- En retard ! En retard ! Je suis en retard ! S’exclama Solveig tout en se frayant un chemin à travers la population. De justesse, elle esquiva un petit garçon qui se trouvait sur sa route. - Poussez moi, excusez vous ! Elle poursuivit sa route avec difficulté. Aaaah, elle aurait tué pour faire seulement vingt centimètre de plus. En hauteur ou en largeur. Dans les deux cas son avancée aurait été bien moins compliquée. Après avoir réussit à passer un petit groupe du troisième âge agglutiné comme des sangsues, elle repéra enfin ce qui allait lui faire gagner du temps. Le petit muret. Elle aurait pu le reconnaître entre mille, c’était celui qui se trouvait devant la petite auberge où elle s’était rendu il y avait deux jours de ça. Comme une anguille, elle réussit à s’y faufiler et se pencha au dessus. - Parfait, parfait ! De toute façon si je ne passe pas par là, c’est le retard assuré ! Puis sans réfléchir, elle appuya sa main sur la pierre et sauta par dessus. Elle réatterrit deux mètres plus bas en souplesse sous le regard effaré d’un groupe de grand-père entrain de fumer la pipe. Leur faisant un signe de la main, elle n’attendit pas un instant et fila de nouveau.

C’était un jour particulier et Solveig avait l’impression d’être une adolescente. Mais il faisait parfois bon de se sentir aussi léger. Sans vouloir se l’avouer, elle était impatiente. Toutefois, cela ne l’avait pas empêché de louper son réveil ce matin, à son grand regret. Il fallait dire qu’afin de pouvoir profiter de cette journée, elle avait veillé tard avec Samaël. Ils avaient partagés un repas, joués à ses jeux favoris et quand enfin il s’était endormis, il ne lui restait qu’une petite poignée d’heure à dormir. En plus de la distance à parcourir entre son village et le grand port. Bref, elle n’était pas encore tout à fait en retard mais si elle ne se dépêchait pas elle le serait.

Néanmoins, elle avait prit le temps, par on ne savait qu’elle magie, de s’apprêter correctement. Au placard les armures et autres tenues de service. Aujourd’hui elle pouvait enfin laisser s’exprimer sa coquetterie. Dans son sillage, il n’était pas compliqué d’entendre le cliquetis incessant de ses bracelets, ni de remarquer la blancheur de sa chemise qui tranchait avec la couleur cuivrée de sa peau. Elle s’était même fait le plaisir de remettre des boucles à ses oreilles avant de les décorer comme elle l’aimait. Autrement dit avec des fleurs de cerisier puisque c’était une fleur qu’elle adorait et qui avait tendance à éclore à cette période de l’année. Somme toute, elle était contente du résultat.

- Aller plus que quelques mètres ! Ronchonna-t-elle tout en levant le nez vers le ciel. La rue à gauche. Prochaine à droite. Elle bifurqua. Et enfin apparut sous ses yeux les quais où attendaient les bateaux en partance pour la Ville Aquatique. C’était la destination qu’ils avaient prévu pour aujourd’hui. Essoufflée, elle ne s’arrêta que lorsqu’elle fut au bord de l’eau. - Pile à l’heure ! Gémit-elle tout en s’étirant. - Tu parles d’un réveil ! Après ça, elle s’en retourna vers les embarcations et laissa ses yeux scruter la foule. Il ne serait pas difficile à reconnaître, grand brun et parlant sans doute bien plus fort que la majorité des gens.

Quand elle y réfléchissait, elle devait bien admettre que si quelqu’un lui avait annoncé ce genre de chose le soir où elle l’avait rencontré, elle ne l’aurait pas cru. Premièrement parce qu’il avait d’abord jeté son dévolu sur son amie, deuxièmement… Il n’y avait pas de deuxièmement. Valentino s’était immiscé dans sa vie sans y être invité, sans même qu’elle ne le voit venir et même en si peu de temps elle s’y était déjà beaucoup attaché. Bien entendu cela n’allait pas sur des sentiments profond et indélébile, pas encore du moins,  mais suffisamment pour qu’elle veuille le retrouver au plus vite, embrasser de nouveau ses lèvres et le voir sourire. Bref, elle ressemblait à une gamine de quinze ans et c’était risible. Pourtant, ça ne l'a dérangeait pas.  

