Papa et son fiston
L’annonce parlait d’une île à explorer, un lieu à juger comme étant habitable et/ou habité. L’important étant de savoir si la guilde pouvait y envoyer des personnes moins expérimentées, ne serait-ce que pour récolter des herbes, capturer des animaux et sans doute étudier l’écosystème du coin. Pourquoi Beowulf a donc été envoyé ici en “urgences” ? Un scientifique - ayant à sa botte une vieille mécène souhaitant lui subtiliser certaines faveurs charnelles - s’est mis en tête que l’endroit recèle quelque chose. Mais avant tout, il fallait juger de la sûreté de l’endroit. Bien sûr…
N’aimant point faire trempette et ne voulant pas perdre de temps surtout, c’est à l’aide de l’instabilité foudroyante qu’il se déplace. Domptée telle une seconde peau, une extension de son propre corps, le (presque) trentenaire atteint les rives. Rien de notable, tout est en ordre. Aux bords de bosquets, des jagras mais pas de quoi effrayer une personne qui a pu combattre plus terrifiant. Le tout est quand même de rester sur ses gardes, il ne faudrait pas tomber sur un Alpha par mégarde. Et puis, si cela arrive vraiment, notre aventurier pourra toujours se réconforter avec l’argent gagnée en lui cognant dessus.
N’utilisant pas ses pouvoirs au sein de l’endroit au calme quasi plat, notre chasseur de dragons laisse ses pas le mener là où le destin le désire. Et seule la Déesse sait ce qui peut advenir de notre colérique aux faux airs de prince charmant. Un charlatan, lui ??? Voyons, voyons...
L'esprit plongé dans une réflexion ressassant les récents événement, c'est la tête dans les nuages que Beowulf s'aventure au-devant de l'inconnu.
Papa et son fiston
Hélios avait élu domicile chez un vieil homme dans un petit village. À vrai dire, personne ne le savait, pas même le vieillard ! Sans lieu où vivre, l'enfant devait subvenir à ses besoins par divers moyens. L'île sur laquelle il se trouvait à présent lui était totalement inconnu, d'ailleurs tout le Royaume l'était. Sa présence était dû au fait qu'il avait suivi le vieil homme en montant dans le même bateau que lui. Pour y faire quoi ? Ça il n'en sait rien et ça ne l'intéresse pas.
Ne voyant plus la troupe de matelots qui avaient accompagnés le vieil homme, il décida d'explorer seul cet endroit. Les mains dans les poches, il marcha de façon aisée. Il s’arrêta net lorsqu'il aperçu une créature qui lui était inconnu. Celle-ci ressemblait à un lézard géant. Hélios leva un sourcil d'étonnement. Curieux, il décida de s'en approcher. Le jeune garçon s'abaissa afin de se retrouver à peu près à la taille de la bestiole.
- Alors tu t'es perdu ?
Hélios s'amusa à tapoter le crâne du reptile avec son index gauche. Il arrêta rapidement de l’embêter en voyant que celle-ci allait le mordre. Suite à cela, plusieurs de ses semblables commençaient à se diriger vers lui. Le jeune garçon se leva et recula tout en gardant un œil sur eux. Il plaça ses deux mains dans ses poches pour en ressortir des yoyos. Il sauta d'un pas en arrière et utilisa ses yoyos afin d'attaquer celui du milieu, espérant faire fuir ceux autour de lui. La puissance de son lancer mélangé au poids du yoyo causa des dégâts à la petite créature. Cependant, cela n’a pas eu l'effet désiré. Tout le groupe fonçait vers Hélios qui n'eut d'autre choix que fuir.
Dans sa course, il lança quelques regard derrière lui afin de voir si il arrivait à les semer. Malheureusement ce n'était pas le cas, ces reptiles étaient assez rapide. Une autre idée vint en tête du jeune garçon. Il plaça ses deux paumes de mains en arrière et lança une onde choc. Malheureusement, l'onde avait été trop faible et ses mains étaient mal placé. La seule chose qu'il avait réussi à faire c'était de s'éjecter en direction du sol, faisant alors une roulade. Allongé au sol, Hélios se retourna et recula. Il utilisa cette fois la plante de ses pieds pour lancer une onde de choc. Il avait mit plus de puissante que la première. Ce fût un deuxième échec. Trop de puissance. Certes les reptiles avaient été éjectés à plusieurs mètres, mais Hélios aussi. Il s'était éjecté lui même contre un arbre. Un simple humain aurait eu extrêmement mal au dos mais étant donné la maladie d'Hélios, il n'avait rien senti. Il restait au sol et soupira en voyant ces créatures loin de lui.
