La noble avait quitté son domicile pour une raison bien trop banale ; elle avait faim. Elle ne manquait pas de nourriture, bien au contraire, mais elle voulait… des pommes. Ce fruit juteux et succulent, cela faisait des semaines qu'elle n'en avait pas croqué. Alors elle se rendait dans la place commerçante pour s'en procurer. Une expédition bien peu intéressante, mais il n'en fallait que peu pour que Yunaëlle prenne l'air en cette belle matinée.
« Bonjour, avez-vous des pommes fraîches ? »
Demanda-t-elle à la vendeuse de fruits. C'est avec un sourire charmant que la demoiselle lui offrit une réponse positive, avant de lui donner l'objet de ses convoitises. Après avoir posé les cristaux nécessaires sur le comptoir de bois, la jeune femme était déjà en train de se sustenter de cette magnifique pomme rouge qu'elle tenait dans sa main.
Malheureusement, tout se passait trop bien. Depuis quand un rp est-il aussi simple et dépourvu de toute péripétie ? Évidemment, la petite Miyah, une Lumios servant de familier à la demoiselle, avait décidé de courir après les oiseaux. Accrochant la jambe de sa maîtresse, celle-ci perdit l'équilibre. Si elle était parvenu à éviter la chute, ce n'était pas le cas de l'une de ses pommes qui avait glissé de son sac, avant de rouler au sol pour terminer sa course aux pieds d'une jeune femme.
« Je te félicite, Miyah. Ce fruit est sans doute gâché maintenant. » Murmura-t-elle en soupirant avant de s'approcher de l'inconnue. « Très chère, je crois que ce qui se trouve à vos pieds m'appartiens. Puis-je ? »
Elle esquissa un sourire charmeur à celle qui n'avait rien demandé. Elle se pencha ensuite pour récupérer sa pomme qui, à son grand regret, était désormais couverte de bosses. Quel gâchis…
Chasse aux pommes
Une journée fabuleuse se déroulait sur la capitale. Les gens étaient heureux de vivre dans un royaume prospère sans problèmes majeurs. Le travail était difficile par moments, mais au moins la vie était belle. La place du marché était toujours aussi remplie et on pouvait y voir des personnes venant des quatre coins du pays. Tous allant à leurs occupations. En voyant ces visages heureux et cette foule, Nayru se mettait parfois l’idée en tête de vivre une bonne fois pour toutes à la Capitale. Mais l’appel de la route et de l’aventure étaient trop fortes pour la Prêtresse. Elle ne pouvait pas répandre sa Foi dans un seul lieu, qui plus est, c’était une mordue de voyages. Elle préférait de loin le sol rocailleux des montagnes, l’herbe moussante de la forêt, l’horizon des plaines et le vent marin à son lit situé à l’auberge des aventuriers.
Cependant tout voyage devait se préparer minutieusement, c’était la base de tout aventurier, la faim ou le manque de préparation avait le bon goût de tuer à coup sûr comparé aux monstres. C’est ainsi que la jeune femme aux cheveux azurés s’était retrouvée dans ce lieu voué au commerce. Achetant provisions et équipement pour repartir à l’aventure.
Ses pas l’amenèrent devant la vitrine d’un grand tailleur, faisant robes et autres ornements. Nayru s’était arrêtée devant et observa les différents vêtements à la vitrine pendant de longues minutes. Elle avait souvent sur elle ses vêtements blancs serrant au corps ornés de rubans bleus rappelant son appartenance au Culte de Lucy. Même les femmes de foi pouvaient rêver de belles robes et de bals romantiques. Mais Nayru n’appartenait pas à ce monde. Elle se demandait souvent si les nobles étaient dans un état d’allégresse constant étant donné que la fortune les protégeait de la faim ou du froid.