Depuis qu’ils s’étaient séparés deux matins plus tôt, son image ne cessait de venir importuner son esprit dans les pires moments. C’était agaçant. De même que les questions qui revenaient continuellement. Va-t-il venir ? Ais-je bien fais d’aller plus loin que cette soirée ? Comment ferais-je si il me pose un lapin ? Elle avait simplement balayé ses interrogations les unes après les autres pour la simple et bonne raison qu’elle ne pouvait leurs donner de réponses.  En attendant, plus inquiétant, elle n’arrivait pas à mettre la main sur ce visage qu’elle connaissait plutôt bien maintenant. - Valentino ? Se décida-t-elle enfin à appeler.  

Dans la vie il y a trois types de personnes : ceux en retard, ceux à l'heure et ceux comme moi... Une heure d'avance! Non franchement pourquoi je suis arrivé si tôt déjà? Non, je ne peux même pas faire semblant qu'il y ait un hasard ou un questionnement à cela, je sais parfaitement pourquoi je suis arrivé si tôt... Enfin pour en parler il faut d'abord revenir quelques heures en arrière, la nuit faisant suite à ma rencontre avec Elle! J'avoue que la nuit fut courte et non, pas pour ça bande de pervers! Nous sommes restés sages mais nous avons discuté durant de longues heures dans les bras l'un de l'autre. Bien-entendu, nous avions parlé de nous revoir quarante-huit heures plus tard, c'était décidé mais il restait à savoir que faire et également où! C'est la jeune fille qui a eu l'idée de la ville Aquatique! Je dois dire que, de fait, l'idée me parut excellente, c'est un lieu dont j'ai beaucoup entendu parlé mais que je n'ai encore jamais eu la chance de visiter, dès lors, explorer l'endroit en compagnie de ma belle hybride me convenait parfaitement! Le lendemain, la mort à l'âme, je fus dans l'obligation de me séparer de la demoiselle, nous nous dîmes au revoir et après un chaste baiser, notre séparation fut officielle pour une durée de plus de vingt-quatre heure!

Je dois avouer que ces heures me parurent interminables! J'ignore pourquoi, je ne sais quel genre de maléfice m'a frappé mais je ne pouvais faire autrement que de trépigner d'impatience pour la revoir! Même mes collègues et subalternes qui étaient sortis avec moi durant cette soirée fatidique le voyaient : La belle avec laquelle j'avais fuit la chaleur de la taverne et l'ambiance de la nuit n'avait pas juste partagé ma couche, elle avait laissé une empreinte bien plus profonde en mon être! Je ne peux pas dire que c'était déplaisant mais, inhabituel certainement! Les heures, les plus longues de mon existence, passèrent lentement et finalement, il fut l'heure de me coucher pour enfin atteindre le jour tant attendu! Le problème c'est que j'étais comme un enfant incapable de se calmer à l'approche de son anniversaire... Pourtant le mien n'est que dans un mois mais, j'avais l'impression de recevoir mon cadeau d'avance : J'allais revoir la jeune fille! Et soudain, l'excitation laissa place à une crainte immuable que j'avais fais taire jusque là mais qui, soudainement, dans la douceur de la nuit, si proche de notre rendez-vous, elle revint plus tenace que jamais : Et si jamais elle ne vient pas? Peut-être qu'elle avait pensé plus profondément cette affaire? Peut-être notre rendez-vous n'était plus une bonne idée à ses yeux? Le sommeil me fut refusé de longues minutes, peut-être des heures et c'est avec un mal de coeur intense que je finis par être happé par le sommeil.

