s'attendait et il avait été pris de court. La jeunesse de Jelizabeth et sa fragilité apparente le poussaient à la prudence. Dans ces métiers, on ne s'en sort pas sans rien. Le sixième sens des rues d'Erland se mit immédiatement en alerte. Elle était probablement dangereuse, d'une manière ou d'une autre. Cette réalisation lui valut un frisson d'excitation au travers de l'échine.

    Que ce soit l'adrénaline de la situation, l'exaltation qu'il ressentait à l'idée de tremper à nouveau dans des affaires pas très nettes ou peut-être simplement le physique de la jeune femme, le prestidigitateur était déjà sous le charme. Et il était là depuis une dizaine de secondes seulement. Finalement, Erland parvint à s'extirper de sa fascination pour celle-ci et à retrouver non sans mal une contenance normale, un vague sourire naissant au coin de ses lèvres tandis qu'il reprenait une posture un peu plus assurée -et moins pathétique.

    -Sacrée coïncidence en effet. C'est pas comme si on m'avait dit que je la trouverais ici eh. On m'a aussi dit que je pourrais sans doute... Faire affaire avec elle. Mais avant tout, comment tu peux me prouver que tu es elle ? Ou qu'elle est toi, peu importe.

    Troublé, certes, mais pas non plus -trop- crétin, le garçon. Son expérience en matière de plan foireux lui avait appris à se méfier. Des apparences, mais aussi des mots. Dans la rue, les gens pensent rarement ce qu'ils disent. Et ils disent encore moins souvent ce qu'ils pensent. Erland porta machinalement la main sur la poche de sa cape contenant les objets dont il voulait se débarrasser, ce qui lui rappela qu'il voulait quand même avant tout s'en séparer. Alors s'il y avait une chance pour que les deux jeunes gens traitent ensemble en bons termes, peut-être vallait-il mieux arrondir les angles et montrer soi-même patte blanche ?

    -Moi c'est Erland. Salut !

    On a fait mieux, comme phrase d'accroche. Mais cela ferait au moins office de preuve de bonne foi...
    InvitéInvité
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    Re: Faire tourner le commerce local
    Mer 29 Jan 2020 - 20:32 #
    Jelizabeth ne put s'empêcher d'arquer un sourcil devant le comportement pusillanime de l'inconnu. Des intimidés des indécis, des imbéciles même, elle en avait pourtant vu beaucoup passer. Des gamins regrettant au dernier moment leur audace, des pauvres hères pétris de remords digne d'un chien de basse-cour, des angoissés qui s'attendaient à se faire poignarder au moindre coin de ruelle... En peu de temps, on pouvait en voir de toutes les couleurs. Mais... En l’occurrence, le bougre semblait bien être autre chose.

    Ne serait-ce qu'au vu du regard qu'il posait sur elle, d'une insistance assez particulière. Qu'il soit étonné par l'apparence délicate de la receleuse en herbe n'avait rien que de très habituel, mais ne pouvait tout expliquer. L'idée que le pouvoir du gus soit lié au regard effleura rapidement la jeune femme, et elle garda cela dans un coin de son esprit. L'homme cherchait ses mots, avec, il fallait bien le noter, dans les yeux une lueur qui n'aurait su relever uniquement du calcul froid.

    D'un naturel difficile à impressionner, Jeliz' ressentit tout de même un petit début de gêne, qu'elle étouffa dans l’œuf promptement. Finalement, c'était à peine s'il ne la déshabillait pas du regard, cet énergumène... Comme s'il s'en rendait soudain compte, il s'anima enfin, peignant sur ses traits un air vaguement aimable et matois.

    - Sacrée coïncidence en effet. C'est pas comme si on m'avait dit que je la trouverais ici eh. On m'a aussi dit que je pourrais sans doute... Faire affaire avec elle. Mais avant tout, comment tu peux me prouver que tu es elle ? Ou qu'elle est toi, peu importe.