Les réflexions prirent fin quand un objet sphérique s’arrêta au pied de la jeune prêtresse. Regardant vers le bas, elle vit une pomme un peu particulière. Elle eut à peine le temps de ramasser le fruit quand une très jolie fille au teint bronzé l’approcha, lui demandant de lui rendre l’objet. Nayru observa le fruit et se montra dubitative. Mais elle tendit quand même la pomme à l’intéressée en esquissant un sourire chaleureux :
« Vous souhaitez vraiment cette pomme ? Regardez ici, on peut y voir le trou d’un ver. Surement encore caché à l’intérieur qui plus est. La Déesse vous a montré votre chance en faisant tomber cet aliment de votre panier. »
Nayru ne jugeait pas la personne en face d’elle. Elle était simplement contente de rendre service. Rien que le fait de rendre une pomme à sa propriétaire lui faisait un bien fou. Elle voyait en un évènement mineur comme celui-ci une chance de rendre un service même insignifiant. Et Nayru considérait cela comme une occasion que la Déesse lui donne pour accomplir ce qu’elle aimait faire, aider les autres.
- Tenez, la brioche aux pommes c’est bien mieux, et au moins, y’a pas de problème avec.
J’en avais une dans chaque main, pour chaque personne présente. Oui, il fallait qu’elles goûtent ça, passer à côté d’un tel délice était une offense à la déesse. Une offense à notre naissance. Une offense à la vie. Manger c’était la vie, le gras c’est la vie. Mais les brioches aux pommes, c’était loin au-dessus de ça.
Personne ne m'avait encore repéré si ce n'est Miyah, le seul vrai Lumios de la zone qui elle me regardait le regard teinté de curiosité et d'appréhension. Elle restait attaché à la jambe de cette femme que ma mémoire semblait avoir enregistré bien que je ne puisse pas la remettre exactement, ni même savoir dans quelle circonstance j'ai bien pus la voir. Un teint hâlé, de long cheveux mauve, une tenue si légère et suggestive... Non franchement je ne sais pas ! Je restais un instant à observer le groupe de femmes. Celle qui était de face m'étais inconnu, mais la deuxième aux cheveux azurés, donc je ne pouvais apercevoir que le dos me rappelait quelqu'un.
Mon regard finit son petit tour et retomba sur Miyah qui me fixait toujours avec les même regard. Il fallait que je rassure la petite créature, la pauvre, pourquoi a-t-elle si peur de moi ? Je m'avance alors vers elle en courant sur le sol comme n'importe quel animal, et approche mon petit museau du sien, avant de la traverser et traverser finalement toute la jambe de Yunaelle. Je vois avec joie, l'expression du Lumios passé de la peur à la surprise et la curiosité.
-Tu vois, je ne suis pas méchant !
Un moment de flottement s'impose, alors que je ressens une étrange sensation d'être le centre d'attention de multiples regards. Alors que je lève les regards vers ces demoiselles, l'évidence percute mon esprit, et démasqué pour démasqué j'ajoute :
-Ah ! Je vous interromps... J'aurais dû parler plus doucement... Pardon mesdames !
Si courtois... On vois bien que tout ceci n'est qu'un rêve ! Ah y a juste moi qui rêves ? Quelle tristesse !
Après avoir observé la pomme, Yunaëlle avait posé son regard doré sur l'inconnue qui lui avait rendu son fruit rouge. Une demoiselle aux cheveux bleutés. Elle était d'une beauté démentielle, si bien que la noble se surpris à la fixer pendant plusieurs secondes, ne comprenant qu'un mot sur deux de ce qu'elle venait de bafouer. Elle aurait presque pu être jalouse si elle n'était pas elle-même dotée d'une beauté absolue ; c'est évidemment en toute modestie qu'elle se faisait cette réflexion.
Mais, une minute. La demoiselle à la chevelure océanique venait-elle de mentionner un ver de terre ? Yunaëlle observa à nouveau la pomme qu'elle tenait dans ses mains, et c'est dans un petit cri strident qu'elle lâcha sa prise, celle-ci se mettant à rouler à nouveau sur le sol.
