Quelle belle journée c’était aujourd’hui ! Le soleil était haut dans le ciel, réchauffant doucement l’air et envoyant ses rayons sur la peau pâle de Wendy. Et oui, ce n’était pas un temps à rester enfermée ! La jolie rousse avait donc profité de sa seule journée de repos pour descendre en forêt à la recherche de plantes. Et puis, c’était aussi une bonne excuse pour profiter de sortir ! Depuis qu’elle travaillait à forteresse, elle n’avait pas eu une secondes pour se reposer et bien que le froid et la neige ne la dérangeaient pas, il faut dire que la forêt lui manquait un peu.

Fredonnant un air, la demoiselle avançait tranquillement, se baissant à quelques reprises pour cueillir des herbes. Tout était paisible autour d’elle. Il n’y avait que les arbres, quelques oiseaux gazouillants et elle.

Et alors que Wendy continuait cette agréable balade, voilà qu’une tâche d’une couleur qu’elle connaissait trop bien hapa son regard. Du sang. Ses sourcils se froncèrent et après une seconde d’observation, elle remarqua les gouttelettes de sang traçants un chemin au sol. La personne ou l’animal blessé avait continué sa route malgré ses blessures et, bien qu’il y avait un risque à suivre cette trace, Wendy ne put s’en empêcher. S’il s’agissait d’une personne blessé, il était de son devoir de l’aider. Et si elle se retrouvait face à un animal, elle pourrait se défendre. Après tout, elle a suivi la formation au combat du capitaine Von Andrasil. Cette idée en tête, la jeune fille s’élança donc d’un pas rapide.

Il ne lui fallut pas longtemps pour trouver la source de ce sang. Au loin, elle apercevait une silhouette humaine. Un homme. Assez grand et pas mal amoché. Il était adossé à un arbre et ne semblait pas passer le meilleur moment de sa vie. Comme quoi elle avait bien raison d’avoir suivit les traces de sang. La jolie rousse s’approcha donc rapidement, remontant son sac sur son épaule.

“Qu’est-ce qui vous est arrivé ?! Vous êtes dans un sale état …. !”

Wendy s’était alors baisser à sa hauteur pour examiner ses blessures d’un oeil expert. La jambe était particulièrement touchée. Elle y voyait des marques de morsures et de griffures. L’inconnu devait s’être battu avec des animaux. Au moins, il avait eu le réflexe de mettre de la mousse pour éviter de perdre trop de sang. Maintenant, il fallait désinfecter. La jeune femme sortit alors le liquide tueur d’infection de son sac.

“Je suis médecin. Ne vous inquiétez pas … Est-ce que vous pensez que vous pouvez remonter votre pantalon et retirer votre chaussure ? J’aimerais vous soigner”

Un sourire rassurant étira ses lèvres alors qu’elle lui montrait la petite fiole dans ses mains. Un médecin doit soigner et c’est bien ce qu’elle compte faire mais pour ça, elle doit se débarrasser du tissus qui l'en empêche. Avec l'accord du jeune homme bien sûr.

Elle avait donc vu juste. C’était bien une attaque de bête. Heureusement, les loups et les loupains n’avaient pas de toxine ou autre. Sans s’en rendre compte, il donnait des informations importantes pour le diagnostic. La jeune femme continuait donc d’observer les blessures du jeune homme et quelques autres détails, pour éviter de manquer un symptôme qui trahirait un autre problème de santé. Mais non, il était juste un peu pâle à cause de la perte de sang mais avec du repos, il irait bien mieux. Ayant alors l’autorisation de son patient, elle détacha ses lacets et lui retira sa chaussure en essayant de limiter la douleur ressentie par celui-ci. Du sang s’en déversa assez abondamment. Il devait marcher depuis un moment déjà. Heureusement pour lui, les blessures n’étaient pas si grave que cela. Elle avait vu bien pire. C’est alors détendue qu’elle sortit du coton de son sac, échappant un petit rire à sa question.

“C’est parfait !”

La jolie rousse versa lentement le contenu de la fiole sur le coton. C’était du simple désinfectant. Pas une potion de soin. Il faut dire qu’elle préfère garder ce genre de denrée pour des blessures plus urgentes. Alors il devra attendre de s’en remettre naturellement en évitant de forcer pendant quelques temps. Lentement, elle se met à nettoyer les plaies avec le coton imbibé d'antiseptique, se mettant à parler pour distraire l’aventurier de la douleur.

“C’est normal de s’arrêter en voyant un blessé ! Je suis médecin après tout ! Et ne vous inquiétez pas, je ne suis pas regardante sur les présentations ~”

Elle rit de nouveau, jetant le coton ensanglanté sur le côté avant de regarder les marques de morsures avec plus d’attention. Bien sûr, la vision du sang ne lui fait rien. Elle a bien trop l’habitude d’en voir. Elle sort un onguent à le couleur verdâtre et l’applique alors sur les plaies dans le but que celles-ci soient moins douloureuses et se cicatrisent au plus vite.

“Appelez moi Wendy alors ! Enchantée Red !”

Tout s'accélère et après quelques minutes, le médecin termine de couvrir la jambe de son patient de bandage. Le résultat est propre et la douleur est déjà moins présente qu’avant. Elle vérifie que tout est bien en place et soudain, un grand sourire se dessine sur ses lèvres. Wendy se mit à ranger son matériel.

