-Astrid, Aastrid.
Une voix féminine l'interpella et la sortit de son sommeil.
-Uiiiiii kwa ?
-J'y vais. On se revoit ce soir ?
-UI uiii…
La citoyenne n'avait pas prit la peine d'ouvrir les yeux mais entendit une porte se refermer et retomba dans un semi-sommeil.
Mais voilà. Elle avait un rendez-vous pour du taf bientôt, donc il fallait bien se réveiller pour gagner des cristaux. Sans surprise aucune, une fois les yeux ouverts pour de bon, le choc fut des plus terribles. Quelqu'un jouait du tambour à l'intérieur de son crane et elle avait l'impression que sa tête allait exploser d'un moment à l'autre. Son apparence sur le moment le montra d'ailleurs bien : Les cheveux ébouriffés, les yeux injectés de sang, la bave coulant le long de son menton, elle avait l'image même d'une ivrogne se réveillant après une sale nuit.
-Oh putain de merde de Fenrir. Marmonna-t-elle en se tenant la tête entre les deux mains pour éviter que du jus de cerveau ne coule de ses oreilles.
Avec une lenteur infinie, elle regarda sa chambre qui ne lui était pas familière. Qu'est-ce qu'elle faisait là…. ? Et pourquoi il faisait si froid ? Ah oui. Une chambre d'auberge. Elle était à la Forteresse pour une série de taf et avait quitté son doux foyer à la capitale. Dur dur la vie de femme à tout faire. Elle ne se souvenait même plus de ce qui s'était passé hier ! Ça lui reviendrait ptetre plus tard. Mais il y avait des chances qu'elle avait terminé sa nuit avec quelqu'un. Qui exactement ? Aucune idée, et ce n'était pas sa préoccupation principale sur le moment.
Après une bonne vingtaine de minute à se masser le crane inutilement, l'ex-commandante de la garde se décida à quitter son lit pour s'habiller. Elle était à pwal, ce qui n'était pas étonnant s'il s'était passé ce qu'elle pensait ce qu'il s'était passé. Toutefois, elle ne voyait ses vêtements nul part. Ni sur le sol, ni sous le lit, ni dans son sac de voyage, ni dans son armoire.
….
Hein ?
Est-ce que l'autre aurait volé ses vêtements ? Oh la sal….
Non non non, elle n'avait aucune raison de le faire. Prise d'une légère panique, elle fouilla de nouveau sa chambre mais ne trouva rien pour s'habiller.
Mince alors. Est-ce qu'elle allait devoir au rendez-vous nue comme un ver? Ça ne la dérangeait pas, elle était sacrément fière de son propre corps et de sa bonasserie, mais il faisait froid et c'était mal vu par la société. Hmmm….
….
Il lui fallait un bol d'air frais et aérer la chambre qui sentait l'alcool et la sueur, aussi elle alla ouvrir la fenêtre après s'être couverte avec le drap du lit. Elle demanderait aux voisins de chambre s'ils avaient des vê….
-HEIN ?! Hurla-t-elle soudainement en regardant les passants.
Ils étaient...tous nus. Enfants, femmes, hommes, vieillards, ils se baladaient tous à poil comme si c'était la chose la plus normale à faire. Est-ce que le monde s'était enfin réveillé à l’exhibitionnisme ? Non non non. Elle était sûrement encore en train de rêver.
…
Mais sa gueule de bois et la douleur qu'elle ressentait étaient bien existantes cela dit.
Oh merde, est-ce que c'est la vie réelle ?
-Hey vous, la blonde avec les seins gigantesques, pourquoi vous êtes nue ?!
La dite personne se tourna vers Astrid avec un air outragé et s'exclama :
-Mais elle est folle celle-là ! Qu'est-ce qu'elle raconte !
Les passants regardèrent la jeune femme aux cheveux blancs comme si c'était elle la folle, et continuèrent leur chemin comme si de rien n'était.
Whoa whoa whoa. Qu'est-ce que c'était que ce bordel ? Est-ce qu'une magie avait frappé soudainement tout Aryon, faisant croire que ne pas s'habiller était totalement normal ? Mais quel génie ! M'enfin, il y avait aussi la possibilité que…
Elle devait le confirmer ! Malgré son mal de crane, elle se dirigea vers la porte en courant et BOUM PATRATRAS elle glissa sur quelque chose et tomba par terre. Ce n'était pas une peau de banane mais….rien du tout. Elle avait cherché sur quoi elle avait trébuché, il n'y avait rien sur le sol. Curieuse, elle tata le sol pour voir s'il était glissant à cause d'une quelconque matière sécrétée la veille avec l'autre jeune femme, et…tomba sur ce qui semblait au toucher être du tissu.
Elle tata la chose à plusieurs reprises, délimita sa forme, et en conclut que c'était une culotte. SA culotte.
Astrid continua à toucher le sol et retrouva le reste ! Sa chemise, son soutif, sa jupe, ses bottes, et son manteau chaud contre le climat froid de la Forteresse.
Donc les vêtements étaient invisibles huh. Non, si elle mettait les bouts ensembles, c'était elle qui ne voyait plus les vêtements des autres.
-OUUUUIIII! Hurla t-elle une nouvelle fois en sautant de joie, pour le regretter directement juste après.
Si c'était pas une bénédiction ça, de voir les gens à pwal ! Quel plaisir, merci Lucy ! Enfin bon, il était plus probable qu'elle avait bu un truc louche hier, mais ça….
Après s'être habillée en vitesse – elle pouvait le faire les yeux fermés donc ce n'était pas un problème si elle ne les voyait pas -, elle sortit de l'auberge pour rejoindre son lieu de rendez-vous, remplie d’allégresse et d'excitation à l'idée de pouvoir mater les gens à poil et…
-BUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUURP.
….vomit près d'un mur en réalisant qu'en plus de voir les jeunes femmes, elle voyait aussi le service trois pièces des hommes, la poitrine tombante des vieillardes, et leur peau toute ridée.
Après mûre réflexion auprès du mur, ce n'était peut-être pas une bénédiction, mais une malédiction.
Et, une fois arrivée au hall de la caserne de la Forteresse, on pouvait lire sur son visage l'horreur et une envie de vomir à nouveau. Elle était prête à s'arracher les yeux et à se les laver avec de l'acide après avoir vu les corps musculeux et la teub des gardes de service présents à ce moment-là.