J'aimerai dire que le sommeil fut long et réparateur, mais ce serait faux... Ma nuit de rêve ne fut que de courte durée : J'ai utilisé mon oreiller de rêve afin d'avoir le contrôle sur ce qui se déroulerait dans mes songes, j'avais pris suffisamment de temps pour m'endormir inutile qu'un cauchemar vienne tout gâché, si je contrôlais mon rêve alors il pouvait être parfait! Et ce fut le cas durant un moment, j'imaginais la journée du lendemain, tout était parfait jusqu'à ce que mon esprit, infidèle envers moi-même, décide de me réveiller brutalement en une phrase : et si elle ne vient pas? Le rêve se transforma, la jeune fille disparue, la ville que j'imaginais disparue et soudain je me vu seul sur le quai, voyant le bateau s'éloigner sans moi, sans elle, sans plus rien que ce goût amer dans la bouche! Je me réveillai en sursaut, maudissant le jour qui se levait bien trop tôt et ma tête qui était bien trop défaitiste! Je devais me rassurer!

Ainsi, je me suis levé, j'ai pris une douche et me suis vêtu. J'aimerai dire que pour l'occasion j'ai revêtis ma plus élégante tenue, que je suis capable de faire de l'ombre aux plus belle fripes de la noblesse mais, ce ne serait que mensonge! Valentino Rivolti n'a jamais de rendez-vous! De ce fait, pourquoi aurais-je une tenue pour? Je regarde mes nombreuses vestes longues et fini par jeter mon dévolue sur une veste bleue équipé d'une veste plus courte, sorte de petit gilet incrusté dedans, de la même couleur et la même matière... C'est une tenue que je n'ai porté qu'une fois, cadeau de Lisa le jour où je suis devenu officier, et certainement ma tenue la plus élégante! Au moins, même si la veste reste ouverte, le gilet sera fermé et j'aurais pas le torse à l'air pour une fois! Pour essayer d'être élégant pour l'occasion, j'enfile mon pantalon et mes bottes d'officier et je me mets en route... Et nous revoici au point de départ de cette narration : Je suis arrivé bien trop en avance, comme prévu la demoiselle n'est pas encore là alors je m'écarte doucement pour approcher d'un étale présent sur le quai afin de boire une boisson chaude. Le temps passe, les minutes, l'heure? Il est bientôt temps de notre rendez-vous et toujours aucune trace d'elle...

Soudain, je l'entends : Cette voix que j'ai tant espérer, tant rêver! Elle appelle mon nom! Je regarde et je la vois, dos à moi... Je reconnais sa silhouette alors que je fais un premier pas vers elle, mes mains se souviennent de la douceur de cette peau cuivrée que j'aperçois alors qu'un deuxième pas me rapproche. Je suis juste derrière elle et presque par automatisme, mes mains cherchent un contact perdu depuis trop longtemps déjà, je les dépose sur ses hanches alors que je ferme l'oeil humant son parfum délicieux qui me manquait beaucoup trop pour le peu de temps que nous avons été séparés. "Tu es en retard de 28 secondes!" Dis-je, taquin, avant de me pencher pour venir embrasser sa joue avec douceur, toujours dans son dos. "Mais je suis heureux que tu sois là!"

Le regard de Solveig courait sur l’assemblée présente. Il n’y était pas. Déçu, elle tenta de se souvenir de leurs derniers échanges, de ce qu’elle avait pu dire ou faire qui ait pu le rebuter à la rejoindre. Comme elle le lui avait promis, elle avait été sage et avait même dormit en tenu complète, se débarrassant seulement de ce qui pouvait être tranchant ou coupant – n’est pas maso qui veut. Sommes toutes, elle avait respecté chacune de ses conditions. Plus encore, ils avaient longuement discutés, s’étaient échangés mille et une câlinerie avant de tomber comme des masses endormis. Le matin, elle avait eut la sensation qu’il avait dû mal à la quitter. C’était réjouissant parce qu’au moins, elle n’était pas la seule à ressentir cela. Pourtant, il fallait se rendre à l’évidence, il n’était pas là. Peut-être qu’il était en retard ! C’était une chose qui pouvait arriver ! Mais tout de même… Elle était la seule à l’avoir tant attendu ?