    A ces mots, la jeune femme retint un sourire un peu trop spontané. "En voilà une question faussement finaude...", se dit-elle alors que, comme pour faire preuve de bonne volonté, on la gratifiait d'un nom qu'elle n'avait pas encore demandé. Elle le mémorisa, s'autorisa une petite seconde pour battre des paupières et retenir un dernier petit sursaut d'hilarité.

    - Pas la peine de me regarder avec des yeux de merlans frit alors, mon cher Erland. Et bravo pour ta méfiance ! Normalement, si la personne qui m'a conseillé n'a rien oublié, elle a dû te parler de ça.

    Et ce disant, Jelizabeth ouvrit son manteau, porta la main à son cou, ceint d'une fine chaîne sous le col de son chemisier sombre. Au bout, un petit pendentif assez caractéristique, petit disque d'or terni par les ans, un peu déformé par de drôles de marques. En bas relief, des initiales simplistes - un J inscrit dans un H - se laissaient apercevoir. La jeune femme s'approcha encore d'un pas, avec sur sa main tendue le colifichet nonchalamment entrelacé, laissé à osciller devant le regard dudit Erland.

    - Si l'on ne m'a pas assassiné, il ne peut qu'être sur moi. Tu vois les marques ? Ce sont mes dents qui ont fait ça.

    D'un geste presque joueur, elle souleva un peu plus son bras et souffla sur le collier, lui laissant voir ce que ses petites dents avaient accompli sur l'or, puis montra ses dents ostensiblement avant de remballer le tout avec un petit rire. Ce faisant elle reprit sagement une position plus reculée. Il était temps d'aller un peu plus loin pour Jeliz', et cela impliquait aussi de tirer les vers du nez de son vis à vis, dans la mesure du possible. Alors qu'elle réajustait son col, la cape ouverte, elle reprit la parole.

    - Et si on ne t'avais rien dit, ta question était un mignon petit bluff. Laisse moi deviner, c'est le vieux Bix qui a donné mon nom ? Ou cette bougresse d'Astrid, peut-être ?

    Aller à la pêche aux informations ainsi se révélait toujours utile, même s'il était rare d'avoir une réponse directe. Ce que la blonde cherchait surtout, c'était savoir qui connaissait qui, comment, qui dissimulait et dans quelle mesure, continuer de croquer dans son esprit tous les petits liens qui formaient la grande toile dans laquelle elle évoluait.
    InvitéInvité
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    Re: Faire tourner le commerce local
    Jeu 30 Jan 2020 - 14:21 #
    Si elle avait semblé de prime abord plutôt sûre d'elle, l'attitude de l'inconnue se para d'une hésitation confondue en réaction à l'approche peu académique d'Erland. Celui-ci attendait maintenant une réponse à ladite maladroite approche, se balançant sur ses pieds comme un enfant impatient. Il avait des yeux de merlan frit. Quiconque connaissait un tant soit peu le magicien aurait été extrêmement surpris de le voir dans cet état. Méconnaissable. Il avait commencé à retrouver un semblant d'aplomb, mais quelque chose ne tournait définitivement pas rond chez le garçon. Pourtant Lucy seule savait à quel point avoir le dessus -ou en tout cas le feindre de manière suffisamment convaincante- était important dans ce genre d'échange.

    Son interlocutrice le charria gentiment avant de le féliciter pour sa prudence, ce à quoi l'homme à tout faire répondit en arquant un sourcil d'un air de dire « évidemment. ». Puis elle s'affaira à lui prouver son identité, à la -bonne- surprise d'Erland qui était loin d'être sûr que Jelizabeth -si c'était bien elle- le prendrait au sérieux. Cette dernière tira un pendentif de son corsage et le laissa osciller sous les yeux du prestidigitateur, qui examina attentivement les initiales tout en écoutant les explications qu'elle lui donnait, comme hypnotisé. Un bluff ? Plus ou moins... Le type qui l'avait rencardé avait bel et bien mentionné un bijou du genre, mais c'était sans compter sur la capacité de concentration d’une huître atrophiée du garçon. Maintenant que la jeune fille lui en parlait un vague souvenir refaisait surface dans son esprit, mais il avait jusqu'alors oublié ce détail.

