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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Haru Du LysPremière Ministre
    Haru Du Lys
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    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Mar 3 Mar 2020 - 15:19 #
    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Kana_610




    C’était une fin de journée comme une autre sauf qu’on était le premier jour de la troisième lune, jour théorique que le maître-espion faisait son apparition dans mon bureau. C’était une réunion comme une autre sauf que je ne savais pas si la personne en face de moi me disait tout, je me demandais même si c’était sa véritable apparence car déambulé ainsi à une heure précise à chaque début de troisième lune était beaucoup trop voyant. Donc je prépare sa venue comme toujours, il n’était pas le plus grand des bavards, il avait certainement la quarantaine peut-être, un charme quelconque et ses émotions trahissaient son envie de terminer la réunion au plus vite. Je ne l’ai vu que trois fois, trois de trop et j'ai espoir que peut-être pour cette nouvelle année, il fera un effort à moins justement son rôle c’est d’être ainsi, un garde comme un autre même le Capitaine Hekmatyar savait sourire à côté.

    Dégustant un thé à cette heure tardive, j’entendis quelqu’un frapper, il n’y avait plus personne dans mon cabinet, juste les quelques gardes qui se promènent dans le couloir. Je pousse un dernier soupir avant de poser ma tasse fumante sur mon bureau et ouvre la porte à cet homme. Toujours le même…

    - Maître, entrez.    

    Une appellation comme une autre. Je l’invite à s’asseoir sur un des sièges et propose un thé par pure politesse mais je ne connaissais pas encore ses goûts et ne prenait jamais rien. Prenant place à mmon fauteuil, j’ouvre quelques dossiers sur la table, on avait l’histoire de la princesse, le prince, si on a des nouvelles menaces, des nouveaux groupuscules qui ont fait des siennes, des choses aussi barbantes les unes que les autres. Généralement ça se résume à pas grands choses car il n’avait pas forcément le droit de me dire la moindre information. Le commandant ne parle qu’avec le Roi essentiellement de ses affaires et encore, je ne suis même pas sûre qu’il soit au courant de tout mais bon tant qu’aucun scandale n’éclate, ce n’était pas mon problème.

    Prenant la peine d’observer l’homme qui est en face de moi, j’avais pris l’habitude d’activer toujours mon pouvoir avec lui dès qu’il franchit la porte. C’était le seul moyen de comprendre l’homme qui était en face de moi mais cette fois-ci c’était différent. Je pose ma tasse et réfléchit un peu à tout ça. Pourquoi je ressens de la colère, de la tristesse alors que généralement, je ne voyais rien, il était le maître à ce jeu… un casse-tête à mon pouvoir. Surprise, je préfère poser la question.

    - Voulez-vous qu’on décale la réunion à un autre jour, Maître ?    

    Ses yeux disent non mais son coeur dit tout le contraire, on devait la faire cette réunion puis franchement je ne sais pas à quoi elle rime de toute façon.

    - Comme vous le voulez, faisons en sorte d'en finir vite sauf si vous avez quelque chose à faire de plus urgent car j’ai l’impression que oui.    

    Je ne me faisais pas d’allusion que le maître espion sache pertinemment comment fonctionne mon pouvoir sinon il fait vraiment mal son boulot mais en vue des circonstances, je voulais essayer quelque chose d’autres. Peut-être que cette fois-ci, c'est moi qui arrivera à comprendre l'homme qui se cache derrière tout ça.

    - En tout cas, je suis ravie de vous connaître nouveau Maître.  

    Un petit sourire s’affiche sur mon visage, un coup de bluff mais si j’ai raison, je vais louer mes services à d’autres.





    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Lys_1511
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Mer 4 Mar 2020 - 16:05 #
    Apparence de Zahria:

    Zahria est bouleversée. Son bureau, une scène de crime. Le pôle espionnage, découvert. Ruth, assassinée. Ferisen, traumatisé. Le meurtrier, en fuite. Elle... inutile. Elle a mis Calixte et Vrenn sur l'affaire, mais sa soif de vengeance ne s'est pas éteinte. Elle voudrait partir à la poursuite du tueur, le débusquer, et lui faire subir bien pire que ce qu'il a osé faire à sa recrue. Qu'on l'envoie en exil, s'il le faut, mais elle a des pulsions de violence inassouvies. Si elle a trouvé du réconfort dans les bras de Vrenn, et qu'elle s'est plongée la tête dans le travail pour oublier le reste, elle ne décolère pas. Et surtout, la culpabilité ne retombe pas. Aussi quand son secrétaire, Fledric, qui a été un réel soutien pendant toute cette affaire, lui rappelle qu'elle a aujourd'hui un rendez-vous trimestriel avec la première ministre, Zahria ne peut s'empêcher de jurer très fortement. Ils se sont réfugiés dans une planque des espions, une simple chambre de bonne dans laquelle ils ont installé un bureau de fortune en attendant de pouvoir faire mieux, et Fledric la regarde de ses yeux clairs et amicaux, son petit sourire énigmatique sur les lèvres. Le jeune homme d'une trentaine d'années, s'il est carriériste et a les dents qui raclent le parquet, et bien trop propre sur lui pour être complètement honnête, est aussi sympathique qu'un petit nobliau de son genre peut l'être. Toujours agréable et bien apprêté, on ne peut jamais rien lui reprocher, et heureusement qu'il est là, car sinon Zahria aurait laissé tomber depuis longtemps.

    Il prend le temps de lui rappeler le pouvoir de la première ministre, si bien que la salve de jurons suivante qui sort de la bouche de Zahria est accompagnée par un lançage de tasse de café qui traînait à portée de main, venant s'écraser contre la paroi en laissant une magnifique tâche du liquide noir qu'elle contenait encore. Fledric ne bronche pas, levant à peine un sourcil agacé, car il sait qu'il va devoir se taper le nettoyage, et qu'il commence à un peu trop bien connaître les coups de sang de sa supérieure. Elle s'excuse du bout des lèvres, puis se saisit de son médaillon d'Ovide et sort de la pièce en claquant la porte avec fracas. Ce n'est clairement pas le moment d'aller faire analyser ses émotions par la première ministre.

    Elle sait parfaitement qu'elle sera incapable de masquer ses émotions comme elle pourrait le faire habituellement ou avec un peu d'entraînement. Elle se demande même à quoi cela rime de prendre l'apparence officielle de maître-espion que lui a enseignée le vieux maître, ce jour-là, après le procès de Vrenn. Elle irait bien lui demander conseil, s'il n'était pas parti en vacances à l'autre bout du royaume... La retraite lui sied un peu trop bien, à celui-là. Elle regarde le tatouage apposé sur son poignet suite à sa nomination au poste de maître-espion. Celui-là même qui lui permet d'utiliser son pouvoir dans l'enceinte du palais. Celui-là même qui permettra au médaillon d'Ovide, lui même marqué pour fonctionner dans le palais, de lui donner l'apparence souhaitée. Il lui suffit d'y penser quelques secondes, revoyant le vieux maître dans son bureau lui montrer cette apparence pour la première fois, lui laissant le temps d'en noter les moindres détails, pour qu'elle puisse la reproduire quand elle en aurait besoin. Et la voilà transformée en cet homme d'environ quarante-cinq ans, les yeux bleus clairs, une légère barbe et le visage bardé de plusieurs cicatrices. Elle a pris le temps de copier les mêmes vêtements, cape de fourrure incluse.

    Fledric lui a remis un dossier sur les sujets à aborder avec Haru du Lys lors de leur entrevue, et elle les lit distraitement sur le chemin. Son apparence lui ouvre les portes du palais sans trop de soucis, et elle comprend que le vieux maître ne lui a pas menti. Selon ses dires, c'était l'apparence véritable d'un ancien maître-espion, celui ayant récupéré le médaillon d'Ovide, qui a transmis l'objet à son successeur, et ainsi de suite jusqu'à elle. Difficile à croire, car ça impliquerait qu'aucun d'entre eux n'est mort avant d'avoir pu révéler l'apparence et l'existence du médaillon à son successeur. Mais l'histoire est assez jolie pour la garder, et l'apparence trop pratique pour s'en passer, même si elle n'est probablement qu'une invention de l'ancien maître. Il faudrait qu'elle pose la question à Höls, à l'occasion, savoir s'il l'a utilisé, lui aussi, en son temps.

    Quand elle arrive dans le bureau de la première ministre, celle-ci l'attend. Zahria l'a déjà rencontrée, notamment au bal du festival, mais c'est injuste, car en face, Haru ne sait pas à qui elle a affaire. Elle est presque tentée de se découvrir pour rétablir un semblant d'égalité, puis se rappelle qu'elle doit garder cet atout dans sa manche. La première ministre n'a pas changé depuis deux lunes, et il est aisé de comprendre qu'elle se porte bien, ou tout du moins, pareillement qu'à ce moment-là. De toutes façons, elle ne sont pas là pour taper la causette.

    Elle l'invite à s'asseoir et lui offre du thé, que Zahria accepte, se servant elle-même. Une petite dose de caféine en plus, c'est exactement ce dont elle avait besoin pour bien se calmer. Elle ouvre des dossiers sur son bureau, semblables à ceux confiés à la maître-espion par son secrétaire avant de partir, puis la scrute. Zahria se doute qu'elle est en train d'utiliser son pouvoir sur elle, et tente de cacher ses émotions, mais ça ne doit pas marcher puisqu'elle lui demande si elle préfère décaler la réunion. Elle a tellement envie de répondre oui... Mais elle sait qu'elle ne peut défaillir à ses nouvelles responsabilités. Elle maintient un regard catégorique en faisant non de la tête. Elle est rassurée quand la première ministre promet une réunion rapide, et pose son dossier sur la table pour commencer sans attendre. Mais quand Haru ouvre à nouveau la bouche, ce n'est pas pour parler du premier sujet, mais pour lui souhaiter la bienvenue, pour la deuxième fois.