Pour la jeune garde, cela faisait bien des années qu’elle n’avait pas eut ce genre de rendez-vous. En avait-elle seulement eut, en fait ? Lorsqu’elle était à la forteresse, rien ne s’était passé de cette façon. Sa relation avait plutôt commencée sur les chapeaux de roue, sans intérêt de l’un à l’autre et avec les mois cela s’était mué en de véritables sentiments. Maintenant qu’elle y réfléchissait, il était possible qu’elle n’ait jamais eut à se rendre à un rendez-vous galant. Qu’à cela ne tienne ! Il fallait bien une première fois à tout ! Du moins, elle était plutôt entrain de vivre son premier lapin. Dépitée, elle regarda une navette partir tandis qu’une autre émergeait de la surface pour venir la remplacer. - Anhw… Soupira-t-elle. «  Tu aurais du t’en douter ». Oui sur ce coup, elle avait été trop confiante. Mais bon, tant qu’elle n’était pas sûre, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Peut-être qu’il lui était arrivé quelque chose… « Même toi tu n’y crois pas ! » avait répondu sa conscience alors qu’elle appelait son prénom une nouvelle fois. Était elle la seule à avoir ressentit de la manque de l’autre ?

Sans crier gare, quelque chose la saisit par les hanches sans qu’elle ne le voit venir. Tant et si bien qu’elle se raidit brusquement de tout son être avant de sursauter violemment, les oreilles tendues comme des i au dessus de sa tête. Dans un même temps, elle put sentir un bisous sur sa joue. Immédiatement, l’odeur si caractéristique vint emplir ses narines et elle se retourna d’un bon. Son visage affichait la surprise. Il était là. Il était vraiment là. Bien vite, elle se dérida et se mit à sourire avant de lui sauter au cou. Toute guillerette et pas dérangée le moins du monde par ce que pouvaient penser les gens autour d’eux, elle s’approcha de la face de Valentino à tel point que leurs nez se touchaient presque. - Tu es venu ! S’exclama-t-elle alors qu’il affirmait être content qu’elle soit là. Avait-il douté lui aussi ? Dans tout les cas, elle finit par le serrer contre elle sans retenu, cachant son nez contre son torse. Une fois qu’elle l’eut suffisamment cajolé, elle se détacha de lui et recula pour le regarder dans son ensemble. Autrement dit elle le dévisagea des pieds à la tête. - Ça te va bien ! Tendant la main elle vint caresser sa joue avant de dériver dans ses cheveux, se mettant sur la pointe des pieds pour l’atteindre. - Tu as l’air d’aller bien.

Après cela, elle vint chercher ses doigts auxquels elle entrelaça les siens  puis l’entraîna derrière elle. - Allons chercher des billets. Je suis impatiente ! Tu es déjà aller à la Ville Aquatique ? La dernière fois que j’y suis allée je devais peut-être avoir… Onze ans… Peut-être douze. Je ne sais plus. Mes parents allaient y vendre certaines de nos récoltes alors je les accompagnais ! Une fois au guichet, elle demanda deux billets, qu’elle obtint sans problème, paya et les dirigea vers le bateau en partance pour pour la cité. Elle ne stoppa sa course qu’une fois sur le bord du quais, alors qu’ils avançaient lentement pour prendre place. Les embarcations, étaient de simple bateau de navigation comme l’ont en voyait partout au port. Cependant, celles la avaient la particularité de pouvoir couler sans vous noyer. C’était une chose qui avait toujours impressionné Solveig. Elle se souvenait, de la première fois qu’elle avait plongé avec l’un d’eux ; elle s’était mise à pleurer comme une madeleine persuadée que sa dernière heure était venu. Au lieu de ça, elle s’était retrouvée sous la mer et avait passé le reste de son voyage à explorer les fonds marins du regard à la recherche des monstres de légende. Sans succès.  

