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Naissance de terreurs
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Aube
Qu’est-ce que je n’aurais pas donner pour m’éviter ce trajet à la c** jusqu’à la Guilde des aventuriers ? Le silence et le calme d’être débarrasser pendant quelques jours de ma protégée… En temps normal, jamais je n’aurai accepté qu’elle parte en mission pour la Guilde mais tel un lion en cage, elle était tellement insupportable que j’ai fini par céder. Rien de pire qu’une personne qui négocie sa liberté en permanence lorsqu’on aspire juste à de la tranquillité pour dormir vingt heures par jour. Et voilà comment je me retrouve dans les rues de la Capitale et sous la neige avec mon gros ventre et ma fidèle Chiraki. Si cela ne tenait qu’à moi, je me roulerai en boule dans un coin, je suis bien dehors avec cette neige fraîche. Mais cela n’est pas une bonne idée… Wendy m’a bien mise en garde sur le risque d’accouchement hasardeux durant le dernier mois à cause de mes jumeaux. En désespoir de cause, je serai bien rentrée à la maison si on ne m’avait pas demandée d’aller au Bastion de la Garde Royale. Difficile de savoir ce que l’on me veut là-bas mais je vais passer par le jardin du palais, je gagnerai du temps et en fatigue…
Aux grilles du palais, mes plus ou moins anciens collègues me reconnaissent. En théorie, il ne devrait pas me laisser passer mais mon état clairement déplorable les attendrit suffisamment pour qu’ils acceptent de me laisser passer par les jardins pour aller au bastion… À mon entrée dans la bulle protectrice, je sens mes bébés s’agiter et me donner des coups. Malgré la douleur provoquée par un coup directement sur ma colonne, je m’avance en titubant plus ou moins le long du grand chemin de cailloux blancs. Arrivée presque devant l’entrée du palais, la douleur s’intensifie brutalement accompagnée d’une sensation désagréable d’humidité incontrôlée. Epuisée et endoloris, je m’effondre à quatre pattes sous les yeux de plusieurs servants du palais. Il ne faut pas longtemps avant que je ne me retrouve entourée par les servants et quelques gardes. Leur proximité m’oppresse et la douleur se manifeste par pic extrêmement douloureux. Alors qu’une vague de douleur me transperce le corps, on m’empoigne sans douceur pour me relever. Les larmes aux yeux, je n’entends qu’à peine une servantes crier que je suis en train d’accoucher. Je sens que l’on passe un bras derrière mes jambes pour me soulever mais n’arrive pas à suivre l’évolution des choses, la douleur m’aveugle et brouille mon jugement. Seule une complainte passe mes lèvres.
J’ai mal…
J’ai toujours appris à supporter la douleur. “Tu te plaindras quand tu seras morte” disait mon père lorsque j’avais le malheur de pleurer. Je ne saurais dire pendant combien de temps on m’a portée ni où j’ai été amenée. J’ai peut-être perdue connaissance car le trajet n’est qu’un long blanc jusqu’à la sensation douce d’un lit et d’un linge chaud sur ma peau. Je repousse le linge qui me surchauffe et m’incommode encore plus… Les questions fusent dans tous les sens, bien trop vite malgré le fait que la douleur ait refluée. Trop de monde parle en même temps, trop fort, trop vite. Ils me font mal aux oreilles, j’écrase mes oreilles de mes mains pour essayer de me protéger de tout ça. Et la douleur revient, plus intense, plus brutale. La douleur vive me vrille le bas-ventre m’arrachant un cri de douleur. Le pic ne dure que quelques secondes qui me paraissent une éternité… Lorsque la douleur cesse de me vriller le corps, les voix se sont tuent. Une seule reprend, une voix forte et impérieuse donnant ses ordres, jetant les Gardes hors de la pièce. En un instant, je me retrouve entourée uniquement de femmes et de Geki qui n’hésite pas à montrer les crocs lorsqu’on essaye de la sortir. La femme qui a pris les commandes se penche vers moi.
ça va aller ma petite, ils vont ramener le guérisseur. En attendant, on va commencer à mettre au monde ton bébé. T'inquiètes pas, on passe toute par là.
