Ça tambourinait tel que cela n'était pas permis, que ce soit sur la porte de ma chambre ou dans ma tête en fait... Que c'était-il passé déjà la veille? Ah oui c'est vrai. j'avais passé la soirée à l'aventurier téméraire (la meilleure taverne de la capitale!) et, comme bien souvent, cela avait terminé en concours de boisson entre moi et quelques uns de mes subalternes... Ah les bonnes habitudes sont difficiles à perdre... Mais bon, un concours de boisson c'est quand même le genre de truc relativement habituel pour moi, pas de quoi me filer une gueule de bois au points qu'un nabot avec un gourdin me fracasse le crâne de l'intérieur! J'essaie de reprendre le cours de mes pensées quand l'autre connard à la porte frappe une nouvelle fois... Putain je vais me le faire ce con! Oh ça me revient, le tavernier m'a proposé de goûter à un alcool un peu spécial, une bouteille de son cru qu'il avait laissé mariné pendant dix ans! Apparemment il avait choppé une plante dans la forêt alors qu'il était aventurier et cet alcool venait de sa fermentation! Une tuerie cette boisson sérieusement, il a appelé ça l'aryatesque apparemment. jeu de mots foireux entre le fait que cette boisson venait d'une plante apparemment commune dans le royaume et que c'était traître et dangereux comme l'une de ses clientes apparemment, bref j'ai pas trop compris mais en tout les cas, j'avais jamais bu une gnôle pareille et pourtant, j'suis pas mal expert en bibine en réalité! Faudra que j'aille reprendre une tournée de ce breuvage mais d'abord, m'occuper du trou du cul qui recommence à frapper à la porte en m'affirmant que c'est important! Je m'avance donc d'un pas décidé et titubant d'un mec encore alcoolisé qui se promène en calbar sans la moindre pudeur mais, avant que je ne puisse atteindre la porte, celle-ci s'ouvre sur Saori qui me regarde avec un air de tueuse! Elle me jette un regard à la limite du dédaigneux alors que derrière elle se trouve un pauvre garde, visiblement nouveau, tétanisé par le fait que ma subordonnée vienne d'ouvrir ma porte sans permission et me trouve maintenant défroqué, à moitié à poil avec juste ma virilité caché par mon calbute. Et pourtant, le pauvre n'a encore rien vu car s'il semble déjà effrayé à l'idée de ma réaction, ce n'est que pire lorsque mon amie se décide à prendre la parole, me hurlant dessus comme un volcan entre en érruption.
"Valentino Rivolti espèce de gros sac à vin! Le chef veut te voir alors dépêche toi dessaouler et d'aller te laver, tu empestes l'alcool jusque dans le couloir!"
Je m'exécute donc... Bah ouai lorsque Saori est en rogne comme ça je n'ai pas d'autres choix que d'écouter si je tiens à ma peau.. Je vais donc prendre une douche ce qui me dégrise légèrement avant de me rendre dans le bureau de mon supérieur. Apparemment ce-dernier a une mission pour moi : Une créature étrange aurait été aperçue dans la forêt, un villageois l'aurait vu alors qu'il se rendait là-bas pour trouver certaines herbes, cette bête serait d'une taille impressionnante, il ne l'a vu que de loin mais il affirme que c'était un monstre bipède d'une couleur sombre et il est convaincu que la créature le regardait car il est formel : Malgré la distance il a bien vu deux billes rondes rougeoyante dirigées dans sa direction... Quoi qu'il en soit, la description de cette créature ne collant avec aucun des animaux connu proche de la capitale, cela est prit très au sérieux c'est pourquoi mon supérieur voudrait que je m'assure que cette étrangeté ne soit pas une menace pour la ville et ses citoyens... En gros, on appelle la lumière de ce monde pour mettre cette histoire au clair, chasser les ténèbres, faire le jour sur cette histoire... J'ai encore plein de jeux de mots sur la lumière mais vous avez comprit le principe, je n'ai pas besoin de plus éclairer votre lanterne...
Bref! Me voici donc dans la forêt... Le soucis c'est que trouver un monstre étrange en ce lieu c'est un peu comme chercher une aiguille dans un botte de foin! J'veux dire, il y a tellement d'animaux bizarre dans ce royaume, plus encore dans la capitale même en fait (oui oui je parle de toi là) que c'est un peu une mission de merde alors, je fais la seule chose parfaitement logique à faire dans ce genre de cas...
"YOUHOU LE MONSTRE??? VIENS VOIR PAPA!"
Mon tissage fut interrompu par la présence de voix non loin de moi, ces voix semblaient s’approcher et de ce que je comprenais, ce dernier parlait seul, mais parlait de plante. Un cueilleur peut-être? Par curiosité j’arrêtai tout et entreprit d’aller à sa rencontre, mais je peux dire que ma personnalité pouvait en intimidé plus d’un. Prostré dans l’ombre d’un arbre, je vis enfin l’homme qui marchait à travers les broussailles et le branchage au sol. Nos regards se croisèrent, mais il eut une réaction dont je m’attendais. Il se figea sur place telle une biche fixant une lumière qui venait jusqu’à elle à toute vitesse. Je fis un pas en sa direction en levant une main pour lui faire comprendre que je n’étais pas armée, mais ce dernier décampa tel un lapin en fuite en hurlant.
« Haaaaaa un monstre! Un monstre! »
Un monstre? Moi? Un profond soupir s’échappa d’entre mes lèvres tout en laissant tomber mon bras résolu sur le côté.
« Je ne suis pas un monstre! Mais bon trop tard, il est déjà loin, j’imagine. »
Bon cela impliquerait peut-être d’éventuels problèmes, mais je n’avais rien d’un monstre. Enfin, presque, j’étais avant tout une humaine bien que je ne sache à quoi je ressemblerais si j’avais une telle apparence. Je retournai donc terminer le tissage de ma toile. Les jours suivants furent assez tranquilles.
Passons maintenant au présent, si vous le voulez bien. Je me trouvais assise sur une branche épaisse d’un arbre, profitant ainsi de l’ombre que celui-ci offrait. Il faut dire que je n’étais pas friande de la lumière. Je m’apprêtai à boire une lampée d’eau, mais je faillis m’étouffer recrachant mon breuvage. Est-ce que j’avais vraiment entendu ce que je venais d’entendre? Est-ce qu’un homme avait été assez idiot pour hurler en pleine forêt, prenant ainsi le risque d’attirer n’importe quelle bête dangereuse dans sa direction. De plus, la voix ne semblait pas identique à l’homme d’il y a quelques jours, mais s’il cherchait un monstre, il devait sûrement parler de moi… Je tissai une liane de toile autour de la branche d’où je me trouvai et me laissai descendre, déposant par la suite les ossements d’un lapin que j’avais dévoré un peu plus tôt. J’attrapai mon arc et mon carquois que je glissai à mon dos prenant ainsi une première flèche afin d’être prête pour agir à n’importe quel moment. Dans un silence absolu, je zigzaguai entre les troncs d’arbres m’approchant ainsi de la voix. Cela semblait provenir exactement du même endroit où j’avais croisé le cueilleur. Ce pauvre blaireau n’avait pas su se taire, bien sûr…
Je me tenais donc dans l’ombre, cacher sous mon capuchon et je bandai mon arc avec ma flèche encochée et m’assurai de m’approcher discrètement de ma cible. Une fois en vue, mes pieds décrivirent quelques mouvements circulèrent histoire de bouger en fonction de me retrouver dos à ce dernier sans le perdre de vue. Quand je fus dans un bon angle, je visai alors l’arbre qui se trouvait juste à ses côtés et laissai ma flèche aller se ficher dans son écorce. Un sifflement put être entendu après tout, la distance était moindre. M’assurant de rester dans l’ombre, je serrai mon arc au travers de mon dos, je changeai de position afin de me cacher derrière un autre arbre.
Changeant d’arbre à nouveau, je m’assurai de me placer de nouveau dans l’ombre, reprenant mon arc, je bandai une nouvelle flèche et sortie légèrement de ma cachette. Je le visais sans aucun scrupule. Je ne connais pas ses intentions et ma survie comptait avant tout. Ici, personne ne saurait si quelqu’un venait à manquer. Enfin, peut-être, mais j’aurai déjà décampé. Enfin! Détrompez-vous! Je n’ai jamais tué d’humain, ha ça non! Je fais simplement mentionner que je n’hésiterai pas à utiliser les moyens nécessaires si ma vie était en jeu. Je m’éclaircis donc la voix, ne laissant voir que mes pupilles brillantes.
