Cela va faire presque 11 mois que je n’ai pas été sur le vrai terrain d’opération de la Garde Royale… Maintenant qu’Aurore et Crépuscule sont nés et que je me suis remise en forme, il est temps que je reprenne le service actif et revienne à mon poste de Garde Royale. Ce n’est pas que cela me manque, les bébés demandent beaucoup d’attentions et de temps. Mais les cristaux vont vite devenir une problématique embêtante si je ne retourne pas travailler. Je n’ai pas vraiment envie de m’éloigner de mes bébés mais c’est nécessaire. L’Académie n’a pas été une expérience qui m’a plut. C’était une expérience intéressante mais je n’ai pas la patience pour surveiller et enseigner à ces gosses. A la fête, le Capitaine Hekmatyar m’a annoncé qu’il voulait me voir prendre la nouvelle place de major de la Garde Royale. Je ne sais pas si je mérite une telle promotion en revenant ainsi d’une grossesse… Cela risque de poser problème dans les rangs de notre régiment. Les premiers temps risquent d’être compliqué, c’est une certitude.
Accompagnée de mes deux adorables bébés et de ma fidèle Geki, je prend la direction du baraquement de la Garde Royale. J’ai fait fabriqué un petit chariot spécialement pour promener les petits chatons sans avoir à déranger Shiranai et sortir le chariot en permanence. Et puis, c’est mignon de les voir gazouiller pendant que je les pousse. Ils sont si beau avec leurs petites oreilles de chat. Ils font craquer tout le monde ces deux sacripants. La Caserne de la Garde Royale est juste à côté du palais, j’aimerai bien présenter les petits à la Reine. Elle a été si gentille pendant ma grossesse et à pris des nouvelles des petits tout au long, ça me semble logique. Arrivée à l’entrée de la caserne, je prend la direction du bureau d’Arthorias. Il n’a pas encore été discuté de comment je pourrais m’organiser pour mes services. Je n’ai pas encore trouvé de nourrice pour s’occuper des petits. Je toque à la porte en signifiant mon arrivée.
Garde Grassim, nous avons rendez-vous Capitaine.
En m’entendant les petits babillent pour me signifier qu’ils aimeraient avoir un câlin. Câlin qu’il va falloir remettre à plus tard car on m’invite à entrer dans le bureau.
Mes excuses mon Capitaine, je n’ai pas encore trouvé de nourrice pour les petits.
Je me mets au garde à vous après avoir poussé le petit chariot des bébés dans le coin du bureau.
Une nouvelle belle journée se profilait, et le soleil pointait timidement le bout de son nez, baignant la ville de ses rayons d'or, et ce dans un panorama presque enchanteur que pouvait voir Arthorias de son bureau. La vue était magnifique, et il aurait presque pu lâcher un soupir de contentement si son travail n'était pas aussi prenant.
Levé depuis quelques heures déjà, il terminait les ordres de la semaines, et il savait que les gradés de période attendaient déjà de les recevoir patiemment.
Aujourd'hui était un jour particulier en plus, en cette période de rotation, ou les compagnies remparts changeaient de tâches, rien ne devait être laissé au hasard, et par conséquent les ordres se devaient d'être précis.
Avec le temps, il aurait bien sur des ordres pré-établis à donner, mais pour le moment c'était bien trop tôt... Et il fallait composer à chaque fois avec de nouvelles données.
Il terminait tout juste de signer la dernière feuille quand un prétorien de sa garde rentra pour recevoir les fameux papiers. Juste à temps !
Les ordres remis, le jeune capitaine jeta un coup d’œil au reste de sa journée, et eut un petit soupire. Ce n'était pas aujourd'hui qu'il descendrait s’entraîner.
Vêtu d'une tunique de la garde royal: une tenue très simple en tissus léger, habituellement destinée à l'entrainement. Il prit quelques secondes pour s'occuper d'Yio, le grand loup dormant à côté du bureau. Elle ne pouvait pas encore partir en mission avec lui car elle n'était pas habituée, mais elle faisait une excellente gardienne, et s’accommodait très bien de son nouveau chez elle.
