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L'hymne aux loutres
Calixte Alkh'eirDamoiseau
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C’était une belle journée. Malgré le froid hivernal, mordant les mains et rosissant les joues, les rayons francs du soleil éclatant balayaient d’une chaleur réconfortante les reliefs du royaume d’Aryon. Le ciel dégagé offrait un bleu uniforme au-dessus du dégradé de vert des plaines s’étendant depuis les portes de la Capitale jusqu’au-delà de l’horizon. Les éclats de la ville animée s’échappaient au-dessus des murs, et s’aventuraient entre les robustes brins d’herbe, les branches dépouillées, et les silhouettes empruntant les chemins au départ de la cité royale, pour finalement s’évaporer dans l’immensité du paysage. Et c’était dans cette douce atmosphère, pas tout à fait coupée du monde mais tout de même relativement isolée, que Calixte attendait. Accompagné du loutron.
Il avait récupéré celui-ci il y avait à présent quelques semaines déjà, et même s’il avait pu s’arranger pour le garder à la Caserne, il était grand temps de s’intéresser de plus près à la petite créature. Lorsqu’il l’avait arrachée aux mains cruelles des enfants Cette Fameuse Soirée, il avait été loin de se douter qu’il en garderait l’autorité. Tout comme de vivre un tel mélodrame avec Naëry. Mais c’était une autre histoire. Frissonnant au souvenir – ou à la brise fraiche chatouillant son cou malgré son écharpe – il caressa distraitement le pelage du loutron s’agitant à ses côtés. Après l’altercation avec l’aventurier, il avait ramené le nourrisson à la Caserne, et négocié avec le palefrenier une place à l’étable des montures militaires. Entre les box de rapidodos, il avait aménagé sommairement celui du loutron. Les premiers jours avaient été compliqués, malgré l’aide d’amis soldats soigneurs. La petite créature ne comprenant pas les départs et les absences de l’espion. Quelques nuits il s’était ainsi surpris à rester dormir avec le loutron sur la paille humide de l’étable.
Le Maître-Espion n’avait pas paru étonné qu’il ait ramené compulsivement le nourrisson entre les murs de la Caserne, ni qu’il ait réussi à lui obtenir une place temporaire à l’étable de celle-ci. Et il n’avait pas rechigné à signer les papiers officiels permettant au loutron de devenir charge et propriété des militaires, avec comme responsable principal Calixte. En même temps, entre la « situation Zahria », le remaniement du planning d’entraînement de Ruth et Ferisen, et les assignations usuelles continuant leur train habituel, l’homme avait bien d’autres préoccupations que celle de s’attarder sur une énième excentricité du Damoiseau. Et ce dernier s’était bien gardé de lui avouer que l’obtention du jeune familier s’était accompagnée d’une énorme bourde de sa part.
Il avait recroisé Naëry à l’occasion du festival du Solstice. Initialement, il s’était contenté d’observer de loin le stand d’origamis déambulant sous impulsion magique. Puis sa curiosité lui avait coûté celle de la jeune femme – Carci – tenant l’animation avec l’aventurier. Les interactions avaient été empruntes de retenue et de prudence, même si l’enthousiasme dynamique de Carci avait finalement ravivé son intérêt joyeux et délié sa langue. Et il paraissait que c’était cette dernière que Calixte attendait. L’espion s’était peu à peu rendu compte que ça n’était pas à la Caserne qu’il allait trouver une aide adaptée pour les soins et l’éducation du loutron ; les montures, qu’elles fussent issues de familiers ou non, étaient toutes adultes sur le site, la nurserie et le dressage se déroulant avant que les bêtes ne rejoignent le fief militaire. Repensant aux propos de Naëry, l’espion s’était finalement adressé aux hôtes d’accueil de la Guilde – à Juana, si reconnaissable et si serviable – pour savoir qui étaient ces fameuses personnes qui s’y connaissaient en loutre géante. Et le nom de « Carciphona Ixchel » était tombé comme une évidence. Carciphona. Carci. Avant qu’il n’ait eu le temps d’y réfléchir davantage, il s’était vu recevoir une date de rendez-vous avec l’aventurière dans les plaines aux portes de la Capitale. Au niveau d’une branche de la rivière Luisante, à cinq cents mètres de la route principale, entre les deux rochers ressemblant à des bouctons.
- … ou à une paire de testicules, déclara joyeusement Apolline en tournoyant autour du loutron.
Amusée et intriguée par la petite trousse roulant en cercles à portée de patte, la créature poussait quelques cris réjouis en essayant de l’attraper. Et Calixte se demandait encore comment est-ce que l’âme artificielle avait réussi à rentrer en douce dans sa besace. D’un œil circonspect, il observait le jeu pataud entre ces deux improbables compagnons. Une étrange relation s’était nouée entre le loutron et Apolline au cours de ces dernières semaines. Afin d’apaiser la solitude de la jeune créature, l’espion avait fini par le laisser en la présence de la trousse de cuir. Enfin, cette dernière avait imposé sa présence au loutron sur une énième escapade, et Calixte avait été bien en peine de les séparer par la suite. Il espérait simplement que le nourrisson ne garderait pas un langage aussi peu châtié que celui de l’âme artificielle.
Du mouvement au coin de son champ de vision attira son attention, et il releva la tête. Pour poser son regard sur une silhouette familière… et une autre bien plus imposante. Haussant les sourcils, il se dit qu’il avait bien fait de ne pas garder le loutron dans sa chambre.
Il avait récupéré celui-ci il y avait à présent quelques semaines déjà, et même s’il avait pu s’arranger pour le garder à la Caserne, il était grand temps de s’intéresser de plus près à la petite créature. Lorsqu’il l’avait arrachée aux mains cruelles des enfants Cette Fameuse Soirée, il avait été loin de se douter qu’il en garderait l’autorité. Tout comme de vivre un tel mélodrame avec Naëry. Mais c’était une autre histoire. Frissonnant au souvenir – ou à la brise fraiche chatouillant son cou malgré son écharpe – il caressa distraitement le pelage du loutron s’agitant à ses côtés. Après l’altercation avec l’aventurier, il avait ramené le nourrisson à la Caserne, et négocié avec le palefrenier une place à l’étable des montures militaires. Entre les box de rapidodos, il avait aménagé sommairement celui du loutron. Les premiers jours avaient été compliqués, malgré l’aide d’amis soldats soigneurs. La petite créature ne comprenant pas les départs et les absences de l’espion. Quelques nuits il s’était ainsi surpris à rester dormir avec le loutron sur la paille humide de l’étable.
Le Maître-Espion n’avait pas paru étonné qu’il ait ramené compulsivement le nourrisson entre les murs de la Caserne, ni qu’il ait réussi à lui obtenir une place temporaire à l’étable de celle-ci. Et il n’avait pas rechigné à signer les papiers officiels permettant au loutron de devenir charge et propriété des militaires, avec comme responsable principal Calixte. En même temps, entre la « situation Zahria », le remaniement du planning d’entraînement de Ruth et Ferisen, et les assignations usuelles continuant leur train habituel, l’homme avait bien d’autres préoccupations que celle de s’attarder sur une énième excentricité du Damoiseau. Et ce dernier s’était bien gardé de lui avouer que l’obtention du jeune familier s’était accompagnée d’une énorme bourde de sa part.
Il avait recroisé Naëry à l’occasion du festival du Solstice. Initialement, il s’était contenté d’observer de loin le stand d’origamis déambulant sous impulsion magique. Puis sa curiosité lui avait coûté celle de la jeune femme – Carci – tenant l’animation avec l’aventurier. Les interactions avaient été empruntes de retenue et de prudence, même si l’enthousiasme dynamique de Carci avait finalement ravivé son intérêt joyeux et délié sa langue. Et il paraissait que c’était cette dernière que Calixte attendait. L’espion s’était peu à peu rendu compte que ça n’était pas à la Caserne qu’il allait trouver une aide adaptée pour les soins et l’éducation du loutron ; les montures, qu’elles fussent issues de familiers ou non, étaient toutes adultes sur le site, la nurserie et le dressage se déroulant avant que les bêtes ne rejoignent le fief militaire. Repensant aux propos de Naëry, l’espion s’était finalement adressé aux hôtes d’accueil de la Guilde – à Juana, si reconnaissable et si serviable – pour savoir qui étaient ces fameuses personnes qui s’y connaissaient en loutre géante. Et le nom de « Carciphona Ixchel » était tombé comme une évidence. Carciphona. Carci. Avant qu’il n’ait eu le temps d’y réfléchir davantage, il s’était vu recevoir une date de rendez-vous avec l’aventurière dans les plaines aux portes de la Capitale. Au niveau d’une branche de la rivière Luisante, à cinq cents mètres de la route principale, entre les deux rochers ressemblant à des bouctons.
- … ou à une paire de testicules, déclara joyeusement Apolline en tournoyant autour du loutron.
Amusée et intriguée par la petite trousse roulant en cercles à portée de patte, la créature poussait quelques cris réjouis en essayant de l’attraper. Et Calixte se demandait encore comment est-ce que l’âme artificielle avait réussi à rentrer en douce dans sa besace. D’un œil circonspect, il observait le jeu pataud entre ces deux improbables compagnons. Une étrange relation s’était nouée entre le loutron et Apolline au cours de ces dernières semaines. Afin d’apaiser la solitude de la jeune créature, l’espion avait fini par le laisser en la présence de la trousse de cuir. Enfin, cette dernière avait imposé sa présence au loutron sur une énième escapade, et Calixte avait été bien en peine de les séparer par la suite. Il espérait simplement que le nourrisson ne garderait pas un langage aussi peu châtié que celui de l’âme artificielle.
Du mouvement au coin de son champ de vision attira son attention, et il releva la tête. Pour poser son regard sur une silhouette familière… et une autre bien plus imposante. Haussant les sourcils, il se dit qu’il avait bien fait de ne pas garder le loutron dans sa chambre.
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Cristaux : 813MESSAGES : 1697COULEUR : #006666Carciphona IxchelSaphir trop géniale
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Début de l’an 1000
En ce début de nouvelle année mais surtout de millénaire, les bonnes résolutions étaient de mises enfin surtout je m’étais dis que cette année, je serai Saphir d’ici la fin de celle-ci. Une résolution que je m’efforce de répandre à quelques connaissances proches pour me forcer à m’y mettre sérieusement.
Janua jouait le jeu, me donnant des missions qui pourraient me rapporter des points auprès des conseils et surtout effacés les frasques des précédentes. Cette fois-ci, elle m’a dit que c’était un tout autre genre de mission, d’ailleurs qui ne sera pas payé mais qui était en quelque sorte obligatoire pour le grand talent que j’étais. Bon elle m’a flatté, je l’ai cru puis elle m’a dit que ça ferait beaucoup de bien à K’awill.
Bon après l’avoir forcé à me dire de quoi retourne cette “ mission “, elle me dit que j’étais conviée un cours de dressage de loutres car j’étais la personne la plus apte de la Guilde, beaucoup étaient impressionnés par mon dressage. Là encore, je ne l’ai pas cru mais ce n’était un détail et finalement je trouvais la situation amusante, je vais donner des cours de dressage à une loutre et montrer comment faire au maître. Je crois qu’on va bien rire.
Le rendez-vous était dans deux jours à la périphérie de la ville, proche de la Rivière Luisante. Oh ça serait bien un cours de nage pour une loutre, elles adorent ça enfin à partir d’un certain âge sinon bah… ça se boit et boit la tasse. Je me rappelle encore le mien quand il a voulu faire son grand à traverser la rivière agitée, j’ai dû aller le chercher dans cette eau glaciale ! Ah moins que ce soit que le mien le boulet, je vais le voir toute de suite de toute façon.
Finalement le jour J arriva rapidement et je me dépêche de quitter la grange que je squatte depuis maintenant quelques années. C’était mon refuge pour moi, loin du brouhaha constant de la Capitale mais assez près pour rejoindre la Guilde au galop loutrien, trois kilomètres, c’était ridicule K’awill. Le couple de vieux, propriétaires de la ferme, était dehors en train de ramasser les légumes de saison pendant que je prépare ma monture à notre mission. Je leur fais un accueil chaleureux et je leur promets que je ferai ma part du marché plus tard dans la journée car c’est comme ça que ça fonctionne, je vis chez l’habitant. Des heures de travail et quelques cristaux, je peux faire ce que je veux du haut de la grange. C’est devenu presque un vrai appartement et K’awill a son propre box, enfin plutôt nid douillet.
Bon, arbalète magique au poignet, sarbacane à ma cuisse, mes items magiques avec moi, le petit nécessaire de survie et mes carreaux magiques, me voilà partie. En d’autres termes, on dirait que je suis parano mais non je suis juste prévoyante, on ne sait jamais si un monstre de fer sort du sol, vous seriez bon content que j’arrive armer !
Je grimpe sur le dos de l’animal et nous partons à toute vitesse. Je m’amusais à tester ses capacités et voir ses limites. Nous travaillons son endurance depuis quelques temps mais aussi ses phases d'accélération et de souffle. Les efforts payent mais surtout je lui donne tout l’amour nécessaire. La course dure peut-être vingt bonnes minutes et je crois apercevoir notre rendez-vous. Un jeune blondinet qui a l’air seul, elle est où la loutre ?
C’est alors que je me déconcentre quoi, quelques secondes que K’awill trouve le moyen de trouver ses fichus papillons et même si nous étions à une centaine de mètres de notre rendez-vous, il trouve le moyen de faire le pitre. Si je pouvais éradiquer tous les papillons du royaume ou demander à Lin un enchantement répulsif contre ses bestioles, je ne me casserai moins la figure. Bien sûr, je vous donne dans le mille. Le papillon a décidé d’aller droit vers le blondinet. K’awill s’arrête aussitôt quand il est devant l’homme et son … bébé loutre. Je ne m’attendais pas à cet arrêt brutal et passe par-dessus sa tête pour m’écraser au sol dans un champs de trèfle.
Je finis par me lever, crachant de l’herbe et même un trèfle à quatre feuille que je montre à mon invité.
- Oh mais tu es Calixte non ? Un pote à Naëry !
Comme si il ne s’était rien passé, je me dépoussière, range le trèfle dans ma poche et me présente devant ma “ mission “.
- Carciphona Ixchel ! Je ne mords toujours pas enfin si un peu mais pas là, enchantée de te revoir.
Je lui fis le plus grand sourire que je pouvais faire. Je devais être crédible dans mon rôle de dresseuse de loutre avec de l’herbe dans mes cheveux et un familier qui saute partout autour du loutron.
- Maîtresse, Maîtresse, bébé moi là
- Oui K’awill, nous allons passer la journée ensemble.
- Bébé moi ! Moi aussi petit avant ?
- Ouais mais tu étais encore plus mignon.
- Oui mais elle, femelle donc plus mignonne !
Et là.. Je pense à quelque chose… c’était la première fois qu’il croise une autre loutre et en plus une femelle. Oh non, non, non, les hormones, oh non, non non, il ne va pas lui sauter dessus !
- Moi K’awill, moi grande loutre, loutre aventurière, maîtresse gentille et toi ?
- K’awill, toutes les loutres ne parlent pas, il y a que toi tu sais...
Et le petit loutron commence à faire des gémissement. K’awill s’allonge au sol et semble l’écouter avec attention.
- Bon bah… je crois qu’ils font connaissance, on va les laisser. Alors tu veux des conseils pour qu’elle devienne une loutre parfaite ? Tu vas voir c’est facile… il ne faut juste pas croiser de papillon.
A moins que ce soit le péché mignon que du mien et là.. J’aurai vraiment tiré le gros lot.
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Et elles arrivaient bien vite les deux silhouettes non ? Ça semblait plutôt contrôlé, et peut-être était-ce là une démonstration des capacités véloces de la monture à son stade adulte… La loutre géante fit une embardée, et Calixte ouvrit de grands yeux en observant l’imposante créature foncer droit sur eux de manière anarchique. Suivant un… papillon ? Se jetant par-dessus le loutron et Apolline pour les protéger de la corpulente masse les chargeant, il attrapa d’une main le nourrisson et envoya la trousse magique voler un peu plus loin. Le rire de l’âme artificielle lui apprit qu’elle avait probablement atterri à quelques mètres d’eux. Les doigts prêts à fusionner avec un bout de terre – ou d’herbe, ou de cailloux, il n’était pas très regardant – il attendit encore une micro seconde. Suffisante pour que la loutre géante ne finisse enfin par s’arrêter à un poil d’eux. Et que sa cavalière ne passe par-dessus bord.
Lâchant le loutron qui s’intéressait grandement à leurs nouveaux camarades, il se releva pour proposer son aide à l’aventurière qui se remettait de ses émotions. Ainsi qu’un sourire incrédule, tandis qu’elle lui tendait le trèfle à quatre feuilles qu’elle venait de recracher.
- Heu oui, acquiesça-t-il en observant la jeune femme qui se dépoussiérait. Bonne mémoire.
Il n’était pas tout à fait certain qu’au vu de Cette Fameuse Soirée il appartenait vraiment à la catégorie « pote de Naëry » mais il ne voyait pas trop d’intérêt à contredire l’aventurière. Tout comme il ne tenait pas à l’entraîner dans leur mélodrame. L’affaire était déjà bien suffisamment pénible en l’état, pas besoin de se rajouter des complications.
Carciphona Ixchel lui adressa un grand sourire, et il ne put que lui en renvoyer un similaire. Le dynamisme joyeux de la jeune femme était communicatif, un peu comme celui de Wendy. Et dans cette période un peu compliquée avec l’« affaire Zahria », les exigences du Maître-Espion et les ambitions d’Arban Höls, la bonne humeur évidente de l’aventurière lui mettait facilement du baume au cœur. Il était en train de contempler l’éclat radieux de ses yeux ambrés, quand une voix inattendue capta son attention. La loutre géante parlait !
- Génial ! commenta-t-il en revenant vers les deux créatures. C’est l’utilisation d’un parchemin de magie de familier qui a doté… K’awill de la parole ?
A l’image de la curiosité de Calixte et de l’excitation de la loutre géante, le loutron sautillait et poussait de petits cris enjoués. Observant avec intérêt les deux familiers, l’espion mit une seconde avant d’intégrer les propos de K’awill.
- Mon loutron est une femelle ? releva-t-il finalement en haussant les sourcils. Excellent !
A la vérité il ne s’était pas du tout posé de questions à ce sujet, et les soigneurs de la Caserne n’avaient jamais évoqué ce fait. Le sexe de l’animal, comme sa nomination, n’avait pas été d’une importance primordiale, et Calixte s’était jusque-là plus attaché au confort et à l’alimentation de celui-ci sans s’interroger davantage. Et il venait tout juste de pouvoir prendre le temps de s’inquiéter de l’éducation de la créature, donc c’était pour dire…
- Comment est-ce qu’on sait que c’est une femelle ? Y a des caractéristiques morphologiques particulières à cet âge ? réfléchit-il. J’avouerai ne pas avoir été regarder… de plus près. Enfin j’imagine que K’awill le perçoit peut-être aussi autrement.
Le loutron se mit à gémir en réponse à son interlocuteur loutre, et ce dernier s’installa confortablement face au nourrisson. C’était un chouette tableau. Actuellement. Mais quand son jeune familier grandirait ?
- Heuu, à partir que quand ça peut se reproduire une loutre ? D’ailleurs ça peut se reproduire un familier ? continua-t-il en fronçant les sourcils.
