Saryna Delarosa

Saryna  est née il y a de cela plusieurs années, soit 27 ans, bien qu’elle n’aime pas du tout parler de son âge, dans le village perché de la grande forêt. Ses parents étaient tous les deux chasseurs et adeptes de la survie donc il vous  est donc possible de faire le lien entre Saryna aujourd’hui et eux autrefois.  Dans la famille Delarosa tout était transmis de génération en génération bien que seul son père fut présent pour elle. Mais bon nous n’allons pas commencer par ce moment de son histoire, non nous allons commencer par sa naissance. Une naissance compliquée, douloureuse, empreinte de surprise ainsi que de dégoût.

Lors de l’accouchement, Vérose, la mère de notre protagoniste, y laissa la vie. Perdant excessivement de sang suite à d’intensives douleurs au niveau de l’utérus de grands moyens furent donc entrepris pour permettre à la dame de mettre au monde son enfant qui ne semblait pas vouloir sortir. À vrai dire, la douleur qu’elle ressentait lui donnait l’impression d’être lacéré de l’intérieur, ce qui pourrait expliquer les saignements anormaux. On opéra alors la dame ouvrant ainsi le bas de son ventre pour permettre à l’enfant de sortir. Voyant la peau grise du bébé, tous pensèrent que l’enfant était déjà mort voir en suffocation. Ils se dépêchèrent donc pour la suite histoire de ne pas rentrer dans les détails de la chirurgie pratiquer sur la mère suite au retrait de l’enfant.

L’enfant fut nettoyé et c’est lorsqu’on nettoya sa tête que l’on remarqua finalement les oreilles pointues de l’enfant. Le petit être ne semblait pas vouloir respirer au premier coup d’œil, mais ce qu’il ne savait pas c’est que l’enfant était épuisée de s’être débattue. On la déposa sur une grande couverture et on vérifia finalement son pouls.

« L’enfant est vivant, mais doit être faible… Je vous annonce aussi que c’est une petite fille bien que son apprendre soit très étrange. Nous ne savons pas encore quel genre de pouvoir elle possède, mais cela doit être une transformation, ça c’est sûr… »

À ce moment même, les deux petites billes rouges de la créature s’ouvrirent et elle poussa ses premiers pleurs. Ses petites mains griffues bougèrent dans tous les sens. Dans sa bouche, on put y voir deux petits crochets… C’est d’ailleurs en regardant de plus près qu’on put le voir, mais lorsque l’enfant plongea son regard dans celui de sage femme qui s’était penchée au-dessus d’elle, la femme recula d’un pas tout en priant légèrement la déesse Lucy.

« Un monstre….C’est un monstre » put-on l’entendre murmurer.

L’enfant fut tout de même remis à sa mère et son père qui l’accueillirent à bras ouverts. Elle était leur enfant, le fruit de leur amour et ils s’étaient juré qu’importe ce qu’il arriverait, ils l’aimeraient plus que tout. Suite à cette pensée touchante, Vérose ne vécut que quelque jour suivant l’opération. D’étranges symptômes lui étaient parvenus alors que les plaies n’arrivaient pas à guérir. On crut donc avant tout qu’il s’agissait d’une infection suite au retrait de l’enfant de force, mais en réalité, il s’agissait de l’enfant, mais ça personne ne l’avait dit tout haut, bien que tout le monde le pensait très fort. Darius, son père, avait donc pris en charge d’élever sa fille seul. Il croyait y arriver, mais dut demander de l’aide. Il était chasseur et ne pouvait risquer de perdre une proie trahie par les gazouillements de l’enfant. C’est donc pour cela qu’il engagea ainsi une nounou qui a priori n’eut pas de mal à s’adapter à l’enfant. Malgré son apparence particulière, elle avait une belle bouille. Le bébé finit par grandir sans réellement connaître réellement ses capacités qui se cachaient en elle. Tout ce qu’on pouvait constater c’est qu’elle bouda rapidement la nourriture standard et quémanda toujours plus de viande en tout genre. On l’avait même surpris une fois, en train de manger des œufs de poules crus qu’elle avait volés chez leur voisin. Elle ressentait toujours cette insatiable faim et ne comprenait pas pourquoi.

Lorsqu’elle fut en âge de partir avec son père, celui-ci entreprit dès lors de lui montrer tout ce qu’il savait, passant de la simple cueillette à la chasse. Il lui apprit à pêcher et à ne pas gaspiller rien de l’animal.  Tout avait une utilité. On avait cru aussi important de lui incorporer une éducation académique, mais de base. Apprendre à compter et à lire suffirait pour le moment, mais ce ne fut pas du tout facile. Après tout, les autres enfants n’étaient pas toujours gentils avec elle, la traitant de nom. « Monstre, chauve-souris, grandes oreilles » elle en voyait de toutes les couleurs. Cela ne prit pas longtemps qu’elle se cacha sous un capuchon espérant qu’on la laisse enfin en paix. Mais non, on s’en prit d’avantage à elle allant même jusqu’à la pousser ou lui lancer des cailloux. C’est d’ailleurs lors de l’un de ses moments qu’elle découvrit finalement qu’est-ce qu’elle était vraiment.

