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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    L’Astre de l’Aube au marché noir ? Ce matin, une rumeur des plus sombres se répandait dans les salons de la Capital. La célèbre Luz Weiss aurait été aperçue en train d’acheter des objets illégaux au marché noir ? Simple rumeur, tentative de décrédibilisation ou simple mensonge de couloir ? Impossible de le dire ! L’Astre de l’Aube dément officiellement que sa directrice puisse avoir de telles relations avec la pègre. Une mauvaise pub qui pourrait éclabousser l’organisation médicale si elle s’avérait vraie, mais pour l’instant ce ne sont que des rumeurs. Des rousses, il y en a beaucoup dans Aryon et ce ne sont pas toujours la célèbre Médecin à la chevelure flamboyante. Affaire à suivre.En savoir plus...
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    Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Yuduar Al RakijaCapitaine Fantasque
    Yuduar Al Rakija
    Informations
    Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Mer 25 Mar 2020 - 20:07 #

    Dans la cours du Bastion du Grand-Port, l'ambiance est au beau fixe. Pages, recrues, soldats et vétérans se côtoient en formant une ruche des plus actives autour de la préparation d'un convoi armée en direction des plaines. L'objectif n'est pourtant pas bien sorcier: suite à la recrudescence d'attaque sur la route principale entre la Capitale et le Grand-Port, une escouade d'homme est envoyée "aplanir la situation". Jusque-là pas de quoi casser trois pattes à un canard. Là où les choses deviennent plus croustillantes c'est à mieux regarder la mention d'usage d'armes et d'armures de qualité bien supérieur à ce qu'on à l'habitude d'observer chez de classiques bandits de grands chemins. Un détail qui à vite fait d'attirer une oreille curieuse. Et un curieux il y en à un au Grand-Port: le Capitaine Yuduar Al Rakija.

    Ce fut donc décidé dans la volée, le Capitaine prendra la tête de la petite phalange d'homme embarqué pour nettoyer la zone de ces malfrats étrangement bien lotis. Une dizaine d'homme à la louche, le tout secondé par le meilleur de tout les seconds: Emeor Calyx, fidèle Lieutenant incarnant l'ordre nécessaire au bon fonctionnement du Régiment Al Rakija. C'est par la seule présence de ces deux têtes d'affiches qu'en l'espace de quelques heures la grande cours s'est transformée en véritable branle bas de combat. D'un parce que certains espéraient surement bien se faire voir par Yuduar, surement sans savoir qu'il n'était pas du genre à faire gaffe à ce genre de détail insignifiant pour lui. De deux parce que avec Emeor ça marche droit et ça file tout aussi droit à tout les niveaux. Ce qui est sûr c'est que la préparation sera qualitative quand viendra l'heure du départ.

    * * *


    "T'en penses quoi toi de ces bandits?"

    Chevauchant côte à côte, Yuduar se tourna vers Emeor pour lui poser cette question directe d'une voix légère et pensive. Puis il leva le nez au ciel, profitant des rayons d'un soleil blanc annonciateur de la saison douce à venir. La journée était agréable, de quoi faire oublier les quelques heures de voyages qu'ils avaient devant eux. Le plan était sommes toutes assez simple: rejoindre une auberge de voyage qui se tient à peu prêt à mi-chemin sur la route principale, laisser les chevaux là-bas puis ensuite se scinder en deux groupes pour ratisser la zone.

    "J'veux dire, des coupes-jarrets aussi bien armés pour moi ça peut raconter deux choses." enchaina t-il sans même laisser le temps à son second de répondre à sa première question "Soit, un, ils se font équiper par une tiers personne. Genre je sais pas, un réseau, un nobliaud qui y tire ses avantages ou une pourriture dans le genre. Ou sinon, seconde possibilité, le matos qu'ils ont vient d'une pêche plus ancienne. Et ils se font un retour sur investissement."

    Arrivés aux abords de l'auberge cible qui leur servira de pied à terre durant la journée à venir, Yuduar termina sa phrase tout en posant le pied sur le plancher des vaches. Il n'avait pas tout dit à Emeor sur ses petites observations personnelles et, dans le fond, craignait un peu la réaction de son second quant à ce qu'il allait lui dévoiler d'ici quelques instants. Puis comme d'habitude il parlait peut-être un peu beaucoup en posant des questions principalement rhétoriques sans laisser à son interlocuteur une véritable chance de répondre.
    Soudainement, il ouvrit son sac pour en sortir quelque chose qui s'apparentait clairement à un dossier. Si ce n'est la dose outrancière de pages volantes et surement mal organisée en son sein. Rien d'anormal en soit mais pour quiconque connait le Capitaine il est plus qu'étrange de le voir, lui, se balader avec de la paperasse dans son sac.

    " 'Fin bref, j'ai compilé deux trois trucs que j'ai trouvé en fouinant cette nuit sur d'anciennes affaires dans le coin et j'ai pris les devants avant qu'on décolle. Je te laisse lire ça maintenant qu'on est arrivés, je suis désolé je reviens je dois aller un coup sur le trône." lui tendant le dossier presque en l'imposant plus qu'autre chose, Yuduar se dirigea d'un pas pressé vers l'entrée de l'auberge sans se retourner "Je commanderais de quoi nourrir les gars en passant t'inquiète! Ah et fait si il débarque il mange avec nous, enfin tu verras de quoi j'parle!"

    Il débarque? Manger avec nous? Qui ça au juste?
    Des questions qui resteront dans l'immédiat sans réponse à la vue d'un Yuduar qui s'engouffra dans l'auberge sans demander son reste en discussion. Stratégie de fuite? A moitié oui et, par besoins naturels, à moitié non. Emeor n'allait quand même pas osé le déranger pendant la grosse commission tout de même, un peu de tenue.
    Mais ces mystères trouveront leurs solutions au sein du "dossier" du Capitaine désormais remis entre les mains de son Lieutenant. A coup sûr que l'attention d'avoir fait un dossier allait lui plaire, qu'il se disait. Au milieu des feuilles volantes, le rapport d'une ancienne mission chaperonnée par la Guilde il y a plusieurs mois de ça. Un convoi d'armes parti de la Capitale en direction du Port, organisé pour équiper les troupes du Caporal Guido qui s'occupait de tenir le Bastion à l'époque. Si ce n'est qu'a l'arrivée il n'y a eu que une aventurière, seule au lieu de trois, accompagnée par la forgeronne tout aussi démunie, les deux moitié à poil et frigorifiée par la pluie. Le convoi? Envolé, disparu aux mains de bandits de grands chemins. Une enquête prérogative fut engagée immédiatement, sans retours immédiats, aucune traces repérées et aucune suites engagées par la garde locale. Bilan, jamais l'équipement destiné à la Garde ne fut retrouvé. Quand soudain voila pas des bandits chichement bien armés qui viennent se la raconter prêt d'un semestre plus tard? Coïncidence je ne pense pas, s'est dit le Capitaine dans sa malice. Mais il reste une question en suspend... qui doit "débarquer"?
    Derrière les feuilles traitant de l'ancienne mission de la Guilde se trouve une copie de papier d'appel à collaboration adressée au siège de la Guilde directement. Celui de la Capitale, pas le boui-boui de relais au Port. Oui, c'est sans vraiment savoir si son instinct était juste ou non que le Capitaine à arbitrairement pris la décision de faire appel à un, ou plusieurs, aventuriers pour qu'ils viennent les aider à mettre la main à la patte dans cette obscure histoire. Et si dans le fond il s'était gouré? Pas grave on crache jamais sur une paire de bras en plus! Il s'occupera de rendre ses comptes avec le Conseil de la Guilde ultérieurement. Par contre si il à fait bonne pioche... c'est banco pour les deux institutions. Une seule virée, deux affaires closes.

    C'est donc l'esprit tranquille et un brin fier de lui -et de sa connerie- que le Capitaine pus enfin s'installer séant sur le siège en bois qui allait répondre à ses besoins salvateurs. Une tournée de bière déjà commandée, un gaillard repas pour accompagner le tout, la nourriture sera sur la table à son retour pour sûr. Un soupir d'aise, sourire en coin.
    *Bon, j'espère qu'Emeor vas pas me fusiller du regard en sortant n'empêche...*
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Jeu 26 Mar 2020 - 23:02 #
    L'effervescence était à son comble. Ils allaient. Venaient. Allaient et venaient. Sans cesse. Un tel spectacle, une telle énergie débordante - à croire qu'elle outrepassait les hauts murs du Bastion - restait relativement rare et inédite. Bien évidemment, l'on avait déjà vu quelques opérations d'envergure. Là, en haut, perché comme à son habitude sur son trône, le soleil les toisant, enrôlé dans sa cape lumineuse et ardente. De temps à autre, le vent amenait, insouciant, insolent, quelques nuages d'un blanc nacré et parfait, et alors, une ombre furtive venait se dessiner, et elle semblait, en ces instants, semer la discorde en cet amas de jambes, de paroles et de têtes. Vue de l'extérieur, le sens d'une telle scène, son ordonnancement, son organisation si minutieuse échappait facilement à un regard non avisé, un œil bien débutant. Chaque homme, chaque soldat - il en était ainsi de leur réelle affectation - se voyait donner une tâche précise. L'on se remplissait déjà les poumons, comme pour se galvaniser de courage, ou pour humer à plein nez ces différents odeurs à présent si familières et si réconfortantes de la ville, où venaient se mêler l'iode, la senteur fraîche des pierres, l'odeur âcre du poisson vendu sur ces étalages pourtant éloignés du large bâtiment militaire, et, par moment, dans un instant éphémère mais puissant, une douce effluve de fleurs dont on ne savait d'où elle provenait. Un faillit trébucher, un autre portait une caisse lourde et pesante, un dernier regardait curieusement et tentait de proposer son aide, parfois en vain. Le cri des oiseaux se répercutaient aux bruits agités des hommes, dialogue de sourds où le principe était on ne peut plus simple, créer une cacophonie symphonique ahurissante. Et ça tournait. Encore et encore. A quoi qu'on s'enivrait la tête de projets, de péripéties, d'actions héroïques... Non nous ne partons pas en guerre. Mieux, nous partons à l'aventure pardi !


