Heureusement qu'il aimait son métier, sinon cela ferait longtemps qu'il aurait pété un câble face a certains de ses clients. Elois regarda l'heure, plus qu'une demi-heure avant l'ouverture. Il en profita pour passer un dernier coups de ballais et ranger les jeux qui avaient étés déplacer par des clients la veille. Un soupir franchit les lèvres du jeune vendeur, cela se voyait que ce n’était pas eux qui devaient ranger et faire le ménage après la fermeture, sinon il était sur que les clients serait bien plus respectueux de son travail.
Le temps qu'il finisse de ranger et de nettoyer, l'heure d'ouvrir le magasin était venu. Elois sortit donc pour retourner la pancarte sur sa porte, qui montrait maintenant: "Ouvert"
Voila! Il n'avait plus qu'attendre son ou ses premiers clients de la journée! Et Elois n'eut pas a attendre longtemps, car seulement quelques minutes plus tard, la porte s'ouvrit pour laisser entrer un jeune homme. Il était grand et devait avoir la vingtaine, il avait l'air froid et distant, mais Elois avait déjà vu passer des clients plus étranges les uns que les autres. C'est donc, nullement inquiet par l'aura que dégageait l’étranger, que le jeune vendeur s’approchât avec le plus mignon de ses sourires et lui demanda:
- Bonjour! Je peux vous aider?
C'est en passant devant une boutique qu'il n'a jamais réellement remarqué que Salem s'arrête quelques instants. "L'Art du Jeu" est inscrit. Intrigué, il observe la belle bâtisse grande de plusieurs étages. Après un court instant, il décide d'entrer, pris d'une intuition, pourtant peu attiré de base par les jeux dont il n'a pas grand intérêt étant donné qu'il préfère passer son temps à s’entraîner et à travailler plutôt que jouer.
Le léger grincement de la porte annonce son arrivée dans la boutique. Salem observe les lieux comme à son habitude avec un visage hautain et détestable.
"Qui diable peu bien perdre son temps à acheter des jeux" se dit-il.
Malgré tout, le mélange des couleurs amplifiés par la lumière du soleil lui donne un sentiment chaleureux. L’espace d'un instant, il se sent enfant. Un enfant qu'il n'a jamais eu la chance d'être, entouré de jeux, de lumière et de chaleur... Quand soudain, un curieux personnage vient à sa rencontre pour lui demander si il a besoins de quelque chose. Sans doute le vendeur. Salem est légèrement déboussolé par la situation. La bouille de cet enfant, radieux, coloré et pleine de vie, qui vient vers lui sans aucun préjugé, sans peur, sans haine et sans requête le déstabilise. Après un court instant il se ressaisit et reprend son air supérieur.
"Je n'fais que passer..." Répond-t-il, tout en observant le jeune homme souriant, avant de se perdre à nouveau dans ses yeux aux couleurs incroyables.
Jamais de sa vie, Salem n'a été déstabilisé de la sorte. Même devant des adversaires cent fois plus fort que lui. Il a beaucoup de mal à gérer cette situation complètement incompréhensible. Pris au dépourvu, il se tourne quelques instants, laisse couler un long soupir puis reviens face au garçon.
"Qui es-tu ? Et où sont tes parents ? Sont-ils les commerçants ?"
- Je m'appelle Elois Ludum cher client, et je suis le propriétaire de cette boutique! Pour ce qui est de mes parent je n'en ait pas et je n'ai jamais éprouvé le besoins d'en avoir. Je suis enchanté de vous rencontrer mon cher monsieur!
Elois fit une petite courbette a son client, puis il se redressa pour le regarder dans les yeux, le jaugeant, après tout il était toujours un marchand, il devait bien vendre ses produits! Le jeune vendeur tourna autour de son client, comme d'un fauve autour d'une proie. Quand tout a coup il se redressa. Il avait une idée!