« Il n’y a pas de monstre ici, homme, alors rebrousse ton chemin et repars d’où tu viens. » Le menaça-t-elle d’une voix dur et ferme.
Et en plus la créature en question a le don de la parole? Décidément si c'est réellement une créature sauvage, et par là j'entends animal ou monstre, ce serait un sujet d'étude parfait pour Enzo! Je me tourne cette fois mais non pas dans la direction de la voix, non je me tourne exactement vers l'endroit duquel elle sort de sa cachette! La vibration m'a indiqué qu'elle était là avant qu'elle ne se montre. Et oui, elle! Après tout, une telle voix ne trompe pas, c'est belle et bien une demoiselle qui me fait face! Ainsi, elle se montre à mon œil attentif, son arc est bandé, sa flèche encochée et moi et bien... Je ne bouge pas le moins du monde, il en faut plus pour m'impressionner en plus, maintenant, je sais à quoi m'attendre! La peau sombre, deux yeux rouges... Certes je ne vois pas réellement son visage cependant, à la vue de la description que l'on m'en a faite, je viens apparemment de trouver mon monstre! Elle m'affirme cependant qu'il n'y a pas de monstre ici? Je l'observe de bas en haut avant d'hausser les épaules. Même sans voir son visage et si on fait abstraction du fait qu'elle souhaite me tuer visiblement, elle a l'air pas mal cependant, elle fait une énorme erreur en affirmant ces derniers mots...
"T'es sûre de bien connaître la forêt? Non parce que ce que tu dis n'a aucun sens! Il y a, d'après divers rapport, plusieurs créatures pouvant correspondre à la définition de monstre en ce lieu, même si elles sont rares pour la plupart! En fait, aux yeux d'un enfant, un griffroid peut-être considéré comme un monstre j'en sais quelque chose... Alors certes, il n'y a pas présentement de monstre prenant part à cette conversation, je t'accorde ce point poulette, mais il y en a quand même "ici" si l'on parle du lieu en général!"
Bah ouai quoi, pas de monstre ici... Franchement faut arrêter de généraliser ainsi! Après il y a des monstres qui vous tombent dessus et bam! Il est trop tard on se fait défoncer la rondelle sans pouvoir réagir! Très peu pour moi! Bon bien-sûr, je le fais exprès de répondre ainsi, je me doute qu'elle ne parle pas de manière générale, enfin je l'espère pour elle plutôt, cependant que voulez-vous? Je ne peux pas m'empêcher d'être ironique, voir légèrement casse-couilles, quand quelqu'un menace mon intégrité physique avec une flèche... Et puis, c'est pas comme si je pouvais juste accéder à sa demande, tourner les talons et repartir comme si de rien n'était... Soyons réaliste, je suis ici en mission officielle! Alors certes cela ne me plaît pas forcément mais on n'a pas toujours le choix! Du coup, je fais un pas vers la demoiselle en levant les mains en signe de paix et en fermant l'oeil... Bah ouai, une confiance aveugle tout ça tout ça... Non, en fait je me dis juste que de toute manière si elle veut me clouer sur place bah, je pourrais pas forcément y faire grand chose, tout cela part d'un malentendu alors je n'ai aucun désire de frapper la demoiselle, sauf si c'est son petit plaisir coupable bien-entendu mais là, c'est pas réellement la bonne situation.
"Tu vois ma belle, le problème c'est que je ne peux pas réellement faire demi-tour... Un paysan est venu pleurer à la garde en disant qu'un monstre se trouvait dans cette forêt. Moi j'suis juste un officier qui a été envoyé pour mener l'enquête alors, je sais que tu n'es pas un monstre, tu le sais aussi mais si je rentre juste en ville en disant : Non c'est juste une poulette qui menace les gens avec son arc, ça va pas le faire et si j'annonce que c'est une fausse alerte, bah tu vas encore avoir des connards qui vont pleurer en criant au monstre vu que tout cela ne sera pas réglé..."
Parce que bon, qu'elle le veuille ou non, c'est mon rapport qui va lui assurer d'être tranquille ou non! Je m'arrête à une distance tout de même respectable, inutile d’empiéter sur son territoire ou de me placer à une distance qui pourrait lui faire croire que je comptes m'attaquer à elle. J'ouvre l’œil et me penche légèrement pour essayer de voir sous son capuchon.
Reprenons donc depuis le début... Moi c'est Valentino et toi beauté exotique?"
Il parle finalement essayant de contredire mes paroles. J’avais donc droit à un petit malin dis donc. Un monsieur je sais tout qui plus est. En effet, la forêt regorgeait de créature, mais de là à les qualifier de monstres? De plus, la plupart des créatures que j’avais rencontrées jusqu’à présent étaient inoffensives alors il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Puis, la seule créature qui pourrait vraiment m’effrayer, mais que je n’aurai jamais la chance de voir un de ces jours était L’Yvérion. C’est une créature légendaire dont m’avait parlé mon père lorsque j’étais jeune quand il ne voulait pas que je grimpe aux arbres. Bon je le laisse parler sans lui répondre, parce que cela ne servirait à rien. Il faut dire que j’avais arrêté de l’écouter à partir du moment où il avait commencé à parler d’enfant.
*Blah, blah blaaaaah… *
Heureusement qu’il ne me voyait pas, car il ne put voir mon magnifique roulage d’yeux ainsi que ma bouche qui s’ouvrait au même rythme de mes pensées. Je me retins même de bayer histoire qu’il ne m’entende pas. Je ne voulais quand même pas être impolie, bien que ma mise en garde ne semble rien lui faire. Bon, du coup, être en joue ne me sert plus à rien sauf lui mettre une pression. Sa façon d’agir ne me montre pas qu’il en veut à ma vie et ni le reste de ses paroles. Il était donc officier de la garde et était ici suite à la demande d’un paysan. Il s’avance vers moi d’un pas lent et prend même la peine de lever les bras dans les airs tout en fermant l’unique œil valide qui lui reste. Déjà, comment fait-il pour ne pas s’emmêler les pieds évitant ainsi une chute qui pourrait lui être douloureuse et deuxièmement, heureusement qu’il était membre de la garde, car même s’il faisait cela, cela n’aurait pu être qu’une ruse pour me faire baisser ma garde. Encore une fois, il parlait, mais je n’avais pas de preuve. Peut-être qu’il se faisait tout simplement passer pour l’un de ses militaires? Bon, oui, je suis paranoïaque et alors?
J’avais baissé mon arc histoire de ne pas tuer un officier par accident. Je ne voulais pas devenir une criminelle et devoir me débarrasser de son corps m’embêterait plus qu’autre chose. De plus, la description qu’avait faite sur moi finirait par mettre la puce à l’oreille aux autres gardes qui avait lu le rapport. Je n’avais pas reculé bien que la distance qu’il avait gardée entre nous était tout à fait respectable. Le voir se pencher ainsi afin de percer l’ombre qui couvre mon visage m’amuse légèrement. Il se présente puis me retourne la question.
Rabattant mon capuchon sur mes épaules, je lui permis de voir en plus ample détail mon visage. À première vue, il était celui d’une femme, bien que le regard ait de quoi foutre la trouille. Les marques sous mes yeux imprégnées dans ma peau ajoutaient un peu de noirceur au tout, puis sans parler de ma peau sombre et grise. Vous avais-je déjà parlé de mes oreilles pointues et d’une taille hors-norme?
Je finis avec un petit sourire narquois, où il put voir, si ce n’était déjà pas le cas, ma dentition plus que pointue. Bon, je n’avais rien contre les gardes, mais voilà! Je ne sais pas pourquoi, j’avais une grande envie de l’embêter celui-là. Et puis, il avait une tête à pouvoir en prendre.
"Le problème poulette c'est qu'un tel rapport ne m'attire absolument pas! Certes ce serait vrai mais cela n'empêcherait pas l'un ou l'autre connards d'encore hurler au monstre simplement parce qu'ils voient leur ombre derrière eux! Je ne suis pas le genre d'homme a laissé une belle plante se faire traiter en monstre!"
