Maintenant que l'affaire avait été réglée, la capitaine de la garde royale pouvait enfin aller chercher le pourquoi du comment... Il était sacrément remonté, et cherchait au moins à voir la reine, même si sa fureur serait bien plus contenue.
Comme une princesse en furie, il remontait le couloir de palais, espérant trouver la reine.
Faire une déclaration publique de la disparition de la princesse avait empiré les choses et avait entraînés deux capitaines de la garde à remuer ciel et terre plus que de raisonnable pour rétablir la situation.
Bien sur, elle était inquiète, telle une mère pour ses enfants... mais tout de même....
Il n'était pas question que d'elle, mais bien du royaume, et ils avaient risqués gros par ce simple fait.
Si des bandits l'avaient trouvés.... ou pire.... rien que cela suffisait à lui faire froid dans le dos....
Il remonta donc jusqu'à la salle du conseil, frappant lourdement à la porte.
Furieux comme il était, il s'arrêta à peine lorsqu'un prétorien fit mine de lui barrer la route
-Hors de mon chemin Steelhearth, j'ai des choses à faire !
Dit il à moitié exaspéré. Le garde devait parler à la reine et n'avait pas le temps de faire du social avec des gardes du corps, et finit par rentrer précipitamment, enlevant son casque à la volée pour découvrir une salle vide habitée uniquement par la première ministre.
Bon cela réglait le soucis du garde mais pas le soucis de la reine.
Il prit une grande inspiration, tachant de ne pas éclater au milieu de la salle mais finit par garder son calme.
-Madame la première ministre, navré de vous avoir dérangé
Dit il en commençant à tourner les talons, quelque peu énervé
milieu de la saison fraiche 999
C’était une réunion comme une autre, la présence de la Reine n’était pas requise pour celle-ci, je devais me contenter de valider tous ses propos incohérents de ses conseillers qui ne pensent qu’à faire leur fier, je les déteste quand ils font ça, je ne perds que mon temps inutilement alors que je pourrai bien faire tout autre chose mais vraiment autre chose. La grande salle était enfin vide, je pouvais être tranquille et souffler, c’était mes quelques minutes de répit avant de rentrer à mon cabinet et affronter de nouveau mon travail, la seule chose qui me réconfortait c’est de revoir Nyx et Sekyung dont on avait promis de faire ensemble toutes les trois, je ne sais pas d’où est sortie cette idée mais Nyx pense qu’elle doit amadouer ma filleule pour aussi m’avoir même si elle le sait qu’elle a déjà toute mon attention.
J’entendis soudain des voix derrière la grande porte, je sais que Lancelot y était et ne se permettrait jamais de parler aussi fort, de nature calme, il lui suffisait d’un regard noir pour faire disparaître tous mes personnes importunes, seuls des officiers pouvaient lui faire du tort mais il dira toujours haut et fort que j’étais sa supérieure et seulement moi comme il aime bien me le rappeler régulièrement, j’adorais ce petit point mais je lui ai jamais dit.
Mais la porte finit par s’ouvrir et je fus surprise de voir le Capitaine de la Garde Royale arriver en tout hâte, armure brillante et cheveux au vent. Il tenait fièrement son casque dans les bras et je vois qu’il n’a pas trouvé la personne qu’il souhaitait rencontrer, peut-être cherchait-il Grimvor, notre Roi, c’était surtout lui qui s’occupait de cette partie de la Régence, laissons les armes et les guerres aux hommes qu’ils s’amusent un peu on va dire.
Mais a peine qu’il me salue, il finit déjà par repartir sans expliquer pourquoi il est venu avec ses grands chevaux, je pourrai lui répondre tout aussi énervée de cette impolitesse mais essayons de ne pas commencer cette discussion par le mauvais chemin.
- Capitaine Hekmatyar, puis-je vous aider à ma façon, si vous souhaitez une entrevue avec le Roi ou même la Reine ou simplement me l’expliquer directement, je pourrai vous faire gagner un précieux temps à mon humble avis.
La Reine était conciliante, le Roi était fougeux mais pour que celui-ci cherche l’un ou l’autre, ce n’était pas une broutille, je m’en doute fort qu’il va venir de se plaindre du commandant ou de la Commission directement sans utiliser le chemin classique des entrevues, non ça doit être personnel et concerner la famille Royale.