Parce que s’il risquait de se retrouver avec une loutre enceinte et des ribambelles de loutrons entre les murs de la Caserne, il aimait autant être prévenu. Histoire de se prévoir un plan de repli lorsque les autorités militaires chercheraient le coupable de l’invasion des créatures au sein de la maison mère. Pas sûr que le caractère mignon des bestioles aiderait vraiment sa cause.
Alors que Carciphona faisait un laïus sur les papillons, une voix familière attira son attention et il tourna la tête vers la rivière. Un peu plus loin, Apolline descendait doucement le courant en chantonnant.
- APOLLINE ! s’exclama-t-il en oubliant momentanément l’aventurière et les deux loutres.
Sans réfléchir, il se mit à courir le long du bord du cours d’eau pour rattraper son âme artificielle qui ne paraissait pas plus inquiète que ça. Bon, honnêtement, ça ne serait pas une grosse perte – quoi qu’il avait encore son centipède en origami à l’intérieur de la trousse – mais le Maître-Espion froncerait peut-être un peu les sourcils en apprenant l’affaire. Et comme en ce moment il avait la mise à pied facile…
Heureusement, le courant était assez tranquille, et il arriva rapidement à hauteur d’Apolline. Qui, évidemment, n’était pas à porté de bras. Dans un juron, Calixte se délesta de sa besace et sauta dans l’eau. Glaciale.
Et dire que la journée avait pourtant si bien commencé.
Lâchant le loutron qui s’intéressait grandement à leurs nouveaux camarades, il se releva pour proposer son aide à l’aventurière qui se remettait de ses émotions. Ainsi qu’un sourire incrédule, tandis qu’elle lui tendait le trèfle à quatre feuilles qu’elle venait de recracher.
- Heu oui, acquiesça-t-il en observant la jeune femme qui se dépoussiérait. Bonne mémoire.
Il n’était pas tout à fait certain qu’au vu de Cette Fameuse Soirée il appartenait vraiment à la catégorie « pote de Naëry » mais il ne voyait pas trop d’intérêt à contredire l’aventurière. Tout comme il ne tenait pas à l’entraîner dans leur mélodrame. L’affaire était déjà bien suffisamment pénible en l’état, pas besoin de se rajouter des complications.
Carciphona Ixchel lui adressa un grand sourire, et il ne put que lui en renvoyer un similaire. Le dynamisme joyeux de la jeune femme était communicatif, un peu comme celui de Wendy. Et dans cette période un peu compliquée avec l’« affaire Zahria », les exigences du Maître-Espion et les ambitions d’Arban Höls, la bonne humeur évidente de l’aventurière lui mettait facilement du baume au cœur. Il était en train de contempler l’éclat radieux de ses yeux ambrés, quand une voix inattendue capta son attention. La loutre géante parlait !
- Génial ! commenta-t-il en revenant vers les deux créatures. C’est l’utilisation d’un parchemin de magie de familier qui a doté… K’awill de la parole ?
A l’image de la curiosité de Calixte et de l’excitation de la loutre géante, le loutron sautillait et poussait de petits cris enjoués. Observant avec intérêt les deux familiers, l’espion mit une seconde avant d’intégrer les propos de K’awill.
- Mon loutron est une femelle ? releva-t-il finalement en haussant les sourcils. Excellent !
A la vérité il ne s’était pas du tout posé de questions à ce sujet, et les soigneurs de la Caserne n’avaient jamais évoqué ce fait. Le sexe de l’animal, comme sa nomination, n’avait pas été d’une importance primordiale, et Calixte s’était jusque-là plus attaché au confort et à l’alimentation de celui-ci sans s’interroger davantage. Et il venait tout juste de pouvoir prendre le temps de s’inquiéter de l’éducation de la créature, donc c’était pour dire…
- Comment est-ce qu’on sait que c’est une femelle ? Y a des caractéristiques morphologiques particulières à cet âge ? réfléchit-il. J’avouerai ne pas avoir été regarder… de plus près. Enfin j’imagine que K’awill le perçoit peut-être aussi autrement.
Le loutron se mit à gémir en réponse à son interlocuteur loutre, et ce dernier s’installa confortablement face au nourrisson. C’était un chouette tableau. Actuellement. Mais quand son jeune familier grandirait ?
- Heuu, à partir que quand ça peut se reproduire une loutre ? D’ailleurs ça peut se reproduire un familier ? continua-t-il en fronçant les sourcils.
Parce que s’il risquait de se retrouver avec une loutre enceinte et des ribambelles de loutrons entre les murs de la Caserne, il aimait autant être prévenu. Histoire de se prévoir un plan de repli lorsque les autorités militaires chercheraient le coupable de l’invasion des créatures au sein de la maison mère. Pas sûr que le caractère mignon des bestioles aiderait vraiment sa cause.
Alors que Carciphona faisait un laïus sur les papillons, une voix familière attira son attention et il tourna la tête vers la rivière. Un peu plus loin, Apolline descendait doucement le courant en chantonnant.
- APOLLINE ! s’exclama-t-il en oubliant momentanément l’aventurière et les deux loutres.
Sans réfléchir, il se mit à courir le long du bord du cours d’eau pour rattraper son âme artificielle qui ne paraissait pas plus inquiète que ça. Bon, honnêtement, ça ne serait pas une grosse perte – quoi qu’il avait encore son centipède en origami à l’intérieur de la trousse – mais le Maître-Espion froncerait peut-être un peu les sourcils en apprenant l’affaire. Et comme en ce moment il avait la mise à pied facile…
Heureusement, le courant était assez tranquille, et il arriva rapidement à hauteur d’Apolline. Qui, évidemment, n’était pas à porté de bras. Dans un juron, Calixte se délesta de sa besace et sauta dans l’eau. Glaciale.
Et dire que la journée avait pourtant si bien commencé.
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- Bah K’awill m’a dit qu’avec l’odeur mais on peut le voir avec la forme de la tête. Genre lui c’est plus carré.
Je le montre sur mon cobaye géant mais bon sur bébé loutre, c’était compliqué de voir la différence pour l’instant.
- Mais franchement le parchemin de parole humaine, c’est tellement pratique enfin pour les aventuriers car on est souvent seul et bah ça nous occupe mais c’est un long travail d’apprentissage, c’est comme un enfant de quelques années mais bon il me fait toujours rire.
Bon moi j’ai rajouté aussi télépathie et invisibilité car avec mon pouvoir, c’est plus pratique tout de même mais avec les années, c’est devenu mon ami, mon super coéquipier donc si c’était juste pour m’assoir dessus et traverser le pays, autant prendre un poney sans cervelle. Mais qui ne résisterait pas à la beauté de cet animal si majestueux. C’était intelligent, amical, digne de confiance que des superlatifs quoi. Je sais que ça vivait seul mais maintenant que je vois K’awil tout mignon avec le loutron peut-être que je me dis que je devrais lui arranger des rendez-vous, en plus maintenant il a l’âge. C’était au bout de deux ou trois ans et je n’ose pas imaginer ma loutre sauter sur le petit truc ridicule, elle mourait étouffée non ?
- Ne t’inquiètes pas… tu en as pour quelques années encore après je ne me suis jamais posé la question.
Je continue ma dissertation sur les loutres avec régime alimentaire, évolution et j’en passe quand j’entends une voix au loin. Etrange, je n’ai vu personne mais quand Calixte s’échappe à la vitesse de la lumière, je ne compris pas tout de suite. Il vient de sauter à l’eau mais aussi le loutron qui se dirige vers la rive. Oh non non non, pas ça, pas ça.
Mais je n’ai pas eu besoin de courir que je vois un K’awill qui galope vers le cours d’eau. Ils sont tous malades ou quoi, pourquoi ils se jettent tous à l’eau qui est froide en plus.
- ATTENDEZ MOI !
Me voilà à les rejoindre. Un loutron vient de sauter à l’eau pour rejoindre son maître puis évidemment mon familier qui nage avec ferveur car le dit loutron est en train de se noyer. J’ai appris qu’il maîtrise la nage à partir de deux saisons et là elle était trop petite. Loutron dans la gueule de K’awill, le sauvetage est fait mais elle se débattait, poussant des gémissement à en tordre les boyaux. J’essaye de comprendre quand la voix de toute à l’heure retentit.
Ramène moi au bord !
Mais le blondinet tient qu’une vulgaire trousse en cuir dans la main et s’accroche à la rive quand avec le courant, ma loutre l’embarque et repart dans le courant.
- K’awill ! Espèce de boulet !
Pas un pour rattraper l’autre. Bon dans les histoires que je lis, généralement ça finit qu’il y a une chute à la fin et qu’il faut tout faire pour les rattraper avant qu’ils ne fassent une chute vertigineuse mais ici, il n’y a pas de chutes, juste des gros cailloux mais un peu de courant mais pas tant que ça.
- K’awill fait la passe !
Avec élan, il me jette le loutron que j’attrape à la volée dans une roulade contrôlée. Bon, je me suis surtout éclatée les genoux. Je vois mes camarades sortir de l’eau et court dans ma direction.
- Bébé moi va bien ?
- Oui, ne t’inquiète pas...
- Toi pas savoir nager tout de suite ! Moi apprendre si tu veux !
Ma monture s’amuse à gronder la petite loutre qui rabaisse aussi la tête, c’était plutôt mignon.
- Pourquoi tu as sauté dans l’eau Calixte ?
Il montre ce bout de cuir, je restais perplexe.
- Euh, ça a une valeur sentimentale ce truc.
- Apolline ! Ca faisait longtemps !
Euh, je viens de prendre un coup sur la tête, pourquoi mon arbalète parle maintenant ?
- Ils ont osé te jeter à l’eau en plus tu as fini dans une trousse, maître indigne ! La grande Apolline, ne mérite pas pareil sort.
- Euh, t’es qui toi ?
- Shushu, âme artificielle supérieure, d’ailleurs ça fait des lunes que je suis dans ton arbalète et tu n’as rien capté. Méprisable humaine va..
- Caliiiiiiiiixte ! Aide-moi, pourquoi il m’insulte lui ! C’est une blague non ?
- Non lui être ici depuis longtemps mais lui pas beaucoup parlé !
Même ma loutre le savait... j'étais vraiment un boulet.
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L’eau l’accueillit dans une étreinte glacée, et le temps d’une demie seconde il oublia la raison pour laquelle il s’infligeait pareille torture. Puis les paroles de la chanson paillarde qu’Apolline chantonnait lui écorchèrent les tympans, et il chercha du regard la petite trousse. Qui n’était plus qu’à quelques centimètres.
- Elle est bonne pour la saison, non ? lui demanda joyeusement l’âme artificielle alors qu’il s’en saisissait. Un vrai délice. Ça exfolie mes pores. Presque comme la fois où…
Un cri suivi de deux « plouf » noyèrent les propos d’Apolline, et il tourna la tête vers l’amont de la rivière… pour découvrir une drôle de scène. K’awill avait sauté dans l’eau avec autant de grâce que lui-même – c’est-à-dire aucune – et Carciphona s’époumonait en courant le long de courant. Et le loutron… Le loutron se noyait ! Ouvrant de grands yeux, paniquant légèrement car il était habitué à gérer le stress des missions mais pas celui de voir des familiers boire la tasse, il entreprit de nager vers les deux créatures. Heureusement, il semblait que la mission de K’awill était aussi de sauver le nourrisson loutre. Enfin « heureusement »… La petite bête ne paraissait pas avoir compris la démarche de son aînée, et se débattait vivement entre ses mâchoires.
- Reste tranquille, ordonna vainement Calixte au loutron entre deux gorgées d’eau de rivière.
Le courant n’était pas très fort, mais le froid entravait ses mouvements. Finalement, presque à hauteur des deux loutres, il s’accrocha à la rive pour se hisser hors de l’eau. Enfin, ça c’était le plan initial. Et puis il fut percuté par le duo de familiers, et il but à nouveau la tasse.
Lorsqu’il refit surface en toussotant et crachotant, il profita de la magnifique passe que K’awill fit à Carciphona. Au moins le loutron allait-il être en sûreté. Se rapprochant à nouveau de la rive, il lança Apolline dans l’herbe, et se hissa hors de l’eau. Puis il aida la loutre géante à s’extirper à son tour. Et profita de toute la flotte qu’elle projeta en s’ébrouant. Bon, en même temps, trempé pour trempé…
Apolline roula vers lui, et il l’attrapa au passage. Puis, d’un commun accord avec K’awill, ils coururent retrouver l’aventurière qui avait réceptionné le loutron. Rassuré de voir la petite créature en pleine forme, il laissa la loutre géante se lancer dans ce qui semblait être des remontrances, et se tourna vers Carciphona.
- Merci ! Pour le loutron.
Il défit son emprise sur Apolline pour la montrer à la jeune femme, et l’âme artificielle en profita pour rouler le long de son bras afin de remonter sur son épaule.
- Hé belle demoiselle poivre et sel ! J’peux te montrer du sentiment si tu veux.
- Heu oui, on peut dire qu’elle a une valeur… sentimentale, acquiesça Calixte en essayant de ne pas s’étouffer sur les termes.
Sur son épaule il sentit les vibrations du rire d’Apolline qui se fichait allègrement de sa poire. Il adressa un sourire contrit à Carciphona. Puis crispé. Une brise soudaine lui rappelant que ses vêtements à présent mouillés allaient lui apporter la crève. Avisant sa besace restée un peu plus loin, il l’indiqua à l’aventurière.
- Je vais heu, me changer…
Avait-il seulement de quoi se changer ?
- Et on pourra reprendre là où…
Une nouvelle voix l’interrompit, et il cligna des yeux. Ça n’était pas Carciphona, ça n’était pas K’awill, ça n’était pas Apolline… et le loutron ne parlait pas, ou alors il avait manqué un truc… alors quoi ? Alors une seconde âme artificielle. Visiblement insérée dans l’arbalète de l’aventurière. Qui ne le découvrait que maintenant. Calixte éclata de rire. Cette journée partait vraiment en cacahuètes.
- Oh Shushu ~, s’exclama/susurra joyeusement Apolline. Par les imposantes miches de Lucy ça fait quelques lunes oui ! T’as dû en carreler du beau monde depuis le temps, faut que tu m’racontes ça ! Toujours du succès ce Shushu, en même temps il vise si juste, glissa-t-elle sur le ton de la confidence à l’espion et l’aventurière. Un véritable bourreau des cœurs. Dans tous les sens du terme.
- Je… commença Calixte avant de laisser sa phrase en suspens, incrédule.
D’un nouveau signe vague de la main il réindiqua sa besace, et reprit son chemin vers celle-ci. Profitant du mouvement, la trousse de cuir prit son élan, roula le long de son bras, et sauta pour atterrir sur l’épaule de Carciphona. L’aventurière aux mèches bicolores avait à peu près la même taille que l’espion.
- Sois pas si ronchon Shushu, elle est charmante mam’selle poivre et sel. Ou en tous cas toujours plus que Mylène la fontaine, si tu t’souviens d’elle, ajouta-t-elle en ricanant. C’était une sacrée fontaine.
Passant devant les loutres qui semblaient en grande discussion – le loutron hochait avidement la tête à tout ce que lui racontait K’awill – Calixte laissa se perdre dans son dos la conversation improbable entre les deux âmes artificielles et alla récupérer sa besace. Farfouillant dans ses affaires, il ne trouva pas de serviette mais un châle qui lui suffirait pour s’essuyer sommairement,… et pas de tenue de rechange. Parfait. Il allait par-contre pouvoir s’emmailloter dans sa panoplie du solstice et son plaid compact. Génial. Enfin, ça serait toujours mieux que de tomber malade suite à un plongeon malavisé dans la Rivière Luisante. Le Maître-Espion allait lui rire au nez et baisser sa paie s’il apprenait l’affaire.
Pas tellement pudique, habitué aux communs de la Caserne et aux entrainements/missions improbables entre espions, il entreprit de se déshabiller. Plus ou moins efficacement. Les vêtements humides lui collaient au corps à des endroits innommables, et semblaient avoir soudain rapetissé d’une taille.
- Pour revenir à notre discussion, reprit Calixte en bataillant avec son t-shirt. Je crois que j’ai un parchemin de télépathie qui traine dans mes affaires. Tu penses qu’il faudrait en pluuuus…
Il tira sur le tissu mais soit il avait mal évalué le sens de l’habit, soit sa tête avait grossi depuis le plongeon.
- … en plus d’autres magiiiies…
Donc non, ça n’était pas non plus dans ce sens. Qui était le pecno qui avait inventé des affaires impossibles à retirer une fois mouillées ? Il sentit une paire de mains l’aider à se dépêtrer.
- … pour l’éleveeer…
Dans un étrange bruit de succion, le linge libéra finalement sa tête.
- … correctement ?
- Elle est bonne pour la saison, non ? lui demanda joyeusement l’âme artificielle alors qu’il s’en saisissait. Un vrai délice. Ça exfolie mes pores. Presque comme la fois où…
Un cri suivi de deux « plouf » noyèrent les propos d’Apolline, et il tourna la tête vers l’amont de la rivière… pour découvrir une drôle de scène. K’awill avait sauté dans l’eau avec autant de grâce que lui-même – c’est-à-dire aucune – et Carciphona s’époumonait en courant le long de courant. Et le loutron… Le loutron se noyait ! Ouvrant de grands yeux, paniquant légèrement car il était habitué à gérer le stress des missions mais pas celui de voir des familiers boire la tasse, il entreprit de nager vers les deux créatures. Heureusement, il semblait que la mission de K’awill était aussi de sauver le nourrisson loutre. Enfin « heureusement »… La petite bête ne paraissait pas avoir compris la démarche de son aînée, et se débattait vivement entre ses mâchoires.
- Reste tranquille, ordonna vainement Calixte au loutron entre deux gorgées d’eau de rivière.
Le courant n’était pas très fort, mais le froid entravait ses mouvements. Finalement, presque à hauteur des deux loutres, il s’accrocha à la rive pour se hisser hors de l’eau. Enfin, ça c’était le plan initial. Et puis il fut percuté par le duo de familiers, et il but à nouveau la tasse.
Lorsqu’il refit surface en toussotant et crachotant, il profita de la magnifique passe que K’awill fit à Carciphona. Au moins le loutron allait-il être en sûreté. Se rapprochant à nouveau de la rive, il lança Apolline dans l’herbe, et se hissa hors de l’eau. Puis il aida la loutre géante à s’extirper à son tour. Et profita de toute la flotte qu’elle projeta en s’ébrouant. Bon, en même temps, trempé pour trempé…
Apolline roula vers lui, et il l’attrapa au passage. Puis, d’un commun accord avec K’awill, ils coururent retrouver l’aventurière qui avait réceptionné le loutron. Rassuré de voir la petite créature en pleine forme, il laissa la loutre géante se lancer dans ce qui semblait être des remontrances, et se tourna vers Carciphona.
- Merci ! Pour le loutron.
Il défit son emprise sur Apolline pour la montrer à la jeune femme, et l’âme artificielle en profita pour rouler le long de son bras afin de remonter sur son épaule.
- Hé belle demoiselle poivre et sel ! J’peux te montrer du sentiment si tu veux.
- Heu oui, on peut dire qu’elle a une valeur… sentimentale, acquiesça Calixte en essayant de ne pas s’étouffer sur les termes.