    Non. Une opération rigoureusement calculée, prévue et bien organisée. Rien de plus. Aucune action héroïque. Aucune épée sortie inutilement de son fourreau. Mais une intervention juste et nécessaire pour apporter l'ordre et la justice là où il le fallait. Droit, seul, supervisant de son habituel regard bleu si pénétrant, les épaules en arrière, les mains occupés par des papiers, il se tenait, à l'écart des coureurs rapides et inutiles. Regardait d'un œil avisé tantôt les dossiers, tantôt les soldats. Donnait quelques ordres. Remontait ses lunettes noires sur son nez - heureusement que la tenue légère lui empêchait de transpirer davantage. Et se tenait prêt, à tout instant. Bientôt, les préparatifs arrivèrent à leur fin. L'heure du départ sonnerait-il donc bientôt ? Il s'avança, droit. Il avait besoin d'une dizaine d'hommes pas plus. Beaucoup espéraient partir à l'aventure. Ils resteraient ici. Il en est ainsi. Qui pourrait donc s'occuper de la ville si l'entièreté du régiment s'aventurait - quel terme ironiquement utilisé - à l'intérieur des terres pour chasser des bandits et protéger les routes, ou plutôt la route principale reliant les deux villes essentielles - de son point de vue - que sont la Capitale et Grand-Port. Ainsi donc l'opération consistait-elle à retrouver des brigands, des malfrats qui s'étaient, il y a de cela quelques temps, illustrés dans diverses attaques en ce lieu, ce qui, au demeurant, ne ressemblait guère à une aventure mais bien plus à une arrestation pour le moins du monde musclée ; arrestation doublée d'une enquête, il fallait bien les retrouver après tout et connaître dans les moindres détails où ils avaient pu se procurer de telles armes pour mener à bien leurs crimes. Il était temps de partir. Il salua avec ardeur et solennité les soldats qui se tenaient devant lui et monta, sans autre forme de procès, sur son cheval d'un geste rapide, précis et efficace. Il donna un léger coup à son partenaire de route qui s'exécuta et commença alors à faire s'enchaîner, dans un bruit sourd, les sabots au sol. Emeor jugea, une dernière fois du regard la Bastion, avant de tourner les yeux, sur le convoi et sur l'horizon qui se profilait là, derrière la ville.


    Le voyage n'était ni désagréable ni plaisant, là n'était pas la question. Se tenant à quelques sabots de son supérieur direct - en qui il témoignait un grand respect malgré des relations bien étranges si l'on ne peut les qualifier de réellement conflictuelles -, le Lieutenant n'abandonnait pas sa droite stature comme s'il toisait l'horizon et les plaines qui s'ouvraient à lui. Tout se déroulait à merveille et, pour être franc, il ne doutait guère que la première partie du voyage se passasse sans accroc. En effet, les hommes choisis pour cette mission avaient été soigneusement sélectionnés - non pas qu'ils fussent l'élite mais un recrutement se devait d'être réalisé - et Emeor ne doutait guère, l'espace d'un instant, des compétences de chacun. La confiance s'avérait être une arme bien plus féroce que nombre d'hommes sous-estiment, préférant jouer leur partie seul, solitaire, comme si déplacer ainsi ses pions serait plus aisé. Une voix reconnaissable entre toutes, tant au sein de ce régiment que noyée dans une masse incommensurable d'hommes, arriva aux oreilles du Lieutenant qui, s'il le pouvait, se redresserait davantage sur son cheval pour manifester son attention et son respect conjugués. Son visage resta parfaitement immobile alors qu'il assimilait chaque information, chaque mot pour en retirer plus que ce qu'il ne pouvait contenir. Il hocha la tête. Et la voix du Capitaine poursuivit son discours. Il n'avait guère de choses bien utiles et intéressantes à rajouter. Ainsi se contenta-t-il d'un sobre les deux hypothèses sont parfaitement envisageables Capitaine pour clore les réflexions non pas tant communes qu'essentielles pour d'ors et déjà avancer dans l'enquête. Les sabots frappaient contre le sol à un rythme régulier qui, bien évidemment, plaisait à l'oreille militaire et protocolaire d'Emeor. La bâtisse se profilait déjà et la première étape du voyage arrivait à son terme. Il était temps de descendre de sa monture. Un bon repas en perspective. Pour certains, la bière au rendez-vous. Il détestait ça, l'alcool pendant les missions. Mais il fallait s'y faire.


    Alors que le Lieutenant, tout en jugeant - pouvait-on seulement dire qu'il passait ainsi ses journées à observer, le visage neutre, pour approfondir quelques réflexions qui, bien souvent, ne servaient qu'en vue d'une action ? - l'auberge, cherchait à s'assurer que les troupes se sentissent bien, voilà que le Capitaine lui tendit, de manière surprenante, un dossier. Malgré tout ses efforts, Emeor ne put retenir un froncement de sourcils exprimant tant l'étonnement, pour ne pas dire la stupéfaction, que la curiosité ; il écoutait, toujours d'une oreille attentive et avide, les ordres et consignes de son supérieur qui lui apportaient non pas des réponses mais bien des interrogations ; ainsi le froncement de sourcil muta-t-il pour exprimer, à présent, une inquiétude grandissante ; qui est donc cette personne ? Qu'est-ce que la Capitaine a réellement en tête ? Aucune réponse tangible, pour le moment, ne fut apportée puisqu'il se pressa pour entrer dans l'auberge. Le Lieutenant se retint, de soupirer et de monter les yeux au ciel ; il avait bien appris à composer avec, et puis, au fond, les choses ne fonctionnaient-elles pas de manière efficace ainsi ? En outre, il savait bien que son supérieur faisait les choses de manière propre - du moins si l'on s'attardait avant tout sur le résultat et non pas sur certaines manières de procéder disons discutables - et, pour cette raison, il lui accordait sa totale confiance. Serrant en ses mains le précieux dossier, Emeor s'assura alors que tous les hommes eurent bien attachés les chevaux et se tenaient prêts à rentrer pour déguster un savoureux repas. Il fit, ainsi, entrer les hommes, sachant bien que le Capitaine arriverait rapidement. Un serveur s'attardait déjà à servir une grande table et le gérant les accueillit chaleureusement - était-il satisfait de voir ainsi la Garde faire régner l'ordre de ces terres ? Ainsi les militaires commencèrent-ils à s'installer, Emeor tenait néanmoins à attendre le Capitaine avant de commencer à manger, quitte à faire grincer des dents quelque soldats dont les langues bavaient face au repas. Néanmoins, il ne se privait pas pour commencer à feuilleter le fameux dossier et ainsi, il espérait, obtenir des réponses à ses questions. Et le dossier lui plût, le parcourant avidement comme s'il venait remplacer son repas. Un Aventurier ? Un tel choix était-il seulement sage... ? Pourquoi faire appel à un Aventurier quand la Garde se montrait déjà bien efficace ? L'incompréhension du Lieutenant faisait surface. Bien étrange. Enfin, encore fallait-il voir ce fameux Aventurier.
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
    Informations
    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Ven 27 Mar 2020 - 16:42 #
    Sur les traces des armes
    ─ avec Yuduar & Emeor

    L’effervescence de la Guilde, une véritable fourmilière de brouhaha et d’aventuriers plus ou moins bien organisés. Je passe inaperçu dans cette mélasse de m’as-tu vu, traversant la foule pour me rendre directement au tableau des quêtes.
    Parfois je me demande si je vais pas déménager au Village Perché, j’adore cette ville, elle est … calme ! Après tout j’aurais accès aux mêmes quêtes grâce à l’annexe de la Guilde dans ce lieu où la nature prône. Certes certes … Mais je dois bien avouer qu’il y a quelques avantages à venir directement dans la maison mère des aventuriers. Des salles d’entraînements, des hommes et femmes aguerris qui dispensent leur expérience aux plus inexpérimentés - je ne dis pas les plus jeunes, ce ne sont pas toujours eux les moins doués sur le terrain, croyez-en mes malheureuses expériences !
    Bref, il y a de tout ici, des « j’me la pète », des « j’ai besoin de bouger et de découvrir Aryon», des « j’aime aider mon prochain », des « j’ai besoin de gloire », d’autres « j’savais pas quoi faire de ma vie et j’ai vu de la lumière » … Comme je disais, il y a de tout ici. Ça grouille, ça rit, ça se chamaille, ça se conseille …

    Je me fais bousculer par deux hommes en proie à une rivalité certaine.
    - Je serai bien meilleur que toi ! C’est une mission de premier ordre ! T’es pas qualifié pour ça !
    - Moi ?! Pas qualifié ? Non mais t’as vu ta tronche ?! Tu crois vraiment qu’ils vont te choisir!

    J’expire de désespérance. Ah la testostérone … Que fait la médecine ?! Attention, un excès de testostérone nuit gravement à votre jugeote
    Un troisième homme arrive furtivement et inscrit son nom sur une liste. Un hôte annonce la clôture des inscriptions ce qui a le don d’agacer les deux autres hurluberlus qui crient au scandale.
    Je m’approche du comptoir, tant bien que mal - il y a quand même beaucoup de monde comparé à l’effervescence habituelle – pour me renseigner de l’événement provoquant cette agitation soudaine.

    - Hey, que se passe-t-il?

    L’hôtesse à qui je m’adresse sourit de toutes ses blanches dents en me reconnaissant.

    - Une mission spéciale en collaboration avec la Garde. C’est rare, et c’est le moment de créer un lien et d’atténuer les rivalités entre les deux corporations. Et fait unique, c’est un conseiller qui va choisir l’aventurier qui partira. Il fallait s’inscrire sur une liste, elle vient d’être retirer.

    Étonnant, j’aurais bien aimé voir de quel type de quête dont il s’agit. La jeune femme se penche vers moi, une étincelle malicieuse illuminant son regard.

    - Ne t’inquiète pas, j’ai pris l’initiative de t’inscrire toi, et quelques autres aventuriers dont je suis sure que le profil correspond!

    Et avant que je n’ai le temps de réagir elle s’en va calmer la foule protestataire. Depuis quand je n’ai plus mon mot à dire moi ?! Je sais bien que ça ne part pas d’une mauvaise attention, mais j’aime avoir le libre arbitre de mes choix. J’arrive à glaner quelques informations sur le contenu de la mission : appréhender des bandits qui sévissent sur la route marchande entre la Capitale et le Grand port.
    Pourquoi la garde a-t-elle besoin de nous ? Sérieux ? Ça ne relève pas vraiment de nos attributs. Il y a des actions politiques qui m’échappent parfois. Passons, allons taper du sac, après tout je suis venu ici pour m’entraîner de base.