Moi? Exagérer? Faire dans la démesure et l'abus? S'il vous plaît... Je suis Valentino Rivolti, la lumière ce monde, l'alpha et l'omega, un astre parmi les mortels! Je suis la démesure alors vous vous attendiez à quoi? Pourtant, la jeune fille reste relativement calme alors qu'elle relève l'ironie de la situation... Certes, il est impossible de lui donner tord sans faire preuve d'un minimum de mauvaise foi... Après tout, cette conversation a commencé avec moi qui hurle comme un connard à un "monstre" de venir voir papa alors, lui dire maintenant que ce n'était pas réellement mon intention pourrait paraître ironique mais, en même temps, j'ai été influencé par une mauvaise description! On m'a dit que j'allais affronté une créature immense à la limite du cauchemardesque, je suis le premier surpris de voir une femme, plus petite que moi et au corps, car je ne vois pas encore son visage, manifestement visuellement agréable! Elle enlève son capuchon, dévoilant enfin son visage avant d'ajouter une phrase pratiquement toute faite qui m'arrache, malgré moi, un rire des plus expressifs.
"OUARFOUAFOUAFOUAF! Oh putain c'est la meilleure celle-là!"
Bah ouai, mon rire est comme moi : Absolument EPIC et sortant de l'ordinaire... Parce qu'un être extraordinaire tel que moi ne peut pas avoir un rire normal ce serait tellement pitoyable! Mais pourquoi ce rire me direz-vous? Et bien... C'est bien la première fois que quelqu'un me qualifie de parfait petit soldat! Non sérieusement, je suis l'opposé exacte de ce qu'elle vient de dire et du coup, je trouve ça extrêmement marrant! Comme quoi, il n'y a pas que les paysans qui se fient un peu trop aux apparence! Je m'avance tranquillement vers la demoiselle, après tout elle a rangé son arc alors, inutile de ne pas agir comme un con irresponsable (et puis, avouez-le, vous vous attendez à une connerie du genre non?) je sors tranquillement de la poche intérieur de ma veste de cuir ma boite remplie de clope et j'en sors une. Je l'allume tranquillement, tire un coup dessus et renvois la fumée dans les airs. Je finis par être juste devant la demoiselle et je plonge mon regard dans le sien en souriant légèrement.
"En effet... Je ne vois pas de monstre devant moi! Par contre, une "beauté exotique" oui! Tu vois ma belle, c'est pas parce que tu es différente que cela t'empêche d'être belle et... Juste pour préciser : c'est pas super de juger sur les apparences, je n'ai rien d'un gentil petit soldat!"
À nouveau, je tire sur mon bâton de tabac, rejetant la fumée dans les airs pour éviter de l'envoyer dans le visage de ma nouvelle "amie" après tout, certains n'apprécient pas l'odeur de ma mauvaise habitude. Bien-entendu, je pourrais laisser la jeune fille tranquille, après tout elle n'a sans doute pas demandé de se faire emmerder par un type comme moi mais que voulez-vous? Il y a toujours des grands cons comme moi pour agir comme personne ne l'attend!
Je haussai les épaules faisant comme si de rien n’était bien que j’avais tout bonnement parlé de mon pouvoir à ce der nier. À voir s’il allait mordre à l’appât et comprendre mon petit message subtil. Je venais de me dévoiler à ce dernier et je ne sais pas ce qui me déstabilisa le plus. Le fait que ce dernier rigole ou le rire en lui-même? Qui riait ainsi. Il put le voir à ma réaction de surprise dont je ne savais pas du tout quoi faire de cela. Devrais-je me sentir choquer ou bien rire avec lui ou bien de lui en question? Je suis figeai sur place alors que ce dernier s’allume une clope. Je ne la sens pas encore, mais une fois ce dernier devant moi, je dus lever la tête de peu pour l’observer. Hmm, il venait d’envahir mon espace vital, celui-là. De plus, même s’il crachait sa fumée dans les airs, l’odeur y était tout de même. Enfin, j’étais du genre à me dire « vivre et laisser vivre » alors je n’allais pas lui en reprocher.
Ce qu’il dit par la suite me laissa de glace. Déjà il me qualifiait encore de beauté exotique, puis m’interpella en m’appelant « ma belle » et tenta de me faire voir qu’il n’était pas un gentil petit soldat… Bon soit je n’avais pas assez côtoyé d’homme dans ma vie, soit celui-ci si prenait vraiment mal? Je souris alors et leva un doigt griffu que je déposai sur son torse histoire de le pousser légèrement. Ce n’était pas à moi de reculer, mais bien à lui de reculer.
Je glissai alors ma main sur mon visage puis descendit cette dernière juste assez pour avoir un œil de visible. Merde, il était toujours là. Bon qu’est-ce que ça prenait pour que ce dernier s’en aille maintenant?
"Il y aurait plus effrayant... Après tout, pour descendre le long d'une toile il faut avoir grimper avant et, entre nous, une femme capable de "grimper" correctement est toujours intéressante!"
Je m'avance vers elle et elle dépose son doigt sur mon torse pour me repousser... Allons chérie tu peux faire mieux que cela si tu veux que je bouge parce que là, sans aucune méchanceté, tu ne pourras pas faire reculer l'homme déterminé que je suis! Bien au contraire, j'ai bien des phrases foireuses qui me viennent en tête... Après tout, si elle veut me griffer je ne suis pas contre mais il faudrait tout de même qu'on fasse plus ample connaissance avant! Un petit bad boy? Immunisée à la stupidité des hommes? Que j'utilise son prénom convenablement... Ô que de tentations dans si peu de phrases! Je ne sais pas encore ce qui marche avec toi ma belle mais crois moi, rien ni personne n'est immunisé à moi!
"Oh... Je vois! Excuses-moi alors Ma Belle Saryna! Il semblerait que je m'y prennes mal, moi qui croyais pourtant être si doué! Mais entre nous, tu penses sérieusement qu'il suffit d'un regard noir pour que je me recule? Tu vois, le truc c'est que la stupidité des hommes est une chose, le charme et la classe de Valentino Rivolti en est une bien autre!"
Et oui je balance cette énormité avec tous le sérieux du monde! Pourquoi? Parce que je suis Luce, le seul et l'unique, le meilleur. le numéro un! Pourquoi diable ne serais-je pas sûr de moi alors que je suis moi justement? Et finalement, la jeune fille fait l'erreur. la seule peut-être mais l'énorme erreur de me demander ce que je veux voir pour partir. J'approche mon visage du sien, souriant de plus belle! Oh non je ne vais pas reculer, pire encore il semble que je veuilles m'approcher plus encore comme si cela était possible et, ancrant mon regard dans le sien je lâche le plus simplement du monde...
"Oh... Tu sais poulette, je veux bien tout voir de toi!"
Je ne reste cependant pas longtemps dans cette position car je me recule finalement de deux pas en éclatant de mon rire bien particulier... Je suis un garde quand même, pas un harceleur et la beaufitude à ses limites malgré tout. Je tire une nouvelle fois sur ma clope, passant une main dans mes cheveux avant de rejeter la fumée et de reprendre rapidement mon sérieux. J'hausse à nouveau les épaules.
"Le truc tu vois, c'est que j'ai pas réellement envie de repartir! Toi Saryna, tu m'intéresses et je suis pas spécialement pressé de me faire chier à la capitale! J'ai une mission et, même si c'est pas forcément professionnel, je peux prendre le temps que je veux pour l'accomplir!"
La suite m’avait fait regretter amèrement d’avoir parlé. Je venais de lui tendre une perche, mais une grande perche et je savais que ce dernier allait s’y agripper solidement comme s’il venait de faire naufrage et que cette perche était la seule chose sur laquelle il pouvait s’y accrocher pour ne pas couler. Il avait même osé s’approcher de moi, m’obligeant à retirer ma main d’entre nous. Je sentais son souffle sur mon visage et son haleine de tabac qui me fit plisser le nez. Je retins mon souffle puis je m’étouffai lorsqu’il prononça ces quelques mots. La phrase n’était pourtant pas si longue. Je me mis alors à tousser pendant un petit moment qui me parut une éternité. Heureusement qu’il avait reculé, car je ne me serais pas gênée de le frapper et en plus il osait rire de ce qu’il venait sûrement de dire. Quand je réussis à reprendre mon souffle, je pointai un doigt accusateur vers lui.
Bon, j’espère m’être fait assez bien comprendre, car je ne veux pas avoir à me répéter. Maintenant que ceci est dit, je n’ai plus de raison de rester à cet endroit. J’allais lui faire dos, mais ce dernier avait donc repris la parole en m’affirmant qu’il ne voulait pas partir, que je l’intéressais et qu’il allait s’ennuyer à la capitale s’il y retournait maintenant. NON! Juste non! Retournes-y alors! Ce n’est pas mon problème à moi. Et puis, il devait sûrement avoir un problème entre les deux oreilles.