Dès qu’elle fut sortie de sa chambre, la pauvre Wendy essaya d’avancer au plus vite mais à la forteresse, impossible de se balader sans croiser quelqu’un. Et comme par une étrange malédiction, la rousse croisa bien trop de monde. Est-ce que c’était une blague ? Un bizutage ? Non, ils n’iraient pas aussi loin ! Pas vrai … ? La jeune femme avait alors essayé de rester concentrée en marchant bien droit, le nez plongé dans ses documents, stratégie qui se montra alors peu efficace car au premier virage, elle avait foncé dans un des soldats de la forteresse et était tombée au sol. Je ne vous explique pas lorsqu’elle a dû se relever et qu’elle s’est retrouvée à hauteur des cuisses de son camarade qui s’inquiétait pour elle. Elle avait de nouveau passer au rouge et s’était relevée avant de fuir en courant, s’excusant mentalement pour son comportement. Mais non, elle ne voulait pas avoir ce genre de vision de ses collègues, même si certains étaient, il faut bien l’avouer, pas désagréable à regarder. Il y a quelques belles personnes au blizzard, homme et femme. Dans sa course, elle avait également croisé le capitain Von Andrasil et le lieutenant Theldj qui avaient voulu l’arrêter dans sa course. Mais en voyant sa supérieure nue ainsi que sa collègue, le médecin en chef avait décidé de fuir en sortant une excuse un peu pourrie mais valable !
- Je suis désolée mon capitaine, j’ai un rendez-vous urgent pour le travail !
C’est vrai, aujourd’hui, elle rencontrait une femme qu’elle avait engagé pour avoir un coup de main dans le rangement du matériel. Cela ne demandait pas de qualification en particulier et les médecins étaient débordés alors ils ne pouvaient pas lui donner un coup de main. D’ailleurs, la rousse, maintenant semblable à une tomate à cause de toutes ces émotions, arrivait enfin dans le hall où elle repéra une femme aux longs cheveux blancs et plutôt belle qui ne faisait pas partie de la garde. Mais qui ne faisant pas exception car elle aussi paraissait nue dans son regard. Lentement, la jeune femme s’approcha lentement, essayant de se concentrer sur son visage.
- Vous êtes Astrid Dalgaard ? Je suis Wendy Waltz, votre employeur !
Elle sourit et lui tend la main, ne réussissant pas malgré tout à chasser ses foutues rougeurs car dès qu’elle se concentrait, elle voyait passer un postérieur devant ses yeux. Non mais sérieusement !! Pourquoi fallait-il qu’elle n’arrive plus à voir les vêtements ?
- Je vais vous montrer ce que j’attends de vous mais avant ça … Est-ce que vous allez bien ? Vous me semblez malade … Je suis médecin alors si vous voulez, je peux en profiter pour vous ausculter.
Et en essayant d’oublier la nudité ambiante, Wendy gratifia sa nouvelle rencontre d’un adorable sourire, espérant la mettre à l’aise en même temps qu’elle même.
Cela dit, même si tout cela la dégoûtait un peu, ça ne la gênait pas tant que ça. Voir des hommes quasiment à poil, c'était son quotidien quand elle était encore soldat, capitaine, puis commandant. Après un entraînement, le torse musculeux reluisant de sueur, sous la douche, dans les vestiaires…Mais cela dit, c'était quand même un peu différent maintenant qu'elle était une femme. L'un des avantages mine de rien, c'était qu'elle n'avait rien entre les jambes, car nul doute que si elle était restée physiquement un homme, elle n'aurait pas su cacher son poignard dégainé et prêt à frapper.
…
Berk.
Au lieu de cela, son visage alternait entre l'air béa en voyant un postérieur ou une paire de poitrine et l'air horrifié quand elle voyait...autre chose.
Mais elle arrêta bien vite de rêvasser quand une voix féminine l'interpella.
Ce fut en levant un sourcil étonné qu'Astrid accueillit la jeune demoiselle qui se présenta à elle. Sans se gêner, la citoyenne l'observa de haut en bas, en s'arrêtant brièvement sur son visage, sa poitrine et la partie du bas. C'était donc son employeur du moment huh, Wendy Waltz. Hmmm…. Un mot:décevant. Trop jeune, pas très grande, et pas de formes avec un air encore un peu enfantin. Elle était mignonne, n'avait pas encore atteint son plein potentiel. Dans une dizaine d'années, ça irait mieux. Mais points bonus parce qu'elle avait les cheveux rouges et les yeux verts, yep. La citoyenne aurait bien aimé juger le style vestimentaire de la gamine mais eh, pas possible pour le moment.
Cela dit, pourquoi est-ce qu'elle était rouge comme une tomate ? Et hein ? Elle était médecin ? Elle ? Oula, elle aurait plutôt parié sur une apprentie du coin ! Comme quoi, il ne faut pas se fier aux apparences.
L'ex-commandante prit la main tendu et la serra fermement en rendant un sourire narquois :
-Enchantée Wendy. Et euh… La citoyenne hésita un moment. Elle aurait pu blaguer et lui dire qu'elle la voyait à poil, mais ça finirait par une annulation de contrat, et Astrid avait besoin de sous pour aller picoler ce soir. Ouais, j'vais bien. J'ai juste une petite gueule de bois, mais ça va s'arranger. Toi par contre tu sembles avoir de la fièvre, parce que t'es presque aussi rouge que tes tifs.
Même si elles ne se connaissaient pas, ça n’empêchait pas la femme à tout faire de lui parler familièrement comme si elles se connaissaient depuis des lustres. C'était aussi peut-être l'effet de parler à une jeune femme qui aurait pu être sa petite-fille, ou sa petite-petite fille même.
Suite à cela, le regard d'Astrid dévia sur une magnifique jeune femme qui passa à côté d'eux et elle ne put s’empêcher de pousser un sifflement impressionné en voyant les hanches de la madame.
-Hé bah, y'a des bonasses par ici. Dit-elle avec un sourire niais sans se préoccuper de si on l'entendait ou non.
Dans un autre univers, son nez serait actuellement en train de pisser le sang pour au final mourir d'anémie.
Mais la rousse fut des plus surprises en entendant la manière de parler de la fameuse Andra. Un langage familier mais détendu. Les mots n’étaient pas hostiles, juste un peu brute. Combien de temps cela faisait qu’elle n’avait pas entendu parler quelqu’un comme ça ? Un bail … ! Elle ne put s’empêcher et éclata soudainement de rire, faisant se retourner quelques soldats sur le coup. Ce n’était pas un rire moqueur. Plutôt un rire franc face à cette manière de faire rafraîchissante.
“ Je vais bien ! J’ai juste couru un peu trop pour venir !”