    Si elle est surprise, elle n'en montre rien, laissant ses émotions parler pour elle, à la limite. Le coup de poker de la première ministre est risqué, mais il lui tire néanmoins un petit sourire en coin. Voilà qui vient de calmer Zahria bien plus que n'importe quel discours. Un petit jeu de bluff. Elles se toisent, un moment, puis la maître-espion laisse échapper un petit rire. Intéressante, cette première ministre.

    « Je pourrais vous mentir, vous dire que vous me voyez juste sur un mauvais jour, une mauvaise émotion, mais je préfère instaurer une relation de confiance entre nous, si nous sommes menées à travailler ensemble pendant quelques temps. Je vous remercie donc, et je suis ravie de faire officiellement votre rencontre, première ministre. »

    Reprenant un air sérieux, et entreprenant de répondre alors aux précédentes interrogations de la ministre, Zahria pousse un petit soupir.

    « Le timing pour cette entrevue ne pourrait pas être pire, comme vous avez dû le comprendre. Mais je suis disposée à aller au bout de notre entretien malgré tout. Si vous pouviez avoir l'amabilité de me guider dans son déroulé, ça m'évitera d'avoir à faire semblant que je suis venue ici tous les trimestres depuis je ne sais combien d'années... »

    Choisir des mots neutres, des accords qui passent autant pour féminin que masculin, et garder une apparence neutre, en essayant de ranger ses émotions négatives dans un coin vont être les principales préoccupations de Zahria pour l'heure à venir. Mais si elle a des envies de meurtres, elle a aussi un excellent entraînement, et ne laissera paraître que le strict nécessaire, espère-t-elle...
    Haru Du LysPremière Ministre
    Haru Du Lys
    Informations
    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Mer 4 Mar 2020 - 20:27 #
    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Kana_610




    - Sachez que si vous prenez l’apparence de votre prédécesseur si je comprends bien, il ne prenait jamais de thé puis il n’avait vraiment aucune émotion, aucune habitude perceptible. Enfin ce n’était qu’une remarque comme une autre si vous utilisez ceci pour autre chose que me voir. Enfin moi je m’amusais à deviner qui se cachait dessous peut-être j’arriverai avec vous.    

    Bon c’était le petit point pour briser la glace. C’était donc une autre personne, il faut prendre de nouvelles habitudes, est-ce le moment de dire que je l’ai vu deux fois l’autre avant ? Est-ce que je suis considérée comme une experte ? Non je ne pense pas mais de nous deux, j’avais le plus d’expérience donc je vais pouvoir changer le genre de la réunion ! Une réunion moins barbante… le rêve.

    -  Généralement le Maître se contente d’évoquer les faits me faisant comprendre que ce n’est pas de mon ressort. Mais vu qu’on va commencer une meilleure relation entre nous et faire ça de manière plus intelligente, on va se contenter à des affaires où j’aurai toute l’histoire.  

    La seule qui me concerne réellement, c’était la princesse, leur histoire de voyous du Grand-Nord, c’était pour le commandant Höls, lui seul fera peut y faire quelque chose avec le Roi. Non c’était la Reine qui m’inquiétait, son fils puis maintenant sa fille, c’était de trop et je voulais lui donner de bonnes nouvelles.

    -  Faites moi un compte-rendu rapide sur la Princesse, ses recherches ?    

    La princesse… une longue histoire et même si je vois que l’homme fait tous ses efforts pour ne rien laisser paraître, je ressens qu’il ne peut rien me dire de tout cela. Il n’a pas de bonnes nouvelles à m’annoncer mais je sens qu’il n’avait pas envie d’être là, sa courbe de colère est toujours là. D’ailleurs, à quoi il pourrait ressembler, est-ce que c’était un vieux croulant ? Une jeune recrue, est-ce que je l’ai déjà vu ? Je n’en savais rien, rien du tout et c’était même plus amusant ainsi, je vais m’imaginer à quoi il ressemble. Je dirais comme Hekmatyar, la trentaine, grand, blond, intelligent mais surtout sournois pour faire ce genre de job, est-ce qu’il a les yeux bleus ? Ça serait bien les yeux bleus, je trouvais ça très joli. Peut-être que c’était un homme fougueux, un peu comme Jin et pourquoi pas une femme ? Non la commission ne mettrait jamais une femme à ce poste… Mais ça, c’est quand les gloots deviendront intelligents.

    J’écoute son rapport rapide, rien d’étonnant, ils ne savent pas trop, ils ont des pistes mais c’était une teigne, impossible de l’attraper, de nombreux signalements partout dans le pays. Je dirais presque que pour une fois qu’Athéas a fait les choses en grand, elle me surprends d’ailleurs toujours pas de demande de rançon. Elle doit réfléchir un peu même si communiquer avec sa mère était en option alors qu’elle a des cristaux de communication.

    -  Puis-je me permettre une question personnelle ?

    Jamais j’aurai osé poser la question aux précédents, je crois que les politesses de base étaient tout ce qu’il pouvait faire.

    -  Pourquoi êtes vous si en colère… je n’ai pas besoin de vous cacher que je peux tout lire en vous, alors expliquez moi s’il vous plaît.    

    Je finis par sourire, une sourire sincère mais qu’un maître-espion montre ses émotions n’était pas anodin, peut-être c’était personnel, peut-être non. Peut-être que je pouvais l’aider ou simplement il s’est levé du pied gauche, c’est fait plaquer, n’a pas reçu sa prime à l’embauche, je n’en savais rien.

    - Bien entendu, je ne vous force pas mais si je peux faire quelque chose, on dit souvent que je suis une bonne oreille.    

    Mon Floki fait pile son apparition à côté de mon bureau, jugeant du regard l’invité, il s’approche même un peu de lui et renifle rapidement avant de s’enfuir.

    -  Vous savez, il vient juste de me dire que vous ne sentez pas pareil !    

    Bon il arrivait après la bataille mais ce n’est pas grave car je lui donne une petite caresse sur le haut de la tête avant de partir à l’autre bout du bureau.



    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Lys_1511
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Mer 4 Mar 2020 - 22:44 #
    La première ministre voit clair dans son jeu et dans son apparence, mais étonnamment, ses mots sont plus réconfortants que manipulateurs. Comme si elle avait une réelle envie de collaborer, contrairement à tous ces politiciens véreux qui auraient profité de l'information pour obtenir un gain, une faveur. Zahria acquiesce, en posant sa tasse de thé encore chaud.

    « Merci pour le conseil. Ne jouez pas trop avec moi, je vous prie, restons partenaires. »

    Elle se mord l'intérieur de la lèvre quand elle comprend que l'ancien maître tenait les rênes de ce genre de réunion. Pourquoi ne l'a-t-il pas mieux préparée ? Pour la jeter ainsi dans l'arène, sans filet de sécurité, sans moyen de savoir si elle faisait ça bien ou mal ? Sans moyen de savoir si la mort de Ruth était de son fait ou non... Elle se reprend, voyant ses travers arriver au grand galop. Elle souffle un coup, puis ouvre le dossier. La disparition de la princesse, oui.

    « On a toujours deux hommes en permanence sur ce sujet, je n'ai pas grand chose de nouveau à vous apprendre. Ils suivent toutes les pistes possibles, réunissent toutes les informations et vont au bout de tous les fils pour les classer entre celles qui sont véridiques et les affabulées... qui constituent presque quatre-vingt quinze pour cent des cas. Ils ont aussi démantelé deux organisations de faux rançonneurs... Mais évidemment, aucune trace de la princesse. Mes agents se suivent sur le dossier, pour aller aux quatre coins du royaume où des signalements ont été émis, mais rien de concret. Nous continuons à chercher. »

    Ça s'est senti, ou pas, qu'elle mettait ce sujet en second plan ? A priori, non, elle a énoncé les faits tels qu'ils étaient, avec le sérieux exigé. Mais franchement, courir après une gamine pourrie gâtée qui a décidé de mettre sa vie en péril, elle estime qu'elle a mieux à faire. La princesse reviendra bien assez vite, loin de son confort et de son luxe elle finira par regretter la vulgaire crise qu'elle a dû faire à sa mère pour obtenir la dernière poupée en vogue. Si c'est un sujet de préoccupation majeure pour Arthorias, il s'agit pour elle d'une perte de temps et de moyen. Pas que la santé de la famille royale lui importe peu, évidemment, elle sait qu'elle doit la servir. Mais Zahria sert avant tout le peuple et sa sécurité. L'ordre établi lui importe peu, tant qu'on lui laisse la liberté de protéger ses idéaux. Comme celui de ne pas laisser une enfant mourir seule alors qu'elle était sous sa supervision.

    Elle finit son rapport et Haru semble pensive. Elle parcourt les notes fournies par Fledric, mais ne trouve pas d'autre dossier important à traiter. Elle est sur le point de faire un petit compte-rendu des activités autour de l'entrée fermée de la Cité Enfouie, quand la première ministre demande à lui poser une question personnelle. Et voilà, on y est. Fini le rapport professionnel, elle s'embarque dans un truc beaucoup plus compliqué. Zahria n'a même pas le temps de répondre que la question est déjà posée, de toutes façons. Sa colère, elle a ressenti sa colère. Evidemment. Dur de la cacher. Elle ne peut s'empêcher de penser à ça. Même si elle fournit toute l'énergie possible pour se concentrer sur sa réunion, ses émotions sont trop fortes pour qu'elle ne puisse pas les ressentir. Elle commence à en savoir un bail, sur les pouvoirs de contrôle mental, après les dernières lunes et son histoire chaotique avec Vrenn, et elle sait surtout qu'ils sont puissants et que le commun des mortels est incapable d'en comprendre ne serait-ce qu'une infime partie.