Argent, dans son vivarium profitait de la lumière, sa couleur d'argent liquide resplendissant. Et il se passa encore quelques heures avant que quelques coups à la porte ne firent se redresser l'officier et le warg, qui se releva pour s'asseoir sur ses pattes arrières, comme elle avait appris à le faire.
Chez Arthorias même son loup géant semblait discipliné, à croire que l'animal se faisait très bien au maitre.
-Ah Grassim ! Entrez donc !
La jeune femme entra donc, sous le regard scrutateur de l'officier et de son fidèle warg, les deux remarquant aisément le petit chariot, ce qui tira un petit sourire à l'officier.
-Pas de soucis, je pense que nous pourrons faire avec.
Au garde à vous, ils se saluèrent avant qu'Arthorias ne s'assoit en premier comme le voulait le protocole et qu'il n'ordonne
-Repos, asseyez vous.
Yio en profita pour s'approcher doucement de la jeune femme tachant de la sentir par curiosité. D'une petite impulsion mentale, l'officier la rappela au bureau, ou elle finit par s'allonger en fixant Aube de ses grands yeux jaunes.
-Bon nous pouvons enfin avoir cette entrevue, même si le contenus vous est déjà connu.
Major de a Garde Royale, c'est un poste assez nouveau, j'en conviens, et lors de votre fête vous m'aviez dit vouloir y réfléchir je crois
En fait il n'en savait rien, mais cela pouvait lui donner une ouverture pour qu'elle s'exprime et, croisant les doigts, il la fixa avant de reprendre
-C'est une nouveauté, mais... Vous avez peut être des questions avant ?
L’accueil est plutôt chaleureux dans le bureau du Capitaine. Un sourire en coin se dessine sur mon visage en remarquant le Warg qui se pose au pied du Capitaine. C’est qu’on va commencer à être serrés si Geki entre aussi avec nous dans le bureau. Et même si je me doute que l’un comme l’autre sont bien dressés, j’ordonne à Geki d’attendre à l’extérieur du bureau, inutile de faire monter la tension en mettant deux puissants prédateurs dans un petit espace confiné. L’homme se montre compatissant sur ma condition de jeune maman et mon obligation à devoir emmener mes petits bouts à notre entretien. Au garde à vous, je garde tout de même une part de mon attention sur les petits, chose aisée quand vos sens sont démultipliés par rapport à un humain classique. Une fois celui-ci assis, je me détend à sa demande avant de m’assoir. Je ne m’installe pas parfaitement en face du Capitaine, me tournant légèrement quand même vers le chariot où babillent en coeurs mes petits jumeaux. Comme il le rappelle, le sujet de notre entrevue m’est déjà connu.
En effet, mon Capitaine. Ce temps m’a été bénéfique pour réfléchir à cette opportunitée au sein du régiment royal.
J’essaye de rester relativement droite et de ne pas me démonter. C’est une bonne opportunité pour moi. Les avantages qu’il m’a vendu ne seront clairement pas de refus avec la charge des deux bébés qui m’incombe…
En effet, j’ai plusieurs interrogations qui me sont venues lors de ma réflexions. Je vous remercie de me laisser l’occasion de vous les soumettres…
Et cela n’est pas chose facile généralement pour les hauts gradés de s'intéresser aux interrogations des subordonnés. Après tout, ne sommes nous pas là pour appliquer ce que les hauts-gradés ont imaginés et pensé ?
Tout d’abord, j’aimerai connaître les missions qui incombent au Major de la Garde Royale… Comme cette position est nouvelle, il m’est difficile de m’y projeter sans quelques informations supplémentaires. Quelle sera la position hiérarchique du major vis à vis des troupes ?
Mes questions sont d’ordres purement techniques pour le moment. Avant d’apporter le chapitre humain de la discussion, je préfère avoir le maximum de cartes en mains. L’impact ne sera pas le même s’il s’agit d’un grade sans statut hiérarchique que si le Major est officiellement un supérieur hiérarchique directement en-dessous du Capitaine à l’image d’un lieutenant…
Bon les choses commençaient plutôt bien, et en tant que supérieur, Arthorias était plutôt heureux de constater qu'elle était venue avec des questions, plutôt que d'attendre des informations qui ne viendraient peut être pas. Car c'était peut être ça qu'il allait demander au Major : être proactif.