    Le lendemain une voix se fait entendre, je reconnais celle de l’hôtesse. J’attrape mon Cristal de communication, je suis convoquée. Son timbre est enjoué, je fronce les sourcils, me doutant de l’issue de cette entrevue.
    Il est rare de rencontrer un Conseiller, l’homme d’âge mûr ne m’apprend rien de plus que ma déduction.

    - Nous avons parcouru vos états dans la Guilde. Et nous sommes heureux de vous choisir pour cette collaboration avec le Capitaine Al Rakija!

    - Pourquoi cette soudaine coopération? Demandé-je bras croisés, regard imperturbable.

    Le pauvre bougre, s’il s’attendait à des cris de joies ou de chaleureux remerciements, il se fout le doigt dans l’oeil jusqu’au coude avec moi.

    - Si vous voulez vous désister nous avons d’autres candidatures vous savez …

    Psychologie inversé, pour qui me prend-il ? Je ne bronche pas, l’observant de manière accrue.

    - Ce n’est pas la question, Monsieur.

    Il sourit, se frotte la nuque.

    - C’est aussi pour ça que vous avez été choisi. Votre flegme et votre discrétion.

    Il m’explique alors que c’est suite à un échec de la Guilde que cette mission a eu lieu, et c’est plutôt un privilège de nous laisser une chance de faire racheter la réputation de notre groupe. Il se pourrait que l’échec d’une mission est engendré l’armement de malfaiteurs sévissant dorénavant sur les routes commerciales.
    Et maintenant que je suis dans la confidence je ferai mieux de bien me tenir car le Conseil peut aisément révoquer un aventurier. Super les menaces ! Je déteste le chantage, le meilleur moyen de me faire faire l’inverse. Il s’excuse pour l’intimidation, mais il faut bien que je comprenne l’enjeu et la crédibilité de la Guilde dans cette simple mission. Ne pas faire de vague, et rapporter à mes Hauts compères les tenant de notre péripétie. Et maintenant je deviens espion ! De mieux en mieux …
    Je n’ai plus vraiment le choix - on l’a toujours me direz vous - mais je dois avouer que cette machination a éveillé ma curiosité. Il m’explique les modalités, où retrouver la fraction militaire et me salut d’un :

    - Tenez-vous à carreau Wig, et soyez les yeux de la Guilde!

    Oui oui c’est cela. J’ai une journée pour me préparer, mais qu’est-ce que j’amène ? Grâce au sac sans fond j’emporte toute ma panoplie d’aventuriers, et fais ma réserve de vivres. Et comme il est question de bandits, j’arme mon harnais de mes dagues, ma hachette et ma petite arbalète. Pas trop l’habitude de traquer des hommes moi, plutôt des bêtes. Est-ce si différent ?

    ________________________

    J’arrive devant l’auberge, les boxes pour les chevaux sont plein. C’est qu’il y a du monde pardi. J’attache ma jument où je peux. Je n’ai pas osé me ramener avec Asti, mon Tsi’Ly. Son dressage est à parfaire et ce serait dommage qu’elle me fasse faut bon à un mauvais moment de cette mission.

    J’entre et me dirige direct au bar. Installés sur la longue tablée, des gardes à perte de vu. J’exagère à peine. Pas de doute, je suis au bon endroit.

    - Je cherche le Capitaine Al Rakija? demandé-je à l’hôte des lieux.

    Sur ma gauche, un type assit droit comme un « i » sur son siège, un dossier en main. Il m’observe depuis ma venue, je ne l’ai pas loupé. Au vu de sa posture et de son air si sérieux derrière ses lunettes j’en conclus qu’il est le fameux Capitaine. Je m’avance vers lui, lui tendant la main :

    - Naë. Me présenté-je aussi brièvement que possible.

    Les gardes nous observent, tandis que le gradé et moi même nous nous toisons. Je finis par m’installer sans demander permission à côté du bougre.

    - Vous pouvez m’en dire plus sur la mission?

    Mon ton est neutre, je fixe toujours le militaire tandis qu’un nouveau venu fait son apparition au fond de la salle.

    code ─ croquelune

    Yuduar Al RakijaCapitaine Fantasque
    Yuduar Al Rakija
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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Lun 30 Mar 2020 - 19:21 #


    Laissant la nature reprendre ses droits les plus divins, Yuduar se laissa aller au soulagement de délester ses intestins. Une fois chose faite, remettant l'ordre dans ses frusques précédemment défaites, c'est avec un sourire conquérant qu'il sorti enfin des commodités pour rejoindre ses troupes qui devaient être déjà passées à table. Une dernière pensée pour Emeor avant de retrouver son fameux Lieutenant, s'imaginant déjà entrain de dispenser on ne sais quelle foudre sur on ne sais qui afin de compenser la surprise du dossier de dernière minute. L'idée seule lui suffit à provoquer un gloussement digne d'un gamin des faubourgs. Les petits plaisirs de ce genre, voila le genre de chose qui valait la peine d'être vivant!
    Ouvrant la dernière porte qui donnait sur le corps de l'auberge, le Capitaine trouva effectivement ses hommes tous attablés et en attente devant les plats qui devaient avoir été servis il y a peu. Certains riaient à grands renforts de blagues graveleuses, d'autres piétaient surement en aillent une faim à toute épreuve, la plupart se retournèrent pour accueillir l'entrée du grand brun d'un regard plus qu'entendu.

    "Bah quoi? Mangez tant que c'est chaud au lieu de me regarder en chien de faïence là!" des acclamations devant la nouvelle, les hommes attaquèrent la nourriture comme sil elle représentait leur ennemi le plus fatal. Regardez moi donc ces acharnés, des ventres aussi grands que l'est leur gueule après une soirée trop arrosée, je vous jure "Emeor est pas à table avec vous ou... ?" il se serait quand même pas barré en douce tout de même. Non, pas lui, c'est pas son genre. Un des gars, Bjergen, donna un coup de tête en direction du bar où Yuduar pus aisément deviner la silhouette carrée de son Lieutenant de dos. Dossier en main, assis a côté d'un autre gars et avec le tenancier à portée de voix. Toujours aussi réservé qu'il était.

    Le garde s'avança, piquant un pilon de poulet en passant pour le mordre avec avidité. C'est que lui aussi commençait à avoir un petit creux en vrai. Puis une fois arrivé à portée de son second, il se rappela à son bon souvenir en signalant son arrivée d'une franche tape amicale entre les deux omoplates. Cela faisait un bon moment qu'ils n'étaient pas partis en vadrouille tout les deux et, quoiqu'en dise le binoclard, Yuduar appréciait sa compagnie. Emeor a toujours été ce symbole d'organisation qui rimait inéluctablement avec le fait que la mission allait principalement se dérouler sans accrocs. Oui "principalement" car on ne peut jamais complètement écarter le facteur "Al Rakija" de la complexe équation de la vie. Chacun sa spécialité, les deux s'équilibrant et menant ensembles au meilleur résultat possible. Tout du moins la plupart du temps.

    "Me voila de retour! Bon désolé hein, je sais que c'était soudain cette paperasse mais je pense que t'as compris où je voulais en venir avec tout ça non? Des questions peut-être?" tout en s'installant à côté de Emeor, Yuduar pus remarquer que l'autre homme à ses côtés était entrain de regarder dans leur direction. Ils étaient entrain d'avoir une conversation peut-être? Emeor, conversation, avec un étranger, durant une mission? "Pardon, j'interromps quelque chose?" questionna t-il en terminant de rogner son morceau de poulet tel l'homme le plus détendu du monde malgré sa paire d'yeux marquant un certain étonnement face à la situation. Puis, un détail qui le faisait tiquer chez cet inconnu en face d'eux. Son visage lui semblais familier... Pas du genre familier avec qui il avait possiblement but un coup au détour d'un bar, plus familier comme l'un de ses visages déjà croisés parmi tant d'autres. Mais impossible de remettre où exactement "On se connais non?" demanda le Capitaine de but en blanc "Votre tête me dit quelque chose, ce serais pas vous le gars que la Guilde doit m'envoyer par hasard?"

    Une fois de plus, marquant son mouvement signature, Yuduar venait de poser d'autres questions et de changer de sujet sans même laisser le temps à son premier interlocuteur de répondre aux premières questions posées. C'est que les choses fusaient à toutes vitesses dans sa tête, difficile de composer avec tout en même temps. D'ailleurs il tenta de calmer son avalanche de questions pour laisser le temps aux autres participants de caser une réponse au milieu de tout ça. Mais a peine l'exercice entamé, sa jambe commença a nerveusement tapoter le barreau de son tabouret en un geste répétitif et nerveux de piston musculaire. Un brin hyperactif, possible oui.

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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Jeu 2 Avr 2020 - 21:21 #
    Alors que les soldats attendaient, impatients, leur Capitaine afin de débuter dans la bonne humeur une ripaille vulgaire, sale et brutale, tandis que leur Lieutenant, lui, se tenait toujours raide en lisant attentivement ce dossier qui se révélait on ne peut plus intéressant, un homme fit son apparition. Grand, la carrure identique à celle d'Emeor, il s'avançait vers ce dernier qui leva la tête de ses papiers - comme si la réponse à toutes ces interrogations étaient là, marquées dans ces caractères couchés sur le papier - lorsque cette voix inconnue prit se fit entendre. Instinctivement, le Lieutenant fronça les sourcils, remonta ses lunettes, examinant - et il ne s'en cachait guère - ainsi cet homme qui se présentait à lui. La situation devint immédiatement claire puisqu'il s'agissait, sans nul doute, de ce fameux aventurier que le Capitaine avait tant souhaité recruter pour cette mission pourtant strictement militaire. L'homme, bien bâti et solidement ancré en ses appuis, paraissait en savoir un rayon sur la vie elle-même, ses yeux parlaient pour lui. Emeor, l'air toujours grave et sérieux - sainte Lucy, le lâchera-t-il seulement un jour ? -, serra la main de prénommé Naë. Le nom n'entrait en résonance avec nul souvenir du militaire. Un pur inconnu. Ainsi donc voici le fameux aventurier. Le Lieutenant remit les papiers de manière convenable entre ses mains, il n'était pas question de les froisser, et planta son regard dans celui de son interlocuteur. Regarde glacial d'azur habituel.