Sur son épaule il sentit les vibrations du rire d’Apolline qui se fichait allègrement de sa poire. Il adressa un sourire contrit à Carciphona. Puis crispé. Une brise soudaine lui rappelant que ses vêtements à présent mouillés allaient lui apporter la crève. Avisant sa besace restée un peu plus loin, il l’indiqua à l’aventurière.
- Je vais heu, me changer…
Avait-il seulement de quoi se changer ?
- Et on pourra reprendre là où…
Une nouvelle voix l’interrompit, et il cligna des yeux. Ça n’était pas Carciphona, ça n’était pas K’awill, ça n’était pas Apolline… et le loutron ne parlait pas, ou alors il avait manqué un truc… alors quoi ? Alors une seconde âme artificielle. Visiblement insérée dans l’arbalète de l’aventurière. Qui ne le découvrait que maintenant. Calixte éclata de rire. Cette journée partait vraiment en cacahuètes.
- Oh Shushu ~, s’exclama/susurra joyeusement Apolline. Par les imposantes miches de Lucy ça fait quelques lunes oui ! T’as dû en carreler du beau monde depuis le temps, faut que tu m’racontes ça ! Toujours du succès ce Shushu, en même temps il vise si juste, glissa-t-elle sur le ton de la confidence à l’espion et l’aventurière. Un véritable bourreau des cœurs. Dans tous les sens du terme.
- Je… commença Calixte avant de laisser sa phrase en suspens, incrédule.
D’un nouveau signe vague de la main il réindiqua sa besace, et reprit son chemin vers celle-ci. Profitant du mouvement, la trousse de cuir prit son élan, roula le long de son bras, et sauta pour atterrir sur l’épaule de Carciphona. L’aventurière aux mèches bicolores avait à peu près la même taille que l’espion.
- Sois pas si ronchon Shushu, elle est charmante mam’selle poivre et sel. Ou en tous cas toujours plus que Mylène la fontaine, si tu t’souviens d’elle, ajouta-t-elle en ricanant. C’était une sacrée fontaine.
Passant devant les loutres qui semblaient en grande discussion – le loutron hochait avidement la tête à tout ce que lui racontait K’awill – Calixte laissa se perdre dans son dos la conversation improbable entre les deux âmes artificielles et alla récupérer sa besace. Farfouillant dans ses affaires, il ne trouva pas de serviette mais un châle qui lui suffirait pour s’essuyer sommairement,… et pas de tenue de rechange. Parfait. Il allait par-contre pouvoir s’emmailloter dans sa panoplie du solstice et son plaid compact. Génial. Enfin, ça serait toujours mieux que de tomber malade suite à un plongeon malavisé dans la Rivière Luisante. Le Maître-Espion allait lui rire au nez et baisser sa paie s’il apprenait l’affaire.
Pas tellement pudique, habitué aux communs de la Caserne et aux entrainements/missions improbables entre espions, il entreprit de se déshabiller. Plus ou moins efficacement. Les vêtements humides lui collaient au corps à des endroits innommables, et semblaient avoir soudain rapetissé d’une taille.
- Pour revenir à notre discussion, reprit Calixte en bataillant avec son t-shirt. Je crois que j’ai un parchemin de télépathie qui traine dans mes affaires. Tu penses qu’il faudrait en pluuuus…
Il tira sur le tissu mais soit il avait mal évalué le sens de l’habit, soit sa tête avait grossi depuis le plongeon.
- … en plus d’autres magiiiies…
Donc non, ça n’était pas non plus dans ce sens. Qui était le pecno qui avait inventé des affaires impossibles à retirer une fois mouillées ? Il sentit une paire de mains l’aider à se dépêtrer.
- … pour l’éleveeer…
Dans un étrange bruit de succion, le linge libéra finalement sa tête.
- … correctement ?
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La blague, j’ai une arbalète qui parle et en plus il connaît cette trousse qui parle elle aussi. Le monde est si petite mais heureusement qu’il ne parle pas aussi mal que cette … Appoline, moi j’ai la classe voyez vous. Puis maintenant ils font des blagues… ce n’est pas possible, il faut les éloigner tous les deux, ça donne quoi une arbalète et trousse en cuir ? Certainement un truc moche, très très moche.
- Ah oui, Mylène, elle débordait de vitalité même ! ah ah ah
D’accord, moi qui pensait que je faisais des blagues lourdes, c’était les pires et je pose mon arbalète au sol, je ne voulais plus les entendre. Bon K’awill est avec le loutron, mon “ Shushu “ avec cette Apolline et moi...bah il me reste Calixte donc. Chacun son partenaire dirons-nous même quand je vois comment il galère avec son t-shirt, je me demandais si je devais rouler par terre de rire ou l’aider. Le choix m’était difficile mais je prends la peine de me poster devant lui, le regardant se battre avec ce bout de tissu devenu beaucoup trop moulant.
- Oh, plutôt sympa la vue.
Il était tout mince, il n’avait pas la carrure d’un homme viril qui se bat avec la lance mais quand on le voyait, on avait envie de lui faire un câlin pour le réconforter, qui n’aurait pas envie de câliner cet adorable petit créature. Evidemment je ne parle pas du loutron mais bien du blondinet mais j’ai pitié de lui, je pars l’aider. J’attrape le haut de son t-shirt, sa tête était définiviement coincée mais quand j’essaye de lui tirer dessus, nos corps se rapprochement soudainement. Les mauvaises langues diront encore “ Mais Carci… arrête de sauter sur tout ce qu’il bouge et respire “, je tiens à signaler que ce n’est pas de ma faute comme pour la suite. J’arrive à faire passer les oreilles et l’élan me fait tomber en avant car en arrière, ce n’est pas drôle. Je bouscule sur blondinet et me vautre sur lui, oui car lui il était trempé, j’avais les mains prises, je ne m’y attendais pas et du coup, je m’éclate les genoux, les coudes et la paume de la main en essayant de ne lui casser les dents avec le front.
Je réussis à m’arrête à un patte de loutre de son visage et me redresse aussitôt, passant ma main sur le front quand je vois du sang sur le visage de Calixte.
- MAIS TU SAIGNES.
Je tâte son visage et finalement, je ne fais que d’étaler mon propre sang car je percute que c’est ma main qui saigne et qu’elle est mouillée… bah ça fait beaucoup de liquide.
- AH MAIS NON JE SAIGNE !
Je me remets droite sur mes jambes, en prenant peut-être un peu trop appui sur son ventre quand je l’entends souffler.
- Ah mais… c’est profond en plus !
Je vois le caillou responsable de ce crime, je m’approche et lui donne le plus gros coup de pied au monde. K’awill part tout de suite le chercher.
- K’awill !!! Reviens
Puis le loutron le suit.
- Tu comprends pourquoi je ne parle jamais avec cette maudite humaine, c’est un boulet
- Shushu… ta… bouche !
- Je n’ai pas de bouche
- Ah mais ils ont tous décidé de m’embêter en plus !
Je donne un ordre télépathique de K’awill pour qu’il revienne aussitôt. Il s’arrête et attrape le loutron au passage et le ramène à nos pieds.
- Premier parchemin à prendre, télépathie, tu peux contrôler ton animal loin sans te faire repérer. Invisibilité le second pour le protéger contre les monstres. Troisième, certains choisissent rapidité ou rétrécissement moi je voulais lui parler à toi de voir.
K’awill attendait les ordres car quand j’usais de la télépathie, il savait que c’était un ordre direct qui n’a pas le droit de contredire sinon je lui parle à voix haute. J'approche ma main de Calixte, toujours torse nu mais ce n'était qu'un détail.
- Tu peux vraiment rien faire pour ma main ?
Bon il n’était ni médecin, ni guérisseur mais je n’allais pas réussir à la recoudre toute seule…
Image de profil : Succès : Cristaux : 1223MESSAGES : 1477COULEUR : #000000Calixte Alkh'eirDamoiseau
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La suite se précipita, et Calixte perdit temporairement le fils des évènements. Il faut dire que le choc de sa tête contre le sol – et heureusement qu’une couche généreuse d’herbe le recouvrait – perturba un peu sa concentration. Lorsqu’il reprit enfin ses esprits, il était allongé par terre. Et Carciphona était… était… très proche. Il percevait la chaleur irradiant du corps de la jeune femme à quelques centimètres du sien, et les mèches indisciplinées de ses cheveux bicolores chatouillaient ses joues. Non loin de ses lèvres, il percevait le souffle de l’aventurière, rendu erratique par la chute. Etonnant comme lui-même avait à présent la respiration coupée. C’était peut-être le résultat de leur bascule maladroite, ou celui du poids soudain de la jeune femme sur son torse ; ou peut-être l’éclat particuliers des yeux ambrés face aux siens. Ainsi proches, Calixte pouvait observer à loisir l’agencement imparfait et merveilleux des pigments aux teintes ocres tapissant en mosaïques envoûtantes les prunelles de Carciphona. Il pouvait remarquer les légères traces de terre, témoins de la précédente chute de l’aventurière, collées au grain de la peau hâlée par la vie au grand air. Le contour fin mais volontaire de la mâchoire. Les ridules d’une bouche au sourire facile. Les cils délicats dévoilant un regard vif. Le parfum discret de sa chair. Au loin, il lui sembla entendre les rires d’Apolline et Shushu.
Carciphona se redressa pour passer sa main sur son visage, et y laisser une traînée écarlate. Il ouvrit de grands yeux.
- MAIS TU SAIGNES ! s’exclama-t-il de concert avec la jeune femme.
Il ne comprit pas tout de suite la réflexion de l’aventurière, mais elle fût plus rapide que lui, et il douta. Les doigts agiles sur son visage lui firent froncer les sourcils. S’était-il cogné la tête si fort que cela ? Avait-il mal vu la main de la jeune femme ?
- Carci je crois que…
Et oui, il semblait finalement bien que c’était l’aventurière qui les maquillait de rouge. Elle se releva d’un mouvement brusque, et il accusa son appui d’une expiration étouffée. Reprenant son souffle, il s’assit pour observer le coupable que désignait Carciphona. Effectivement un caillou aux bords peu sympathiques dépassait du tapi verdoyant. Sa silhouette ensanglantée lui faisait mauvaise presse, et l’aventurière l’envoya valser plus loin qu’un coup de pied rageur. Faisant aussi décoller les deux loutres qui, jusque-là, s’étaient tenues tranquilles.
- … Revenez ! s’écria Calixte en se relevant d’un bond, prêt à courser à son tour les deux créatures.
- C’est un peu la mode en ce moment j’ai l’impression, commenta Apolline aux propos de Shushu. Le mien manque aussi de finitions. La belle époque c’était du temps d’Ovide tringle rapide. Rapide d’en bas mais pas que…
Le soldat fit quelques enjambées mais K’awill stoppa net sa course, et fit aussi sèchement volte-face pour revenir vers eux en embarquant le loutron. Que s’était-il passé ? Le changement brusque de comportement était étrange. La loutre géante avait-elle perçu un danger ? Aux traits de son visage, cela ne semblait pas être le cas. Alors quoi ? Carciphona avait-elle usé d’autre chose pour rappeler à l’ordre son familier partit chasser du caillou ? La réponse vint finalement de l’aventurière qui reprit aussi la question qu’il lui avait posée avant l’incident de la chute.
- C’est par la télépathie que tu viens de rappeler K’awill ? interrogea Calixte en revenant vers elle.
Le sang continuait à perler de la main abimée, et une légère odeur ferreuse commençait à emplir l’air. Restait à espérer que des créatures carnivores affamées ne trainaient pas dans le coin. Prenant délicatement entre ses doigts ceux de l’aventurière, il observa attentivement la plaie. La voix avisée de Wendy parut lui souffler à l’oreille. Déjà…
- J’y vois rien, constata-t-il en haussant les sourcils au magma sanguinolent dissimulant l’étendue de la blessure. On va nettoyer un coup, indiqua-t-il après un regard aux deux loutres qui les observaient sagement.
Ils s’assirent dans l’herbe, et le soldat récupéra quelques objets de sa besace. Quand il se réintéressa à la main de Carciphona, quatre spectateurs les étudiaient avec attention. Les deux âmes artificielles s’étaient aussi rapprochées – et comment avait fait Shushu pour venir jusque-là ? il n’était pas certain de vouloir le savoir – et, à l’image du duo de familiers, y allaient de leurs commentaires. Scène improbable. Journée improbable.
Utilisant l’eau de sa gourde fontaine et un peu de gaze de sa trousse de secours – logée dans son petit sac sans fond, logé dans sa ceinture d’espion, logé dans sa besace – il nettoya doucement et méthodiquement la plaie.
- J’ai des anti-douleurs si tu veux, proposa-t-il à l’aventurière en poursuivant sa tâche. Mais heu, ils sont peut-être un peu forts.
Un peu d’herbe et de terre partirent avec les caillots écarlates, et il put bientôt étudier correctement la blessure. Qui était assez profonde. Tirant la langue en se concentrant, il écarta doucement les berges.
- Je vais désinfecter et panser, indiqua-t-il en fronçant les sourcils. Mais il faudra que tu montres ça à un médecin : les tendons sont peut-être atteints, ce qui risque de rétracter ta main si elle est mal soignée. Je peux t’accompagner chez Luz Weiss, si tu veux. Elle est…
Intelligente. Gentille. Accueillante. Jolie.
- …. compétente.
Apolline acquiesça d’un commentaire salace, et il lui lança une compresse ensanglantée qu’elle esquiva dans un rire. Le loutron approcha son museau du tissu avec curiosité, mais K’awill le dissuada d’aller jusqu’à le mâchouiller. D’ailleurs…
- Il faudrait vraiment – ça va piquer – qu’on te trouve un prénom, remarqua-t-il en désinfectant la main de Carciphona avec un peu d’alcool. Ça serait plus sympa, et plus pratique. Surtout pour t’appeler quand tu pars faire des bêtises.
La petite loutre lui adressa un regard innocent.
- Ou alors il faut que j’investisse dans une canne à pêche pour te récupérer lorsque des envies de noyade te prennent, réfléchit-il en épongeant la plaie avant de commencer à la bander.
- Elle est canaille, accorda Apolline avec ce qui ressemblait à de la tendresse pour le loutron. J’ai connu un ribou qui était aussi fripon. Dans tous les sens du terme. Elle a encore de la marge d’ici là.
- J’aimerai mieux qu’on n’arrive pas à ce « ici là ». Sinon ça sera confinement sur le canapé de Naëry. Sans âme artificielle bavarde pour souffler de mauvaises bonnes idées en langage grossier.
Rendant sa main pansée à Carciphona, il rangea le reste de ses affaires et entassa celles souillées dans une petite pochette à part de la besace. Le mouvement lui rappela qu’il était toujours torse-poil, et que son pantalon humide adhérait à des endroits peu agréables. Reprenant sa séance déshabillage-séchage après juste une seconde d’hésitation, il demanda à l’aventurière :
- Une idée de prénom pour un loutron ?
Peut-être allait-il pouvoir ainsi divertir l’attention de la jeune femme tandis qu’il se changeait.
Carciphona se redressa pour passer sa main sur son visage, et y laisser une traînée écarlate. Il ouvrit de grands yeux.
- MAIS TU SAIGNES ! s’exclama-t-il de concert avec la jeune femme.
Il ne comprit pas tout de suite la réflexion de l’aventurière, mais elle fût plus rapide que lui, et il douta. Les doigts agiles sur son visage lui firent froncer les sourcils. S’était-il cogné la tête si fort que cela ? Avait-il mal vu la main de la jeune femme ?
- Carci je crois que…
Et oui, il semblait finalement bien que c’était l’aventurière qui les maquillait de rouge. Elle se releva d’un mouvement brusque, et il accusa son appui d’une expiration étouffée. Reprenant son souffle, il s’assit pour observer le coupable que désignait Carciphona. Effectivement un caillou aux bords peu sympathiques dépassait du tapi verdoyant. Sa silhouette ensanglantée lui faisait mauvaise presse, et l’aventurière l’envoya valser plus loin qu’un coup de pied rageur. Faisant aussi décoller les deux loutres qui, jusque-là, s’étaient tenues tranquilles.
- … Revenez ! s’écria Calixte en se relevant d’un bond, prêt à courser à son tour les deux créatures.
- C’est un peu la mode en ce moment j’ai l’impression, commenta Apolline aux propos de Shushu. Le mien manque aussi de finitions. La belle époque c’était du temps d’Ovide tringle rapide. Rapide d’en bas mais pas que…
Le soldat fit quelques enjambées mais K’awill stoppa net sa course, et fit aussi sèchement volte-face pour revenir vers eux en embarquant le loutron. Que s’était-il passé ? Le changement brusque de comportement était étrange. La loutre géante avait-elle perçu un danger ? Aux traits de son visage, cela ne semblait pas être le cas. Alors quoi ? Carciphona avait-elle usé d’autre chose pour rappeler à l’ordre son familier partit chasser du caillou ? La réponse vint finalement de l’aventurière qui reprit aussi la question qu’il lui avait posée avant l’incident de la chute.
- C’est par la télépathie que tu viens de rappeler K’awill ? interrogea Calixte en revenant vers elle.
Le sang continuait à perler de la main abimée, et une légère odeur ferreuse commençait à emplir l’air. Restait à espérer que des créatures carnivores affamées ne trainaient pas dans le coin. Prenant délicatement entre ses doigts ceux de l’aventurière, il observa attentivement la plaie. La voix avisée de Wendy parut lui souffler à l’oreille. Déjà…
- J’y vois rien, constata-t-il en haussant les sourcils au magma sanguinolent dissimulant l’étendue de la blessure. On va nettoyer un coup, indiqua-t-il après un regard aux deux loutres qui les observaient sagement.
Ils s’assirent dans l’herbe, et le soldat récupéra quelques objets de sa besace. Quand il se réintéressa à la main de Carciphona, quatre spectateurs les étudiaient avec attention. Les deux âmes artificielles s’étaient aussi rapprochées – et comment avait fait Shushu pour venir jusque-là ? il n’était pas certain de vouloir le savoir – et, à l’image du duo de familiers, y allaient de leurs commentaires. Scène improbable. Journée improbable.
Utilisant l’eau de sa gourde fontaine et un peu de gaze de sa trousse de secours – logée dans son petit sac sans fond, logé dans sa ceinture d’espion, logé dans sa besace – il nettoya doucement et méthodiquement la plaie.
- J’ai des anti-douleurs si tu veux, proposa-t-il à l’aventurière en poursuivant sa tâche. Mais heu, ils sont peut-être un peu forts.
Un peu d’herbe et de terre partirent avec les caillots écarlates, et il put bientôt étudier correctement la blessure. Qui était assez profonde. Tirant la langue en se concentrant, il écarta doucement les berges.
- Je vais désinfecter et panser, indiqua-t-il en fronçant les sourcils. Mais il faudra que tu montres ça à un médecin : les tendons sont peut-être atteints, ce qui risque de rétracter ta main si elle est mal soignée. Je peux t’accompagner chez Luz Weiss, si tu veux. Elle est…
Intelligente. Gentille. Accueillante. Jolie.
- …. compétente.