Papa et son fiston
Un petit garçon se montre des plus joueurs avec les bêtes à sang-froid non loin de là. Le Tourmenteur s’assied donc sur un rocher et se permet une petite interlude afin de voir où cela mènera le blanc de cheveux. Le caractère aventurier du jeune homme arrache un petit rictus à l’adulte. Le sacripant se permet même une petite escarmouche avec les jagras. Soit il doit être idiot, soit il est avare. Ou bien c’est tout simplement un enfant et il ne comprend pas encore complètement ce monde qui l’entoure. Un possibilité qu’envisage Beowulf. Le garçon en difficulté et les monstres approchant, un petit éclair traverse la forêt pour atteindre les premiers assaillants. L’épée de l’homme se plante dans le sol devant celui qui ne ressent nulle douleur et son propriétaire marche doucement en souriant dans la direction de cette dernière.
▬ Alors, c’est tout ?
Le petit guerrier fait montre d’une certaine témérité et c’est tout à son honneur. Seulement, il est clair que le plus vieux ne se montre jamais sauveteur sans quelque chose à la clef ou un soupçon d'intéressement pour ladite affaire. Beowulf s’assoit alors cette fois-ci près de son épée en tâtant la lame du bout de son index, provoquant étincelles et instabilités électriques.
▬ Lève toi et fini ce que tu as commencé.
La voix se fait certes inquisitrice mais il juge cela bon pour son interlocuteur de donner bien plus que ça. Il a été élevé à la dur donc il considère que ce n’est pas quelques reptiles qui auront raison d’un gamin, pouvoir ou non. Du côté des bêtes sauvages ? Un peu d’hésitation mais une certaine rancœur. Ils voient d’un mauvais œil l’apparition du Tourmenteur mais ne sont pas décidés pour autant à partir, d’autant plus que ceux qui ont été électrisés se relèvent peu à peu. Préparant sans doute un plan trivial pour tomber à nouveau sur l’enfant, ils se permettent de se placer autour du duo à mesure que le temps passe.
Papa et son fiston
- Alors c'est tout ?
Cette phrase résonnait dans l'esprit du jeune garçon. Une provocation ? Le gamin fronça légèrement ses sourcils, semblant prendre négativement ses dires.
L’épée de l'homme en main, Hélios aperçu quelques étincelles. Son arme lui permettait de maîtriser la foudre ? Intéressant, il n'avait jamais vu cela.
Hélios acquiesça suite à l’ordre qu'il venait de recevoir de la part de l'inconnu. Il se leva, regardant avec détermination les bestioles. L'enfant avance de quelques pas tout en sortant ses yoyos de ses poches. Il se retrouvait à présent entouré des bestioles. Le but ? Attendre que l'un d'entre eux attaque. Si jamais c’était Hélios qui attaquerai en premier, cela en était fini. Attaquer en premier pourrait offrir une ouverture face à sa garde et à sa concentration. C'était à Hélios de suivre chacun de leur mouvement.
Finalement, c'est la créature se trouvant derrière lui qui attaqua en premier. L'enfant se décala sur le côté, lançant son yoyo en plein sur celui-ci une fois qu'il se trouvait devant. Son attaque semblait ne pas avoir plu au reste de la bande qui se rua sur lui.
« Plusieurs attaques de tout les côtés.. aucune issue.. »
Le jeune garçon s'était concentré avant de mettre toute sa vitesse dans le mouvement de ses bras, faisant alors balancer ses yoyos dans tout les sens, autour de lui. Certaines des bestioles avaient peur. La vitesse de ses yoyos empêchaient de voir la trajectoire de son arme. Un.. puis deux,s'étaient enfui. Malheureusement l'enfant n'avait pas assez réfléchi en lançant ses yoyos sur eux afin de les assommer. Il avait laissé une ouverture de quelques secondes qui avaient permis à deux reptiles de lui mordre chacune de ses jambes. Hélios éjecta les trois restant face à lui grâce à un geste circulaire de ses yoyos. Quant aux deux, agrippés à sa jambe, il se contenta de secouer sa jambe afin de le faire partir. Une fois fait, il lança son yoyo, écrasant violemment la tête de celui-ci. Le reptile restant se contenta de fuir. Hélios rangea ses yoyos dans ses poches, esquissant un léger sourire.
- Merci.
À première vue, le geste de l’épéiste aurait pu paraître insignifiant mais, pour Hélios cela représentait beaucoup. Il avait tendance à se décourager facilement. La peur de perdre est omniprésente chez lui, le fait qu'ils étaient plus nombreux que lui, lui avait fait croire qu'il ne gagnerait pas. La fuite assure la victoire selon Hélios. Pourtant, l'homme venait de prouver le contraire en lui ordonnant seulement de se lever.