Il y en a deux…
Une vague de douleur m’interrompt dans ma phrase. Prise entre les vagues de douleurs et la peur qui grimpe en moi, je me laisse guider par cette vieille femme certainement bien plus expérimentée que moi. Me déshabiller, attendre en souffrant, le temps passe si lentement… L’arrivée du guérisseur me semble sonner la fin de mon calvaire mais cela n’est finalement pas le cas… Pire encore malgré sa présence, les vagues de douleurs se rapprochent… Sentant ma douleur, Geki s’installe à côté de moi, tête sur le lit, juste à côté de moi. Sa présence rassurante me fait du bien mais ne soulage pas la douleur.
Le temps défile lentement à mes yeux alors que le guérisseur affirme que le moment n’est pas encore venu. Les heures défilent les unes après les autres, entrecoupées de mes cris de douleur. Lorsqu’il se décide à affirmer que le premier bébé va enfin sortir, je suis épuisée et en nage. Il fait une chaleur étouffante dans cette petite pièce, beaucoup trop pour me sentir à l’aise. Quand j’ai appris ma grossesse, je ne pensais pas que donner la vie serait si horriblement douloureux…
Sans vraiment me prévenir, le guérisseur me colle mes bébés l’un après l’autre dans les bras. Deux petites choses sales qui ont grandis pendant des mois en moi. Ils pleurent et hurlent à plein poumon. Mon regard perdu vers les femmes provoque leur sourire.
C’est normal, il ne faut pas s’inquiéter Aube.
Mon regard passe de l’un à l’autre, inquiète de voir mes bébés si petits et fragiles. Un petit garçon et une petite fille… J’espère qu’ils ne ressembleront pas trop leur père. C’est égoïste mais je n’arrive pas à pardonner à Ryuji d’être partie pour une mission si dangereuse alors que j’attendais nos enfants. Et encore moins à lui pardonner d’y avoir laissé sa vie… Lorsque les femmes qui m’ont entourée pendant presque toute la durée de mon accouchement font mine de vouloir me reprendre mes bébés, mon instinct me pousse à les serrer contre moi…
Nous allons les laver et les enrouler dans des draps propres et chaud, Aube. Vous avez besoin d’un peu de repos avant leur première tétée, et il faut toujours leur donner un petit nom !
Convaincu par la douceur de celle qui m’a tant accompagnée, je les laisse prendre mes bébés. Les prénoms… Une grande réflexion qui m’a bien occupée depuis plusieurs semaines vu que je ne pouvais pas faire grand chose d’autre. Trouver plusieurs prénoms de garçons et de filles est une horreur en fait… Surtout pour des jumeaux qui auront un lien particulier toute leur vie.
Aurore et Crépuscule. Celle qui illumine ma journée et celui qui emplit mes nuits d’amour.
Aube, Aurore et Crépuscule… Notre famille, rien que nous trois.
Parfait Aube, maintenant, il va falloir dormir un peu. Je vais aller faire le nécessaire pour que vous puissiez rester au palais jusqu’à demain au minimum.
Le palais… Mes bienfaiteurs n’ont rien trouvé de mieux que de m’emmener dans l’une des chambre de serviteurs du palais. J’ai honte d’avoir certainement troublé la tranquillité du palais où vit ma Reine.
Lyxiae
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-CAPITAIIIIIIIINE !
La porte s'ouvrit brusquement, ne manquant pas de faire sursauter l'officier. Ce dernier sauta presque du siège en voyant le prétorien courir jusqu'à devant son bureau, oubliant de saluer se présenter ou même de fermer la porte.
Même sans les cloches d'alarme, il eut peur d'une invasion, ou de pire. Et ainsi il ne dit strictement rien, attendant ce qui allait être dit.
A dire vrai il n'attendait pas d'alerte, seulement Aubre Grassim qui devait venir passer un entretien. En effet après beaucoup de discussion, il avait décidé de lui laisser une chance de revenir à un poste bien plus haut que lors de son départ. C'était un fait rare, mais il ne doutait pas que son expérience soit bénéfique.
Et il voulait la rencontrer en personne. Trouvant important de pouvoir parler à sa future seconde de vive voix, le poste était rudement important.
Mais voilà qu'un prétorien débarquait en panique dans son bureau, et encore essoufflé il réussit tout de même à parler.
-Visiteurs.... palais.... accouché.... dans la salle des domestiques.....