Hochant la tête pour lui même, il sortit une enveloppe d'un des tiroirs qu'il déposa sur le côté avant de reprendre
-Les missions... Elles vont être très variées, car si la major n'est pas l'officier en charge du régiment, il est néanmoins son bras droit ce qui implique beaucoup de responsabilités, mais je vais tacher d'en faire une liste complète.
Reculant dans son fauteuil, il prit quelques instant pour lister les taches principales avant de répondre.
-De l'administratif, rédaction d'ordre, de planning, des rapports d'inspection, comme je fais si souvent, mais aussi de l'inspection sur le terrain, des entretiens avec les soldats et parfois, car oui il faudra s'y plier, de la cérémonie.
On n'échappait pas à la cérémonie, et quand le royaume était en fête, et plus encore quand le palais l'était, c'était toute la garde royale qui devait se montrer rutilante et disciplinée pour les eux du publique.
-Je crois que vous connaissez l'aspect disciplinaire, en somme vous aurez peu ou prou les mêmes fonction qu'un lieutenant de la civile. Et justement en parlant du grade.
Vous ne serez plus "simple" garde royal, mais bien leur supérieur hiérarchique, toujours sous mon commandement, là dessus ça ne changera pas.
Mais oui vous aurez effectivement un statu différent, au dessus également des gradés de rotation. En somme vous serez le maillon entre le capitaine et les Adjudants
Une place des plus importante, et qui permettrait au capitaine de ne plus être systématiquement au courant des nouvelles non essentielles, le major filtrerai tout cela pour lui et s'occuperai des problèmes dit "mineurs"
-C'est une place neuve, mais qui se veut importante, et je vous considère comme parfaite pour ce rôle. Car malgré tout, vous avez plutôt la côte dans la troupe.
Comme avant d'ailleurs. Avant qu'il ne soit nommé à son poste, même le Garde Hekmatyar connaissait la semi renarde de la royale. Et si elle avait pris quelques temps hors de l’institution, certains souvenirs restaient marquant
-Cela vous aide ? Vous avez des remarques éventuellement ?
J’écoute attentivement le Capitaine me résumer les missions qui vont incomber au nouveau Major de la Garde Royale. L’enveloppe qu’il a sortie est quand même bien épaisse, j’espère que ce n’est pas juste une liste des tâches liées au poste sinon il vaut peut-être mieux que je prenne la fuite tout de suite… La liste qu’il évoque est principalement administrative. Les activités sur le terrain semblent bien limitées quand même, c’est un peu attristant pour moi qui aime patrouiller dans le palais et à du mal à tenir en place.
Les patrouilles et autres services de protection ne font donc plus partie des activités du Major ?
Il va falloir que je m’habitue à ces nouvelles activités si je prend ce poste de Major. Arthorias résume finalement le poste en le comparant aux activités des lieutenants de la Garde Civile. En somme organiser les équipes et maintenir un lien de proximité entre les gardes et leur chaîne de commandement. Je ne suis pas certaine d’être la mieux placée pour tout ça, c’est bien connu, j’ai tendance à être un peu brouillonne dans mon organisation personnelle alors pour la Garde. L’évocation du grade “officiel” du Major m’apporte une réponse qui complique les choses… Devenir supérieur hiérarchique de Gardes plus expérimentés, et assurément mieux placé pour occuper la place, est un facteur non-négligeable à prendre en compte pour la prise de fonction… Et surtout, je vais passer de simple Garde à un grade tout juste inférieur à celui du Capitaine… Je vois déjà venir les commentaires sur ma “promotion” suite à mon retour de grossesse.
Je vois, le poste est relativement haut placé dans l’organisation du régiment royal. Je suppose que les contacts directs avec le commandant, la Commission et la famille royale incombent toujours au Capitaine ?
Autant mes collègues Gardes, je me sens capable d’échanger avec eux. Autant, le commandant et la Commission, c’est une autre paire de manche… La famille royale, c’est encore différent. On commence à bien se connaître avec sa Majesté la Reine depuis ma grossesse… Arthorias essaye également de me rassurer quant à l’acceptation dans les troupes de ma promotion justifiant que “j’ai la côte”. Je souris juste à la réflexion pas vraiment certaine que ce suffise à justifier une promotion comme celle-ci. Lorsqu’il m’interroge sur mes éventuelles remarquent supplémentaires, j’enchaine sur le sujet qui fâche, les raisons le conduisant à me proposer la place de Major à moi.