- Enfin si ça vous tente bien sûr, asseyez-vous et calmez-vous un peu, parler sous la colère n’a jamais été de bonne augure il me trompe.
Un dernier sourire chaleureux pendant que j’étais levée près de ma chaise, l’invitant pourquoi pas à rejoindre la table du conseil si il le souhaitait.
Il ne s'était pas attendu à tomber sur la première ministre, a vrai dire il avait été tellement obnubilé par le problème qu'il n'avait pas penser à ce que la reine soit accompagnée, ou remplacée par sa première ministre.
Et alors qu'il tournait les talons il fut retenu par la ministre en question. Nul doute qu'elle était dans le vrai.
Presque à contre-cœur, il se résolu à refaire face à la ministre, inspirant à fond pour retrouver son calme. Pas la peine de rester ainsi... Elle n'avait rien à voir avec l'histoire en question.
Après quelques secondes d'hésitation, il réussit à offrir un petit sourire conciliant.
-Vous avez raisons, bien sur
Suivant les conseils, il rejoignit la table du conseil, prenant une place proche de la première ministre, l'officier n'aimant pas vraiment discuter trop loin des gens.
Il prit encore quelques temps pour relativiser la situation avant de répondre.
-Bien sur madame, j'ai juste été emporté par la nécessité, veuillez m'excusez pour ce comportement peu protocolaire
Etre capitaine supposait connaitre ce dernier, et nul doute qu'il venait d'enfreindre quelques règles rien qu'en entrant.
Soupirant doucement il finit par expliquer la raison de sa présence.
-Je tenais à m'entretenir avec la reine suite à l'annonce qu'elle à faite sur la disparition de la princesse... Cela pose des immenses soucis de sécurité que ce soit pour la garde royale ou bien les Myrmidons...
Bien pire que cela, la moitié des régiments étaient en alerte, à la fois pour retrouver la princesse, mais aussi pour empêcher les gens de profiter de cette annonce pour faire n'importe quoi.
-Voyez vous... toutes nos garnisons sont en alerte, et nous craignons pour la sécurité de la princesse maintenant la nouvelle ébruitée....
Et même si beaucoup de scénarios catastrophes se basaient sur des "et si", le capitaine ne pouvait pas se permettre des les ignorer
-J'aurai aimé savoir les raisons qui ont poussé à une telle déclaration
- Tout le monde a le droit d’être énervé, tenir son rôle toute la journée est difficile, je suis bien contente de me relâcher des fois mais nous vivons une période difficile j’en ai bien peur.
Malgré que la vie tourne à la normale ici au palais, nous avons eu vent de la disparition de la princesse, je crois tout bonnement qu’elle a pris aux mots mes paroles mais n’a rien écouté au sujet de prévenir quelqu’un sur son voyage. Son garde n’a pas eu le temps de la poursuivre, elle aurait pu en faire qu’à sa tête mais si au moins elle avait pris quelqu’un de confiance avec elle car elle n’a jamais eu à vivre avec ses propres moyens et cette partie de l'histoire me fait drôlement peur.
- Oui j’ai entendu cette affaire, la Reine en était chamboulée.
Le mot était faible, elle était dévastée, après le fils maintenant la fille, elle se demandait si elle n’était pas une mauvaise mère ou pire encore, elle ne comprenait pas pourquoi ses enfants lui échappent ainsi alors qu’elle leur donnait tout leur amour mais je pense que l’homme en face de moi ne comprends pas toute la situation lui également et je suis bien contente qu’il m’est trouvé moi au lieu du couple royal, la Reine n’aurait pas compris la réaction du militaire.
- Capitaine, je crois que vous n’avez pas d’enfants non ?
C’était même une certitude pour avoir une réaction pareille.
- La Reine a réagi certes sous la peur, elle venait à peine de retrouver son fils que maintenant sa fille disparait, tout le monde connaît que la petite princesse aime vadrouiller mais cette fois-ci, elle a fait ce qu’il faut pour échapper à notre vigilance.
J’avais limite l’impression que c’était même un jeu pour elle, perdre son garde personnel et revenir fière comme un paon d’avoir trouver une feinte pour qu’il l’a perde de vue.