« Oh, quelle horreur ! » S'exclama-t-elle en faisant la grimace. « Très chère, je vous remercie. Votre visage ne m'est pas familier, à qui je m'adresse ? »
Elle esquissa un sourire sincère. Puis, une autre jeune fille vint les interrompre. Il s'agissait d'une demoiselle toute aussi inconnue au bataillon. Elle tenait dans ses mains des brioches aux pommes. À première vue, Yunaëlle trouvait cette nouvelle arrivante très étrange. Pourquoi offrait-elle cette pâtisserie à de pures inconnues ? Étaient-elles empoisonnées ? Si ça se trouve, son objectif était de tuer Yunaëlle pour prendre sa place de future ministre de la magie. Hmm... Non, la jeune Félice réfléchissait trop. En se fiant aux battements de cœur réguliers de l'intruse, celle-ci semblait simplement heureuse de partager ses convives.
« Qu'elle est adorable. Cette brioche sens rudement bon, je te remercie. »
Son visage paraissait jeune. Elle devait avoir plus ou moins l'âge de Yunaëlle, mais elle dégageait une certaine maturité difficile à expliquer. Soudain, un Lumios fantomatique apparu dans le décor, se mettant à parler. Yunaëlle avait déjà vécu une situation similaire, et elle ne savait pas s'il s'agissait d'un rêve ou d'une hallucination. Maintenant, elle avait la preuve que c'était bien réel. Ce qui était assez... terrifiant.
« Encore toi... »
La noble recula de quelques pas, méfiante. Elle n'entendait aucun battement de cœur provenant de cette créature. Une illusion ? Une âme errante ? La violette se posait mille et une questions. Elle chercha d'ailleurs Miyah du regard, qui était en train de se diriger vers un étrange jeune homme assoupi au milieu d'un tas de pamplemousses. Mais qu'est-ce que...
Chasse aux pommes
La réaction de la jeune fille aux cheveux de couleur lavande pouvait être logique. Imaginer croquer une pomme avec un ver dedans qui file dans l’estomac n’avait rien de grâcieux bien au contraire. Nayru souriait à la jeune fille. Voir une personne pleine de vie ne pouvait qu’être un bon signe que la Déesse lui envoie. On lui demanda alors de se présenter. Sur un ton calme mais chalereux, la Prêtresse répondit avec douceur aux mots de la personne aux oreilles de lapin.
- Je suis Nayru, je suis une Prêtresse aventurière au service de notre Déesse Lucy. Pour vous servir.
La femme aux cheveux azurés n’eut le temps d’en rajouter plus quand elle fut interrompue par l’arrivée d’une troisième personne. Qui, écoutant la conversation, tendit aux deux précédentes protagonistes des brioches. Humant le doux parfum de la viennoiserie, Nayru se demandait si toutes les personnes de la Capitale étaient si gentilles. Elle prit le soin de mettre la brioche dans son panier de courses.
- Merci à vous, jeune personne. Votre cadeau envers nous deux vous rendra apte à percevoir les signes de chance de notre Déesse. Les bonnes actions sont toujours récompensées.
Aussi, la jeune femme ramassa la pomme habitée au sol et sortit un mouchoir en papier de son sac. Elle enveloppa la pomme avant de la ranger. Ayant une autre idée pour accomplir le destin de ce fruit peu désiré.
- Nul besoin de gaspiller ce fruit. J’irai planter cette pomme avec son ver quand je quitterai la ville, l’eau de la pomme et le ver remuant la terre peuvent tous les deux, avec leurs efforts, donner un arbre. Ce serait merveilleux vous ne trouvez pas ?
Mais encore une fois, un nouveau protagoniste rejoint les trois femmes, ce qui faisait beaucoup en si peu de temps. C’était un Lumios volant, et qui PARLE ? Nayru en avait déjà croisé un auparravant dans les montagnes. La Prêtresse se demandait ce qu’il faisait là. Entendre la propriétaire du panier de pommes se plaindre d’une nouvelle rencontre avec cet être montrait que cette chose était intelligente et que la fille aux cheveux azurés n’était pas la seule à vivre cet évènement.