Une question principalement. Pourquoi me proposer à moi la position de Major ? Il y a de nombreux Garde Royaux plus expérimentés et âgés que moi pour assurer les missions de Major.
Assurément, je ne pense pas être la mieux placée pour devenir Major… Peut-être si je n’était pas partie suite à ma grossesse mais là, cela est quand même étrange d’avoir une telle promotion à mon retour. J’espère que cela n’est pas lié à une intervention secrète de sa majesté la Reine qui aurait voulu nous aider, mes bébés et moi…
Le Major aura t-il un bureau personnel ?
Sait-on jamais, avec un peu de chance, je pourrais poser un petit berceau pour les bébés et économiser un peu le coût d’une nourrice.
Plus de patrouilles ? Hum... c'était plutôt difficile à dire... Mais dans les grandes lignes non, même si elle serait en position d'inspecter ces mêmes patrouilles. C'était donc pour quasiment tout, mais un non plutôt souple.
-En soit... Non, vous n'aurez plus ce genre de mission, mais en tant que major, vous serez libre d'inspecter ces même dispositif, après tout vous ferez en partie les plannings de l'unité en question. C'est fini de devoir se justifier sur vos déplacements, à part à moi bien entendu.
Il restait tout de même le maître du régiment et donc responsable de son major également. A vrai dire avoir un major li mettait une pression supplémentaire, mais c'était en contrepartie d'une charge de travail bien inférieure. Un pari qu'il était prêt à prendre.
Mais il dissipa tout malentendu tout de suite.
-Sur ce point, je vous rassure, en aucun cas vous ne verrez au dessus de moi, chacun son domaine, je gérerait les hauts gradés, en somme commandant et commission, vous ne ferrez qu'entendre m'en plaindre.
Un fin sourire s'afficha sur son visage, la commission était la bête noire des militaires en tout genre. Lui finissait par s'y faire doucement. La commission... Il fallait simplement ne pas être pressé et le commandant... et bien c'était un vrai fantôme donc aucuns risques pour le moment.
Quand à la suite, c'était un sujet... étrange, les gens avaient tendance à ne pas voir leurs propres qualités, lui même avait eu les même questions.
-Ecoutez Grassim, je sais que cela peut paraître soudain, et un peu étrange. Mais j'ai eu exactement le même genre de promotion que vous, j'étais un simple garde, plutôt jeune, avec des tas d'aînés plus à même de prendre le rôle que moi. Néanmoins, l'expérience ne fais pas tout et si je pourrais passer plusieurs heures à justifier mon choix, je ne le ferais pas. On dit parfois qu'il ne faut pas remettre en cause les décisions des chefs, mais je serais plus terre à terre. J'ai confiance dans vos capacités et je suis persuadé au vu de votre profil que vous ferrez l'affaire, surement mieux que quelqu'un avec plus d’expérience.
Sa voix dégageait une petite part de chaleur malgré son grand sérieux, cela faisait quelques temps qu'il avait abandonné l'idée d'être un capitaine aussi chaleureux que Yuduar. Chaque personne avait son propre style. Arthorias était un chef plutôt froid, mais aussi juste que possible.
Moins paternaliste que beaucoup, mais son age ne lui permettait pas de l'être.
Mais la question lui arracha un sourire.
-Malheureusement je n'ai pas pu en obtenir pour le moment, il faudra partager celui là. Fort heureusement, ce n'est pas la place qui manque. J'ai commandé un nouveau bureau et un fauteuil adapté ne vous en faites pas
Déjà obtenir un major avait été un dur travail qui avait nécessité l'appui de la première ministre, le bureau viendrait après
-Ah et avant que je ne l'oublie, votre armure a aussi été commandée, on devrait la recevoir dans deux semaines, heureusement que les forgerons sont réactifs
Une armure de major... C'était la première dans le genre et le design était calquer sur celui des Prétoriens, plus richement décoré cela dit.