Oh ce n’est pas bien de mentir Wendy ! Mais bon, comment lui en vouloir ? Elle n’allait pas sortir de but en blanc qu’elle rougissait car elle voyait tout le monde à poil ! Elle passerait pour une folle et honnêtement, elle ne voulait pas être enfermée ! Brrr ! Alors qu’elle allait inviter la jeune femme aux cheveux blancs à la suivre, celle-ci se laissa distraire par le passage d’une soldat. La rousse claqua alors des doigts juste en face de ses yeux pour la rappeler à l’ordre.
“ Je vais me permettre d’utiliser le tutoiement, d’accord ? Maintenant, un peu de concentration et suit moi s’il te plaît ! On a du travail !”
Après tout, elle pouvait se le permettre vu que la jeune femme aux cheveux blancs le faisait. Sans réellement attendre de réponse de sa part, la demoiselle se mit en route d’une marche rapide, cherchant à esquiver le plus possible le contact visuel avec le service trois pièces de ses collègues. Il fallait qu’elles traversent encore une bonne partie de la forteresse pour atteindre le dépôt de matériel médical et une montagne de travail les attendait. Mais alors que les deux demoiselles avançaient à travers les couloirs, un médecin déboula un peu en courant, une pile de papier en main et s’écriant.
“ Médecin en chef Waltz ! Attendez !
La rouquine s’était stoppée, le laissant arriver à leur hauteur. Le médecin avait la quarantaine, les cheveux longs, noirs, parsemés de gris et attachés en une couette longue qui tombait le long de son dos. Quant à son corps, bien qu’il soit fin … C’était celui d’une personne de 40 ans. Rien de bien attirant pour la demoiselle qui tenta au mieux de ne pas voir ses parties intimes se balancer à droite à gauche lors de sa course. L’homme, enfin en face de sa supérieure, tendit un document.
“ J’ai besoin d’une signature s’il vous plaît ! J’essaye de vous voir depuis hier !“
“ Qu’est ce que c’est ?” Demanda la jeune femme en attrapant la feuille, y jetant un regard des plus sérieux pour en analyser le contenu.
“ Il s’agit du compte rendu de l’utilisation de médicaments madame”
“ Bien, ça a l’air en ordre … “
Et ainsi, elle signa le papier et lui rendit. Le médecin ne perdit pas une seconde et repartit en courant comme s’il était noyé sous une montagne de travail. Wendy sembla pensive une seconde, se disant qu’il faudrait qu’elle voit comment débarrasser les médecins de la tâche de courir pour la moindre signature puis reprit sa marche. Pendant ce petit échange, son air enfantin avait quitté son visage pour devenir celui d’une pro.
Un silence s’était installé entre les deux jeunes femmes depuis le début de leur marche. Ce n’était pas vraiment agréable … Alors Wendy, dans un réflexe, demanda.
“ Tu travaille souvent avec la garde Astrid ? “
Et alors qu’elles marchaient, un soldat passa à côtés d’elle. Un jeune homme qu’on pourrait qualifier de beau gosse. Grand, bien sculpté, souriant avec des courts cheveux bruns. Il attira le regard de la rousse qui se retourna pour observer son postérieur, échappant un “pas mal” avant de se reprendre et de se racler la gorge en accélérant le pas.
Bah.
-Aye petite patronne. Répondit Astrid avec son sourire moqueur habituel en suivant Wendy.
Tout en marchant, la citoyenne observa les alentours pour repérer de quelconques changements dans la caserne et pour se remémorer des souvenirs d'une ancienne vie. Mais aussi, pour ne pas dire surtout, afin de mater les jolies et moins jolies gardes qui traînaient dans le coin. Quel plaisir de pouvoir se rincer l’œil, tout en fermant les yeux à la vue d'un simple kiki pour ne pas se brûler la rétine.
Maintenant qu'Astrid marchait derrière Wendy, elle avait un sacré petit cul qui n'était pas désagréable à regarder. Mais encore une fois, sa contemplation fut stoppée par une intervention hasardeuse d'un quarantenaire qu'Astrid évita de regarder directement.
Tss, qu'est-ce qu'il voulait et qu'est-ce qu'il foutait là ce gamin ?
…
Attendez une minute, il venait de dire « Médecin en chef Waltz » ?
Nooooooooooooooooooooon. Astrid avait dû rêver, mal entendre, ou une connerie du genre. Mais en la voyant signer et parler avec l'autre, cela se confirma.
-Pffff…..
L'ex-commandante se mit à pouffer et dû mettre sa main devant la bouche pour s'empécher de rire aux éclats. Elle avait une folle envie de se rouler par terre et de rire à gorge déployée, mais ce serait mal vu et elle se ferait renvoyer, ce qui n'était pas bon pour les affaires.
Nul doute que des « BWAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHAHHAHAHAHA ! » se faisaient entendre dans sa tête.
Mais oh putain, c'était elle la médecin en chef ? Cette gamine qui avait à peine l'air d'avoir la vingtaine ? À quel point ils étaient dans la dèche pour accepter une gamine à ce poste plutôt qu'une personne plus âgée ou expérimentée ?! Bwahahahahaha !
Cela dit, est-ce que ce serait si étonnant si cette Wendy avait atteint ce poste grâce à son père ou en passant sous le bureau… ? Pas vraiment.
Bah. Ce n'était pas vraiment ses oignons.
Mais on parlait d'Astrid, donc forcément, elle allait chercher à en savoir plus pour assouvir sa curiosité. Aussi, elle allait poser la question mais fut bien trop lente.
-Ah euh… Un moment d'hésitation. « Oui, j'y ai travaillé pendant quoi ? 50 ans ? » n'aurait pas été une réponse viable. M'enfin, elle avait quand même bossé avec Yuduar pour retrouver Arban récemment, donc... De temps en temps. Répondit-elle finalement. Pour des broutilles, genre ranger des dossiers, retrouver des personnes disparues, et autre.
Elle ne disait pas tout, mais ce n'était pas un mensonge. À un moment, un gamin passa à côté des deux jeunes femmes et Wendy se retourna pour mater le cul du garçon.
Ohoh, elle était une sacrée coquine derrière cet air enfantin.
-Hé, mademoiselle mate le cul de ses collègues huh. Commenta la citoyenne en souriant de toutes ses dents et en lui donnant des coups de coude complices. Coquine va.
Elle remontait dans l'estime de la femme aux cheveux blancs ! Il ne suffirait plus qu'elle sorte une bouteille d'alcool de sa poche pour boire un coup, et elles seraient amies direct !