    En attendant, il semblait bel et bien avoir affaire à la receleuse. Enfin... Techniquement, la théorie de l'assassinat n'était pas si improbable. Et rien n'empêcherait une usurpatrice de mordre comme une débile dans le médaillon pour y laisser des marques de dents afin d'y ajouter une pointe d'authenticité. Mais Erland décida que la paranoïa devait cesser et que ç’aurait tout de même été un plan tordu pour ses deux babioles. Un partout donc, côté bonne foi.

    -Si j'étais vraiment méfiant, je te demanderais de mordre dedans pour vérifier les marques, eheh...

    Décidément, entre les questions faussement philosophiques et les plaisanteries douteuses, on aurait pu penser être en train d'assister à la pire tentative de drague de l'histoire. L'ancien noble se figea soudainement, comme pétrifié, alors que Jeliz' tentait de lui soutirer sa source. Info qu'il - soit-dit en passant-, n'aurait jamais divulguée, code d'honneur de trafiquant oblige.

    -Atta, atta... Répète ?! Astrid ?! Astrid, comme dans Astrid Dalgaard ?

    Ses deux yeux s'étaient encore un peu plus écarquillés -si telle chose était seulement possible- et sa bouche se figea grande ouverte dans un majestueux « O ». Effaré. Pendant quelques secondes, rien ne se passa plus, Erland clignant simplement des yeux à un rythme un peu trop soutenu sans rien dire. Puis ses joues se gonflèrent avant de se vider dans un long soupir exaspéré. Tout s'expliquait. Voilà pourquoi il avait été comme envoûté par la jeune femme. Tout ceci n'était qu'une blague stupide de sa très spirituelle collègue. Elle avait embauché une jolie fille pour le piéger. Comme ces « tableaux cachés », où les gens se moquent de vous après coup. Il n'était pas invraisemblable que le magicien soit sous l'emprise d'un pouvoir quelconque. Comment avait-il pu se faire avoir de la sorte ?

    Wait. Non. Impossible. Erland était allé voir directement son indic après son larcin, et celui-ci lui avait clairement parlé de Jelizabeth. Il n'y avait aucun moyen qu'Astrid soit au courant, ni que ce soit un coup monté. Alors... Alors rien, juste une autre énorme coïncidence de merde dans sa vie. La receleuse, qui venait d'arriver à la capitale, connaissait déjà Astrid, la seule personne qu'il ne voulait pas savoir au courant de ses magouilles. Évidemment. Toujours dans les coups fumeux celle-là. A se demander comment elle faisait. Erland fut soudain envahi d'un étrange sentiment de frustration, une espèce de colère froide totalement injustifiée à l'égard de sa malchance. Il porta une nouvelle fois machinalement la main à la poche contenant son maigre butin. Si elle connaissait Astrid, cela signifiait que la receleuse n'était pas fiable. Le risque qu'elle lui balance -volontairement ou non- qu'elle revendait pour lui était trop gros.

    -Ouaiiiis, non. Du coup désolé mais ça va pas être possible qu'on fasse affaire toi et moi. M'en veux pas. Tiens, par contre je te laisse ma carte si jamais tu veux qu'on aille boire une bière après le taf. En attendant, ciao !