« Tu t’intéresses à moi, alors que je fais tout pour que tu t’éloignes. J’ai failli t’embrocher d’une flèche, je te traite d’idiot, de con et je t’intéresse malgré tout? T’es vraiment barge toi, en fait c’est parce que je ne me jette pas dans tes bras que je t’intéresse. Ça te donne un défi, ou bien c’est parce que j’ai cette apparence? Je suis comme une bête de foire à tes yeux c’est ça? »
Oui, j’essaie d’être dure avec ce dernier, mais je ne le comprends tout simplement pas. Il y a quelque chose chez lui qui me tape royalement sur le système et qui m’empêche de vouloir faire connaissance. Ah oui, je sais, son côté séducteur qui veut en faire trop et ses allusions à tout ce que je dis… Bref, c’est bien parce qu’il est garde que je me gardais une gêne.
« Bref, fais ce que tu veux, ça ne me regarde pas. Moi je retourne à mon campement. »
Je rebroussai donc chemin sans ne lui avoir dit officiellement au revoir, puisqu’à mes yeux il ne le méritait pas et puis j’étais presque certaine qu’il allait me suivre. Je ne sais pas pourquoi j’avais cette pensée, mais mon instinct d’araignée me le criait. Mon campement n’était pas bien loin de là où nous nous trouvions, mais nous savions que nous y arrivions, car plus nous approchions et plus l’ambiance changeait. Des filaments de toile se trouvaient sur le sol, ce qui me prévenait normalement de l’approche d’une créature ou bien d’un autre humain. Les arbres étaient encore intacts, parce que je ne voulais pas non plus faire fuir les vivants. Ce n’est qu’une fois près de mon campement qu’on pouvait constater la présence d’une créature hors norme. Une grande toile se tenait entre deux arbres. C’est à cet endroit que j’attirais certaines de mes proies, mais je continuai mon chemin, car je ne faisais jamais mon camp au même endroit que ma grande toile. Les animaux avaient un bon flair, alors sentir ma présence n’aiderait pas.
Une fois au campement, on put y voir de nombreux ossements de petites créatures. L’ambiance était plutôt sombre et de nombreuses toiles recouvraient certains arbres. D’ailleurs, j’avais installé mon cocon sur branche assez solide. À première vu, on aurait pu croire à un nid d’un gros oiseau suspendu, mais en réalité il s’agissait d’une toile. Le cocon avait une ouverture assez grande pour me laisser entrer et je ne l’utilisais que pour dormir. Sinon, quelques peaux de bêtes étaient explosées suspendu à d’autres bouts de toile. Le sol était même parsemé de quelques taches de sang. Bon vu ainsi on pourrait vraiment croire que j’étais un monstre, mais je ne suis pas du genre à gaspiller et je dois dire que le travail peut s’avérer quelque peu sanglant.
Apparemment, ma petite plaisanterie fonctionne parfaitement... Bon, je ne peux pas dire que son étouffement temporaire soit prévue! En réalité lorsqu'elle commence à tousser je suis prêt à intervenir mais cela n'est absolument pas nécessaire! Elle se reprend bien assez vite et voilà que sa réaction se fait plus véritable que jamais! Pourquoi? Et bien... Ce n'est pas la première fois que je l'appel poulette durant cette conversation, mais c'est la seule fois durant laquelle elle me refuse totalement ce surnom! Jusque là, elle n'avait rien à y redire, preuve qu'elle n'était pas totalement "elle-même" si l'on veut, sans doute à cause de mon statut! Enfin, ceci n'est qu'une interprétation du phénomène. La raison est peut-être tout autre cependant, cela me semble le plus plausible. Je soupire doucement, me grattant l'arrière de la tête sans répondre cependant... Ce n'est pas le moment de briser le rythme surtout qu'enfin, on touche le cœur du problème : Juste une bête de foire? Donc selon elle si quelqu'un la trouve intéressante c'est uniquement parce qu'elle serait une bête de foire? Et oui, je ne parle pas de sa première possibilité, comme si c'était la première femme à me résister! Certes cela n'est pas régulier, loin de là, mais ce n'est pas non plus un événement surnaturel! Plusieurs femmes ont déjà faite cette erreur, la plupart du temps je leur souhaite une bonne soirée et part vers d'autres horizons! Après tout, je ne suis pas un harceleur comme je l'ai déjà dis et si l'homme propose, la femme dispose! C'est toujours elle qui a le dernier mot!
J'ouvre la bouche pour lui répondre, levant le doigt en signe d'objection... Je ne peux tout de même pas lui laisser croire cela! Cependant, elle est plus rapide que moi puisqu'elle m'indique retourner à son campement! Hum... Bon, c'est peut-être de l'envahissement mais, elle m'a dit de faire ce que je voulais non? Dans ce cas, je peux parfaitement la suivre! C'est donc ce que je fais... Plus nous approchons de son lieu de repos, et plus l'ambiance devient... Effrayante? Non franchement, déjà l'énorme toile je peux comprendre que cela puisse faire peur mais une fois au campement même de la demoiselle, cela devient une vision de cauchemar! Des ossements, des toiles et des peaux en grande quantité, il y a même encore du sang à terre! Ce qui entre nous n'est ni hygiénique ni sécuritaire! Le sang peut attirer des créatures féroces, ne sait-elle pas cela?
"J'aime beaucoup la déco... J'aurais sans doute mit un panneau dans le coin là-bas disant "attention fille méchante" mais à part ça c'est parfait! L'ambiance n'approche pas sinon t'es mort est parfaitement ressentie!"
J'écrase ce qu'il reste de ma clope sur la semelle de ma chaussure et range le mégot dans ma poche. Bah ouai, j'vais pas polluer la forêt non plus! Et puis je ne veux pas me laisser traîner dans le camp de la demoiselle, ce ne serait aucunement correct de ma part! Je m'avance doucement en faisant attention à ne pas déposer mes pieds n'importe où... Après tout, j'ignore s'il n'y a pas un piège quelque part! Cela étant, au moins je n'ai plus de doutes, la jeune fille faisait bien allusion à son pouvoir précédemment, c'est une araignée! Ceci explique l'apparence et peut-être aussi la sympathie... Je me demande toujours ce qu'elle a pu vivre pour me parler de bête de foire, la vie est cruelle je le sais et, les gens ont tendance à juger sur notre apparence, je ne peux même pas imaginer ce que j'aurais subis si mon apparence hybride avait été mon apparence régulière... Je finis par m'asseoir sur une souche qui se trouve là non loin, je soupire doucement en regardant la demoiselle avant de joindre mes deux mains, j'ai l'air... Non... Je réfléchis vraiment en réalité! Comment amener cela maintenant? Je décide d'être fidèle à moi-même finalement, la franchise et un brin de séduction mais cette fois, inutile d’exagérer le trait!
"Je ne pense pas que tu sois une bête de foire... En fait, je ne pense pas que tu sois une bête tout court même... Ce n'est d'ailleurs ni ton apparence ni ta résistance, incroyable avouons-le, à mes charmes qui m'intéresse... Ce qui m'intrigue c'est ça" Dis-je en faisant un signe de main comme pour la montrer entièrement. "Pas la belle jeune fille qui ne s'en rend pas compte, encore moins le monstre inexistant que des abrutis pensent voir... Juste Saryna... Ce qui m'intéresse c'est qui es-tu?"
Peut-être que je m'exprime mal? Peut-être que ce que je dis n'a aucun sens mais pour moi c'est clair comme de l'eau de roche! Il y a toujours ce que l'on montre, ce que l'on ressens et ce que l'on est! Elle montre l'image d'un monstre, elle ressent être différente mais ce qui m'intéresse moi, c'est qui est-elle? Je finis par hausser les épaules en me laissant tomber vers l'arrière, me retrouvant dos au sol alors qu'il semble que j'ai oublié que j'étais sur une souche ce qui fait que je me casse limite la gueule. Ouai c'est peut-être ridicule mais pas important, au lieu de m'en plaindre je fais juste lancer tranquillement.
"La différence n'est pas ce qui importe chez une personne!"
« Et ce n’est même pas fait exprès. Juste que ma condition physique m’oblige à manger beaucoup de viande. Et puis bon, je n’ai pas à me justifier. Tu peux partir, je ne te retiens pas. Fais juste attention à ne pas te prendre dans la toile devant laquelle nous avons passé. Pas sûr que tu réussiras à t’en déprendre rapidement sans mon aide. »
Enfin, je le regarde se mouvoir dans mon antre comme en me posant des questions. Il regarde partout où il met les pieds comme si quelque chose de dangereux si trouvait. Je me retiens donc de lui dire qu’il n’y aucun piège et que seule l’apparence de l’endroit à de quoi effrayer les plus intrépides. Mes yeux le suivent jusqu’à ce qu’il prenne place sur une souche au sol. Pour ma part, je retire mon arc qui se trouvait de biais dans mon dos. Je dépose mon carquois avec ce dernier et je m’assois tout simplement par terre, ne pliant que mes genoux en gardant la plante de mes pieds sol. J’attrapai un petit crâne qui se trouvait juste à côté et l’enfiler de mon doigt le faisant ainsi tournoyer.