- C’est la seconde fois que je vous croise Lumios Parlant. A quoi pouvez vous bien jouer à me suivre, moi ou cette élégante jeune femme ? Êtes-vous un esprit ? Un monstre particulier ? Votre présence m’apporte tout sauf du réconfort.
Elle commençait à se demander si ce n’était pas une incarnation de Lucy qui la suivait, avait-elle fait une mauvaise action ? S’était-elle mal comportée ? Pourtant elle respectait les dogmes de Lucy à tous les moments de sa vie ! Son cœur battant de plus en plus vite, Nayru craignait que cette chose ne prenne une apparence plus dangereuse, elle était sur ses gardes.
- Mais t’es trop chou !!!! Tu veux de la brioche aux pommes toi aussi ?
Franche, naturelle, voilà comment j’étais. Et puis tout le monde a le droit d’apprécier la brioche aux pommes. Ça s’trouve, il était là que pour ça, je pris dans ma poche la dernière qui me rester lui tendant. P’tête qu’il avait faim. J’savais même pas s’il pouvait manger. Mais ça bouge, donc ça doit bien manger quelques choses. Je levais la tête vers les deux femmes.
- Vous inquiétez pas, r’garder le il a l’air tout gentil.
Oui, ça s’trouve, j’pourrais même faire froufroufrou avec ces poils et ça, ça serait génial. Ça a l’air si doux.
Heureusement, il y avait une personne qui avait du coeur et de l'esprit dans le groupe. Bon elle me parlait un peu comme à un enfant, mais j'allais pas commencer à gueuler, je me sentait plutôt bien, calme et étonnement léger, et puis certes elle me parlait comme à un animal mignon mais elle au moins elle m'offrait quelque chose et ne me voyais pas comme la peste à cuire comme tout le monde. Je ne pouvais que lui faire honneur et goûter sa pâtisserie même si j'étais loin d'être un grand fan de pomme et de pâtisserie fourré aux fruits en général ! Je sautillais vers elle vers sa main tendu, en lui annonçant :
-Merci bien ! Mais tu sais je ne suis pas un gamin, comme tu peux le constater, j'ai 17 ans ! Puis je suis garde, alors bon ...
Un petit moment de flottement s'installe, surement pas que les demoiselles ont besoin d'accuser le coups. Mais je n'ai même pas le temps de croquer la pâtisserie qu'une douleur lancinante à la jambe me réveille et me fait bondir hors du stock de pamplemousse. Alors que je lâche un petit cris de douleur je fais glisser mon regard rouge vers la bestiole qui a eu raison de mon sommeil. Je me masse la jambe là où une légère tâche de sang commence à se répandre. Je ne résiste pas plus longtemps à exploser, et je m'énerve contre Myiah :
-Non mais t'es sérieux toi ? Tu mords les gens comme ça ? En plus tu m'as réveillé... Je faisais un beau rêve et tout ! Y avait trois filles sublimes ! Y avait grave moyen qui se passe un truc et tout ! T'aurais vu leur cheveux... Raaaah ! On me réveille toujours quand je fais les meilleurs rêves ! Bon au moins t'as pas attendu qui se passe un truc avec l'autre chaudasse au cheveux violet... Je t'en aurais tellement voulu ! Pfff ! Mais quand même la vie ça craint je galère tellement ! Dans mes rêves je suis si libres...
Je fais rouler un pamplemousse vers le Lumios pour déverser sans réel entrain ma frustration et regarde la petite créature esquiver et suivre le fruit roulant vers une groupe qui lui ait totalement reconnaissable. Une petite goutte de sueur commence à perler sur mon front lorsque je comprends qu'elle ont surement tout entendu et que mon rêve comme plus d'une fois n'est en fait qu'une étrange version de la réalité !
