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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    L’Astre de l’Aube au marché noir ? Ce matin, une rumeur des plus sombres se répandait dans les salons de la Capital. La célèbre Luz Weiss aurait été aperçue en train d’acheter des objets illégaux au marché noir ? Simple rumeur, tentative de décrédibilisation ou simple mensonge de couloir ? Impossible de le dire ! L’Astre de l’Aube dément officiellement que sa directrice puisse avoir de telles relations avec la pègre. Une mauvaise pub qui pourrait éclabousser l’organisation médicale si elle s’avérait vraie, mais pour l’instant ce ne sont que des rumeurs. Des rousses, il y en a beaucoup dans Aryon et ce ne sont pas toujours la célèbre Médecin à la chevelure flamboyante. Affaire à suivre.En savoir plus...
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    Rude saison froide
    InvitéInvité
    Anonymous
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    Rude saison froide
    Mer 8 Avr 2020 - 11:41 #

    C’est presque un rituel… Chaque année plus ou moins à la même période, notre famille est obligée de mandaté des acheteurs pour acquérir d’importantes quantités de céréales sur le continent pour nourrir les habitants de l’Archipel le temps que les cultures donnent à nouveau de quoi subvenir à nos besoins… Les récoltes de cette années n’ont pas été suffisante pour tenir toute la basse période. Cela n’a pas été la pire récolte mais pas la meilleure non-plus. Les documents sous mes yeux sont clairs, dans une semaine tout au plus, les greniers de l’Île Centrale seront vides… La situation n’est guère mieux du côté de l’Île Est, March m’en a parlé en début de semaine, la situation est à peine meilleure chez eux… Aucun doute ne subsiste sur le fait que c’est la même chose dans tout l’Archipel. Une famine nous guette si l’on ne fait rien. Comme tous les ans, il est temps que les Maple engloutissent une partie de leur fortune pour remplir les greniers de l’île et aider les autres îles. Les Landwig feront de même, cela est certain. Père et Mère ont toujours réussi à convaincre Monsieur Landwig de participer à cet effort. Je n’ai jamais participer à ces opérations commerciales jusqu’à maintenant mais Mère m’a convoquée pour participer cette année. Convoquer est un bien grand mot vu que les discussions se passent à la demeure Maple. Relégués au grand bureau de Mère, March et moi nous regardons sans vraiment comprendre ce que nous faisons là au final… Personne ne nous inclut dans les discussions mais je sens bien que l’on ne pourra pas s’éclipser. Jusqu’à ce que nos mères se tournent vers nous.

    Tous les deux, vous allez rédiger les actes commerciaux et les courriers qui iront avec cette année.

    Mère pose un petit tas de feuille devant nous ainsi que deux encriers et plumes.

    Mère, je n’ai pas l’autorité pour donner l’ordre d’achat pour une telle dépense. Seul Père a un tel droit.

    March résume bien la chose. Même si je suis seule héritière des Maple, je n’ai pas le droit de faire une telle dépense, c’est à Mère qu’incombe de telle dépenses de la fortune familiale… Je vois Mère se tendre à la réponse de March à sa propre famille. La tempête ne va pas tarder à s’abattre sur nous deux…

    Ecoutez-moi tous les deux, et tout particulièrement toi Onélie. Un jour prochain, March sera un Maple et l’époux de l’héritière de la famille. Il est grand temps que vous commenciez à prendre votre place sur l’échiquier politique de l’Archipel. Aujourd’hui, c’est en votre nom propre que vous allez venir en aide au habitants de l’Archipel. C’est le devoir de nos familles, riches et puissantes, de veiller sur la population vulnérable de nos îles, c’est votre devoir à compter d’aujourd’hui !

    Je déglutie, jamais Mère n’a autant souhaité m’impliquer dans les activités autre que commerciale de notre famille. Je maîtrise le commerce des denrées luxueuses de l’Archipel mais la politique de nos îles… C’est un grand flou… La mère de March est la première à se pencher vers nous donnant la plume à son fils.

    Ce n’est pas lorsque vous hériterez de la gestion de votre famille qu’il faudra apprendre tout cela, nous vous aiderons à apprendre et à devenir les dirigeants dont auront besoin l’Archipel.

    Prenant une feuille et la plume qui m’est destinée, je commence à écrire le texte que Mère me dicte. Je me creuse la tête pour essayer de comprendre chaque tournure de phrase et en retenir le maximum. Un jour, je serai toute seule pour faire ça… Je fronce les sourcils lorsque Mère me donne les sommes que notre famille engage dans cette opération. C’est bien plus que ce que j’aurais pensée… Je ne me doutais pas que l’on avait de telles réserves dans nos coffres. Une fois les documents rédigés, je signe de mon noms comme me le conseille Mère. March termine ses écrits un peu après moi. Ensemble, nous faisons le compte du nombre de cristaux. A nos deux familles, ce sont plus d’une trentaine de cristaux transparents… J’espère que cela permettra de nourrir correctement tous les habitants de l’Archipel… Je n’aime pas l’idée que l’on puisse laisser des gens dans le besoin. Je cachette mes documents avant de me lever pour aller les donner au messager en compagnie de mon “fiancé” mais je me reçois une rapide tape sur la tête au moment où je fais mine de me lever.

    Assises jeune fille. Nous n’en avons pas fini, nous devons parler de votre mariage maintenant. March, pouvez-vous aller porter tout ça au messager qui attend dans le salon ?

    Le jeune homme s’exécute en me jetant un regard désolé. Là, je me sens vraiment de plus en plus sous pression...

    Que la révolte gronde jusqu’au confins du monde !



    Rappel de la demande:
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
    Informations
    Re: Rude saison froide
    Ven 10 Avr 2020 - 16:21 #
    -T’as récupéré un sac sans fond ?
    -Ah ! Merde ! Je savais bien que j’avais oublié quelque chose !
    -Nan mais t’inquiètes. T’es examinateur. C’est normal de pas savoir.
    -C’est sûr. D’hab’, on a pas besoin de sac sans fond pour transporter la paperasse administrative.
    -Sauf si tu prends les documents conseillés par Trovnik.
    -Ouai mais non, j’ai pas envie de me faire un lumbago, avec ou sans sac.

    On rigole. Puis Gégé me tend une bouteille.

    -Tiens, c’est pour la route.
    -Oh ? Bah c’est bien sympa ça.
    -T’es un pote, t’sais, Jack. C’est fait maison, mais c’est inspiré de mes séjours dans les îles. C’est typique sans l’être.
    -C’est fort ?
    -Oh. Trois fois rien.

    Donc suffisant pour amener un néophyte au coma éthylique en une gorgée.

    Je goutterais ça avec les collègues. Mais Trovnik n’a pas interdit de ramener des alcools non répertoriés dans les locaux ?
    -Si. Mais bon. Faut pas le dire, hein.
    -Ouai, t’as bien raison.

    Puis soudainement, la porte de la petite salle de réunion claque. Sans signe avant coureur. Alors qu’il n’y a personne. Ça, c’est le signal que quelqu’un approche. Illico, je planque la gnole de Gégé au fond de mon sac alors que Gégé retourne à sa place entrain de faire semblant d’écrire des papiers. Bien nous en prend. La porte s’ouvre brusquement et c’est le visage de petite fouine de l’examinateur en chef Trovnik qui apparaît dans l’encadré de la porte, nous fusillant du regard. Nous, on fait les innocents.

    -Oui ? Monsieur Trovnik ?
    -tout est prêt, Callahan ?
    -Bien sûr, monsieur.
    -Parfait. J’espère que vous représenterez bien la guilde dans les îles.
    -Bien sûr.
    -L’évidence n’est pas garantie. Il y a comme une odeur prohibée, ici.
    -AH bon ?
    -C’est peut-être moi. J’ai bu un petit verre ce midi.
    -Un petit ?
    -Comme d’habitude.
    -Oui. Je m’en doutais. Je vous ai à l’œil. Et vous aussi, Callahan.
    -Pas de souci, chef.

    Et il s’en va. Après qu’on se soit assuré qu’il était vraiment parti, je viens remercier Normand. Normand, c’est la poignée de porte. Depuis peu, j’ai récupéré une plume qui permet de faire parler les objets. Me demandait pas comment j’ai récupéré ça, ça fera peut-être l’objet d’une autre histoire, mais quoi qu’il en soit, c’est un objet plutôt utile. Surtout que Normand est plutôt sympathique, pour une poignée de porte et qu’il a accepté de se claquer la porte quand quelqu’un arrivait. Enfin, quand Lou Trovnik arrivait. Les autres, on s’en soucie pas. Comme convenu, Gégé nettoiera les petites traces de corrosion sur ses bords et lui redonnera une nouvelle jeunesse. Parce que Normand, il aime bien être clinquant, même si son champ des possibles s’arrête à un couloir sombre et souvent humide. On est pas pour juger des coups et des couleurs d’une poignée de porte. Moi, je suis plutôt ouvert.

    Bref. C’est sac sur l’épaule que je sors de la guilde des aventuriers ; la plus belle institution qui existe dans le royaume sans aucune contestation et de la part d’un avis totalement impartial ; pou me diriger vers la guilde marchande qui n’est sans doute pas aussi prestigieuse que la guilde des aventuriers, si vous suivez bien. Et j’aimerais que vous suiviez bien. La raison de tout cela ? Un contrat, naturellement. Un transport de marchandises pour l’archipel. Des céréales en particulier. Et pour acheminer la cargaison, il est naturel de faire appel à quelques aventuriers pour protéger le convoi contre les menaces de toutes sortes. Pour ce faire, on a mis sur l’affaire l’un des aventuriers les plus talentueux et les plus efficace de la guilde. Alors, je vous vois venir tout de suite. Non, je ne parle pas de moi. Mais ça pourrait, en toute modestie, si je n’étais pas examinateur. Non, je parle évidemment de Jin Hodoru qui brillent autant par ses nombreuses qualités que par les multiples histoires que l’on peut entendre à son sujet. Il semblerait que là où il passe, Jin Hodoru laisse sa trace.

    Ahem.

    Mais tout ceci ne me regarde pas. Pas trop. Il est important de se renseigner, certes, mais n’allons pas clouer au pilori un honnête et brave homme sur de viles rumeurs reposant sur du vent et fiel. Je suis censé l’y retrouver là-bas. Mais vous allez me dire : pourquoi, toi, le fameux Whiskeyjack Callahan, tu vas faire le boulot d’un aventurier ? Et bien je vous le dis, c’est fortuit, évidemment. La demande initiale de cette affaire vient de la famille Maple, famille puissante de l’Archipel. Et l’une des attributions des examinateurs et de vérifier la probité et la capacité financière des clients pour que la guilde puisse répondre à leur demande sans qu’il y ait de problème. Je dois donc y aller et autant en profiter par ce voyage. La perspective de traverser la campagne et de goûter quelques breuvages que je ne connais pas encore est une perspective qui m’enchante plutôt bien.

    -Ah ! Je suis bien content de partir en voyage. J’ai toujours voulu voir du pays !
    -Tu vas voir, Bob. Le monde est plein de merveille.
    -Ouaiii ! Trop bien !

    Bob, c’est mon sac. C’est plutôt pratique d’avoir un Bob. Les yeux dans le dos, tout ça. Bob est jeune, enfin, pour un sac. Il a le « regard émerveillé de celui qui est resté bien trop longtemps coincé entre deux de ces congénères, reliés par une corde pour l’empêcher d’être emporté sans payer. Trop longtemps mis sur le côté de l’existence alors qu’il ne rêve que d’une chose. Voir le monde. Et porter des choses, accessoirement. Il est un peu irritant quand il demande la fonction de chaque objet que l’ont fait passer dans ses entrailles, mais sinon, il est sympa. Comme c’est son premier voyage, il est intarissable et je dois lui expliquer avec le plus grand des sérieux des règles élémentaires comme celle d’esquivait les ruelles ; certes très jolis, mais probablement dangereuse ; et le fait qu’on ne peut pas parler interpeller tout le monde pour qu’ils racontent leurs aventures, surtout quand lesdites personnes sont pressés et surprises de voir parler un sac.

    La fougue de la jeunesse, hein ?