Je pense que lui avoir dit tout simplement ce que je pensais de lui l’avait repoussé à revoir sa façon de s’adresser à moi. Son attitude semblait légèrement différente bien qu’il restait le même. C’est comme s’il avait perdu ce petit côté agaçant qui me tapait royalement sur les nerfs. Il voulait apprendre à me connaître moi, personnellement, la personne que j’étais derrière cette apparence. Non même pas, outre cette apparence, il voulait que je lui parle de moi. Qui étais-je? C’était une très bonne question. Je ne remarquai que trop tard la chute de ce dernier qui se retrouva les quatre fers en l’air et faire comme si de rien était. Je me relève curieuse de voir sa tête de mec tomber et quand je m’approche de ce dernier. Je penche doucement la tête au-dessus de la souche créant ainsi une ombre au-dessus de sa personne, puis lorsque mes yeux se posent sur sa tête, j’éclate tout simplement de rire. Un son assez surprenant venant de ma part d’ailleurs, car on ne devait sûrement pas s’y en attendre. Après tout j’étais la lugubre petite araignée qui ne pouvait avoir rien de mignon. Enfin, il gagne en capital sympathique et je lui tends finalement ma main que j’espère il prendra, car je n’allais très certainement pas attendre encore longtemps.
« Et toi Valentino, qui es-tu, car ma première impression de toi ne fut pas très bonne, alors avant de me dévoiler à toi, ne serait-ce pas plus poli que tu le fasses en premier? »
En même temps cela me permettrait d’avoir un exemple pour me baser sur moi. Je ne savais absolument pas quoi dire en vrai. Physiquement, il avait des yeux. Pouvoir; il l’avait remarqué. Je ne voulais pas non plus l’ennuyer de mes confections et je ne me sentais pas du tout prête à parler de mon passé avec un parfait inconnu. Je poussai alors un soupir agacé. C’est dans ces moments-là qu’on réalise qu’il peut parfois être important de converser avec autrui…
Je suis Valentino Rivolti voyons! Officier supérieur de la garde civile du royaume, séducteur de génie dont le charisme ne connait aucun égal, je suis la lumière destinée à éclairer ce monde!"
Après tout, c'est moi... Je ne suis pas véritablement prêt à parler de ma soeur, de mes regrets, de mes défaites ou de quoi que ce soit d'autres de toute façon! Je suis la perfection alors autant l'affirmer non? Cependant, se faisant je fais l'inverse de ce que je lui demande... Je viens de lui dire quelle image je renvois de moi, je viens de lui dire ce que je ressens... Lui ais-je seulement dit qui je suis? Je lui tourne alors le dos, m'éloignant d'elle d'un pas ou deux avant de me tourner et d'enlever ma veste, la laissant tomber sur le sol alors que je me retrouve torse nu. Pourquoi? Non ce n'est pas pour montrer mon corps parfait, ma musculation était déjà bien évidente avec ma veste ouverte, non, mon but est simplement de préparer la suite et pour ce faire, je n'ai pas réellement envie de porter ma veste! Je risquerai de la briser.
"Et accessoirement, aux yeux de certaines personnes qui m'ont vu... Je suis un monstre!"
Je souris alors que soudain, mon corps semble comme prit de spasme et je commence à changer : Tout d'abord, ma peau vire au gris avant de se recouvrir petit à petit d'une espèce d'armure naturelle toute aussi grise, ma tête change également, ma bouche est bientôt couverte par des mandibules bien visibles, une queue me pousse, longue et se terminant par un énorme dard rond qui arrive au-dessus de ma tête. Mes bras reste des bras cependant, ils se finissent par des mains couvertes d'armure et non pas par des pinces comme on aurait pu le croire. Me voici donc, dans ma forme hybride! Cela a duré environs trois minutes. Pour le coup, on peut dire ce que l'on veut mais, avec mon armure intégrale, mes mandibules et ce nouvel appendice qu'est ma queue, il est impossible de dire qu'il y a un humain derrière cette créature ce qui rend ma forme hybride bien plus monstrueuse que celle de la demoiselle. Je souris, ce qui ne se voit plus vu que je n'ai plus réellement de bouche et j'hausse doucement les épaule.
"Tu vois, il y a deux différences entre toi et moi... Tout d'abord, je peux choisir de prendre cette forme ou non ce qui est un avantage! Deuxièmement, l'un de nous reste sexy sous cette forme et pour le coup, ce n'est pas à mon avantage!"
Bon ça va, je pense qu’il ne se soucie pas vraiment de ce que je viens de dire parce qu’il dit être un monstre aussi? Je penche la tête sur le côté comme un petit chiot curieux et je vois son corps se mettre à trembler comme s’il était possédé par quelque chose. Sa couleur de peau change devenant sombre, plus sombre que la mienne. Je ne sais pas pourquoi, mais le voir se transformer ainsi me fascine. Je m’approche alors doucement de ce dernier histoire de le voir de plus près. Cela prend du temps avant que sa transformation ne soit complète. En effet, avoir le choix était des plus avantageux et je me suis toujours demandé ce à quoi je ressemblerais si j’avais la possibilité de choisir moi-même. J’étais figée ainsi entre créature et humaine. Je ne me considérais pas comme telle d’ailleurs, car un humain ne ressemblait pas à cela. Sans vraiment m’en rendre compte, je me tiens devant lui sans éprouver une seule goutte de dégoût. Je touche son corps maintenant recouvert d’une carapace assez curieuse. Ainsi donc il était du type scorpion.
« Magnifique, dis-je de façon spontanée en frôlant l’une de ses mandibules de mon autre main. Est-ce que ta transformation est douloureuse? Combien de temps peux-tu rester sous cette forme? »
Puis je réalise mon trop-plein d’enthousiasme et je recule histoire de le lui laisser un peu d’air. Je faisais exactement ce que certaines personnes avaient pour habitude de faire lorsqu’il me voyait pour la première fois. Ce n’était pas dans mes intentions bien qu’entre arachnides, on se comprenait non?
« Déjà, je ne suis pas sexy et deuxièmement, je préfèrerais avoir le choix de me changer comme je le souhaiterais. Enfin, je dois dire que rester ainsi à ses contraintes et ses avantages. »
Il m’avait fait une petite démonstration, c’était maintenant à mon tour. Je me dirigeai vers un arbre et sans difficulté je sautai sur le tronc grimpant ainsi sur cette dernière avec aisance et rapidité. Bien sûr, je n’avais pas choisi le plus petit des arbres, mais bien un grand qui me permettrait de lui faire une petite frayeur au besoin. Je m’arrêtai alors à une branche assez solide pour soutenir mon poids. Je me mis debout sur cette dernière, bien qu’avant cela, j’avais pris le soin de créer une toile assez solide pour l’attacher à la branche. Mes toiles étaient assez solides pour maintenant mon poids, car elle était adaptée à ma taille. J’essayai d’évaluer un peu la longueur que j’avais besoin puis quand je fus prête, à la manière d’un saut à l’élastique, je me jetai en bas de la branche en saut de l’ange et quand je fus à la moitié de la distance qui me séparait du sol, je refermai ma poigne sur mon fil ralentissant ainsi ma chute. À la manière d’un trapéziste, je donnai l’impression de danser dans les airs retenus, par mon fil. Un seul faux mouvement et je pourrais m’écraser sur le sol. Combien de fois étais-je tombée en faisant cela? Enfin, je me sentais libre de cette façon, mais je ne pouvais pas rester ainsi indéfiniment. Alors je me mis tête à l’envers, enroulant la toile autour de ma jambe. Je donnais l’impression de cracher un fil blanc afin de le relier au fil déjà présent. Je me laissai donc descendre ainsi retenant mon poids grâce à ma jambe. Pour certaines personnes, me voir faire mes toiles était quelque chose de dégoûtant et je n’avais pas pour habitude de laisser les autres me voir faire. Après tout, c’était à la fois gluant et collant… Bref, personne n’aime les araignées.
Mon atterrissage se fit tout en douceur mettant mes pieds au sol au dernier moment. Je me retournai alors vers ce dernier en ouvrant les bras.