Arthorias ne comprit pas tout de suite de quoi il en retournait avant de sursauter. Le seul visiteur prévu sur la liste aujourd'hui... c'était Aube... et.....
Laissant son soldat en plan, il partit comme une flèche, sprintant dans les couloirs, sa lourde amure ne le gênant pas plus que ça pour parcourir le palais.
Beaucoup de domestiques paniquèrent en le voyant courir, ayant rarement l'habitude de voir un garde royal et encore moins le capitaine sprinter ainsi.
Et ainsi il fit tout le palais, remontant chaque aile à grande vitesse.
Finalement la salle incriminée était juste devant lui, et alors qu'il s'apprêtait à rentrer, une domestique plus âgée le fit rester à l'entrée avec un air sévère sur le visage
-Ah non monsieur le capitaine, on n'entre pas
-Je....
Commença t'il avant qu'elle ne le fisse taire d'un geste, d'un geste trop maternel pour qu'il puisse dire quoi que ce soit, la domestique devant avoir bien plus d'expérience dans ce genre de cas
-Pas de mais ! La mère se repose avec ses bébés ! Vous entrerez après ! Je me fiche de votre titre, mais ça aurait la reine ça aurait été pareil ! On ne dérange pas une femme quand elle viens d'accoucher.
Et donc.... rabroué, il attendit, faisant les cents pas comme si c'était lui le père. En théorie il aurait bien pu rester dans son bureau, mais une naissance au palais royal était un événement important et son devoir était d'être là, surtout que c'était sur sa demande qu'elle était venue.
Donc oui en soit il était aussi responsable.
Finalement, au bout d'un temps interminable, on lui permit d'entrer, découvrant la jeune mère avec ses deux poupons et son familier.
Bon il était le premier à rentrer dans la pièce et se trouva presque démuni, ne sachant trop quoi dire
"Bonjour Garde Grassim"
Meh ce n'était pas la meilleure chose sans aucuns doute. Et il se contenta
De s'approcher de la renarde, enlevant son casque pour la voir de ses propres yeux, adoptant un sourire rassurant.
-Bonjour madame Grassim, je suis Arthorias Hekmatyar, je suis le capitaine de la garde... hum
Bon les présentations étaient faites mais il restait un peu perplexe.
-Avez vous besoin de quelques chose en particulier ? Je crois que les guérisseurs sont allez chercher de quoi préparer vos enfants
Les guérisseurs ou les domestiques... il ne savait plus bien, et se contentait de poser son regard vairon sur la mère et ses enfants, espérant surtout que tout le monde allait bien
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Aube
La naissance de mes bébés est une épreuve douloureuse mais aussi une véritable libération. La fin des douleurs permanentes, un poids désagréable en moins… Je récupère enfin le contrôle de mon corps. Mes bébés emportés pour être lavé et emmailloté dans des linges propres, je me laisse aller contre l'oreiller. J'ai tellement transpiré qu'il est trempé mais ce n'est pas grave, ça me fait une sensation de fraîcheur agréable. Le guérisseur m'ausculte un instant avant de m'inciter à prendre un peu de repos avant le retour de mes petits. Le repos n'est pas vraiment un repos… Geki vient me voir pour que je la rassure, que je lui montre que je vais bien. Et rapidement, une inquiétude toute nouvelle… Celle de savoir où sont mes enfants. Prête à me lever pour partir à leur recherche, deux servantes reviennent avec mes enfants. Ma fille et mon fils… Mon premier réflexe est de tendre les bras pour les reprendre contre moi. Prendre les deux en même temps dans mes bras n'est pas aisé mais je m'en sors pas trop mal aux dires des servantes. Ainsi propre et apprêté, ils s'endorment rapidement dans mes bras.
Les guérisseurs les ont ausculté après leur toilette. Ce sont deux beaux bébés en pleine formes. Ils devraient se réveiller dans une petite heure pour manger.