Elle se prénommait Nayru. Un très joli nom, doux, un peu comme son apparence. Elle était donc prêtresse. Ses habits trahissaient un peu sa vocation, mais Yunaëlle n'y avait pas vraiment porté attention avant qu'elle ne le mentionne. Après tout, l'habit ne fait pas le moine.
« Enchantée de vous rencontrer, Nayru. Je m'appelle Yunaëlle Aldrah, fille du ministre de la magie. Et vous, très chère ? » Dit-elle en se retournant vers l'inconnue à la brioche.
Yunaëlle souriait de plus bel pendant les présentations. C'était son petit côté charmeur, elle ne pouvait pas s'en empêcher. Ceci dit, la présence de cet étrange Lumios ne rendait pas la demoiselle très sereine. Que faisait-il ici, mais surtout... qu'était-il ? Il n'était pas vivant, ça, c'était une certitude.
« Je n'entends pas son cœur. » Murmura-t-elle.
L'étrangère aux cheveux violets foncés semblait, de manière parfaitement contradictoire au reste du groupe, trouver ce petit « animal » très mignon, et gentil. Mais il parlait encore, c'était dérangeant. Il se présentait comme s'il était humain... Ah ! Un cri sortit la noble de ses pensées. « Miyah, qu'est-ce que tu as encore fait ? » Se dit-elle en dirigeant son regard vers l'origine des engueulades. Elle était près du stand de pamplemousses.
La demoiselle décida d'aller jeter un coup d’œil et la réponse vint à elle ; un jeune homme aux cheveux blonds était en train de crier sur Miyah qui ne semblait pas comprendre ce qu'elle avait fait de mal, la pauvre. Une légère morsure sur la peau de l'étranger mit la puce à l'oreille de Yuna. Elle n'écoutait pas vraiment ce qu'il disait mais elle retint quelques mots ; cheveux, filles, rêves, chaudasse... Mais de quoi parlait-il ?
« Hé, toi. N'as-tu pas honte de parler ainsi à ma pauvre Miyah ? Elle n'a pas voulu te faire de mal, regarde, elle s'en veut terriblement. » Elle fronça les sourcils, fusillant l'inconnu du regard avant de prendre délicatement sa Lumios dans ses bras. « Mais... ta voix. C'était toi, ce fichu Lumios ? »
Elle aura tout vu...
Franchement, c'était réellement possible, ça ? Encore un étrange pouvoir ? Ou alors était-il lié à l'âme d'un défunt animal ? Les questions s'emmêlaient dans la tête de la pauvre Aldrah...
Chasse aux pommes
La discussion allait un peu dans tous les sens. Je ne savais pas vraiment quelle était la réaction la plus appropriée face à cette situation. Ce jeune homme qui venait d’apparaître…il me semble que je l’ai déjà vu voilà quelques temps, en montagne, amusant de le croiser maintenant.
La fille du ministre de la magie en personne était une rencontre encore plus inhabituelle. J’étais surprise de voir une personne de son rang dans les alentours. Est-ce que les nobles aimaient autant se balader parmi la population ? Peut-être que l’idée que je me faisais des nobles était un peu exagérée et manichéenne.
Alors que nous étions en train de discuter, nous pûmes entendre le crieur public parler de chose auxquelles aucun de nous s’attendait :
« L’Heure est grave ! L’Heure est grave ! Le Roi vient d’annoncer une Campagne ! Tous les aventuriers et personnes sachant se défendre sont priées de se rendre demain dans la Grande Forêt ! Préparez-vous en conséquence »
Ce n’est que quelques secondes après que nous pûmes voir une foule de gens commencer à dévaliser avec leur argent les boutiques de nourriture ou d’armes. Nous étions au pire endroit possible. L’endroit se transformait en une mare noire de monde. Rigolant légèrement devant tant d’agitation, je pris un ton un peu farceur tout en souriant.
« C’est un plaisir de vous rencontrer tous, mais…je crois que si vous souhaitez continuer de converser, nous devrions aller ailleurs vous ne trouvez pas ? »
- Du coup c’était toi ? T’es trop choupi en bestiole !