- La Reine a eu une discussion houleuse avec sa fille le matin même du jour de sa disparition, elle savait que le ton était plus fort que d’habitude, Athéas est partie en hurlant comme à son habitude mais cette fois-ci elle a décidé de faire tout autre. Que pensez-vous que la Reine ait pensé après avoir entendu le Garde Morhell que sa progéniture a fugué pour de bons ?
Je laisse un petit temps d’attente avant de continuer.
- Notre Reine a du pouvoir, la Reine a des tonnes de moyens et peut obtenir ce qu’elle veut. C’est une mère qui venait de perdre son enfant et elle pouvait remuer tout le royaume pour qu’on la retrouve, elle a écouté son instinct maternel et a fait le nécessaire. Vous ne pouvez rien faire contre cela, même moi je n’aurai pas réussi, seul notre Roi aurait pu faire quelque chose mais quand elle a convoqué tous ses gens c’était trop tard, nous avons éveillé un dragon qui allait tout détruire sur son passage pour retrouver son bébé... Est-ce que vous le comprenez ?
Quand elle lui demanda s'il avait des enfants, il fit non de la tête, comprenant implicitement ou elle voulait en venir . Oui il n'avait pas cette chance mais même s'il comprenait la reine... il ne pouvait décemment pas rester en retrait.
Car elle n'était pas n'importe quelle mère, elle était la reine d'Aryon, la légitime souveraine...Et même si c'était compréhensible, de tels actes n'étaient pas anodins
Arthorias n'allait pas reculer sous prétexte de la peur.
-Je comprend tout cela... bien entendu. Cela dit je ne peux pas non plus simplement me taire, mon devoir m'oblige à signaler ce problème.
A contre cœur certes, mais tout de même.
Il était énervé de ne pas avoir été tenu au courant bien sur, mais pour ce qui était matière de sécurité, l'officier restait tout de même le référent du couple royal.
Et présentement, il craignait que les efforts de la reine aient été contre productif.
-Je ne prétend pas savoir ce qu'elle ressent, néanmoins une telle annonce va créer de nombreux remous et si beaucoup de citoyens chercheront la princesse sans arrière pensée, tel ne sera pas le cas de tout le monde.
Certains profiterons de l'occasion....
Il le savait parfaitement car cela c'était déjà vérifié par le passé, et des bandits avaient usés de la rumeur pour attirer des aventuriers et des civils dans des pièges
Baissant doucement la tête, il laissa quelques secondes passer.
-Je dois vous paraître bien présomptueux d'oser venir trouver la reine pour lui parler ainsi, néanmoins tel est mon rôle, et je ne peux pas me permettre de rester en retrait par simple peur de sa réaction. Au moins dois-je lui faire part de cela pour que cela ne recommence si possible pas.
C'était bien évidement peine perdue, mais le devoir ne s’encombrait pas de choses aussi simple que l'évidence.
Il soupira bruyamment, posant son heaume sur la table avant de reprendre.
-Si au moins nous savions pourquoi elle ne cesse de s'enfuir... Sa dernière crise en date à créer une alerte dans toute la garde de la capitale
C'est à croire qu'elle prend juste plaisir à cela... bien sur j'imagine qu'il y a des raisons... mais tout de même.
Il ne comprendrait jamais la princesse, mais il aurait tout de même aimé ne pas avoir à battre campagne pour la retrouver
- Vous vous doutez bien qu’elle était bien consciente de cela, le fait de prévenir tout le royaume que sa fille a disparu était certainement la pire décision qu’elle peut prendre mais quand elle voit ce qu’il s’est passé avec son fils, elle s’est dit que peut-être qu’il faudrait trouver une autre solution, je ne remets pas du tout en doute vos capacités Capitaine loin de là.
Le Prince a voulu se montrer qu’il était aussi capable de faire des choses de son propre chef, comme son père qui était un garde performant, il voulait montrer que le binoclard n’en avait pas que dans la tête mais savait aussi faire autre chose que s’instruire, qu’il pouvait partir à l’aventure, en revenir et ça s’en perdre un bras au passage car le petit soldat lambda pouvait le faire mais il était beau accompagné de soldats d’élites avec lui, on n’a rien pu faire, personne ne peut expliquer ce qu’il s’est passé mais le Capitaine Al Rakija, cette histoire est restée graver à tout jamais dans le coeur de la Reine.