Il était aisé de deviner sa nervosité. Ses oreilles jouaient les paraboles en s’agitant dans tout le sens, ses yeux allaient de Valentino au bateau et du bateau à Valentino et pour couronner le tout, elle tapait du pied. Afin d’essayer d’occuper son esprit, elle se retourna vers lui tout sourire et serra un peu sa main. - Tout à l’heure tu as dis que tu étais content que je sois venu. Tu pensais que je ne viendrais pas ? La file avança et elle fit simplement un pas sans le quitter des yeux.  

Je la sens, sursauter alors que mes doigts viennent se déposer sur ses flancs, certes j'aurais peut-être dû la prévenir mais dans ce cas, il n'y aurait eut aucun effet de surprise! Ses oreilles se dressent sur sa tête alors que je lui parle et après que mes lèvres ne viennent se poser sur sa joue, elle se retourne avec un regard que je décrirai comme hagard! Comme si elle était extrêmement surprise de me voir présent... Bien vite cependant, son air change pour devenir ce magnifique sourire qui fait littéralement fondre mon coeur! Elle me saute au cou et je ne me fais pas prier pour la prendre dans mes bras avec joie alors qu'elle laisse échapper le fond de sa pensée... Trois petits mots, rien de plus, mais qui me font doucement sourire, apparemment je ne suis pas le seul à avoir attendu ce moment avec impatience et à l'avoir redouté en même temps! Elle aussi a eut peur que je ne me montre pas! Alors, quand elle se blottie contre moi, je passe mes bras autours d'elle, ma main caressant doucement son dos par dessus sa chemise, l'autre glissant lentement dans ses cheveux. Je ne sais dire exactement combien de temps nous restons ainsi, trop peu selon moi, dans notre bulle d'intimité inconscients, ou plutôt insouciants, du monde autours de nous mais, aussi soudainement que cela a commencé, cela s'arrête lorsque la demoiselle se recule pour me regarder de bas en haut. Sa remarque me fait doucement rire, je suppose que Lisa, de même que mon paternel, serait parfaitement d'accord avec elle. Après tout, il s'agit de ma tenue d'officier, normalement c'est ainsi que j'aurais dû me vêtir en permanence depuis ma promotion mais... Ce n'est définitivement pas mon style! Même si, pour cette journée avec ma belle, je peux faire une exception!

Elle me caresse la joue, me signale que je vais bien et je ne peux résister plus longtemps à la tentation. Je profite de sa position sur la pointe des pieds pour avancer mon visage et venir cueillir un chaste baiser sur ses lèvres. Ce doux contact m'avait bien trop manqué! "En ta présence, je ne peux qu'aller bien!" Je prends donc sa main et nous avançons vers le guichet pour prendre nos billets, tout en marchant je détail un peu plus la magnifique jeune fille que j'ai la chance d'avoir à mes côtés. Je dois avouer que sa tenue change véritablement de la dernière fois mais j'en souris, je me souviens avoir commencé à discuter avec une amie a elle avant qu'elle ne monopolise mon attention, je dois avouer que si elle avait été vêtue de la sorte, je n'aurais sans doute même pas posé les yeux sur son amie! Elle est absolument sublime! Elle m'a dit que ma tenue m'allait bien? A-t-elle seulement idée de ce que sa propre tenue provoque chez moi?