- Tu es qui ?
Rapide, simple, mais efficace. Ne lui laissant pas le temps de répondre, il se présenta en premier. Sa précipitation était dû à sa peur de ne pas recevoir de réponse. Il n'avait pas l'habitude de parler avec des adultes, ni de leur faire entièrement confiance.
- Je suis Hélios.
Papa et son fiston
Le gamin s’en sort plutôt bien, pour un gamin. Il fait montre d’une certaine agilité, d’une bravoure sans faille mais aussi d’une force qui l’honore. C’est déjà pas mal. Et à l’évidence, il jouit d’un pouvoir intéressant. Comme beaucoup d’autres au sein du royaume, mais c’est de lui dont nous parlons aujourd’hui. À l’interrogation du petit, c’est une simple réponse que tu lui donnes. Enfin. Simple. Cela dépend pour qui !
▬ Beowulf Frealaf dit “Le Tourmenteur”, aventurier. - en souriant.
Il connaît sans doute son travail. Mais si ce n’est pas le cas, il pouvait toujours éclairer sa lanterne. Toute information est bonne à prendre pour se coucher chaque jour plus cultivé que la veille. Oui, car le savoir est en définitive la véritable arme de l’Homme.
▬ Hélios tout court donc ? - un rire franc prend le guerrier de foudre - Ce n’est pas courant ça.
Une œillade posée sur les alentours, Beowulf ne remarque pas encore de signe de civilisation. Étrange. Non seulement cette île n’est pas encore répertoriée comme étant habitée sur ta carte et dans les archives de la guilde, mais il y a aussi ce gamin qui s’amuse à se battre contre des monstres faisant sans problème dix ou quinze fois son poids. Et les morsures n’ont pas non plus l’air de le déranger.
▬ Tu devrais soigner ça, ça m’a l’air d’être pas très agréable à supporter.
Un soupir plus tard, le Tourmenteur se gratte les cheveux. Bon, il va falloir au moins que cette rencontre lui serve à quelque chose. Comme toutes les autres avant elle, il a su en tirer avantage. Non pas par avarice ou intérêt personnel, non. Uniquement par pragmatisme. Le petit a sans doute les lieux en tête, tu as besoin d’un guide. Enfin, tu pourrais tout raser et dire que la zone est un no man’s land mais ce ne serait pas très juste. Et puis, qui sait : tu pourrais bien rendre la pareille à ton interlocuteur.
▬ Dis moi, tu connais bien les environs ? J’aurais bien besoin d’un gaillard pouvant me montrer les coins les plus intéressants de l’île.
Une bourse de cristaux sautillant au creux de sa main, elle ne demande qu’à rejoindre celles du blanc de cheveux. Prêt à le suivre si jamais il répond par l’affirmative, Beowulf attend patiemment la réponse.
Papa et son fiston
- Oui..
Ce oui était à peine inaudible à cause de sa timidité. Heureusement pour lui, Beowulf avait rapidement changer de sujet de conversation en mentionnant ses blessures. Pas agréable à supporter ? Tu parles ! Il ne ressentait rien. Il se contenta de zieuter un instant ses morsures, les mains dans les poches.
- Pas vraiment..
Sans même regarder Beowulf, Hélios grimaça. Sa requête ne pouvait pas être acceptée étant donné que.. Hélios ne connaissait pas les lieux. Sur le point de refuser, le son de la bourse sautillant dans la main de son interlocuteur, changea rapidement l'avis du jeune garçon. Un grand sourire affiché sur son visage, il releva la tête et fit un « oui », tout en tendant ses deux mains pour réclamer son dû.
- Vous avez devant vous le meilleur guide !
Le voilà qu'il tourne sur lui même pour marcher à l’opposé en direction de la forêt. Il essayait d'avoir l'air serein, enlevant ses mains dans les poches pour venir faire balancer ses bras. Il ne savait pas où il allait mais qui sait, cela le mènera peut-être quelque part.
- Pourquoi... on vous appelle « Le Tourmenteur » ?
Pour pouvoir poser cette question, le jeune garçon avait prit une grande inspiration et avait marqué la question par un temps d’hésitation. Cela ne le regardait sûrement pas mais cette question trottait dans sa tête, il fallait prendre au moins le risque de la poser.
Après un temps à marcher de façon hasardeuse, Hélios se rendit compte d’une chose essentielle. Où voulait aller Beowulf ? Certes il ne connaissait pas l’île mais son sens de l'orientation pourrait peut-être le guider ?
- Vous voulez allez où ? Et... pour faire quoi ?