- Donc oui certains vont en profiter, oui certains vont décider de faire en sorte de l’avoir, faire une demande de rançon qu’elle soit vraie ou fausse mais je crois que la Reine pense que dans tous ses malfrats, des honnêtes citoyens vont protéger sa fille, que les aventuriers vont faire en sorte de la trouver, elle n’a invoqué que sa garde royale, elle invoqué toutes les armées qu’elle avait à disposition.
Enfin je commençais à comprendre la Reine, elle se pensait plus mère que Reine, elle voit le bien chez les gens que le mal, elle n’a pas pensé à mal et sa fille était tellement un désastre ambulant qu’elle pourrait donner sa confiance à n’importe qui.
- Je ne pense pas que venir autant énervé va plaider votre cause, je me trompe certainement mais la colère est mauvaise conseillère comme l’impulsivité. Je sais que vous faites votre travail, vous le faites bien mais sur le coup, j’aurai plutôt pencher sur le Roi, il sera trouver les mots pour faire comprendre à sa femme son erreur.
J’ose imaginer Allys qui reçoit le capitaine pour lui rappeler son erreur, elle venait de perdre sa famille et serait capable d’hurler sur eux car ils n’ont pas fait le nécessaire pour la cloîtrer entre les murs de la capitale et même du palais.
- Pourquoi la princesse s’enfuit ? C’est tout simple, elle est jeune, elle veut être libre, sa mère est ultraprotectrice, elle ne voit pas les dangers du monde, elle se contente de se faufiler dans la ville proche du palais mais elle ne connait pas le monde extérieur comme nous on le connaît, elle se croît sur un terrain de jeu gigantesque où elle peut faire ce qu’il lui plaît sous les différentes apparences qu’elle peut prendre et quand sa mère lui a dit qu’il faut faire attention et qu’elle ne doit plus sortir… vous imaginez que la petite princesse a vu ça comme un défi de plus et s’est échappée.
Cette princesse était une peste surtout je lui avais dit de faire attention, elle n’a rien écouté, si je la revois, je l’enferme moi aussi dans les douves du palais.
- Donc voulez-vous toujours voir la Reine pour cette affaire et vous comptez préparer votre discours car je pense que vous allez devoir user de beaucoup d’arguments.
Je fis un simple sourire, c’était un soldat, les soldats ça fonce dans le tas quoi qu’il arrive…
- On peut tout aussi bien parler d’autres choses et profiter du calme pour une fois, ce n’est pas tous les jours qu’on nous laisse tranquille avouez le non ? Je suis le bras-drot de la Reine et vous son chevalier, ils nous font voir de toutes les couleurs.
La première ministre semblait avoir réponse à tout. C'était énervant... Mais clairement elle prouvait qu'elle n'était pas la première ministre pour rien. Arthorias fini donc par secouer la tête, abandonnant l'idée d'aller voir la reine comme suggéré.
-Vous avez raisons, néanmoins.... Non.. vous avez raisons
A quoi bon argumenter, on ne pouvait pas demander à un civil de comprendre des raisons de sécurités militaires, tout comme il était inutile de demander à un responsable de la sécurité de comprendre les sentiments d'une mère.
Et si sa fille passerait toujours avant pour la reine, la sécurité passerait toujours avant pour Arthorias.
C'est un fait que la ministre lui inculqua implicitement.
Il secoua la tête, intéressé par les raisons des fuites successives de la princesse.
Les nobles étaient vraiment des gens étranges... Et Arthorias se doutait que pour les comprendre il fallait être à leurs places.
Néanmoins il ne le serait probablement jamais, et quand à être une princesse de la plus importante famille du royaume. Il ne voyait décidément pas.
Il haussa donc les épaules, comme s'il déclarait forfait. Non il n'était pas temps
-Vous avez raisons, cela ne servirait strictement à rien à part faire perdre du temps à la reine... et nul doute que cela n'y changerait rien, le mal est fait de toute façon. Mieux vaut être constructif... J'écrirais un rapport au roi. Peut être pourra t-il prévenir ce genre de désastre à l'avenir.
Même s'il en doutait.
Grimvor n'était pas du genre à se préoccuper des petites histoires en cela, il n'avait pas changé depuis la garde. Mais au point pouvait-il lui parler plus simplement.
Hochant la tête devant la proposition de la ministre, il finit même par sourire.