Apolline acquiesça d’un commentaire salace, et il lui lança une compresse ensanglantée qu’elle esquiva dans un rire. Le loutron approcha son museau du tissu avec curiosité, mais K’awill le dissuada d’aller jusqu’à le mâchouiller. D’ailleurs…
- Il faudrait vraiment – ça va piquer – qu’on te trouve un prénom, remarqua-t-il en désinfectant la main de Carciphona avec un peu d’alcool. Ça serait plus sympa, et plus pratique. Surtout pour t’appeler quand tu pars faire des bêtises.
La petite loutre lui adressa un regard innocent.
- Ou alors il faut que j’investisse dans une canne à pêche pour te récupérer lorsque des envies de noyade te prennent, réfléchit-il en épongeant la plaie avant de commencer à la bander.
- Elle est canaille, accorda Apolline avec ce qui ressemblait à de la tendresse pour le loutron. J’ai connu un ribou qui était aussi fripon. Dans tous les sens du terme. Elle a encore de la marge d’ici là.
- J’aimerai mieux qu’on n’arrive pas à ce « ici là ». Sinon ça sera confinement sur le canapé de Naëry. Sans âme artificielle bavarde pour souffler de mauvaises bonnes idées en langage grossier.
Rendant sa main pansée à Carciphona, il rangea le reste de ses affaires et entassa celles souillées dans une petite pochette à part de la besace. Le mouvement lui rappela qu’il était toujours torse-poil, et que son pantalon humide adhérait à des endroits peu agréables. Reprenant sa séance déshabillage-séchage après juste une seconde d’hésitation, il demanda à l’aventurière :
- Une idée de prénom pour un loutron ?
Peut-être allait-il pouvoir ainsi divertir l’attention de la jeune femme tandis qu’il se changeait.
Image de profil : Succès : Cristaux : 813MESSAGES : 1697COULEUR : #006666Carciphona IxchelSaphir trop géniale
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- Ouais la télépathie c’est fort pratique tu sais. On peut parler à notre familier sur de longues distances, je ne sais pas ce que tu fais comme métier mais avec une loutre géante qui n’écoute pas tout le temps, c’est vachement pratique. Moi j’ai privilégié la communication entre nous, il peut voir des choses pour moi, il sert souvent de guetteur pour couvrir mes arrières.
Les missions sont alors devenues alors beaucoup plus facile avec un allié de taille même si la discrétion n’était pas son fort et que des fois, je devais comprendre ce qu’il essayait de me dire mais à force de lui apprendre des mots comme avec les enfants, nous arrivons à quelque chose au final. Bon ce premier information est fait et quand je vois toutes les précautions qu’il prends pour me soigner, cela me fait sourire, moi je dis truc qui pique, truc pour nettoyer, pansement par tous les mots qui viennent de sortir de sa bouche.
C’est qu’un petit bobo de rien du tout, juste ça saigne et les mains bah on s’en sert tout le temps donc on devait la protéger pour éviter qu’elle ne change de couleur, je ne veux pas l’amputer même si c’est un peu extrême comme solution, bon en vrai j’ai des potions anti-bobos mais je préfère me faire bichonner.
- Ouais Luz Weiss, je la connais, elle est sympa et médecin. Pas eu l'occasion de me faire examiner par elle par contre !
Ouais enfin arrête tes films, elle est à Naëry mais qu’est-ce qu’elle était bien fichue ouais. Puis tactile puis… raaaaah pense à autre chose. Bon assis comme nous l’étions, on pourrait croire qu’il essaye de lire les lignes de la main sauf que là, il essayait de les écarter. Je fronce le nez et je ne regarde pas ce qu’il fait et me concentre sur… son torse nu. C’était plutôt rare que je m’attarde à ce genre de détails mais il n’était pas les mecs de la Guilde à montrer la taille de leurs biceps ou leur torse musclé. Non pas que c’est une fille sans poitrine hein mais le blondinet avait ce petit côté intéressant, il était doux et quand on voit comment il essaye de s’occuper de son loutron c’est attendrissant.
- Je pense qu’on va devoir aussi s’occuper de nos objets parlants, ils sont vraiment mal éduqués !
- Humaine, je t’ai entendu, nous sommes des êtres supérieurs, tu ne comprends rien comme ton abruti ragondin.
- Moi loutre ! pas ragondin. Toi bout de bois !
- Ne vous battez pas vous deux puis retourne dans ton silence, c’était bien avant.
- Méprisable humaine, laisse moi parler avec Apolline, elle a de la conversation elle.
Les voilà de nouveau en train de dire des choses dont je ne comprenais pas et me concentre sur Calixte. Il essaye de faire de l’humour dans cette situation, enfin essaye car la trousse fait de nouveau des siennes pendant que le loutron sautille partout voulant manger le gaze plein de sang. K’awill a mis sa grosse patte dessus et le loutron pleurniche à moitié.
- Un prénom pour un loutron… tu sais moi le mien, j’ai pris un livre et j’ai choisi celui du héros. Il était un dieu dans son monde, il contrôlait la foudre et les serpents. J’ai trouvé ça classe sur le coup et ça lui va bien.
Le garde finit par se lever pour finir de changer mais ses affaires étaient encore trempées, je me devais de l’aider.
- Attends Calixte !
Je me redresse à mon tour et court vers ma loutre. J’ouvre ma sacoche sans fond et tire un sac étanche où je trouve une grande serviette sèche. Je me dirige aussitôt vers lui, serviette grande ouverte et la place sur lui. Je le frictionne avec rapidité pour enlever le plus gros de l’eau sur lui puis je commence à m’attarder.
- Il ne faudrait pas que le soigneur du jour tombe malade.
Je me rends compte aussitôt que j’étais peut-être trop près de lui sur le coup. Mais pour faire genre que c’est tout à fait normal, je continue de frictionner le bras mais cette fois-ci plus doucement. Il ne faut pas que je lui arrache la peau mais si je vais à cette vitesse, ça veut dire que je vais devoir rester encore plus longtemps proche de lui. Mes yeux tombent sur les siens, là plus d’excuse que j’étais tombée contre lui, je pouvais aisément m’échapper de lui mais ses yeux étonnement jolis, nous avons les mêmes. C’est fou le nombre de gens avec cette couleur de yeux dans le coin, je vais demander de les changer pour autre chose tiens.
- Pour le prénom… tu sais…tu parlais de canne à pêche… un truc en rapport avec l’eau.. Ou bien un mélange de canne et âme artificielle… tu sais comme Apolline. Enfin…
Mon assurance légendaire vient de s'effondrer quand je vois qu’il me regarde encore. Si Lin me voit, je me fais trucider sur place et je lâche mes mains de la serviette pour le laisser faire. Mais ce n’était pas une bonne idée, mes yeux essayent de regarder autre chose mais je tombe sur son pantalon qui était aussi trempé et ça rendait les choses… trop moulante.
- Tu… ça t’arrive souvent de finir comment dire… dans ce genre de situation… car ça ne semble pas te déranger d’être comme ça car sache que… Blondinet, même si j’ai une préférence pour les femmes hein… tu es … plutôt intéressant ! Non pas que je te compare à une fille hein ! Mais vois-tu… regarde ta tenue quoi !
Ce n’était pas le charme de Naëry, je sais mais c’était tout aussi sympa, peut-être avec une poitrine, il aurait tout ce qu’il faut mais bon ça existe les femmes plates non ?
- Rah mais fait quelque chose et après on s’occupe de ta peluche !
Je regarde ma main pansée, il avait fait ça propre même le noeud semble tenir. Moi ça serait déjà tout défait et finito les petits soins, c’est pour ça les potions contre les bobos, pour les boulets comme moi.
- Tu as un autre pantalon car ne compte pas déambuler en sous-vêtement car…
Ça serait de la provocation mais je me contente de rien dire, j’aurai dû accepter ses anti-douleurs, ça me ferait penser à autre chose. Lin me manquait et même si K’awill me procure un peu de soutien, voir Naëry ou d’autres heureux en amour, je ressens de la jalousie et pas que. C’est alors que le petit loutron arrive avec une autre serviette dans la bouche, elle était beaucoup trop grande pour elle et K’awill me dit dans ma tête qu’il essayait de lui apprendre des trucs. Elle s’approche alors de son maître et la pose à ses pieds, s’asseyant sur ses fesses attendant sa récompense.
- Caresse la sous le menton, elle adore ça.
A peine ces mots prononcés, K’awill dit de même, se postant près de moi attendant sa récompense.
- Allez pour toi aussi tiens...
Puis je me mis à rire oubliant mes dernières pensées.
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Apolline et Shushu se draguaient ouvertement, et c’était plus qu’un peu dérangeant, les deux loutres s’étaient mises à jouer ensemble suite à l’interlude « gaze pleine de sang », et Carciphona réfléchissait à haute voix à un prénom pour le petit familier. Calixte se débattait à nouveau avec ses vêtements humides. D’une oreille distraite, il écouta l’aventurière lui narrer comment elle avait trouvé un nom adéquat pour sa loutre géante, tandis qu’il déboutonnait son pantalon. Les mains sur sa braguette, il leva la tête à l’interpellation de la jeune femme. Qui l’enveloppa dans une grande serviette. Et c’était attentionné, et adorable, mais un peu gênant aussi. Il lâcha le devant de son pantalon, histoire de ne pas prêter à confusion.
La friction énergique du tissu sur sa peau faillit lui décaper les bras, puis Carciphona ralentit le rythme de ses mains pour continuer à l’essuyer de manière moins traumatique. Mais il remarqua à peine la sensation de brûlure le long de ses membres, à nouveau surpris par la proximité soudaine de la jeune femme. Soudaine mais pas désagréable. La chaleur de son corps si proche du sien avait quelque chose d’envoûtant. Le parfum de sa peau lui donnait envie de blottir son visage contre son cou. Et les prunelles ambrées qui rencontraient alors les siennes… Le temps se suspendit, ou s’accéléra. Tout comme sa respiration et les battements de son cœur. Il leva les bras pour… ses bras furent bloqués dans l’étau molletonné de la serviette, et il baissa le regard avec étonnement.
Carciphona reprit la parole, revenant sur ses interrogations concernant le nom du loutron, et il reposa les yeux sur son visage. Son assurance semblait soudainement s’être envolée, et il y avait une teinte surprenante sur ses joues. Elle lâcha finalement la serviette et, surpris, il manqua de la rattraper. Le tissu s’échoua à ses pieds, et il le contempla un moment. Avant des poser un regard interrogateur sur l’aventurière… et qu’est-ce qu’elle étudiait comme ça ? Oh. Il se baissa brusquement, attrapa la serviette, et s’enroula à nouveau dedans. Carciphona se relança dans un laïus, avec toujours une pointe – un tonneau – d’embarras.
- Je, heu…
Et heu non, en fait, il n’avait pas vraiment d’autres affaires de rechanges. Mais il était habitué aux situations abracadabrantes et avait déjà parcouru les rues de la Capitale dans des accoutrements plus ridicules. Entre les missions d’espionnage, les entraînements de Zahria, et sa propre maladresse, ça faisait longtemps qu’il avait enterré sa dignité. Enfin, chaque chose en son temps. Maintenant d’une main la serviette autour de son corps, il posa l’autre sur le bras de l’aventurière.
- Carci : respire.
Il sourit finalement, incapable de rester sérieux bien longtemps. Amusé par la situation, par leurs réactions empruntées, et par Lucy qui semblait jouer avec son destin comme l’on joue avec des dés. Sa vie, une nouvelle fois, n’avait aucun sens. Et pourquoi pas, c’était bien plus intéressant ainsi. Se penchant doucement vers l’aventurière pour lui laisser le temps de l’esquiver si elle le souhaitait, il déposa finalement un chaste baiser sur sa pommette, à quelques millimètres d’une petite trace de terre.
- Bisou magique, déclara-t-il avec un sourire simple. Merci pour la serviette, ajouta-t-il sincèrement en reprenant de la distance.
Du mouvement à ses pieds attira son attention, et il posa son regard sur le loutron qui essayait, lui aussi, de participer à sa séance séchage. Intrigué et attendri, il s’accroupit à la hauteur de la créature qui lui présentait une nouvelle serviette.
- Génial !
Adressant un grand sourire au loutron, il suivit le conseil de l’aventurière et caressa doucement la petite bête sous le menton. Qui se lova contre ses doigts en couinant de plaisir.
- Wow ! s’exclama-t-il en rigolant. En voilà une bonne astuce. Ça a l’air de bien te plaire… canne à pêche ? Âme ? … Canne âme… Can’aame… Kaname ?
Il se tourna vers Carciphona.
- Eh c’est pas mal non ? Kaname !
Comme pour acquiescer, le loutron se blottit davantage contre sa main. Ou alors il était surtout très friand des caresses sous le menton. Ce qui était aussi tout à fait possible.
- Pas mal, répondit Apolline à qui il n’avait rien demandé. Y a des jeux de mot poilants à se faire. En parlant de poils : tu nous le fais ce strip tease ? Ça fait bien quinze minutes qu’on attend de voir d’la fesse, clairement tu pourras pas faire du business au quartier rouge. J’ai une bonne adresse d’ailleurs, si tu veux Shushu…
Levant les yeux au ciel, Calixte termina de se déshabiller, ôtant chaussures et pantalon sous les chants grivois entonnés par les deux âmes artificielles. Etalant ses affaires mouillées afin qu’elles profitent du soleil pour sécher un peu – il avait maigre espoir de pouvoir les revêtir pour rentrer à la Capitale mais que perdait-il à tenter – il finit de se frictionner et repêcha sa panoplie du solstice et son plaid compact.
- Heu alors non, je n’ai pas d’autre pantalon, ni d’autre chemise. Mais j’n’ai pas non plus trop de soucis d’amour-propre, donc bon.
Il enfila sa panoplie et se para de son plaid comme d’une toge. Tournoyant sur lui-même en rigolant, il demanda à Carciphona :
- Pas mal non ? Probablement la prochaine mode.
Il déposa la serviette à sécher à côté de ses affaires, et Kaname se roula dessus. Profitant d’être au niveau de sa besace, il en sortit un carnet de notes et un crayon. Parce que bon, avec toutes ces péripéties, l’éducation des loutres géantes était un peu restée entre parenthèses. Tirant la langue avec concentration pour se rappeler tous les conseils que l’aventurière lui avait prodigués jusque-là, il nota ceux qui lui revenaient en mémoire.
- Papillons, parchemins de magie, caresses sous le menton… reprit-il méthodiquement. Pour apprendre à K’awill à répondre à tes ordres, comme tu t’y prends ? C’est un travail que tu fais toute la journée, ou un peu tous les jours ? Plutôt récompenses, punitions, les deux ? Sous quelle forme ?
La curiosité de l’espion reprenait peu à peu le dessus, et s’apprêtait à assommer la jeune femme de questions.
- Pour le moment les soigneurs de la Caserne gèrent pas mal de choses, mais j’imagine qu’ils ne peuvent pas tout faire et qu’ils ne seront pas éternellement là pour Kaname et moi. Au niveau de la propreté, qu’est-ce que je peux attendre d’elle ? Lui apprendre ? Si jamais elle tombe malade, tu connais un bon vétérinaire ? Elle peut prendre les mêmes potions que nous, ou il faut quelque chose de spécifique ?
Il tapota la page devant lui de son crayon.
- A partir de quand devrai-je la préparer à son rôle de monture ? Y a-t-il un magasin spécialisé pour les accessoires ? C’est peut-être pas très à-propos à ce jour tu me diras. Hey ! Est-ce que tu as un cristal de communication ? Comme ça je pourrai continuer à te harceler de questions par la suite.
Et peut-être pas que.
- Ca pécho du cristal, remarqua Apolline en ricanant.
La friction énergique du tissu sur sa peau faillit lui décaper les bras, puis Carciphona ralentit le rythme de ses mains pour continuer à l’essuyer de manière moins traumatique. Mais il remarqua à peine la sensation de brûlure le long de ses membres, à nouveau surpris par la proximité soudaine de la jeune femme. Soudaine mais pas désagréable. La chaleur de son corps si proche du sien avait quelque chose d’envoûtant. Le parfum de sa peau lui donnait envie de blottir son visage contre son cou. Et les prunelles ambrées qui rencontraient alors les siennes… Le temps se suspendit, ou s’accéléra. Tout comme sa respiration et les battements de son cœur. Il leva les bras pour… ses bras furent bloqués dans l’étau molletonné de la serviette, et il baissa le regard avec étonnement.
Carciphona reprit la parole, revenant sur ses interrogations concernant le nom du loutron, et il reposa les yeux sur son visage. Son assurance semblait soudainement s’être envolée, et il y avait une teinte surprenante sur ses joues. Elle lâcha finalement la serviette et, surpris, il manqua de la rattraper. Le tissu s’échoua à ses pieds, et il le contempla un moment. Avant des poser un regard interrogateur sur l’aventurière… et qu’est-ce qu’elle étudiait comme ça ? Oh. Il se baissa brusquement, attrapa la serviette, et s’enroula à nouveau dedans. Carciphona se relança dans un laïus, avec toujours une pointe – un tonneau – d’embarras.
- Je, heu…
Et heu non, en fait, il n’avait pas vraiment d’autres affaires de rechanges. Mais il était habitué aux situations abracadabrantes et avait déjà parcouru les rues de la Capitale dans des accoutrements plus ridicules. Entre les missions d’espionnage, les entraînements de Zahria, et sa propre maladresse, ça faisait longtemps qu’il avait enterré sa dignité. Enfin, chaque chose en son temps. Maintenant d’une main la serviette autour de son corps, il posa l’autre sur le bras de l’aventurière.
- Carci : respire.
Il sourit finalement, incapable de rester sérieux bien longtemps. Amusé par la situation, par leurs réactions empruntées, et par Lucy qui semblait jouer avec son destin comme l’on joue avec des dés. Sa vie, une nouvelle fois, n’avait aucun sens. Et pourquoi pas, c’était bien plus intéressant ainsi. Se penchant doucement vers l’aventurière pour lui laisser le temps de l’esquiver si elle le souhaitait, il déposa finalement un chaste baiser sur sa pommette, à quelques millimètres d’une petite trace de terre.
- Bisou magique, déclara-t-il avec un sourire simple. Merci pour la serviette, ajouta-t-il sincèrement en reprenant de la distance.
Du mouvement à ses pieds attira son attention, et il posa son regard sur le loutron qui essayait, lui aussi, de participer à sa séance séchage. Intrigué et attendri, il s’accroupit à la hauteur de la créature qui lui présentait une nouvelle serviette.
- Génial !
Adressant un grand sourire au loutron, il suivit le conseil de l’aventurière et caressa doucement la petite bête sous le menton. Qui se lova contre ses doigts en couinant de plaisir.
- Wow ! s’exclama-t-il en rigolant. En voilà une bonne astuce. Ça a l’air de bien te plaire… canne à pêche ? Âme ? … Canne âme… Can’aame… Kaname ?
Il se tourna vers Carciphona.
- Eh c’est pas mal non ? Kaname !
Comme pour acquiescer, le loutron se blottit davantage contre sa main. Ou alors il était surtout très friand des caresses sous le menton. Ce qui était aussi tout à fait possible.