    "Une recrudescence d'attaque de bandits sur la route entre la Capitale et Grand-Port, vous devez déjà le savoir. Nous sommes venir régler ce problème et si possible arrêter les coupables. Le Capitaine vient de me donner des détails, voilà quelques mois, un chariot a disparu tout comme son contenu qui était composé d'armes notamment. Les deux affaires semblent évidemment liés. Nous avons une dizaine d'hommes, sans compter le Capitaine et moi-même, de la Garnison. Nous n'en savons pas plus pour l'instant. "


    Simple, bref, efficace. Emeor ne voyait nul intérêt à cacher les quelques informations supplémentaires que son supérieur venait de lui fournir à un aventurier qui coopérerait avec eux. Ils se devaient d'être préparés et de partager les renseignements pour que la mission puisse, ainsi, être une totale réussite. Le Lieutenant hésita à plonger à nouveau dans les dossiers qu'il avait épluché déjà trois fois - trois lectures attentives et méthodiques, digne d'un homme protocolaire -, mais se reprit. Il avait oublié de corriger une légère erreur, il le sentait bien à l'attitude de l'aventurier. Et malheureusement - ou heureusement, peut-être ce poste lui convenait-il parfaitement à présent -, il ne pouvait passer outre une telle procédure.

    " Le Capitaine devrait arriver d'ici peu, il s'occupe de choses... Importantes et surtout pressantes dit-il en masquant tout rougissement qui le trahirait. Je suis son Lieutenant Em... "


    Malheureusement, le dit Lieutenant n'eut guère le temps de terminer sa phrase. Ses lunettes sautèrent sur son nez et une paupière tressauta. Le Capitaine lui en avait fait des coups, mais, jamais, il ne comprendrait celui de la tape amicale. Était-ce seulement une façon réglementaire de se comporter ? Penser au règlement s'avérait bien stupide, Emeor savait pertinemment que le Capitaine - peut-être oserait-il user une autre appellation un jour - ne pouvait être enfermé dans de simples cases pratiques et protocolaires. Ainsi, il retint un soupir et remonta à nouveau - ce tic ne le lâchera jamais - ses lunettes noires. La question qui suivit fit hausser un sourcil. Défigurant le visage froid du Lieutenant. Le Capitaine recrutait quelqu'un et se montrait incapable de savoir qui avec précision ? Quelle préparation chaotique. Alors que les soldats se goinfraient et parlaient entre eux dans la bonne humeur, les blagues fusant, l'estomac d'Emeor commença, bruyamment et cassant le silence qui venait à peine de s'installer, à rugir. Le temps n'était pourtant pas au repas pour eux trois. Ils avaient des préparatifs urgents à établir.

    " Voici le Capitaine du Régiment, Capitaine Al Rakija. Je suis le Lieutenant Emeor Calyx. Capitaine, voici l'aventurier que vous avez recruté. Monsieur Naë, je ne me trompe pas ? Capitaine ajouta-t-il à voix basse, espérant ainsi que l'aventurier ne l'entende guère, je ne pense pas que la bière soit une bonne idée pour les soldats, nous avons une mission...


    Il se tut. Et se raidit. Se rappelant instantanément que, de son simple rang, son conseil pouvait être malvenu. Il se permettait, néanmoins, de temps à autre, de glisser quelques remarques -toujours polies et respectueuses - qui pouvaient se montrer utiles. Remettant en place de manière méthodique et presque perfectionniste les papiers entre ses mains, il fixait les deux autres hommes. Tiraillé entre la faim et le devoir, ce dernier finissait toujours par l'emporter. Peut-être le Capitaine jugeait-il important qu'ils se réunissent de la sorte.

    " J'ai transmis les informations essentielles à monsieur Naë. Auriez-vous des informations supplémentaires à nous donner ? Et vous, disposez-vous de quelconques renseignements qui pourraient être utiles ? "
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Mer 8 Avr 2020 - 21:48 #
    Sur les traces des armes
    ─ avec Yuduar & Emeor

    L’homme en face de moi ne se départit pas de son sérieux, il m’explique d’une voix vive ce que je connaissais déjà de la mission. Et celle loupée de mes collègues. Je retiens néanmoins une information, il n’est pas le Capitaine, ma déduction est erroné. Je laisse mon regard courir sur l’assemblée à la recherche d’un autre coincé mais seul un homme des plus décontracté arrive vers nous. Ah ! Apparemment il connaît mon interlocuteur dont je ne connaîtrais, pour l’instant, les deux premières lettres de son prénom.
    Il ne semble pas me prêter attention, et lorsqu’il le fait enfin, j’ai à peine le temps de répondre un rapide « Lui-même » à sa question qu’il en enchaîne d’autres pour finir par se taire en nous fixant.

    Drôle de luron ! Je regarde alors le militaire à mes côtés en une silencieuse attente d’explications qu’il ne tarde pas à me donner. Sérieux ? Le Capitaine Al Rakija est donc cet homme délesté d’un certain … poids si j’en déduis l’insinuation de son Lieutenant quelques minutes plus tôt. Je ne peux empêcher mes lèvres s’étirer en un sourire en coin face à ce duo improbable. C’est que ça doit donner ensemble ! Au premier abord leurs caractères semblent de parfaits opposés. La suite me dira si je me trompe ou non. Après tout, je pensais bien que cet Emeor était le Capitaine.

    D’ailleurs son ventre crie famine, mais il ne semble pas en tenir rigueur et préfère continuer son debriefing. Monsieur Naë, je souris davantage et finis par le corriger lorsqu’il recommence à m’appeler ainsi.

    - Pardon je me suis mal présenter Lieutenant, je me prénomme Naëry Wig, mais vraiment, vous pouvez vous contenter de Naë. Mon sourire ce fait taquin. Sauf si vous tenez absolument à me nommer Monsieur Naëry Wig, mais ça fait un peu long non?

    Le fameux Yuduar regarde notre échange tout en trépignant sur son tabouret. Que lui arrive-t-il ? On dirait un enfant qui attend que les adultes finissent de discuter pour en placer une.
    Je fais un signe au tavernier qui se rapproche dans la seconde, à l’affût du moindre de nos besoins.

    - Vous désirez?
    - La même chose que ces Messieurs je vous prie. Demandé-je en montrant la grande tablée.

    - Je ne sais pas vous mais je suis plus apte à réfléchir le ventre plein, vous commandez ? Lieutenant ? Capitaine?

    Non loin de moi que manger seul me gêne, mais il sera tout de même plus convivial de se restaurer ensemble, même en parlant de notre enquête. Puis je lance là une perche à Emeor pour qu’il puisse manger sans craindre les représailles de son supérieur, quand bien même il s’agisse de cela. Car le bougre semble plutôt cool … En même temps je n’avais peut-être pas les meilleurs exemples de rapport Aventurier/garde entre Zahria avec qui j’ai eu une … des aventures, et Calixte qui passe son temps à squatter chez moi. Les espions ont peut-être un comportement atypique ? Allez savoir.

    Je commande une bière en plus du repas, proposant à mes confrères de m’accompagner une nouvelle fois. Après tout, ça ne fait pas de mal, surtout à ce cher Lieutenant, cela lui permettrait de se détendre un peu. Al Rakija semble plutôt favorable à l’invitation.

    code ─ croquelune

    Yuduar Al RakijaCapitaine Fantasque
    Yuduar Al Rakija
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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Sam 18 Avr 2020 - 14:17 #


    Naëry Wig, Naëry Wig... Continuant d'écouter les échanges de formalités en cours, Yuduar n'arrêtait pas de réfléchir à où il lui avait semblé avoir croisé ce nom et prénom auparavant. Sans parvenir à mettre le doigt dessus. C'était il n'y a pas si longtemps que ça pourtant, il en est certain. La Cité Enfouie peut-être? Un des volontaires de la Guilde, un nom qu'il aurait vu sur le registre au départ ou au retour. Possible ouais. Si c'est le cas c'est plutôt une bonne chose, si ce gars à survécu au bordel là-bas c'est qu'il devrait être suffisamment solide pour la mission à venir au moins. Puis si il se trompe... Meh, il avisera, encore et toujours.
    Au final il se fit tirer de ses réflexions personnelles lorsque le dit Aventurier alpagua le tenancier pour passer commande. Le Capitaine nota au même moment l'estomac parlant de Emeor à ses côtés et, une fois n'est pas coutume, se fendit d'un grand sourire bien vite accompagné de son rire typique.

    "Mangeons, mangeons, vous avez bien raison!" il se retourna vers le propriétaire "Pas de menu spécial vous embêtez pas, la même chose que pour les gars derrière comme convenu, ce sera très bien. Avec trois grandes blondes pour faire couler tout ça!" puis glissant un regard en coin vers Emeor, toujours l'air malicieux "T'en fait pas pour ça Emeor, ils savent qu'ils ont le droit qu'a une pinte en mangeant et je préfère les avoir de bonne humeur et vif d'esprit que ronchon et traine-savate quand on vas battre la campagne après là. Tu devrais en prendre de la graine, tu m'as l'air tellement tendu que tu vas imploser dans moins d'une heure à ce rythme là! faut que tu survives la journée entière hein, ahahah!"

    Laissant son naturel solaire faire la discussion avec le tavernier, Yuduar tendis les bras pour attraper les assiettes et les couverts afin de l'aider à dresser un semblant de table sur le bar à l'intention du trio des deux gradés et de l'aventurier. Naëry à leurs côtés n'avait pas l'air d'un grand personnage porté sur l'art de la conversation mais son petit sourire malin qu'il gardait en coin indiquait une certaine disposition à l'humour pince-sans-rire, sans compter ses yeux fatigués aux paupières lourdes malgré la vivacité de ses prunelles plus haut. Sommes toute, une bonne bouille, un peu mal rasé, les cheveux en vrac, propre sur lui malgré tout, pas du genre à renifler la charogne comme certains trappeurs de créature ou quoi.