    Elle pousse un soupir, cherchant ses mots, ceux qui ne la trahiront pas, mais qui répondront à la question malgré tout, quand un Floki fait son apparition. Elle sait grâce à ses rapports qu'il s'agit du familier de la première ministre, elle sait même de quelle magie l'animal est affublé. Aussi quand Haru lui traduit les pensées de son animal, Zahria n'est pas surprise. Il ne vient que confirmer la suspicion première de sa maîtresse, après tout.

    « Je dois effectivement avoir une autre odeur. Vous pourriez presque vous demander, vu que je suis capable de changer d'apparence, si je ne suis pas notre fameuse princesse que vous aimeriez tant pouvoir ramener à la Reine. »

    Elle arbore un sourire énigmatique, pour bien lui faire comprendre qu'elle ne répondra pas à cette question. Il est évident que si la princesse est dans le coin, elle doit être en train de s'amuser à faire ce genre de tours. Un pouvoir comme le sien aurait été une bénédiction, chez les espions. Certainement pour ça que le médaillon d'Ovide est gardé jalousement par des générations de maître-espions.

    « La vérité, c'est que je suis en colère contre moi-même, madame. J'ai commis une faute grave, et par ma faute, une enfant qui ne le méritait pas a trouvé la mort dans d'affreuses circonstances. Vous avez dû comprendre que j'occupe ce poste depuis peu, et je ne peux m'empêcher d'être convaincue que c'est mon manque d'expérience dans le domaine qui a mené à la fin de cette petite. »

    Zahria a de nouveau un air sérieux, ses yeux se referment en même temps que son poing, qu'elle pourrait bien fracasser contre le meuble si elle ne savait pas qu'elle devait contenir ses émotions pour faire bonne figure devant la première ministre.

    « Je suis en colère, parce que j'attends mon châtiment, et qu'il ne vient pas. Qu'autour de moi, on attend que je règle la situation, que je prenne en charge le problème, que je sois une lumière dans cette obscurité, et moi tout ce que je vois, c'est que j'ai aspiré toute lumière autour de moi pour créer ce crépuscule. »

    Jamais elle ne fera le parallèle entre sa métaphore et son pouvoir... n'est-ce pas ? Elle efface tout de suite le doute, et décide de se lever pour faire les cent pas, histoire d'éviter le regard inquisiteur de cette femme en face d'elle.

    « Ça doit vous paraître bien ridicule, de voir cet homme que vous connaissiez si froid, si droit, être maintenant agité de telle façon, se comporter comme un smilodon en cage... Un smilodon qui aurait dévoré une enfant, et qui attendrait son bourreau, en vain. »

    Elle s'approche de la fenêtre, contemple le spectacle extérieur des maris qui rentrent au chaud, des femmes qui disent aux enfants qui jouent dehors de rentrer pour le dîner, des lampes magiques qui s'allument doucement, de la vie douce de ces foyers à mille lieux de ses préoccupations. Ces gens pour lesquels elle se bat, ces gens qu'elle essaye de préserver, alors qu'elle n'est même pas capable de maintenir en vie une recrue confiée à ses soins...

    « Et je revois le regard de sa mère, vous savez... Les mères, ce sont les pires. Qu'elles vous pardonnent ou qu'elles vous haïssent, c'est la même chose. On ne peut s'empêcher de vouloir mourir, quand une mère en deuil pose le regard sur nous. »

    Zahria finit par venir s'asseoir à nouveau, encore agitée, un tic nerveux faisant trembler son poing fermé. Dans sa poche, un petit poids familier lui fait du pied, la dose qui la tranquilliserait, la calmerait, l'aiderait à retrouver ses moyens.

    « Désolée, je parle, je parle... Vous ne devez pas avoir l'habitude de me voir parler. Et de bien d'autres choses. Est-ce que vous dérangerait, par exemple, que je fume ? »

    Haru Du LysPremière Ministre
    Haru Du Lys
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Jeu 5 Mar 2020 - 9:56 #
    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Kana_610




    Je cache mon amusement quand elle me parle de la princesse et son pouvoir. Oui elle pourrait le faire mais à moins qu’elle sache que je voyais quelqu’un à cette heure-ci toutes les trois me lunes me paraissait improbable sauf si c’était une admiratrice secrète. Non elle ne peut pas faire des choses aussi intelligentes puis ce sourire sur le visage du Maître-Espion est un indice. Il ne me répondra pas et de toute façon je verrai plus de l’amusement chez elle que toute cette colère.

    La discussion part ensuite sur la question personnelle que j’ai posé. Je ne peux pas rester aussi insensible à ce que je vois, c’était difficile d’avoir une discussion en voyant ce que je vois. Je pourrai tout simplement arrêté mon pouvoir et faire abstraction mais ce n’était pas mon genre, il s’est ouvert à moi, m’explique ce qu’il ressent et enfin ce qu’il ressentait à l’intérieur se voit. Le regard, le poing, toute cette colère s’émane, peut-être c’est la première fois qu’il le dit à voix haute et une colère contre soi-même n’a jamais été bon. Il se lève comme si il veut se cacher de moi mais je continue à le regarder comme un gronours en cage qui tourne en rond. Si il avait son double en face de lui, peut-être il se frapperait pour tout le mal qu’il pense avoir fait.

    - Effectivement ça me paraît étrange de voir ainsi mais je vois enfin qu’il y a un homme derrière cette apparence et non un pantin. Ca me rassure en soit et surtout plus confiante en l’avenir.    

    Un homme qui paraît sans coeur pourrait faire n’importe quoi pour son objectif. Je ne savais pas si il était ainsi en réalité mais rien en lui ne me rassurait, rien du tout que là, je perçois une figure paternelle. Un capitaine humain, voilà ce qu’il faut pour mener des troupes. Un léger silence s’installe quand il regarde par la fenêtre. Le soleil décline, une journée de plus se termine et on sait que c’est toujours le soir quand nos cauchemars nous prennent. Mais il m’explique qu’il voit encore les yeux de cette mère, il représentait le visage de la mort de son enfant alors que ce n’était pas lui qui a donné le dernier coup.

    Il s'assit de nouveau, il fouille quelque chose dans sa poche et me demande ma permission de fumer. Je souris, il demande l’autorisation mais en ayant déjà tout sorti pour le faire, voici un garde qui n’a finalement pas peur de moi et de l’étiquette dirons nous. Je me lève de toute ma grâce et me dirige d’un pas de velours vers la plus grande fenêtre possible.

    - Continuons cette conversation ici, je peux bien faire l’effort cette fois-ci mais ne prenez pas l’habitude.    

    L’invitant d’un geste à me retrouver devant la corniche, je lui laisse la place qu’il faut pour son affaire restant de ma part un peu éloigné pour ne pas être accommodée.

    - La plupart vous diront que ce n’est pas de votre faute, vous n’êtes pas responsable et que oui, c’est à vous de gérer tout ça mais je ne vous le dirai pas.    

    Croisant mes bras sur ma poitrine, mon regard se perds à l’horizon repensant à cette histoire.

    - Ce n’est pas comparable ce que je vais vous parler mais je me sens responsable car la Couronne aurait pu éviter cette situation. Je représente la Couronne maintenant mais je me trouve encore impuissante à cette situation.    

    Prenant une dernière inspiration, je vais raconter l’histoire de Sekyung.

    - J’ai une pupille depuis un certain temps, peut-être vous le savez, un dossier à mon nom traîne peut-être quelque part mais si il n’en existe pas, je suis vraiment déçue, vous devriez apprendre plein de choses.  

    Je souris, je n’avais rien contre la Couronne. Ma vie personnelle n’affecte en rien en mes fonctions enfin si un peu, être l’amante de la Ministre de la Justice n’est pas une brillante idée mais nous ne faisons rien de mal. Je pense que j’étais même la plus grande admiratrice de la Reine, certains disent trop mais c’est un autre problème.

    - Un noble, une personne de ma caste dirons nous, a profité d’elle, elle était son esclave et bien plus encore pendant des nombreuses années. Je me suis dis pourquoi nous n’avons pas fait en sorte de la sauver, ce n’était qu’une enfant, elle aurait du aller à l’école, qu’on découvre qu’elle se faisait battre et que sais-je mais l’éducation n’est pas la priorité ici..    

    Je m’approche un peu plus de la corniche, sentant l’odeur de sa fumée qui pince un peu mon nez.

    - Pourquoi maintenant que je sois Premier Ministre, je ne peux toujours rien faire ? Je connais toute cette situation, je pourrai arrêter cette traite d’humains qui existent dans les quartiers sombres de la ville. Pourquoi je ne peux pas sauver d’autres enfants ? Pourquoi j’ai cette épée de Damoclès qui s’enfonce dans mon coeur nuit après nuit ?  

    Je me tourne un peu vers lui, j’essaye de m’imaginer qui était l’homme qui se cache derrière, était-il plus vieux, plus jeune ? Ses camarades qui sont devenus maintenant ses hommes, un lien qu’il ne pourra jamais défaire, une fraternité qui existe beaucoup chez les Gardes.

    - Oui ce n’est rien de comparable mais tout le monde a ses remords. Mais le plus important ce n’est pas de se laisser dévorer, se dire qu’on fera mieux la prochaine fois. Vous faites un métier dangereux, plus que les autres gardes. Chaque retour de mission, vous ne dites pas à chaque fois “ je l’ai échappé belle ? “ Votre travail consiste à aller au-delà des risques et nous ne gagnons pas tout le temps. Si un collaborateur expérimenté venait à se faire tuer encore, direz-vous encore cela ? Moi je dirais que c’était la fois de trop, la fois de pas chance.      

    Je fais un léger bond quand Tsubaki décide de grimper sur le rebord de la fenêtre, nous passe devant et déambule sur la corniche.