-C'est vrai... c'est plutôt compliqué ces derniers temps, un peu d'accalmie ne fera pas de mal... Depuis ma prise de service, je ne crois pas avoir pu sortir du palais pour autre chose que le travail.
Observant la première ministre, il se demanda comment elle faisait pour vivre sa vie de ministre et sa vie personnelle en même temps...
-Comment arrivez vous à gérer tout de front ? Est-ce simplement un temps d’adaptation, ou bien avez vous quelques secrets qui vous aident
Je crois que le capitaine a tout bonnement laisser tomber de réprimander la Reine, ça aurait été une source de soucis en plus pour elle et je voulais lui épargner ça pour elle. Je ne pense pas qu’elle aurait osé lever le ton contre elle, loin de là mais c’était une mère en peine et je ne voulais pas lui rajouter la culpabilité de son geste, je ferai le point avec elle plus tard quand nous aurons retrouver sa fille saine et sauve, là on pourra faire des choses concrètes et la Garde a intérêt à mettre ses meilleures équipes pour retrouver la petite chipie.
- Un secret pour garder la tête haute ? Hélas...
Soufllant une dernière fois pour trouver une réponse juste à son interrogation, personne nait pour pouvoir réussir à être zen en tout temps sans perdre la tête en cours de route à moins d’avoir aucun sentiment ou réfléchir comme un pantin mais c’est ça qui nous différencie d’être sans coeur, nos sentiments qui peuvent nous faire des mauvaises choses.
- Hélas il n’y a pas de solution miracle, je pense qu’il faut toujours agir selon son âme et conscience, ne pas regretter et essayer de souffler à côté, ce qui me permet de me maintenir c’est d’avoir une vie à côté, d’avoir des gens à protéger et je ferai tout pour eux, ils sont mon inspiration et ma source de bonheur en dehors du travail, n’avez-vous pas un moyen de décompresser mon Capitaine ?
L’agent Niebelung m’avait dit qu’il était marié, je suppose que les confidences sur l’oreiller ne sont certainement pas leurs sujets de discussions préférées mais tout de même, la vie d’un soldat a toujours été quelque chose d’étrange pour moi, vouez sa vie aux autres, perdre sa liberté pour vivre dans une caserne avec tout un tas de règles.
- Après si vous pensez que j’arrive à tout gérer de fronts c’est que je commence à bien cacher mon jeu, personne n’y arrive, il faut savoir déléguer, il faut savoir bien s’entourer, j’ai cru comprendre que vous n’avez pas de lieutenant à vos ordres non ?
La Garde Royale ne fonctionne pas comme la Garde Civile, ils étaient un énorme bataillon de trois cents hommes de mémoire, les meilleurs qu’on pouvait avoir et étaient prêts à rappliquer pour protéger nos majestés en un rien de temps, c’était des supers soldats…
- Peut-être c’est ça le secret, avoir des adjoints, bon je vous dis ça mon assistante est le diable incarnée mais elle sera toujours là pour me dire si je fais quelque chose de mal, quelqu’un capable de remettre en question mon travail si nécessaire et c’est ça qui me permet de garder la tête hors de l’eau je suppose car vous, toutes les décisions viennent de vous, vous devez agir à la seconde et la Commission sera toujours là pour vous tomber dessus, pour le peu que je la pratique en réunion, elle n’a pas l’air commode comme institution..
Même pas du tout, pour faire des papiers en quarante exemplaires ou me faire attendre dans leur couloir froid, ils sont champions, je ne supporte pas ces gens et heureusement que le Ministre des Armes relève le niveau et encore.
- Enfin je ne sais pas si je suis bien claire, pensez-vous que ça vous a aidé Capitaine Hekmatyar ?
Arthorias secoua la tête. Non son travail lui prenait tout son temps, et à vrai dire, il n'avait jamais voulu impliquer quelqu'un d'autre dans son travail. Il considérait cela comme son fardeau. De fait tout le reste de sa vie passait au second plan, relégué au rang d'activités secondaire. Même si il le savait... ce n'était pas la meilleure chose à faire.
-Le sécurité du palais ne commence pas au petit matin, pas plus qu'elle ne finit à la tombée de la nuit. Nous nous devons d'être prêt en tout temps, et en tout lieu. C'est un devoir ingrat mais auquel je tiens énormément.