    On finit par arriver à la guide marchande et j’ai rapidement le sentiment qu’il se passe quelque chose. Pas de convoi en visuel. Pourtant, je suis en retard que de dix minutes. J’interroge un membre de personnel qui me dit que l’affaire est plus compliquée que prévu, mais que mon collègue s’occupe de tout. Ça tombe bien, ça commence à faire long et il est temps d’introduire le plus beau.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
    Informations
    Re: Rude saison froide
    Dim 12 Avr 2020 - 15:57 #


    Aujourd'hui, on ne parlera pas de primes. Non. On parlera pas de traque, ni d'enquête, ni d'interrogatoires musclés, pas de discussions interminables avec la garde ou bien de recueillir de témoignages débiles de la voisine qui dit avoir entendu des bruits bizarres à côté de chez elle. Aujourd'hui, je bosse pour la guilde. Une bonne chose finalement, ça me permettra de souffler un coup, et en général j'profite toujours du pays dans des coins que je n'ai encore jamais visité. Finalement, signer pour la guilde c'est en quelque sorte prendre des vacances. Sauf quand ils vous envoient chercher des enfants disparus sous un déluge pour vous battre contre des abominables choses qui veulent votre mort tous les cinq mètres. M'enfin, c'est pas tous les jours fort heureusement. Assis sur le canapé du salon qui a déjà meilleure mine depuis la rénovation, j'revois mon inventaire parce que j'vais sans doute être là pour la sécurité. Enfin, faudra pas me demander de diriger une négociation. Sauf si les concernés aiment les coups de marteau dans le crâne.

    C'est en me faufilant entre les cartons, les caisses et autres pots de peinture que je quitte le Bureau de prime. M'man est encore à l'extérieur à offrir le troisième thé de la matinée aux ouvriers qui refont la façade et le toit. Me voyant partir elle me rejoint au seuil de la porte.

    - C'est le grand départ alors?
    - Des céréales, m'man. J'pars pas diriger une armée dans les montagnes avec la Reine.
    - Fais quand même attention.
    - Comme d'hab'.

    Elle fait cette pichenette dans le front qui a le don de m'agacer et j'pars pour la guilde marchande. Vrai que pour l'instant, rien ne paraît alarmant, en tout cas sur la nature de la mission. Si on reste sérieux, les choses devraient bien se dérouler. J'serai accompagné d'un examinateur. Enfin. La dernière fois qu'un examinateur devait se pointer, au lac à la saison chaude dernière, il m'a fait faux bond ce connard. Deux heures à rester planté comme un gadin pour faire la mission tout seul finalement. Mal terminée d'ailleurs, mais j'vais garder ce secret pour moi. Espérons le croiser cette fois. Whisheyjack... On dirait un nom de tavernier. Si c'est le cas y'a pas de raisons à c'que la mission prône une mauvaise ambiance. Ma petite escapade s'arrête enfin à la guilde marchande, j'suis à l'heure. J'vais me renseigner à l'accueil, un homme s'y trouve entrain de remplir des papiers.

    - C'est vous qui accueil les gens paumés?
    - Bonjour, vous avez besoin de renseignements?
    - Euh, Jin Hidoru. La Guilde m'a engagé pour escorter un convoi de céréales pour le compte de...

    J'ressors mon papelard de mission pour me rappeler du blaze de la donzelle, une noblarde qui me dit rien, hormis que son nom de famille est l'un des plus important du royaume. Mais je grille rien à la politique donc bon...Ah, voilà. Trouvé.

    - ... Onélie Maple, ouais voilà c'est ça.
    - Attendez, laissez moi jeter un œil dans mes registres.
    - Faîtes.

    J'attends une minute, puis deux. Puis j'hausse un sourcil alors qu'il cherche toujours. C'est pas normal. Il retire ses lunettes, désolé.

    - Ahem, navré, mais... Il me semble que la transaction n'a pas était effectuée.
    - Quoi?! Où se trouve ce stock?
    - Hangar n°27, vous trouverez sans doute d'autres clients.
    - Sans dec'. Un Examinateur va venir m'accompagner, dîtes-lui que je suis sur le coup s'il se ramène pour se renseigner.
    - Ça serai fait. Au-revoir monsieur Hido-
    - Ouais au-revoir.

    Et j'me casse, un peu énervé. On va quand même pas galérer pour trois sacs de céréales quand même? Je bouscule la foule pour atteindre ma destination plus vite, espérant qu'il reste assez de marchandise pour ma cliente. Quand j'arrive dans ledit hangar des dizaines de stands se dévoilent avec des clients de toutes sortes, en particulier avec des tenues assez cossues. La zone de négociation alors. Je m'approche auprès de celui qui m’intéresse. Un couple assez prestigieux se trouve derrière le comptoir.  Tu m'étonnes, leurs marchandises comptent parmi les plus importantes du royaume, encore plus en cette saison.

    - 'Lut.
    - Bonjour monsieur. En quoi puis-je vous aider?
    - J'viens pour le compte de mademoiselle Maple. Un départ pour le convoi de stock de céréales est prévu pour aujourd'hui.
    - Désolé monsieur, mais je ne vois pas de quoi vous parlez, et d'autre clients se positionnent déjà sur cette demande.

    D'autres clients ? Comment un noble peut passer derrière d'autres demandes? Y'a quelque chose qui tourne pas rond là. Plus de cordes à mon arc, je réfléchis à une alternative. Et c'est une jolie nana aux cheveux noire comme l'ébène qui vient s'avancer. Belle, bien fringuée et qui s'approche du comptoir. Ouais mais désolé chérie, mais j'étais avant vous, enfaîte.

    - Il va falloir attendre m'dame, je négocie là.

    Putain, même moi je n'arrive pas à y croire. Jin Hidoru, faire du violon, m'man serait morte de rire.

    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Rude saison froide
    Sam 18 Avr 2020 - 10:28 #
    Inflexible, droite et son masque d'arrogance apposé sur son joli petit minois, Tara déambulait dans les rues de la capitale. L'objectif du jour était de rejoindre le bâtiment où siégeait la guilde des marchands. La jeune femme avait deux ou trois petites affaires à mener au nom de la famille et pourquoi pas sauter sur les bonnes occasions qui se présenteraient très certainement. Le monde des affaires et de la haute finance étaient un univers d'opportunités à saisir en plein vol ou d'échec retentissant. En ce qui concernait la jeune héritière de la famille Mago, ce dernier point était encore un point inconnu. Certes, elle avait eu de léger déboire, mais rien qui pouvait prendre le nom d'échec et c'était ce qui faisait en partie sa réputation dans le milieu très fermé du commerce.

    Pendant qu'elle marchait d'un pas égal, la jeune servante Imogène papillonnait de vitrine en vitrine pour admirer divers vêtements, meubles, ustensiles qu'elle ne pourra probablement jamais posséder. La petite blondinette avait un don pour offrir une certaine sérénité à la jeune femme brune. Une sérénité nécessaire pour garder sous contrôle son "feu intérieur" et pourtant, c'était fou de constater que la jeune servante pouvait être parfois exaspérante. La jeune blonde de seize ans était une petite boule d'énergie et un incorrigible moulin à parole, mais Le jeune noble appréciait la donzelle malgré tout. Puis, voir cet charmante blondinette s'extasier devant tout et n'importe quoi avait quelque chose de rafraîchissement, un comme cette innocence enfantine que Tara avait perdue depuis longtemps.

    - Imonège: WAOUUUUUUUW ! ! !

    Le bruyant cri d'émerveillement de la jeune servante tira l'héritier de la famille Mago de ses songes qui avait mécanisé ses pas. Elles étaient arrivées en vu du bâtiment de la guilde très reconnaissables à ses immenses colonnes. Tara avait une théorie à leur propos. Elles n'étaient juste là qu'à titre décoratif pour impressionner les passants et se faire sentir petit quand on entrait dans le bâtiment. Les marchands devaient ainsi penser prendre le dessus psychologiquement sur leurs interlocuteurs. C'était une chose sans effet sur la jeune noble. Par contre, cela provoquait à chaque fois la même réaction avec Imogène qui frétillait d'impatience d'entrer dans le vénérable immeuble des marchands. Il fallait dire qu'il était très richement décoré et souvent avec un goût certain. On était bien loin de l'aspect surchargé et tape à l’œil de certain riche bourgeois ayant fait fortune que très récemment. Toujours égale à elle-même, la jolie brune entra dans les lieu sans montrer la moindre émotion alors que la jeune blonde de seize ans ne savait pas où donner de la tête ni réfreiner ses marques d'excitations et d'admirations. Sur un ton calme mais ferme, la noble brune intima l'ordre à Imogène de mieux se tenir.

    - Tara Mago: Un peu de tenue Imogène !

    - Imonège: Désolée Mademoiselle.

    Le ton de la voix de la servante était penaud. Malgré tout, elle jetait des œillades à droite et à gauche discrètement. De son côté, Tara passa de stand en stand afin de vois ce qu'il y avait à faire comme échange commerciaux lucratif et/ou avantageux pour sa famille. Ce fut au bout d'une bonne heure à vagabonder dans les allés de la guilde que la noble brune se dirigea vers les hangars et eut son attention attirée par une conversation plus forte que les autres avec des intonations et du langage venant du bas peuple. Toujours strict dans son apparence, elle s'avança vers un groupe de personne discutant visiblement d'un stock de céréales. L'oreille avertie de l'héritière de la noble famille Mago attrapa en vol le nom de Maple. Cela éveilla instantanément son intérêt et elle n'était pas la seule apparemment car une jeune femme brune, plutôt jolie et bien habillée s'approcha du stand. Elle se fit aussitôt apostropher par un rustre qui lui rappela qu'il était là avant elle et qu'il fallait attendre son toujours. Un léger sourire s'esquissa sur les fines lèvre de Tara qui s'approcha à son tour toujours avec Imogène dans son ombre et pris la parole d'une voix calme et posée.

    - Tara Mago: Désolée de vous contre dire Monsieur. Ici vous êtes à la guilde des marchands, pas sur la place du marché. Nous sommes ici pour faire des affaires.

    Tara regarda tour-à-tour le marchand de céréales, l'homme qu'elle identifia comme étant un soldat ou un aventurier et cette jolie brune au port altier. En y regardant de plus près, cette jeune femme faisait en sorte de se comporter comme elle. Une copie ? A cette idée, la jeune noble arqua un sourcil en signe d'incompréhension. D'ailleurs, la dite femme remarqua l'intérêt de Tara et finit par se présenter.

    - Brune au port altier: Tara Mago, de la noble famille Mago. Vous êtes ?

    Bien que sûr d'elle en apparence, la voix manquait cruellement de conviction aux oreilles de la véritable héritière de la famille Mago. Sur un ton toujours égal et avant qu'Imogène ne réagisse de manière véhémente, Tara répondit tout en faisant une légère révérence.

    - Tara Mago: Enchantée de faire ma connaissance.

    La phrase fut ponctuée par un léger sourire. L'autre jolie brune blêmit aussitôt. Tara avait gagnée, mais elle faisait durer le plaisir de voir sa proie paniquer devant la situation qui devenait incontrôlable. De son côté Imogène n'avait pu se retenir de rire à plein poumon.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Rude saison froide
    Mar 21 Avr 2020 - 18:49 #
    -Vous fabriquez des objets en relation avec les Glooby ?
    -Parfaitement. J’ai fait une étude de marché et il semblerait qu’il y a un marché à prendre dans le domaine. J’ai regroupé des artisans des qualités, choisis mes fournisseurs de qualité et j’ai commencé la production.
    -Ah ça, je peux vous dire qu’il y a une demande, oui. Je suis personnellement intéressé.
    -Désolé, ces goodies ne sont pas à vendre.
    -Goodies ?
    -Oui, c’est le nom que l’on donne à ce type de produits.
    -C’est drôle non ?
    -De quoi ?
    -Glooby. Goodies. C’est presque pareil. Vous avez un nom de gammes pour vos produits ?
    -Non, pas encore.
    -Parce que vous pourriez faire un mélange. Les Gloobygoudis.
    -Pas mal. Quoique ça me fait tout de même davantage penser aux bigoudis.
    -Ah, ça. Après, rien ne vous empeche de faire des goodies bigoudis.
    -ça se vendrait ?
    -Oui. Je suis sûr que des tas de gens seraient intéressés. Surtout moi.
    -Pourquoi ?
    -Je sais pas. C’est comme ça. Combien pour vos produits ?
    -J’ai dit qu’ils n’étaient pas à vendre.
    -Ah bon ?
    -Oui, ils sont déjà vendus. Et à un client très particulier si vous voulez tout savoir.
    -Ah bon ?
    -Oui. On ne connaît pas son nom et ses intermédiaires sont très discrets. Ils paraient qu’il fait des achats massifs d’objets pour les donner aléatoirement ou non à des personnes du royaume dans le cadre « D’animations ». J’ai cru comprendre que cette fois ci, ça serait pour ouvrir des cases…
    -Sérieux ? Dingue.
    -Et les objets arrivent par magie dans la poche des gens.
    -C’est fou la vie, hein ?
    -Je vous le fais pas dire.
    -Jack ! Jack !
    -Oui Bob ?
    -Ah non, moi, c’est Francis.
    -Bonjour Francis, moi c’est Jack. Mais là, je parle à mon sac.
    -Votre sac ? Dingue.
    -Hé ouai. Qu’est ce qu’il y a Bob ?
    -Je crois que j’ai vu l’aventurier !
    -Ah ? Bon, bah va falloir que j’y aille, Francis.
    -Désolé pour mes goodies.
    -C’est pas grave. Je venais pas pour ça.
    -Vous veniez pour quoi alors ?
    -Une grosse commande de céréales à livrer dans l’archipel.
    -Ah ? Les céréales dans l’entrepôt numéro douze ? Si vous pouviez régler ce problème rapidement, ça arrangerait pas mal de monde. Ça prend de la place sans partir, c’est scandaleux.
    -J’y vais de ce pas. C’est vrai que savoir gérer ces capacités de stockage, c’est important dans le commerce.
    -J’en conviens. Allez. Bonne journée à vous !
    -De même !