Elois courut vers une étagère remplit de jeux et jouets en bois, et s'empara d'une sorte de petite valise en bois polie a motif de damier. Il rapporta l’étrange objet a son mystérieux client et lui dit toujours avec sa bonne humeur:
- D’après votre allure et votre posture, je dirais que vous êtes sois un soldat soit un aventurier. Ou tout du moins une personne rompu aux arts du combat. Alors j'ai ici un jeu qui pourrait peut être vous plaire!
Elois s’approchât du comptoirs et posa l’étrange valise dessus. Sous la poignée il avait un espèce de petit loquet qu'il fallait enlever, ce que fit le jeune vendeur, la valise s'ouvrit et a l’intérieur il y avait des pièces d’échec en bois a modèle réduit. Elois retira toute les pièces puis retourna la valise qui était en fait un échiquier.
- Voila cher client, ceci est un jeu d’échec portable, il ne prend pas du tout de place et plus il peut vous aider a affiner vos stratégie!
Les yeux d'Elois brillait de sa passion pour les jeux, et il voulait la transmettre a son nouveau client, ou du moins lui faire apprécier les jeux ne serait-ce qu'un peux pour apporter un peut de couleur dans la vie de cette homme a l'air morose.
Après avoir fait le tour de Salem qui se laissa observer sans rien dire, Elois se précipite vers une étagère et lui rapporte ce que Salem reconnait comme un échiquier. Le petit lui parle du jeu, lui explique que le model pliable est pratique pour le transport et qu'au vu de la posture militaire de Salem, il devrait lui plaire. Ses yeux brilles, c'est incroyable, Salem s'y perd de nouveau. Il se saisit de la petite boite, l'observe un instant, puis, pour la première fois depuis bien longtemps, il sourit.
"Ho... Et, combien pour cet échiquier pliable ?"
La lumière du jour beigne la boutique d'une chaleur réconfortante. Salem découvre une nouvelle sensation, une sensation dont il ne connait même pas l’existence : Le réconfort. Cette boutique, cet enfant, il y a quelque chose de spécial. L'espace d'un instant, il se demande si ce n'est pas une ruse pour apaiser les client et le forcer à acheter. Il fix un instant le petit, ses yeux, ses expressions, non, il semble trop sincère pour user de ce genre de fourberie. Il sourit de nouveau, attendant sa réponse.
- Vous avez vraiment un beau sourire, vous devriez surement le montrer plus souvent...
Le jeune vendeur secoua la tête. Ce n'est pas le moment et en plus il ne devrait pas se mêler des affaires de ses clients. C'est donc avec un sourire timide et le rouge au joues qu'il reprit:
- Hum hum. Heu pour le prix en général je le marchande avec le client, mais pour pardonner mes... heu... propos de toute a l'heure, je vous l'offre comme cadeau de première visite! A la condition bien sur que vous repassiez pour m’acheter des jeux une prochaine fois! Qu'en dites vous.?
Salem sourit de nouveau quand le petit bonhomme aux yeux merveilleux lui propose de lui offrir l'échiquier en cadeau, comme guise d’excuse. Et de nouveau, pour la première fois depuis des lustres, il rit. Un rire beaucoup trop exagéré vu le contexte, mais un rire de joie. A la suite de quoi, il sourit tendrement avant de lui répondre.
"Tu sais, petit bonhomme, tu n'as pas à t’excuser de quoi que ce soit. Tu es une bonne personne, je le lis dans tes yeux. Mais j’accepte et je reviendrais avec plaisir. Mais moi aussi j'ai une condition à imposer..."
Salem ouvre sa petite sacoche accrochée à sa ceinture, coté droit, et en sort une bague. Elle est visiblement d'un acier de médiocre qualité. Une babiole sans aucune valeur. Il la lui tend, toujours souriant, les yeux légèrement plissés par le sourire.
"Elle n'a aucune valeur marchande mais elle représente beaucoup pour moi. Accepte là, je t'en pris. C'est... La première fois, qu'on me fait un cadeau. Un jour, je te dirais ce qu'elle représente vraiment."
Comment une simple rencontre peut bouleverser Salem de la sorte ? Un petit bonhomme plein de vie suffit à le déstabiliser. Il est à la fois assez honteux de cette faiblesse mais en même temps heureux, heureux d'avoir pu vivre, l’espace d'un instant, autant d'émotions qu'il ne connaissait pas.
