La seule autre personne a qui je pensais c’était Valentino, un ami de Devon et le garde que j’avais croisé il y de cela un moment. Il m’avait mentionné que si, un jour, j’avais besoin d’aide de me référer à ce dernier. D’ailleurs, Devon m’avait appris son départ vers le grand port ce qui voulait dire que je devais communiquer par lettre avec ce dernier. Bref, un voyage de cette envergure ça se prévoie d’avance et on ne peut pas partir comme ça le jour même. Surtout pour moi qui n’ai jamais pris la mer. Ce sera une première. Enfin, j’avais contacté ce très cher Valentino quelques semaines avant notre départ et ce dernier, après avoir vérifié de son côté, accepta de venir avec moi. Il trouvait que cette histoire d’anonymat ne sentait pas bon du tout et qu’il allait profiter pour fouiner de son côté. En retour, je contactai mon employeur à l’adresse qu’il m’avait laissée et la date du départ avait été choisie. J’avais donc donné rendez-vous à mon "ami" au grand-port afin de parler personnellement en tête-à-tête afin de s’assurer que tout aille bien.
Le voyage fut long pour moi, car je n’avais pas de passe de téléportation et de plus, je n’avais surtout jamais voyagé jusque-là. Disons que cela manquait cruellement de feuillage et d’arbre et que je m’étais jointe à un groupe de marchand qui se rendait jusqu’au port. Je les avais aidés pour les repas en chassant certaines bêtes que l’on pouvait trouver dans les plaines. Par exemple, d’une simple flèche tirée en pleine tête, je leur avais offert un boucton téméraire qui s’était approché un peu trop près de notre convoi. À la fin de notre voyage, je les avais remerciés puis je m’étais aussitôt élancée dans le grand-port. Que dire…mis à part que je ne me sentais pas du tout à l’aise et à ma place. Cela devait se voir, car de nombreuses personnes semblaient me demander si tout allait bien. Pour de vrai, j’avais envie de leur dire de se mêler de leur affaire, mais la petite fille en moi pleurait d’être si loin de la forêt.
« Oui, oui je vais bien, merci. Juste un peu perdu. Vous savez où je pourrais trouver la taverne de Ge..Gerolt? » La femme me regarde et un sourire illumine son visage. « Vous voulez que je vous y amène?! C’est dans le quartier touristique. » Je secoue la tête frénétiquement. « Non, j’voudrais pas vous déranger! » La petite dame, m’attrape par la main et se met à avancer assez rapidement pour quelqu’un de son âge, puis une fois arrivé à la bonne rue, elle me dit de continuer tout droit et que l’insigne était dur à rater! Je la remercie sincèrement puis j’avance rapidement en essayant de rester cacher du mieux que je le pouvais, puis quelque chose, sur l’étalage d’un vendeur attire mon regard. Je ne sais pas pourquoi, mais je m’y approche et comme tout bon vendeur il voit ce qui semble m’intéresser.
« Oh, alors vous semblez avoir de l’œil, mademoiselle. Une paire de colliers jumeaux! Vous pourrez remettre le deuxième à l’élue de votre cœur ou bien à quelqu’un qui vous ait cher! Si votre compagnon est en danger, la pierre du second réagira.
- Combien? Demandai-je sans trop savoir pourquoi.
- 150 cristaux. Ce n’est pas bien cher demandé.
- Je vais les prendre. »
Il me met le tout dans une petite boîte que je garde en main puis je remets ma bourse en place et je me dirige vers l’auberge. Je suis la première sur place, car je ne vois pas Valentino, mais je suis accueillie par un grand gaillard qui me juge de la tête au pied. Je m’approche de lui et je lui chuchote tout simplement; « Je suis ici pour rencontrer Valentino, il m’a dit qu’il était un habitué ici. Nous avons besoin d’une table discrète. » Il hoche la tête et s’adoucit dès qu’il entend le nom de son client habitué, mais ne semble pas certain dans quel genre de truc il s’est fourré. Il me donne la table la plus au coin, où personne ne se trouvait autour. « Ça vous va ici? » Je lui fais signe que oui. « Parfait, amenez-nous deux bières aussi. » Et bien sûr, je le paie d’avance. Pendant ce temps, je m’installe à la table et je sors la petite boîte où se trouvaient les colliers jumeaux et je les observe pensivement. Je ne remarque même pas le tavernier qui m’apporte les bières.