- Pas mal, répondit Apolline à qui il n’avait rien demandé. Y a des jeux de mot poilants à se faire. En parlant de poils : tu nous le fais ce strip tease ? Ça fait bien quinze minutes qu’on attend de voir d’la fesse, clairement tu pourras pas faire du business au quartier rouge. J’ai une bonne adresse d’ailleurs, si tu veux Shushu…
Levant les yeux au ciel, Calixte termina de se déshabiller, ôtant chaussures et pantalon sous les chants grivois entonnés par les deux âmes artificielles. Etalant ses affaires mouillées afin qu’elles profitent du soleil pour sécher un peu – il avait maigre espoir de pouvoir les revêtir pour rentrer à la Capitale mais que perdait-il à tenter – il finit de se frictionner et repêcha sa panoplie du solstice et son plaid compact.
- Heu alors non, je n’ai pas d’autre pantalon, ni d’autre chemise. Mais j’n’ai pas non plus trop de soucis d’amour-propre, donc bon.
Il enfila sa panoplie et se para de son plaid comme d’une toge. Tournoyant sur lui-même en rigolant, il demanda à Carciphona :
- Pas mal non ? Probablement la prochaine mode.
Il déposa la serviette à sécher à côté de ses affaires, et Kaname se roula dessus. Profitant d’être au niveau de sa besace, il en sortit un carnet de notes et un crayon. Parce que bon, avec toutes ces péripéties, l’éducation des loutres géantes était un peu restée entre parenthèses. Tirant la langue avec concentration pour se rappeler tous les conseils que l’aventurière lui avait prodigués jusque-là, il nota ceux qui lui revenaient en mémoire.
- Papillons, parchemins de magie, caresses sous le menton… reprit-il méthodiquement. Pour apprendre à K’awill à répondre à tes ordres, comme tu t’y prends ? C’est un travail que tu fais toute la journée, ou un peu tous les jours ? Plutôt récompenses, punitions, les deux ? Sous quelle forme ?
La curiosité de l’espion reprenait peu à peu le dessus, et s’apprêtait à assommer la jeune femme de questions.
- Pour le moment les soigneurs de la Caserne gèrent pas mal de choses, mais j’imagine qu’ils ne peuvent pas tout faire et qu’ils ne seront pas éternellement là pour Kaname et moi. Au niveau de la propreté, qu’est-ce que je peux attendre d’elle ? Lui apprendre ? Si jamais elle tombe malade, tu connais un bon vétérinaire ? Elle peut prendre les mêmes potions que nous, ou il faut quelque chose de spécifique ?
Il tapota la page devant lui de son crayon.
- A partir de quand devrai-je la préparer à son rôle de monture ? Y a-t-il un magasin spécialisé pour les accessoires ? C’est peut-être pas très à-propos à ce jour tu me diras. Hey ! Est-ce que tu as un cristal de communication ? Comme ça je pourrai continuer à te harceler de questions par la suite.
Et peut-être pas que.
- Ca pécho du cristal, remarqua Apolline en ricanant.
Image de profil : Succès : Cristaux : 813MESSAGES : 1697COULEUR : #006666Carciphona IxchelSaphir trop géniale
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- Kaname...ouais ça a l’air bien ! Kana en petit nom.
Mais Apolline met déjà son grain de sel et Shushu enchaîne directement.
- Kanapé… c’est vrai très distingué comme jeu de mots. Appoline, tu es un génie. Cette petite loutre va être ravie.
Puis je me retiens de rire sur le soi disant strip-tease de Calixte. Pas de pantalon, pas de chemise, si ce n’était qu’une excuse pour s’exhiber ça, j’hurle à l’harcèlement là ? J’obser son petit spectacle avec sa toge qui ne cache pas grand chose finalement, j’ai clairement vu son sous-vêtement en action qui moulait parfaitement ses petites fesses.
- Plutôt pas mal oui…
Il faut être honnête, il était mignon blondinet, surtout la manière de tirer la langue pour écrire ses notes. Je lui laisse un peu de temps et l’observant se rappeler de notre conversation. Il commençait même à me poser plein de questions, on dirait moi tiens. Quand je commençais à parler, plus rien ne m’arrête. On dirait même un papa poule qui voulait tout bien faire pour sa progéniture, comment ne pas craquer devant ce beau spectacle ?
Je m’approche près de lui, je voulais savoir ce qu’il avait écrit sur son carnet. Mais il continue encore et encore à poser des questions et me propose même d’échanger nos cristaux.
- Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée que ton humain demande à cette humaine comment dresser une loutre, regarde ce rat des eaux, incapable de rien faire mais peut-être que ce n’est qu’une excuse pour copuler. Elle ne fait que ça, je dois fermer les yeux et mes oreilles…
- Hey !
- Moi pas rat des eaux, moi loutre !
- Tu vois Apolline, aucune conversation avec eux. J’espère que ton humain aime les femmes comme elle.
- Mais tais toi ! je vais te jeter dans mon sac sans fond si ça continue.
- Laisse moi le temps de parler avec quelqu’un de digne pour une fois. Je rentrerais dans mon mutisme après notre rendez-vous.
- Il est insupportable, comment tu fais d’habitude avec ta trousse ?
Je sors mon cristal de communication de la poche et m’approche du sien.
- Allez, il ne faut pas l’écouter, je ne suis pas vraiment comme ça !
J’étais une femme honnête et future saphir ! Oui certes, je fricote beaucoup, même un peu trop mais ce n’était qu’un jeu non ? Je ne fais rien de mal puis Lin prends une grande place dans mon coeur mais c’était autre chose le désir physique ? Enfin, je me suis calmée tout de même, j’avais peur qu’elle ait mis une rune dans mon tatouage qui me brûlerait en cas d’infidélités. J’ai testé les bisous, ça ne craint rien mais le reste ? Je devrais peut-être essayer sauf si cet enchantement fonctionne qu’avec les sentiments et pour sûr, je l’aime et qu’elle !
- Allez viens, on synchronise nos cristaux mais sache que ça va te coûter cher...
Un petit clin d’oeil suggestif et je commence à répondre à ses questions pendant que je m’occupe de nos cristaux.
- C’est surtout le jeu, je préfère une éducation libre avec l’amusement. Il n’est pas simplement un outil mais aussi un camarade. C’est mon coéquipier d’aventure, un être à part entière donc j’ai appris des petits tours au fur et à mesure comme des jeux avec des récompenses à la clé. Je ne le force pas et essaye toujours de trouver les accessoires adaptés qui a dépensé des tonnes de cristaux pour lui faire un harnais adapté à sa morphologie.
Gonflant le torse pour montrer son beau harnais, K’awill roule des mécaniques quand il s’amuse à se baisser pour voir sous la toge de Calixte.
- Maîtresse, lui pas pantalon, faire quelque chose, lui encore mouillé. .
Il tire la toge et il pousse un petit grognement. Kaname ramène la serviette en boule.
- Lui avoir froid, Maîtresse calin comme tête d’oeuf Montagne.
Je pense de nouveau à notre expédition avec Jack, il s’en était passé des choses rigolotes et je sens la truffe de K’awill me pousser contre Calixte.
- K’awill.. Mais… mais..
- Allez calin, toi besoin aussi.
- Je suis désolé.. Il n’écoute pas tout le temps...
Allez la gêne me prends aussitôt et sert les cristaux dans ma main. Pense à autre chose carci.. Pense à autre chose. Il me pousse une dernière fois et maintenant je suis collée à lui !
- K’awill, ça ne se fait pas !
Puis Kaname pousse Calixte également dans ses mollets. C’était un complot, un monstreux complot.
- Vous êtes de mèche tous les deux !
- Non Maîtresse !
Puis il prends la fuite sachant pertinemment que j’allais lui lancer quelque chose. Kaname lui suit avec assiduité, au moins pour les bêtises, ils savent se mettent d’accord. Bon cette journée était de mal en pis, ça devenait n’importe quoi et maintenant que je suis collée à lui, est-ce que je profite du moment pour tester mon expérience ? Il a des beaux yeux, il n’a plus beaucoup de vêtement sur lui, j’ai un Emport’tout, le voyeurisme ce n’est pas encore mon truc. Mais quand je regarde droit dans ses yeux, il a l’air jeune, innocent et il est venu que pour éduquer sa petite bestiole trop mignonne. Je pose mes mains sur mes épaules et m’écarte aussitôt.
- Excuse-moi et tiens ton cristal.
Je tends la main pour qu’il le récupère.
- Il dit n’importe quoi, c’est juste que j’ai fais beaucoup de missions ses derniers temps, je ne suis pas rentrée chez moi.
Bon Lin, ce n’était pas chez moi mais je n’allais pas déballer ma vie comme ça.
- Bon ta loutre !
Apolline ouvre de nouveau sa bouche, disant de manière peu subtile que ça crevait les yeux que je voulais sauter sur Calixte et que je le dévorais des yeux.
- Aucune fierté cette maudite humaine… je vis ça au quotidien.
J’attrape un caillou et balance en plein dans l’arbalète.
- Bon Calixte ! Continuons ce cours !
Mais une fois que je me tourne vers lui, j’oublie que K’awill avait décidé que la serviette était de trop quelques secondes avant.
- Tu ne veux vraiment pas que je te passe quelque chose car dans cette tenue
Bah j’ai envie de toucher délicatement ses traits fins musclés et…
- Je n’arriverai pas à rester sérieuse tu vois !
Oui en gros, c’était ça…
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- Au moins tu as un peu d’action, fit remarquer Apolline à Shushu. Les seules paires de fesses que j’peux voir c’est quand il utilise sa boule de vision. L’autre jour on a quand même pu profiter de celles de Naë…
- C’EST L’HEURE DE TA SIESTE APOLLINE ! s’exclama Calixte en plongeant sur la petite trousse en cuir qui l’esquiva dans un gloussement.
Elle roula autour de K’awill alors que la loutre géante rétorquait que non, elle n’était pas un rat des eaux, et l’espion la coursa sur quelques mètres. Le plaid au vent, le caleçon à l’air. Mais qui regardait ? Finalement, il réussit à rattraper l’âme artificielle et il la fourra au fond de son petit sac sans fond, au fond de sa ceinture d’espion, au fond de sa besace. Avant de souffler et de se rassoir, le carnet de notes entre les mains.
- Ben comme tu peux le voir, je gère pas grand-chose. Généralement je la remets au fond d’un sac, d’un tiroir, d’une casserole, et comme elle est trop occupée à se payer ma tronche, elle y reste un moment. Avant de s’endormir, ou de ressortir.
Saisissant à son tour son cristal de communication, il le tendit à Carciphona pour qu’elle les connecte. Et qu’elle lui fasse un clin d’œil appuyé d’une suggestion. Elle était passée où l’aventurière empruntée de tout à l’heure, dont le discours gêné lui faisait maladroitement remarquer qu’il ressemblait peut-être à une fille ? Pas que ça l’avait vraiment perturbé parce que bon, il savait qu’il était loin de l’effigie musculeuse vantée par les prospectus distribués par l’Académie Militaire, et que d’ailleurs ça lui servait bien pour, justement, se travestir. Mais du coup… du coup il ne comprenait pas trop où tout cela les amenait. Ce qui ne l’empêchait pas d’être curieux.
L’aventurière enchaina sur les conseils pour l’éducation des loutres, et il reprit avidement son travail de notes. Jouant le jeu, K’awill bombait le torse pour lui montrer son équipement de compétition. Observant avec intérêt le harnais, Calixte commença à esquisser la silhouette de la créature et de ses divers accessoires.
- Mmm… y a-t-il des matériaux qu’il faut éviter ? Qui peuvent leur abîmer plus facilement la peau ou qui leur sont toxiques ?
Son crayon traça la courbe du fier museau de K’awill, avant d’être perturbé par ledit museau qui venait farfouiller son accoutrement de fortune. Bon. Les loutres étaient donc curieuses, et sans vraie notion de l’intimité. Facile. Un peu comme lui-même. Il se félicita tout de même d’avoir gardé ses sous-vêtements, parce qu’il n’était pas certain que l’expérience de montrer ses parties génitales à une loutre était quelque chose qu’il souhaitait vivre.
- Hum, K’awill… laisse-moi mon plaid. S’il-te-plait ?
La loutre géante lâcha sa toge improvisée, et le laissa se raccommoder. Pour mieux entraîner Carciphona à partie dans la triste modestie qu’était son état vestimentaire actuel. Même Kaname paraissait avoir envie d’apporter sa contribution, et lui ramenait une serviette en boule. Celle qui était humide, mais y avait de l’idée.
- Vraiment, je n’ai pas froid, commenta-t-il juste histoire d’avoir au moins une fois établi ce fait.
Passant la main sous le menton de Kaname pour le lui gratouiller, il la divertit rapidement. Ce qui lui permit d’observer avec un sourire amusé Carciphona qui se faisait pousser sans ménagements contre lui. Et c’était vrai, il n’avait pas froid. Mais il n’allait pas se plaindre d’un peu de chaleur humaine. Même si, et bien que la situation fût cocasse, il aurait aimé que les loutres ne jouent pas les entremetteuses.
Finalement, l’aventurière finit blottie contre lui, et K’awill s’éclipsa pour prendre un repos bien mérité après son travail accompli. Ou éviter des réprimandes. Ou les deux. Et Carciphona lui rendit son cristal de communication.
- Du coup tu ne m’as pas dit : cher comment ? lui fit-il remarquer.
Parce qu’il pouvait, lui aussi, être joueur. Bon, peut-être pas très intelligemment, s’il notait les propos suivants de la jeune femme. Rangeant son cristal dans sa besace alors qu’Apolline en profitait pour s’échapper à nouveau de son confinement avec des propos toujours aussi adaptés, il reconsidéra Carciphona avec un sourire curieux. Hésitant par quel bout commencer, il finit par répondre :
- J’avoue que si tu as quelque chose de plus commun que mon accoutrement actuel, je ne dis pas non. Je ne suis pas certain qu’il faille tout porter sous couvert que c’est à la mode.
Regardant l’aventurière qui s’affairait, il poursuivit :
- Et tu as quelqu’un qui t’attend, chez toi ?
Il tapota d’un doigt intéressé le genou de la jeune femme. Intéressé par la réponse, pas par le genou.
- Ou pas techniquement chez toi chez toi ?
Comme Naëry et Luz. Qui n’habitaient pas ensemble, mais qui passaient tout de même beaucoup de temps ensemble. Merci la boule de vision pour quelques scènes embarrassantes. Mais éclairantes.
Parce que Carciphona était rigolote, mignonne et charmante. Que ses yeux étincelaient comme des étoiles et que sa peau semblait avoir le velouté de la soie. Que ses lèvres souriantes étaient séduisantes et que le parfum de ses cheveux bicolores était envoûtant. Que la chaleur de son corps contre le sien avec le goût du bonheur et de la liberté. Mais l’espion avait déjà une vie suffisamment compliquée, pour ne pas chercher davantage de complications. Et il était réellement curieux de cette aventurière, qu’il appréciait de plus en plus.
- Allez dis-nous tout, belle demoiselle poivre et sel ! s’exclama Apolline en se calant contre l’arbalète. Puisque visiblement la partie de jambes en l’air c’est pas pour tout de suite. En parlant de jambes en l’air, faudra qu’on se fasse un truc Shushu un de ces quatre !
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Lui expliquant plus en détail pour les équipements possibles pour les loutres, je lui donne un ordre d’idées des prix, je n’avais qu’une prime d’aventurière à la Guilde, je fais quelques extras mais je ne gagne pas autant que les gardes, enfin maintenant si car j’arrive plus facilement les missions mais le prix de l’équipement… bref je n’avais pas un salaire de ministre.
En tout cas, j'espérais être tranquille encore quelques instants quand Calixte glisse sa trousse dans sa besace mais l’idée de l’envoyer de nouveau dans le fleuve ou que K’awill s’assoit gentiment dessus me taraude. Mais bon, je fouille dans mon sac et l’idée de lui passer une de mes tenues de rechange devient tout de suite plus amusant.
Je tire un kimono noir aux bandes dorées, ça lui arrivera certainement mi-cuisse, nous avons le même gabarit mais pour rendre la chose plus amusante. Je sors le short en cuir qu’on met dessous qui tombera au-dessus de genou ainsi que la ceinture rouge pour tenir le tout. Sans hésitation, je lui tends l’ensemble alors qu’il était encore accroupi au sol.
Quand je reviens, il commence à poser des questions, il est devenu bien bavard maintenant et même si quelques instants plus tôt, l’envie d’en savoir plus sa personne m’avait frôlé l’esprit, je n’aimais pas être le sujet de conversation, c’était moi qui pose les questions ! Mais je vois sa main s’approcher de mon genou, je lève un sourcil et j’essaye de comprendre. Il est vraiment en train de me demander si j’étais célibataire ou ?
- Euh...
Toujours le regard sur son doigt qui tapote de mon genou, je finis par lever la tête.
- Je dirais pas techniquement chez moi chez moi oui, la ville aquatique quoi. Au moins, je ne fais pas les choses à moitié, c’est assez loin et pas directement accessible.
Oui, pas de téléporteur direct qui va en ville mais elle aurait pu choisir l’Archipel ou autre endroit en plein milieu du royaume, non j’avais un peu de chance et si ça me laisse un peu de liberté, trop même mais comme je le dis à chaque fois, elle était gravée dans ma peau même si je ne sais toujours pas ce qu’elle a marqué sur mon bras.
Appoline revient aussitôt à la charge disant tout haut ce que je pense tout bas.
- Ne t’approche pas de mon arbalète ! Je ne veux pas…. De trucs bizarres dessus !
Une vision d’horreur passe devant mes yeux, je n’ose pas imaginer la reproduction entre deux objets, ça doit être… beurk.
- Puis je suis là pour donner des cours de dressage et … c’est tout !
Dis-je d’un air mal assuré.
- Tu peux te mentir à toi-même mais pas à moi, Maudite humaine !
Je vais la vendre cette arbalète ou je vais enlever l’âme qui s’est foutue dedans, je ne pourrai plus jamais faire de mission comme ça.
- Un coup de main pour le reste ?
Il finissait de s’habiller, il n’avait pas encore mis le short mais maintenant que le kimono était mis avec la ceinture. Je me retiens de rire mais c’était difficile.
- Sérieux Calixte, un léger maquillage, un parfum plus féminin et tu serai une magnifique femme.
Le col du tissu était mal mis et sans réfléchir je m’approche de lui pour le remettre bien. Ce genre de vêtements ne se portait pas n’importe comment, on a la classe ou pas. Comme tout à l’heure, il me regarde avec ces yeux ambrés. Je ne sais pas à quoi il pense là mais moi ce que je vois c’est que son regard hypnotisant et même si il ne ressemblait pas aux hommes virils qu’on voit à la guilde, il avait justement ce petit quelque chose qui faisait battre mon petit coeur, enfin non pas mon coeur mais autre chose, bref. Les traits fins de son visage, sa chevelure certes courte mais dont on a envie de passer la main dedans. Mais maintenant que le kimono était fermé par la ceinture, l’envie de la défaire pour voir ce qu’il avait en-dessus devient un jeu sensuel plus amusant.
- Tu vois… elle est encore attirée par ton humain, Appoline. On va vraiment avoir notre séance de jambes en l’air. Ton blanc-bec, il sait embrasser ou il fait le premier pas comme les vrais hommes ? Enfin je dis ça mais mon humaine ne se soucit pas de ce genre de détails d’habitude.
Je fais comme si je ne l’entendais pas et essaye de trouver une solution à mon embarras. Shushu avait parfaitement raison et … raaaah il m’énerve. Je m’accroupis et passe le short.
- Tu devrais mettre ça et… on s’occupe de Kaname.