    "Bon en tout cas Wig, ravi de vous avoir parmi nous pour cette petite sortie. J'imagine qu'entre ce que la Guilde vous a fournit et le topo d'Emeor juste avant, j'ai pas besoin d'énoncer encore toutes les évidences de la mission." tâchant de parler clairement entre deux bouchées de poulet ou goulées de bière "Du coup le plan est assez standard à partir de là. Une fois la panse remplie, on monte à environ un kilomètre nord/nord-est à pied puis de là on vas se scinder en deux équipes pour ratisser large. Avec vous on est douze en tout, donc deux groupes de six, l'un sera géré par Emeor et l'autre par moi, vous êtes libre d'aller où ça vous chante j'y vois pas de soucis." derrière, l'un des garde l'appela pour lui partager une histoire drôle au caractère aussi graveleux qu'efficace, ce qui eut pour effet de faire rire Yuduar à grande gorge pour ensuite conclure sur "Si tu croises une Dryade aujourd'hui Ruman, j'te déconseille d'avoir la main dans ton futal au moment de dégainer en tout cas! Bref, j'ai encore du boulot moi. Revenons à nos bouctons. Donc ouais deux groupe de six. De là, formation en chevron, trois duo qui avancent en triangulant, toujours à portée de voix. Pour se contacter entre les unités, on utilisera des appeaux. De ce qu'il semble les gars qu'on cherche sont pas nés de la dernière pluie donc si on leur met la puce à l'oreille gratuitement ils sauront en profiter tout de suite, donc on vas éviter de trop abuser des appeaux quand même. Notre son est facilement reconnaissable, c'est un chant de Ribou. Pas besoin de se casser le bonnet avec les codes, t'auras surement un gars à portée de bras pour faire la traduction. A la limite, seul truc à retenir c'est que un long, court et long, c'est un appel à rassemblement urgent. Le reste, du détail." un temps de suspend, les yeux en l'air comme pour se gratter l'intérieur du cerveau à la recherche d'une autre information à caler dans sa diatribe. Rien pour le moment, une gorgée de bière bien méritée donc pour s'auto-féliciter du travail bien fait!
    "Et je crois pas avoir oublié grand chose à partir de là hein! 'Fin Emeor si des trucs te viennes, libre à toi de remplir les trous. Puis Naëry si t'as des questions hésites pas. D'ailleurs tu peux m'appeler Capitaine Al Rakija ou juste Capitaine ou si t'aimes pas les grades, ce que je peux comprendre, juste Yuduar suffira je suis pas très à cheval sur l'étiquette de toute manière. J'imagine que je peux te tutoyer aussi, pas de soucis là-dessus?"

    Puis tout en gardant son air ouvert et détendu, il replongea son morceau de pain dans son assiette pour en saucer le fond. Sans aller jusqu'à dire que c'était là le meilleur repas de toute sa vie, la nourriture de cette auberge valait quand même bien le détour! Un détail dont le Capitaine gratifia bien volontiers le tenancier qui lui répondit avec la fierté toute bombée sur son torse bien charpenté. Ils avaient encore une petite heure devant eux pour discuter de tout et de rien avant de sonner le rassemblement pour entamer le programme de la journée. Peut-être que Yuduar allait inviter ses convives à aller rejoindre les hommes à table pour terminer les discussions de convenance avant de repartir tous ensembles. Ils étaient bien là tout les trois mais le Capitaine tenait à la proximité avec ses hommes, cela faisait clairement parti de son identité, de cette confiance presque familial avec quiconque pourrait un jour protéger ses arrières en cas de coup dur. Aucun visage présent aujourd'hui n'était un visage inconnu. Il mettait un point d'honneur à serrer la main à chacun de ses gars, droit dans les yeux d'égal à égale, dès que l'occasion se présentait au Bastion. Conclusion, cela avait tendance à créer une ambiance bon enfant souvent perçue comme trop légère au goût de certains. Mais ce que Yuduar en concluait lui, c'est qu'il pouvait envoyer n'importe lequel de ses gars se remonter les manches, sans avoir à être a côté de lui, avec l'assurance que le boulot serait bien fait et respecté. Et les soldats savaient eux que leur Capitaine protégerait toujours leurs intérêts si nécessaire. Un échange de bon procédé en quelque sorte!
    Wig dans tout ça? Il avait l'air d'un bon gars lui aussi. Peut-être un peu froid au démarrage mais il avais pas l'air d'être le plus con de la portée non plus, loin de là. Tient d'ailleurs Yuduar ne lui avait pas encore demandé si il avait servi ou non aux Montagnes pour la Cité Enfouie. Si il avait vu des potes mourir là-bas, ça pourrait expliquer ce brin de distance émotionnelle avec les nouvelles rencontres. Ils auront grand temps de discuter plus amplement, tout cela n'était que supposition pour le moment!

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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Dim 3 Mai 2020 - 22:03 #
    Avec Yuduar & Naëry


    Sur la trace des armes [Assignation]

    Emeor dévisageait ainsi, de son habituel visage froid - pour ne pas dire glacial -, les deux hommes à ses côtés. En réalité, si l'ont était un minimum attentif, le Lieutenant n'accordait pas le même regard à ces deux hommes, ce qui trahissait la relation - ou a fortiori l'absence de relation - qu'il entretenait alors avec l'un ou l'autre. Du respect teinté de sentiments amicaux pour l'un. De l'indifférence froide pour le second. Un troisième regard, plus rare cependant, s'adressait aux soldats alors présents qui mangeaient d'ors et déjà et buvaient ; Emeor se contentait ainsi de les observer du coin de l’œil, veillant au grain. Certes, le Capitaine avait-il raison en déclarant qu'il était nécessaire - pour ne pas dire vital - de commander des hommes la panse remplie, la tête légère et l'attention toute dirigée vers la mission plutôt que de les obliger à remplir ce qu'ils considéreraient alors comme de sales besognes, néanmoins, le Lieutenant n'appréciait guère voir l'alcool couler de la sorte, bien que cela ne soit rien en comparaison des soirées qui se déroulaient de temps à autre dans des tavernes dont il avait vent par des bruits de couloirs, n'y participant pas de sa propre personne. Ne disant rien, préférant ainsi le Capitaine parler, Emeor mangea son assiette, cachant son appétit vorace - la cuisine était étonnamment bonne ici - sous ses airs bien rangés de militaire parfait. Il écoutait, bien évidemment, d'une oreille attentive - mais faut-il seulement le préciser ? - les diverses paroles. Les instructions étaient on ne peut plus claires et seul un idiot ne pouvait les comprendre et les appliquer. Le Lieutenant finissait alors son assiette, trépignant de débuter cette mission bien exceptionnelle. Il hocha la tête en entendant alors les dernières instructions de son supérieur hiérarchique.

    " Je n'ai rien à ajouter Capitaine. Les instructions sont parfaitement claires. Je vous laisse, je vais m'occuper des chevaux. Capitaine. Monsieur. "


    Sans ajouter quoi que ce soit, Emeor fit deux signes de tête rapides à l'attention des hommes avant de se retirer. Son assiette parfaitement vide éclatait d'un blanc surprenant, comme si le récipient était alors tout neuf ; son appétit avait eu, apparemment, raison de lui. Etant d'un naturel protocolaire, partir de la sorte ne lui ressemblait guère puisqu'il préférait les longues préparations auxquelles se mêlaient des discours - avouons-le, souvent bien inutiles de par leur longueur - et des présentations précises des éléments en possession avant que la mission ne débutasse réellement. Pourtant, le Lieutenant ne se sentait pas à son aise, entre ces deux hommes décomplexés qui en venaient à se tutoyer malgré la présence pressante de l'étiquette à laquelle Emeor tenait tant - à peu près autant que son grade. Ainsi, n'ajoutant aucune parole inutile, il sortit, fermant la porte derrière lui. Il faisait chaud. Le soleil régnait en maître. Par moment, quelques nuages passaient, se prélassant dans ce grand ciel bleu d'un bleu aveuglant, d'un bleu qui vous arracherait la rétine s'il le pouvait. Emeor s'avança vers les chevaux disposés parfaitement, certains mangeaient alors du foin tandis que d'autres buvaient. Il inspira. L'air de la campagne, des herbes qui se tordaient docilement au vent, ne pouvant résister. Un à un, le Lieutenant inspecta les selles, tâchant d'oublier tout malaise, toute idée dérangeante. L'absence du respect de l'étiquette ne pouvait, en effet, à elle seule, expliquer la raison de son malaise et donc, a fortiori, de son départ. Il tâcha de se concentrer sur la mission. Repassant alors en revue tous les éléments que la Garde avait à disposition.

    * * *


    La porte de l'auberge s'ouvrit et les soldats surgirent, bavardant, jacassant, riant. Adossé au mur parallèle à l'entrée, Emeor se remit droit, accueillant alors les hommes et les femmes. Il les saluait, tandis que ceux-ci s'apprêtaient à rejoindre les chevaux. Combien de temps avait passé ? Quelques minutes seulement, le Lieutenant en était convaincu. Peu importe, la mission pourrait bientôt débuter. Au grand bonheur d'Emeor.

    " Capitaine. Nous partons ? J'ai vérifié les montures, elles sont toutes prêtes. Y compris la votre Monsieur. Tout est prêt. Avez-vous des précisions à apporter Capitaine ? "
    agora
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Jeu 7 Mai 2020 - 11:03 #
    Sur les traces des armes
    ─ avec Yuduar & Emeor

    J’écoute le Capitaine dont la désinvolture met directement à l’aise. Moi qui n’aime pas les codes, d’où mon choix d’appartenir à la classe aventurière, suis agréablement surpris par le comportement peu conforme à l’idée qu’on se fait de la hiérarchie militaire. Tout du moins, mes souvenirs de mon passage à la Garde lorsque j’étais adolescent me rappelle un ordre bien plus protocolaire de l’apprentissage officier. Emeor lui est la parfaite incarnation du stéréotype du Lieutenant que l’on se fait. Droit, autoritaire, pincé voir coincé, qui tient à son rang. Je ne peux m’empêcher de le taquiner en rebondissant sur le discours de son Capitaine.

    - Très bien Yuduar, tout est parfaitement clair. Il va de soi que tu peux me tutoyer, et m’appeler Naë, c’est ainsi que tous me nomment. Emeor également. A moins que je ne doive vous tutoyer et nommer Lieutenant?

    Son regard froid glisse sur moi, je le sens tenaillé entre me remettre en place et respecter le choix de son supérieur. Lui épargnant de répondre je continue, gardant le vouvoiement à son encontre pour ne pas le provoquer plus encore.