    Ce disant, le garçon tira de sa cape un vieux bout de carton rectangulaire grossièrement colorié, sur lequel on pouvait lire dans une écriture manuscrite stylisée (l'éducation noble, ça a du bon) : « Mag'Oz, magicien sans illusions. Se produit tous les soirs à des endroits divers et variés de la ville, surtout la Grand Place mais pas que. 11, rue du Lac. ». Il tendit la carte à Jeliz', avant de faire demi-tour et de commencer à s'éloigner en agitant vaguement une main par dessus son épaule à destination de cette dernière. Était-il nécessaire de mentionner qu'elle avait de toute façon déjà toutes les informations nécessaires pour faire pression sur lui ? Probablement pas.
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    Re: Faire tourner le commerce local
    Lun 10 Fév 2020 - 21:00 #
    Ça mordait. La réaction, aussi forte que brutale du dénommé Erland, ou Merland pour les moqueurs, ne manqua pas d'activer toutes les petites alertes mentales de Jelizabeth. Elle était tombé sur quelque chose de bien plus précieux que les quelques biens qu'il semblait jusqu'alors vouloir lui refourguer. En bonne prise, il lui épargnait même l'ennui de douter sur quel nom l'avait fait tant réagir, impeccable. Restait à savoir ce qu'il y avait derrière cette soudaine inquiétude.

    Et vite, car le bougre semblait déjà prêt à prendre la poudre d'escampette... Le temps de la réflexion se résumait à une petite poignée de secondes. Dans ce petit laps de temps, la jeune femme voulait trouver le moyen de faire quelque chose d'aussi impitoyable qu'intrépide. Elle voulait, sans même vraiment savoir ce que la situation était, coincer ce cher client qui se désistait au dernier moment. Et pas le temps de trop se creuser la tête.

    La frêle blonde ne s'imaginait que très peu en venir aux mains, et utiliser son pouvoir serait trop risqué et radical, dans pareille situation. En outre la menace que son pouvoir pouvait représenter était, dans pareille situation, une arme à double tranchant. Aucune idée de ce que son vis à vis avait sous le coude, trop de risques pour rien. Ne restait donc qu'une solution : de même qu'elle avait ferré son merlan par les bons mots, elle ne pourrait le ramener qu'en trouvant les bons leviers de parole.

    Sauf que Jeliz' n'avait pas le luxe de la réflexion pour tisser son filet... Les éléments encore présent dans son esprit furent donc son seul matériel. L'émotion vive de Merland, la manière dont il avait répété et complété le nom de l'être craint, la volte-face subite. Mais aussi son comportement précédent, la gaucherie étrange avec laquelle il se tenait là, son hésitation. Enfin la façon dont il avait tourné ses propos, son attitude présente. À quel point connaissait-il Astrid, quels étaient précisément ses rapports avec elle ? Jelizabeth ne savait pas, ne pouvait pas deviner.

    Elle chercha donc à ratisser large dans sa formulation et, tout en avançant la main pour prendre la petite carte qu'on lui tendait, ses doigts fins retinrent avec nonchalance ceux du jeune homme, d'une prise très légère. Le geste se voulait doux, de cette douceur insolente qui semblait brouiller les sens de ce cher Erland. Autant appuyer partout où l'on pouvait, n'est-ce pas ?

    - Oh, tu es sûr ? Bon... C'est vrai qu'il serait bête que certaines choses se sachent, n'est-ce pas ? Tu sais, je sais être discrète quand je le veux, j'ai mon indépendance, mais si tu insistes...

    Le sourire qui accompagna ses mots était charmant, presque incongru dans cette situation. Mais le regard, en contraste du ton de la jeune femme, avait une lueur espiègle, qui jetait sur toute son attitude quelque chose d'ambigu, insidieux. Mais déjà elle avait empoché la carte, faisait mine de se détourner, sans se presser cependant.

    - Un verre après ton travail, ben voyons... Allez, bon vent alors !