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Carciphona lui refila quelques affaires, et il eut un soupir de soulagement en se disant qu’il éviterait de se promener dans les rues de la Capitale en plaid et caleçon. Pas que ça le gênait, mais il était à peu près certain que l’un de ses collègues de la Garde finirait par l’intercepter pour « tenue indécente en public » et ça n’était pas nécessairement une énième péripétie qu’il souhaitait vivre. Il eut un moment de pause, néanmoins, lorsqu’il tendit devant lui la tenue que venait de lui refiler l’aventurière. Et il n’allait pas faire la fine bouche, mais il ne put s’empêcher de lever les sourcils. Apolline ricana.
- Et bah ça te changera pas de certaine habitudes. Ça me rappelle la soirée moules frites avant le solstice. Y avait de belles moules, et de sacrées frites…
Retirant son plaid pour passer le kimono par-dessus ses épaules, il nota que Carciphona semblait soudainement moins bavarde lorsqu’il s’agissait de parler d’elle. Rebecca lui avait déjà fait la juste remarque que sa curiosité pouvait être un peu gênante, mais il n’aurait pas pensé que l’aventurière était du type à rougir – ou pâlir – lorsqu’on l’interrogeait sur sa vie. Quoi que pour toute sa fougue, elle avait déjà fait preuve de quelques épisodes d’embarras pendant les quelques minutes qu’ils avaient passées ensemble. Enfin, il y avait probablement eu matière à être embarrassé. Lui-même avait senti le rouge le monter aux joues de temps à autres. Voire pas qu’aux joues, mais c’était une autre histoire. D’ailleurs…
- Effectivement, c’est pas ce qu’il y a de plus près la Ville Aquatique, remarqua-t-il songeur en se battant avec la ceinture vermeille pour fermer le kimono. En plus les pass de téléportation n’y mènent pas, il me semble.
Il ne savait pas trop comment aborder la suite. Comment éviter les faux pas que Rebecca lui avait mis en avant. L’intervention d’Apolline qui se collait à Shushu le sortit de ses réflexions.
- Heum… Apolline, vraiment… tu fais ce que tu veux… mais genre, pas en public, s’il te plait ? On n’est pas hyper consentants nous. On a parlé du consentement, tu te souviens ?
Ça pouvait avoir des relations… des relations, une âme artificielle ? Ça pouvait se reproduire ? Frissonnant pour d’autres raisons que le froid, Calixte essaya de se reconcentrer sur la ceinture qu’il passait autour de sa taille et oublier les images improbables et perturbantes que le flirt évident entre Apolline et Shushu lui amenait. A ce rythme, cette journée allait lui coûter une séance de psychothérapie. Voire une petite tripotée.
- Des cours de dressage, gloussa la trousse de cuir pendant que l’arbalète répondait vertement à sa maitresse. C’est plutôt pas mal parti avec la tenue. On devrait voir rapidement si y a des choses qui se dressent.
L’espion caressa l’envie de refaire faire un petit plongeon dans la rivière à l’âme artificielle. Le Maitre-Espion n’en saurait jamais rien. S’il arrivait à récupérer son centipède en origami avant de balancer Apolline dans l’eau… Ou alors.
- Kaname, appela-t-il le loutron qui jouait à nouveau avec la serviette sous l’œil attentif de K’awill.
Evidemment, ça aurait été trop beau que le nourrisson réponde du premier coup. Calixte soupira. Certainement qu’il devrait d’abord prendre l’habitude de nommer ainsi la petite bête pour qu’elle puisse assimiler le fait qu’il s’agissait bien d’elle. Bon. Se relevant, il avisa le short rouge entre ses mains. La tenue était plutôt sympathique, à bien réfléchir. Du fait qu’il ait quasiment la même taille que Carciphona, elle lui tombait assez justement. S’il avait souhaité la faire porter à ses figures féminines, il aurait modifié certaines touches afin de dissimuler davantage ses courbes masculines, mais la fluidité du vêtement faisait déjà une bonne part du travail. Non, vraiment, l’aventurière avait de bons goûts vestimentaires. Il allait falloir qu’il lui demande dans quelles boutiques elle faisait ses emplettes.
- Même sans tout ça je suis une magnifique femme, déclara-t-il avec un sourire amusé. Avec du poil aux pattes, tout de même.
Carciphona se rapprocha à nouveau de lui pour rajuster son col, et il put à nouveau contempler l’étendu des possibles merveilleux et le glas des complications. Décidemment, étrange valse qu’ils dansaient tous les deux. Et pas coordonnés pour un cristal. Deux alcooliques auraient eu plus de grâce, plus d’accords, dans leurs mouvements de concert. Shushu se lança dans un commentaire inadéquat, et l’espion passa ses jambes dans celles du short.
- Je sais pas s’il embrasse ou fait le premier pas comme les vrais hommes, répondit Apolline d’une voix amusée. Mais il a parfois une excellente maîtrise de la langue, comme les vraies femmes.
- APOLLINE ! s’exclama-t-il exaspéré en arrêtant son geste alors que ses joues se teintaient de rose.
Et Carciphona s’accroupit pour l’aider à enfiler le reste de son short. Qu’elle était aimable. Et puisqu’elle était à une hauteur tout à fait appropriée pour la conversation, et qu’il était déjà mortifié et ne risquait pas de l’être tellement plus, ça paraissait être le moment opportun pour continuer une discussion profonde sur les relations entre humains. Consentants.
- Heum, peut-être que je m’avance beaucoup, Carci, et tu as le droit de me taper si heu, si mes propos sont déplacés. Juste hum, juste pas me taper au niveau de heu, de ce que tu as sous les yeux. Merci. Mais hum. Comment dire. Juste pour être clair. T’es hyper chouette. Et marrante. Et mignonne.
- Et baisable, ajouta Apolline toujours serviable.
- Et peut-être que l’idée d’une partie de jambes en l’air est heu, peut-être pas tout à fait étrangère à mes pensées. Mais je suis quelqu’un d’assez égoïste. Et versatile. Et maniaque. Et lâche. Et j’aimerai assez peu avoir affaire à la personne qui t’attend à la Ville Aquatique, juste parce qu’un concours de circonstances particulier aurait amené… nos intimités à être précisément intimes.
- Sacré concours de circonstances, commenta Apolline.
Et puis surtout…
- Et je ne sais pas du tout quelle est ta relation avec cette fameuse personne, et ce serait présomptueux de ma part d’affirmer quoi que ce soit, mais est-ce que… est-ce que ça…
Il désigna du doigt leurs deux silhouettes.
- … ça ne serait pas gênant pour votre relation ?
Ses joues ne pouvaient possiblement pas être plus écarlates, et Vaelin se gausserait certainement pendant quelques heures s’il devait avoir vent de l’histoire. Néanmoins, il n’aurait tue ses interrogations qu’à l’attaque d’un fenrir. Carciphona était vraiment quelqu’un qu’il appréciait de plus en plus les minutes passant, et qui avait tout son respect. Et il ne souhaitait pas qu’elle avilisse sa relation préexistante, quelle qu’elle fût, si cela risquait d’être le cas en continuant leur valse étrange mais belle et bien sensuelle. Ou alors il avait vraiment mal lu les mimiques embarrassées de la jeune femme ; c’était aussi tout à fait possible. Pour meubler le silence suivant ses mots, il tira le short pour finir de s’habiller. Un peu trop fort. Dans une exclamation étouffée, rougissant davantage si c’était possible, les yeux ronds comme des soucoupes, il réajusta le vêtement avec une délicatesse contrôlée.
- Je crois qu’il a perdu ses boules, commenta Apolline.
- Et bah ça te changera pas de certaine habitudes. Ça me rappelle la soirée moules frites avant le solstice. Y avait de belles moules, et de sacrées frites…
Retirant son plaid pour passer le kimono par-dessus ses épaules, il nota que Carciphona semblait soudainement moins bavarde lorsqu’il s’agissait de parler d’elle. Rebecca lui avait déjà fait la juste remarque que sa curiosité pouvait être un peu gênante, mais il n’aurait pas pensé que l’aventurière était du type à rougir – ou pâlir – lorsqu’on l’interrogeait sur sa vie. Quoi que pour toute sa fougue, elle avait déjà fait preuve de quelques épisodes d’embarras pendant les quelques minutes qu’ils avaient passées ensemble. Enfin, il y avait probablement eu matière à être embarrassé. Lui-même avait senti le rouge le monter aux joues de temps à autres. Voire pas qu’aux joues, mais c’était une autre histoire. D’ailleurs…
- Effectivement, c’est pas ce qu’il y a de plus près la Ville Aquatique, remarqua-t-il songeur en se battant avec la ceinture vermeille pour fermer le kimono. En plus les pass de téléportation n’y mènent pas, il me semble.
Il ne savait pas trop comment aborder la suite. Comment éviter les faux pas que Rebecca lui avait mis en avant. L’intervention d’Apolline qui se collait à Shushu le sortit de ses réflexions.
- Heum… Apolline, vraiment… tu fais ce que tu veux… mais genre, pas en public, s’il te plait ? On n’est pas hyper consentants nous. On a parlé du consentement, tu te souviens ?
Ça pouvait avoir des relations… des relations, une âme artificielle ? Ça pouvait se reproduire ? Frissonnant pour d’autres raisons que le froid, Calixte essaya de se reconcentrer sur la ceinture qu’il passait autour de sa taille et oublier les images improbables et perturbantes que le flirt évident entre Apolline et Shushu lui amenait. A ce rythme, cette journée allait lui coûter une séance de psychothérapie. Voire une petite tripotée.
- Des cours de dressage, gloussa la trousse de cuir pendant que l’arbalète répondait vertement à sa maitresse. C’est plutôt pas mal parti avec la tenue. On devrait voir rapidement si y a des choses qui se dressent.
L’espion caressa l’envie de refaire faire un petit plongeon dans la rivière à l’âme artificielle. Le Maitre-Espion n’en saurait jamais rien. S’il arrivait à récupérer son centipède en origami avant de balancer Apolline dans l’eau… Ou alors.
- Kaname, appela-t-il le loutron qui jouait à nouveau avec la serviette sous l’œil attentif de K’awill.
Evidemment, ça aurait été trop beau que le nourrisson réponde du premier coup. Calixte soupira. Certainement qu’il devrait d’abord prendre l’habitude de nommer ainsi la petite bête pour qu’elle puisse assimiler le fait qu’il s’agissait bien d’elle. Bon. Se relevant, il avisa le short rouge entre ses mains. La tenue était plutôt sympathique, à bien réfléchir. Du fait qu’il ait quasiment la même taille que Carciphona, elle lui tombait assez justement. S’il avait souhaité la faire porter à ses figures féminines, il aurait modifié certaines touches afin de dissimuler davantage ses courbes masculines, mais la fluidité du vêtement faisait déjà une bonne part du travail. Non, vraiment, l’aventurière avait de bons goûts vestimentaires. Il allait falloir qu’il lui demande dans quelles boutiques elle faisait ses emplettes.
- Même sans tout ça je suis une magnifique femme, déclara-t-il avec un sourire amusé. Avec du poil aux pattes, tout de même.
Carciphona se rapprocha à nouveau de lui pour rajuster son col, et il put à nouveau contempler l’étendu des possibles merveilleux et le glas des complications. Décidemment, étrange valse qu’ils dansaient tous les deux. Et pas coordonnés pour un cristal. Deux alcooliques auraient eu plus de grâce, plus d’accords, dans leurs mouvements de concert. Shushu se lança dans un commentaire inadéquat, et l’espion passa ses jambes dans celles du short.
- Je sais pas s’il embrasse ou fait le premier pas comme les vrais hommes, répondit Apolline d’une voix amusée. Mais il a parfois une excellente maîtrise de la langue, comme les vraies femmes.
- APOLLINE ! s’exclama-t-il exaspéré en arrêtant son geste alors que ses joues se teintaient de rose.
Et Carciphona s’accroupit pour l’aider à enfiler le reste de son short. Qu’elle était aimable. Et puisqu’elle était à une hauteur tout à fait appropriée pour la conversation, et qu’il était déjà mortifié et ne risquait pas de l’être tellement plus, ça paraissait être le moment opportun pour continuer une discussion profonde sur les relations entre humains. Consentants.
- Heum, peut-être que je m’avance beaucoup, Carci, et tu as le droit de me taper si heu, si mes propos sont déplacés. Juste hum, juste pas me taper au niveau de heu, de ce que tu as sous les yeux. Merci. Mais hum. Comment dire. Juste pour être clair. T’es hyper chouette. Et marrante. Et mignonne.
- Et baisable, ajouta Apolline toujours serviable.
- Et peut-être que l’idée d’une partie de jambes en l’air est heu, peut-être pas tout à fait étrangère à mes pensées. Mais je suis quelqu’un d’assez égoïste. Et versatile. Et maniaque. Et lâche. Et j’aimerai assez peu avoir affaire à la personne qui t’attend à la Ville Aquatique, juste parce qu’un concours de circonstances particulier aurait amené… nos intimités à être précisément intimes.
- Sacré concours de circonstances, commenta Apolline.
Et puis surtout…
- Et je ne sais pas du tout quelle est ta relation avec cette fameuse personne, et ce serait présomptueux de ma part d’affirmer quoi que ce soit, mais est-ce que… est-ce que ça…
Il désigna du doigt leurs deux silhouettes.
- … ça ne serait pas gênant pour votre relation ?
Ses joues ne pouvaient possiblement pas être plus écarlates, et Vaelin se gausserait certainement pendant quelques heures s’il devait avoir vent de l’histoire. Néanmoins, il n’aurait tue ses interrogations qu’à l’attaque d’un fenrir. Carciphona était vraiment quelqu’un qu’il appréciait de plus en plus les minutes passant, et qui avait tout son respect. Et il ne souhaitait pas qu’elle avilisse sa relation préexistante, quelle qu’elle fût, si cela risquait d’être le cas en continuant leur valse étrange mais belle et bien sensuelle. Ou alors il avait vraiment mal lu les mimiques embarrassées de la jeune femme ; c’était aussi tout à fait possible. Pour meubler le silence suivant ses mots, il tira le short pour finir de s’habiller. Un peu trop fort. Dans une exclamation étouffée, rougissant davantage si c’était possible, les yeux ronds comme des soucoupes, il réajusta le vêtement avec une délicatesse contrôlée.
- Je crois qu’il a perdu ses boules, commenta Apolline.
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Est-ce qu’une femme doit avoir obligatoirement une peau douce et délicate sans un poil sur sa jambe ? Peut-être que pour Calixte mais même si je fais un effort insurmontable pour garder des jambes si parfaites car on ne sait jamais à quoi s'attendre au coin de la rue et je bénis les pantalons dans certains cas. Je n’ai pas la possibilité de faire une épilation lors de mes missions et mes camarades supportent alors mon côté yéti mais bon j’ai de la chance, ça pousse peu mais je vais demander à Lin de me faire un enchantement pour ça !
Comme lui, il n’entrevoit pas une relation entre nos deux objets magiques mais encore moins avec nos deux loutres, ça serait…. Eurk, je ne veux pas imaginer ça ! Mais comme toujours la trousse avait de la suite dans ses idées quand elle parle de cours de dressage et je regarde immédiatement la zone qu’elle annonce. Je souris bêtement car effectivement c’était plus que moulant et vu qu’il galérait avec le dit short, je ne me rendis pas compte immédiatement que la position était beaucoup trop suggestive quand je fais passer ses cuisses tout doucement dans le tissu qui colle sa peau.
Relevant les yeux comme il me parle de “ tu sais quoi “, ouais enfin son pénis quoi, je préfère garder la position car pour une fois que c’était lui mal à l’aise et pas moi, j’en profite même si je n’avais envie qu’une chose, changer de position car là tout de suite. Si quelqu’un passe, le fait de dire “ Hey beh mec… ça se la coule douce en plein air, allez profite de la gâterie “, je ne pourrai pas lui en vouloir. Mais ce qui était encore plus mignon, c’est sa façon de parler car j’imagine bien son intimité contre mon intimité, comme si il expliquait qu’une pièce de puzzle rentre dans l’autre mais Appolline, toujours d’un avis clair, faisait le résumé d’une manière plus adulte.
Je finis par me lever car voilà il était déjà rouge et moi aussi car il venait de me faire une déclaration de coït comme une déclaration d’amour. Il redresse aussitôt le short mais il a oublié un détail, c’était pour une morphologie de femme et la couture du milieu a dû laisser quelques séquelles quand je vois sa tête.
- Je crois que tu as raison Apolline !
Puis je me mets à rire franchement, posant ma main sur son épaule.
- Ahahaha Calixte… franchement tu es trop mignon ! J’étais presque émue tu sais ! Je sais que je t’ai fais un peu de rentre-dedans, le contact humain me manque… tu sais les intimités les unes contre les autres, tu vois, tu sais... ahahahaha
Je rigole encore de nouveau car j’aurai fais la blague jusqu’au bout, je me serai collée contre lui mais on va éviter le massacre.
- Puis tu as raison, soyons raisonnable non ? Tu es venu pour un cours de dressage enfin plutôt des conseils d’une femme expérimentée et toi aussi tu es hyper chouette, marrant, mignon et comme dirait Apolline… appétissant ?
Tapotant encore un peu son épaule, je finis par arrêter car faut arrêter les bêtises, pensons à Lin un peu !
- Puis tu mérites mieux que moi que quelqu’un qui a des idées trop volages ! Même si un petit baiser, ça ne compte pas non ?
Je m’accroupis et appelle le fauve.
- Kaname, tu viens ?
En prenant cette petite voix douce, le loutron arrive aussitôt et se place directement sous sa main pour sa caresse de récompense.
- Elle en tout cas, elle te sera toujours fidèle si tu t’en occupes bien. Ce sont des enfants, elle veut de la reconnaissance, de l’amour et du jeu.
Je fis tourner le doigt autour d’elle et elle essaye de l’attraper en faisant des cercles. Ca me rappelle K’awill petit et d’ailleurs le voici qui s’approche et s’amuse à faire pareil comme si c’était une danse.
- Héhéhé, tu fais ça super bien Kana mais quand je te fais ça, essaye de me surprendre un peu.
Un jeu qui l’incite à réfléchir à une feinte ou une manière d’esquiver car j’essaye de garder toujours la même vitesse pour qu’elle comprenne qu’elle doit tourner dans l’autre sens pour m’avoir. Je continue ce petit jeu puis elle est comprends le piège. Elle mordille mon doigt et s’arrête devant moi, les étoiles plein les yeux. Je lui fais des tonnes de gratouilles sur le ventre.
- Bravo championne !
K’awill, pître comme il est, se met sur le ventre.
- Il y a le gros dadais qui veut faire pareil attends.
Je prends mon élan et lui saute dessus, Kaname sur les talons puis ma grosse loutre commence à se débattre pendant qu’on rigole.
- As-tu compris la première leçon Calixte ?
Je le regarde tendrement, il va assurer comme “ papa “, j’en suis sûre. Un papa très mignon même...