Même s'il faudrait peut être prévoir des trous pour les oreilles....
Deux points plutôt motivant pour me décider à prendre le poste proposé. Beaucoup moins de patrouille et l’absence de contact avec les différentes instances haut-placées de la Garde. Les patrouilles vont me manquer mais cela me permettra d’économiser un peu sur la garde des bébés… En plus de pouvoir les garder près de moi. Si je n’ai qu’à l’entendre se plaindre de ses supérieurs, cela devrait être supportable.
Avec tout mon respect mon Capitaine, cela ne devrait pas être plus gênant que les pleurs de deux bébés affamés.
Et ça, il est pas prêt. Personne n’est prêt à affronter des bébés en pleurs et incapable de dire précisément où est le problème… L’Académie nous prépare pas à ça. Les criminels, c’est pas grand chose à côté d’un bébé. Aussi mignons soient-ils, lorsqu’ils pleurent, ce sont juste des monstres. Le Capitaine embraye ensuite pour répondre à mon interrogation sur les raisons ayant fait que c’est à moi que l’on propose le poste de Major. La réponse est telle que je l’avais imaginée : “J’ai pas besoin de m’expliquer mais je pense que vous êtes la mieux placée.”. Moi qui espérait avoir une explication suffisante pour me rassurer quant aux qualités dont j’ai fait preuve pour mériter cette promotion, c’est raté. Il faudra que je me contente de ses certitudes et de son ton rassurant. Pas forcément suffisant pour que je me sente vraiment méritante… Un sourire m’échappe lorsqu’il répond à mon interrogation sur le bureau en précisant qu’il va falloir partager le bureau avec lui. Il n’est vraiment pas prêt à ce que cela va signifier.
Cela pourrait être embêtant mon Capitaine. Mes chatons ont encore régulièrement besoin de moi, je ne peux pas les laisser dans une autre pièce.
Même si Geki pourrait aisément faire l’intermédiaire entre la chambre où seraient les bébés et moi, je n’aime pas cette solution. Mais plus important, il évoque quelque chose de plus problématique. Mon armure… J’avais zappé ce petit détail, il a rendu le port de l’armure intégrale obligatoire en lançant un uniforme standardisé… Je déglutit.
Vous pourrez me donner le nom de l’artisan en charge de la fabrication de l’armure ? Je pense qu’il serait bon que j’y passe rapidement… Mes mensurations ont un peu changée depuis la dernière mise à jour de ma fiche.
Même si je trouve que j’ai bien retrouvé ma silhouette, mon corps a drastiquement changé. Mes hanches se sont élargies et j’ai pris de la poitrine. Si je veux éviter une armure inconfortable à souhait, un passage s’impose au plus vite. Les gazouillis plus intenses d’Aurore et Crépuscule me font me lever pour vérifier que tout va bien. Je m’excuse tout de même auprès du Capitaine pour cette interruption le temps de vérifier qu’ils vont bien. Aurore a bougée et embête son frère en mordillant une de ses oreilles. Je gronde gentiment la petite avant de la prendre dans mes bras pour l’empêcher de taquiner plus Crépuscule.
Mes excuses Capitaine. Aurore aime un peu trop mordre les oreilles de son frère. Lors de notre précédente discussion, vous aviez également évoqué des appartements adaptés ? J’ai ma petite maison, mais cela pourrait être utile pour la sieste des petits…
Bébé dans les bras, je ne dois pas vraiment avoir beaucoup de charisme mais je ne me démonte pas.
Si la proposition est toujours d’actualité, je serais honorée de pouvoir assurer la position de Major de la Garde Royale.
Ce n’est de toute façon pas comme s’il y avait une once de suspens. Cette position est idéale pour élever mes enfants seule.
Ainsi donc, c'était réglé même si bien des détails seraient encore à voir plus tard. Effectivement, il lui obtiendrait son propre bureau, mais quand le moment serait venu.
Certaines décisions se devait d'être pris seul. "La solitude du chef", autant un fardeau qu'une bénédiction, mais un facteur qu'il commençait à supporter.
Etre droit, juste, sur de ses choix. Voilà ce que voulaient voir ses soldats. Non pas un pleutre hésitant.