    - Je vous laisserai choisir le moment venu Lieutenant où me placer. Sous vos ordres ou ceux de Yuduar. Vous êtes sans nul doute meilleur stratège que moi, je m’en remets à votre expertise.

    Un petit brossage dans le sens du poil pour ne pas énerver plus encore l’animal. La vérité ? Je me contrefiche sous la tutelle de qui l’on me met. Je suis taquin mais pas rebelle. J’ai conscience que la mission primaire a mis la Guilde dans une position délicate, je ne vais pas empirer les choses.

    Alors que le dit Lieutenant nous quitte pour préparer les montures – sûrement une bonne excuse pour nous fuir – le Capitaine et moi rejoignons le reste des troupes à table. Je n’ai jamais effectué de mission aussi nombreux, même lors de la quête souterraine pour notre cher Roi nous avons été répartis en petit groupe de moins de cinq individus. Je vais devoir me faire à ce changement, rester dans mon coin me semble une bonne tactique. Contre toute attente les hommes de Yuduar, bons vivants, m’intègrent rapidement à leur conversation comme si je fais parti de l’équipe depuis longtemps. Les blagues graveleuses fusent, je souris par politesse peu friand de ce genre de vanne. Je réponds néanmoins aux questions qui me demandent d’où je viens, ce que je fais. Très vite la tablée s’intéresse à ma situation familiale, si j’ai une « poule » ou si je cours les jupons, sport favori d’un certain Léandre apparemment. J’élude la question en demandant à ce dernier si son nombre de conquêtes est liée à ses performances, insinuant avec taquinerie que peut-être n’était-ce pas de son choix que de changer aussi souvent de couche. La raillerie emballe l’assistance qui s’esclaffe de bon cœur en continuant de titiller le pauvre Léandre. Il rit lui aussi de la boutade et rentre dans le jeu. Je crois que les gars m’ont adopté ça y est. Sous leurs airs de franchouillards il semble être de bon gars pas si stupide que ça. Une bonne troupe que tient là le Capitaine.

    Nous sortons une bonne demi-heure plus tard, les chevaux sont attelés. Emeor n’a pas chômé, dois-je lui dire que ce n’est pas, normalement, le rôle d’un Lieutenant de faire cela. Mais plutôt celui d’une nouvelle recrue ? Non, je vais m’abstenir de lui faire offense, le militaire avait clairement besoin de se retrouver seul, et je le comprends, j’ai déjà la tête en pastèque avec les rires gras des soldats.
    A peine mets-je un pied dehors qu’un petit chant reconnaissable parmi d’autres se fait entendre dans les airs. Loupiac, mon Chantelune, vient se poser sur mon épaule, content d’avoir profiter du grand air pendant que je faisais connaissance. Il se blotti dans mon cou, comme à son habitude, avant de tourner la tête vers ma main tenant un petit sachet. Il piaille, excitée. C’est qu’il ne perd pas le nord le bougre. Je viens d’acheter ce mélange de fruits sec et de fruits à coque au tavernier pour la route, en plus des vivres qui se trouve dans mon petit sac sans fond. Je sors une amande que l’oiseau se met à picorer dans ma main.

    - Et après c’est tout, tu ne pourras plus voler sinon. lui dis-je en titillant son vendre qui a pris un peu en volume ces derniers jours.

    - Un ami des bêtes? me taquine Léandre.

    J’acquiesce en présentant Loupiac comme mon familier qui nous accompagnera. Je vois certains regards amusés s’échanger, personne pour oser se moquer ouvertement. Puis sincèrement, ça me passe au dessus. L’animal me suis partout depuis que je l’ai adopté, et ce n’est pas près de changer.
    Je monte en scelle remerciant Emeor pour avoir préparer la jument avant de suivre le Lieutenant. Tout d’un coup les hommes sont plus calmes, formant dors et déjà des rangs bien organisés. Bien éduqués les loustiques.

    Loupiac s’endort dans mon chèche alors que Yuduar m’aborde pour me demander si j’ai participé aux fouilles de la cité enfouie.

    - Oui. Répondis-je très brièvement. Voyant le Capitaine sur son reste je poursuis sans entrain.

    - Escouade CaTaNa, qui s’est fini en CaNa … Je sais pas si on a vraiment contribué à découvrir grand-chose, en tout cas il se tramait un truc louche là-dessous, des expériences qui, à mon humble avis, n’étaient pas très légales.

    Le silence s’installe alors que le souvenir de Krysta emportée par les tentacules se manifeste devant mes yeux.

    - Et vous, vous y étiez? demandé-je à l'intention des deux gradés.

    code ─ croquelune

    Yuduar Al RakijaCapitaine Fantasque
    Yuduar Al Rakija
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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Ven 8 Mai 2020 - 17:39 #


    Une fois le tour des consignes effectué, Yuduar se laissa aller aux délices de son assiette sans plus de cérémonie. C'est qu'entre le bout de chemin du matin plus le fait de faire tourner ses méninges pour coller tout le monde au diapason, ça creuse l'estomac tout ça. De la manière la plus naturelle possible, Aventurier et Capitaine convinrent ensembles de se tutoyer mutuellement, faisant totalement fît de l'étiquette, de la hiérarchie ou de toutes ces choses habituellement encombrantes pour rien. Clairement ce choix ne fut pas au goût de ce bon vieux Emeor qui, à défaut de marquer son désaccord verbalement, se renferma l'espace de quelques trop longues secondes.
    Tandis que Yuduar et Naëry échangeaient innocemment quelques mots en mangeant, le Lieutenant quant lui dévora sa nourriture pour rapidement soustraire sa présence de l'équation afin d'aller entretenir les chevaux. D'un côté cela lui ressemblait, de l'autre il semblait encore plus guindé qu'a son habitude aujourd'hui. Ma foi, grand bien lui en fasse, si il avait quelque chose de lourd sur la conscience il devait bien savoir depuis le temps que Yuduar saurait prendre le temps pour écouter ses retours avisés. Même si les deux hommes étaient originaires d'écoles et de styles totalement opposés, le fantasque Capitaine vouait un grand respect et accordait grand mérite à son second sans qui le Régiment -tel qu'il l'est aujourd'hui- n'aurait jamais vu le jour. C'est leur étrange synergie qui à permis la naissance à un tel équilibre et c'était bien là le fruit du pari risqué qu'avais pris Yuduar à l'époque en demandant le recrutement de Emeor.

    "Excuse-le, il n'as jamais été très à l'aise dans un cadre aussi léger."
    commenta le militaire à l'adresse de Naëry au sujet du départ de Emeor "Il préfère quand les choses sont plus classiques mais bon, ça a jamais été vraiment mon genre. Par contre une fois sur le terrain, tu peux lui confier tes arrières les yeux fermés, jamais il ne lâchera sa position ou son engagement. D'ailleurs à ce sujet..." repoussant son assiette vide à l'intention du tenancier, il se rapprocha de l'aventurier en posture de confidence "J'aimerais que fassiez équipe sur cette opération. Je pense qu'il aurais beaucoup à apprendre de la manière d'opérer de la Guilde, même si je sais bien d'expérience qu'il n'y à pas de "généralités" chez les Aventuriers. Un nouveau regard, une différente manière d'aborder les choses, une approche plus libre en dehors des clous des apprentissages stratégiques de la Garde. Si t'y vois pas d'inconvénients bien sûr."

    Yuduar enchaina en confiant par la même occasion qu'il a été lui-même aventurier durant plus de dix ans. De belles et heureuses années avec de fiers amis à ses côtés, une famille accomplie, un amour présent dans sa vie puis des enfants pour finalement récompenser ce chemin de vie. Il ne s'étendit pas plus sur le pourquoi du comment ses choix l'ont amenés à retourner chez la Garde plus tard, si ce n'est la tragique disparition de sa compagne il y a sept ans.

    "Enfin bref, la vie est toujours plein de surprises n'est-ce pas!"
    conclut-il en riant avec légèreté pour chasser les possibles mauvais souvenirs pouvant revenir avec la mention de la mort d'Aloun "Je vais m'asseoir avec les gars, tu veux venir?"

    Répondant par la positive, les deux hommes rejoignirent les troupes attablées derrière eux pour savourer un charmant et léger dessert offert par le maitre de maison. Rien de bien folichon mais le geste était appréciable et la tarte aux pommes qui s'en suivit valait le détour à elle seule. Très vite, certains hommes réclamèrent un tord-boyaux pour conclure la mise, demande qui fut refusée par un grand sourire de leur supérieur. Point trop n'en faut! Mais gardant en tête le bon déroulé de la mission à venir, le Capitaine s'engagea à payer sa tournée de liqueur une fois de retour au Port si ils revenaient triomphant de leur virée. Une maigre carotte symbolique au bout du bâton, personne n'était dupe mais cela n'empêcha pas pour autant les exclamations joyeuses à cette annonce. Naëry discuta de son côté avec Léandre, Yuduar parla un peu stratégie avec Ruman et Bjergsen, le tout se déroulant entre sérieux et comique selon les moments, d'une manière typique au Régiment Al-Rakija.

    Une demie-heure plus tard, la procession de Garde comprenant l'aventurier en leur sein sortie enfin de l'auberge pour rejoindre les écuries. Fidèle au poste, Emeor était déjà présent et d'une droiture toujours aussi impeccable. Tout les chevaux avaient été vérifiés, tous bien nourrit, les affaires bien réparties. Nul besoin de vérifier derrière lui, le Lieutenant n'était pas du genre à faire les choses en demi-mesure de base et encore moins quand cela concernait de l'organisation. L'accueillant de l'un de ses habituels grand sourire, Yuduar marcha à sa rencontre.

    "Merci beaucoup pour les chevaux Emeor! Et non rien à rajouter on est bons pour décoller. Tout vas bien pour toi?" une main sur l'épaule du brun, un regard sincère jeté au soldat, le capitaine tenait à s'assurer que non seulement son esprit était clair mais que l'homme derrière était serein. Dans tout les cas ils pourraient s'entretenir sur la route sous le couvert des bruits de sabots des montures.