"Si tu as peur, si tu es en danger, sert la fort, elle te portera chance."
Elois s'empara de l'objet, vraisemblablement précieux au yeux de son client, avec douceur, et le scruta avec attention, ce n'était qu'un banal anneau en métal, pourtant le jeune vendeur accepta le cadeau avec un sourire. Même si il ne comprenait pas vraiment pourquoi son client lui donnerais un objet aussi précieux pour lui!
Puis le petit vendeur sortit de sous son t-shirt une petite cordelette, avec pendu dessus une pièce d’échec transparente, le roi. Il détacha le collier de son coup et y fit passer l'anneau, qui vint se loger près de l'objet transparent.
Apparemment son client n'avait jamais eu de cadeau, Elois était heureux d’être le premier a lui en faire un, et puis il adorait les histoire le monsieur devait absolument revenir pour lui dire pourquoi il tenait autant a cette bague!
- Merci mon bon monsieur! J'en prendrais soin, promis! Et puis pour que mon échiquier soi un vrai cadeau, il faut l'emballer!
Ainsi fut dit, ainsi fut fait. Le garçon au yeux hétérochrome alla chercher un beau papier a motif de piques noirs et de trèfles verts et emballa le jeux pour son nouvel ami. Quand tout a coup il se souvint de quelque chose, il ne connaissait toujours pas le nom de son mystérieux client! Elois rapporta le paquet a ce dernier, puis le regarda dans les yeux avec un air sérieux.
- Mon très cher ami, il y a quelque chose de très important que j'ai oublier de vous demander...
Comment vous vous appeler ?
A la fin de cette question le visage du vendeur perdit son air grave, pour être remplacer avec son éternel sourire!
Il veut m'emballer l'échiquier. Ce petit bonhomme est vraiment plein de bonnes intentions et semble être très regardant sur les actes lui aussi. C'est vraiment un petit personnage très attachant.
Après qu'il lui ai emballé l'échiquier avec soins, Salem s'en saisit et le range délicatement dans sa sacoche, très content de son cadeau ! Après quoi, Elois lui demande son nom.
C'est vrai que je n'me suis même pas présenté... Quel idiot je fais. j'ai tellement l'habitude d'être sur la défensive que j'en ai oublié les bonnes manières...
Il sort de sa sacoche sa médaille pour la présenter au jeune homme avant de lui répondre.
"Je m'appelle Salem Ignis, garde royal, ravie de faire ta connaissance Elois."
Il lui sourit a nouveau avant de reposer son regard sur la boutique.
"En voilà une bien belle boutique. Tu as du cran de gérer ça tout seul. c'est bien, tu iras loin !"
Il marque un petit temps d'arrêt puis, comme si il venait de sortir du plus beau des rêves, il reprend.
"Bien, il faut que j'y aille. Nos temps de repos doivent être consacrés à l'entrainement ! Je reviendrais te voir la prochaine fois. Et si tu es d'accord, je pourrais t'emmener avec moi lors de mon prochain entrainement ! Qu'en dis-tu ?"
Tout sourire il écoute la réponse du petit bonhomme avant de se retourner et de se diriger vers la sortie. Une fois arrivé près de la porte, il retourne la tête vers Elois.
"A bientôt, petit bonhomme."
Mais quand le nouvellement nommé Salem, lui annonça qu'il devait partir pour son entrainement, son sourire s’évapora un peux, mais il eu tôt fait de réapparaître lorsque Salem lui proposa de venir avec lui la prochaine fois.
- Oui ça me plairais beaucoup! Comme ça on pourra s’entraîner ensemble!
Elois rendit son sourire a son client, qu'il pense maintenant pouvoir considérer comme un ami. En signe d'aurevoir il secoua la main tout en disant "Bye bye! A bientôt!" Puis une fois le jeune homme sortit, un autre client franchit la porte, et Elois remit sur son visage, son sourire marchand, tout en pensant a sa prochaine réunion avec le mystérieux Salem Ignis. Qu'est qu'il avait hâte!