    - Un vrai pitre...  

    Bon reprenons cette discussion, je prends un peu appui sur la fenêtre et profite de l’air frais. Je pense que cette situation est totalement surréaliste, moi parler comme ça avec cet homme qui me paraissait si affable. Mais les bonnes surprises sont bonnes à prendre dirons nous.

    - Je pense que c’est votre première bataille, ça serait votre test pour votre prise de position en tant que Capitaine. Ca va être dur mais pas insurmontable et sachez que la vengeance ne mène à rien. Faites en sorte de calmer votre coeur avant de partir en croisade, voilà tout ce que je peux vous dire puis si je peux faire ça plus, dites le moi...






    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Lys_1511
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Jeu 12 Mar 2020 - 12:47 #
    Si Zahria se sent sondée par la Première Ministre, ses paroles ont aussi quelque chose de réconfortant. A moins que ce soit l'effet anesthésiant de la cigarette. En ce moment, il n'y a que le tabac, combiné aux soirées qu'elle passe avec Vrenn dans le plus maigre appareil, pour la calmer. Mais le regard ferme de Haru, droite dans ses bottes et se confiant à elle en toute impunité, pour tenter de lui faire comprendre qu'elle n'est pas seule, semble avoir un effet similaire. Jusqu'à maintenant, Zahria n'a pas réussi à parler à qui que ce soit. Calixte, impossible, elle se doit d'être un roc pour lui. Luz, elle a essayé, mais sans mettre les mots sur sa peine. Elina, trop loin et trop occupée. Vrenn... ils ne parlent pas vraiment pendant leurs entrevues. Comment imaginer que sa confidente se trouverait en la personne de la Première Ministre ? Ses paroles ont l'effet d'un baume sur son coeur meurtri, même si la culpabilité de Zahria peut se montrer tenace. Après l'avoir écoutée en silence, elle tapote sur sa cigarette bien entamée pour en faire tomber la cendre, et réplique.

    « Je connaissais votre histoire avant de passer cette porte, Dame du Lys, mais je vous remercie de la partager avec moi de cette façon. Mais vous comprenez bien, tout autant que vous la ressentez, la douleur qui me prend en me disant que cette enfant est morte parce que je n'étais pas à ses côtés comme j'aurais dû. Evidemment, la peine serait différente pour l'un de mes camarades expérimentés, mais dans ce cas présent, je ne peux en vouloir à personne d'autre qu'à moi. Elle n'était pas sans ressources, mais ce n'était clairement pas suffisant pour ce qu'elle a eu à affronter. »

    C'est le moment que choisit le Floki pour venir les rejoindre et faire l'équilibriste sur la corniche. Ça ne semble pas inquiéter la Première Ministre, alors Zahria s'en désintéresse pour l'écouter faire la fin de de son sermon, en avalant une bouffée de tabac, qu'elle relâche avant de reprendre la parole.

    « Je n'ai pas encore fouillé dans tous les dossiers de mon prédécesseur, mais je doute qu'il ait eu à affronter quelque chose de cet acabit dès son entrée au poste. Je vous avoue que je ne sais pas pourquoi on m'a choisie. Je ne pense pas avoir les épaules pour ce poste. Je pense que même mes hommes, même les plus proches, se posent la question. »

    Elle revoit le regard de Calixte, dur et froid pour cacher sa peine, et le doute qu'elle a pu lire pendant une fraction de seconde dans ces yeux ambrés. Le regard noir de Vrenn quand il est entré dans la taverne. Les yeux de Vaelin. Ceux de Feuille, tellement concentré sur le bien-être de Ferisen qu'il ne la voyait même pas. La lueur d'espoir dans les yeux de Fledric, essayant de lui inspirer du courage, comme s'il sentait qu'elle n'en était pas capable elle-même.

    « Dans leurs yeux, je vois la douleur, le doute, la colère, et je ne sais pas ce que mes yeux leur répondent, vous savez. Comment savoir si je suis à la hauteur de la confiance qu'on a placé en moi, si je suis capable de faire surmonter cette crise à mon équipe, encore plus qu'à moi ? »

    Venant écraser son mégot contre la façade extérieur, avant de le jeter au loin, elle sent tout de même que sa colère s'est calmée, même si le doute persiste. Le fait de pouvoir analyser ses propres émotions pour savoir ce qu'elle renvoie à la Première Ministre facilite la conversation. Elle ne peut faire la même chose quand elle parle aux autres, car elle a perdu le contrôle sur son langage corporel. Le fait d'être déguisée, aujourd'hui, la rendre un peu maître de ses mouvements, mais c'est son coeur qu'il faudrait pouvoir cacher. Elle laisse Haru refermer la fenêtre, avant de venir se réinstaller dans le fauteuil.

    « Merci pour vos paroles. Je ne pensais pas que cette entrevue me calmerait, et je suis désolée de vous avoir sous-estimée. Je comprends mieux la confiance que vous accorde la Reine. Vous ne donnez pas l'impression d'être comme ces politiciens qui cherchent à abuser de leur pouvoir pour obtenir ce qu'ils veulent. Si jamais je suis encore là dans trois lunes, on pourra faire du bon travail, ensemble. Enfin, même si ce n'est pas moi, ce sera toujours moi, après tout. »

    Zahria se risque à étirer un petit sourire sur les lèvres fines de sa nouvelle apparence. Ça tire sur les cicatrices, mais ce n'est pas désagréable. Le précédent maître a-t-il, lui aussi, eut à dompter cette apparence pour paraître froid et éloigné de tout sentiment ? A-t-il eut, comme le dit Haru, à affronter des épreuves aussi horribles que la mort d'une recrue, au sein même de son bureau ?

    Contre sa poitrine, le médaillon d'Ovide rencontre le bijou offert par Vrenn, ce collier jumeau connecté à lui. Et comme ce soir-là, dans la taverne, c'est son contact et sa présence, même diffuse, qui redonne du courage à la maître-espion. Zahria efface ses pensées de sa tête, tentant de se concentrer sur le visage de celle qui lui fait face à cet instant. Le vague sourire toujours posé sur ses lèvres, comme un masque pour effacer le reste, elle se risque à faire plus que ce que son prédécesseur. Quitte à perdre son poste d'ici une demi-lune parce qu'elle n'était pas à la hauteur, autant tester des choses.

    « Je ne sais pas si je vais rester longtemps, mais en attendant, je peux essayer de travailler avec vous, plus qu'avant. Je suis sûre que nous pouvons échanger nos ressources et nous entraider. Par exemple, la prochaine fois que vous voudrez des informations, disons, sur le capitaine de la Garde Royale, vous pourriez me demander directement, plutôt que de passer par des chemins détournés et contacter mes espions en direct... Ça évitera de les mettre dans des situations en porte-à-faux. Et puis il y a des choses que vous pouvez faire aussi pour moi, même dans l'immédiat. »

    Elle prend une respiration, puis enchaîne, ne laissant pas le temps à la Première Ministre de répondre. Elle aura largement le temps après ça, mais il faut qu'elle aille au bout de sa pensée avant que de laisser retomber cet élan de courage qui vient de la prendre.

    « Le pôle espionnage ici à la Capitale est compromis, suite au meurtre de l'enfant dont je vous parlais. Il nous faut un nouvel endroit, qui présente les mêmes caractéristiques. Une entrée officielle depuis la Caserne, et d'autres... moins officielles. Je sais que vous avez les plans pour les nouveaux bâtiments en construction autour de la Caserne. Je suis sûre que nous pourrions trouver un accord pour que vous me les laissiez, un instant, le temps de trouver un endroit qui nous satisfasse. Et que je fasse passer mes propres ouvriers pour y rajouter... ce qui nous manquerait. »

    Accentuant légèrement son sourire, Zahria reprend la parole une dernière fois, pour expliciter ses pensées.

    « Voilà, la balle est dans votre camp. Vous avez tout à fait le droit et le pouvoir de refuser ma demande. Mais vous ne résisterez pas forcément à l'envie d'une collaboration plus poussée avec le maître-espion. Si vous n'êtes effectivement pas comme ces politiciens véreux, il est sûr et certain que vous avez besoin de plus de visibilité sur certaines choses que peut vous fournir le maître-espion, moi ou un autre. Alors à vous de voir si vous voulez prendre le risque, quitte à ce que ça se retourne après en votre défaveur. Mais après tout, nous avons l'intérêt d'Aryon en commun. Si vous voulez protéger le couple royal et que moi je veux protéger son peuple, ce ne sont que les deux faces de la même pièce... »

    Les cartes sont sur la table. C'est au tour d'Haru de jouer.
    Haru Du LysPremière Ministre
    Haru Du Lys
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Dim 15 Mar 2020 - 17:05 #
    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Kana_610




    Au moins, il a le mérite de me dire qu’il savait déjà tout ça. On pourrait croire que j’aurai perdu mon temps pour rien à raconter mon histoire mais le message était compris. Je voulais être honnête pour une obscure raison car j’ai ressenti toute sa peine via mon pouvoir. Ses émotions qui se mêlent, il ne savait plus quoi faire et à qui il pouvait bien pleurer ? Le commandant Höls ? Je le vois mal consoler un de ses hommes par un câlin fraternel, lui dire que ce n’est pas grave, ça arrive au meilleur. Je n’étais certainement pas le premier choix pour cette lourde tâche mais je vais faire l’effort qu’il parte d’ici avec une coeur allégé.

    Je le vois faire comme chez lui, lancer ce déchet par la fenêtre. Une folle envie de le réprimander pour ce geste me vient mais je laisse faire, je ferai balayer la cour demain. Fermant la fenêtre mécaniquement, je retrouve ma place proche de mon bureau. Posant une fesse dessus pendant qu’il parle, je prends la peine de l’observer. On voit qu’il essaye de faire attention à ses gestes, tout comme ses paroles.