Manger… J'ai pas mal étudié la chose en lisant des écrits. C'était laborieux car je n'aime pas lire mais nécessaire pour bien m'occuper d'eux. Leur petite bouille est encore fripée mais je suis sûre qu'ils seront bientôt de magnifiques bébés rondouillard. J'y veillerai… A contempler mes enfants, je ne fais même pas attention au départ des deux servantes pleines d'attention pour moi et mes enfants. Le calme ne dure pourtant pas longtemps. Mes oreilles se dressent d'un coup lorsque la porte s'ouvre accompagnée par les tintements caractéristiques d'une armure de plate. Grimaçant parce que Crépuscule s'agite à cause du bruit, je m'interroge sur les raisons qui poussent un garde en armure et casquer. Questions qui ne tardent pas à trouver une réponse. Je soupire lorsqu'il retire son casque et se présente. Hekmatyar, le presque nouveau Capitaine de mon ancien régiment. J'avais rendez-vous avec lui avant tout ça… Haussant les épaules, je souris tout de même à mon supérieur.
Enchantée de vous rencontrer mon Capitaine. Je vous prie de m'excuser de ne pas me lever pour vous saluer comme il se doit.
Avec mes deux nourrissons dans les bras, c'est compliqué et, de toute façon, je ne suis pas certaine d'arriver à me tenir debout suffisamment longtemps pour faire un salut correct. La sollicitude du Capitaine me fait sourire. Tout le monde au palais m'a déjà tellement assisté… Je ne sais pas ce dont j'aurai besoin moi-même… Tout ce que j'ai acheté pour eux est chez moi, loin du palais.
Je ne saurais pas dire mon Capitaine. Si vous pouviez demander à ce qu'on me ramène jusqu'à chez moi ? Je ne suis pas certaine que rentrer à pied soit une bonne idée.
Après tout, je suis au palais… Il est certainement hors de question de rester ici plus que le strict nécessaire.
Je m'excuse d'avoir raté la convocation à votre bureau, mon Capitaine. Pouvons-nous reporter cet entretien de quelques jours ?
Je crois qu'il va me falloir quelques jours pour me remettre de l'épreuve de l'accouchement et prendre mes marques dans cette nouvelle vie de maman.
Lyxiae
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Levant une main compréhensive, l'officier leva une main pour dissiper tout malaise, pas question de faire lever une femme ayant à peine accouchée, encore moins pour un salut formel qui n'avait pas lieux d'être.
Offrant un sourire rassurant, il reprit doucement
-Allons, ce n'est pas le moment de penser à de telles choses, reposez vous, vous avez plus important à penser que de faire des courbettes pour rien.
Son sourire était sincère, tout comme ses paroles. Il tentait de la rassurer comme il pouvait même si de sa place, il ne pouvait pas faire grand chose, à peine être là.
Mais il était heureux pour elle. Réellement, sa vie allait surement changer drastiquement dorénavant.
-Mais heureux de vous voir également bien je sois navré de vous avoir fait venir ici en une période si difficile.
Les rapports étant ce qu'ils étaient, ils n'avaient pas mentionné l’imminence de l'accouchement et c'était donc en partie de sa faute si elle était là.
Et devant la demande, il hocha rapidement la tête.
-Bien sur, je vais vous trouver de quoi rentrer chez vous, inutile de vous retenir ici trop longtemps, à moins que vous vouliez rester ici, je pense pouvoir vous trouvez un endroit tranquille si vous le souhaitez.
Bon à vrai dire le seul endroit tranquille qu'il imaginait n'était autre que la chambre jouxtant son bureau, mais si elle en avait besoin, il l'installerait le temps qu'elle aille mieux.
Ce n'était pas comme s'il s'en servait souvent, et sans doute serait-elle plus rassurée la bas que dans la salle des domestiques.
La voir s'excuser ainsi le mettait presque mal à l'aise et il secoua à nouveau la tête ses longs cheveux d'argent volant légèrement.
-Arrêtez donc de vous excuser, tout vas, bien, nous aurons notre entretiens quand vous vous sentirez prête, vous venez de traverser une épreuve fatiguante, prenez le temps de souffler. Nous aurons tout le temps de parler de votre potentielle promotion plus tard
Pouvait il vraiment lui en vouloir ? Surement pas et il préférait la voir reposée. Elle avait sans doute beaucoup de choses à faire d'ici là, ne serait-ce que s'occuper de ses enfants.
Lui même n'en ayant pas, il ne pouvait pas se douter de ce que c'était.
-Si ce n'est pas indiscret comment s'appellent t-ils ?