    Mettant d'ailleurs le pied à l'étier, Yuduar en profita pour flatter le col de sa jument. Sa belle robe palomino fièrement brossée, quelques piaffements de plaisirs se firent entendre immédiatement. Le temps leur était toujours aussi clément et le bleu du ciel allait visiblement continuer à accompagner leur voyage de courte durée vers l'orée des bois.
    Reprenant tous la même formation qu'au matin même, la compagnie des gardes retourna sur les chemins en laissant leur délicieuse auberge derrière eux. En tête avec Emeor et Naëry sur ses flancs, Yuduar scrutait l'horizon à la recherche du meilleur coin où faire stationner leurs montures durant les recherches. Soudainement un détail revint lui gratter l'arrière des pensées: la Cité Enfouie. Sans pour autant décrocher son attention portée au loin, il mis les deux pieds dans le plat en posant directement la question à Naëry.

    "Dit voir, ça m'as fait tiquer tout à l'heure mais je crois avoir déjà vu ton nom sur un registre quelque part. La Cité Enfouie ça te parle? T'y étais?" immédiatement la réponse de l'aventurier tomba sur la positive. Mais elle fut si succincte que la curiosité du Capitaine l'amena à détourner son attention de l'horizon pour lever un sourcil interrogateur vers son interlocuteur. Les raisons ne tardèrent pas à apparaitre à leur tour, ainsi il était de ceux qui avaient perdus quelqu'un de cher au sein de la ville souterraine "Hm, je compatis, toutes mes condoléances. J'y étais aussi, dans les troupes d'exploration au démarrage. J'avais stationné des unités à la surface en cas de coup dur, la plupart sont descendues quand les choses ont commencé à tourner au vinaigre. Tout le monde n'est pas remonté derrière hélas, les risques du métier. J'ai ordonné l'ordre de repli général des forces armées après coup. Surement trop tard, à mon goût. Mais ouais c'était pas beau à voir là-dessous."

    Aventurier comme Garde, tout deux avaient surement dût croiser certaines choses à même de laisser de longs souvenirs dérangeant ancrés dans leur mémoire. Pour ce qui est de Yuduar, il avait encore cette vision de ce qu'il soupçonnait toujours comme étant "le nid de l'Umbra" -ou la "Créature d'Ombre" de son nom commun communiqué au grand public-. Ce trou béant dans le sol, ces tentacules d'ombres difformes qui en sortaient en flagellant l'air de leur suprématie et surtout cette légion de créatures aux stigmates noirs sur la peau, tous réunit pour faire mur de leurs corps afin de protéger l'énigmatique colosse tentaculaire. Voir tant de créatures diverses servir une seule et même cause, des créatures qui d'habitude s'affrontent entres elles pour un territoire, une possession ou juste parceque la nature est ainsi, les voir comme ça telle une légion... Les mots lui manquaient encore pour décrire le sentiment d'horreur mêlé d'interrogation qui à vu naissance suite à cette rencontre. Sans parler de leur catastrophique fuite juste derrière, sous peine de finir par manger les pissenlits par la racine.

    "Ouais. Bref. Nous sommes vivants, le ciel est bleu, l'air est frais et la journée encore jeune n'est-ce pas? Concentrons nous sur notre objectif du jour plutôt que de ressasser le mauvais passé!" une ligne de conduite qui lui avait sauvé la vie à de maintes reprises.

    Une poignée de minutes supplémentaires suffirent à trouver un coin propice à leur nouvel arrêt. Profitant du couvert d'un sous-bois, les hommes remirent pied à terre pour ensuite entamer les préparatifs de l'excursion. Yuduar refit un point avec Emeor en privé, dut au fait qu'il allait mener la seconde escouade de son côté. Intérieurement il espéra aussi que Naëry allait daigner accompagner son second dans ses recherches suite à sa demande plus tôt. Ces deux là partageaient plus en commun que ce qu'un simple oeil pouvait deviner à la première lecture, le Capitaine en était persuadé.

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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Mar 21 Juil 2020 - 15:35 #
    Avec Yuduar & Naëry


    Sur la trace des armes [Assignation]

    Les hommes s'agitaient, se pressaient autour des chevaux. Toutes les montures avaient été soigneusement préparées par Emeor qui avait passé en revue, sans s'arrêter ne serait-ce qu'une simple seconde, chaque infime détail afin de s'assurer que tout serait opérationnel, que le voyage se déroulerait dans les meilleures conditions possibles. Droit, attentif, les yeux écarquillés qui saisissaient la moindre esquisse de mouvement de la part de chaque soldat comme pour s'ériger en maître de la situation, le Lieutenant finit par saluer son supérieur lors de l'arrivée de celui-ci ; s'il se trouvait être un excellent - pour ne pas faire dans la modestie - subalterne, appliquant scrupuleusement les ordres, obéissant à chaque demande, appliquant les règles et les lois qui régissaient alors le Régiment auquel il tenait tant - il y tenait même plus qu'à la lointaine idée, si vague et pourtant si idéalisée, de la Garde Royal dont le rêve de l"intégrer avait, pendant de nombreuses années, bercé les nuits d'Emeor -, l'initiative et la fantaisie manquait cruellement à cet homme qui ne répondait que par et pour le protocole ; ainsi le poste de Capitaine pouvait-il ne pas, non seulement, pleinement satisfaire les attentes du jeune Calyx mais également ne pouvait guère parfaitement correspondre au caractère et aux agissements de celui-ci. Plusieurs fois le Lieutenant s'était surpris à rêver, dans un instant incontrôlé de fatigue où l'esprit, doucement, prend, prend le large au grès des vagues, où il prenait la prestigieuse place de son Capitaine ; or, cela implique quitter le Régiment pour entrer dans un autre - ce qui pourrait bien ne pas lui convenir - ou tout simplement d'oublier le fantasque Capitaine au sein du Bastion, une action impensable aux yeux d'Emeor qui se demandait alors comment unifier concrètement tant d'hommes si ce n'est sous le charisme et la bonne humeur de Yuduar - par moment il s'autorisait à prononcer son prénom, comme une distinction au sein du régiment, une exception dont il eut été fier et honteux à la fois, ne respectant pas l'ensemble du protocole.

    Ainsi les hommes prirent-ils la route afin d'arrêter ces stupides criminels, ces voleurs irrespectueux dont Emeor n'attendait que leur châtiment bien mérité. Le soleil trônait encore dans le ciel, la chaleur se faisait, par brefs instants, étouffante avant de, dans un moment de compassion sans doute, relâcher la pression sur ces malheureux militaires qui suaient sous leurs uniformes parfois encombrants mais qui accommodaient bien le Lieutenant puisqu'ils étaient avant tout le reflet du protocole. Toujours aussi droit, Emeor écoutait alors son Capitaine discuter avec l'Aventurier qui les accompagnait ; au sujet de ce dernier, le jeune Calyx n'en pensait pas grand chose. En effet, nombre d'informations n'étaient pas en sa disposition ainsi préférait-il suspendre son simple jugement ; néanmoins, il ressentait d'ores et déjà l'aspect non-protocolaire, désinvolte, qui émanait d'un tel homme ce qui, en un sens, repoussait, telle une pulsion animale et pré-humaine, le Lieutenant. Cependant, fidèle à sa tenue droite, ce dernier refrénait une telle pulsion puisqu'il n'était guère question de rejeter un allié de taille durant une mission de haute importance, comme celle-ci, de la Garde.

    Les minutes passèrent et, finalement, le chemin longea un bosquet d'où s’élevaient de doux chants d'oiseaux multiples qui s'envolaient pour en rejoindre d'autres, dansant bien haut dans le ciel bleu. Ce bosquet représentait alors leur point d'arrivée mais, avant tout, le point de départ. En effet, les soldats et l'Aventurer, dirigés par le Capitaine et le Lieutenant, laisseraient ici les chevaux pour s'aventurer dans ce bosquet qui, sans doute, cachait une forêt bien plus dense au sein de laquelle les fameux criminels étaient tapis. D'un geste rapide et efficace, Emeor fit comprendre à l'ensemble de la troupe qu'ils étaient arrivés à destination. Ainsi, sans rien dire, le militaire descendit de sa monture dont il accrocha soigneusement la bride à une solide branche à côté du chemin mais, néanmoins, caché par plusieurs buissons et des arbustes. Les chevaux ne devaient en rien trahir une présence hostile aux ennemis ce qui pourrait bien contrecarrer le plan soigneusement élaboré jusqu'ici.

    " Bien, attachez vos chevaux de manière à ce qu'ils ne soient pas visibles. Ceux qui sont dans mon groupe, au rapport. Monsieur... J'imagine que vous rejoignez mon groupe sans quoi nous serions en infériorité numérique comparé au groupe du Capitaine, je me trompe ? Bien, on se regroupe. "

    Emeor attendit que les soldats dont il dirigerait les gestes et les paroles se présentent à lui avant de s'avancer doucement dans le bosquet. Le sol était mou, de la mousse venait, par endroits, se réfugier à l'ombre de pierres et cherchait avidement l'humidité. Aucune branche morte ne tapissait les racines du bosquet ce qui, au plus grand bonheur du Lieutenant, limiterait les bruits indiscrets. Emeor se tourna vers les militaires ; le groupe était encore au complet, bientôt la formation se romprait pour ne laisser apparaître que deux entités puis, enfin, les groupes se resserreraient davantage. Une stratégie intelligente et fine qui convenait au Lieutenant - non pas qu'il ait eu son mot à dire lors de sa conception mais, malgré les débordements non-protocolaires de son supérieur, il admirait sa capacité à organiser le Régiment et de telles missions - se mettrait alors enfin en place. Sans rien dire, Emeor fit quelques pas. Là, à quelques pas, le bosquet s'arrêtait. Mais, ça n'était que le début d'une plus vaste forêt bien plus dense, l'endroit idéal pour se cacher à n'en pas douter. Le Lieutenant regarda alors son supérieur et l'Aventurier, s'assurant de leurs présences.

    Capitaine dit-il en chuchotant tout est bon de mon côté.


    Alors, comme pour montrer que l'opération débutait réellement, le Lieutenant se mit doucement à siffler, imitant les autres oiseaux qui, du haut de leurs branches, toisaient ces simples gens.
    agora
    Naëry WigLe Lynx conteur d'Origamis
    Naëry Wig
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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Mer 5 Aoû 2020 - 21:17 #
    Sur les traces des armes
    ─ avec Yuduar & Emeor

    Le soleil darde ses chauds rayons sur l’ensemble de la troupe, en faisant souffler discrètement plus d’un. Je dois avouer avoir de la chance, je supporte bien la chaleur. Ça ne veut pas dire que je ne transpire pas au contraire. J’évacue autant que mes camarades, cependant celle-ci ne m’oppresse pas autant qu’elle peut le faire sur certains.