-Et toi sinon ? T'es médecin en chef depuis combien de temps ? C'rare de voir une gam...euh, une personne si jeune à ce poste. Ils sont si dans la merde que ça pour avoir passé une jeunot dans un taf si important ? 'fin cela dit, la capitaine qui est à la forteresse, Elina Vont à l'Asile a l'air d'une sacrée alcolo qui n'hésite pas à se faire honte en public heh, donc…
Décidément, les capitaines avaient tous une sacrée réputation. Yuduar était un incapable, et Elina une alcolo notoire qui s'était bien faite remarquer au festival. Maintenant, on avait aussi une gamine en tant que médecin en chef. La garde, ce n'était plus ce que c'était, vraiment plus ce que c'était….
Ça faisait chier le commandant qui était en Astrid, mais elle, ça la faisait bien marrer et elle aimait bien ça.
Les deux jeunes femmes avaient donc continué de marcher dans les longs couloirs de la forteresse, se lançant dans une conversation centrée sur le travail, vu que c’était la seule et unique réponse de leur rencontre après tout. La femme aux cheveux blancs, bien que semblant vouloir limiter ce qu’elle disait, était habituée au travail de la garde. Ce n’était pas sa première expérience, elle sera donc plus efficace. Un bon point pour elle. De toutes manières, elle n’a pas vraiment le temps de trouver quelqu’un d’autre. Mais alors qu’elles marcher et que la rousse s’était laissée distraire par le postérieur d’un collègue, voilà que celle-ci se fit griller. Astrid, toute joyeuse, se montra soudainement complice à travers de petits coups de coude et un grand sourire en coin. Le médecin en chef repassa au rouge et ne sachant pas réellement quoi répondre, elle lâcha.
“C’est pas un crime de mater un beau postérieur”
Et puis elle avait accéléré le pas, espérant simplement que ses collègues n’entendent rien de tout ça ! Déjà qu’elle devait se débarrasser d’une première rumeur, pas besoin d’en rajouter une couche et d’ouvrir un débat publique sur sa vie privée ! Elle préféra alors se concentrer sur la question de celle qui travaillerait pour elle le temps d’une journée.
“Pour commencer, je ne suis pas une gamine ! Je suis jeune mais j’ai 21 ans tout de même, pas 15”
Wendy rigola doucement. Elle n’était pas surprise qu’on la sous-estime par rapport à son âge bien qu’au fond, ce soit parfois très énervant. Il suffisait la plupart du temps de prouver ses capacités de médecin et on ne lui faisait plus de remarque. Oh, parfois, il y avait un petit con, oui car il n’y a pas d’autres nom, qui osait encore se rebeller et que Wendy s’amusait à remettre à sa place de manière brutale mais efficace.
“Pour le reste ... Le capitaine Von Andrasil m’a choisi pour mes capacités ! Sérieusement, ces rumeurs sont embêtantes …”
Elle poussa un petit soupire en passant une main dans sa chevelure pour la ramener vers l”arrière.
“Elle n’a bu un peu trop qu’une fois et cette réputation va lui coller à la peau ! Raah …”
Enfin, la rousse et Astrid arrivent à destination. La jeune médecin en chef ouvrit une porte qui donnait sur un dépôt avec de nombreuses caisses pleines de matériel. Wendy passa donc la porte et présenta une feuille à l’employée avec la liste des divers objets qu’on pouvait trouver dans la pièce.
“Enfin bon, on va pas s’attarder là dessus. Je suis jeune mais je mérite mon poste. Maintenant, au boulot !”
La rouquine lui expliqua donc son travail plus en détail qui veux dire où et comment ranger les affaires présentes un peu partout. Bien sûr, elle y participerait aussi ! Les explications terminées, la jeune femme s’était alors mis au travail, ne se voyant pas du tout faire travailler quelqu'un sans participer. Lorsque Wendy remarqua Astrid se baisser pour attraper une caisse au sol, elle ne put s’empêcher de lâcher un “vivement que cette journée se termine”, en supposant bien sûr que sa vue redeviendrait normale le lendemain.
- Tu es plus vieille qu'il n'y parait ? Si je me fit au physique, on a pas l'air d'avoir tant d'année d'écart, pourtant, tu me qualifies de gamine. Il y a bien une raison, pas vrai ?
Voilà la seule idée de conversation qui était née dans l'esprit de Wendy qui grimpait alors sur une armoire pour attraper une caisse. Bon sang, depuis combien de temps cette salle n'avait pas était nettoyée ? Il était grand temps que les médecins de la forteresse soit dirigés !
La jeune femme ricana en voyant l'autre jeune fille accélérer le pas, probablement gênée de s'être fait prendre en flagrant délit. Ah que c'était beau la jeunesse et l'innocence ! Cette situation aurait été si mignonne, si seulement tout le monde n'était pas à poil ! Enfin, pas qu'être nue ou voir les autres nus gênait Astrid.
Donc elle avait 21 piges huh ? La citoyenne lui aurait donné 18. Ce qui était bien entre 21 et 15 ans. Ses estimations n'étaient pas loin. Cela dit, pour la vieillarde octogénaire qu'était l'alcolo beauf, 21 ans était bel et bien un âge d'enfant. Un âge où on se découvrait encore.
Combien de piges il fallait pour ne plus être considéré comme un gamin par Astrid ? La soixantaine ! Et ouais, rien que ça !
-Il fallait qu'elle y réfléchisse, heh. Commenta l'ex-garde en haussant les épaules et en ricanant. Elle doit pas être fut-fut pour s'être laissée aller comme ça, et le peuple n'est pas du genre à être gentil quant aux rumeurs et à la réputation, surtout durant une occaz comme celle-là.
Et elle savait de quoi elle parlait, ayant elle même participé à répandre les rumeurs sur cette capitaine alcolo. « Elle a dégueulée partout au bal dans le palais et est à l'origine de plusieurs bagarres et de farces stupides aussi », avait-elle – à peine - exagéré.
-Heeeh, donc t'as été choisie au mérite huh.
Pour tout ce qu'Astrid savait, la Wendy était peut-être une génie précoce pour mériter son boulot, même si honnêtement, elle penchait plus sur papa et maman pistonnant leur fille.
Les deux jeunes femmes arrivèrent dans une sorte de dépôt où était rangé diverses caisses avec du matériel. Il fallait juste ranger ça ? Il n'y avait donc pas d'autre main d’œuvre parmi les gardes pour faire ce genre de taf bien et efficacement ? Décidément, la garde ce n'était pus ce que c'était! Mais c'était des cristaux facile pour elle donc Astrid n'allait pas cracher dessus non plus !
-C'du gâteau. J'ai déjà rangé pire que ça.