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Il n’allait pas survivre à cette journée. Il n’allait pas survivre au charme de Carciphona. Et aux situations improbables et un chouilla embarrassantes dans lesquelles elle l’entrainait, et vers lesquelles il courrait allègrement. Il n’allait pas, non plus, survivre à la langue bien pendue d’Apolline. Ni à l’étrange et malaisante relation qu’elle était en train de nouer – renouer ? – avec Shushu. Peut-être survivrait-il aux bêtises de K’awill et Kaname, si les loutres arrêtaient de jouer les entremetteuses. En tous cas, il avait suffisamment rougi pour l’année en cours, et peut-être conserverait-il cette teinte pendant encore quelques semaines, vu son intensité actuelle. Tandis que l’aventurière laissait échapper le moment de tension dans un rire franc, ses doigts continuèrent à réajuster le short enserrant ses parties intimes. Bientôt, il put à nouveau respirer.
La main de Carciphona tapota son épaule, et il lui adressa un regard faussement vexé. Très honnêtement, vu ses propos précédents, il ne pouvait pas lui en vouloir de tourner la chose en dérision. Ni d’habilement dissiper l’instant de malaise. Ni de reprendre le sujet initial de leur rencontre. Bon, globalement, il ne pouvait pas lui en vouloir à cette charmante tête aux cheveux bicolores. Peut-être pas même si elle décidait soudainement de le pousser dans la rivière avec un rocher attaché à ses jambes et K’will perché sur son crâne. Bref. La jeune femme s’accroupit, et il l’observa avec attention appeler le loutron. Qui vint vers elle sans se faire davantage prier. Calixte haussa les sourcils de surprise. Voilà qui était intéressant, et impressionnant.
Imitant l’aventurière, il se baissa à son tour et en profita pour récupérer son carnet de notes. Avidement, il s’empressa de compléter les informations qu’elle lui donnait. Relevant les yeux, il regarda Carciphona faire tourner son doigt au-dessus de la tête de la petite créature. Dans un premier temps, il ne comprit pas ce que la jeune femme cherchait à faire. Et puis il eut un déclic.
- Génial ! s’exclama-t-il alors que Kaname semblait aussi comprendre ce que l’on attendait d’elle.
Comblée par l’affection de l’aventurière qui la félicitait, la petite loutre couina joyeusement sous les mains la caressant. Alors que Carciphona se relevait pour s’occuper de K’awill qui n’avait pas envie de rester en retrait, il mordilla le bout de son crayon en réfléchissant. Attendant que l’aventurière et le loutron se soient jetés sur la loutre géante, il finit par se lancer.
- Kaname !
Si elle releva le museau, la petite créature ne vint pas vers lui. Quel était le ton que la jeune femme avait employé ?
- Kaname, retenta-t-il.
Pas tout à fait.
- Kaname ?
Cette fois-ci sembla mieux convenir, car l’interpellée leva la tête avec détermination, et fit quelques pas vers lui. Avec quelques encouragements supplémentaires, elle vint même jusqu’à lui. Lâchant un cri de victoire, il passa sa main sous le menton du loutron pour le féliciter.
- As-tu aussi eu K’awill lorsqu’il était nourrisson ? demanda-t-il à Carciphona tandis qu’elle roulait dans l’herbe avec sa loutre géante. Ou bien l’as-tu récupéré déjà adulte ? Combien de temps faut-il à peu près pour qu’une loutre soit considérée adulte ?
Levant les yeux avec intérêt vers lui, Kaname semblait attendre la suite. Intrigué par les jeux que lui avait montrés l’aventurière, l’espion tenta celui des cercles avec le doigt. Rapidement, le loutron s’y intéressa avec plaisir.
- Doucement Kana, pas d’entoure-loutre ! A partir de quand penses-tu que je pourrai lui apprendre à nager ? Peut-être au niveau d’un lac, en premier lieu, c’est plus calme, réfléchit-il à haute voix. Je doute qu’on nous laisse accéder aux bains publics pour s’entrainer à la natation.
Kaname attrapa son doigt, et il eut de nouveau une exclamation réjouie avant de la couvrir de caresses :
- T’es trop forte Kana !
Il pourrait probablement passer sa journée à jouer et câliner la petite créature, et elle n’avait pas l’air opposée à cette notion. Néanmoins les moments de détente étaient rares, et les journées de repos anecdotiques. Tant pis, ils composeraient au mieux avec le temps qui leur serait imparti, et profiteraient de chaque seconde. Peut-être que, lorsqu’elle serait plus grande, il lui serait plus facile de l’intégrer à son planning chargé. Même si le gabarit d’une loutre géante risquait d’être un challenge pour l’activité discrète d’espionnage.
- Y a-t-il des choses qu’il ne faut absolument pas qu’elle mange ? demanda-t-il en réfléchissant au jour où il lui faudrait gérer seul le familier. Des choses toxiques pour elle ?
Son regard balaya l’étendue autour d’eux. Cela faisait un petit moment que les deux âmes artificielles n’avaient pas fait de commentaire, et ça devenait suspect. D’ailleurs, il ne les voyait plus. Après quelques secondes de recherches visuelles, il nota que les voix étouffées d’Apolline et Shushu lui parvenaient de derrière un rocher de taille moyenne. Prenant une grande inspiration, il décida qu’il n’avait pas envie de savoir ce que l’arbalète et la trousse de cuir étaient en train de faire. Il avait été suffisamment traumatisé pour la journée.
La main de Carciphona tapota son épaule, et il lui adressa un regard faussement vexé. Très honnêtement, vu ses propos précédents, il ne pouvait pas lui en vouloir de tourner la chose en dérision. Ni d’habilement dissiper l’instant de malaise. Ni de reprendre le sujet initial de leur rencontre. Bon, globalement, il ne pouvait pas lui en vouloir à cette charmante tête aux cheveux bicolores. Peut-être pas même si elle décidait soudainement de le pousser dans la rivière avec un rocher attaché à ses jambes et K’will perché sur son crâne. Bref. La jeune femme s’accroupit, et il l’observa avec attention appeler le loutron. Qui vint vers elle sans se faire davantage prier. Calixte haussa les sourcils de surprise. Voilà qui était intéressant, et impressionnant.
Imitant l’aventurière, il se baissa à son tour et en profita pour récupérer son carnet de notes. Avidement, il s’empressa de compléter les informations qu’elle lui donnait. Relevant les yeux, il regarda Carciphona faire tourner son doigt au-dessus de la tête de la petite créature. Dans un premier temps, il ne comprit pas ce que la jeune femme cherchait à faire. Et puis il eut un déclic.
- Génial ! s’exclama-t-il alors que Kaname semblait aussi comprendre ce que l’on attendait d’elle.
Comblée par l’affection de l’aventurière qui la félicitait, la petite loutre couina joyeusement sous les mains la caressant. Alors que Carciphona se relevait pour s’occuper de K’awill qui n’avait pas envie de rester en retrait, il mordilla le bout de son crayon en réfléchissant. Attendant que l’aventurière et le loutron se soient jetés sur la loutre géante, il finit par se lancer.
- Kaname !
Si elle releva le museau, la petite créature ne vint pas vers lui. Quel était le ton que la jeune femme avait employé ?
- Kaname, retenta-t-il.
Pas tout à fait.
- Kaname ?
Cette fois-ci sembla mieux convenir, car l’interpellée leva la tête avec détermination, et fit quelques pas vers lui. Avec quelques encouragements supplémentaires, elle vint même jusqu’à lui. Lâchant un cri de victoire, il passa sa main sous le menton du loutron pour le féliciter.
- As-tu aussi eu K’awill lorsqu’il était nourrisson ? demanda-t-il à Carciphona tandis qu’elle roulait dans l’herbe avec sa loutre géante. Ou bien l’as-tu récupéré déjà adulte ? Combien de temps faut-il à peu près pour qu’une loutre soit considérée adulte ?
Levant les yeux avec intérêt vers lui, Kaname semblait attendre la suite. Intrigué par les jeux que lui avait montrés l’aventurière, l’espion tenta celui des cercles avec le doigt. Rapidement, le loutron s’y intéressa avec plaisir.
- Doucement Kana, pas d’entoure-loutre ! A partir de quand penses-tu que je pourrai lui apprendre à nager ? Peut-être au niveau d’un lac, en premier lieu, c’est plus calme, réfléchit-il à haute voix. Je doute qu’on nous laisse accéder aux bains publics pour s’entrainer à la natation.
Kaname attrapa son doigt, et il eut de nouveau une exclamation réjouie avant de la couvrir de caresses :
- T’es trop forte Kana !
Il pourrait probablement passer sa journée à jouer et câliner la petite créature, et elle n’avait pas l’air opposée à cette notion. Néanmoins les moments de détente étaient rares, et les journées de repos anecdotiques. Tant pis, ils composeraient au mieux avec le temps qui leur serait imparti, et profiteraient de chaque seconde. Peut-être que, lorsqu’elle serait plus grande, il lui serait plus facile de l’intégrer à son planning chargé. Même si le gabarit d’une loutre géante risquait d’être un challenge pour l’activité discrète d’espionnage.
- Y a-t-il des choses qu’il ne faut absolument pas qu’elle mange ? demanda-t-il en réfléchissant au jour où il lui faudrait gérer seul le familier. Des choses toxiques pour elle ?
Son regard balaya l’étendue autour d’eux. Cela faisait un petit moment que les deux âmes artificielles n’avaient pas fait de commentaire, et ça devenait suspect. D’ailleurs, il ne les voyait plus. Après quelques secondes de recherches visuelles, il nota que les voix étouffées d’Apolline et Shushu lui parvenaient de derrière un rocher de taille moyenne. Prenant une grande inspiration, il décida qu’il n’avait pas envie de savoir ce que l’arbalète et la trousse de cuir étaient en train de faire. Il avait été suffisamment traumatisé pour la journée.
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Je finis par m’assoir un peu, prenant appui sur ma monture pour voir le nouveau duo s’apprivoiser. Il était mignon et K’awill s’amuse à me poser plein de questions dans ma tête, à l’abri d'oreilles indiscrètes.
- Moi aussi j’étais mignon comme ça
- Bien sûr, tu l’étais encore plus
- Petite, très heureuse.
- je crois qu’elle a trouvé un humain bien non ?
- Deux jambes rigolo lui aussi. Toi bien aimé lui non ?
- Oui, je le trouve gentil, mignon mais tu sais, il a raison. Lin ne serait pas contente.
- Fille blanche me manque aussi
- A moi aussi K’awill.
- Moi faire calin. Pas besoin deux jambes !
- Je sais je sais mais les humains, enfin j’ai besoin d’autres gens de calin mais - ce n’est pas bien de penser comme ça. Même si il est mignon, sexy et… des lèvres exquises
- Moi pas comprendre
- Tu es trop jeune encore… Mais t’en fais pas. Lin est toujours là dans mon coeur. On devrait la voir, faut qu’on fasse ça, tu as raison.
Moi adoré ville sous l’eau. Plein de poissons !
- Je sais, bah prévoyons ça alors !
- Ouiiii, moi adoré bateau !
- Ouaip mais avant, il faut finir notre cours de dressage mon petit.
- Oui maîtresse !
Calixte nous arrête dans notre discussion. Je réfléchis à la réponse, là tout de suite, je ne voyais pas le pire aliment mais il y avait la gamme standard.
- Bah, déjà le chocolat, échalotes, oignons, ail, rhubarbe, les produits laitiers puis toutes les plantes toxiques pour nous. Enfin après, c’est comme pour tous les animaux je dirais, je crois.
K’awill s’amuse à se promener et je le vois renifler un peu partout, il s’arrête devant un rocher et nous interpelle.
- Maîtresse ! Moi trouver bois qui parle !
- Laisse les tranquille K’awill.
- Ils font choses bizarres !
- K’awill ! Ne regarde pas ça !
- Pourquoi ?
- Reviens, ce n’est pas pour toi.
Puis il revient, la queue basse, jetant des regards en arrière. Je finis par le caresser pour essayer de détourner son attention.
- Comme tu peux le voir, c’est très curieux. Pour ta petite loutre, la nage ça sera dans trois lunes je pense. Il faut doucement, pas beaucoup de fond, enfin surtout toi qui a pied pour la rattraper au cas où. Elle va faire ça instinctivement et va boire un peu la tasse au début mais ne t’inquiète pas.
Je me rappelle encore de mes cours de nage avec K’awill, c’était moi qui buvait la tasse pas lui…
- Enfin pour avoir tester ce truc à la sortie de l’oeuf. Je dirai plus d’un an pour être considéré comme adulte. J’ai commencé les charges avec lui à partir d’un an et demi. J’ai grimpé définitivement dessus au bout de deux ans et demi, il faut les muscler ces petites bêtes !
C’était tout un challenge quand on les prends bébé ! Mais au moins c’était dressé comme on voulait.
- Dis moi, c’est quoi ton boulot ? Car tu vois, une loutre c’est bien pour les aventuriers mais je sais que tu n’y es pas ? Alors bon, ce n’est pas de grand combattant non plus, c’est vraiment une monture de voyage donc ça m’interpelle un peu mais bon qui ne craquerait pas pour une petite bouille pareille hein !
J’attrape les grosses joues de K’awill pour lui tirer avec amour pour rire un peu de lui.
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Il était en train de noter assidument les conseils de Carciphona lorsque K’awill les interpella d’un rocher un peu plus loin. Visiblement, il avait retrouvé les deux âmes artificielles fugueuses. Qui s’affairaient… qui s’affairaient. La description de la loutre géante était sommaire, et limitée en vocabulaire. Tout un tas de choses pouvait se passer entre Apolline et Shushu, mais étrangement Calixte était à peu près certain qu’elles ne tricotaient pas. Finalement, sous les encouragements de l’aventurière, K’awill fit demi-tour et revint vers eux. Tant mieux, car Kaname commençait à lancer des regards intéressés aux activités de son aîné.
Hochant la tête songeusement aux propos de la jeune femme, l’espion continua à retranscrire ceux-ci dans son carnet. Donc l’idée du lac n’était pas si saugrenue. D’ici trois lunes, il verrait bien ce que sa double vie lui commanderait. Et comment il pourrait s’organiser pour aller piquer une tête avec son loutron. Vraiment, Carciphona était une mine d’informations.
- D’acc. Donc cours de natation et de musculation à prévoir, noté.
Levant la tête au questionnement de l’aventurière, son regard se perdit derrière elle, sur les deux silhouettes de…
- Surtout ne te retourne pas Carci ! s’exclama Calixte en posant ses mains de manière à cacher les yeux de Kaname. ILS FONT DES CHOSES !
Le gloussement d’Apolline leur parvint, et l’espion regarda la jeune femme paniquer tandis de K’awill cherchait avec curiosité « ce qu’ils faisaient ». Avant d’éclater de rire et de lâcher le loutron qui les regardait avec intérêt.
- Des fois on rate pas trop leur éducation, commenta la trousse de cuir en revenant à leur hauteur. Elle était assez bonne celle-ci, Cal. Et tu sais qui d’autre est bonne ?
Les deux âmes avaient fini… leurs affaires. Leur tricotage. Bref. Et n’avaient fait que sagement les rejoindre. Par un savant jeu avec sa petite boucle, Apolline tirait Shushu pour le ramener à Carciphona. Alors que son rire se tarissait, Calixte reposa son regard humide sur la silhouette – faussement ? – outrée de l’aventurière.
- Désolé, mais c’était trop tentant.
Kaname, bon public même si elle n’avait visiblement rien compris à la farce, glapissait joyeusement à ses côtés. Bon, où en étaient-ils ? Ah oui. L’idée de sortir une énormité lui effleura l’esprit, mais les blagues les plus drôles étaient les plus courtes.
- Non, effectivement je ne suis pas aventurier. Je suis coursier de la Garde, répondit-il finalement sagement.
Officiellement.
- On m’a dernièrement doté d’un pass pour les portails de téléportation, continua-t-il songeur. Ça permet d’avoir rapidement accès aux points névralgiques du Royaume. Mais il est vrai qu’on utilise encore pas mal diverses montures pour atteindre les villes et villages non reliés. Généralement des chevaux, ou des rapidodos.
- Et y a de sacrées montures à la Garde. De beaux étalons aussi…
La dernière fois qu’il avait dû se perdre à la recherche d’une troupe particulière pour leur délivrer un message de la hiérarchie et quelques ravitaillements sommaires, on lui avait confié un rapidodo.
- Finalement, je ne fais pas partie des militaires qui sont fréquemment au cœur des conflits. Mais si Kaname pouvait apprendre à se défendre, ce serait un plus.
Ses doigts tapotèrent distraitement la page annotée de son carnet.
- Mais c’est surtout la vitesse qui prime pour ma profession…
- Cette mignonne excuse.
- … d’où les chevaux et les rapidodos. Et heu… c’est rapide une loutre géante ?
Il posa un regard circonspect sur la silhouette de K’awill. Lorsque le duo leur avait foncé dessus un peu plus tôt, la monture lui avait paru rapide. Mais pris dans le feu de l’action, sa perception du temps avait probablement été un peu perturbée.
- D’ailleurs, nos familiers peuvent emprunter les portails de téléportation avec nous ?
Parce que bon. Si c’était pas le cas, ça allait lui demander un effort d’organisation supplémentaire. Mais, vraiment, avant d’avoir récupéré Kaname par pur hasard, il ne s’était jamais soucié de la chose.
Hochant la tête songeusement aux propos de la jeune femme, l’espion continua à retranscrire ceux-ci dans son carnet. Donc l’idée du lac n’était pas si saugrenue. D’ici trois lunes, il verrait bien ce que sa double vie lui commanderait. Et comment il pourrait s’organiser pour aller piquer une tête avec son loutron. Vraiment, Carciphona était une mine d’informations.
- D’acc. Donc cours de natation et de musculation à prévoir, noté.
Levant la tête au questionnement de l’aventurière, son regard se perdit derrière elle, sur les deux silhouettes de…
- Surtout ne te retourne pas Carci ! s’exclama Calixte en posant ses mains de manière à cacher les yeux de Kaname. ILS FONT DES CHOSES !
Le gloussement d’Apolline leur parvint, et l’espion regarda la jeune femme paniquer tandis de K’awill cherchait avec curiosité « ce qu’ils faisaient ». Avant d’éclater de rire et de lâcher le loutron qui les regardait avec intérêt.
- Des fois on rate pas trop leur éducation, commenta la trousse de cuir en revenant à leur hauteur. Elle était assez bonne celle-ci, Cal. Et tu sais qui d’autre est bonne ?
Les deux âmes avaient fini… leurs affaires. Leur tricotage. Bref. Et n’avaient fait que sagement les rejoindre. Par un savant jeu avec sa petite boucle, Apolline tirait Shushu pour le ramener à Carciphona. Alors que son rire se tarissait, Calixte reposa son regard humide sur la silhouette – faussement ? – outrée de l’aventurière.
- Désolé, mais c’était trop tentant.
Kaname, bon public même si elle n’avait visiblement rien compris à la farce, glapissait joyeusement à ses côtés. Bon, où en étaient-ils ? Ah oui. L’idée de sortir une énormité lui effleura l’esprit, mais les blagues les plus drôles étaient les plus courtes.
- Non, effectivement je ne suis pas aventurier. Je suis coursier de la Garde, répondit-il finalement sagement.
Officiellement.
- On m’a dernièrement doté d’un pass pour les portails de téléportation, continua-t-il songeur. Ça permet d’avoir rapidement accès aux points névralgiques du Royaume. Mais il est vrai qu’on utilise encore pas mal diverses montures pour atteindre les villes et villages non reliés. Généralement des chevaux, ou des rapidodos.