    -  Je pense que chacun a un avis faussé sur l’autre camps. Si je devais me contenter de ce que je vois à la Commission et par certains haut-gradés, je serai plus que déçue de la Garde. Je suis heureuse d’avoir pu parler à quelqu’un qui semble différent.    

    On sourit tous les deux, chose impossible il y a encore quelques lunes de ça. Ces émotions prennent tout d’un coup un autre tournant, sa colère et sa peine ont diminué pour retrouver quelque chose de plus… rassurant ou quelque chose qu’il affectionne, je ne sais pas si c’est de l’amour mais peut-être quelqu’un l’attendait après notre entrevue. Je me contente de garder mon sourire, je ne vais pas lui dire que je vois tout ce qu’il pense, il va devenir de nouveau froid.

    Je le laisse déambuler et écoute ses propositions. J’essaye de comprendre ses paroles, cette phrase si anodine pouvait dire tellement de choses. “ Je ne sais pas si je vais rester longtemps “, avait-il déjà baisser les bras ou bien lancer sa vendetta ? La mort l’attendait peut-être au tournant mais je crois qu’il n’attends pas mon avis là-dessus donc je le laisse parler à sa guise.  Oui, il avait raison sur certains points, j’avais un peu outrepassé mes droits mais franchement, c’est difficile d’avoir des gardes qui peuvent me servir sans que ça se sache. Surtout pour connaître des informations sur la Garde, je ne connais pas leur lien fraternel mais je suis sûre qu’ils sont plus dévoués à eux qu’au Gouvernement.

    Je vois alors le ruban de Jin que m’avait offert Jin dépassé de ma manche. Machinalement, je me le replace sous la manche de ma chemise et reprends le fil de la discussion. Ce ruban était la représentation de ma trahison envers Nyx mais je ne pouvais m’en séparer et le sentir si près de mon poignet me fait penser à ce beau jeune homme jour après jour. J’envisage de le recontacter mais finissons cette entrevue avant.

    - Vous avez des arguments convaincants et refusez votre proposition serait absurde effectivement.  

    C’était même une chance inouïe qui me propose, en plus des compliments qu’il a osé dire à ma rencontre, je voulais sincèrement l’aider.

    -  Je ne compte pas abuser de vos services non plus mais j’aime avoir des informations claires et impartiales. Pas ces rapports qui sont bridés par le commandant ou la Commission car on me trouve inapte à une prise de décision alors que nous sommes théoriquement du même camp.  

    Je me lève et part chercher la carte de l’arène ainsi que l'hippodrome royal, il y avait certainement tout ce qu’il fallait pour ses équipes. Pendant que je fouille mes archives dans un meuble derrière ma chaise, je profite pour lui parler.

    - Je tenais à préciser que le couple royal n’est pas que ma priorité. Avoir une Reine qui prend de bonnes décisions et aime son peuple est important à mes yeux. Je suis son garde-fou et je ne veux pas qu’elle prenne exemple d’ancien souverain qui ne pense qu’au pouvoir et leur bien-être. Croyez-moi, si je pouvais plus pour les citoyens du Royaume, je le ferais mais ma voix n’est pas si importante que ça...  

    Le couple royal avait sa multitude de conseillers en tout genre, des ministres, j’étais juste sa Première Ministre. Celle qui la représente dans divers évènements, je ne pouvais pas prendre de décision par moi-même, je validais quelques décrets en première lecture pour lui faire gagner du temps surtout pour les trucs franchement mauvais. Je souris aussitôt quand je trouve les plans que je voulais lui montrer et retourne à mon bureau tout en faisant un peu de ménage sur celui-ci.

    - Vous avez de la chance, je connais un peu la topographie de la Capitale mais je peux vous proposer ce lieu.    

    Montrant ses équipements royaux mais aussi militaire, c’était pour moi un choix judicieux.

    - Dans l’arène, vous avez ce qu’il faut pour une planque. Nous n’utilisons plus les lieux comme avant, des salles ou lieux de jeux de particuliers ont ouverts un peu partout dans la Capitale.  

    Je sors un autre plan de l’architecture intérieure de l’Arène et l’étale à côté.

    -  Ce n’est pas forcément mon domaine mais tout le sous-sol de cette partie du bâtiment est à disposition mais je vous laisse consulter tout ça chez vous. Je ne dois pas savoir vos plans n’est-ce pas non ?  

    Je lui fis un petit sourire moqueur, j’en savais déjà trop mais ce n’était qu’une solution temporaire, du coup cette information sera caduc dans peu de temps. Quittant mon bureau pour lui laisser toute la place qu’il souhaite pour prendre des notes.

    - Je vous laisse le soin de me les ramener à mon bureau. Je ne doute pas que vous avez des milliers de façon de venir ici sans vous faire voir. En tout cas, j’espère du fond du coeur que je vous reverrais la prochaine fois, vos paroles m’annoncent que le contraire depuis quelques minutes...  

    Un léger air inquiet passe sur mon visage et je vois Tsubaki gratter à la fenêtre. Je me dirige vers celle-ci pour lui ouvrir. Dans son élan de grâce naturelle, il saute sur le sol avec un bruit peu discret et se frotte à mes jambes. Il part aussitôt embêter le Glooby qui se trouve dans le terrarium proche de la commode.

    - Prenez le temps de réfléchir Maître. N’oubliez pas que vos hommes comptent sur vous et ne souhaitent pas de nouveau perdre leur mentor donc j’aimerai vraiment vous revoir dans trois lunes. Surtout qu’on prendra un peu plus de temps pour apprendre à se connaître car ce soir vous avez fort à faire.    

    Je finis par m’assoir dans mon fauteuil et lui pose une dernière question avant de le libérer.

    -   Avant que vous partiez, est-ce que je dois me méfier de quelqu’un dans le gouvernement ou l’un de mes proches ?  



    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Lys_1511
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Lun 16 Mar 2020 - 23:00 #
    Si la Première ministre enmagasine des informations sur elle, les yeux agiles de Zahria captent aussi tout ce qu'elle laisse échapper. Comme ce geste, anodin, de cacher ce ruban qu'elle porte au poignet. Un morceau de tissu qui détonne avec la richesse du reste de ses atours. Un présent, certainement, de quelqu'un à qui elle tient. Pas sa pupille, ni son amante la ministre de la Justice - on est maître-espion, ou ne l'est pas, mais ce genre d'informations ne passent pas au travers -, de nobles ascendances et ayant accès à des tissus plus riches. Le jeune homme avec qui elle a été aperçue, quelques semaines plus tôt, alors ? Possible. Personne ne sait réellement ce qui s'est passé entre eux, mais ça reste du domaine du privé. Zahria n'a que faire des coucheries des autres, tant que ça n'influe pas sur leur travail, et ne s'y intéresse que pour satisfaire sa curiosité personnelle.

    Aussi elle laisse le sujet s'effacer quand la conversation se recentre sur leur future collaboration, et plus précisément sur les intérêts d'Haru et sa relation avec la Reine. Zahria acquiesce en silence devant son explication, elle se doute bien qu'elle est pieds et poings liés et fait de son mieux pour garantir la sécurité et le bien-être du royaume et de son peuple avec ses moyens. La maître-espion cherchait justement à lui faire dire ces mots-là quand elle lui a fait la remarque sur ses intérêts, et elle est satisfaite de la réponse. Ça lui démontre qu'elle peut effectivement travailler main dans la main avec la Première Ministre. De toutes façons elle n'avait pas l'intention de se servir d'elle pour obtenir les secrets du couple royal. Si jamais cela devait s'avérer nécessaire, c'est aussi pour ça que Rhis est en place à leurs côtés, pas que pour profiter de la vie de palais.

    L'attention de Zahria est happée par la carte et les explications que lui donne Haru sur les différents lieux qu'elle lui indique. Si la maître-espion voit déjà des endroits intéressants, le fait de penser à changer de repaire lui rappelle soudain pourquoi elle doit le faire, et dans un flash, elle revoit le corps de Ruth pendu dans son bureau. Elle sent monter les émotions et les contient, serrant l'accoudoir de son fauteuil pendant deux secondes avant de se reprendre. Heureusement Haru s'éloigne pour lui laisser le temps de contempler les plans, mais Zahria sent bien qu'elle est incapable de les étudier tout en se contenant de déverser sa rage et sa tristesse, alors elle profite qu'elle soit retournée pour les rouler à nouveau, dans l'idée de les prendre avec elle, puisque la Première Ministre lui propose si gentiment de les lui prêter.

    Son air est inquiet, mais déjà elle se détourne pour aller ouvrir à son Floki resté dehors. Zahria prend une grande inspiration, en silence, puis souffle d'un coup. Tant qu'Haru lui tourne le dos, elle pose le doigt à l'emplacement du collier jumeau, caché sous ses vêtements, pour se calmer et retrouver sa constance. Le soleil dehors est en train de se coucher, il ne lui reste que peu de temps avant de retrouver Vrenn... Zahria pose ses yeux sur la Première Ministre qui déjà s'est retournée vers elle.

    « Evidemment je vous ferai transmettre les documents rapidement, après les avoir consulté au calme. Je vous remercie pour votre coopération, évidemment. J'aurais pu passer par Höls, mais je savais que ça serait plus rapide avec vous. Et j'ai besoin d'agir rapidement, malheureusement, je n'ai pas de temps à perdre. »

    Alors que le Floki s'intéresse au Glooby dans son terrarium - tiens, l'ancien maître aurait-il offert un de ces petits animaux à la Première Ministre aussi ? - Haru revient vers elle pour lui demander de prendre son temps, et essayer de lui faire comprendre que d'autres comptent sur elle. Mais dur de se dire qu'ils ont certainement placé leur confiance en la mauvaise personne. Elle s'assoit, et enchaîne sur une question qui tire un sourire triste sur les lèvres de Zahria.