    Il est sympathique, ce Francis, mais vous le savez très bien, j’ai du travail et on ne peut pas faire durer les petits moments de plaisir comme ça. Il faut savoir mettre un terme à de bon moment et se préoccuper d’un travail qui ne demande qu’à être accompli. Et la main sur le cœur, je le ferais. Parole de Whiskeyjack. Je me suis retourné et j’avise la dégaine d’un aventurier dont le visage ressemble peu ou proue à l’image que j’ai vue dans son dossier. Mon nez ne fin limier ne me ment pas. C’est lui. Je m’approche d’un pas fluide, passant au milieu des gens traversant dans d’autres directions que moi pour éviter de les embrouiller pour pas grand-chose, j’entends tout juste le nom de la nouvelle arrivante que je rate mon dernier croisement et je bouscule un poil un bonhomme pressé. On s’excuse. On promet que c’est la dernière fois et on passe à autre chose et je viens me planter aux côtés de mon aventurier.

    -Jin Hidoru ?
    -Oui ?
    -Whiskeyjack Callahan. Examinateur de la guilde.
    -Ah ! B’jour monsieur Callahan.
    -Tu peux m’appeler Jack. Jin.
    -D’accord… Jack.

    Puis je me tourne vers la nouvelle arrivante.

    -Mademoiselle Mago ?
    -Ou… Oui, c’est moi.

    Je triche, j’ai entendu son nom. Elle est comme surprise un instant. Puis elle reprend quelques couleurs qu’elle avait perdues vingt secondes plus tôt. Ca ne devait pas être important. J’entends un hoquet de surprise derrière moi, mais j’en fais abstraction. Mago, ça me parle. Un peu. C’est une famille qui fait du business. C’est un nom que l’on entend quand on sait écouter. J’irais pas à dire que je saurais identifier tous les membres de la famille, mais je sais à quoi m’attendre. Des gens durent en affaire. Autant commencer sur des bons augures en balançant quelques banalités d’usage.

    -Vous êtes reconnaissable entre mille. C’est ce charme qui fait tout !
    -Monsieur ! Vous faites erreur !

    Je me tourne cette fois et j’avise une jeune servante accompagnant une autre jeune femme qui ressemble un peu à l’autre. Je souris avec un air de vouloir comprendre.

    -M’sieur Jack.
    -Jack. Jin.
    -Jack, je crois qu’il y a un souci là. Ces deux-là disent être mam’zelle Mago.

    Ah. L’autre Mago me balance un drôle de regard. Dans le genre mi-glacial, mi-calculateur. Je me tourne vers les deux Mago à la fois et je commence à me dire qu’il y a anguille sous roche. C’est que WhiskeyJack Callahan a l’esprit vif.

    -Mesdemoiselles. Je ne sais pas à quoi vous jouer, mais j’aimerais bien que vous trouviez une solution pour régler cette… étrangeté.
    -Mais enfin ! Mademoiselle Tara n’a pas à se justifier d’être qui elle est.
    -J’en conviens jeune fille, mais soit vous dites la vérité, soit vous êtes une excellente comédienne.

    La servante me jette un regard, l’air de dire merci du compliment sans trop l’assumer vu le contexte. Je laisse un moment les fausses jumelles se fusiller du regard et je me retourne vers mon cher Jin.

    -Jin.
    -M’si.. Jack ?
    -Est-ce que ça te dérangerait d’aller jeter un œil du côté de l’entrepôt douze ? C’est là qu’il y a notre cargaison. Il se passe quelque chose de louche ça serait pas mal de glaner des infos supplémentaires.
    -J’avoue.
    -Bon courage.

    Je retourne à mes moutons

    -Bon. Vous avez trouvé une solution pour vous départager ? Convainquez moi.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Rude saison froide
    Mer 22 Avr 2020 - 19:46 #


    Dur de réellement comprendre la situation. La nana se dit être quelqu'un, et l'autre se revendique d'être la même personne. Arf, comme si on avait pas assez d'emmerdes comme ça. En tout cas faudra mettre les choses dans l'ordre et j'ignore comment on va se dépatouiller de cette situation. Monsieur Jack, enfin, Jack, connaissait leurs nom. Il sera capable de faire la distinction du coup? Pas moi en tout cas. Cet examinateur a l'air sympa en plus d'avoir l'oeil sur la situation. Lui faisant confiance, et parce qu'il connaît l'emplacement de la cargaison, j'me rends sur les lieux à la suite de ses directives. J'serai plus utile que jouer les jurys physionomistes pour attribuer la médaille de la meilleure Tara Mago.

    J'me faufile à travers la smala et me dirige donc vers le lieu en question. Toujours avec du monde qui grouille de partout, faut pas être un stressé de la vie pour apprécier l'endroit. Il y a des jolies couleurs sur la variété des épices, des fruits et légumes proposés par les marchands, je comprends pourquoi m'aman passe par là de temps en temps. Il y a de quoi bien grailler. En prenant un tournant j'passe devant des vendeurs de tonneaux de bière et aperçois enfin le petit numéro fixé par deux chaînes attachées sur le haut d'un poteau. Mais bizarrement....

    ... Y'a beaucoup moins de monde. C'est le moment de jeter un oeil.

    Enfaite, personne, maintenant que je suis en face. Des gens font des rondes autour par groupe de deux. Mal habillé, dans le genre mauvais garçon, longs manteaux qui doivent cacher un surin ou deux. Tant pis, j'tente ma chance. Avançant dans leurs directions, j'regarde un peu autour de moi pour jouer les mecs paumés. Un binôme se détache de leurs circuits et vient me couper la route. Un petit blondin et un grand et gros barbu, joli paire.

    - 'Lut'.
    - Vous avez rien à faire ici. Me dit le blondin.
    - J'me suis perdu, je cherche un entrepôt, mais avec ce monde impossible de le trouver. J'me suis pas présenté, Jin.
    - Terence.
    - Bud. Ajoute l'homme en chair.
    - Vous cherchez quel entrepôt?
    - C'est ça le problème, j'ai plus le chiffre en tête. C'est un entrepôt privé? Vous gardez une marchandise ?
    - On n'a pas à vous répondre.
    - Légitime, j'imagine.
    - Circulez.

    D'une rapide œillade, j'vois un sac de céréales ouvert sur une palette en bois non loin de la cargaison, peut-être pour vérifier l'état de la marchandise. Suffisant pour connaitre la nature du reste de la cargaison. Comme l'heure n'est pas à la castagne mais à l'observation, j'réponds d'un rapide signe de tête en les remerciant et rebrousse chemin. Des interrogations commencent à fuser dans mon esprit. Qui en voudrait au point d'y poster des mercenaires? La famille Maple a des ennemis? Quels sont les risques maintenant ? Il y a un lien avec le sosie de mam'zelle Mago? Va falloir éclaircir tout ça et vite. Retrouvant l'examinateur, j'constate que c'est toujours le combat entre les deux brunes.

    - Jack.
    - Jin.
    - On a un problème.
    - Ah ?
    - Il y a des types louches qui patrouillent autour de la cargaison et insistent à ce que personne s'en approche, il y a personne d'autre autour, ou presque.

    Les bras croisés, mon regard va se perdre dans le conflit d'identité entre les deux nanas, on est vraiment pas sorti du sable...

    - Et... du nouveau avec ..."elles"?

    Les deux brunes se retournent dans ma direction, prenant pause à leurs dispute comme si j'avais posé la question qui était plus qu'insultante. Il faudra pas une seconde avant qu'elles ne hurlent en cœur :

    - JE suis Tara Mago !!

    Bon, j'vais me fumer une clope.


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    Re: Rude saison froide
    Lun 27 Avr 2020 - 12:15 #
    Alors que les deux jeunes femmes se toisaient du regard, une tierce personne arriva et commença à papoter avec le rustre négociant de la famille Maple. De ce que Tara pu saisir, c'était un examinateur de la guilde des aventurier. Cela pouvait certainement expliquer le manque d'éducation de celui qui tentait d'obtenir les céréales pour l'archipel. Le nouvel arrivant ne manqua pas d'outrer Imogène en s'adressant à l'usurpatrice en lui donnant le nom de Mago. Cette fois, la jeune servante eut une  vive réaction. Cependant, la reconnaissance que venait de lui offrir cet aventurier, redonna de l'aplomb à la brune au port altier. Malgré l'évidence, l'examinateur ne put démêler le vrai du faux et encouragea les deux jeunes femmes brunes à prouver leur identité afin de tirer cette affaire au clair.

    - Imonège: Mademoiselle Mago n'a rien à prouver.

    Intervint la servante en croisant ses bras sur la poitrine. La jolie blonde semblait excédée par la situation et outrée par le fait que l'on puisse confondre sa noble maîtresse avec pâle copie. La fausse Tara Mago commença à jouer de la situation en tentant de trouver un moyen de s'en sortir. Pathétique ! C'était la seule chose qui venait à l'esprit de la véritable héritière de la famille Mago. Sur ces entres-faits, le rustre fut de retour et marmonna un truc intelligible à l'examinateur avant de remuer le couteau dans la plaie. Ce qui donna plus de force à la brune au port altier pour en rajouter de manière véhémente..

    - Brune au port altier: Je suis Tara Mago

    Toujours impassible, Tara regarda avec dédain l'autre brune tandis qu'Imogène tentait de faire entendre raison en répliquant que c'était faux. Quelque peu agacée par la situation, elle décida de passer à l'action. Avec une rapidité surprenante, Tara saisi sa "jumelle" par le cou et se concentra afin de n'enflammer que sa main droite.

    - Brune au port altier: Que faites-vous ? Lâchez-moi tout de suite !

    La voix de la jeune femme montait dans les aiguë, car elle avait certainement comprit ce qui allait lui arriver et la panique lui faisait perdre son sang froid. Ce qui ne serait jamais arrivé à la véritable Tara Mago. Bien que gesticulant, l'usurpatrice n'arriva pas à se défaire de la poigne de fer que l'autre brune. Sans prévenir, la main de l'héritière de la famille Mago s'enflamma. Rapidement, dans l'air, il se mit à flotter une âcre odeur de cochon grillé ainsi que des cris strident mêlant douleur et panique. Ces quelques secondes parurent une éternité. Tara relâcha l'autre brune qui souffrait de légères brûlures au cou. D'un regard plein de dédain, l'héritière observa sa fausse jumelle se tordre au sol de douleur. D'une voix froide et sans inflexion d'humeur, elle dit à l'examinateur.

    - Tara Mago: Je crois que cette histoire est réglée. Je suis la seule et unique Tara Mago.

    Elle quitta l'usurpatrice du regard pour le poser sur ce fameux Jack et rajouter à son intention.

    - Tara Mago: Me confondre avec "ça", c'est une grave erreur monsieur l'examinateur.