Fut une époque, Astrid, non, Edmond était un maniaque concernant le rangement, et à l'époque, les dossiers de la garde n'avaient sûrement jamais été aussi bien rangés et propre. Son bureau ? Toujours impec !
…
Aujourd'hui par contre ? Sa chambre, sa maison, son bureau, et même sa vie est un énorme bordel sans nom. Pas qu'elle avait oublié comment ranger, mais elle avait juste….la flemme.
Sans attendre une seconde de plus, elle se retroussa les manches et commença à ranger le matériel là où il fallait. Le plus tôt ce serait fait, le plus tôt elle repartirait avec sa bourse bien pleine, et le plus tôt elle pourrait squatter les tavernes pour mater les serveuses à poil.
-Hehehe, j'ai déjà hâte. Marmonna-t-elle en bavant presque, avant d'être coupée de ses fantasmes par les questions de Wendy. Nah nah t'as raison, on a quasi le même âge. J'ai 23 piges. Et je te qualifie de gamine parce que... « t'en as l'air d'une physiquement, ton visage comme ton corps », serait peut-être un peu trop franc. Voyons Astrid ! Tu peux faire mieux ! Faire plus de tact et de politesse ! ...parce que tu fais plus jeune que ton véritable âge…surtout ton visage et ton corps ?
Pfiou. Pas mal. Les femmes aimaient bien qu'on les pense plus jeune que ce qu'elles sont pas vrai ? ….Ok, peut-être pas dans cette situation. Il fallait trouver une meilleure raison, que l'autre jeunot pourrait croire sans l'ombre d'un doute.
-C'aussi parce que mon grand-père appelait les gens « gamins », et j'ai repris cette expression en sa mémoire. Yep. Paix à ton âme papy, snif.
Wow, vraiment ?
-Et toi sinon gam...euh, ma petite - physiquement et parce que t'as deux ans de moins que moi, fufu-, pourquoi t'es devenue médecin pour la garde spécifiquement ? Si c'pas trop indiscret. J'suis sûr que le bon peuple aurait bien besoin de tes services, si t'es aussi...euh...capable que tu le dis. Et t'aurais pas un remède efficace contre la gueule de bois par tout hasard ?
Tout en parlant, et tout en travaillant, le regard d'Astrid faisait le chemin entre son travail et Wendy. Sans le cacher, elle la matait tout en ayant un sourire narquois. Mais seulement parce qu'il n'y avait personne d'autre à mater. Et tout ça la rendait un peu distraite.
Aussi, ce qui devait arriver arriva. Elle fit tomber une fiole par terre :
-Oops. Désolée, j'suis un peu distraite aujourd'hui.
En voulant ramasser les bouts, elle se fit une petite coupure au doigt et jura :
-Bordel de Fenrir de mes deux !
HmmMMmmmM. Travailler dans ces conditions et rester concentrée était difficile, surtout pour une perverse comme Astrid.
Au moins, Astrid semblait être une bonne travailleuse, ne se démotivant pas devant les nombreuses caisses qu’il fallait ranger, annonçant alors qu’elle avait fait face à pire. Tant mieux ! Si dans le travail, Wendy est du genre à être assez organisée, il faut dire que dans sa vie privée … Et bien, ce n’est pas le cas. Elle passe tout son temps à travailler et au bout du compte, quand elle a du temps libre, elle n’a vraiment pas envie de ranger … Son bureau est couvert de bouquins en tout genre, de plantes en pots, de feuilles de notes et de marques pages … Un vrai foutoir ! Heureusement, elle arrive tout de même à garder le reste de sa chambre propre. On peut considérer son bureau comme un no-man land ! Quant à sa maison … Étant donné que celle-ci se trouve à la capitale et qu’elle ne s’y est pas rendu depuis plus d’un mois, celle-ci a le mérite d’être rangée ! C’est déjà ça, pas vrai ?
- Tant mieux alors ! Plus vite on finira, plus vite je pourrais travailler sur d’autres choses !
Le rangement commence pour les deux femmes qui pendant de longues secondes, restent plongées dans un silence des plus pesant jusqu’à ce que l’employée d’un jour reprenne la parole, expliquant les raisons de son lexique à la rousse qui hausse un sourcil, peu convaincue. Elle n’y croit pas trop mais bon, à quoi bon insister ? Non franchement, aucun intérêt. Mais au moins, ce qu’elle supposait être un mensonge avait lancé la conversation ! C’était déjà mieux que de travailler dans le plus mort des silences ! Un petit rire échappa à Wendy qui répondit alors aux questions de la travailleuse d’un ton clairement amusé.
- Moi ? Oh, c’est un peu bête mais mon père est … Enfin était un garde ! Il est mort en service à force de se surmener alors j’ai vraiment eu envie de devenir médecin pour éviter que d’autres soldats meurent pendant leur service, tout bêtement !
La jolie rousse se tourna vers Astrid pour lui sourire avec douceur. Ce genre de sourire pur et sincère. Elle ne demande ni la pitié, ni d’être admirée ou autre. C’est sa raison et puis c’est tout. Et puis, rien que de repenser à son père lui donnait le sourire, elle ne pouvait pas s’en empêcher.
- Il aimait vraiment beaucoup son travail ! Je crois que j’avais envie de connaître une telle passion pour mon travail aussi … Et je ne suis pas déçue !
Lentement, elle descendit de son perchoir et remit une mèche de cheveux en place avant de récupérer une seconde boîte pleine de fioles en verre qu’elle chercha à déposer sur un des rangement prévu à cet effet.
- Pour ta gueule de bois … J’ai effectivement un remède ! Je suppose que tu comptes aller boire ce soir, pas vrai ? Alors faisons un petit pari : Si tu arrives à ranger toute la pièce en moins de deux heures, je te donne ce remède ! Une infusion de Phiatri !
Un petit rictus étira les lèvres de Wendy. Tout se mérite dans la vie et rien n’est gratuit ! Il lui faudra travailler dur pour obtenir la précieuse plante ! Mais de ce qu’avait cru comprendre le médecin de la personnalité d’Astrid, celle-ci sera prête à tous les efforts pour une soirée alcoolisée sans mal de crâne le lendemain ! Elle acceptera donc ce défi sans problème ! Mais alors qu’elle s’imagine avec amusement sa future motivation, voilà que le bruit de verre se brisant au sol retentit, attirant son regard. La blanchâtre venait de faire tomber une fiole et s’en excuse, s'apprêtant à ramasser les éclats à même le sol. Wendy voulu l’en empêcher mais …
- Attends ! Tu vas te …
Trop tard. Une fine coupure se dessine sur le doigt de la demoiselle ce qui lui fait lâcher quelques jurons. La rousse bondit par réflexe pour courir aux côtés de la demoiselle. Elle lui attrape alors la main et porte la main d’Astrid à sa bouche pour éviter que cela ne s’infecte. Imaginez donc la scène. Le médecin en chef de la forteresse, à genoux au sol, le doigt d’une autre jeune femme à la bouche et les yeux légèrement fermés. Si quelqu’un rentrait, ce serait vraiment bizarre. Heureusement, la seconde d’après, Wendy libéra la “blessée” pour se redresser, une moue quelque peu boudeuse au visage et les mains sur les hanches.