J’reculais d’un pas en m’rendant compte que ça s’faisait pas trop. Bon j’m’en foutais aussi hein. Un grand sourire sur les lèvres je rajoutais.
- Oups désolé ça s’fait pas trop mais j’en avais trop envie. Elle a raison allons ailleurs !
Oui, je me rattrapais sur ma collègue improviser. Elle aller me couvrir hein. Si gentille. J’étais sûr qu’avec elle ça s’rait bon. Pis, j’avais que fais froufroufrou dans ses cheveux hein, y’avait pire. Mais comme j’le connaissais pas, j’voulais pas prendre de risque et éviter tout problème. Ce que je fais jamais d’ailleurs.
Je n'avais même pas fini de crier sur l'innocente petite créature blanche que deja les trois femmes présente dans mon rêve était devant moi, m'encerclant presque comme si je fus une bien étrange attraction. Après Miyah ce fut à mon tour d'être pris à parti par la fureur de la vie, par le biais de deux jolies demoiselles. Alors pouvais je faire autre chose que subir et apprécier. La fille du ministre fut la première à parler. Son air énervé, sourcil froncé pour protéger sa petite Lumios, elle avait cette flamme de détermination qui figea dans mon esprit un éveil indéfectible. Une lueur charmeuse scintilla dans mes yeux alors que je me relevais toisant mon interlocutrice de bas en haut. Un léger sourire lubrique passa un instant sur mon visage, vite remplacé par un petit sourire au coin taquin initiateur d'une mauvaise disquette :
-Toi ? Une fille de ministre ? Oh je suis tellement déçus, j'espérais que tu sois la princesse car je rêve de voir cette robe disparaître une fois minuit passé !
Je n'ai pas le temps d'être fier de ma terrible punchline sur les contes, que la fille aux chausson au pommes surgit et m'agresse pour m'ébouriffer les cheveux. Une femme qui me saute dessus, ça me dérangerait pas dans l'absolue, mais celle-ci est bizarre elle me prend pour un animal... Alors qu'elle parle en s'écartant finalement me laissant hagard sur le sol, le déclic s'opère.
-Ah ! C'est vrai... Ça m'était sortit de la tête ! Le capitaine m'en a parler aussi... Mon esprit peut voyager hors de mon corps en prenant l'apparence d'une créature quand je dors... Vous avez dû voir ça ! Un Lumios donc ? J'ai pas dû vous faire trop peur !
Je me relevais en baillant, époussetant mes habits alors que déjà la rue se remplissait de monde. Des arrivants hystériques, mît en exergue par un crieur que je n'avais point écouter. Heureusement Nayru elle faisait plus attention à son environnement que nous, et semblait bien connaitre la capitale, elle nous mena donc par un petit chemin dans une zone plus calme de la capitale.
Sur le chemin les interrogations rhétoriques de la prêtresse éveillèrent ma curiosité. Une tour étrange érigé en une nuit. Une magie qui corrompt les alentour et inquiète la monarchie. Yuduar m'avait dit de prendre des risques, non ? C'était peut être une Providence de Lucy pour que je me tente à l'exercice et que j'évolue. Prendre des risques, hein ?
Yunaëlle arqua un sourcil. Venait-elle réellement d'entendre ce qu'elle venait d'entendre ? Ce jeune homme blond venait de se faire engueuler par la jeune Félice, et pourtant, il trouvait le moyen de sortir une punchline bien pourri de mec en chien. En soit, la violette pouvait le comprendre, elle était irrésistible. Mais... dans un moment pareil, sérieusement ? La surprise laissa place à un petit rire de la part de la demoiselle.
« Toi, on peut dire que tu n'as pas ta langue dans ta poche. »
Cependant, Yunaëlle ne savait pas si elle aimait ça, ou pas du tout. Probablement un mélange des deux ; la situation était beaucoup trop étrange, en ce moment. Ce fichu Lumios qu'elle avait déjà croisé était donc bel et bien cet inconnu. Il avait la capacité de se transformer en animal lorsqu'il dormait. Un pouvoir bien conceptuel que voilà...