La vie nous réserve bien des surprises parfois... J'vais pas mentir, quand j'ai reçu la première lettre j'y croyais pas vraiment : Saryna qui me demande de l'aide? Alors soyons clair... Certes je lui avais proposé mais de un, je me demande comment elle sait que j'me suis barré au grand port vu que pour le coup, j'lui ai jamais dis directement et ensuite, je l'imagine mal demander un coup de main au grand connard que je s... que j'étais! Mon comportement va sans aucun doute changer même vis à vis d'elle depuis ma relation avortée avec Solveig... Mais bon, j'suis plus que surpris qu'elle me contacte de toute manière surtout que, vu sa lettre, j'peux pas dire que je sois vraiment confiant concernant cette affaire! Un employeur anonyme qui lui demande de trouver un œuf d'une créature visiblement rare? En plus sur une île comme Labyrinthia? Ça pue cette histoire pour être honnête mais j'ai pas l'intention de laisser la demoiselle se démerder seule, qu'on le veuille ou pas j'ai proposé mon aide et puis, j'suis pas le genre de trou du cul à abandonner quelqu'un cependant, je me méfie, cette histoire ne me dit rien qui vaille alors, dans nos échanges épistolaire j'accepte de l'aider mais en lui signalant que je comptes mener mon enquête! Tout cela me paraît pour le moins inquiétant et même si j'ai déjà plusieurs "soucis" de mon côté, hors de question d'abandonner la demoiselle qui me demande de l'aide surtout que, soit elle est une pisteuse de talent et je pourrais lui demander son aide sur une certaine affaire, soit je suis curieux d'apprendre comment elle a fait pour me retrouver je ne peux pas le cacher! Bien-entendu elle pourrait simplement s'être rendue à la caserne de la capitale mais connaissant la jeune fille, j'en doute!
Enfin soit, de mon côté je fais mes recherches, j'essaie de trouver qui peut être son mystérieux employeur mais je manque d'information, du coup je recherche ce que je peux trouver sur l'île et sur la créature que l'on doit retrouver. Un petit animal qui vit en symbiose avec une plante mais en plus, en voie d'extinction... Pas le genre de bestiole que j'ai forcément envie de remettre entre les mains du premier connard venu! Du coup je me demande pourquoi ce type veut une telle créature. Comprenons-nous bien, j'suis pas un fanatique défenseur de la faune et la flore du royaume, je m'en moque pas mais je juge que j'ai des trucs plus importants à gérer cependant, j'veux pas non plus laisser une pauvre bête se retrouver entre les mains d'un trou du cul qui va lui faire du mal ou l'exploiter à de mauvaises fins, j'suis pas un monstre sans coeur et quand on parle d'une créature rare, j'imagine toutes les dérives que cela pourrait occasionner. Enfin bref, la jeune fille et moi convenons d'une date à laquelle nous retrouver et j'lui donne rendez-vous en un lieu bien précis : la taverne de ce bon vieux Gérold! Je sais que le tavernier est discret lorsque c'est nécessaire et surtout, je m'inquiète pas trop, depuis que je suis au grand port j'ai appris à connaître tous les gars qui s'y rendent donc, je sais que personne risque de nous faire chier.
Du coup, le jour du rendez-vous, je me fringue avec ma tenue d'officier, techniquement j'ai pas vraiment prit un jour de repos, j'voudrai bien dire que j'ai prévenu le lieutenant mais il était introuvable donc bon, j'me suis autorisé à prendre cette assignation! Je pousse donc la porte de la taverne et regarde dans la salle pour voir si je trouve la demoiselle au physique si particulier. Effectivement, cela ne me prend pas longtemps, je vois d'ailleurs que Gérold lui apporte deux bière. J'approche donc du duo et je tape sur l'épaule du tavernier en secouant la tête. "J'suis désolé mon vieux mais il y a une bière en trop, je suis en service donc excepté si la dame ici présente veut s'enfiler deux bières, j'vais te prendre un verre d'eau pour ma part." Ais-je précisé que ma déception m'a rendu beaucoup plus sérieux? Je regarde la demoiselle alors qu'elle semble avoir un collier jumeaux? Je fronce doucement les sourcils, qu'est-ce qui a bien pu se passer depuis mon départ de la capitale? Dans mes souvenirs elle n'était pas réellement en couple vu l'échange que nous avions eu... Enfin, cela étant j'étais pas ni sérieux ni triste d'une relation n'ayant pas fonctionné donc je ne peux pas véritablement juger quoi que ce soit à ce niveau! Enfin bon, je m'installe devant elle et, même si je ne bois pas en service, je sors une clope que j'allume tranquillement et je plonge mon regard gris dans celui rougeoyant de la demoiselle.