    De son côté, la servante ne savait plus trop où se mettre. Tous les regards étaient posés sur le petit groupe de personnes qu'ils formaient autour du stand de vente de céréales. D'ailleurs, des membres de la gardes arrivèrent rapidement afin de mettre de l'ordre. Sans leur laisser le temps d'intervenir réellement, la jolie brune leur dit sur un ton impérieux ne souffrant pas de discution.

    - Tara Mago: Arrêtez cette usurpatrice !

    Elle posa son regard froid et arrogant sur l'officier comme pour appuyer son ordre. Puis, la noble héritière de la famille Mago rajouta toujours sur le même ton sans inflexion particulière.

    - Tara Mago: Je suis Tara Mago et cette personne a tenté de se faire passer pour moi.

    Les brûlures au cou montraient clairement que cette jolie brune au port altier ne pouvait pas être celle qu'elle prétendait, car il était de notoriété publique que la véritable Tara Mago était capable de s'enflammer et qu'elle ne craignait pas le feu.
    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Rude saison froide
    Sam 2 Mai 2020 - 14:34 #
    N’allait pas croire que je sais tout d’elle, hein, ça serait trop facile, mais comme on est pas là non plus pour tourner autour du pot et user nos godasses dans ces quatre mètres carrés d’espace, je puise dans ma mémoire pour me souvenir que, même si on m’a jamais parlé de son pouvoir, on se murmure que ça chauffe pas mal quand elle s’énerve. Vous voyez le genre ? Le murmure avec force de clin d’œil comme si votre interlocuteur était entrain de vous faire un sacré jeu de mots dont vous percevriez le sens seulement confronter à sa démonstration en direct. Tout mon cas, vous en conviendrez. Du coup, j’accepte aimablement l’argument imparable et je laisse passer la garde qui vienne se saisir de l’usurpatrice non sans une once de douceur pour celle qui vient de se faire cuir salement au point de s’en tirer sûrement avec des séquelles irréparables, surtout sur le plan psychologique A noter : ne pas faire le malin avec la Mago. Si je devais raconter cette histoire, je dirais bien que quand elle s’énerve, ça sent le roussi.

    Vous savez ? Avec force de clin d’œil.

    Mais bref. Je fais un signe au garde de s’arrêter un instant et il fronce les sourcils sans trop savoir comment réagir, sûrement à cause de mon charme naturel et je lui intime d’un geste que je veux juste causer deux mots avec mademoiselle.

    -Dites moi, pourquoi vous faire passer pour ce que vous n’êtes pas ?
    -On… on m’a payé. Je devais juste jouer la comédie… éloigner ceux qui s’intéresseraient de trop près….
    -C’était plutôt bien réussi, jusqu’à maintenant.
    -C’est vrai ?
    -Bien sûr. Je suis sûr qu’une grande carrière d’actrice s’ouvre devant vous. Quand vous sortirez, bien sûr. Et puis, voyez le bon côté des choses, cette brûlure, ça va vous donner un petit style. Les pièces dramatiques vont vouloir de vos talents.
    -Ah bon ?
    -Garantie.
    -Merci !
    -Et sinon, qui vous a payé ?
    -Je … je ne sais pas. Il avait une capuche. Et une voix très grave. Désolé.
    -De rien, de rien. Au plaisir de vous voir sur scène.
    -Vous avez fini ?
    -Oui, allez y, caporal.
    -Bonjour chez vous.
    -De même !

    Elle s’éloigne, encadré par trois gardes. Comme quoi, on peut tremper dans des affaires criminelles sordides et être quelqu’un de plutôt sympathique. Je me retourne vers le beau monde qui reste dont Jin qu’est revenu de sa clope.

    -S’est passé quoi ?
    -Voici Tara Mago, la vraie. C’est celle qui brûle les gens avec ses mains.
    -Quoi ?

    Le Jin dévisage un coup la noble. Vrai que les deux sont tout feu tout flamme. Je peux pas aller trop loin, parce que la servante revient à la charge.

    -Vous devez des excuses à mademoiselle Mago !

    Elle est remontée. Et dans cette situation, j’ai absolument pas besoin de me mettre à dos la bonniche d’une noble. Je lui fais une petite révérence dans le style gens du peuple, qui fait un effort pour ne pas paraître ridicule et encore moins insultant. Vous voyez de laquelle je parle ? J’en doute pas.

    -Effectivement. Veuillez m’excuser, mademoiselle. C’est une faute que je ne recommencerais pas.

    Puisque maintenant, je sais qui est la vraie : c’est celle qui a une suivante. Pas con le Jack. L’intéressé s’en retrouve satisfait, j’imagine. Mais trêve de courbette, on a un boulot à mener et quand on assemble les quelques pièces, c’est que ça sent pas très bon, pour pas dire roussi, parce que les deux, hein, clin d’œil, clin d’œil. Qu’est ce que je suis rigolo. J’avise le gus qui s’occupe de la vente, qu’est resté plutôt bien sagement à son bureau en attendant que les acheteurs se mettent d’accord et je viens l’interrompre dans sa lecture d’une longue colonne de nombres. Je crois que je l’interromps dans un calcul et il oublie où il en était. Il l’a mauvaise. Tristesse. Mais j’ai pas que ça à faire.

    -Mon bon monsieur. Une commande de la famille Maple a transité via la guilde marchande pour acheter cette commande de céréales. Vous avez vu passer quelqu’un ?
    -Moui… Un homme de la guilde. Il devait venir avec les sommes. Mais je ne l’ai plus jamais revu.
    -Il a réservé la commande, non ?
    -Ca ne se passe pas comme ça ici. On paie, on obtient. On ne fait pas des réservations. L’argent est roi, monsieur ?
    -Callahan. Mais vous pouvez m’appeler Whiskeyjack.
    -Monsieur Callahan. Si vous ne comptez pas enchérir ou acheter, je vous prie de vous en aller. J’ai déjà eu les gages d’autres acheteurs pour cette commande.
    -Ah ? De qui ?
    -On ne divulgue pas ce genre d’information, voyons. Monsieur Callahan. Laissez-moi, j’ai à faire.

    Il retourne dans ses nombres, qui n’ont pas l’air pourtant très sympathique. Il me rappelle Lou, en plus humain, mais en moins examinateur. Ainsi donc, les types chargés de l’achat ont oublié leur affaire. Où on les a fait disparaître. Ou d’autres incivilités tout aussi imaginatives qu’ennuyante. Sans commande, pas de transport. Pas de transport, pas de mission. Pas de mission, par d’argent. Pas d’argent, les gros yeux de l’examinateur en chef Trovnik à l’arrivée. J’en frissonne d’avance. Je me tourne vers la noble en haussant un sourcil.

    -Dites moi, mademoiselle, que faites vous là ? Vous venez acheter cette cargaison ?
    -Mademoiselle Mago n’a pas à vous dire ce qu’elle fait ici !
    -Oui bon. Si on peut plus discuter aussi.

    Je lui tourne le dos pour bouder. Je sens Bob s’agiter dans mon dos. Il rigole en essayant de se retenir lamentablement. Je ne crois pas que ça soit très diplomate de le laisser face aux deux femmes. Je me retourne pour voir la servante un peu rouge, l’air sacrément renfrogné. C’est à ce moment là que sa maîtresse intervient.

    -Laisse Imonège. Je m’en occupe.
    -Mais !
    -Je sais bien me débrouiller toute seule.

    Le ton est ferme, mais bienveillant. On sent qu’elle veut calmer sa servante un peu trop protectrice tout en ne voulant pas la réprimander. La dénommée Imonège acquiesce silencieusement de la tête avant de baisser légèrement les yeux, jetant par moment des œillères courroucés dans ma direction. Je ne m’en préoccupe pas. Je suis toute ouie.

    -Monsieur Callahan, c’est ça ?
    -Oui c’est moi.
    -Ce que je fais ici est, comme la présentée ma servante, pas de votre ressort. Ma famille a de nombreux économiques et vous comprendrez que ma présence en ces lieux n’est pas des plus étonnantes. N’est ce pas ?
    -Oui. Ça se défend plutôt bien.
    -La votre semble toutefois sujette à quelques complications. Si j’ai bien compris, vous avez un problème d’achat de céréales et vous vous retrouvez, si j’ose dire, le bec dans l’eau.
    -C’est plutôt bien résumé. Oui.
    -Puis-je savoir pour qui est cette commande ?
    -Pour la famille Maple, dans les îles. C’est pour nourrir l’île. C’est une famille… influente.
    -Je vois très bien qui sont les Maple.

    Ah. Je le vois réfléchir à toute vitesse, jaugeant de l’intérêt de ces informations, puis revient à moi avec un petit sourire aux lèvres.

    -Je suis disposé à vous aider. Je peux produire des gages financiers suffisants pour réaliser cette opération et je ne demande aucun frais pour le remboursement de mes engagements.
    -Mademoiselle !
    -Du calme Imonège. Cela vous va-t-il, monsieur Callahan ?
    -Oh. Bah. Je sais pas trop. Mais je suis tenté de dire que oui. Ca me va.
    -Scellons donc cet accord à l’amiable. Ma parole contre votre parole.

    Et elle tend sa main. Je la sers après un temps, un poil surpris et encore plus surpris de constater qu’elle sait y mettre de la force. La conviction des affaires, ça, c’est moi qui vous le dis. Elle s’en retourne vers sa servante pour demander plusieurs choses et je m’en retourne vers le type du bureau, épaulé par Jin qui n’arrête pas de jeter des regards en coin à Tara.

    -vous êtes toujours là, monsieur Callahan ?
    -Nous avons un acheteur pour la marchandise. Mademoiselle Mago. Elle va produire les gages sous peu.
    -Mademoiselle Mago ? Oui, je ne doute pas du sérieux de cette offre.
    -Et comment ça se passe pour la suite ?

    Il soupire en levant brièvement les yeux au ciel, comme pour mieux se plaindre des néophytes dans la cour économique.

    -Comme il y a plusieurs acheteurs, une réunion est à prévoir. La vente devait être validé à midi. Disons onze heures trente. Salle de vente numéro sept. Soyez ponctuel.
    -Bien sûr.

    On s’en retourne vers Tara qui nous informe qu’elle va justifié de son offre dans le quart d’heures auprès des bureaux correspondants. L’habitude des affaires. Elle a aussi plusieurs autres affaires à mener et prend note du rendez vous de onze heures trente pour nous retrouver. Elle prend congé, me laissant seul avec Jin pour meubler la prochaine heure et demie.

    -Qu’est ce qu’on fait ?
    -Tu m’as dit qu’il y avait des gens louches du côté de l’entrepôt ?
    -Ouai. Plutôt sur les dents.
    -Il y a clairement quelqu’un qui essaie de faire main basse sur la cargaison. Mais on a pas de preuves. Il faut qu’on retrouve le type de la guilde. Il a pas pu disparaître comme ça. Attend une seconde.

    Je retourne voir le type du bureau qui essaie tant bien que mal de faire comme si j’étais pas là. Je toussote. Il ne peut pas l’esquiver ce coup là.

    -Oui, monsieur Callahan ?
    -Vous avez une description sommaire du représentant de la guilde ?
    -Un homme plutôt petit et corpulent. Habillé avec élégance. Une dent en or côté droit. Chaussures noirs bien cirés. Cheveux coupés courts avec un début de calvitie. Il portait une valise noire.
    -Merci mon bon monsieur.

    On a le portrait de notre homme. Plus qu’à le retrouver. S’il s’est déclaré à la vente, sa prochaine destination devait être les fameux bureaux où l’on valide les offres. Plus qu’à remonter sa piste et on finira par en savoir plus.

    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Rude saison froide
    Sam 13 Juin 2020 - 20:57 #


    D'accord, on a un portrait du type. Ça commence à devenir pénible, nous sommes toujours pas partis livrer ces foutues céréales et nous utilisons notre énergie pour autre chose. Enfin, techniquement non, mais j'pensais l'utiliser dans d'autres circonstances. Même si j'voulais pas lever le petit doigt pendant le cortège. Sur le papier ça donnait envie en tout cas. Mais bon, on va devoir chercher ce gars au plus vite et faire en sorte que notre cliente puisse avoir la main sur sa marchandise. Mago s'occupe des négociations, elle a l'air de connaître la musique, même un enflammé comme moi passerait pour un poisson rouge au milieu de tous ces requins. Sauf si on a le droit de briser la mâchoire de son adversaire, là ouais, j'ai une chance.