Alors que Hel était en train de fangirliser sur le jeune homme, une foule fit son apparition suite aux paroles du crieur public. Yuna n'avait pas écouté un traitre mot de ce qu'il avait dit, mais de toute façon, elle s'en moquait un peu. Elle le saura tôt ou tard et si cela s'avérait important, elle portera une oreille plus attentive aux événements énoncés.
« Hm, ce serait dommage de couper une rencontre aussi farfelue et intéressante. Je vous invite chez moi ? Il n'y a personne, je pourrais vous offrir un peu de thé. » Offrit-elle tout bonnement à ses nouvelles connaissances, dans un sourire charmeur. « D'ailleurs, vous deux. Je ne connais pas encore vos noms. Oh, et tu dois t'en douter, monsieur le dormeur, mais je me nomme Yunaëlle. Enchantée, je suppose... ? »
Elle pointa alors Hel et Zeldris -dont elle ne connaissait pas le nom, mais la narratrice elle sait tout, hihi- de son index, un air presque sérieux se dessinant sur son visage. C'est bien d'inviter des gens à boire le thé, mais c'est mieux lorsqu'on sait comment les appeler, pas vrai ?
Elle rigole à ma remarque et comme l'énonce le dicton, femme qui rit, femme à moitié dans ton lit. Hum ça c'est pas exactement passé dans mon lit ? Qui fait attention aux détails ? En tout cas la violette était surement la seule qui avait dégainé rire à l'une de mes allusions déplacées. C'était étrange, même pour moi, qu'une femme m'appréhende d'une manière innovante. Je vous jure c'est tout bizarre de pas se prendre un stop. Vous me direz, pourquoi je me saborde avec des phrases d'accroches plus beauf les unes que les autres ? Eh bien c'est une réponse qui me viendra avec le temps, pour moi c'était juste naturelle, une carapace pour mettre une distance entre moi et la gente féminine. Oui inconsciemment j'avais lever un bouclier à l'encontre de toutes les femmes. Je savais bien que toutes ne pouvaient être aussi hypocrite et cruelle que ma mère, mais malgré mes hormones en plein expansion à cause de la puberté, je me devais de lutter contre mes envies, lutter contre l'attachement. Si personne ne m'aimais c'était plus simple pour moi de tracer ma route et éviter le chemin sinueux de l'amour ainsi que la question de la confiance... Sans parler du trauma de mon frère qui apprenait seulement à refaire confiance aux femme grâce à sa professeur, Arya.
Finalement en marchant un peu, pour s'écarter de cette foule nouvellement formée, la jeune Félice prends un air plus sérieux et ce présente une nouvelle fois à moi. À force de l'entendre, oui je commençais à imprimer son prénom à la fille du ministre de la magie. Du coup avec ses diverse remarques un liens se fait dans mon cerveau et une réflection un peu blessante fait surface. J'ai la mine un peu boudeuse alors que je me tourne vers elle me stoppant devant elle et levant les yeux au ciel comme si cela avait une importance. Bon il fallait bien l'avouer c'était un peu humiliant.
-Eh bien Yunaëlle... Ta mémoire te fait défaut ? Dans ce rêve... Enfin... Quand on s'est croisé... Je suis sûr de m'être présenter !
Mon regard oscillant entre le défi et l'humiliation fut vite perturbé lorsque ce petit parc que nous traversions fut lui aussi bondé. Un instant et la place vide fut inondé de monde. J'avais attrapé la main de la violette à temps, mais mon regard perdit le reste du groupe, quand soudain, ramenant la jeune femme vers moi pour la protéger je me faisait balloter en tous sens par cette foule en panique. Et là... C'est le drame. Un enfant qui se prend dans mes jambes, un coup de coude mal placé et chancelant je me retrouve happé par les abysses d'un vieux puit, en pleine reconstruction, emportant dans ma chute la pauvre Aldrah !