- Fais attention, ce serait bête de vraiment te blesser ! Ahlala …
Et sans même lui laisser le temps de répondre, la belle rousse sortit un bandage d’une caisse pour réaliser un rapide pansement rapide mais parfait. C’était habile, propre et pratique. Elle était passée en mode médecin par automatisme et oublia pendant une seconde le rangement de la pièce.
- Ne t’inquiètes pas, la salive est riche en composés anti-infectieux, tu ne devrais pas avoir de soucis pour une si petite coupure … Mais je te conseille de changer ton pansement demain et d’éviter de mettre la plaie en contact avec de l’eau, d’accord ?
Bon, maintenant, il fallait ramasser les morceaux de verre … La demoiselle aux yeux verts attrapa le balai qui traînait dans un coin et poussa les bris de verre dans un coin pour former un petit tas bien propre et hors du chemin. Elle marmonnait par la même occasion.
- Où est donc cette foutue pelle … ?
Chacun avait ses raisons, la sienne était autant valable qu'une autre, et ça, Astrid ne s'en moquerait pas. Au moins, elle semblait avoir la volonté. Pour les capacités, ça restait à prouver, mais ça viendrait avec le temps. Elle avait toute la vie devant elle.
-Brave petite. Répondit Astrid en lui rendant son sourire.
Aaaah, la femme aux cheveux blancs se demandait si ses enfants et ses petits-enfants avaient suivi la même voie que feu leur grand-père pour ce type de raison aussi.
Concernant les remèdes contre la gueule de bois, Astrid en connaissait déjà, mais principalement des remèdes de grand-mère, en était une elle-même, de grand-mère.
Elle avait entendu parler de la Phiatri, mais ne l'avait jamais testée, étant assez peu commune.
Aussi, ce serait une aubaine de voir son véritable effet après une cuite du tonnerre.
-Je bois tous les soirs, haha. Précisa-t-elle en ricanant. Et ok, je relève le défi !
Un défi dans un défi, voilà qui était intéressant. Et la gamine venait de monter un peu plus dans la catégorie « personne capable » pour connaître des remèdes du genre, héhé.
Suite à l'incident, Astrid s’apprêta à sortir un mouchoir pour les quelques gouttes de sang qui commençaient à perler de son doigt blessé, mais cette dernière fut surprise de voir la rousse lui attraper le doigt pour…
…
le mettre dans sa bouche ?
Euh, ok ? Fut d'abord la première pensée qui traversa l'esprit de l'ex-commandante, un peu déroutée par ce qui se passait.
Imaginez donc la scène, une jeune femme suçant le doigt d'une autre jeune femme dans une réserve peu visitée et avec la porte fermée. Pas mal non ? Maintenant imaginez le fait que toutes les deux soient nues et que l'une d'elle avait les yeux rivés sur la poitrine de l'autre ! Là, ça commençait à ressembler à un début de livre érotique, et ça faisait glousser Astrid qui, pour s'amuser, poussa un petit gémissement aigu :
-Haaaann !
Aussi rapide qu'efficace, sont doigt fut pansé par le médecin en chef de la Forteresse.
C'était propre, même si ce n'était pas le truc le plus compliqué à faire.
-Heh, merci ma petite. Promis, je ne mettrai pas mon doigt dans l'eau, et mieux, je ne le laverai plus jamais ! Blague assez glauque que voilà, suivi par une autre blague bien lourdingue : Mais dans ce cas-là, j'aurais juste pu sucer mon propre doigt non ? Enfin, même si ça m'a absolument pas dérangé que le médecin en chef suce l'un de mes fluides corporels, heh, mais les gens pourraient se faire de fausses idées.
Toujours à en rajouter. Elle espérait pour Wendy que personne n'était passé près de la porte pour entendre ce qu'elle venait de dire, heh.
Maintenant qu'Astrid y pensait, la petiote restait un médecin, et un docteur pour la garde pour tous les troubles et problèmes liés à la santé. Donc la question se posait, est-ce qu'elle connaissait un moyen de rendre la vision d'Astrid normale, ou est-ce qu'il fallait qu'elle aille voir un enchanteur?
Pas que voir les gens à poil gênait la perverse, encore une fois, mais si jamais ça restait un peu trop longtemps, ça la dégoutterait un peu au bout d'un moment et elle ne pourrait plus chérir la vision d'un corps nu et s'en lasserait même un peu.
Mais elle ne pouvait pas non plus lui dire directement « T'as un remède pour les gens qui voient les autres à poil ? » Non non non….
Tout en continuant à ranger la pièce avec efficacité et rapidité, Astrid demanda comme si de rien n'était:
-Tiens, outre le remède pour la gueule de bois que je compte bien gagner, t'aurais pas un remède pour les gens qui…euh...voient les autres avec des oreilles et une queue de chat ? Ouais, haha. C'pas mal ça. C'mignon. Ah et euh, c'pour un ami. Absooolument par pour moi.
- Arrête de faire des sous-entendus ! Je vois ce que tu essayes de faire !
La gêner. Et honnêtement ? Elle réussissait bien son coup. Mais sachez une chose : Les actions ont des conséquences et un jour, Wendy aura sa vengeance. Enfin, ce n’est pas pour tout de suite. Déjà, il fallait finir de ranger la pièce. C’était la priorité. La jeune femme se racla donc la gorge, cherchant à reprendre un peu son calme.
- Remettons nous au travail. Et fait attention, tu aurais pu te faire mal.