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Aube
Au moins, le Capitaine ne semble pas me tenir rigueur de ne pas le saluer comme il se doit. A vrai dire, sur le coup, je n’en avait rien à cirer… Un Capitaine qui se pointe pour voir une femme juste après son accouchement et réclame un salut militaire, je ne pourrais pas le respecter. Je hausse les épaules à ses excuses, il faut voir le bon côté. Accoucher au palais, c’est la certitude d’être entourée par des guérisseurs expérimentés. Après tout, c’est un des guérisseurs qui veillent sur la santé de la famille royale qui est venu s’occuper de moi et de mes bébés.
Il faut voir le bon côté de tout ça, mes bébés étaient entre de bonnes mains ici. Bien meilleures que si j’était chez moi.
Il n’est pas nécessaire qu’il se flagelle à cause de tout ça. Demandant s’il peut essayer d’organiser quelque chose pour me ramener jusque chez moi maintenant que je suis en état d’être chez moi et que mes petits vont bien, le Capitaine propose même de me trouver un endroit où me loger si besoin dans un premier temps.
Je n’oserai vous déranger ainsi mon Capitaine. Et ici, je n’ai aucune des choses prévues pour les bébés…
Cela serait bien, je serais proche des guérisseurs au besoin… Mais il faudrait faire un passage chez moi pour récupérer le minimum nécessaire. Les plaids chauds, les deux berceaux, les langes… Beaucoup de choses, ça se rapproche d’un déménagement entier au final… Après m’être excuser d’avoir achoppé notre entretien, le Capitaine accepte sans mal de le reporter à une date ultérieure. Mes oreilles se dressent tout de même à la mention d’une promotion. D’où qu’on devait parler d’une promotion ? Je suis partie à l’Académie puis en repos à cause de ma grossesse… On ne colle pas une promotion à une Garde Royale qui n’est même pas revenue. Ou alors, ça cache quelque chose de louche…
Une promotion, mon capitaine ?
Je ne sais pas ce qu’il a derrière la tête mais cela me rend particulièrement suspicieuse. J’ai pas vraiment suivi les évolutions de la Garde Royale depuis son arrivée mais j’ai quand même entendu qu’il a sacrément changé les choses. Curieux, Arthorias me demande comment se prénomme les deux petits. Avec un sourire, je désigne ma fille du regard.
Je vous présente ma fille, je l’ai appeler Aurore. Et son frère, Crépuscule. Mes deux petits anges...
Deux petits anges qu’il va me falloir apprendre à protéger et à éduquer. Les deux petits sont endormis pour le moment, leurs petites bouilles de bébés sont toutes mignonnes. Ils seront certainement bien moins mignons lorsqu’ils se réveilleront pour pleurer. Pour le moment, Aurore semble en plein rêve et tête dans le vide.
Leur papa a été déclaré décédé suite à une mission pour le compte de la Guilde… Vous ne connaitriez pas une bonne nourrice par hasard mon Capitaine ? Il va falloir que je trouve quelqu’un pour s’occuper d’eux pendant mes gardes au palais… Enfin, si mon retour à la Garde Royale est toujours d’actualité ?
Je tâte un peu le terrain… Cette histoire de “promotion” m’intrigue beaucoup. Et en même temps, le Capitaine doit bien avoir des enfants, il connaît peut-être une bonne nourrice.
Lyxiae
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Arthorias se voulait rassurant, et il ne se forçait pas. Car si Aube était bien une membre de la garde, il avait tout de même son propre rôle: celui de veiller sur les gens sous son commandement, même si dans la théorie, elle ne l'était pas encore.
Lui souriant de plus belle, il reprit doucement.
-Si ce n'est que ça, je peux envoyer des garde chercher ce qui vous manque, comme vous l'avez dit, vous serrez mieux ici pour tout ce qui est soin
Je vous laisse donc seule juge que vous vouliez repartir ou non, je ferais le nécessaire.
Le jeune homme était fasciné autant par les enfants que la renarde elle même, trouvant amusant la façon dont son corps réagissait aux nouvelles, ce dernier parlant presque pour elle même, notamment quand il parla de promotion.
Comme pour confirme, il hocha la tête avant de s'expliquer.
-Tout à fait, vous n'êtes plus une novice et vus les changements opérés dans la garde.... enfin je vous expliquerais tout ça un autre jour, le travail peut attendre, mais sachez que vous serez d'avantage ma collègue que ma subordonnée.