Les enfants s’étaient placés autour d’elle, la poussant d’un côté à l’autre comme si elle n’était qu’un simple ballon. Bien qu’elle proteste et qu’elle leur demandait d’arrêter, personne n’arrêtait. Les rires des autres enfants lui montèrent à la tête et être projeté ainsi l’étourdissait de plus en plus, puis un enfant tira alors sur son capuchon la sortant ainsi de l’ombre. On lui tira les cheveux, puis quand elle se tourna vers cette personne, il était trop tard. Saryna voulait crier, mais ce ne fut pas du son qui sortit de sa bouche… Quelque chose bougea en elle, quelque chose qu’elle n’avait jamais ressenti et qui lui donna un haut-le-cœur. Une substance blanche s’échappa alors d’entre ses lèvres recouvrant ainsi le visage de la personne qui tenait sa chevelure. Elle la lâcha aussitôt, faisant reculer les autres enfants. Son asseyant se débattit pour enlever la toile qui lui collait au visage et fini par tomber au sol. Il semblait lutter comme si sa vie en dépendant. Saryna se sentait bien de le voir souffrir ainsi, mais elle n’était pas comme eux. Elle se pencha alors vers la victime de sa toile et l’aida de ses griffes pour la lui enlever. Quand cela fut fait, l’autre enfant s’était levée apeuré et était parti en courant suivit des autres… Saryna était retournée chez elle et bien vite l’incident s’était rendu jusqu’à son père. Une décision devait donc être prise. Soit il prenait le risque que sa fillette soit de nouveau persécuté et qu’un autre accident se produise ou bien partir avec elle et s’assurer que tout va bien pour elle.

Darius fit alors le deuxième choix partant ainsi vivre dans les bois avec sa fille. C’est ainsi qu’elle put mettre en pratique tout ce qu’elle avait appris et compris bien vite que son pouvoir était relié à une araignée. Suite à cela, elle tenta de reproduire l’accident de la toile afin d’apprendre à contrôler son pouvoir. Elle découvrit aussi qu’elle avait des capacités de sécréter du poison, mais la quantité était limitée.

Plus la demoiselle vieillissait et plus elle voyait bien que son père commençait à avoir du mal à maintenir leur train de vie. Pas seulement, il semblait s’ennuyer de la ville et cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas rendu visite à la tombe de sa femme. Saryna lui avait alors pris les mains et avait déposé son regard rougeoyant  dans le sien.

- Je ne peux pas rêver d’un meilleur père. Tu m’as aimée, tu m’as élevée malgré que je sois la source de ta plus grande peine.
- Ne dit pas ça, Sary’
- Laisse-moi terminer, papa. Je ne suis pas idiote, je vois bien la tristesse dans ton regard lorsque tu me regardes, mais malgré tout, tu m’as donné tout ton amour et tu as consacré ta vie à me montrer tout ce que tu savais. Alors, je voulais te dire merci, merci de ne pas m’avoir rejetée. Mais je pense qu’il est temps pour moi de tisser ma propre voie. J’ai 18 ans, papa, je suis assez grande maintenant pour rester seule. J’ai appris du meilleur.

Des larmes s’étaient échappées de ses yeux malgré l’effort qu’elle faisait pour rester forte. Son père s’était levé sans rien dire et avait été cherché un bel arc qu’il lui tendit.

- Ma fille, je t’offre ceci en cadeau. J’attendais le bon moment pour le faire. Il était à ta mère et si elle te voyait aujourd’hui, elle serait fière de toi, comme je le suis. Je suis triste d’avoir perdu ma femme en effet, mais jamais je ne t’en ai tenu responsable, Saryna. Tu es notre rayon de soleil et le restera pour toujours. Je suis désolé si je te donne cette impression lorsque je te regarde, mais je ne peux m’empêcher de voir Vérose lorsque je te regarde. Tu lui ressembles tellement et elle me manque. Même si je ne veux pas que tu partes, je ne peux pas t’empêcher de vivre ta propre vie… Promets seulement de me rendre visite et de faire attention à toi. Après tout, tu es devenue aussi jolie que ta mère, plein de prétendants tenteront de te conquérir.

La jeune femme s’était blottie dans le bras de ce dernier au milieu de son discours.

- Arrête de dire n’importe quoi, ahaha. Je  vais tous leur botter le derrière tu vas voir…et merci, papa. Je t’aime.

C’est ainsi qu’ils se dirent au revoir. La suite, vous la connaissez. Elle voyage, chasse et crée ce qu’elle peut avec ce qu’elle trouve. Elle n’a plus peur des autres humains, puisqu’elle a accepté son pouvoir pleinement.