-C'est une solution provisoire Grassim, je ferais en sorte de vous obtenir votre bureau. Vous aurez sans doute votre propre façon de le décorer et également une envie de solitude.
L'officier chercherait en temps voulu, même si cette proximité temporaire lui permettrait surtout d'avoir son major à l’œil, et d'être là pour ses premières interrogations.
Comme il finissait par l'apprendre tout n'était pas bon à être dit, certaines décisions n'étant comprise que bien après.
Il leva sa main, arrêtant par là les objections que la mère pouvait soulever.
-Dans le pire des cas, ils seront un petit rappel pour vous trouver votre propre bureau
Sans qu'il ne le sache vraiment, cela lui donnerait une première idée ce qu'avoir des enfants puisse donner. L'énorme loup sembla trouver amusant le balais de la renarde, cette dernière se levant doucement pour voir de quoi il en retournait, fixant la mère avec de grands yeux expressif.
L'animal le surprenait souvent par son intelligence, et comme elle le lui confirma assez vite, Yio avait saisit le lien entre le chariot et Aube.
-Je vous transmettrais son nom, je tiens à ce que chaque soldat possède une armure adaptée, et je ne pourrais pas vous envoyer dans le palais de manière officielle sans. Pour votre propre sécurité.
Sous cette marotte que semblait avoir le Capitaine, se cachait une réelle raison d'imposer un accoutrement aussi encombrant.
Une raison que bien des gens ignoraient, du moins que personne n'avait jamais pensé à lui demander.
Sortant un morceau de papier, il écrivit avec précision les références du forgeron, ce dernier étant au sein même de l'ïle royale, nul doute qu'elle saurait le trouver rapidement.
Et voilà que la question des appartements revenaient, et fort heureusement, il avait prévu la chose, sortant la clé de l'épaisse enveloppe sortie plus tôt.
-Je vois que vos enfants sont déjà taquins, et ils n'ont pas encore leurs dents ! Quoiqu'il en soit voilà la clé de vos appartements. Ils sont bien plus vaste qu'une chambre ordinaire vous aurez bien plus de place pour vos enfants et vos familiers.
Ils se trouvent à l'étage du dessous, je ne pense pas que vous ayez trop de soucis pour les trouver.
A cet étage, il n'y avait personne d'autre que lui, le capitaine. C'était un privilège que d'avoir son propre étage, et des appartements bien plus spacieux que les autres.
Chose que bien peu pouvaient réellement voir, car lui même n'y mettait que peu les pieds. Se trouvant encore bien peu digne de s'approprier ces lieux.
Il fut ravis d'entendre la nouvelle, se levant avec l'envelopper dont il tira le nouveau médaillon, s'approchant d'Aube pour le passer doucement autour de son cou
-Dans ce cas Major Grassim, ravit de travailler avec vous, j'espère que vous trouverez rapidement vos marques dans le régiment, je ne vous cache pas que j'en attend beaucoup de vous, et que ça ne sera pas facile tout les jours, mais je suis persuadé que nous formerons un commandement efficace.
Efficace, au plus vite, même si la jeune maman allait avoir fort à faire avec ses deux terreurs
Une bonne chose qu’il soit prêt à me trouver un vrai bureau assez rapidement. Il y a des choses auxquelles je ne dois pas avoir accès ni entendre. ça ne serait pas très efficace si je devais quitter le bureau à chaque fois qu’il a un rendez-vous où je ne doit pas être. Aurore dans les bras, je récupère le papier portant le nom du forgeron en charge de la confection de mon armure. J’y passerai immédiatement après ce rendez-vous, le plus tôt sera le mieux. Ajuster une armure ne se fait pas aisément au dernier moment. Le Warg noir me suis du regard à chaque mouvement que je fais pour bercer Aurore. Une chose est sûre, il faudra que j’ai un endroit calme où les mettre pour leur sieste et m’isoler quand ils ont besoin de manger. Arthorias fouille un instant dans l’enveloppe avant d’en ressortir une clef. Je suis bien contente de voir que cette information était véridique. Une chambre, c’est déjà parfait pour le besoin que j’ai mais la description qu’il m’en fait est largement au-delà de mes espérances.