Je n'ai pas vraiment l'occasion de sortir, que ce soit pour des affaires privées... ou même faire des courses
Sa vie était tournée vers son travail, et cela sans aucuns repos possible. Et si cela lui avait été bien trop souvent reproché, il ne pouvait pas se permettre e faire autrement à son grand regret.
C'est vrai qu'à y réfléchir... il aurait aimé passer plus de temps ailleurs.
Mais il comptait tout de même bien prendre un second un jour.
-Non, la commission à jugée que la garde royale n'en avait pas besoin, même si dans la réalité... ce serait bien utile. Il n'y a certes pas autant de gardes royaux que de gardes civils, mais nos taches sont bien plus complexes. Et si mes nouvelles recrues ne manques pas d’intelligence... je ne peux pas être partout
Et même si j'ai déjà un nom en tête, j'ai besoin de l'aval de la commission, surtout pour lui fournir une paye qui va de paire, je ne peux pas me permettre d'avoir un second sous payé.
L'argent était le nerf de la guerre...
Et si les hommes du rang comme Jaina étaient compétents.... Il faudrait tout de même un cadre pour tout les autres. Et si le nom qu'il avait en tête lui semblait le bon choix... il voulait tout de même offrir une récompense digne de la charge de travaille.
Et quand la question de la commission fut posée, il rigola doucement
-Oh que non... ils sont plutôt déconnectés de la réalité du terrain... Parfois compétent, parfois catastrophiques..... J'espère vraiment qu'ils accepteront ma demande.
Car le second auquel je pense serait un vrai plus pour la royale.... Aube est un candidat idéal...
Un candidat idéal, qui connaissait bien la reine, et qui côtoyait le palais depuis longtemps, suffisamment aimée des hommes et avec un caractère adapté...
Arthorias voyait difficilement un meilleur candidat.
Mais il n'était peut être pas temps de parler de ça avec la première ministre
-Oui cela m'a été très utile madame, néanmoins vous avez raison, vous cachez bien votre jeu car si l'on dit beaucoup de chose sur vous, ce n'est certainement pas que vous êtes désemparée par la pression de votre rôle, de cela j'en suis sur
- L’argent… je vous comprends, j’ai l’honneur de côtoyer régulièrement la Trésorière Royale et je comprends très bien que demander une subvention ou autre chose n’est pas facile, je pense même que vous préférez affronter un monstre que de faire pareille démarche, c’est compliqué je le conçois mais qui ne tente pas sa chance, ne le saura jamais dirons-nous.
Après si il a des arguments intéressants, je ne vois pas pourquoi on lui refuserait pareille offre, avoir un adjoint serait bénéfique à sa cause et soulagerait les épaules de ce pauvre homme, la commission était cruelle certaines fois, je ne la comprenais pas comme le système du commandant mais je n’étais pas là pour juger, j’irai parler avec mon homologue ministre pour appuyer la demande du Capitaine.
- Je vais essayer de vous aider alors si le Ministre des Armes a un certain pouvoir puis si ce n’est qu’une question d’argent… ça se trouve, une personne n’est pas quelque chose qu’on peut trouver facilement, vous n’êtes pas tous remplaçables, la Commission doit comprendre que vous êtes tous extraordinaire et voués votre vie à nous protéger, je crois que certains l’oublient, en tout cas, j’essaye de ne pas l’oublier de ma part.
Un vrai discours de politicien ça mais je le pense sincèrement, Lancelot m’a fait changé d’avis sur la question et il m’a prouvé que la Garde avait des bons éléments et que l’honneur était une chose primordiale enfin surtout chez lui mais j’ai compris comme le Capitaine que c’était la même chose.
- Le sport national du palais est de colporter les informations, si vous saviez tout ce que j’ai pu entendre depuis que je suis ici, heureusement le couple royal est épargné de bien des tracas mais pour le reste… Je crois que malgré la disparition du Prince puis maintenant de la Princesse, les gens ne trouvent rien d'amusant à faire, nous vivons dans une période calme, prions Lucy pour que ça reste ainsi.
Même si j’entends que dans les mers, quelques pirates sévissent, je me vois mal gérer un assaut d’hommes venant de l’Est, nous ations bien protégés à Grand port mais si ça arrive de l’autre côté, ils pourraient arrivés à la Capitale en peu de jours avant que les Garnisons de Grand-Port puissent nous aider, je n’étais pas stratège mais je sais que l’Est était notre point faible.