    « Méfiez vous de ceux qui ne savent pas sourire. Mais aussi de ceux qui sourient trop. Et surtout, je l'ai appris à mes dépens, méfiez-vous de vous-même. »

    Ses dossiers sur les proches de la Première Ministre n'indiquent pour l'instant pas de cible de trouble prioritaire, et il est encore un peu tôt pour l'inquiéter au sujet de la Cabale, alors autant rester sur cette phrase mystérieuse, tenue d'un ancien mentor. Les yeux de Zahria se teintent d'une ombre alors qu'elle repense à ces hommes, ces femmes l'ayant accompagnée, ceux et celles qu'elle a accompagné, tous ces gens pour qui elle a l'impression d'être aujourd'hui d'une inutilité complète. Aurait-elle dû mener l'enquête elle-même, plutôt que de mettre Calixte et Vrenn sur le coup ? Et laisser de côté toutes ses autres obligations ? Les doutes l'assaillent à nouveau alors que l'entrevue touche à sa fin.

    Zahria va pour se lever, quand le Floki, désintéressé du Glooby, monte tout à coup sur ses genoux, comme pour l'empêcher de partir. Les plans toujours roulés sur la table, le soleil qui décline de minute en minute... Après tout, est-elle obligée de partir tout de suite ? Tsubaki s'installe confortablement sur ses genoux, de toutes façons, réclamant une caresse que Zahria lui offre en souriant.

    « Je suppose que je peux vous accorder une dizaine de minutes de plus, vu que votre Floki ne semble pas vouloir me laisser partir... Mais dans ce cas, parlons d'autre chose que de travail, voulez-vous. Je ne peux pas vous assurer d'être toujours là dans trois lunes, même si je souhaite surmonter cette épreuve et en sortir grandie, mais toutes les cartes ne sont pas dans mes mains, malheureusement, et la décision finale est hors de ma portée. »

    Le sourire triste est de retour, mais elle essaye de l'effacer dans un soupir, sa main effectuant encore des va et vient sur le pelage du Floki. Voilà de quoi rendre son Lumios jaloux, quand elle rentrera.

    « Pourquoi ne me parleriez-vous pas de vous, pour changer un peu ? Je promets de ne pas vous poser de questions indiscrètes sur le jeune homme qui vous a offert ce ruban, mais nourrissez un peu ma curiosité, essayez de me dire quelque chose que je ne saurais pas encore... A moins de réussir à déloger Tsubaki de mes genoux pour me faire fuir, je ne vois pas ce que nous pourrions faire de mieux ! »

    Ecouter quelqu'un lui délivrer des histoires croustillantes, ou bien se débattre pour ne pas le faire, quoi de mieux pour oublier ses soucis, l'espace d'un instant ?
    Haru Du LysPremière Ministre
    Haru Du Lys
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Mer 18 Mar 2020 - 11:02 #
    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Kana_610




    Sa réponse est peu rassurante à mon goût. Insinue-t-il que je dois me méfier de quelqu’un en particulier. Dans mon entourage, effectivement, certains sourient d’autres moins mais est-ce que ça veut vraiment dire qu’on me veut quelque chose ? J’essaye de comprendre mais si il m’a dit cette phrase bien que philosophique, j’ai envie de lui demander qui ? Qui veut du mal à la Reine voir moi ! Mais quand je voulais lui poser la question, lui aussi était aux proies à ses tourments, la courbe de tristesse passe de nouveau devant mes yeux. C’est malheureux que je puisse voir tout ce qu’il traverse, ça me rappelle qu’il y a un coeur derrière cette enveloppe, des ombres travaillent pour que le Royaume se porte bien et moi je suis planquée ici dans un fauteuil confortable.

    Je m’apprête à le libérer quand mon Tsubaki en décide autrement. S’affalant comme une patate sur ses genoux, il fait l’affront de quémander une caresse. Il était amusant de le voir aussi proche de cet homme alors que d’habitude, il fuyait quand il le voyait. Est-ce une connaissance à moi derrière ça ? L’a-t-il déjà vu ? Je m’amuse à lui parler télépathiquement, savoir si il reconnaissait cette odeur mais il m’indique que non. Juste qu’il était content et trouvait la place bonne.  

    Il veut changer de sujet soit mais quand il parle tout d’un coup de Jin, je m’arrête aussitôt toutes mes pensées. Si j’avais du thé ou autre liquide dans la bouche, je pense que tout serait par terre. Cette histoire date d’il y a une demie-lune et c’est déjà aux oreilles du Maître-Espion, est-ce que Nyx le sait ou pire… Mère. J’oublie sur le coup, tout ce que je peux voir tant que je suis surprise de ce qu’il vient de m’avouer. Il était triste, son sourire “ faux “, non tout ça me passe par dessus. J’essaye de garder contenance mais cette “ attaque “, je ne m’y attendais pas, mais pas du tout.

    - Tsubaki, tu sais, ce n’est pas bien de déranger les gens comme ça sans leur demander la permission.  
    - Deux jambes me caressent, donc deux jambes content !
    - ça ne fonctionne pas comme ça tu sais.  
    - Oui mais lui, caresse bien.

    Trahi par son propre côté. Génial, je vais le balancer par la fenêtre. Ma main sur le front, croisant les jambes d’agacement, je vois le petit sourire en coin de mon interlocuteur.

    - Je pense que vous trouvez ça drôle non ?    

    Je ne le regarde pas pour ne pas savoir la réponse, je la connaissais déjà. Je pose le coude sur l’accoudoir, love ma tête dans ma paume et prends une inspiration du courage.

    - Vous voulez être mon confident du jour et évoquez ce jeune homme est un pur hasard n’est-ce pas ? Votre curiosité est plutôt amusante, j’ai l’impression de parler à une femme qui aime le commérage.    
    - Maitresse arrête pas de parler de lui. Ici parler toute seule, tournant en rond dans tannière.
    - TSUBAKI !  

    Je le vois cacher sa truffe dans le ventre du maître espion, ronronnement de plus belle. Avoir des animaux domestiques et il le vous rendra bien. Moi qui essaye d’habitude d’être sereine, là c’était fichu, je perdais mon sang-froid légendaire au grand plaisir de l’homme en face de moi.

    - Ce que vous ne savez pas… je ne sais pas si je peux vous en parler, ça relève du domaine privé mais bon est-ce que vous ne devez pas garder les secrets ?    

    Je reprends le poil de la bête, j’ai envie de lui proposer un marché.

    - Je vous dis quelque chose de personnel, pouvez-vous faire aussi l’effort de partager quelque chose qui ne relève pas de votre fonction, ça pourrait être donnant-donnant sinon je peux le déloger moi-même cet enquiquineur.    
    - Moi m’accrocher ! Maîtresse pas réussir car moi fort.
    - Tu vas être puni de croquettes à vie tu sais.    
    - Non ! Moi aimer croquettes mais parle Maîtresse. Homme gentil.

    La vérité sort de la bouche des enfants non ? Sauf que ce n’était pas un enfant mais un charlatan, profiteur même !

    - Bon de toute façon, libre à vous de parler. Je vais le faire, ça fera du bien que ça sort.    

    Allez prends ton courage à deux mains, un avis extérieur, ça ne fera pas de mal.

    - J’ai déjà une relation avec quelqu’un qui dirons nous du même niveau social. On s’est promis quelque chose sans vraiment passer l’étape supérieure.    

    Même si je sais pertinemment qu’il doit savoir que c’est de Nyx que je parle, je ne peux pas le dire encore à voix haute. Puis je n’arrive toujours pas à dire ces fameux trois mots, quelque chose me bloquait.

    - Mais cet homme qu’on m’a mit en travers de ma route. Cet homme enflammé qui a le coeur sur la main. Je sens qu’il y a plus, je me sens revivre à ses côtés même si je l’ai vu qu’une fois. La raison voudrait que je ne le retrouve jamais, ça serait facile pour moi, lui ne le pourra jamais, il ne peut pas m’approcher.  

    Là était le dilemme, ça fait plusieurs jours que je me demande ce que je pouvais faire. Le voir ou non, l’aider à ma manière, voir si il allait bien et à chaque fois que je vois ce ruban à mon poignet, je me dis pourquoi je le garde, pourquoi je chéris ce bout de tissu quelconque. Je ne le savais pas l’avoir ici, me réconforte à chaque moment et même Nyx ne me fait pas cet effet. Je l’idolâtre car c’est mon écrivain préférée, elle a de l’imagination, de la culture, comprends mon travail et mes obligations. Nous étions peut-être trop semblable, une vie amoureuse simple et de complaisance. Suis-je avec elle car c’est simple et pratique ? Est-ce que parce que nous passons des moments tendres sympathiques et même débridés ?

    - Ce que Tsubaki dit c’est que cette situation m’énerve. Il y a tant d’enjeu pour moi. La raison, mes fonctions m’interdisent d’avoir cette relation et le pire c’est que je suis théoriquement déjà engagée. Comment ne pas respecter mes promesses personnelles et essayer de gouverner un royaume ensuite ? Mais mon coeur… La Reine me dit toujours de suivre mon instinct, mon coeur car c’est pour ça qu’elle m’a engagé car j’étais différente des autres nobles et conseillers. Donc...    

    Je regardais alors au loin, je pourrai prendre une pièce, tirer une carte, que le hasard choisit pour moi ou quelqu’un me dit quoi faire. Mais ma décision tourne souvent à la même réponse… je l'appréciais beaucoup trop et il me hante. Machinalement, je porte mon autre main à mon poignet.

    - C’est débile de toute façon, je ne peux pas faire ce que je veux de toute façon. On attends tellement de moi et cet homme va me causer ma perte mais je ne peux vivre avec cet épée au-dessus de ma tête...    