“Gardez les plaies loin de l’eau pendant 1 semaine, 2 si c’est pas encore bien cicatrisé. Et ne forcez pas, ça pourrait les rouvrir !”

Soudain, elle s’arrête et le regarde avec une petite pointe d’inquiétude. Elle penche la tête sur le côté et continue de le fixer encore quelques secondes avant de demander. Sa conscience professionnelle la titille.

“Vous … Vous allez pouvoir rentrer tout seul ? Il faut dire que vous êtes plutôt dans un sale état ...”

La demoiselle ressembla d'un coup à un professeur me grondant sur le fait, que je "devais" me reposer et que c'était un ordre. Je lui aurait bien dit qu'elle n'était pas ma mère mais bon... Je dois avouer que je suivrais quand même ces recommandations... du moins le mieux possible. Après tout, généralement on écoute son médecin... on l'envoie parfois balader... on oublie de prendre son médicament... mais bon là, nous étions dans un cas un peu à part. Du coup, je me plierai à l'ordre de la rouquine.

"A vos ordres..."

J'avais dis cela comme ça, Je n'avais pas remarquer qu'elle était de la garde avant qu'elle ne me le dise et je dois bien avouer que j'en fus stupéfait. Non pas que je voyais la jeune femme faible et fragile mais simplement quant en deux rencontres avec des gardes c'étaient la seconde demoiselle que je rencontrais. N'y-avait-il que des femmes qui défendaient le royaume? Je savais que cela restait du pur hasard forcement. Et si je croyais au signe, ce qui n'est pas le cas, je pense que je m'y serai inscrit aussi. Ne serais-ce que pour rencontrer des membres de la gente féminine.

Revenons un peu sur ses soins et bien rien à dire. La demoiselle avait l'habitude et cela se voyait. En peu de temps me voila bander au niveau du bras. Je dois dire que la jeune femme à fait preuve d'un doigter professionnel. C'est là qu'on voyait l'expérience d'une femme aguerrie dans le domaine. Pas une trace sur le côté, tout avait été droit et sans bavure.  Pas la moindre goutte n'avait pu s'échapper comme prisonnière d'un tube de tissus. Je savais qu'au moindre nouveau faux pas, cela risquerait de s'ouvrir et d'asperger en grande quantité ce qui se trouvait à porter.

"Membre de la garde hein... et bien je dois une fière chandelle à celle-ci alors..."

Elle m'aidait alors à me relever. Juste avant de me remettre en route je prends tout de même le temps de mettre mon sac à dos et de prendre ma lance. Cette dernière m'aiderai à marcher et car quatre-vingt-douze kilos de viande à porter c'est pas facile. Je m'appuie tout de même sur elle, encore une fois je n'ai pas le choix. Si j'avais pu je me serais porté moi même. Je dois tout de même avouer que notre médecin est juste à la bonne taille pour me servir de béquille. Bon peut-être juste un poil trop petite... Mais pas de grande chose... Je souris quand à la dernière remarque de la femme.

"C'est plutôt moi qui doit ma revanche sur lui..."

Dans un coin de ma tête, je savais que cela n'allait pas être si facile. Mais j'avais un atout sous ma manche ou plutôt sur ma peau. Mes compagnons de routes bien qu'invisible était toujours en alerte surtout qu'il avait de près vu les dégâts sur mon épiderme. D'après ce que j'avais pu voir, le loup noir devait être de la même corpulence que mon blanc. Se serait un match serré entre les deux mais jamais nous n'avions parlé d'un duel... J'avais une autre invocation et si jamais... Je pouvais toujours me mouvoir bien que je serais plus un poids qu'une aide.

"Au fait Wendy, je sais que cela ne me regarde pas mais puis-je savoir ce que tu faisais dans les bois? La garde était aussi en alerte par rapport à ce qui se passait avec les loupains?"

Oui, c'était quand même étrange de se rencontrer en plein forêt... La Guilde avait-elle décidé au dernier instant d'y envoyer de l'aide? Ou bien la garde avait-elle décidé de mener une enquête parallèle?  Dans les deux cas, cela m'avait peut-être sauvé la vie... Et en même temps cela me semblait injuste car dans le premier cas il y avait rétention d'information de la part de mes employeurs et dans le deuxième la royauté ne faisait-elle pas confiance aux travailleurs indépendants? La jeune demoiselle me répondit que non, qu'elle était simplement en congé et qu'elle cherchait juste des herbes et des plantes pour se faire un petit stock.

"Si je peux te demander autres choses... penses-tu qu'il est possible de m'apprendre rapidement deux-trois chose sur la médecine des plantes? Histoire de me cultiver un peu et si jamais, je me retrouve dans un cas similaire cela pourrait me permettre de ne pas compter sur la chance une nouvelle fois... Bien que je dois dire que j’apprécie le geste de dame Lucy de t'avoir m'y sur ma route aujourd'hui"

Sur le chemin qui nous mena à la capitale, la demoiselle m'expliqua un peu les divers plantes que l'on pouvait trouver dans la région ainsi que leur propriété. Notamment qu'il n'y avait pas que la mousse qui pouvait aider à arrêter un saignement.

Le voyage de retour dura deux jours entiers car bien que nous ne soyons pas si loin de la capitale. Je ne pouvait marcher comme un rapidodo. Pauvre de moi, dire que je rentrais dans la ville dans cet état. Elle me confia à un garde qui me reconduisit avec à mon auberge une fois que j'eus dit "merci "une dernière fois à ma sauveuse.