Et la voilà qui me parle, de nouveau elle enchaîne les paroles à une vitesse folle telle la boule d'énergie qu'elle est, cela me fait sourire doucement. Cette attitude m'avait manqué mais, si elle n'a pas perdu ce côté charmant, moi je n'ai pas perdu mon côté charmeur... "Malheureusement, je n'ai pas encore eu la chance de voir cette cité... On dit qu'elle est magnifique! J'en viendrai presque à regretter de m'y rendre avec une personne qui va forcément en éclipser la beauté!" Petit sourire séducteur, léger regard en coin... Oui, je sais que je vais voir un lieu magnifique mais, pourrais-je seulement avoir d'yeux pour autre chose que ma partenaire? J'en doute! Nous arrivons au guichet prenons les tickets et Solveig paye? Comment ça? Elle ne me laisse même pas le temps de régler la note et me prends de vitesse? Cela ne se passera pas ainsi! Je ne dis rien, mais je refuse d'oublier cela, je m'en occuperai plus tard! Quoi qu'il en soit, nous sommes maintenant dans la fille et je sens la jeune fille qui a du mal à tenir en place, cela doit sans doute être le moment le plus difficile de la journée pour elle, patienter! Elle se tourne vers moi me demandant si je pensais qu'elle ne viendrait pas et je ne peux m'empêcher de rire doucement en l'entendant... La petite mesquine qui fait semblant qu'elle n'a pas ressentie la même crainte. Elle avance d'un pas vers moi et je ne suis pas satisfait, je passe mon bras autours de ses épaules et l'attire contre moi! Je ne suis pas du genre à m'afficher mais, j'ignore pourquoi, je ressens une certaine fierté à me montrer avec la belle... À moins que ce ne soit une sorte de jalousie qui me pousse à montrer que nous sommes ensembles?

"Effectivement, cette crainte m'a traversée l'esprit... Tout comme elle a traversée ta belle petite tête! Tu penses que je n'ai pas vu ton regard surpris tout à l'heure? Tu pensais réellement que j'aurais pu poser un lapin à une si belle demoiselle?" Ensuite je soupire, prenant faussement un air déçu. "Cela étant... Je sais que je voulais te voir bien plus que l'inverse, moi j'étais là avec une heure d'avance alors que tu avais vingt-huit longues secondes de retard!"

La file finie par avancer, nous montons finalement sur le bateau et j'attire la demoiselle vers une place vers l'avant de l'embarcation. Je dois avouer que je suis curieux de voir quelle sensation cela fait de passer sous les flots! Cela va être une première pour moi après tout. Ainsi, je nous trouve assez vite une place assise, je doute que la demoiselle reste bien longtemps en place mais cela n'a aucune importance, j'aime sa spontanéité alors je n'ai aucun problème avec cela cependant, temps que nous sommes installés et avant que la navette ne se mette en route, j'ai le temps de discuter un peu avec elle.

"Tu sais déjà ce que tu voudras faire une fois sur place? J'ai entendu parlé d'un magnifique marché aux coraux et d'un endroit duquel on peut voir toute la ville... Enfin... Après c'est comme tu veux, du moment où l'on est ensemble, je sais que la journée sera parfaite!"

Voilà qu’il venait lui voler un baiser alors qu’elle se trouvait sur la pointe des pieds tout en lui annonçant que tant qu’elle serait là, tout irait bien. C’était aussi une pensée qu’elle partageait. Maintenant qu’il était à ses côtés, tout ses doutes s’étaient envolés. Elle ne se demandait plus si il allait venir, si il avait été sincère ou encore si ça tenue était suffisamment bien arrangée. Non, tout ce qu’elle voyait c’était lui et cet œil gris qui la couvait. C’est donc légère qu’elle l’avait entraîné jusqu’au guichet puis jusqu’à la file d’attente de l’embarcadère. Pendant tout ce temps, elle l’avait écouté, bien entendu mais n’avait pas encore prit le temps de lui répondre. Ce n’était pas étonnant qu’il n’ait pas visité la Ville Aquatique. Les gens s’y rendant étaient en vérité assez peu nombreux, certaines personnes pensaient même que c’était une légende. Pourtant c’était une ville magnifique et inimitable, féerique d’une certaine façon. Elle avait toujours adorée s’y rendre, bien que dernièrement, le temps lui manqua. Ils n’avaient pas été séparés longtemps et Valentino n’avait rien perdu de ses qualités de beaux parleurs. En même temps si cela avait été le cas, elle aurait été déçu. Solveig se demanda si vraiment elle pourrait éclipser la beauté de la cité. La réponse fut évidemment non mais cela la fit tout de même sourire et elle avait décoché un petit coup de poing taquin dans l’épaule du brun.  