    Jack annonce la suite du plan, et il a raison, quelqu'un essaie de nous carotter notre bien. Mais on n'a rien pour accuser qui que ce soit. Le bureau qui valide l'achat des stocks va être notre prochaine destination. Bon et bien j'ai envie de dire, plus de temps à perdre, cette fois. J'talonne l'examinateur et j'me dis que c'est le moment de le connaître davantage. J'ai pas fait vraiment copain-copain avec les gens de la guilde. Soit parce que leurs gueules ne me revenaient pas, soit parce que - et c'est la plupart du temps comme ça - ma gueule qui leur revient pas. Mais... J'sais pas. Jack, lui, il a l'air tellement cool. C'est bien la première fois qu'un type me fait ce genre d'effet, une belle aura, j'doute que ce type trempe dans des affaires douteuses et si c'est le cas, il le cacherait formidablement bien.

    Alors qu'on marche à travers la foule dans la direction choisie, j'lui tape l'épaule du dos de la main.

    - Alors ? Examinateur c'est ça ? Depuis longtemps?  Tu as quel pouvoir au juste ? Histoire qu'on sache de qui est capable avant de se maraver si l'occasion se présente.

    Bien curieux de savoir. Mais, à le voir, il n'a pas l'air de prôner la violence ou l'envie de mettre des gnons dans une arène. Le voir à La Gueule Cassée serait marrant à voir. Les étables défilent sous nos yeux, la foule aussi, et comme deux nageurs qui nagent à contre-courant, nous arrivons dans ladite structure. Un peu plus loin des hangars, une longue file sortait de la porte. Chaque client attendait leurs validations en bonne et due forme. De toutes classes différentes et toutes les tronches possibles. Je m'approche, à côté de la file d'attente. Sans en avoir rien à cirer j'passe devant tout le monde.

    - Eh ! Il faut faire la queue, comme tout le monde !
    - Je m'en fou, j'viens pas pour un achat ! Autre chose ?!
    - Euh...
    - C'est ça, tu peux la fermer maintenant !

    J'fais un signe de tête à Jack et nous passons l'entrée. Plusieurs guichets accueillaient les clients avec leurs devis, une hôtesse vient de se libérer et j'grille la place d'un client qui maronne à ma venue. Jack un peu gêné m'interpelle.

    - Euh, Jin.
    - Ouais ?
    - Il n'est peut-être pas très correct de venir de la sorte...
    - On s'en fou, t'as dis qu'on cherchait un type non? Et on a pas le temps. Bonjour m'dame.
    - ... Bonjour ?
    - On cherche un homme. Un peu nabot, une chicot en or dans la gueule, dégarnis et qui semblerait être le représentant de la guilde.
    - Oui, vous parlez d'Edward Gane ? Il est en entretient pour valider son offre.
    - Quel bureau?
    - Cet entretien est confidentiel, je ne peux pas vo-
    - Ecoutez, nous sommes deux aventuriers engagés par la Guilde, et on pense qu'il y a anguille sous roche. Ça serai dommage de faire appeler la garde alors qu'on peut vérifier ça nous même, non?
    - Rien de grave ?!
    - J'sais pas, peut-être.

    C'est faux, mais si ça peut la convaincre...

    - Prenez le couloir sur votre gauche, ça sera la première porte à droite.
    - Top. On vous en dois une.

    Elle allait ouvrir la bouche pour me répondre mais j'décanille dans les directions données. Depuis tout à l'heure, mon pas était pressé, j'avais pas le temps, ni l'envie de larver. Et le prochain qui essaie de me barrer la route risque d'avoir très TRES chaud. On s'arrête devant la porte, j'ferme le poing avant de tabasser le battant pour entrer, mais c'est à ce moment là que j'repense à l'extraordinaire diplomatie de Jack. J'me retourne vers lui, un peu exaspéré, impatient, mais suffisamment patient pour compter sur lui.

    - Jack, si tu peux nous sortir de cette merde sans que j'ai à brûler ce bureau, je t'en pris.

    Je lui faisais curieusement confiance, comme un ami de toujours. Étrange en effet ...

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Rude saison froide
    Lun 15 Juin 2020 - 16:51 #
    -Oui, je vais faire mon possible.

    Que je lui dis non sans essuyer une goutte de sueur perlant sur mon front. La diplomatie Callahanienne semble être indispensable dans ces circonstances oui, parce que pour un jeune homme, Jin ne s’embarrasse pas des pincettes de rigueur dans les milieux autorisés. Que ça parle mal ! Que c’est abrupt ! Alors, on parle bien entre nous. On a fait la conversation quand on pouvait. C’était cordial. Mais il est vrai que la guilde ne brille pas par la patience et l’expérience de ces membres, mais l’aventurier est un beau spécimen en la matière. Toutes ces histoires, ça ne doit pas lui facilité la vie. Il voudrait que ça soit simple, hein ? Aller tout droit et tabasser tout ce qui se met sur son chemin ? C’est souvent utile. C’est parfois déconseillé. C’est potentiellement sources d’autres ennuis. En l’occurrence, Jin a fait un beau petit spectacle à travers la guilde marchande et je sais très bien ce qu’il va se passer.

    La guilde marchande gère beaucoup d’intérêts. Des intérêts de gens influents. Et pour la paix de tous, il y a un service d’ordre qui n’a pas pour habitude de se laisser marcher sur les pieds, déjà parce qu’ils ne sont pas payés pour ça, mais aussi parce que ce faire marcher dessus, c’est le meilleur moyen de ne plus jamais faire ce boulot. La réputation, c’est ce qui fait qu’ils bossent ici. Et quand on se baladait à marche forcée dans les couloirs, Bob m’a soufflé qu’il voyait du personnel parler avec des gaillards qui n’ont pas grands choses des jardiniers entretenant les centaines de bacs à fleurs de l’établissement. Ils vont être prudent. On a pas longtemps pour agir.

    Jin nous ayant introduit avec la fureur d’un taureau, ayant jeté un silence de marbre dans le bureau, je finis par entrer, passant timidement ma tête dans la pièce, un grand sourire aux lèvres. Je tombe sur un bureau couvert de dossier avec un gratte-papier, les yeux écarquillés dans ma direction, la bouche ouverte, ne comprenant pas bien la situation. En face de lui, me montrant son dos, celui que l’on cherche. Il ne s’est pas retourné ; il est resté stoïque dans sa chaise. Par contre, je peux voir que la sueur perle sa nuque. Il n’est pas très à l’aise et doit bien se douter que le quelque chose qui ne va pas à avoir avec ce qu’il manigance en ces lieux.

    -Bonjour !
    -Bon… jour ?
    -Je cherche monsieur Gane. Edward Gane.
    -C’est moi.

    L’intéressé se retourne, me lâchant un regard déterminé, l’air de dire qu’il sait très bien pourquoi je suis ici. Il semble même me reconnaître, ce qui a le mérite de me mettre un doute. Ils savent même qui sont les gens de la guilde sur l’affaire ? Décidemment, ils ont des sources d’informations plutôt fiables. Un comble pour moi qui fait de la capitalisation d’information un second boulot. Mais bref.

    -Je voulais vous signaler avant qu’il ne soit trop tard que l’offre de la part de la famille Maple est entrain d’être validé par les services habilités. Il y a une enchère à suivre en salle numéro sept, à onze trente. C’est bien la procédure, monsieur ?
    -Euh. Oui. Tout a fait. Ce n’est pas très académique, mais merci de l’information. Monsieur Gane, vous avez compris la situation ?

    On se dévisage. Je l’ai troublé. J’ai choisi mes mots avec soins pour ne pas révéler l’atout Mago dans ma manche et le type doit croire qu’on a retrouvé l’envoyé légal de la famille Maple. Et qu’on a peut être éliminé des complices. Il sue à grosse goûte. Pourtant, il ne fait pas si chaud.

    -Un problème, monsieur Gane ?
    -Non, non... Onze trente ? J’y… j’y serais.

    Il se lève et veut sortir. En toute cordialité, je le laisse passer. Il entre dans le couloir et je l’empêche de faire machine arrière quand il se retrouve face à Jin et un je ne sais quoi dans le regard qui te dit tout de suite qu’il n’est pas là pour te masser les lombaires. Il craque ses mains.

    -Bon. C’est lui que je dois casser la gueule ?

    Je n’ai pas vraiment le temps de calmer les ardeurs qu’Edward Gane tourne la tête brutalement sur la droite, dans le prolongement du couloir, pour se poser sur deux gaillards qui nous fixent en essayant de comprendre. Quelque chose nous dit qu’ils bossent ensemble et que la posture de faiblesse d’Edward Gane en dit long sur la situation qui semble leur échapper. Au même moment, à l’autre bout du couloir, c’est une demi-douzaine d’armoires à glace qui bloquent le passage, pointant un doigt accusateur dans notre direction.

    -Sécurité ! Que personne ne bouge !

    Les deux gaillards semblent un peu sourds et bondissent sur leurs jambes pour se précipiter dans la direction inverse. Gane cherche aussi à se libérer, mais je laisse traîner maladroitement mon pied pour le faire trébucher de tout son long au milieu du couloir. Je prends à part Jin un instant avant de le pousser dans la direction opposé de la sécurité.

    -Suis les ! Ils vont sûrement à leur planque ! Et évite de tout casser !

    Il va s’en dire que moi, je m’occupe du reste et je crois voir un haussement de sourcils chez Jin quand il y pense. Parce que quand je lui ai dit que mon pouvoir, c’était de me transformer en glooby, j’ai bien senti qu’il s’est longuement poser la question d’à quoi ça pouvait servir. Et là, d’y penser face à la sécurité.

    Vous savez quoi ? Moi non. J’en ai strictement aucune idée.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Rude saison froide
    Mer 17 Juin 2020 - 18:56 #


    Jack, tout seul, face à la sécurité ? Face à six bonshommes qui mange un Jack chaque matin? Il va les aveugler avec de la bave de glooby? Ou les entraver? Peut-être que son apparence à une taille humaine et qu'il est dangereux? Pas trop le temps non plus d'y réfléchir, mais en tant qu'examinateur je l'estime suffisamment responsable, alors j'décanille aussi vite que possible sur les côtes de notre fuyard. Mon acolyte a quand même géré du steak en faisant une micro balayette à notre ami ce qui m'a permis de garder la distance. C'est qu'il court vite le nabot ! Et les deux bonshommes aussi, inconnu aux bataillons, pas même ceux rencontrés dans le hangar plus tôt.

    Essaie d'être gentil Jin, et écoute les conseils de Jack.

    Ils parviennent à trouver une sortie qui est de l'autre côté de la structure et prennent une direction. J'tamponne plusieurs personnes qui tomberont par terre, les fuyards n'hésiteront pas à faire de même pour dégager le passage. J'essaie d'avancer en longeant l'espace qui il y a entre les murs et les passant, sur un petit trottoir pour éviter de les bousculer et gagner du temps. Une charrette plus loin posée sur deux cales en marche d'escalier, je prends appuie sur ces marches-pieds et bondis au-dessus du chariot me faisant gagner cinq bons mètres avant d'amortir ma chute avec une roulade.

    Ils sont juste devant moi, le saut m'a fait gagner du terrain.

    L'un d'eux s'arrête et me charge dessus pour faire diversion, son coup frappera dans le vent de par une esquive circulaire avant de lui coller mon poing en métal dans la tempe. Sonné, il tombe au bout de quelques secondes alors que j'reprends ma course. Persuadés qu'ils m'aient semé, ils ralentissent le rythme, et entrent dans un petit bâtiment. J'arrive à la porte. Fermée. Bon, pas le choix.

    Tendant le bras devant moi, une gerbée de flamme se déverse de manière interrompue sur le battant, la porte prend feu, craquelante de toutes parts, protégé par l’encadrement en pierre qui ne fait que noircir aux contacts des flammes. D'un solide coup d'épaule j'achève mon obstacle et me voilà à l'intérieur. Mon corps prend totalement feu pour paraître plus intimidant, Gane et son larbin sont collés au mur, commençant déjà à suer par la température qui monte en flèche. Ma voix, modifiée par ma forme flamboyante, grave et double, je tends ma main comme une arme.

    - Et si on négociait, Monsieur Gane?
    - Pitié, ne me faites rien...
    - Ça sera à vous de faire ce qu'il faut.
    - Je-je vous écoute.
    -Gentil toutou.

