La fête bat son plein, tout le monde semble ravie mais la soirée n’a pas officiellement commencé sans l’arrivée de notre chère Reine, elle était plus que enjouée de ce moment, c’était l’évènement de son règne, le premier du millénaire, une page se tournait et depuis ses mille ans de règne de la famille Renmyrth, je trouve qu’on s’en sort pas si mal, pas d’ennemis à l’horizon et nous pouvons largement subvenir à nos besoins pour tous nos concitoyens, cela est plus suffisant et nous fait des soucis en moins pour le Gouvernement.
La musique s’arrête et j’entends les trompettes qui annoncent notre Reine, je finis par m’approcher de la grande entrée qui a été joliment décoré pour l’occasion, de longues teintures rouges et d’or qui vont parfaitement à la tenue qu’à choisi par notre Majesté. Elle était venue seule, le Roi allait apparaître plus tard m’avait elle dit, elle avait souhaité que je l’accompagne car elle disait que j’avais mérité ce privilège d’avoir tout préparer avec mon assistante, Mademoiselle Milan, elle méritait aussi toutes mes félicitations, elle avait travailler très dur et j’étais tout bonnement très fière d’elle mais je n’ai pas osé lui dire de cette manière, on verra les retombés après la soirée mais j’essaye de glisser à chaque fois un mot aux grands nobles que pour beaucoup, c’était grâce à elle, elle méritait ça.
Maintenant au niveau de la reine, je m’incline devant elle respectueusement comme le veut l’usage, elle avait choisi une longue robe rouge avec des détails dorés, son masque était fin, ressemblant légèrement au mien d’ailleurs ce qui me fait sourire, une jolie plume noire trônait le haut du masque. La robe de bal mettait en valeur ses formes, cintrée à sa taille puis laissant ses épaules dégagées, elle avait fait un chignon qui laissait sa nuque libre, j’avais une folle envie de parsemer celle-ci de baiser tellement cet endroit n’était qu’un appel au vice mais je me contente de gardes mes sombres pensées pour me placer près de celle-ci et l’accompagner à l’estrade.
La foule se sépare et laisse notre duo passer, tous saluent Allys, elle essayait au maximum de rendre ses salutations par des sourires ou gestes de la main mais elle avait l’habitude de toute cette attention et je me demande encore comment elle fait. Maintenant au pied de l’estrad, elle se tourne vers moi, je lui souris et lui donne un petit mot d’encouragement.
- Vous êtes magnifiques comme toujours ma Reine puis vous savez bien que j’adore le rouge n’est-ce pas ?
Ca me rappelle nos discussions sur nos couleurs préférées et elle m’avait promis qu’un jour qu’elle mettrait une robe de cette couleur pour me taquiner, j’avoue qu’elle avait fait fort et j’espère que ce qui a là-dessous était en accord avec la robe, ça me fait penser à l’ensemble que nous avons il y a quelques lunes de ça.
- Je vous attends ici après votre discours.
Elle me fit un sourire qui me fait tant craquer et acquière d’un geste de la tête. Elle grimpe avec grâce les marches, je m’imaginais ses formes de ses jambes mais sa robe camouflait tout par malchance mais mon imagination faisait déjà tout. Elle se place devant le porte-voix magique et commence alors son discours chaleureux. Elle avait le don pour accaparer l’attention du public, comme toujours, elle fit une petite anecdote d’un aïeul, elle souligne les bonnes grâces de Lucy, la prospérité du Royaume, le travail extraordinaire de tous et souhaite un magnifique bal à tout le monde mais elle annonce officiellement le début de la compétition pour le concours de déguisement, invitant le jury à prendre place ainsi que les candidats.
La foule acclame la reine et lui souhaite une longue vie, comme toujours elle fait un signe léger de la main et sourit, elle jouait son rôle puis fini par quitter son estrade pour me retrouver plus bas où je l’attendais avec impatience.
- Bien joué Allys.
Nous étions seule et j’avais pris l’option de l’appeler par son prénom pour la détendre un peu même si elle semblait à l’aise de faire ça, c’était un exercice bien difficile et je l’invite à me suivre pour rejoindre le jury du concours.
- Spoiler:
- Vu avec la joueuse Allys.
Tu regardes tout autour de toi : ta chemise est moins belle, ton pantalon est davantage usé, et ne parlons pas de tes chaussures, dont heureusement que les larbins ne voient pas les semelles. Tu as juste un éclat de vie au fond des prunelles bleues, comme un espoir mêlé d’appréhension, que les gens qui t’entourent font mine de ne pas voir, ou ne sont plus capables de distinguer ? Eux qui sont si savamment ennuyés, blasés, cyniques.
Tu manques d’assurance, mais pas d’audace, Trevor.
Evidemment, tu as déjà contemplé le palais de l’extérieur, tous les jours ou presque depuis ta naissance, depuis que tu marches, que ce soit pour aller à l’école de ton quartier, ou à ton apprentissage. Et même de là, les grands murs ne sont pas très loin, juste au coin de la rue. Tu vas même grignoter ta part de tourte près des portes, dans l’espoir fou de voir sortir le Prince, la Princesse, et qui sait ? qu’elle t’accorde même un simple regard.
Tu n’es pas là uniquement pour voir la Princesse, ce soir, bien sûr. Il faut aussi profiter de la bonne chère et des boissons offertes, et s’émerveiller des robes des Nobles Dames, et des uniformes des Nobles Sires. Et si tu sens confusément, du haut de tes seize ans, que tout n’est que brume avant le lever du soleil, tu veux aussi t’y perdre comme dans un brouillard, être trompé par les reflets lumineux, les éclairs surprenants, le tumulte de la musique et des danses.
Donc tu te fais discret, et tu pries Lucy qu’aucun garde ne décide de t’empêcher de passer. Peu importerait le motif. Trop pauvre ? Habillé trop chichement ? Un air menaçant peut-être ? Ou un pot-de-vin qui n’aurait pas été reçu… Tous les scénarios défilent dans ta tête, du plus probable au franchement impossible, allant du simple refus discret et poli à l’humiliation publique devant toute la population rassemblée là. Puis la nouvelle qui courrait à travers la ville, qui arriverait à ton maître, tes parents, tes amis…
Tu te ronges les ongles déjà réduits à leur plus petite expression, tu tentes de rendre discret ta taille moyenne et ta démarche hésitante d’adolescent, et tu tentes d’afficher, sans succès, le calme des citoyens qui t’entourent. C’est peut-être peine perdu, mais le garde t’a à peine accordé un regard avant de te laisser entrer.
Et là, c’est l’émerveillement tant voulu.
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