"Bon... Plus d'infos sur le commanditaire? Personnellement j'ai pas trouvé grand chose alors bon... Autant dire que cette affaire pue autant qu'un boucton en saison chaude! Et puis aussi, comment t'as su où me trouver?" Je ne pose aucune question sur les colliers jumeaux, comme je l'ai dis, cela ne me concerne en rien!
« Je ne vais pas en boire deux... Donne-la donc à l’un de tes clients lui disant que c’est cadeau. J’ai déjà payé t’façon autant faire un heureux. »
Je prends ma bière en remerciant Gerolt d’un hochement de tête puis je prends une première gorgée alors que Valentino s’installe devant moi. Il semble sérieux. Bien trop sérieux à mon goût. Enfin, comme à son habitude, il se met à fumer devant moi, mais je ne dis rien. Nous avions une discussion à avoir tous les deux. De ce que j’avais compris, ce dernier voulait enquêter sur mon employeur anonyme, ce que je n’y voyais aucun inconvénient et il voulait avoir plus d’informations sur ce dernier insinuant que l’affaire puait et la grande question sur ma capacité à l’avoir trouvé. Soit j’invente une connerie ou sois, je lui dis la vérité, et en même temps cela me permettrait de lui demander s’il avait de quelconques nouvelles de ce dernier. Mais merde à la fin! Pourquoi est-ce que je m’inquiète autant pour un homme qui n’a même pas voulu me parler de son départ?! Je secoue la tête, puis je descends mon capuchon dévoilant un visage qui se voulait sérieux, mais je ne pouvais cacher complètement mes traits tirés par l’inquiétude.
« C’est Devon, qui me l’a dit… T’aurais pas eu de ses nouvelles par hasard? » Je n’en dis pas plus, je ne voudrais pas l’inquiéter et puis ma relation avec ce dernier ne le regarde pas bien que s’il avait un bon sens de la déduction, il n’avait même pas besoin de me questionner pour faire les liens. « Enfin, sinon, non je n’ai pas plus de renseignements à t’offrir. Ce n’est pas rare les employeurs anonymes tu sais, mais la destination reste douteuse et aussi le fait qu’il recherche un œuf d’un animal jugé très rare m’inquiète plus ou moins. Un trafic peut-être? J’ai essayé de me rendre à l’adresse de mon correspondant, mais je suis tombée sur un bâtiment abandonné. J’ai tenté de fouiller un peu à l’intérieur et la seule chose de vivant que j’y ai trouvé c’était un rat sur lequel j’ai malheureusement tiré une flèche… »
Bon ça c’était dit. Je prends une nouvelle gorgée de ma boisson et je le regarde un moment, s’il à l’allure d’un garde ça ne marchera pas… J’éclaircis ma voix un moment. « Faudrait pas qu’on sache que t’es un garde… Si on fonce vers une expédition commanditée par un salaud, faudrait que tu ailles une bonne couverture et en plus t’es un officier supérieur, les gens doivent te connaître de nom au moins, non? »
Lorsque je me montre, je remarque le regard de la demoiselle qui se pose sur moi elle semble... Surprise? Ouai, faut dire que vu notre dernière rencontre, je vois pas vraiment comment elle pourrait ne pas l'être vu mon changement d'attitude... Je précise cependant que je ne comptes pas boire en service et elle offre donc l'autre bière à un client quelconque puisqu'elles sont déjà payés. Ma foi, c'est sans aucun doute ce qu'il y a de mieux à faire. Je m'installe face à elle, tirant sur ma clope alors qu'elle boit une gorgée de sa bière. Gérold m'amène mon verre d'eau alors que je demande à la belle comment elle m'a trouvé et cette dernière ne répond pas immédiatement. Je prends une gorgée d'eau, lui laissant le temps de choisir ce qu'elle désire répondre de toute manière, elle pourra dire ce qu'elle désire ce sera à moi de choisir si je la crois ou non. Bien-entendu, je n'ai pas réellement de raison de douter de sa parole mais va savoir, il peut arriver bien des choses après tout... Elle enlève sa capuche, dévoilant son regard. La femme-araignée est toujours aussi belle que dans mes souvenirs même si cela n'a plus vraiment d'importance, c'est pas comme si j'avais un quelconque intérêt pour elle ou pour qui que ce soit d'autre en ce moment, cependant ce qui m'intrigue le plus c'est son air : elle est inquiète? Est-ce notre "mission" qui la met dans cet état? Et soudain, un nom est prononcé, nom que je ne pensais pas entendre ici et surtout pas dans la bouche de Saryna : Devon?