- Donc oui peut-être que la protection ne peut pas prendre de pause mais déléguer serait une bonne solution, avez-vous parlé avec vos homologues ? Je crois comprendre que certains ont quand même une vie à côté non ? Certes ils ont des seconds mais laissez vous au moins une soirée de répit, vos hommes savent gérer une situation même bénigne et j’espère qu’ils n’ont pas besoin de vous pour se mettre en état d’urgence !
Bon ne rajoutons pas qu’il va mourir prématurément à continuer ainsi, le stress va le ronger intérieurement et il va finir par devenir fou mais voilà ce qui arrive aux hommes qui ne laissent pas couler… beaucoup de Ministres ont fini ainsi et ça touche tout le monde.
- Enfin, si nous revenions à notre sujet principal, comment vous allez faire pour gérer la disparition de la princesse ? Allez vous demander une chasse à l’homme de toutes les Garnisons du Royaume, tout le monde connaît le caractère déraisonnable de cette fille, elle pourrait finir dans l’archipel car l’homme lui a promis de voir du pays et elle l'aurait cru…
Voilà ce qui me faisait le plus peur, l'insouciance de celle-ci, je prie Lucy tous les jours pour qu’elle tombe sur des personnes charitables pour l’aider…
- Une équipe spéciale ou les grands moyens, je suis curieuse de savoir votre stratégie de discrétion...
L'aider ? Le capitaine de la royale en resta bouche bée un petit moment. Il ne s'attendait pas à ce que ses demandes ou ses soucis soient pris au sérieux. A vrai dire, il n'imaginait même pas que cette entrevue puisse déboucher sur un appui.
Pire que ça, il avait toujours envisagé ses besoins comme secondaires par rapport au reste du royaume. Voir qu'ici on l'écoutait.... Cela avait de quoi désarçonner.
-Merci beaucoup madame la ministre, je n'en espérais pas autant... A vrai dire... je ne comptais pas vous le demander
Mais bon.... Si c'était aussi gentiment proposé, il n'allait pas dire non. L'appuis de la première ministre était tout sauf négligeable... Et s'il pouvait avoir son second plus tôt...
Inclinant doucement la tête en signe de remerciement, il tapota doucement la table du bout du doigt. Avant de se mettre à rire, sa voix cristalline mais forte se répercutant dans toute la salle.
-Ah ça... Mais que voulez vous... il faut bien que les nobles se divertissent, et si les sentinelles du palais ont l'air aussi identique et ennuyeuse... quoi de mieux que le personnel civil.
Arthorias n'avait pas imposé l'armure intégrale pour rien. Protéger l'anonymat de ses hommes était des plus important. S'ils avaient à contrarier un noble puissant... il ne tenait pas à ce qu'il y ait des représailles.
Fort heureusement, la ministre était surement l'une des plus puissante noble qui soit ici...
Et son sourire continua quand il leva la main en signe d'appaisement
-Non je vous rassure Madame du Lys, ils seraient parfaitement capable de se débrouiller sans moi en cas d'urgence, je serais bien présomptueux de dire le contraire.
A vrai dire j'essaye simplement de tempérer les défauts propre à la royale. Mais aussi, de la réorganiser. Les derniers capitaines, même s'ils étaient compétents... ont laissés un vide.
Un vide... ou plutôt une profonde désorganisation, ce qui avait à son grand regret fracturé la royale.
Mais la Ministre n'était pas au courant, et c'était pour le mieux. C'était bien pour cela qu'un second serait utile
-Je tacherais de suivre vos conseils, je ne compte pas mourir à mon poste
Et, reprenant la conversation principale, il réfléchit quelques secondes avant de répondre.
-Non pas de mobilisation générale et de chasse à grande échelle, ni même de patrouille de la garde royale partout dans le royaume.
La capitaine du Myrmidon à de bonnes informations qui semblent mener à une piste prometteuse
Nous partons cependant que tout les deux pour éviter de trop attirer l'attention.
Si le capitaine du grand port veut bien nous prêter main forte....
Bon... en soit il ne voyait pas pourquoi ça ne serait pas le cas, mais on ne savait jamais. Avec un peu de curiosité, il fixa la femme devant lui avant de demander
-Vous auriez fait autrement ?