Merci mon Capitaine, j’en prendrai grand-soin malgré le fait que je continuerai d’habiter chez moi.
Les petits seront au calme pour babiller et ne pas déranger les autres gardes royaux qui se reposent. Finalement, je fais part de ma décision à Arthorias. Cette décision est prise depuis déjà plusieurs heures, je voulais juste être un peu rassurée avant d’accepter. Rassurée sur le fait que je pourrais m’occuper des bébés et subvenir à leurs besoins aussi longtemps que nécessaire. Alors qu’il se lève pour venir vers moi, un médaillon à la main, je me met au garde à vous. Enfin, un garde à vous aussi correct que possible quand on a un bébé dans les bras. Arthorias passe le médaillon à mon cou en me rappelant qu’il attend beaucoup de ma nomination au poste de Major.
Je ferai de mon mieux Capitaine. Quand dois-je prendre mes fonctions ?
Attirée par le brillant du badge, Aurore referme ses petits doigts sur le médaillon. Baissant les yeux sur elle, je lui souris bêtement. Je lui retire des mains avec délicatesse avant de reporter mon attention sur le Capitaine.
Quelles seront mes premières missions de Major ? Planning des rondes, inspections des troupes ?
Je me doute qu’il va falloir faire mes preuves. Mon historique à la Garde Royale parle pour mes compétences de Garde… Cela portera assurément sur les activités administratives. Cela promet de bonnes journées de paperasse dont je n’ai que rarement vu la truffe.
La date de la reprise... Se penchant quelques instant sur le chariot, observant le jumeau d'Aube qui semblait très intéressé par la queue de cheval du capitaine, il résista à l'envie de jouer quelques instant avec. Tel n'était pas son droit.
A la place de quoi, il retourna s'asseoir à son bureau, son loup sur les talons avant de réfléchir quelques instant.
-Le temps d'installer ce qu'il vous faut dans votre chambre et de vous imprégner de votre nouvelle fonction, je vous laisse cinq jours.
Le rapport le matin est à 7h30 je ne doute pas de vous y voir
Bon c'était bien superflu de le préciser, mais mieux valait prévenir plutôt que d'omettre un détail d'importance. Et au vu de la longueur de son absence, repréciser les horaires n'étaient jamais de trop.
Après quelques instant, il sortit une liasse de feuille, le planning de la semaine prochaine, déjà écrit pour l'occasion.
-Il faudra en priorité prévoir de nouvelles patrouilles au palais, les binômes actuels commencent à être usés.
J'ai aussi eu un retour d'expérience de la dernière traque, les archives sont bien moins surveillés que le reste du palais. Il faudra faire un rappel que le couple royal n'est pas notre seule priorité.
J'aimerai que vous puissiez prévoir des rendez vous individuels avec une partie de la troupe, on séparera le tout en deux.
La Royale à eu pas mal de changement ces derniers temps, j'aimerai prendre la température générale, savoir si on peut continuer à monter en gamme, ou s'il faut laisser un peu de temps pour souffler.
Le management d'une unité était infiniment plus complexe que "Mettez des armures, patrouillez"
Beaucoup de gens oubliaient qu'un régiment était une communauté vivante, qui subissait des hauts et des bas. Le devoir du capitaine était aussi de travailler avec cet équilibre.
-On tachera de prévoir un petit entrainement pour que vous puissiez aussi vous habituer à votre nouveau rôle. Je tacherai de prévenir le personnel de votre nouveau statu, même si les bruits de couloir s'en chargerons bien mieux moi.
Les bruits de couloirs semblaient parfois bine plus rapide que la vitesse du son...
Il est amusant de voir le Capitaine observer Crépuscule dans son petit chariot. De ce que je sais de lui, son mariage n’a jamais donné naissance au moindre petit et s’est même terminé dernièrement. Peut-être qu’il espérait avoir des enfants avec sa femme et que voir les miens fait remonter d’anciens souvenirs et un peu de mélancolie de ne pas en avoir aujourd’hui. Je pensais qu’il jouerait un petit instant avec le jeune chaton mais il s’en détourne rapidement pour répondre à ma demande concernant la date effective de mon retour. Cinq jours seront très largement suffisant, je ne compte pas m’installer complètement dans les appartements mis à ma disposition. Même si ce n’est pas la Caserne, je ne pense pas qu’il soit judicieux pour les bébés de grandir exclusivement au milieu des Gardes Royaux. Je ne ramènerai que le nécessaire pour les changer, les nourrir et qu’ils dorment au calme.