Les morceaux de verre enfin ramassés, la rousse se remit au travail, un peu plus rapidement. Cette journée était crevante. Elle avait envie de simplement retourner dans son lit, se rendormir et se réveiller le lendemain avec une vision normale. Car oui, en plus des taquineries de son employée, Wendy avait était gênée de se retrouver nez à nez avec la poitrine de celle-ci qui lui paraissait à découvert. Est-ce que quelqu’un l’avait ensorcelé ? Qui sait … Mais alors que le rangement avait repris tranquillement, la voix d’Astrid brisa le silence avec une question des plus étranges. Un remède pour les gens qui voient les autres avec des oreilles et une queue de chat ? Déjà, pour qu’il y ait remède, il faut maladie. Or, aucune maladie ne peut provoquer ce genre de chose sur la vue. Mais en plus, Astrid ne semblait pas lui dire toute la vérité. C’était étrange. La demoiselle haussa un sourcil et déposa la boîte qu’elle portait sur un des meubles. Il fallait qu’elle cherche un peu plus en détail.
- Est-ce que cette “amie” a consommé des substances disons … étranges ? Et tu es sûre que c’est des oreilles de chats ? Tu n’as pas l’air très convaincue de ce que tu dis …
Pour ne pas dire que ça sentait complètement le mytho. Déjà, c’est sûr, Astrid parlait d’elle et pas du cas d’une amie. Mais en plus, elle même était un peu perdue dans ses dires. Quel était le sens de tout ça ?
- Je suis médecin alors je ne dirais rien, tu peux parler tranquillement !
Un petit sourire rassurant avec étiré les lèvres de la belle rousse qui ne souhaitait en aucun cas apeuré cette patiente inattendue. Ce serait assez dur sinon de savoir ce qui lui arrive réellement, pas vrai ?
Hmmm, Wendy semblait sceptique quant à ce qu'Astrid venait de raconter. Elle avait pourtant
était impeccable dans sa question ! Avec aucune hésitation, aucune création sur le tas, aucun tremblement dans la voix, aucun rire mécanique !
…
Ok, ce n'était peut-être pas si étonnant que ça si la petiote doutait des paroles de la femme à tout faire qui s'était un peu ratée. De toute façon, il était bien connu que quand une personne disait « c'est pour un ami », c'était souvent pour la personne même.
-Oh oui, il est parfaitement possible que mon...euh..amie ait consommé un truc magique. Ou qu'on lui ait jeté un sort quelconque. Ouep. Ce ne serait pas sa première fois et elle a vécu pire mais bon.
Ainsi, la jeune femme aux cheveux blancs se décida à continuer à parler de son « amie » histoire de. Ce serait un peu gênant et con de dire que « non, en fait c'moi », même si les deux personnes dans la pièce savait pertinemment qu'on parlait d'elle.
-Pour les oreilles de chats huuuuh...
Elle prit quelques secondes de réflexion, tout en rangeant machinalement la pièce.
Hmm, est-ce que lui dire la vérité serait bon pour les affaires ? Est-ce qu'elle ne risquait pas de la renvoyer sur-le-champ, innocente et prude qu'elle était ? Parce qu'Astrid était sûre que rien qu'en disant le mot « bite », la gamine se mettrait à rougir totalement embarrassée, alors si elle lui disait qu'elle voyait tout le monde à poil, il n'était pas impossible que la femme à tout faire se retrouve soit chassée de la forteresse sans être payée, soit prise pour une folle.
M'enfin, si elle n'était pas déjà prise pour une folle.
Cela dit, ne pourrait-elle pas faire passer ça pour une blague si les choses tournaient mal… ?
Heh. C'était donc à tester.
-Bah, il se trouve qu'elle voit les gens à poil. Genre, dans les moindres détails.
Et tout en disant ça, Astrid fixa la poitrine de Wendy, puis sa partie intime avec un air satisfait et un grand sourire narquois. Comment allait-elle réagir ?
-Bah, il se trouve qu'elle voit les gens à poil. Genre, dans les moindres détails.
Oh merde. La jeune femme ne mit pas longtemps à comprendre que la jeune femme aux longs cheveux blancs était dans la même situation qu’elle. Elle voyait les gens nus. Génial. Et en plus, le regard de la femme à tout faire était bien indiscret. Elle le voyait passer sur sa poitrine et et ses parties intimes. Honnêtement, la rouquine ne prit pas vraiment le temps de réfléchir. Elle repéra un grand carton vide et se jeta littéralement dedans, laissant seulement sa tête sortir.
- Oh bon sang …
Elle ne put s’empêcher de se frapper le front avec la paume de sa main. Convaincue qu’elle était la seule à voir les autres nus, elle n’avait donc pas fais attention. Mais là, elle avait juste envie de se cacher dans un trou. Ou plutôt, rester cachée dans son carton. Enfin, il faut dire que cette étrange capacité n’avait pas eu que des désavantages. Elle avait bien vu un ou deux postérieurs plutôt séduisants … Mais ce n’est pas le sujet !
- Je ne sais pas comment t’aider mais tout ce que je peux dire, c’est que je suis dans le même cas que toi …
Petit moment de silence. Il fallait qu’elles trouvent toutes deux une solution. Mais bon, la jeune femme n’avait qu’une seule théorie. E elle espérait que ça irait quand même.
- Je pense que si c’est un sort, on devrait bientôt retrouver une vue normale mais en attendant, on va devoir faire autrement.
Non non, en réalité, se cacher était la réaction appropriée. Mais cela rendait la situation encore plus comique, et la clown n'hésita pas un seul instant à en rajouter encore :
-Hé bah, pourquoi t'abriter ? Avec ton corps, tu peux faire un carton ! Pas t'en cacher dans un ! Bwahahahahahahaha ! Et puis, c'est un peu tard !
Pfiou, quelle situation décidément. Mais le rire s'arrêta net quand Wendy annonça voir la même chose :
-Hein ?
Oooooooooook, donc elle aussi, elle voyait les gens à poil ? Est-ce que c'était un mensonge...? Possible, mais en prenant en compte comment elle avait réagi depuis le début, ses rougissements et tout...Putain. Comment ça se faisait ? L'alcoolique ne l'avait pourtant pas croisée hier. Sacrée coïncidence, qui n'en était pas vraiment une, que les deux nanas voyant les autres à poil se rencontrent.
Eh, attendez une minute.
Donc...elle voyait Astrid à poil ? Oh merde. L'espace d'un instant, la jeune femme se couvrit avec ses bras, mais après mûre réflexion, se dit qu'il était un peu trop tard. Bah ! Il n'y avait aucune honte à être à poil ! C'est comme les fois où elle était allée dans les sources chaudes pour mater les autres à poil en étant elle-même à poil ! Ouep.