Mais chaque chose en son temps.
Fasciné, il regarda les enfants ainsi présentés, retenant le réflexe de toucher la paume de leurs petites mains comme il avait si souvent vu le faire, se contenant de pencher la tête sur le côté avec son sourire angélique.
-De très beaux noms, j'espère qu'ils les porteront fièrement
Mais devant la suite... il perdit quelque peu son sourire... Cela allait être compliqué d'élever des enfants avec un père inexistant, et l'officier eut une peine sincère pour sa collègue. Ayant connu de nombreux gardes ainsi... il ne pouvait qu'imaginer les difficultés qui allaient se présenter
-Malheureusement très peu, voir pas du tout, mais ne vous en faites pas ! Nous trouverons bien quelqu'un pour s'occuper de vos petits anges, c'est promis
Et voilà bien une promesse qu'il pourrait regretter plus tard. Mais qu'importe pour le moment. L'important était que la jeune mère et ses enfants aillent bien. Le reste était presque du superflus.
Désireux de la rassurer il répondit même à son interrogation.
-Votre retour est d'actualité oui, j'ai appuyé personnellement ce retour et je l'attendais avec impatience, a vrai dire, votre retour n'a jamais été soumis à caution, j'ai simplement modifié certains aspect
Modifiés oui, et disons qu'au lieu de se retrouver simple garde, l'hybride risquait bien de devenir la numéro deux de la garde Royale, il faut dire qu'elle était compétente et avait un contact bien plus facile avec les gens. Sans compter son lien avec la reine.
-Je sais que nous ne nous sommes pas encore côtoyés beaucoup mais j'espère que vous me ferrez confiance, je vais tout faire pour que votre retour se passe dans les meilleurs conditions possible
Cela pouvait paraître étrange de le voir aussi prévenant, mais Arthorias n'était pas qu'une machine de rigueur, loin de là
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Aube
Carrément envoyer des gardes chez moi pour ramener les affaires de mes bébés ? C’est pas un peu trop pour une simple garde comme moi ? Je me retient de soupirer, je ne voudrais pas que mes collègues se sentent lésés de devoir faire une mission aussi peu valorisante.
J’en discuterai tout à l’heure avec le guérisseur. Il devrait repasser voir si les petits ont bien commencés à téter.
Je me plierai aux conseil du guérisseur pour éviter que mes petits aient le moindre soucis. Après ces neufs mois passé à me torturer, il est hors de question qu’ils s’en sortent aussi facilement. Le sujet plus ou moins clos jusqu’au retour du guérisseur, le Capitaine évoque une promotion. Ma situation étant plus ou moins complexe, je ne suis pas certaine d’être la mieux placée pour recevoir une promotion. Bien qu’avoir une promotion signifierait certainement aussi une hausse de ma solde… Augmentation qui serait sans aucun doute bienvenue pour entretenir seule mes deux terreurs… Interrogeant l’homme sur cette histoire de promotion, je n’obtient qu’une réponse relativement évasive. Je grimace rien qu’à l’évocation d’une position de collègue plutôt que de subordonnée. ça sent le traquenard à mille lieu… Malgré mes questions, je crois que je n’aurais pas vraiment plus d’informations aujourd’hui…
Bien, mon Capitaine.
L’inquiétude par rapport à cette étrange évocation de mon retour ne m’empêche pas de ressentir un peu de fierté en présentant mes enfants à mon Capitaine. Capitaine qui pour le moment à plus l’air d’être dans le rôle du simple homme que du chef d’un régiment de Garde. Je souris aux compliments sur les noms des deux petits, on verra s’ils les porteront aussi bien que je l’espère. Je prie pour que le hasard ne soit pas trop vilain avec eux concernant leur pouvoir… Il y a mieux que d’avoir des attributs animaux pour avoir une vie normale. Faisant part de la situation réelle dans laquelle je vais devoir m’occuper de mes enfants, j’interroge Arthorias sur ses potentiels connaissances d’une ou plusieurs nourrices. Un Garde bien placé comme lui doit bien avoir un ou deux enfants avec une gente dame de la cours. Je soupire lorsqu’il m’annonce que non avant de relever les yeux vers lui lorsqu’il promet de m’aider à trouver un moyen de garder mes bébés pendant mon service. Un petit sourire en coin passe sur mon visage.