- Et y a de sacrées montures à la Garde. De beaux étalons aussi…
La dernière fois qu’il avait dû se perdre à la recherche d’une troupe particulière pour leur délivrer un message de la hiérarchie et quelques ravitaillements sommaires, on lui avait confié un rapidodo.
- Finalement, je ne fais pas partie des militaires qui sont fréquemment au cœur des conflits. Mais si Kaname pouvait apprendre à se défendre, ce serait un plus.
Ses doigts tapotèrent distraitement la page annotée de son carnet.
- Mais c’est surtout la vitesse qui prime pour ma profession…
- Cette mignonne excuse.
- … d’où les chevaux et les rapidodos. Et heu… c’est rapide une loutre géante ?
Il posa un regard circonspect sur la silhouette de K’awill. Lorsque le duo leur avait foncé dessus un peu plus tôt, la monture lui avait paru rapide. Mais pris dans le feu de l’action, sa perception du temps avait probablement été un peu perturbée.
- D’ailleurs, nos familiers peuvent emprunter les portails de téléportation avec nous ?
Parce que bon. Si c’était pas le cas, ça allait lui demander un effort d’organisation supplémentaire. Mais, vraiment, avant d’avoir récupéré Kaname par pur hasard, il ne s’était jamais soucié de la chose.
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- Ouais, Kaname, ne regarde pas ça tout de suite… ce n’est pas de ton âge. Ahahahaha.
Puis je continue de rire après les propos d’Apolline, elle était vraiment amusante et aussi insupportable mais là sur le coup, je l’aimais bien.
- Oui très tentant...
On parle sur un sujet plus sérieux même si Apolline et Shushu mettait leur grain de sel à tout va. Quand ce n’était pas l’un, bah c’était l’autre mais maintenant qu’ils ont fait… ces choses, je crois que je ne pourrai pas toucher mon arbalète avant de la nettoyer, désinfecter voir la brûler. Il cherchait à savoir pour les capacités physiques de la loutre mais à la place je finis par répondre à la trousse.
- Oh tu sais Apolline, avoir un gros outil et pas savoir s’en servir, ça ne sert à rien également donc laisse Calixte tranquille et il est très mignon !
Je fis un clin d’oeil suggéré au garde et commence mes explications.
- Ce qui est bien avec la loutre, c’est surtout sa capacité à se faufiler partout. Elle est souple et avec quelques parchemins elle pourra survivre à différentes conditions météorologiques. Bien évidemment ça prends les portails de téléportation sinon… ça sert à rien ou sinon tu as plusieurs loutres !
J’imagine un k’awill a chaque téléporteur. Envisager de dresser plusieurs loutres… Non impossible, déjà qu’un prenait beaucoup de temps.
- Ce qui est bien avec la loutre c’est qu’il est ni trop lent, ni trop rapide, ni trop endurant… enfin c’est un mix de plusieurs choses. Il ne peut soulever des choses trop lourde, c’est assez compliqué de trouver le point fort de celle-ci à part qu’elle sait bien nager et sont des compagnons plaisants.
En réfléchissant, oui il y des montures plus avantageuses comme le catosorus et autres mais moi j’ai choisi la loutre car elles sont trop mignonnes !
- Pour les combats, ça va être plus compliqué mais tu peux lui apprendre à se défendre et surtout fuir. Les petites choses, elle pourra en faire de la charpi mais plus gros non. Ce sont des animaux omnivores et peu combattant. Bref, ça sert à rien !
Je finis par rigoler, je viens de donner aucun argument convaincant mais pas grave, il a choisi une loutre, il assume.
- Mais pour un garde comme toi, ça peut-être utile de ne pas avoir une monture de combat ! c’est tellement têtu et fier ce genre de trucs. Non avec une loutre, tu vas bien t’amuser ! Hein n’est-ce pas K’awill ?
- Oui Maîtresse !
Puis il commence à se rouler en boule par terre dans les champs de marguerite. Une envie comme une autre.
- Ce ragondin… il est aussi bête que la maudite humaine.
- Shushu !
- Puis à part crier, elle ne sait rien faire d’autre...
- Je vais le briser en deux celui-là...
- Je t’attends et je te brise les tympans de ma douce voix.
- Tu sais quoi Calixte, la prochaine fois, on les laisse chez nous… ils sont insupportables.
Je me dirige vers les poches de K’awill pour récupérer un petit goûter. J’avais acheté sur la route, du pain d’épice ainsi que de briochettes.
- Tu en veux ? Elles sont délicieuses, tu verras.
Je tends le paquet à mon ami avant de finir par m’assoir au sol pour finalement m’allonger et regarde les quelques nuages dans le ciel. K’awill s’était approché et fait la même position sauf que lui, c’était ridicule.
- Ça fait du bien un peu de repos, ça fait longtemps que je n’avais pas profité du beau temps pour faire rien. Toujours à vadrouiller et toi, coursier, c’est cool comme métier à la garde ? J’espère que les officiers ne te font pas livrer des choses bizarres...
J’imagine le pauvre mec à faire livrer les fleurs d’un capitaine pour sa femme car il a oublié l’anniversaire de mariage de celle-ci.
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Ecoutant attentivement Carciphona et notant assidument ses remarques, il ne put s’empêcher de faire une pause pour poser un regard amusé et incrédule sur l’aventurière. Qui lui vendait hyper mal la loutre géante. Mais pourquoi pas. Il éclata franchement de rire lorsqu’elle conclut elle-même « bref, ça sert à rien ». Il passa sa main entre les pattes de Kaname qui l’attrapèrent. D’un mouvement précautionneux, il la renversa sur le dos, et en profita pour la faire gentiment tournoyer dans l’herbe.
- Un familier à l’image de son maître, du coup, conclut-il avec amusement.
Pas extraordinaire, voire globalement médiocre. Mais polyvalent, curieux et déterminé. Et adorable. Carciphona avait raison, c’était un très bon point.
- Elle crie, ou elle crie ? demanda la trousse de cuir intéressée.
- Les laisser chez nous… c’était l’idée de départ. Mais Apolline a tendance à se glisser discrètement dans mes affaires malgré-moi. Elle n’en fait un peu qu’à sa tête…
Il attrapa le paquet que lui tendait Carciphona, et rangea son carnet de notes. S’installant confortablement sur le tapis de verdure à côté de l’aventurière, il sortit une petite briochette. Intrigué, le loutron vint renifler l’encas. Reposant le paquet entre eux deux, il contempla un moment les quelques nuages qui évoluaient dans le ciel bleu. Sous ses mollets nus, l’herbe lui chatouillait la peau.
- Il ressemble à un floki celui-là, non ? indiqua-t-il du doigt un cumulus.
Kaname posa ses pattes sur son ventre, et essaya de grimper dessus. Le tissu fluide du kimono ne lui facilitait pas la tâche, mais elle semblait déterminée à y arriver.
- Toi aussi tu es bien occupée ? Tu enchaines les quêtes ? demanda-t-il curieux. En plus des aller-retours à la Ville Aquatique, ajouta-t-il taquin avec une petite tape sur l’épaule de l’aventurière.
Le goût sucré de la viennoiserie était agréable, et n’avait rien à voir avec les biscuits secs qu’il trimbalait dans sa besace. Et qui, clairement, servaient plus d’étouffe-Lucy que de gourmandise. Il attrapa d’un mouvement paresseux du bras sa besace, et en sortit sa gourde standard et un sucre magique qu’il plongea dans l’eau de celle-ci.
- Limonade ? proposa-t-il à Carciphona en lui tendant la gourde.
C’était agréable, et inattendu de pouvoir profiter ainsi de la journée. Les temps de repos étaient rares, et chéris. Et si tous pouvaient avoir la saveur de liberté et de découvertes allègres de ce moment, il allait falloir qu’il songe à renégocier avec le Maître-Espion ses heures de travail.
- Coursier c’est cool, répondit-il avec un sourire sincère.
Et c’était vrai. Espion c’était très chouette aussi, mais très officieux. Enfin. Si on oubliait certains yeux un peu trop perspicaces.
- Oh y en a qui en profitent clairement pour faire livrer des colis personnels, commenta-t-il. Ça donne d’autres perspectives sur les dynamiques relationnelles, c’est intéressant. Et cocasse lorsqu’on découvre par mégarde les circonvolutions libertines en livrant par erreur le cadeau de l’amant au mari, parce qu’unetelle a mal spécifié le destinataire, ajouta-t-il en rigolant.
Il finit la briochette.
- Y en a qui ouvrent le courrier ou les colis avant qu’on soit parti, et là aussi y a parfois des surprises. Quand ce sont des lettres de rupture, il faut soit courir très vite très loin, soit préparer les mouchoirs. Pareil pour les factures.
Kaname, lovée sur son ventre, intriguée par les odeurs persistantes de la briochette, entreprit de lui léchouiller les doigts.
- Juste avant le festival du Solstice on a vraiment eu de tout et n’importe quoi au niveau des missions quotidiennes. Entre l’organisation professionnelle et personnelle, les gens se faisaient livrer de tout à la Caserne : de la scribouilleuse pour faciliter les rapports d’arrestation à venir, au costume d’étalon pour briller au concours en passant par les pilules contre l’impuissance ; on a vraiment tout vu passer, rigola-t-il. Ça faisait un moment que ça n’avait pas été autant le boxon. La fois précédente c’était pour l’organisation de l’expédition à la Cité Enfouie.
Son rire se dissipa dans l’immensité au-dessus de leurs têtes. Une ombre passa sur son visage.
- Tu y as participé ? A l’exploration de la Cité Enfouie ?
Où était Krysta ? Reposait-elle pour toujours et à jamais dans les entrailles lugubres de la montagne ? Où était l’amitié qu’il avait alors nouée avec Naëry ?
S’animant en réponse à sa morosité naissante, le loutron choisit de… faire quelque chose qui résulta en une glissade vers sa tête et au fait de s’assoir sur son visage.
- Hééé Kaname, protesta Calixte.
- Un familier à l’image de son maître, du coup, conclut-il avec amusement.
Pas extraordinaire, voire globalement médiocre. Mais polyvalent, curieux et déterminé. Et adorable. Carciphona avait raison, c’était un très bon point.
- Elle crie, ou elle crie ? demanda la trousse de cuir intéressée.
- Les laisser chez nous… c’était l’idée de départ. Mais Apolline a tendance à se glisser discrètement dans mes affaires malgré-moi. Elle n’en fait un peu qu’à sa tête…
Il attrapa le paquet que lui tendait Carciphona, et rangea son carnet de notes. S’installant confortablement sur le tapis de verdure à côté de l’aventurière, il sortit une petite briochette. Intrigué, le loutron vint renifler l’encas. Reposant le paquet entre eux deux, il contempla un moment les quelques nuages qui évoluaient dans le ciel bleu. Sous ses mollets nus, l’herbe lui chatouillait la peau.
- Il ressemble à un floki celui-là, non ? indiqua-t-il du doigt un cumulus.
Kaname posa ses pattes sur son ventre, et essaya de grimper dessus. Le tissu fluide du kimono ne lui facilitait pas la tâche, mais elle semblait déterminée à y arriver.
- Toi aussi tu es bien occupée ? Tu enchaines les quêtes ? demanda-t-il curieux. En plus des aller-retours à la Ville Aquatique, ajouta-t-il taquin avec une petite tape sur l’épaule de l’aventurière.
Le goût sucré de la viennoiserie était agréable, et n’avait rien à voir avec les biscuits secs qu’il trimbalait dans sa besace. Et qui, clairement, servaient plus d’étouffe-Lucy que de gourmandise. Il attrapa d’un mouvement paresseux du bras sa besace, et en sortit sa gourde standard et un sucre magique qu’il plongea dans l’eau de celle-ci.
- Limonade ? proposa-t-il à Carciphona en lui tendant la gourde.
C’était agréable, et inattendu de pouvoir profiter ainsi de la journée. Les temps de repos étaient rares, et chéris. Et si tous pouvaient avoir la saveur de liberté et de découvertes allègres de ce moment, il allait falloir qu’il songe à renégocier avec le Maître-Espion ses heures de travail.
- Coursier c’est cool, répondit-il avec un sourire sincère.
Et c’était vrai. Espion c’était très chouette aussi, mais très officieux. Enfin. Si on oubliait certains yeux un peu trop perspicaces.
- Oh y en a qui en profitent clairement pour faire livrer des colis personnels, commenta-t-il. Ça donne d’autres perspectives sur les dynamiques relationnelles, c’est intéressant. Et cocasse lorsqu’on découvre par mégarde les circonvolutions libertines en livrant par erreur le cadeau de l’amant au mari, parce qu’unetelle a mal spécifié le destinataire, ajouta-t-il en rigolant.
Il finit la briochette.
- Y en a qui ouvrent le courrier ou les colis avant qu’on soit parti, et là aussi y a parfois des surprises. Quand ce sont des lettres de rupture, il faut soit courir très vite très loin, soit préparer les mouchoirs. Pareil pour les factures.
Kaname, lovée sur son ventre, intriguée par les odeurs persistantes de la briochette, entreprit de lui léchouiller les doigts.
- Juste avant le festival du Solstice on a vraiment eu de tout et n’importe quoi au niveau des missions quotidiennes. Entre l’organisation professionnelle et personnelle, les gens se faisaient livrer de tout à la Caserne : de la scribouilleuse pour faciliter les rapports d’arrestation à venir, au costume d’étalon pour briller au concours en passant par les pilules contre l’impuissance ; on a vraiment tout vu passer, rigola-t-il. Ça faisait un moment que ça n’avait pas été autant le boxon. La fois précédente c’était pour l’organisation de l’expédition à la Cité Enfouie.
Son rire se dissipa dans l’immensité au-dessus de leurs têtes. Une ombre passa sur son visage.
- Tu y as participé ? A l’exploration de la Cité Enfouie ?
Où était Krysta ? Reposait-elle pour toujours et à jamais dans les entrailles lugubres de la montagne ? Où était l’amitié qu’il avait alors nouée avec Naëry ?
S’animant en réponse à sa morosité naissante, le loutron choisit de… faire quelque chose qui résulta en une glissade vers sa tête et au fait de s’assoir sur son visage.
- Hééé Kaname, protesta Calixte.
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Alors qu’on discutait de la ressemble de certains nuages à tel ou tel animal. Calixte s’amuse à me taquiner sur mes soi-disants voyages.
- Je n’en fais pas tant que ça des voyages à la Ville Aquatique...
Perdant un peu mon sourire légendaire, je me dis que Lin était souvent occupée, je l’étais aussi. C’était souvent moi qui devait y aller, elle avait sa supervision de son chantier, ses affaires en cours, ses clients… bref, je me faisais carotte dans l’histoire. Kaname s’amusait à grimper sur son maître et quand je tourne la tête vers K’awill, j’ai pu lire dans ses yeux brillant qui voulait faire la même chose. Je lui adresse un message télépathique que lui était il était gros et je tenais à vivre encore quelques années et non écrasée par une loutre géante. Boudeur, il se tourne et se mets en boule.
Il me tends alors sa gourde avec le sucre magique. Je prends une gorgée et je constate que le goût était délicieux.
- Ca sert à ça ses sucres ! Je ne vais plus pouvoir m’en passer ! Merci.
Hum rien que d’y penser à toutes les boissons que je pourrais déguster même en plein milieu de la forêt ou dans une grotte. Je vais m’en acheter des centaines ! Oui, je fais toujours dans l’exagération mais ma gourmandise parle toujours pour moi. Alors que j’engloutissais mon dernier morceau de pain d’épices, le blond me raconte ses exploits à la Garde. Ce métier serait parfait pour moi, ramener les choses d’un point A à un point B. Ca n’a pas l’air dangereux mise à part peut-être des supérieurs mégalo. Non, si j’ai choisi aventurier, ce n’est pas pour me taper un mec relou qui m'aboie des ordres.
- Sérieux, tu livres ses fameuses pilules bleus ! Ces mecs… quand ça devient un vieux croulant, il pense que avoir de la vigueur est toujours de mise. Déjà, si ils aimaient correctement leurs femmes, ça serait déjà un bon point...
Ces hommes… tous pareils sauf Naëry bien entendu car lui, il était au-dessus de tout ! Enfin, on n’arrêtera jamais cela comme le fait qu’ils se prennent toujours pour des gros durs. A la Cité Enfouie, nous avons perdu des dizaines d’aventuriers en soif de gloire. Certains ont foncé la tête baissée, ne se souciant de rien. C’était malheureux de dire que certains sont morts par leur bêtise, d’autres ce n’est pas de bol mais on ne pouvait rien n’y faire, on le savait que c’était dangereux.
- Oui… j’ai participé initialement avec Hex P. Lozion, un aventurier guerrier qui y est resté. Lin Gher, l’enchanteresse de la Ville Aquatique..
Je lui laisse le temps de faire le rapprochement avec cette petite information supplémentaire.
- Puis nous avons récupéré en cours de route, un garde borgne Rid, je ne sais quoi. De toute façon, cette histoire puait tellement que dès que la grosse bestiole est apparue, j’ai ramené Lin en surface. Je ne voulais pas risquer sa vie alors qu’elle avait déjà pas mal d’informations et copier des symboles. Je ne veux pas mourir bêtement pour un roi qui veut se venger de quelque chose car son fils n’est pas foutu de se garder tout seul. J’ai déjà fait la Tour en Ruines aussi alors stop !
Je ne m’étais pas engagé à la Guilde pour suivre les ordres d’un commandant et des têtes couronnées. J’avais déjà ma vie à protéger alors bon… Calixte me surprends quand il essaye de se débattre contre Kaname. Je me redresse et essaie d’arracher le loutron de la tête du coursier.
- Elle t’a présenté son meilleur profil en plus !
Je continue de rigoler alors que j’attrape enfin Kana dans les bras. Instinctivement, je la positionne sur le dos et elle se love contre moi. Ca me rappelle K’awill, bébé. Cette petite bouille me fait craquer que j’avais presque envie de reprendre un autre loutron mais je ne survivrai jamais à ça. J’ai passé un temps monstrueux à éduquer le grand dadais derrière mon dos qui curieux a fini par se lever.
Moi aussi, je veux être porter comme ça Maîtresse.
- Tu es trop grand, K’awill tu le sais bien !
Moi savoir…
Puis il s’allonge au sol et se met sur le dos, reprenant la même position que Kaname. Je m’amuse à la mettre sur son ventre dodue et poilue.
- Tiens, je te donne cette petite peluche en contrepartie. Tu vas voir, c’est rigolo.
Elle s’amuse à rebondir sur son ventre pendant que mon familier essaye de garder son self-control mais je le vois déjà se débattre et le loutron finir au sol.
- Pas très patient toi !
Moi pas jouet ! Moi Grande loutre combat ! Pas maman !
- Oui, oui, je sais K’awill.
Je lui gratrouille le ventre et regarde Calixte, sa tête enfin libérée.
- Tu veux aussi des gratouilles sur le ventre ?
Je m’approche de lui pour essayer de lui en faire mais il se rebelle bien ainsi vite.
- Bon allez, fini les enfantillages. Il se fait tard et maintenant que je t’ai presque tout appris, fait péter la monnaie !
Il n’a jamais été question de paiement, je fais surtout ça pour l’amour des loutres et de passer un bon moment. Puis j’étais certaine qu’on allait se revoir d’ici là, je veux voir les progrès de cette Kaname, voir aussi pour une amie pour K’awill.
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