    Toujours est-il qu’arrivé à notre point de départ nous laissons les chevaux derrière nous pour ratisser à pied les lieux. La forêt me semble bien vaste, j’espère que ces gradés ont bien étudié le secteur où les malfrats agissent sinon nous ne sommes pas rendus. Suivant l’avis général je reste avec Emeor, au moins je suis certain qu’avec lui nous n’allons pas perdre l’objectif de vue. Chaque pas me rappellera qu’il ne s’agit pas d’une balade de santé ! Et la mission commence, nous nous enfonçons tous ensemble dans le bosquet jusqu’à atteindre une lisière plus dense. Les deux gradés se font des signes qu’eux seuls comprennent avant de se séparer.
    Lorsque le Lieutenant imite un oiseau en reconnaissance c’est Loupiac qui lui répond. Je souris avant d’expliquer télépathiquement à mon familier de ne plus répondre lorsque l’un de nous émettra le même genre de son sauf à ma demande. Le chantelune m’explique à sa manière – il s’exprime par des images télépathique – qu’il montre juste comment bien chanter à Emeor dont le chant est faux. Bien évidemment je me garde de corriger le militaire sur ce point et lui assure que Loupiac ne recommencera pas son chant sans mon autorisation en réponse à son regard froid.

    Et nous nous enfonçons chacun de notre côté. Lentement, prudemment, en alerte. Évitant au maximum de signaler notre présence par nos bruits de pas. Je ne sais combien de temps il nous faut pour faire une centaines de mètres mais celui-ci paraît interminable. L’attention que tous portent aux alentours épuise assez rapidement le quota de concentration. Heureusement l’entraînement de chacun n’affecte pas nos capacités de rester attentif si longtemps.
    Dans ma vision périphérique un petit flash m’intrigue. L’ai-je rêvé ? Je ralentis encore plus mon pas, m’arrêtant presque. Léandre, remarquant mon manège, émet un petit sifflement à l’attention de son supérieur pour lui signaler mon état d’alerte. Tout le monde se stoppe au signale d’Emeor qui se place à mes côtés. D’une rapide touche sur mon bras je sens qu’il veut que je lui communique mon inquiétude. Je l’ignore, fixé sur l’horizon de l’enchevêtrement de branches, troncs, buissons et autres végétaux qui nous coupe la vue.

    Là ! Encore ! Cette fois j’en suis certain, une flash tel le reflet d’un rayon sur une surface miroitante. Sauf que … Le soleil ne passe pas à travers les feuillages ! Comment expliquer cela au Lieutenant sans parler. La réflexion lumineuse est assez loin pour ne pas être visible par l’ensemble de mes camarades, et trop proche à mon goût pour prendre le risque de nous trahir par un chuchotement. Je me rends compte alors du silence de la forêt. Plus un oiseau ne chante, plus un bruit de pas d’animal détalant à notre venue. Tout semble suspendu.
    Mon inquiétude n’est pas totalement fondée, il pourrait s’agir de l’équipe de Yuduar progressant parallèlement à notre escadron.

    J’en fais tout de même part à Emeor tant bien que mal. D’un signe de la main je lui montre la direction, à
    h par rapport à notre direction. Je lui indique le ciel en faisant un cercle avec mes mains pour signifier le soleil et avec mon doigt j’indique la direction du soleil vers une lame rangée dans mon harnais que je sors très légèrement avant d’expulser l’ensemble de mes dix doigts fermés jusqu’à les détendre entièrement. Une sorte d’explosion pour tenter de lui faire comprendre un flash lumineux sur une surface miroir.

    Je l’interroge du regard sur sa compréhension de mon message, le sien est indéchiffrable. Celui de Léandre par contre m’indique clairement qu’il n’a rien compris. J’attrape discrètement mon carnet avec mon fusain où je gribouille rapidement un « flash lumineux » en ré-indiquant la direction de mes mains.
    Par la pensée je demande à Loupiac de se rendre droit devant tout en restant prudent et en émettant aucun bruit, et de se poser discrètement sur une branche s’il aperçoit du mouvement.
    Je montre le chantelune s’envolant à Emeor avant de lui indiquer avec deux doigts partant de mes yeux la direction où le flash a eu lieu.
    Et Loupiac ne tarde pas à me signaler une présence inconnue, je partage alors la vue avec lui, fermant mes propre yeux pour voir à travers ceux de l’animal. Sa façon de bouger la tête me donne le tournis, j’aperçois néanmoins trois silhouettes accroupies le visage tourné dans notre direction. Il semblerait que nous soyons repérés. Le plus proche regarde mon familier avec intérêt, j’ordonne à celui-ci de s’envoler en partant vers le Nord avant de nous rejoindre pour ne pas griller notre position. Le chantelune ne manque pas de faire une énomre boucle avant de retrouver mon épaule, je sens son petit coeur affolé, il reste tout de même silencieux. Je lui caresse le ventre pour le rassurer avant de faire mon rapport au militaire. J’indique le chiffre trois de mes doigts avant de m’accroupir pour montrer la position des hommes avec le même geste des deux doigts sur les yeux pour montrer que ceux-ci nous observe.
    En me retournant vers Emeor un autre flash dans la direction opposée au premier. Ok ça devient sérieux. J’attrape le col du militaire pour lui chuchotter au creux de son oreille de sorte que lui seul puisse m’entendre malgré le silence pensant.

    - Trois hommes en direction du premier flash lumineux, je viens d’en voir un autre à notre flanc opposé. Je crains que ce soit un signe de communication entre les deux groupes et que nous soyons pris en étau. Pas assez de soleil pour un reflet sur de l’eau ou autre.

    Je m’écarte en attendant les directive de notre meneur.


    code ─ croquelune

    Yuduar Al RakijaCapitaine Fantasque
    Yuduar Al Rakija
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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
    Mer 12 Aoû 2020 - 15:29 #


    C'est après un agréable voyage passé à discuter avec Naëry, bien que le sujet de la Cité Enfouie ne soit pas des plus joyeux, que la troupe de soldat mené conjointement par Yuduar et Emeor arriva enfin à destination du bosquet dans lequel ils attèleront leurs chevaux jusqu'à nouvel ordre. La suite de programme se fera donc à pied à travers la foret, divisé en deux groupes tel que l'avait décrit plus tôt le Capitaine. L'ombre du couvert des arbres fut des plus bienvenue, rafraichissant le front de chacun après ces heures passées sous les morsures du soleil. Quelques minutes s'écoulèrent le temps que chacun puisse proprement vérifier sa mise et son équipement et puis naturellement les équipes se divisèrent pour se ranger aux côtés de leur chef de file: Emeor d'un côté, secondé par la présence de Naëry, puis Yuduar de l'autre qui lui sera secondé du Soldat Bjergen.

    "Messieurs, pas de folie. Dès que vous voyez quelque chose qui sort de l'ordinaire vous faites en sortes de récolter les informations sans faire d'excès de zèle. On ne sais pas combien ils peuvent êtres exactement, ni même si ce secteur leur sert de base ou juste de point d'assaut pour leurs petites affaires. Faites parler l'acier en dernier recours, on privilégie la capture, plus les bonnets seront gros et plus les résultats seront bons. En place."
    petit brief de bonne mesure, ayant l'attention de ses hommes Yuduar les regarda l'un après l'autre droit dans les yeux avec son visage plus sérieux de Capitaine de Régiment. Ils le savaient tous mais même si jusque là cette sortie champêtre s'était signée du beau signe d'un grand soleil et d'un frugale repas, ils entraient désormais dans une zone où leur vie pourrait se jouer au détour d'un arbre. Nul besoin de leur rappeler la souvent triste fatalité du métier de Garde, personne ici n'était débutant.

    Le Capitaine serra l'avant-bras de son Lieutenant, à la manière de ces poignées de main guerrière qui souhaite la meilleure augure sur le champ de bataille. Adressa un signe de tête entendu et marqué de confiance à l'intention de Naëry puis s'en alla rejoindre les siens. Bjergen était déjà entrain de distribuer les positions et au moment où Yuduar les rejoignit tout était déjà en ordre. Le brun acquiesça, vérifia une énième la bonne tenue de ses armes, épées, dagues et sacoches, puis ouvrit la marche vers le côté Nord de la foret.

    Le terrain était traitre par endroit, les pierres difficiles à discerner au milieu de la mousse épaisse et glissante sous les bottes des soldats, les ronces traitres et les branchages malicieux. Les arbres se firent plus nombreux, la végétation plus dense au fil de leur avancée, au point d'en masquer la majeure présence du soleil au-dessus d'eux. Sifflements à leur gauche, Bjergen et Yuduar échangèrent un regard puis modifièrent leur direction en accord avec le signal: un cours d'eau venait d'être repéré par Kecho et Linel. Un point d'intérêt toujours utile dans des bois pareils, ne serait-ce que pour remplir sa gourde ou laver son linge. Tout bandits qu'ils étaient, ils restaient des hommes avec des besoins des plus humains. Yuduar siffla l'information aux autres afin de réunir les six sous ses ordres afin qu'ils puissent ensuite se disperser en chevron avec le cours d'eau en nouvel axe central.
    Toujours aucunes présences ennemies aux environs. Soit les malfrats étaient mieux cachés que prévus, soit ils n'étaient simplement pas là. Avec un peu de chance ils tomberaient peut-être sur l'un d'eux entrain de se soulager dans le ruisseau. Cette pensée en fit sourire le Capitaine en silence ce qui lui valut un froncement de sourcil interrogateur de la part de Bjergen. Mais soudainement un nouvel élément capta leur attention: un hululement de Riboux. Étrangement bien séquencé. Ils venaient de trouver quelque chose. Le signal ne transmettait pas de danger mais sa séquence hâtive marquait une impression de surprise malgré tout. Immédiatement Yuduar siffla le rassemblement de ses hommes dans son champ de vision et intima l'immobilité à ses troupes.

    Devrait-il les rejoindre dès maintenant? Attendant de voir si un nouvel hululement issu des appeaux se ferait entendre, les sens du Capitaine étaient désormais aux abois du moindre son.

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    Re: Sur la trace des armes [Yud', Emeor & Naëry]
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