Vous vous proposez mon Capitaine ?
Je me permet de le taquiner un peu tant que je ne suis pas encore officiellement de retour à la Garde Royale. Ce sera moins aisé après, on ne taquine pas son supérieur officiel. Ayant fait part de mon inquiétude quant au fait que mon retour à la Garde Royale soit toujours d’actualité, il me rassure. Ma place est toujours assurée mais quelques choses vont changer à ma reprise de fonction. Ses mots sont rassurants mais je m’interroge toujours sur ce qui se cache derrière les mots “promotion” et “collègues”...
Vous êtes mon Capitaine, ma confiance vous est acquise. Je ne pense pas être capable de revenir tout de suite, avec la grossesse, j’ai pas mal perdue en force et endurance… Et puis, il y a les deux bébés qui vont avoir besoin d’être nourris régulièrement au début.
Je ne suis pas certaine de revenir à mon poste avant plusieurs semaines… Rien que ma remise en forme risque d’être longue, je le sens, je ne suis plus aussi athlétique et forte qu’avant.
Pourrais-je me joindre aux entraînements de la Garde Royale avant mon retour officiel ? Cela sera bénéfique pour ma remise en forme et renouer les liens avec mes camarades.
Cela va faire des mois que je n’ai pas vraiment revu mes amis de la Garde Royale, cela me fera du bien de les revoirs aussi.
Lyxiae
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Au moins la question était réglée, et de toute façon bien hors de sa portée, l'avis d'un guérisseur trancherait pour lui.
Mais le mieux dans tout ça restait la résignation de la jeune femme qui finit par lâcher l'affaire.
Pas qu'Arthorias ne voulais pas lui donner plus de détails, mais il tenait tout de même à préserver la renarde pour la suite. Elle avait surement d'autre soucis en tête. S'occuper de deux enfants serait cependant un bon entrainement, elle risquait bien d'en avoir deux cents autres sous peu. Et sans doutes des enfants plus turbulents.
Contrairement à ce qu'elle pouvait penser, Arthorias n'était pas le genre à avoir des enfants, sa vie avait été consacrée à son métier avant de l'être à sa vie personnelle , et il rigola franchement quand il fut question de se proposer pour garder les deux nouveau nés
-Je ne pense pas que je serais une excellente nourrice Aube, j'ai autant d'expérience avec les enfants que les aventuriers en ont avec la discipline militaire.
En tout cas, ce n'était pas à l'ordre du jour, même si de réputation, l'officier savait parfaitement qu'Aube trouverait un moyen de les confier à quelqu'un. Et il allait peut être falloir que le capitaine révise un peu ses livres sur les enfants.... au cas ou...
Quand à cette histoire de confiance, il n'en croyait pas un traître mot. Il avait été simple garde il n'y avait pas si longtemps et de fait, savait pertinemment que la confiance se gagnait.
Arthorias espérait simplement réussir, même si cela pouvait être compliqué.
Calmant la jeune maman d'un geste de la main il se fit rassurant.
-Comme je vous l'ai dit, cela prendra le temps que ça prendra, certains obligations sont plus importantes que d'autres, même pour un garde royal.
Penser que le devoir pouvait passer après la famille semblait inconcevable pour les protecteurs du trône, mais en tant qu'officier, le jeune homme ne se faisait pas d'illusion. La famille de beaucoup passait avant, et il ne pouvait pas vraiment en vouloir aux personnes concernées
-Vous retrouverez tout ça, je ne me fais pas de soucis, vous étiez quelqu'un de sérieux avant votre grossesse, deux enfants ne devraient pas le changer.
Du moins il espérait, Aube allait avoir un rôle d'importance, probablement du jamais vu, même si la garde royale se voulait plus restreinte au niveau de sa gestion.
Il accorda la demande de la renarde ajoutant même.
-Bien sur, s'il le faut je suis disposé à vous entraîner en dehors des heures de service, tout comme bon nombre de soldats, j'ai cru comprendre que je n'étais pas le seul à attendre votre retour
Il rigola doucement, Aube avait été connu au sein de la royale, et son retour avait été plutôt bien accueilli, comme si la fille prodigue revenait. La fille prodigue et la mascotte. Sur ce point, il ne doutait pas que l’accueil serait chaleureux.