Ok déjà je ne vois pas pourquoi le grand tavernier, propriétaire de ma taverne favorite à la capitale a parlé de moi à Saryna, je ne vois pas non plus d’où ils se connaissent mais je réalise assez vite la situation... Le collier jumeau, l'air inquiet, elle me demande si j'ai eu de ses nouvelle et je soupire doucement. Devon Haragin sacré enculé! Alors monsieur décide enfin de recommencer à vivre et c'est avec la belle femme qui me fait face? Sauf que voilà, c'est pas son genre de disparaître sans rien dire et pourtant j'suis au courant de rien! Bon, inutile d’inquiéter la demoiselle, elle semble déjà bien trop atteinte par la situation alors, je souris doucement et je secoue la tête comme si de rien n'était, j'hausse les épaules mais je me promets que je vais enquêté sur la disparition de mon ami. "Aucune non mais tu sais... Le connaissant il a dû partir quelque part pour sa taverne et ne pensais pas que ce serait long alors il n'a pas voulu en parler plus que nécessaire, il a pas une aussi grande gueule que moi! J'suis sûr qu'il va bientôt réapparaître avec une explication logique et des excuses... Alors toi et Devon hein?" Je me veux rassurant mais la réalité c'est que je n'en sais rien! Aucune raison cependant de l'avouer, je vais mener mon enquête dans mon coin, le tavernier est un colosse et une force de la nature et puis, vu ce que la jeune fille et moi devons faire, il vaut mieux qu'elle ne soit pas préoccupée par l'état de son "compagnon".
D'ailleurs en parlant de cela, elle me répond mais malheureusement, aucune information supplémentaire... L'adresse n'a rien donné et aucun moyen d'en savoir plus. "Ouai en gros on est dans le noir le plus total..." Ça m'emmerde un peu mais je suppose que l'on en apprendra plus en se rendant sur place, peut-être qu'il y aura moyen de faire des liens notamment sur le navire, apparemment le mec désire tout organiser donc je suppose que les marins risquent d'être engagés par ses soins en gros, on est dans la merde. J'ai l'impression qu'on se jette dans la gueule du loup, ça me déplaît fortement mais bon, j'ai pas de meilleur plan et je peux pas laisser la demoiselle s'y rendre seule n'est-ce pas? Surtout maintenant que je connais la nature de sa relation avec mon vieil ami, il me casserait la gueule et vu sa force, pas sûr que mon armure de chitine pourrait me protéger! D'ailleurs, elle me parle de ma tenue et je ris doucement en montrant le grand sac sans fond que je traîne avec moi.
"T'inquiète ma belle, j'ai tout ce qu'il faut là-dedans, j'suis aussi discret qu'un Ténèbres lors d'une nuit noir!"