« Voilà! Je suis Saryna Delarosa, je suis née au village perché et j’y ai grandi quelques années, mais dû à un certain événement, nous sommes parties dans la forêt. Je considère celle-ci comme ma vraie demeure. Elle est calme, sereine et sans jugement. Ici, il n’y a que la loi du plus fort et je dois dire que je gagne assez souvent… »
Je terminai avec un petit sourire.
"Douloureux? Oui... Pas toute la transformation cependant, en fais je me couvre surtout d'une épaisse carapace cependant, l'apparition de la queue ainsi que les quelques modifications invisibles, comme le déplacement de certaines partie internes de mon corps pour faire de la place pour mes glandes de venin, sont relativement douloureuses... Cependant, on peut s'y faire même si ce n'est pas mon cas, je me transforme rarement! Concernant la durée et bien... Environs une heure je dirais."
Elle affirme ne pas être sexy... Affirmation qui doit bien-entendu souffrir d'une contestation! Déjà, en considérant sa forme hybride par rapport à la mienne elle est en effet beaucoup plus agréable à voir ensuite, même s'il faut avouer que je suis naturellement beau comme un dieu, elle à l'avantage d'être une femme donc est forcément plus agréable à regarder... Souvenez-vous bien que toutes les femmes sont belles (et pas juste en levr... Ok j'arrête là!) Mais bref, je n'ai pas réellement le temps d'en dire plus car la jeune fille s'éloigne doucement de moi. Elle grimpe sans la moindre difficulté à un arbre comme on peut l'attendre d'une araignée et le reste du spectacle est absolument fascinant! Elle maîtrise ses acrobaties comme si cela était une chorégraphie travaillée de longue date! C'est absolument magnifique à voir! Sa manière de créer de la toile au fur et à mesure démontre d'une réelle maîtrise de ses capacités et c'est tout bonnement captivant! Réellement, plus que jamais, alors qu'elle semble épouser sa véritable nature, elle est belle! Lorsque finalement, ses pieds rejoignent le sol et qu'elle se présente officiellement à moi, je ne peux que sourire, chose qui ne se voit pas forcément à cause de mes mandibules mais soit. Je ne peux cependant me retenir, je m'avance doucement vers elle et lâche en me moquant légèrement et donc, en plaisanterie.
"Tu sais... Je ne t'avais pas demandé de me faire une danse! Cependant, je n'ai qu'un mot pour décrire ta prestation et ta personne en ce moment : Magnifique!"
Et oui, je prends un malin plaisir à reprendre ses mots exactes contre elle... Que voulez-vous? J'ai beau avoir changé d'apparence, je reste la même personne! Parfait à tout instant! Je finis par me planter devant elle, après tout, nous avons enfin un semblant de conversation convivial alors il est inutile de laisser les choses se tasser, il faut profiter du fait qu'elle soit enfin ouverte à la conversation. Bon, bien-entendu c'est surtout mon attitude chiante qui empêchait cela précédemment, j'en ai bien conscience mais cela n'empêche pas qu'il faut profiter du moment présent!
"En tout cas... Enchanté de faire ta connaissance Saryna! Et ainsi donc tu vis seule dans cette forêt? Quel dommage, difficile de te payer un verre entre quatre branches!"
Enfin, s’en suit alors ma petite prestation me faisant voler dans les airs retenue que par une simple toile assez solide pour soutenir mon poids ainsi que tout autre humain normalement constituer. Bref, je ne vais pas vous refaire ma prestation, après tout vous n’avez qu’à lire un peu plus haut ce que j’ai déjà écrit, nan mais!
Me voilà donc sur le sol en ayant pris le temps de me présenter convenablement cette fois-ci. Mon ton s’était montré bien plus amical qu’au début et bien moins tranchant. Il faut aussi se dire que c’était plus facile de discuter sans être la cible d’une flèche en joue. Bref, malgré tout ça, il réussit à me faire pousser un énorme soupir. Je m’ouvre à lui, enfin, et il utilise mes propres mots, encore, pour me piquer un peu! Bon, je n’ai pas le choix, je dois riposter cette fois-ci. Je place une main contre ma hanche puis je regarde mes ongles, ah oui pardon, mes griffes et je lui jette à peine un regard avant de souffler dessus et de les frotter au niveau de ma clavicule.
J’espère qu’il n’allait pas le prendre mal, mais bon s’il savait en donner, il savait en prendre, non? Et puis, voilà qu’il s’est approché de moi. Avec sa transformation, j’ai du mal à voir son visage surtout à savoir ce qu’il pense en ce moment. Je ne sais même pas s’il a souri au moins. Enfin, me dit être enchantée et me sort une petite réplique digne de lui. Je lâchai un petit rire malgré moi, puis je partis fouiller dans mes nombreux sacs de voyage. Tiens, il me faudrait me procurer un grand sac sans fond pour amener tout mon matériel. Je vous dirais que c’est assez galère de tout amener avec moi parfois. Des fois, je suis même obligée de laisser des trucs derrière moi, aller en ville vendre, puis revenir chercher le reste. Enfin, heureusement que je n’avais pas à me trimbaler une tente et que je pouvais construire mon propre abri. Je continue donc ma fouille à la recherche d’une petite acquisition d’une visite en ville et je sors finalement LA bouteille que je cherchais depuis 5 minutes. J’avais éparpillé autour de moi pas mal de choses, allant du truc banal à la petite culotte. Puis je me tournai finalement vers ce dernier.
Je me remis alors sur pied, afin de m’approcher de ce dernier et de lui montrer la bouteille de rhum que j’avais gardé. Il m’avait posé une question simple à laquelle je n’avais toujours pas répondu.
« Eh oui, je vis seule. Je voyage seule depuis quelques années. Je n’ai pas vraiment connu ma mère et mon père vit au village perché que je visite quand je suis dans les environs. »
Vint ensuite le moment palpitant où j’essayai tant bien que mal d’ouvrir ladite bouteille. Je me battis avec cette dernière la callant même sous mon bras, mais rien à faire. Ma dernière option fut d’utiliser mes dents, mais ça ne serait pas très hygiénique…quoi que. Oh et puis merde! Je mis le bouchon entre mes dents que l’ont pouvait considérer comme mes molaires, puis je tirer de toute mes forces avec mes têtes ainsi que mes bras, puis la bouteille s’ouvrit dans un petit bruit de « POP ». Enfin! Victoire. Je me permis donc de célébré mon dur travaille en prenant la première gorgé. Je sentais le liquide me brûler le fond de la gorge, mais cela faisait tant de bien. Ça me réchauffait.
Finalement, elle se tourne vers moi en me présentant le saint Graal : une bouteille de rhum! En effet, plus besoin d'aller dans une taverne si nous pouvons boire ici... Sa remarque me fait cependant lever un sourcil. Boire à la bouteille? La finir complètement? Tant d'idée me passent par la tête suite à ces affirmations cependant, je n'ai même pas le temps de faire une quelconque remarque puisque la jeune fille répond à ma question... Alors ainsi elle ne connaît pas sa mère et son père vit encore au village perché? Cela ne doit pas être simple de vivre seule en forêt même si je ne doute pas un seul instant des capacité de la femme araignée... Cette dernière entreprend alors un combat impitoyable avec un adversaire redoutable : le bouchon! Apparemment, elle a énormément de mal face à cet opposant d'un très grand niveau mais à force de détermination, et de morsure totalement irrégulière, elle finit par en venir à bout! Elle boit une gorgée avant de me tendre la bouteille et, si je m'en saisis je ne bois pas directement par contre. En effet, il faut avouer que boire dans cette situation est relativement difficile pour moi! Mes mandibules rendent l'absorption de liquide par le goulot d'une bouteille une épreuve totalement impossible! Je n'ai donc pas le choix, il faut que je reprenne mon apparence humaine! Cela n'est pas très compliqué et c'est moins long que ma transformation de base! C'est cependant tout aussi douloureux et surtout, cela m'empêche de reprendre mon apparence hybride durant un moment plus ou moins long... En d'autres termes, impossible pour moi de redevenir un "monstre" avant un long moment.