    Mon enveloppe flamboyante disparaît et je m’imprègne un peu de la pièce. La bâtisse paraît simple de l'extérieur, mais à l'intérieur, c'est plutôt cossu. Prenant une chaise, j'me mets à l'aise en posant mes pieds sur un buffet.

    - Alors? Comme ça on valide dans le dos de la famille Maple tout une marchandise? C'est ça l'truc? Désolé, j'pige pas trop à ce genre de conneries. Acheter ci, acheter ça... Faut dire que j'prends pas trop le temps de connaître ce genre de chose. Quand j'veux un truc, j'viens le chercher. Sauf que, vous, vous essayez de vous servir sur quelque chose qui ne vous appartient pas. Du moins pas encore. C'est du détournement, non? Désolé j'ai pas révisé mes devoirs de droits avant de venir vous mettre une branlée.

    - Monsieur, je ...
    - Opopopop. Pas de mensonge Eddie. Tu mens, tu crames. Tu cours, tu crames. Tu tentes quelque chose avec ta copine qui se pisse dessus, tu crames. Et ton larbin aussi, du coup. C'est quoi ça?

    Intrigué par ma question, j'me lève en direction de l'objet de mon interrogation. Des papelards sur une table, des signatures, des documents officiels. Mais bizarre, il y a pas encore le label de la guilde marchande dessus.

    - Des documents falsifiés? Vous comptiez pas aller à ces enchères, si j'comprends bien?
    - Si bien sur, je-
    - Attention Edounet.

    Toute ma crinière et mes yeux prennent feu, et j'en avais vraiment marre d'attendre.

    - Ou-ou-oui ! On a fait ces documents !
    - Et bah voilà.

    Me mettant à l'encadrement de la porte, je surveille et poursuit mon interrogatoire avec les deux guignols, espérant trouver Jack des yeux.

    Imaginant comment il pourrai s'en sortir avec une équipe de poids lourds dans les pattes.

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Rude saison froide
    Ven 19 Juin 2020 - 16:04 #
    C’est dans ces moments là qu’il faut faire preuve de beaucoup de courage et être classe. Parce que c’est important, pour la légende que l’on laisse derrière nous, d’affronter le danger avec un certain goût pour la mise en scène. Se mettre en valeur, ça compte. Alors que Jin part dans un sens, je fais face à la sécurité dans l’autre sens, avec un petit sourire en coin façon maître machiavélique du crime confiant en ces capacités pour se débarrasser de cette nuisance. Je fais craquer mon cou sur le côté. Je sais pas à quoi ça sert, mais tout le monde le fait. Ça doit être une sorte de grigri. Je m’avance lentement, les poings fermés tandis que les gros bras d’avancent dans ma direction, plus parce que quatre individus dans mon dos détalent à grande vitesse que parce que je représente une menace. Dix mètres. Huit mètres. Cinq mètres. On m’ordonne de me rendre. Mais ça ne va pas se passer comme ça. Parce que vous savez ce qu’il va se passer ? Je vais juste faire preuve d’un sang froid exemplaire.

    A leur contact, je me jette au sol et je place mes mains dans mon dos en gueulant comme par permis.

    -JE ME RENDS ! JE ME RENDS ! NE ME TAPER PAS !

    Ou comment résoudre un conflit sans une goutte de sang. Je suis un fin négociateur, reconnaissez le. La moitié m’entoure pour me contrôler tandis que le reste par à la poursuite de Jin, mais je les ai pas mal gêné au final, le couloir est pas grand. Ça lui fournit une avance considérable. Suffit juste qu’il ne se fasse pas trop remarquer pour ne pas se faire chopper facilement. Je suis absolument confiant. Et puis, je me préoccupe davantage de ma situation dans le cas présent. Un type me met des menottes sans guère de ménagement et on me redresse un peu brutalement. Je m’en plains.

    -vous pourriez faire un peu attention, non ?
    -Oh ? Désolé. Je ne voulais pas.
    -C’est vraiment nécessaire les menottes ?
    -C’est que c’est le protocole.
    -Si c’est le protocole, je comprends. C’est important de respecter les procédures, sinon, on se prend des soufflantes de nos chefs.
    -A qui le dites vous ! Les nôtres sont vraiment pas très sympas.
    -J’ai le même.
    -Vous m’avez l’air plutôt sympathique, non ? Alors qu’on nous a dit que vous dérangiez pas mal de monde.
    -Peut-être des gens jaloux ? Vous savez, les gens sont capables de dire n’importe quoi. Et puis, il y a différentes façons d’appréhender le comportement d’autrui. Tout le monde n’est pas réceptif.
    -Ah. J’entends bien. Nous, dans la sécu, on est souvent assez mal considéré.
    -Alors que vous ne faites que votre travail !
    -Parfaitement ! Merci de le reconnaître !
    -C’est bien normal. Vous me retirez ces menottes du coup ?
    -Non. C’est la procédure.

    Ils m’emmènent. Je ne leur en veux pas. C’est là qu’on voit le professionnalisme des gars. Et ça, c’est sincèrement honorable. Si c’était si simple de déstabiliser les gens pour les mener par le bout du nez, où irait le monde ? Vers son inéluctable déchéance, moi je vous le dis. On m’emmène au PC sécurité de la guilde marchande où l’on me met dans une cellule sans la fermer, avec un garde à l’entrée, en attendant de me faire récupérer par la garde. Exactement ce que je voulais. Car je suis plein de ressources, vous vous en doutez bien. Qui connaît mon pouvoir ici ? Pas grand monde. Ce n’est pas un secret, mais je ne suis pas quelqu’un de très connu, et puis je l’ai découvert que récemment. Heureusement que ces menottes ne sont pas celles de la garde, j’aurais été eu. Je me concentre. Je fais le vide en moi. Je ne cherche pas à fusionner avec ma chaise, ça, c’est dans un monde alternatif, je me contente de me transformer en glooby. Simple et rapide. Je commence à avoir l’habitude. Devenu glooby, je déguerpie avec toute la vigueur de mes petites pattes vers la base d’un mur, puis je le longe pour sortir de la cellule et tromper la vigilance du garde qui parle avec l’un de ces hommes. Parait que Jin a été vu sortir de l’enceinte de la guilde marchande, vers un quartier où on trouve souvent des bureaux et des professions travaillant souvent avec la guilde. Il est sorti de leur juridiction, mais la garde est envoyée sur place. On ne badine pas avec les troubles à l’ordre public.

    C’est justement le moment où la garde arrive pour me récupérer. Je reste dans l’ombre d’un meuble avant de sortir discrètement non sans entendre la conversation entre le sergent et le garde.

    -Voilà le type.
    -… Il n’y a personne.
    -Comment ça ? Oh merde ! Mais il où ?
    -J’aimerais bien le savoir. Parce que j’ai pas vocation à me déplacer ici pour rien.
    -Il était là, je vous jure.
    -Et il a disparu ? Vous vous foutez pas de ma gueule, non ?
    -Pas du tout monsieur l’agent.
    -Ah ça, on remplacera jamais la garde. On est quand même l’élite.

    Je déguerpis vite, déjà parce que j’ai pas trop le temps sous cette forme et que j’ai pas envie de subir l’argumentation fanatique d’un sergent vantant les mérites supérieurs de l’institution sur toutes les autres entités assimilées. Je sprinte comme je peux en restant discret jusqu’à des toilettes non loin, bénéficiant de l’aide opportun de gens presser pour passer les portes et je me glisse dans l’une des cabines pour retrouver forme humaine. Ce qui est bien agréable. C’est dommage, je pourrais plus redevenir glooby aujourd’hui et j’avais promis à Elina et jack de les voir ce soir. J’aime pas rompre mes promesses, mais la cellule de la garde n’allait pas contribuer à respecter cette promesse. Je sors des toilettes non sans y avoir fait mon affaire, parce que j’avais une petite envie et dans les histoires, vous noterez que les gens racontent rarement quand ils vont aux toilettes, comme s’ils étaient dotés d’une vessie particulièrement résistante.

    Moi, je suis humain.

    Que faire ? L’idée serait de profil bas. Pas envie de me faire rattraper, j’ai déjà grillé mon joker. Faudrait retrouver Jin, mais ça voudrait dire se dévoiler en interrogeant des témoins. Mauvais idée. Oh, c’est un grand garçon, il saura se débrouiller. Même avec une escouade de la garde pour l’intercepter. Et je suis sûr qu’il aura trouver de quoi servir notre petite enquête. Bref, je me fais pas trop de bile. Je m’en vais rejoindre la salle numéro sept pour y retrouver Tara Mago et sa fantasque servante. Et puis, Jin nous y retrouvera, sauf problème ; j’y peux rien. Je dois participer à cette réunion sinon la mission peut tomber à l’eau et ça jetterait l’opprobre sur la guilde. Et ça, vous savez que ça gêne vraiment beaucoup.
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Rude saison froide
    Mar 23 Juin 2020 - 22:42 #


    L'heure tourne.

    Rassemblant les informations, les documents falsifiés, ainsi que leurs aveux sur leurs actions préméditées ainsi que les fonctions des personnes qui occupent le hangar s’avérant être des mercenaires, j'ai assez d'éléments pour faire coffrer ce tocard ainsi que ses larbins. Je prends un maximum de papelards dans ma besace. Mais ça fait vingt minutes que j'poireaute, et toujours aucune trace de Jack, ni même de gardes à proximité. Tentant le tout pour le tout, j'dégaine mon épée, déchire les rideaux en rubans avant d'encourager le larbin à attacher son boss avant de moi-même l'attacher.

    - V-vous faites... une grave erreur.
    - M'en cogne, soyez bien content de pas voir votre peau cramée au dernier degrés.
    - ...
    - Avancez.

    On sort, épée et Main Ardente armée d'un orbe de feu lévitant sur le gantelet. Des habitants s'arrêtent devant le spectacle, j'essaie de pas y faire attention et essaie de chercher des gardes au plus vite. Chance pour moi, une patrouille marche non loin des hangars. Évidemment quand on voit le tableau j'suis loin d'être discret. Et puis c'est pas comme si je savais faire. J'suis chasseur de prime, pas espion. La faction se détache de leur circuit et main sur le pommeau s'approche de moi. Le chef, abasourdi, me regarde interdit, réalisant que j'suis entrain de tenir un responsable et personnage important de la Guilde marchande. Si c'est pas la meilleure couverture pour griller tout le monde ça.

    - On peut savoir ce que vous faîtes ?! Rendez-vous compte de la gravité de vos actions?

    J'roule les yeux vers le ciel, un peu nonchalant mais surtout exaspéré de la situation, justement. J'ferme le poing faisant disparaître mon pouvoir avant de rengainer Portecendres. Mais, bizarrement, les deux loustic n'ont pas l'air de vouloir défendre leurs culpabilités, ils étaient grillés avec les preuves que j'traîne, voyant leurs nombre, et parce que me friter avec l'armée c'est pas trop mon truc je lève les bras en prenant une inspiration pour donner de la force à ma voix avec tout ce brouhaha qui monte crescendo avec tout les curieux qui se ramènent ici.

    - Messieurs, vous le connaissez déjà je présume. Edward Gane a participé à la falsification de documents pour détourner l'achat d'un grand stock de céréales destiné à Mademoiselle Maple et sa famille. Comprenez que, même si j'connais le bonhomme et son poste, s'attaquer à la noblesse  représente une faute grave et passible de peine lourde. Toutes les preuves sont dans cette besace à ma hanche. Avec les aveux de monsieur, hein Éddie ?

    Lui foutant un petit coup de pied au cul, il acquiesce d'un timide signe de tête, les yeux vers le sol. Les gardes les dévisagent, la scène se passe curieusement dans le silence. Des messes basses nous entourent, reconnaissant le type, une réputation s'effondre, un nom aussi. Mais c'est le risque quand on veut jouer dans la cours des grands. Ça passe ou sa casse, et grande chance pour lui, je ne lui ai rien cassé d'autre. Deux paires de menottes sorties par deux gardes, les suspects sont appréhendés. Le chef de section s'approche, tends la main dans ma direction pour lesdites preuves sans doute. J'ouvre ma besace, sortant le tas de papiers avec la missive de la mission qui m'a été donnée par la guilde, tamponné par la famille Maple. Le type épluche mon dossier de fortune, une partie de ses hommes s'effacent dans la smala pour rejoindre le poste avancé le plus proche, enfin j'imagine, et après des longues minutes, il lève la tête dans ma direction alors que je m'amuse à caillasser l'intérieur d'un tonneau pour passer le temps.