Au lieu de se cacher comme Wendy donc, elle fit plusieurs poses stupides de bodybuilder :
-Faire autrement ? Moi ça me gêne pas qu'on se voit à poil ni de voir les autres nus. Dit-elle en montant et en redescendant les sourcils de façon suggestive tout en montrant ses biceps de façon stupide. Puis elle haussa les épaules et poussa un petit soupir : De toute façon, c'est un peu trop tard, tu ne le sais pas encore, mais tu as déjà été détaillée dans les moindre détails, haha. Joli postérieur d'ailleurs, heh.
Sur un dernier ricanement, Astrid se remit au travail en faisant comme si de rien n'était. Ce n'était pas tout, mais elle était quand même payée pour faire quelque chose !
-Cela dit, si toi ça te gêne trop, tu peux me laisser travailler seule. Comme promis, je ferai tout ça dans les temps pour la potion contre la gueule de bois, heh. Ou sinon, tu peux m'aider pour qu'on termine plus rapidement, et on pourra peut-être mater les autres ensemble, ma chère copine voyeuse perverse. On ira peut-être même retrouver le garde que tu as littéralement déshabillé du regard taleur.
Elle termina sa dernière phrase sur un clin d’œil malicieux.
- Je suis sûre que tu ne dis pas la même chose en croissants des personnes d’un âge … Avancé.
Ouais, des vieux. C’est bien de cela que parle la jeune médecin qui devine aisément le spectacle que peut offrir les rues de la forteresse. Si on y croise de belles personnes, on y croise aussi quelqus cas que nous pouvons qualifier … De particulier ? Il faut dire que le ventre à bière de l’ivrogne du coin n'avait rien de séduisant tout comme la poitrine de la vieille folle aux chats du bourg dont les jambes sont pleines de varices.
- Quant à mon postérieur, merci mais je me passe de ton avis ! J’ai toujours su qu’il était sublime ~~
Faux. Complètement faux même. Wendy n'est pas vraiment confiante quant il s’agit de son apparence. Il faut dire qu’elle fait vraiment jeune. Ce n’est pas top pour rencontrer quelqu’un. Enfin bon, ce n’est pas le sujet. Les deux demoiselles sont ici pour une bonne raison : travailler. Et hors de question que l’adorable rouquine n’y participe pas. Elle pousse alors un soupire en écoutant les dires de la jeune femme et ses joues se teintent alors de rouge.
- Finissons vite … Et je ne le déshabillais pas du regard vu qu’il était déjà nu pour moi.
Pas sûr que ce soit la meilleure stratégie pour que la femme aux cheveux blancs la laisse un peu tranquille avec ce petit moment d’égarement. Mais alors que Wendy sort de sa boîte, un infirmier arrive en courant, quelque peu essoufflé.
- Docteur Waltz, on a besoin de vous à l’infirmerie !
Astrid devait donc se débrouiller seule pour finir le travail, pas un coup du sort. La toute jeune médecin en chef lui fit un geste de tête assez rapide pour s’en excuser et disparut de la pièce rapidement suivit de son subordonné. Elle était sans doute appelée pour un blessé urgent et ne serait pas de retour pour terminer le rangement. Au moins, l’appel du scalpel lui avait fait oublié sa vision particulière. c’était mieux que rien. Quant à Astrid, elle n'avait qu’à s’adresser à l'accueil de l’infirmerie pour récupérer sa récompense, Wendy y ayant fait alors ajouté l’infusion de Phiatri, convaincue que son employée d’un jour ferait son travail en temps et en heure. Il y avait un petit mot rajouté qui disait alors : “Si tes yeux te jouent encore des tours demain, n’hésite pas à passer. Et ne force pas trop sur le boisson, ok ?”
-Sublime j'irais pas jusqu'à là, mais dans quelques années qui sait ? Rétorqua la citoyenne avec son éternel sourire narquois. Je reviendrai exprès pour voir l'évolution de tout ça ! *kof* Et surtout de ta poitrine, on espère *kof* Rajouta-t-elle entre deux toussotements parfaitement indiscrets.
Bah. Y'avait bon espoir. Astrid avait de l’œil pour ça, de façon générale, même si ça lui arrivait de se tromper.
Héhé, remarquant que la rousse se mit à rougir lorsqu'Astrid mentionna l'autre garde, l'ex-commandante ne put s'empêcher de ricaner.
-Héhé, c'est beau la jeunesse. Avec un peu de séduction, t'auras pas besoin de notre vision bizarre pour le voir à poil un de ces jours, si tu vois ce que je veux dire, huéhué.
La finesse ? Ça se mange? Ha ! Mais elle était comme ça Astrid. Sans tact, gênante, perverse, lourdingue et beauf. D'ailleurs, elle s'apprêta à faire une autre blague douteuse quand une personne rentra dans la pièce. Wendy était demandée ailleurs, à la grande déception de la citoyenne qui fit la moue. Maintenant que le médecin en chef était partie, qui allait-elle faire chier avec son humour vaseux et qui allait-elle mater ? Pffff !
Bah. Dans ce cas-là, il n'y avait plus de raison de traîner dans le coin et autant terminer ça rapidement et efficacement. Avec l'expérience de 50 ans de rangement de dossiers pour la garde, tout cela ne dura pas bien longtemps, même seule. À vrai dire, elle s'était même montrée plus efficace vu qu'elle n'avait personne à embêter.
Suite à cela, elle se dirigea vers l'accueil pour demander Wendy pour chopper sa récompense, mais fut étonnée de voir que la gamine avait prévu sa récompense et la potion qui allait avec, en laissant un petit mot attentionné à son égard. Ne pas trop forcer sur la boisson hein ? Eh, elle ne connaissait de toute évidence pas assez Astrid pour dire ça. Même avec un couteau dans le bide, elle serait capable de se diriger vers une taverne pour boire un coup afin de mourir d'un coma éthylique plutôt qu'autre chose.
D'ailleurs, maintenant qu'elle était dans la caserne de la forteresse, ne serait-il pas temps d'admirer un peu plus les nanas qui se baladaient dans le coin ? Et pourquoi pas voir à quoi la capitaine alcoolique du coin ressemblait ? Ni une ni deux, elle partit en quête, mais au bout d'un moment, à cause de ses remarques sur les formes pulpeuses des soldates, elle fut jetée comme une malpropre hors du bâtiment.
En se relevant et en se dépoussiérant, elle insulta à moult reprise les gardes de tout les noms d'oiseaux possibles et imaginables pour leur brutalité, leur inutilité, et leur petite bite, et en voyant les deux hommes en fonction faire un pas, elle partit en courant, non sans leur lancer à la gueule une crotte de chien qui traînait dans le coin avant de prendre la fuite.
Et ça, messieurs dames, c'était l'ex-commandant de la garde royale dans toute sa splendeur.