-Votre ancienne famille va vouloir vous revoir, ça c'est sur !
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Aube
Je souris au commentaire du Capitaine sur la possibilité de s’occuper des bébés. Sa comparaison avec les aventuriers est amusant. Il va bien falloir qu’il s’y prépare, j’ai porté ces deux enfants pendant neuf mois alors il est hors de question de m’en débarrasser dans les bras d’une nourrice en permanence !
Je suis certaine que vous apprendrez très rapidement mon Capitaine.
Ces bébés n’ont plus de père, je suis certaine qu’ils seront bien entouré à la Garde Royale. Mes collègues et amis seront heureux de les cajoler, j’en suis certaine. Le Capitaine se montre rassurant sur le temps qui m’est laissé pour me remettre en forme et veiller à ce que mes bébés soient bien gardés. Il ajoute même qu’il me fait confiance pour me remettre en forme avec sérieux pour revenir à ma place dans ma meilleure forme.
Je ferais mon maximum mon Capitaine.
Je dois bien avouer que mes amis et les rondes dans le palais me manquent. L’ambiance de la Caserne me manque mais ce n’est pas un endroit pour deux bébés. Demandant l’autorisation de me joindre aux entrainements de mon régiment d’origine, je compte bien reprendre tranquillement pied dans mon monde. Son accord me rassure quand même concernant mon retour. Quoi qu’il puisse en dire, tant que je ne serait pas officiellement Garde Royale, je ne prend pas mon retour pour acquis. Je hausse un sourcil à sa proposition de m’accorder de son temps pour m’entrainer personnellement.
Votre proposition me ravit mon Capitaine. Je ne vous solliciterai pas avant d’avoir reprise suffisamment de force, je m’en voudrai de passer pour faible devant vous. Mais je garde votre proposition dans ma manche.
Quant au fait que l’on attend mon retour, je ne doute pas que nombre de mes amis proches n’attendent qu’une chose. Enfin, deux choses en vérité. Ce n’est pas régulier qu’une membre de la Garde Royale tombe enceinte. Les hommes ont régulièrement des enfants mais ça ne les impacte pas comme nous les femmes.
Ils attendent surtout de découvrir les deux bébés. Je ne doute pas qu’un bataillon de Garde Royal est déjà en route pour saluer les petits nouveaux.
A moins qu’ils soient tous encore en service, ils sont déjà au courant de la naissance. Après tout, ce sont les gardes royaux qui m’ont emmenés là. Aurore trouve ce moment pour se réveiller et gigoter. Pour le moment, elle ne pleure pas mais je suppose que ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle ne réclame à manger.
Je crois que l’heure du premier repas arrive. Je ne veux pas vous jeter dehors mon Capitaine, mais je pense que ce n’est plus le moment de discuter…
Lyxiae
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Arthorias rigola nerveusement, lui et les enfants.... Déjà qu'il se voyait mal s'occuper d'un animal.... Mais bon il verrait le moment venu, pour le moment nulle doute que les bébés allaient avoir besoin de l'attention de leur mère et ce à plein temps.
Jouer la nounou n'était donc pas au programme.
Pour le reste, il n'avait que trop peu de choses à rajouter. A vrai dire, il ne faisait pas parti du cercle de ses amis malheureusement et ne saurait trop quoi rajouter pour la rassurer, sans doute une femme aurait eu plus d'idées rassurantes.
Mais même si l'apparence y était, Arthorias n'était malheureusement pas plus et se contenta de lui sourire
-J'attendrais votre demande avec impatience, cela fait trop longtemps que je n'ai pas entraîner quelqu'un personnellement
Se relevant doucement, il récupéra son heaume, laissant traîner son regard vers les deux nouveaux nés avec un air doux
-J'informerai tout le monde que vous allez bien, au moins vous pourrez vous reposer avant d'être assaillis par vos amis
Et avec un rire cristallin, il mit une main devant sa bouche avant d'ajouter
-Oui, je crois que vos vos chers enfant vous réclament, sur ce madame Grassim, n'hésitez si vous avez besoin de quelque chose.
Ils n'étaient certainement pas assez proche pour qu'il voit le repas, et lentement, il se retira de la pièce, posant son heaume sur la tête avant de reprendre le chemin de son bureau.
Il y avait encore beaucoup à faire
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