    - Ça m'a l'air sérieux.
    - Sans dec'.
    - Bien, on va s'occuper d'eux.
    - Faites gaffes il y a aussi le groupe de mercenaire. Ils étaient censés se rejoindre, vous allez peut-être les rater.
    - C'est mon problème, monsieur...
    - Hidoru. Jin Hidoru. Aventurier. Ah oui, il y a un type couché lorsque vous remonterez la rue.
    - Il va bien?
    - Il a glissé, trois fois rien.

    Il fait un signe de tête à l'un de ses hommes pour récupérer le dernier suspect et s'approche de moi.

    - Et bien, merci à vous. Je vous rends votre missive.
    - Cool. On peut avoir un p'tit billet pour mon intervention ?

    Il écarquille les yeux, puis pousse un soupir. Bah quoi, j'ai bossé non ?

    - Vous avez la reconnaissance de la Garde pour le service rendu à la Couronne et à la famille Maple.
    - Ah. Et en cristaux? C'est cher tout ce blabla?

    Bon, j'aurai essayé. Il se tire, bougonnant dans la direction opposée. Comme je n'ai pas de nouvelles de Jack, j'me dis que la meilleure solution c'est de rejoindre Mago si elle n'a pas essayé d'incinérer d'autre personne pendant notre absence. La main dans la poche, j'marche tranquillement, espérant trouver mon examinateur et acolyte mais il n'en sera rien jusqu'à ma destination. Aux dernières nouvelles, il me semblait qu'elle était dans les bureaux de négociations. J'trouve pas de mal à le trouver. Un grand espace sous un préau accueillait des dizaines et des dizaines de personnes. J'aperçois la moustache de Jack et la crinière ébène de mademoiselle Mago attablés devant un stand. J'ouvre ma besace, sort une pomme et me pose contre une pile de caisses à quelques mètres du lieu de la réunion. Jack fuit furtivement son regard vers moi remarquant ainsi ma présence alors qu'il sourit gentiment à son vis-à-vis, j'lui réponds d'un signe de tête que le problème était désormais réglé.

    Allez, jouez. J'vais négocier avec ma pomme moi.

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Rude saison froide
    Lun 20 Juil 2020 - 16:16 #
    -C’est une bonne situation, ça, examinateur ?
    -C’est plutôt sympa, oui. Intéressé ? Ah non ! Je préfère servir mademoiselle !
    -Il y a pas de mal.
    -Je ne suis pas du tout intéressé !

    Elle jette un regard vers sa maîtresse comme pour appuyer qu’elle n’a aucune velléité de quitter son service pour une vie faite de bureaucratie, de pause café et de voyage sur les routes du royaume à la recherche des mauvais payeurs. Non, je ne la vois pas dans ce métier, mais je conçois qu’on se pose la question sur ce que l’on fait. Pas plus invisible, tu peux pas, même si on des rouages indispensables à la grande machinerie qu’est la guilde des aventuriers. Pour ne pas commettre d’impair et instiller un doute chez sa maîtresse, la jeune Imonège retourne s’asseoir à côté de sa maîtresse, qui n’a pas bougé d’un pouce, attentive à ce qui l’entoure. On est à la guilde marchande, elle a un travail à accomplir et elle n’a pas vraiment le temps de penser des frivolités comme faire la conversation. A l’autre bout du couloir, il peut bien avoir un observateur sournois qui utiliserait le moindre écart, la moindre information sur Tara Mago pour prendre l’ascendant lors d’un contrat futur. Dans ce temple du commerce où l’information est la clé, on ne badine pas avec son comportement. On ne badine pas du tout, même.

    La porte s’ouvre et l’attaché à la guilde pour cette affaire nous invite à entrer, ce que l’on fait sans trop rechigner. Evidemment, personne d’autre n’entre avec nous. On a croisé Jin il y a cinq minutes et un échange de regard à suffit pour m’indiquer que l’on était débarrassé de la concurrence. Pas très académique, mais efficace. L’aventurier s’est éclipsé pour ne pas à subir les palabres inutiles, mais indispensables de la négoce, ce qui se comprend bien. Ce n’est pas forcément le meilleur moment, mais faut faire les choses dans les règles.

    -Madame Mago ?
    -Mademoiselle !
    -C’est rien Imogène.
    -Ah, pardon. Mademoiselle Mago. Acheteuse. Et vous êtes ?
    -Callahan. De la guide des aventuriers. Pour l’escorte.
    -Aah. Je vois. Il nous manque monsieur Gane avant de pouvoir commencer.
    -Je ne crois pas qu’il viendra…

    Le préposé me regarde avec un petit sourire en coin.

    -Je comprends que vous soyez impatients, mais vous comprenez que je ne peux accélérer les choses pour cela. Ce serait une faute grave pour moi de conclure une vente alors qu’un autre acheteur déclaré n’est pas encore arrivé.
    -Nan, mais il ne viendra pas, hein.
    -Monsieur Callahan. Vous m’êtes très sympathiques, mais n’essayez pas de faire pression sur moi.
    -Laissez. Nous patienterons.
    -Bien… Mademoiselle Mago.

    On patiente. Le règlement dit que le retard maximum autorisé est d’un quart d’heure et le membre de la guilde marchande attend jusqu’à ce que la quinzième minute de retard soit consommé entièrement pour s’accorder un dernier regard par la porte. On y croise un Jin épuisé par l’attente qui se lève, convaincu qu’on en ait fini. Pas de bol. Après un bref regard glissant sur le jeune aventurier, l’homme referme la porte devant la mine atterrée de Jin avant de revenir à son bureau et de noter :

    -Monsieur Gane est absent.
    -Je vous l’avais dit.

    Il tique, mais ne répond pas. A mes cotés, Tara Mago prend les choses en mains.

    -Nous pouvons commencer ?
    -Oui. Tout est en ordre.

    Il s’en suit une vingtaine de minutes d’une discussion entre Tara Mago et le représentant de la guilde, discussion un peu protocolaire, très techniques et assez imperméable des gens qui ne maîtrisent pas ce domaine d’expertise. Bref, je suis aux fraises. La jeune servante semble comprendre quelques passages du fait qu’elle côtoie sa maîtresse, mais son regard passe dans le vague au fur et à mesure que la conversation. Il est question de taxe, de moyens de paiements, de délais de rétractation, de taux horaires, de logistique et d’assurances. Bref, ça parle chiffres et je comprends bien qu’il y a des dépenses insoupçonnées à prendre en compte. Il ne s’agit pas que de donner l’argent des céréales et de prendre les sacs. Il y a beaucoup plus de facteurs à prendre en jeu.

    Finalement, ils finissent par signer un papelard qui se fait tamponner à trois reprises avec un sourire satisfait du vendeur. Tara se retourne vers moi, visiblement satisfait.

    -J’ai réussi à vous faire bénéficier d’une ristourne de un virgule sept pourcent sur les tarifs de transports. Ne me remerciez pas.
    -Merci quand même. Tout est bon ?
    -Oui. La guilde met à sa disposition des véhicules de transports. Un convoi classique avec du matériel adapté.
    -Gratuitement ?

    Elle roule des yeux.

    -Bien sûr que non. Cela fait partie du prix de la vente.
    -Ah bon ?
    -Evidemment. Tout le monde prend en compte le transport dans ce genre d’affaire. Mais bref. Le personnel de conduite est aussi de la guide. Je n’ai pas pris de services d’escorte puisque visiblement, vous êtes là pour ça. Le convoi sera prêt dans une heure, porte deux.
    -Merci pour tout. C’est à nous de prendre en charge maintenant. On fera passer le mot au commanditaire.
    -Ah non.
    -Comment ça ?
    -Je viens avec nous.
    -Mademoiselle ?
    -Vous ne pensez tout de même pas que je vais investir autant dans cette affaire pour quelqu’un d’autre sans en récolter les lauriers ? Imogène ? Veux-tu faire préparer ma voiture pour ce trajet ? Nous nous donnons rendez vous à quinze heures à la grande porte ?
    -Oui… sans doute.
    -Faisons ça.

    Elle s’en va par la porte, passant devant un Jin qui ne sait pas si c’est fini ou pas. Ça l’est. Je le mets au parfum en échange d’un bref résumé de ce qu’il a fait. Ça le rassure qu’on bouge enfin. Ça doit lui faire plaisir de voir des grands espaces et surtout de fuir l’enfer administratif. Je le charge de surveiller l’embarquement de la cargaison pendant que je passe la demi-heure suivante à fouiner du côté de la garde qui enquête sur nos chers ennemis du jour. Je finis par faire la rencontre du représentant de la famille Maple, qui s’est fait molesté, mais qui va bien. Retenu contre son gré, je le découvre surtout déprimé de ne pas avoir pu négocier le contrat de la famille Maple, jetant ainsi l’opprobre sur son honneur. Il retrouve le sourire quand je lui parle de ce qui s’est passé et le geste de famille Mago. Lui présentant une copie du contrat qu’on m’a filé, il en valide l’authenticité et compte s’assurer de rembourser la famille Mago avec les fonds qui lui a été alloué, modulo un enfer administratif dans lequel il saura naviguer aisément alors qu’il me fait déjà mal à la tête. Au moins, sur ce point, pas d’embrouilles entre les deux familles.

    Je finis par retrouver mon collègue, non sans venir avec un casse croûte gras et copieux pour nous deux, aux frais de la guilde, parce qu’on a bien bossé. On graille en regardant les chariots se remplir, puis le personnel de conduite finit par arriver et il est temps de partir. On a quelques heures de retards sur le planning, du coup, mais on saura s’en débrouiller. Plus qu’à récupérer la voiture de Tara Mago et à nous les routes tranquilles vers l’Archipel. Un voyage tranquille et sans accroc, non ?
    Jin HidoruLe Châtieur Ardent
    Jin Hidoru
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    Re: Rude saison froide
    Dim 30 Aoû 2020 - 16:09 #


    Et comme ce que j'attendais depuis heures, de longues et interminables même, on se casse enfin de cette putain de guilde.

    Faut admettre que ce genre d'histoire, ça ne court pas les rues. Et évidemment comme tout aventuriers poissards, il faut qu'il m'arrive des conneries. Vrai que pour l'instant dans ma jeune petite carrière, rare sont les journées sans imprévues. J'dois admettre qu'on a mis la barre haute cette fois-là. Mais normalement....

    Ça devrai aller là, non ? Y'a intérêt en tout cas.

    Tara se ramène avec sa bagnole, j'sais pas si on doit monter dedans et puis vu le loustic il y a des chances que ça parle de sujets de noblard hyper ennuyant. Peut-être le dada de Jack, pas vraiment le mien. Alors dans ce grand cortège qui quitte la guilde marchante, j'me mets à l'arrière d'un chariot transportant ces fameuses céréales tant convoitées pour roupiller un peu après la bectance donné par mon comparse et cher examinateur.

    Le trajet se passe, quelques escales pour faire souffler les chevaux, faut dire que le port pour l'Archipel ce n'est pas la porte d'a côté. Nos échanges avec Jack sont systématiquement... sympathiques? Peut-être la seule personne qui ne m'a jamais posé problème lors d'un voyage aussi long que celui-là. Il est ... comment dire... Solaire. Le genre de soleil qui baigne dans la vie des gens vous voyez? En tout c'est sur qu'il me fait de l'ombre. J'aimerais pouvoir être aussi social avec les gens qui m'entourent, aussi galants avec les nanas comme il l'est avec Tara. D'ailleurs nous avions pu parler de nos pouvoirs respectifs.

    Même si tout nous sépare, nous avons chacun en nous une flamme qui brûle. À différentes échelles, certes, mais c'est le cas. Alors, pendant que les heures défilent et que la traversée continue, mon regard sur elle s'adoucit, un peu comme regarder le membre d'une famille qu'on a longtemps quittée. J'avais envie d'expérimenter des choses avec son pouvoir, comme savoir si nos flammes ne nous font pas des dégâts l'un sur l'autre, ou qu'est-ce qui se passerait si je l'alimentais avec plus d'énergie qu'elle en a. M'enfin, elle a d'autres chats à fouetter et moi des heures de sommeil à rattraper.