Maintenant dans la file d’attente, ils discutaient simplement et même si ils n’étaient encore qu’au début de cette journée, Solveig passait déjà un bon moment. Puis elle ne résista pas à lui poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis tout à l’heure. Est-ce que oui ou non, lui aussi avait pensé qu’elle ne viendrait pas ? La réponse se fit attendre et à la place, il lui fit un sourire. «  Ce n’est pas une réponse, ça monsieur » avait-elle pensé avant que l’un de ses bras de l’attire à lui. Qu’à cela ne tienne, elle n’allait pas faire la fine bouche. En attendant que la file ne daigne avancer, elle vint se pelotonner contre lui tout en écoutant ce qu’il avait à dire.

Aaaah… Solveig était mauvaise pour cacher ses émotions ou mentir et encore c’était un euphémisme. Elle eut un sourire un peu gêné lorsqu’il lui annonça de but en blanc qu’il avait remarqué sa surprise lors de son approche discrète. Si elle avait pu, elle l’aurait démentit. Qu’y a-t-il de moins attirant qu’une femme qui n’est pas sûre d’elle ? Enfin... Elle préféra ne pas le contre-dire. Il l’avait découverte, c’était tant pis pour elle. Sans compter qu’en essayant de se sortir de la situation, elle n’aurait fait que s’enfoncer. Elle se connaissait suffisamment pour savoir cela. Sursautant, elle leva le nez vers Valentino avant de plisser les yeux. - Vingt huit seconde de retard parce que tu n’étais pas à portée de vue, si je t’avais trouvé tout de suite, je n’aurais pas été en retard ! Puis elle éclata de rire, faisant se retourner les personnes juste avant eux.

Bien vite, leur tour arriva. Valentino prit la tête de la marche et elle le suivit tout en observant chaque recoin du bateau. Il était en bon état bien que les années eurent raison de certaines parties. Il choisit de s’installer à l’avant et Solveig se faufila de telle façon qu’ils purent avoir les places les plus proches du bastingage. D’ici, ils auraient tout le loisir de voir ce qui se passait. A mesure que les minutes s’égrainaient et que l’embarcation se remplissait de passagers, la demi-chiraki sentait l’euphorie monter dans tout son être. Heureusement, la voix de son compagnon la sortie rapidement de cet état et elle put se concentrer sur lui plutôt que sur le reste.

- Oh oui, le marché aux coraux c’est quelque chose ! Vraiment super à faire ! Par contre j’espère que tu n’as pas le vertige. La ville Aquatique et surtout le marché aux coraux ne sont pas vraiment agencé comme sur terre mais ça vaut vraiment le détour. Elle reprit sa main dans la sienne et commença à jouer avec ses doigts. - Tu dois parler de la coupole ! C’est superbe, surtout la nuit. On peut y voir la ville et la mer. C’est… Magique ! Oui c’est le mot ! S’emporta-t-elle comme une gamine de dix ans. - Mais plutôt que choisir, pourquoi ne pas faire les deux ? Et elle lui offrit son meilleur regard de chien battu afin d’être certaine de le convaincre. - Et oui, j’ai émit l’hypothèse que tu puisses me poser un lapin. Mais toi aussi alors nous sommes quitte ! Par contre… Pourquoi une heure d’avance ? Tu devais bien te douter que je n’arriverais pas aussi tôt… Elle vint appuyer son doigt sur sa joue avec un faux air mécontent. - Mon retard de vingt huit seconde était dû à Samaël, c’est à lui qu’il faudra demander des comptes. Puis elle baisa sa joue avant de se tourner vers le large.  

Quelques secondes plus tard, un bruit de corne annonça le départ et les derniers passagers prirent place. Impatiente, Solveig ne trouva rien de mieux que d’aller nicher son menton sur l’épaule de son accompagnateur. D’ici, elle pouvait percevoir légèrement les battements de son cœur et elle s’en servit pour apaiser son agitation. La navette s’éloigna de plusieurs mètres du bord puis prit de la vitesse. Au même moment, la jeune Prêth serra doucement la main de Valentino et lui murmura dans un soupire. - Maintenant ! Le bateau s’enfonça alors dans les profondeurs.