    Je me tourne de nouveau vers le Maître qui donne des gratouilles à mon floki.

    - Je sais.. Je parle trop.    

    Un petit sourire s’affiche sur mon visage angoissé mais bon, en parler m’a fait un peu de bien finalement.







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    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Jeu 19 Mar 2020 - 17:59 #
    Un petit rire échappe à Zahria en entendant Tsubaki discuter avec la Première Ministre, visiblement mal à l'aise. C'est donc à ça que Dhim ressemblerait, s'il pouvait parler ? Il est mieux sans la parole alors ! Depuis qu'elle est revenue du Nord ce soir fatidique, son Lumios a développé une nouvelle façon de lui remonter moral, en partageant ses propres sentiments avec elle. C'est parfois difficile à déchiffrer, mais il est si jovial et animé que chaque fois qu'il essaye, c'est comme un pansement qu'il viendrait poser sur ses émotions à elle. Aussi c'est attendrissant de voir que les familiers, partout, partagent ce lien si profond avec leur maître, aussi puissant soit le maître. Quand Haru demande si elle trouve ça amusant, Zahria lui répond tout simplement avec un sourire dévoilant les dents alignées de son apparence. Elle ne sait pas à quoi elle ressemble en souriant ainsi, mais nul doute qu'Haru ne l'avait pas vu sourire avant leur entrevue non plus.

    Haru essaye de reprendre le contrôle de la conversation, mais c'est sans compter sur la complicité de Tsubaki, qui semble bien décider à la forcer à parler. Pourtant, Zahria n'avait pas spécialement l'intention de soulever de telles interrogations chez elle, et encore moins de la forcer à parler de ce jeune homme, justement. Si elle cherchait à la taquiner en lui montrant l'étendue des choses dont elle pouvait être au courant, elle était loin de s'imaginer que ça donnerait une telle réaction chez elle. Encore quelque chose qu'elle va devoir apprendre à calibrer dans son métier. Ne pas trop en faire sur les taquineries, surtout avec les hauts placés.

    Tsubaki cache sa truffe dans le ventre de Zahria, qui maintenant une prise sans précédant pour lui faire des grattouilles derrière les oreilles, s'attirant les ronronnements amplifiés du Floki, en qui elle a visiblement trouvé un allié de poids, tant qu'elle continue à le fournir en caresses. Haru demande si elle sait garder les secrets, et évidemment la maître-espion acquiesce, avant d'essayer de glisser une petite phrase pour la dissuader.

    « Je vous taquinais en vous parlant de votre ami, vous n'êtes pas obligée de me parler de ça, au contraire. Je voulais juste faire la conversation avec vous... »

    Loin d'elle l'idée de confirmer ou infirmer qu'elle est une femme. Elle est juste curieuse, mais cela n'est pas un trait masculin. Elle a déjà vu Vaelin ou Calixte réagir de la même façon face à un secret à percer, et d'ailleurs c'est presque un soulagement quand Haru ignore quasiment sa remarque et commence à expliquer son histoire. Evidemment, elle cache des noms dont Zahria est bien au courant, comme pour la ministre de la Justice. Elle la laisse parler sans l'interrompre, visiblement elle en avait bien besoin. Etonnant, de se dire qu'elles partagent ainsi leurs secrets presque sans tabou, vu leurs positions.

    Dans son comportement, ses gestes, sa démarche, que Zahria analyse de son oeil avisé, tout pointe dans la même direction en tout cas, et ce n'est pas quelque chose que l'on puisse facilement contrôler. Certainement la raison pour laquelle Haru est aussi perdue, elle qui doit avoir l'habitude d'édicter les règles et de tout gérer autour d'elle. Les relations humaines, aussi manipulateur que l'on puisse être, échappent toujours à notre contrôle, surtout quand il est question de désir et d'affection. Le visage de Vrenn apparaît soudainement dans un flash devant ses yeux, ces gestes tendres qu'il a pour elle le soir, dans la quiétude de sa chambre. Pour autant, la relation qu'ils sont est tout à fait claire: ils se font du bien. Pas de sentiments, pas d'affection autre qu'amicale, ce qui est déjà bien vu leur passif. En tout cas, c'est facile de s'en convaincre, et Zahria n'a pas le temps pour se poser d'autres questions à ce sujet pour l'instant, l'esprit trop occupé par ses problèmes. Vrenn est juste une bouée à laquelle s'accrocher, la seule chose qui lui permet de dormir la nuit. Pas plus. Et déjà énorme.

    Effaçant d'un revers de la main imaginaire ces pensées parasites, Zahria recentre sa concentration sur le discours de la Première Ministre. Quand elle se tourne à nouveau vers elle, son visage affiche plusieurs expressions différentes, et il est dur de deviner laquelle prédomine. Le soulagement, peut-être. Ses sourcils froncés témoignent de son angoisse, et c'est facile de comprendre pourquoi. Elle tente de mettre un sourire de façade sur son visage, mais Zahria, qui ne sait pas lire les émotions comme elle mais comprend très bien le langage du corps humain, voit bien qu'elle essaye de se donner une contenance. Elle soupire doucement, avant de prendre la parole, d'une voix posée et rassurante. C'est son tour, après tout, de la réconforter.

    « Je ne sais pas si vous parlez trop, mais en tout cas vous en aviez bien besoin. C'est mieux de se confier à quelqu'un de confiance plutôt de parler seule, après tout. Je ne doute pas que Tsubaki veille bien sur vous, mais il a peut-être un peu plus de mal à comprendre les relations humaines, n'est-ce pas ? »

    Il ne lui donne pour réponse que quelques ronronnements de plus, qui font sourire de plus belle Zahria.

    « Et je vous rassure, je suis bien quelqu'un de confiance. Je n'ai aucun intérêt à laisser des rumeurs se propager à votre sujet, et je ne serai certainement pas personne à les créer. On se connait bien, mais croyez bien que votre intérêt est le mien. J'ai pu me confier à vous tout à l'heure, ça me fait plaisir que vous puissiez en faire de même maintenant. Je ne vous révélerai peut-être rien de plus à mon sujet, mais je pense qu'on pourra dire que nous sommes quittes. »

    La Première Ministre se rassoit, alors que Tsubaki se redresse, bientôt prêt à partir. Il s'étire, bâille, et elle ressent une pression dans ses petits muscles qui étaient auparavant si détendus. C'est bientôt la fin, mais Zahria ne partira pas en laissant Haru en plan comme ça. Elle demande conseil, et la moindre des choses après qu'elle l'ait rassurée et aidée, c'est d'en faire de même avec elle.

    « Vous ne pouvez pas tout contrôler, malheureusement. Tout comme vous ne saurez jamais si je suis une femme qui aime le commérage ou un vieillard qui a trop vécu, vous ne pouvez décider à la place de vos proches. Tout ce que vous pouvez faire, c'est leur rester loyale. Et cette loyauté, elle ne passe pas par le fait de tenir ses promesses, comme celle de rester fidèle à dame Anger, mais de rester fidèle à vos principes et à vos propres émotions. Vous savez lire le coeur des gens, mais je me doute que ça doit être une autre paire de manches quand il s'agit des vôtres. Alors prenez votre temps, et ne vous précipitez sûrement pas. »

    Evidemment le but n'est pas de la rendre folle en lui démontrant qu'elle est au courant de ses secrets, mais autant appeler un chat un chat... Elle sait très bien que l'on parle de Nyx Anger, la ministre de la Justice, alors nul besoin de tourner autour du pot. La Première Ministre doit bien se douter que le maître-espion est au courant de ce genre d'histoires, de toutes façons.

    « Vous avez déjà trahi la promesse faite à votre amante, alors autant que ce soit pour quelque chose. Revoyez cet homme, trouvez une excuse pour mieux le connaître, seuls à seuls, sans la pression de vos conditions sociales et vos métiers respectifs, pour décider s'il ne s'agit que d'une simple passade digne d'être effacée pour vous concentrer sur votre relation actuelle, ou si vous souhaitez approfondir le tout. Il sera toujours temps, après coup, d'assurer votre affection à la ministre, ou bien de mettre fin à votre relation. »

    Et voilà Tsubaki qui saute sur le bureau, pour rejoindre sa maîtresse, à la recherche de nouvelles caresses, tirant un nouveau sourire à Zahria.

    « Quant à moi, sachez que je ne juge pas votre vie amoureuse et personnelle, tant qu'elle ne vient pas vous empêcher de faire votre travail. Si ma curiosité est satisfaite, cette histoire ne restera que dans ma tête et mes souvenirs, et vous tenez en face de vous une personne capable de vous écouter et vous conseiller quand vous en aurez besoin. Je n'avais nullement l'intention de vous mettre dans une position de faiblesse, et j'apprécie votre honnêteté avec moi. Je suis le maître des secrets, et j'en entends tous les jours une flopée. C'est toujours mieux quand les gens ne cherchent pas à masquer la vérité. »

    Elle se lève alors, et commence à ramasser ses affaires, même si elle sent bien que Haru en attend encore un peu plus. Elle plante ses yeux bleus clairs dans ceux de la femme.