    La déco' échange, le relief aussi. Les cheveux au vent glacial de la saison froide, j'me blottis contre ma cape anti-climat alors qu'on s'approche du littoral. Mes pouvoirs me quittent, et j'me dis que la saison douce est encore loin avant d'être en pleine capacité de partir en quête. Encore une fois, faudra éviter le nord. Mais sans doute qu'en allant vers l'archipel, les températures seront sans doute plus douces. Je l'espère en tout cas, c'est que j'me les gèle vraiment ici.

    Temps de merde dans un pays de merde.

    J'parviens quand même à retirer une fourrure que j'avais piqué au personnel du cortège que l'air iodé marin m'arrive dans le pif. Malgré la morve au nez c'est quand même parvenu, j'éternue, me mouche dans un chiffon qui a déjà été beaucoup trop utilisé avant de sauter de mon chariot et suivre la voiture de madame Mago qui traverse un sentier accidenté à une vitesse réduite. Jack fait son plus beau sourire quand il aperçoit ma crinière, mon nez et mes joues rouges.

    - On arrive, Jack. Va falloir sécuriser le périmètre pendant le chargement j'imagine.
    - Une tâche nécessaire pour la suite de notre cortège, et je suis certain que tu vas très bien te débrouiller.
    - T'inquiètes, je gère aah... aah... AAATCHOUM !
    - Un peu frileux, Jin ?
    - M'en parle pas, putain.

    Il rigole, Mago me regarde d'un air écœuré quand je m'essuie le tarin avec la manche, alors que j'descends progressivement vers le lieu du départ, là où faudra prendre le large. Comme convenus plutôt, un navire nous attendais. Le capitaine de port a quand même poussé sa gueulante parce qu'il est resté à quai beaucoup trop longtemps que prévu et que ça fait que prendre la place comme une baleine dans une niche pour chatons. Main sur l'épée, je m'assure que le chargement se passe en bonne et due forme sans que des bandits jugent bon de tenter un truc qu'ils pourraient regretter.

    Les voiles tombent, claquent dans les airs. Alors que la corde d’amarrage rejoint son navire. L'ancre remonte, et c'est à la proue du bateau que mes yeux cherchent l'horizon. Ma première fois à l'Archipel. On dit qu'il y fait meilleur, que les nanas sont canons et que le cadre inspire à la détente.

    On le saura bientôt.

    Des souvenirs de certains explorations faîtes avec mon père me reviennent, mon pouvoir n'a beau ne pas apprécier les océans. Je trouve que ça reste l'un des endroits les plus merveilleux du monde.

    Cherchez pas une logique, y'en a pas.

    Whiskeyjack CallahanLe glooby de toutes les femmes et la femme de tous les glooby
    Whiskeyjack Callahan
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    Re: Rude saison froide
    Lun 31 Aoû 2020 - 16:47 #
    -Demain, nous arriverons à notre destination. Ce voyage aura été plutôt calme. Contrairement à ce qu’on aurait pu croire.
    -Tu vois, Imonège. Il n’y a même pas de pirates.
    -Mais enfin, mademoiselle. C’est tout de même pas très rassurant !
    -Et puis, nous sommes escortés par de puissants membres de la guilde des aventuriers.
    -Merci, mademoiselle Mago. Il est vrai qu’avec moi, vous ne risquez rien.
    -Je pensais davantage à votre compagnon… là…
    -Jin ?
    -C’est cela. Vous êtes davantage d’une compagnie beaucoup plus… plaisante.

    Contexte ? Les quartiers de Tara sur le navire. Le rafiot est plus fait pour transporter des marchandises que des touristes, mais la recherche du confort de Mademoiselle Mago est aussi assurée que sa capacité à aligner les cristaux. Il a suffit de quelques échanges de propos pour que le Capitaine veuille bien laisser ses quartiers pour la noble qui s’y est installé après que sa servante est faite un brin de nettoyage. Et aérer, aussi. Je ne sais pas combien il a eu, mais il semble plutôt ravi de partager un hamac avec l’un de ces hommes. Moi, dans tout ça ? C’est que pendant le voyage, j’ai fait la causette avec la noble. C’est qu’il y a du temps à tuer pendant le voyage. Et puis à force de causer et de s’ennuyer sur les paysages, on finit par se dire qu’elle est pas mal du tout la marchande. Jeune, fraiche et intelligente, ça finit par sauter aux yeux. Un temps, je me suis dit qu’on allait se faire attaquer par des bandits et qu’en la protégeant à mon corps défendant contre les hordes de bandits ; juste avant que Jin ne les carbonise tous ; j’y gagne une faveur qu’on ne refuse pas de consommer, si vous voyez ce que je veux dire.

    La réalité est affreuse, parce qu’on est passé non loin de plusieurs campements de bandits, certes, mais le hasard a voulu qu’une escouade de Gardes royaux ait décidé de se promener dans sur la route et de terraformer la totalité des camps de bandits sur la route. Si vous avez vu apercevoir de la fumée au loin, sachez que ce n’est pas le fait de Jin, mais bien d’une douzaine de gardes en armures renforcés et s’amusant davantage que pendant les six mois à faire le pieds de grue devant le palais. On les comprend. J’ai une pensée pleine d’incompréhension pour les bandits qui reconstruiront des camps pas si loin avec la régularité d’un peuple migrateur qui ne baisse pas les bras face à l’adversité et les menaces d’extinction. Le bandit repousse plutôt bien même. Il doit exister des coins à champignons pour qu’il en revienne toujours autant. Mais ça, c’est pas notre problème. Parce que les aventuriers protègent des bêtes sauvages. On est pas vraiment censé les protéger contre les bandits… non ? Mon plan marche aussi contre une meute de loups affamés, mais ils sembleraient qu’ils n’avaient pas faim. Il n’y a que l’archipel qui manque de nourriture.

    Du coup, sur le bateau, à la veille de la livraison, Il s’avère que je n’ai plus qu’une fenêtre assez restreinte pour partager un moment de douceur agréable. J’ai été très sympathique, très attentifs ; n’allez pas croire que c’était faux et totalement intéressé. Je suis pas comme ça. Je suis naturellement attentionné, mais faut quand même avoir de la suite dans les idées. Alors, quand Tara me dit que je suis plutôt plaisant, j’y vois une opportunité. Les aventures à la guide des marchands ont prouvés que la jeune noble pouvait avoir le sang très chaud et dans la torpeur des mers glaçantes de froid, on peut tout de même se dire que la jeunesse est difficilement insensible à mon charme ravageur. J’attends que Imogène aille chercher à boire pour sa maitresse pour m’approcher avec mon plus beau sourire et mon regard de braise.

    -Monsieur Callahan ? Que faites-vous ?
    -Enfin… Tara… Plus besoin de formule de politesse. Nous savons très bien ce que nous voulons et je suis prêt à vous l’offrir entièrement.
    -Mais ? De quoi parlez-vous ?
    -Je sais que vos mains peuvent être brulantes, mais elles sont surement tout aussi intenses que les sentiments passionnés qui animent en ce moment même mon corps entier pour vous.
    -Que … mais …
    -Il suffit d’un mot et je barricade cette porte pour que tu n’aies pas à ressentir la morsure du froid cette nuit.
    -Oh ! Goujat !

    La main vole et vient me chauffer la joue gauche. Mon instinct de survie me conseille la fuite et je suis à reculons, évitant les trois projectiles qu’elle me lance. J’en oublie ma cape et je me retrouve dans le froid couloir sans vêtement véritablement adapté aux températures et le sentiment d’avoir manquer quelque chose d’important.

    -Monsieur Callahan ?
    -Hein ? Ah. Imogène.
    -Un problème ?

    Vrai qu’elle est pas mal cette petite.

    -Dites moi Imogène, vous êtes libre ce soir ? Nous n’avons pas eu l’occasion de beaucoup parler en tête à tête jusque là. Nous pourrions… faire plus ample connaissance.

    Je lui fais mon plus beau sourire, mais ça doit plus ressembler à une grimace de prédateur parce qu’elle me fait des gros yeux. Elle me dévisage des pieds à la tête, s’arrêtant peut-être sur quelques indices évidents et finit par me claquer une gifle sur la joue droite avant de me pousser à dégager l’accès et à se planquer dans la cabine avec sa maitresse. Penaud, je finis par repartir sur le toit en me disant que c’est pas ce soir que je vais trouver chaussure à mon pied.

    Enfin, façon de parler.

    Là, j’y trouve Jin. Ce bon vieux Jin. Fidèle au poste. Contre le bastingage à faire gaffe à pas renvoyer son estomac. C’est que quand on brule tout, on évite de s’approcher trop de l’eau, hein. Regarder la mer de loin, okay, être dessus, c’est pas la même aventure.

    -Alors, Jin, le mal de mer.
    -Mmmh… Et toi, Jack ? Un problème aux joues ? T’es rouge.
    -Oh… rien… ouai… oublions.

    Evitons d’en parler. Le coucher de soleil est plutôt joli. On va rester sur cette belle note. C’est pas aujourd’hui que je vais entrer dans les petits papiers de la noblesse. M’enfin, je pensais avoir bien compris, moi ! C’est bien seul que je passe la nuit en me demandant si les maisons closes sont biens chez les insulaires. Je ne me souviens pas que Truelle m’en ait parlé.

    Le lendemain, on arrive. On décharge la cargaison et on s’apprête à faire le chemin vers le domaine des Maple. J’évite soigneusement de croiser la route de Tara Mago et de sa servante et sans trop de surprises, elles font de même. J’évite aussi de trop discuter avec les membres du convoi parce que certains me balancent de sourires goguenards et je me dis que le mot a dû passer dans les rangs. Sympa. Moi, j’essayais juste d’être gentil. Pas la peine de se moquer. La dernière heure se passe sans rien de spécial. C’est pas ici qu’on va croiser des bandits. J’espère que la représentante de la famille Mago va pas baver des vilaines choses sur mon dos à la famille Maple. Je le mérite pas. Surtout que les céréales arrivent quasiment à l’heure et on s’est donné beaucoup de mal. Surtout Jin. En revenant à la guilde, je ferai en sorte de lui faire passer des missions convenables, pas des trucs où ils risquent de devenir à moitié fou, en tout cas. Ça serait pas très sympathique, ça. Et sympathique, c’est ce que je suis.
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    Re: Rude saison froide
    Mar 1 Sep 2020 - 11:32 #

    Des jours que notre navire est partis pour l’achat de céréales… Les réserves continuent de diminuer et un incendie s’est chargé de les grignoter un peu plus hier. J’ai hâte que le navire revienne les cales pleines de céréales pour que tous puisse manger à leur faim. Déjà, j’ai pu discuter avec des habitants de Ladrim, certains parents se privent déjà pour garantir satiété à leurs enfants… Et cela ne me plait guère, personne ne devrait devoir souffrir de la faim à cause de mauvaises récoltes. Tous les bateaux de l’île sont en mer pour tenter de ramener un maximum de poisson mais cela ne suffira pas longtemps.

    Lorsque l’on vient me chercher pour m’annoncer que notr navire est de retour, je me précipite tout en haut de la maison pour regarder le port situé au loin. C’est bien lui, il est enfin là… Avec les céréales, je l’espère. Malgré mon envie de rejoindre le port, je reste à ma place à la maison. Même si je suis l’”acheteuse” officielle, je ne l’ai pas fait pour me faire bien voir. Les sacs de céréales sont pour la population de la part d’une habitante de l’île comme eux.  D’ici ce soir, de nombreux sacs auront été transportés à travers l’île et, encore plus seront en chemin vers les autres îles de l’Archipel.

    Après une bonne heure, les personnes ayant remplit le mandat d’achat se présentent devant la maison. Invités à entrer jusqu’au bureau, je remercie ces bienfaiteurs écoutant chaque informations qu’ils peuvent me donner sur la transaction et les difficultés rencontrées. Je suis particulièrement attentive à cette tentative de détournement de la marchandise qui m’était déjà allouée… Il sera de bon ton de mener une petite enquête pour faire la lumière là-dessus. Il serait problématique qu’une personne ou une organisation vole ces marchandises dont nous avons tant besoin. Tara Mago essaye un peu trop de s’attirer les lauriers par rapport aux aventuriers pour m’être sympathique mais je verse leur paye à l’ensemble de l’équipe de façon équitable avant de les laisser partir. Ils profiteront un peu des plaisirs de l’île avant de repartir, cela donnera un peu de baume au coeur des habitants en cette saison froide.

    Que la révolte gronde jusqu’au confins du monde !
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    Re: Rude saison froide
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