Une fois mon changement d'apparence complet cependant, je ne me fais pas prier pour goutter au breuvage qui m'est ainsi offert... Je dois avouer que la gnôle est excellente! Je peux me vanter d'être connaisseur en ce qui concerne l'alcool et cette bouteille est véritablement succulente! C'est presque dommage de devoir la vider en une seule fois! Je prends ainsi une bonne rinçade de ce délicieux contenu avant de rendre le contenant à ma jeune amie. Cependant, lorsqu'elle s'en saisit, je ne lâche pas la bouteille ce qui fait que la demoiselle et moi tenons tout deux le récipient. Je plonge mon regard dans le sien en souriant mystérieusement, signe pour tout ceux qui me connaissent que je m'apprête à lâcher une énorme connerie! Doucement, ma main descend le long de la bouteille jusqu'à ce que mes doigts touchent ceux de la belle et, avec une voix de séducteur je lance le plus naturellement et le plus sérieusement du monde.
"J'aime beaucoup cette échange entre nous, ce petit jeu de séduction... Mais tu sais ma belle... Si tu veux m'embrasser, il n'y a pas besoin de le faire par l'intermédiaire d'une bouteille..."
Ah! Elle était bien bonne celle-là! Moi vouloir l’embrasser? Houla, mais quelle bonne blague. J’avais des standards moi, monsieur, et embrasser le premier venu ne faisait pas partie de mes plans. Je lui retournai alors mon sourire, puis je m’approchai de lui ne laissant que la largeur de la bouteille entre nous. Je m’approchai alors de son visage, levant ma seconde main, pour caresser du revers de mes doigts sa joue.
« Oh, je n’ai pas besoin de bouteille pour cela, mais n’interprète pas tes désirs comme s’ils étaient les miens, mon cher. Enfin, dommage que tu aies repris ta forme humaine, je préférais les petites mandibules, c’était plus…émoustillant! »
Je me recule en rigolant prenant bien sûr la bouteille avec moi que je porte finalement à ma bouche sans dédain. Pff, jamais de ma vie je n’aurais cru entendre cela venant d’un adulte. C’était le genre de chose que des enfants pouvaient dire, mais pas lui! Enfin, si, ce n’était qu’un grand gamin dans un corps d’adulte, mais quand même quoi! Un peu de maturité s’il vous plait! Enfin, mon but n’était pas de me saouler non plus, alors je lui redonnai la bouteille.
Au centre de mon antre se trouvait un petit cercle de pierre où des cendres se trouvaient. Je cherchai alors rapidement du bois que j’avais accumulé afin de former une sorte de tipis de bois auquel j’ajoutai quelques branchages secs. C’était maintenant le moment que je préférais…ou pas. Je devais me battre pour allumer ce feu, eh oui, je n’avais toujours pas acheté de pierre de feu qui pourrait m’être fort utile, mais on m’avait montré à allumer sans l’aide d’objet magique. Je dus donc prendre un bout de bois assez plat ainsi qu’un cylindré que je pourrai rouler dans mes mains. Me voilà donc en train de frotter rapidement mon bout de bois sur l’autre tout en soufflant sur cette dernière histoire d’alimenter une étincelle s’il y avait. Pendant ce temps, je lève les yeux sur mon compagnon qui, si je me rappelle, avait fumé un peu plus tôt et je ne crois pas qu’il s’allume une clope de cette façon.
Me voilà donc un genou au sol, le bout de bois en main qui m’aidait à pointer en sa direction.
"Tu sais ma belle, si l'ont parle de mes désirs, tu as encore bien trop de vêtements pour qu'on n'en soit ne fut-ce que proches! Par ailleurs je peux comprendre, l'armure intégrale ça les faits toutes fondre... Le prestige de l'uniforme sans doute!"
Je lui fais un clin d'oeil en riant, bien-entendu rien de tout ce que je viens de dire n'est réel mais qu'importe, quitte à dire n'importe quoi autant allez jusqu'au bout! Elle me prends la bouteille, ou plutôt je la lui rend sans opposer la moindre résistance cette fois ci, et je l'observe en souriant. Ouai, je préfères tout de même cette relation que celle que nous avions au début de notre rencontre. Comme quoi, il suffit de peu pour changer une première impression parfois! Elle me rend la bouteille en me signalant qu'elle va faire du feu et je me pose, mon divin postérieur au sol, en prenant une nouvelle gorgée du délicieux breuvage et en l'observant faire... Sérieux de cette manière? Elle prend du temps pour pas grand chose en réalité, tout d'abord parce que la magie pourrait fortement aider ici, après tout j'ai une pierre de feu dans la poche, et ensuite parce qu'elle n'utilise même pas sa toile? Non vraiment le bois c'est cool cependant, il y a plus rapide si tu utilise l'équivalent d'un allume feu : des feuilles sèche ou un autre objet qui brûle facilement comme par exemple, au hasard, parce que c'est quelque chose que l'on ne trouve pas partout mais que, parfois, on a la chance de trouver, un objet qui flambe réellement bien, qui ne coûte rien et qui en plus peut se trouver partout et en pratiquement toute saison, bon bien sûr il faut de la chance pour en trouver dans une forêt aussi grande mais tout de même, on peut chercher un peu! De quoi je parles? J'y viens bande de pressé de la vie! Je parle de cet objet extrêmement incroyable et aux propriétés nombreuses et variées : la toile d'araignée! Qui est extrêmement inflammable! Bref, si elle ajoutait un peu de toile, son feu prendrait bien plus vite en réalité...
Mais pourquoi lui dirais-je? Après tout elle ne m'a pas demandé! Et puis, je dois avouer que la voir se battre pour allumer son feu a quelque chose d'amusant. Cependant, elle finit par réaliser ce qu'elle sait déjà : Il est possible que je possède un objet permettant d'allumer un feu sans le moindre effort! Je me retient de l'applaudir de manière moqueuse et ironique et à la place je sors de ma poche la pierre de feu que j'ai utilisé précédemment. Il serait bienvenue de la lui offrir sans la moindre contrepartie cependant, elle me pointe de son bout de bois et je ne peux m'empêcher, dès lors, de balancer l'une ou l'autre connerie digne d'un Valentino Rivolti en grande forme!
"Alors déjà, on ne pointe pas les gens du bois jeune fille! Ensuite, pourquoi diable donnerais-je ma pierre de feu sans la moindre contrepartie? Un objet si rare mérite bien une récompense non?"
Je tente, et le mot tenter est ici extrêmement important, de garder un air sérieux cependant je n'y arrive pas longtemps! Tout d'abord parce que je ne comptes pas lui demander quoi que ce soit en retour et ensuite, parce que de toute manière, après avoir dit cela et comme pour souligner l'ironie de la chose, je prends une nouvelle gorgée du breuvage qu'elle m'a offert, ce qui est bien plus précieux que mon objet avouons-le! Je lui lance donc la pierre de feu afin qu'elle s'en saisisse et je lui apprends ensuite la grande nouvelle.
"Cela étant, lorsque je ne serai plus là et, après avoir sécher tes pleurs tant je te manquerais forcément... Si tu ne comptes pas acheter une pierre de feu, je te signal tout de même que tes toiles sont inflammables... Tu devrais peut-être penser à les utiliser lorsque tu veux allumer un feu?"
Cet homme avait les moyens de me surprendre chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Mais d’où lui venait toute cette imagination? Bon il faut dire qu’il n’était surement pas le seul à m’avoir sortie ce genre de connerie, mais lui c’était la crème de la crème, le petit clown du groupe, le roi de la bêtise. D’ailleurs, est-ce que c’était volontaire ou bien innée chez lui? Et cette façon à toujours tourner ça au cul, ça aussi c’était un don je suppose? Bon je dois dire qu’il était quand même marrant comme type. Je l’avais mal jugé, il m’avait pris pour un monstre, nous étions quitte. Ce qui était bien c’est qu’il respectait mon périmètre personnel ou ma bulle dans le jargon local. Dans tous les cas je n’allais pas lui faire plaisir et je n’allais pas me mettre à nu devant ce dernier. Enfin, ça n’aurait pas été la première fois, mais normalement il fait sombre, je les choisi de loin et j’attaque telle une prédatrice en chasse et je vous épargne la suite pour évitez à vos petits yeux de lecteurs d’être choqué et aussi que ça ne regarde que moi.
Oui, il fallait quand même que je lui réponde de quoi avant de commencer à faire mon feu. D’ailleurs c’est en lui jetant des regards que je note bien qu’il s’amuse à me voir galérer. Je le sens je le sais, je le r’garde, il se fou de moi… et le je me dis arrête Saryna, tu sais c’te mec est honnête, il ferait jamais ça j’te jure. Faut pas que tu paniques, ce mec assure, ce mec est drôle… Bon passons la plaisanterie, donc pour en être sûre je l’avais pointé de mon bâton et ce dernier avait sortie sa pierre de feu en me narguant.