    « Désolée de ne pas pouvoir en faire de même avec vous. Cela fait bien longtemps que je n'ai pas connu l'amour. Quand on fait mon métier, on apprend vite que ça peut être plus contraignant qu'autre chose, et qu'il vaut mieux cultiver les relations amicales et sans lendemain plutôt que de s'attacher à une personne en particulier. J'ai un esprit trop libre pour n'être accrochée qu'à une seule personne à laquelle je devrais offrir l'intégralité de mon coeur, qui plus est. »

    Une fois de plus, le médaillon d'Ovide vient s'entrechoquer avec le collier jumeau sous ses vêtements, et Zahria efface rapidement Vrenn de ses pensées. Pas maintenant, pas tout de suite. Pas la force, pas le courage de faire le tri dans ce qu'elle ressent ou ne ressent pas. Haru doit voir son trouble, alors elle reste catégorique avec elle-même. Non. Il ne s'agit que de "se faire du bien". Il la réconforte, à sa façon, c'est tout. Rien de plus. Zahria se saisit des plans sur la table, laissant à Haru l'occasion de répondre une dernière fois, après quoi elle devra filer pour recevoir son rapport de la journée au sujet de l'enquête. Replonger dans le dossier de Ruth, après s'être enfin changé les idées, risque d'être encore plus compliqué que les autres fois...
    Haru Du LysPremière Ministre
    Haru Du Lys
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Ven 20 Mar 2020 - 16:57 #
    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Kana_610




    Une fois les derniers mots prononcés, une certaine délivrance se fit ressentir. Jamais j’avais osé prononcé ça tout haut à quelqu’un autre que mon floki qui avait semble-t-il compris mon embarras. Le pauvre, il me supporte depuis maintenant quelques lunes et à force de traîner dans mes pattes ici, il a une éponge à essayer de comprendre mes discussions.

    Puis parler avec théoriquement le maître des secrets serait une bonne chose puis si il est déjà au courant de ma rencontre avec le chasseur de prime, qui pourrait l’être ? Je ne pense pas qu’il l’a vu de ses propres yeux sauf si quelqu’un me suit à mon insu. Suis-je alors une cible à contrôler, espionner ? Chacun son travail et puis nous ne parlions plus de ça à l’instant mais de mes sentiments envers le beau jeune homme de flamme.

    Malgré tout, je pose mon regard sur l’homme en face de moi, j’ose imaginer qu’il ne va pas rire face à mon raisonnement et même si il a l’audace de ne pas me montrer les dents, je pourrai le remarquer via mon pouvoir qu’il rigole de moi. Certes il souriait mais pas pour se moquer, non il souriait des pitreries de mon familier. Ses émotions s’emmêlent, la colère contre la mort de son apprenti est toujours présente, plus faible mais il arrive parfois qu’une courbe rose passe au-dessus de tout ça comme au début de notre conversation. Il s’accroche à quelque chose qui le fait sentir bien mais je ne savais pas quoi certainement un souvenir heureux.

    J’écoute sagement son raisonnement. Je note les détails de ma vie privée qui sont connus mais en aucun cas il dit que ce que je fais est mal. Le premier des idiots dira que la tromperie est un blasphème ou que sais-je mais à ce que je sache, je n’étais pas mariée et ma relation non-publique donc ça ne concernait que nous. Mais là, on parlait de deux personnes que je pouvais blesser et ça, c’était le pire pour moi comme le point qu’il soulève. Je ne contrôlais plus rien, ni mes actions, ni me sentiments, ni le futur et là, c’était le pire pour moi.

    Puis le mot trahison qui sort de sa bouche, c’est comme un coup de poignard dans mon coeur. Je croyais que j’étais quelqu’un de parole, que je respecte toutes mes promesses, c’était mon leitmotiv, ma marque de fabrique, j’étais une Du Lys. Mais ça aussi j’ai échoué et Mère pourra encore me sermonner comme ça, je ne faisais rien comme elle le voudrait et si elle apprenait la suite. Préférer un “ moins que rien “ au lieu d’une femme qui a un poste important. Déjà je m’améliorais, je suis retournée vers les hommes, descendance possible, etcetera, elle sera ravie.

    Il finit par se lever à la fin de son élocution, c’est vrai il était pressé de base et Tsubaki l’a pris au piège avec sa technique “ je veux des calins, gratouille-moi “. Il saute aussitôt pour me retrouver et caresser mes tibias, ça me soulage un peu pendant qu’il range son bazar et me regarde ensuite avec son regard d’un bleu étonnant. Est-ce que c’était ses vrais yeux ? Peut-être qu’il y a quelque chose qui lui ressemble là-dessous mais j’y crois peu, le précédent Maître avait la même tête, seul le sourire diffère. Comme ses courbes qui apparaissent de nouveau devant moi, je n’étais pas la seule dans une situation compliquée. Je sais que je n’avais plus rien droit de dire, je ne parle qu’à une représentation et une fois la porte franchie, il sera redevenu lui. Est-ce que j’aimerai le revoir ? Lui demander de nouveau. conseil sous sa vraie apparence, je ne pense pas, c’était sa qui était bien, c’était comme une confession qui va s’enterrer dans les souvenirs et secrets d’autres.

    - M’avez-vous pas dit qu’il fallait oublier son métier et ses conditions ? Vous me rappelez le Capitaine Hekmatyar qui ne vit que pour la Garde oubliant ainsi sa vie personnelle. Est-ce un trait commun à tous les gardes ?  

    Ce discours devenait presque récurrent, ils étaient de bons conseils mais ça restait au stade de projet, jamais ils ne l'appliquent.

    - L’amour peut faire des miracles. Des bonnes et mauvaises choses, c’est vrai mais je crois que je ne pourrai pas vivre sans cela. Peut-être devriez vous essayer même si c’est court non ?  

    Vivre un instant magique le temps d’une saison, deux… on ne sait pas de quoi est fait l’avenir, si nous devions mourir demain, enfermez loin des autres ou perdre celui qu’on aime, tuer par un criminel… Est-ce qu’il a peur d’aimer et de faire souffrir la personne qu’il attends chez lui ? C’est une raison honorable mais totalement idiot.

    - Dans les histoires, on ne dit pas que le héros fait tout pour réussir sa mission, protéger le monde, protéger le peuple pour in fine protéger la personne qu’il apprécie tant. Vous appréciez le peuple non ?    

    Bon celle-là était trop facile et je reprends aussitôt une attitude moins aggressive.

    - Désolée, mauvais réflexe mais merci de votre conseil. Maître. J’espère sincèrement vous revoir dans trois Lunes dans de meilleurs conditions. Vous êtes quelqu’un d’agréable et j’attendrais notre rendez-vous avec impatience.    

    Je finis par me lever et me diriger vers la porte.

    - Vous pouvez compter sur moi puis peut-être qu’on se reverra bien plus tôt que prévu...  

    J’ouvre la porte et avant qu’il part dans son obscurité et ses soucis. Je lui tout doucement la décision que je viens de prendre.

    - Je pense que je vais le revoir… et peut-être un peu plus...  

    C’était dit, demain j’appelle Lancelot et il va me chercher des informations sur cet homme puis je ferais en sorte que ça ira mieux pour lui aussi...



    Rencontre au crépuscule de la troisième lune.  Lys_1511
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
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    Re: Rencontre au crépuscule de la troisième lune.
    Ven 20 Mar 2020 - 20:24 #
    Une légère lueur amusée dans les yeux de Zahria quand elle est comparée avec Arthorias. Aucun moyen qu'Haru sache quel lien elle entretient avec le capitaine de la Garde Royale, mais il est clair que les déboires amoureux de son ami ne sont pas les siens. Jamais elle n'aurait commis l'erreur de se marier, dans un premier temps. Et puis Hekmatay semble avoir du mal à garder son coeur dans une cage, quoi qu'il en dise. Si son travail occupe le plus gros de ses journées, ses expériences récentes et les rumeurs qui courent à son sujet - et elles sont bien trop nombreuses pour ne pas être prises en compte - montrent bien qu'il est de cette engeance qui a un besoin irrépressible de ressentir un sentiment amoureux pour pouvoir avancer. Rien de comparable avec Zahria.

    Quelque part, c'est parce qu'elle n'a jamais trouvé qui que ce soit qui lui corresponde qu'elle ne s'est pas précipitée dans les bras de la moindre de ses conquêtes. Quelqu'un avec qui elle pourrait partager sa double vie, quelqu'un qu'elle ne craindrait pas de perdre au moindre danger, quelqu'un qui accepterait qu'elle disparaisse pendant des semaines... Luz ou Naëry auraient fait d'excellents candidats, mais ils forment un couple trop accordé pour qu'elle songe à les séparer. Et puis de toutes façons, elle ne cherche pas à se lier à qui que ce soit. Le discours de la Première Ministre montre la tentation à laquelle elle pourrait succomber, et elle sait qu'elle n'a pas complètement tort, mais c'est si loin de la vision de Zahria et de son désir de liberté, qu'elle ne peut que rire doucement face à ces paroles utopistes.

    « Elle n'est pas arrivée, la personne qui arrivera à me menotter ainsi ! Je suis mariée au peuple et à leur protection, que voulez-vous. Je ne peux pas me permettre de mettre qui que ce soit dans mes galères... »

    Elle la regarde s'excuser en hochant gentiment de la tête pour lui faire comprendre qu'il n'y a pas de mal. Nouveau hochement de tête, un peu plus sérieux, quand elle lui parle de leur prochain rendez-vous et de son désir de la revoir. Si à chaque fois qu'elle vient la voir, Zahria en sort avec le coeur allégé, elle signerait bien pour une séance par une semaine, mais bon ce serait compliqué à expliquer. Un dernier amusement quand elle annonce qu'elle va suivre son conseil et revoir son bel enflammé. Zahria se saisit de la poignée, après avoir fait un pas à l'extérieur, et salue la Première Ministre.

    « Amusez-vous bien, dans ce cas. Je vous conseille une petite potion de changement d'apparence, ça permet de passer inaperçu... »

    Avec un clin d'oeil mystérieux, elle referme la porte et s'éloigne d'un pas rapide, vers la suite de son tourment. Mais avec une force renouvelée, et l'envie de faire avancer les choses, le courage de faire son travail correctement. En continuant à avancer, pour ceux qui ne le peuvent plus, pour ceux qui méritent qu'on se batte pour eux.
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