- Ce que j’aurai fais… humm.
Voilà une bien bonne question, je ne savais pas trop quoi faire, il y avait mille façons de réagir mais nous parlons de la petite princesse et là était la difficulté.
- Le plus dur dans cette histoire c’est que nous n’avons pas à faire à un enlèvement non c’est une fugue… une fugue d’une princesse capricieuse.
Sur ce coup-là, je ne vais pas essayer de mâcher mes mots, cette adolescente était la première à faire des bêtises en tout genre et elle a décidé de partir à l’aventure seule… elle ne pouvait pas prendre son garde ou quelqu’un, non puis je lui ai dis de donner des informations à cause d’elle, on va devoir retourner tout le pays.
- On ne peut pas anticiper aucun fait, elle réfléchit comme une enfant qui n’a aucune conscience de ce qu’elle fait et des dangers, son visage est connu et son pouvoir pas illimité.
Là était le problème quoi faire quand elle aura son vrai visage, si une personne malhonnête la prends sous son aile, elle ne verra même pas le problème, pensant qu’il veut que du bien.
- Je dirais que j’aurai fais passer un message à tous les bastions du coin qui aurait choisi des aventuriers de secteur sûr pour aussi lancer la recherche de la princesse. Il ne fallait pas que ça tombe dans de mauvaises mains cette information mais c’est maintenant trop tard...
Si un petit cercle est au courant, ça ne donnerait pas aussi à des malfrats de lancer des recherches, finissant en chasse à l’homme dans tout le royaume.
- De toute façon, on ne le saura jamais, le but c’est de s’adapter et faire de son mieux, n’essayons pas de rejeter la faute sur telle ou telle personne. Si tout était parfait, la vie serait monotone.
Même si je dis ça, je m’en serai bien passée mais vraiment.
- Mais je compte sur vous pour nous faire une Garde Royale resplendissante. Puis avec ce que vous m’avez dit, je vois que vous avez bien compris le problème et donc je ferai en sorte que vous ayez votre second. Nous ne pouvons laisser la situation ainsi surtout si je peux faire quelque chose pour.
Bon maintenant que le Capitaine était enfin calmé et qu’il n’a pas réussi à sauter à la gorge d’Allys. On peut dire que j’ai bien fait mon travail de “ second “ moi aussi, il ne faut pas qu’on brusque la Reine ces prochains jours, je ne veux pas qu’elle entre dans une rage folle et surtout qu’on lui dise tout ce qu’elle a pu faire de mal.
- Avez-vous eu toutes les réponses à vos questions ? Une autre requête à faire passer à la Reine, profitez c’est peut-être votre seule chance.
Arthorias hocha la tête devant les déclarations de la première ministre. La famille royale était une famille à part, et ce n'était pas chez d'humble travailleurs qu'on aurait vu de tels problèmes. Mais c'était aussi pour ça qu'ils existaient.
Protéger ne telle famille était une lourde tache, même si un seul et unique membre régnait.
Parfois il était bien heureux de ne pas avoir ce genre relations familiales désastreuses
A vrai dire, sa vie à côté semblait presque affreusement banale...
Mais aujourd'hui n'était pas le jour à penser à cela.
-Je vois... J'aurais aimé que tout cela soit plus simple, mais tant pis. Je partirais au plus tôt, nul doute que la capitaine du Myrmidon est aussi concernée que moi.
Se levant doucement, il s'inclina légèrement avant d'offrir un sourire à la ministre. Mieux ne valait pas trop prendre de son temps, et elle avait déjà promis de l'aider pour quelque chose de quasiment aussi important
Abuser plus aurait été impoli.
-Vous avez répondus à toutes mes questions, merci beaucoup madame la ministre !
Il partit d'un petit rire en remettant ses gantelets en place, fermant adroitement les lanière avant de reprendre son heaume, replaçant délicatement la chaise à sa place avant de finalement répondre.
-Je pense que la reine à d'autre soucis en ce moment que les demandes de son capitaine, je vais vous laisser madame, je ne doute pas que vous ayez beaucoup de chose à faire.
Tournant les talons, l'officier remis son casque sur la tête, fermant sa visière avant de repartir de la salle.
Lui même avait énormément de chose à préparer pour son départ....
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