Je le tourne dans tous les sens tentant de comprendre son fonctionnement jusqu’à ce que j’appuie sur l’élément déclencheur de la pierre ce qui me fait sursauter et me fait lâcher prise. Je tente de le rattrapai en jonglant avec de droite à gauche puis je finis par fermer mes deux mains dessus. Je lève les yeux en sa direction, il me regarde et je le fixe d’un regard qui veut tout dire. Tais-toi sinon ça va aller mal. J’allume alors le feu en ne le quittant pas des yeux comme pour prouver que tout était prévu et maîtriser et je lui relance sa pierre une fois terminé. Il prend alors la grosse tête et me donne alors un truc pour me facilité la tâche pour les prochaines. Il disait d’utiliser sa toile pour allumer le feu. Ah? Elle pouvait faire cela? Bon je n’avais jamais tester l’ignifuge de la toile parce que déjà cela pourrait viré à la catastrophe. Imaginons que j’use de ma toile, mais qu’il y a toujours un morceau de sur moi. Je dis ça mais bye bye moi! Enfin, il faudrait quand même que je le vérifie par moi-même ou que je me procure seulement une pierre de feu. Je dois bientôt me rendre à la capitale, alors autant en profité, non?
Je m’installai donc au côté du feu, croisant une jambe sous moi alors que la seconde était toujours pieds au sol et le genou fléchit vers moi. J’avais déposé mes deux mains sur ce dernier et y avait pris appuie avec mon menton. Je me risque alors avec une question, parce que déjà tant qu’à être là autant en apprendre plus sur ce dernier, non?
Ouais c’était très personnel, mais je pouvais pas lui demander s’il avait des vues sur une pauvre demoiselle, après tout, je risquais de me faire répondre trois chose : la moins probable, non. Le second choix serait qu’il me dise qu’il en avait sur toutes les jolies filles et la troisième et la plus probable actuellement était qu’il me dise; moi. Donc bon et je voulais éviter qu’il puisse encore un truc du genre…
Elle me rend ma pierre et s'installe ensuite près du feu... Je prends une nouvelle gorgée de rhum alors que je commence à me dire qu'à cette allure, je vais finir la bouteille seul et retourner à la caserne plus enivré encore que la veille! Non franchement ce ne serait pas raisonnable et puis, boire seul c'est tout de même moins agréable! Elle me lance une petite pique concernant mon intelligence et je ne peux m'empêcher de ricaner! Je l'aime bien cette fille c'est définitif! Après tout, si je sais me moquer des autres il est normal que je sois capable d'en prendre également! Et soudain elle me pose une question ou plutôt LA question! Est-ce que j'aime ce que je fais? Quel est mon objectif? Je dois bien avouer que cela fait longtemps que je n'ai pas réfléchis à cela... Être garde ne sera jamais réellement ce qui me définis surtout que, je ne suis pas réellement le genre de personne que l'on s'attend à voir lorsqu'on demande de parler à un gradé! Et pourtant, il faut rester réaliste... Que suis-je au fond si ce n'est qu'un jeune connard plein d'ambition? Je me lève pour m'approcher de la belle, si on doit commencer une conversation un minimum sérieuse alors il vaut mieux le faire de manière correcte et cela signifie ne pas se trouver à cinquante mètres l'un de l'autre! Ainsi, je viens m'installer juste à côté de la demoiselle et je lui rend sa bouteille! Je vais pas me bourrer la gueule tout seul non plus, je suis pas désespéré à ce point! Je regarde le feu qui dance devant mon oeil et je finis par soupirer doucement... Les conversations sérieuses ça m'a toujours emmerdé pour être honnête mais bon, je suppose qu'on ne peut pas toujours y échapper!
"J'aime ce que je fais ouai... Cependant ça n'a pas toujours été mon plan de carrière même si au final je n'aurais sans doute pas eu le choix! Chez les Rivolti on est garde de père en fils, et en fille aussi en fait, alors je suppose que mon destin était tout tracé... Au départ pourtant, j'étais véritablement un bad boy tu sais! Enfin, j'étais plutôt un jeune con en révolte contre son père et qui, du coup s'est laissé entraîner dans de sales histoires... C'est d'ailleurs à cause de ces conneries que j'ai un jour perdu mon oeil alors que j'étais gamin! C"était dans cette forêt! D'ailleurs, si tu le retrouve fais moi signe je suis prêt à payer gros pour le récupéré je suis sûr que je l'ai posé pas loin!" Je me tourne vers elle en riant légèrement, ouai je suis incapable d'arrêter de dire des conneries et alors? Je m'étire légèrement avant de reprendre. "Quoi qu'il en soit, je ne me vois pas faire autre chose que garde maintenant même si j'ai de bien plus hautes ambitions! Ce monde est pourri Saryna! Les gens sont jugés sur leurs apparences, des criminels sont libres sous mauvais prétextes et les gens se permettent de rendre la justice comme ils l'entendent sans la moindre conséquence! Je ne cesse de dire que je suis Luce, la lumière qui doit éclairer ce monde? Cela peut paraître orgueilleux mais c'est pourtant ce que je ressens! Je veux du pouvoir, de la puissance pour pouvoir changer les choses, pour que la justice ne soit plus juste une parodie, pour qu'une jolie fille ne soit plus jamais obligé de vivre seule en forêt! Enfin... Pour ça faudrait aussi que je sois capable de me lever avant midi sans avoir des relents d'alcool de la veille!"
Je ne peux m'empêcher de rire en affirmant cela, bien-entendu je sais que cela va prendre du temps et même si je plaisante sur la fin, le reste est plutôt vrai en fait, il y a énormément de choses qui me dérangent dans ce royaume et c'est sans doute pour cela que faire partie de la garde est devenu plus qu'une vocation pour moi! Mais j'ai l'impression d'en avoir déjà trop dit alors je finis simplement par me tourner vers elle.
"Et toi alors? La forêt lugubre et tout ça... La solitude ne te pèse pas trop?"
« Oh, merde, je crois que je l’ai mangé! »
Bon d’accord ce n’était pas aussi drôle voir un peu glauque. Il allait finir par croire que j’étais une mangeuse d’hommes bien que ça ne m’en déplaise. Il allait faire gaffe à ce qu’il dise non? Bon par la suite il parle vraiment de ce qu’il l’ambitionne. Donc il souhaite vraiment changer le monde? Je ne suis pas sûre qu’à lui seul cela fonctionnerait. Parce que bon, j’sais pas s’il le sait, mais y’a pas mal de gens malhonnêtes. Regardez-moi par exemple, je prends n’importe quel boulot payant tant que cela relève de mes capacités. Donc me demander pas de jouer la nounou et de retrouver votre chat dans une ville, je n’y connais rien. Par contre, si vous avez besoin d’une forestière qui connait la forêt comme le fond de sa poche, ou bien même de faire disparaître quelque dans ladite forêt et bien je suis là. Non me jeter pas de pierre, on vit comme on peut et parfois, y’a des moments plus difficiles que les autres. Disons que j’évite dans ces moments-là de me faire voir ou me faire reconnaître. Tout se passe par lettre et quand le boulot est fait on me signale où récupérer mon argent. Vous comprenez que je n’ai pas vraiment peur de me salir les mains. Alors pour tout vous dire je ne fais que hocher la tête gardant mon petit gagne-pain de dernier recours sous silence. Je prends une bonne rasade de rhum et je m’essuie la bouche du revers de la main. « Aaaaaah! ». Il me regarde finalement et me pose une question assez simple.
Je tire la langue en sa direction tout en lui donnant un coup de coude, puis je prends une dernière gorgée avant de lui redonner la bouteille. Bon, je regarde le feu et c’est moi ou il fait de plus en plus chaud? D’accord, c’est peut-être l’alcool qui commence à rentrer, mais quand même, y’a peut-être aussi le fait que je sois très bien vêtu. Une armure de cuir sous laquelle se trouvait une chemise chaude à manche longue, ainsi que ma cape. Je pense bien que je peux enlever quelques morceaux non? Je me tortille alors histoire de détacher les sangles de l’armure puis je fais de même de l’autre côté. Puis je tente de passer l’armure au-dessus de ma tête en oubliant bien sûr qu’il m’aurait fallu enlever la cape en premier. Me voilà emmêler les bras pris dans les airs parce que je ne peux pas bouger l’armure plus loin à cause de la cape qui est coincée elle aussi à l’intérieur. Je me mets à la place de ce dernier et je ne peux m’empêcher que de trouver la situation ridicule.
« Un p’tit coup de main, s’il vous plait. Je vais pas rester les bras ainsi toute la journée! »
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