Je serai présente sans faute.
Il serait de mauvais augure de ne pas être aux rapports quotidien le premier jour de mon retour. J’enchaine mes questions sur mes nouvelles activités en l’interrogeant sur le travail qui devra m’occuper dans un premier temps. Je prend le temps de bien mémoriser chaque action qu’il évoque. Donner un coup de jeune aux binômes pour relancer la motivation de certains par une émulation positive, revoir les rondes dans le palais et rencontrer les gardes royaux un par un pour échanger avec eux sur le sujet des réformes en cours. Rien qui ne me semble hors de mes compétences actuelles. Assurément, cela devrait m’occuper pendant un petit moment. Peut-être que je prendrais un peu de temps sur mes cinq jours pour aller jeter un coup d’oeil incognito aux patrouilles et essayer de voir où l’on pêche…
Ce sera fait, j’irai en personne tester les performances des patrouilles du palais afin de déterminer un nouveau plan de patrouille et couvrir au mieux le périmètre.
Avec mes objets magiques, j’ai la possibilité d’exploiter de nombreuses failles. Un petit trou dans la raquette, et un petit renard vicieux s’infiltrera dans le palais. Et, mes collègues connaissent assez peu mon physique lorsque je porte les menottes anti-magie donc il sera simple de me faire passer pour une simple servante. Arthorias embraye sur le fait qu’il compte organiser un entraînement spécifique pour moi pour veiller à ce que je prenne bien mes marques dans mes nouvelles attributions.
A votre convenance mon Capitaine.
Je souris à la mention de la prochaine annonce de ma nomination au poste de Major. Assurément, une bonne partie du régiment est déjà au courant vu qu’un lieutenant de la Civile a évoqué ma “promotion” lors de ma petite fête.
J’espère que cela ne causera pas trop de discussion au sein des troupes du régiment. Autre chose mon Capitaine ?
Je repose Aurore dans le chariot maintenant qu’elle a eu un câlin. Cela promet d’être compliqué les premiers temps de devoir jongler entre le travail et les bébés qui n’ont pas encore l’habitude que je ne soit pas disponible quasiment en permanence.
Aube était décidément le bon choix, et déjà elle proposait de faire du travail supplémentaire alors qu'elle devait être en repos.
Ce n'était pas Arthorias qui allait l'empêcher de le faire. Loin de là. Au contraire, libre à elle de tester les patrouilles comme elle le voulait. L'officier ne pouvait qu'approuver cette initiative.
-Très bien dans ce cas.
Se relevant, il observa une dernière fois les bébés dans leurs chariots, n'osant réellement les toucher. Par respect plus qu'autre chose. On lui avait souvent dit qu'on ne touchait pas les petits d'un animal, de peur que la mère ne vous saute dessus.
Et il était si peu au fait des relations humaines, surtout sur les enfants, qu'il ne savait pas si cette analogie pouvait s'appliquer ou si, plus simplement, il y avait une règle de bonne conduite sur ce point.
-Ne vous en faites pas, si il devait y avoir des soucis, nul doute que j'en aurai eu vent, les rumeurs de la gardes vont bien plus vite et plus loin que le courrier.
Et puis de toute façon ses choix étaient fait, et on n'avançait pas sans prendre le moindre risque. Remettre la garde Royale sur pied au vu des précédents déboires d'organisation était une tache des plus ardue, mais cela commençait à payer.
Nommer Aube major n'était qu'une des nombreuses étapes visant à renforcer cette remise en état.
-Rien du tout Major, je vais vous rendre à vos enfants, en vous souhaitant une bonne semaine et de bien vous porter d'ici à votre retour
Ah et Major !
Il la retint une dernière fois avant d'enfin la laisser partir, il avait aussi quelque chose à ajouter d'un point de vue tout à fait personnel, ce qui expliqua son sourire franc à la fin de cette entrevue
-Ravi de travailler avec vous