    Elle avait beau dire, Jelizabeth n'espérait qu'une chose, que ce maudit Merland tombe dans son piège approximatif. Malgré l'adrénaline que ce genre de situation tendue et tout en faux-semblants provoquait, elle ne goûtait pas vraiment d'être ainsi mise dans une posture délicate, du avec peu d'options. C'était inévitable après tout, et elle l'avait déjà vécu. Mais ça n'en rendait pas l'expérience plus plaisante...
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    Re: Faire tourner le commerce local
    Lun 24 Fév 2020 - 17:42 #
    Contre toute attente, Jelizabeth se saisit de la carte qu'il lui tendait. Ce faisant, leurs doigts s'effleurèrent l'espace d'une fraction de seconde. Complètement ignorant de son aspect délibéré, Erland fut parcourut d'un nouveau frisson à la sensation de ce contact inattendu. Ce dernier jeta un dernier regard interloqué en direction de la jeune femme avant de tourner les talons. Mais à peine avait-il fait un pas que le doute s'insinuait dans son esprit. Cet étrange personnage et son pouvoir envoûtant avait plus qu'attisé sa curiosité. Peut-être y avait-il une chance qu'elle puisse effectivement tenir sa langue, après tout ? Et le garçon crevait d'envie de rester pour en apprendre plus à son sujet. D'un autre côté... Non. C'était impossible. N'importe quel demeuré aurait compris qu'elle était en train de le prendre pour un pigeon. Un gamin de cinq ans aurait flairé le piège. Impossible qu'un escroc chevronné comme lui ne puisse tomber dans le...

    -Attends.

    Well. Peut-être qu'un jour tu te mettras à réfléchir avec le peu de neurones dont tu as été doté plutôt qu'avec... autre chose, petit homme. Mais ce jour n'était visiblement pas arrivé. Erland fit volte-face pour se tourner à nouveau vers Jelizabeth qui faisait elle-même mine de s'en aller, ne sachant trop ce qu'il était en train de faire. Sa main gauche plongea dans la poche intérieure de sa veste, de laquelle il tira les deux objets dont il voulait si ardemment se débarrasser ; une Pierre de Temps indiquant l'heure, qu'il tint distraitement par l'extrémité de sa chaîne dorée, laissant la pierre osciller à son bout, ainsi qu'un bracelet orné d'un magnifique cristal auquel il jeta un bref regard amusé. Même après avoir passé son enfance à les côtoyer, le magicien était toujours autant stupéfait par le manque d'attention que les nobles portaient à leurs affaires. Une vague de mépris naissait en lui alors qu'il reprenait.

    -Ok... J'ai... « trouvé » ces deux trucs. Je cherche à les refourguer. Au meilleur prix évidemment. Rapidement si possible. Et surtout discrètement. Comme on pouvait s'y attendre, il avait insisté sur ce dernier mot. Tu crois que c'est dans tes cordes ?

    Erland avait encore changé d'attitude. Comme si le mec qui le jouait ne savait pas trop où il allait Il faisait de son mieux pour masquer le trouble que la jeune femme lui insufflait et l'inquiétude liée à leur connaissance commune, avec un succès mitigé. Son visage fin avait repris un air relativement neutre, même s'il n'était pas impossible que ses pommettes soient toujours légèrement empourprées à cause de leur fugace frôlement un peu plus tôt. Au moins, son cerveau semblait à nouveau fonctionner correctement. Son plan -plutôt bancal- consistait à ne plus mentionner Astrid de la conversation et essayer de sceller le marché une bonne fois pour toute. Avec un peu -beaucoup- de chance, Jeliz oublierait ce « détail ».

    Et sinon... Eh bien dans le cas hautement probable où la jeune femme ne le laisserait pas s'en sortir avec ça, il esquiverait subtilement *tousse* les questions à son sujet. Ses neurones à nouveau dans un état de fonctionnement décent, l'ancien noble avait désormais conscience qu'il avait grillé une carte importante très tôt dans l'échange en révélant cette information. Il était donc désormais contraint d'essayer de gratter lui-même quelques renseignements sur la receleuse dans la transaction. Pour avoir lui-même un levier. Un moyen de pression. Comme chacun savait, dans la rue, le savoir c'était le pouvoir. Et Jelizabeth en savait plus que lui. Erland s'était lui-même piégé à peine quelques secondes après le début de l'échange. Il était déjà dos au mur.

    C'était sans doute une des raisons pour lesquelles il avait arrêté ses activités illicites. Et probablement pour ça qu'Astrid lui avait interdit de recommencer...
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    Re: Faire tourner le commerce local
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