Je n’ai pas de meilleur renseignement à lui donner et ça semble l’agacer tout autant qu’à moi. Peut-être qu’on se fait un sang d’encre pour absolument rien et que tout se passera bien. Juste qu’on ne sait pas trop à quoi s’attendre sur l’île, mis à part le peu de renseignements que j’ai eu droit. Un territoire humide et chaud recouvert de végétation et que dire des créatures dont j’ignorais la présence? Plus j’y réfléchissais et plus je me disais que Valentino était le meilleur homme que je pouvais choisir dans cette situation. S’il utilisait son pouvoir et qu’il était capable de capter les vibrations du sol, on pourrait au moins éviter de se faire prendre par surprise. Enfin, je lui signale qu’il ne faut pas qu’on le remarque en tant que garde, mais il m’assure avoir tout dans son sac et qu’il saura se faire aussi discret que possible. J’hoche la tête satisfaite, puis je bois d’un coup le reste de ma bière, en poussant un petit son de satisfaction.
« Faudrait vraiment que je m’achète l’un de ses sacs. Ça m’éviterait bien des problèmes! Bon, on n’a pas plus de renseignements et on part à l’aveuglette. T’es prêt à vivre une aventure avec une femme que t’as vu qu’une fois et qui t’as menacé d’une flèche?! »
Dit comme ça, je n’avais pas l’impression de me vendre, mais je trouvais la situation tout de même cocasse et puis l’ambiance était bien trop sérieuse depuis son arrivée. J’avais une tête d’inquiétude et lui une tête trop sérieuse. Ça ne nous allait vraiment pas bien tout ça et c’est là que l’on voit qu’en quelques mois un être humain peut fortement changer.
« Allons-y, on pourra aussi discuter sur le navire, j’imagine. »
Le voyage s’était tout de même bien passé. Les premiers moments sur le navire me furent assez difficiles. C’était tout de même ma première fois et le navire qui tanguait doucement de droite à gauche, m’avait fait renvoyer ma bière que j’avais regretté de boire à ce moment. Mais je finis par m’y habituer après quelques heures. Quand je pus enfin me promener librement sur le navire, je pus enfin profiter de la vue, mais ce fut de courte durée, car un grand homme, sûrement le capitaine de ce navire, nous fîmes demandé. Il nous expliqua grossièrement ce qui allait se passer. Une fois sur l’île, ils allaient lever le camp près de la côte. L’équipage avait pour mission de récupérer autre chose sur l’île, ce qu’il ne nous dit pas, tandis que nous de notre côté, nous devions récupérer un œuf de Drarbruste voir plusieurs s’il y en avait plus d’un. Nous avions carte blanche sur la façon de procédé et si nous avions besoin d’arme, ils pouvaient nous en prêter.
Nous étions arrivé sur l’île en début de soirée et je ne voulais pas perdre de temps, encore moins dormis dans le camp. Je me contentai seulement de récupérer plusieurs flèches, assez pour ne pas en manquer et je me permets de fouiller un peu dans leur réserve de bouffe. Je leur vole deux gourdes d’eau déjà remplies et je m’assure qu’il ne me manque rien. Je m’étais quand même amené quelques plantes en cas de blessure, des bandages, un peu de viande sécher. Après tout, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre ici. C’était peut-être une forêt, mais une forêt que je ne connaissais pas. Je rejoins finalement Valentino.
« T’es prêt à te mettre en route ou tu veux attendre demain? » Enfin, on pouvait toujours attendre le lendemain, sans nécessairement dormir avec l’équipage…
J'essaie quand même d'avoir des infos, c'est vrai quoi monsieur Devon Haragin, l'homme fidèle à son épouse décédée qui serait maintenant en couple avec Saryna, l'hybride araignée qui a déjà échangé un baiser avec moi en plus... Non franchement, si j'étais encore le même qu'avant j'aurais sans aucun doute envoyé une lettre à mon vieil ami en demandant si mes restes ont bon goût mais j'ai changé alors, même lorsque la demoiselle me demande si je suis jaloux, je ne fais que sourire doucement... J'ai jamais été jaloux de toute manière, j'aurais bien balancé une connerie quelconque juste pour faire genre mais ce serait stupide, la seule femme qui aurait pu m'intéressé actuellement et bien, cela n'a rien donné donc pourquoi est-ce que je jouerai encore les cons? C'est mon comportement précédent qui a changé mon comportement du coup, je n'ai aucune raison d'encore jouer ce petit jeu! D'ailleurs, je bois tranquillement mon verre d'eau alors que je l'observe quand elle me donne le peu d'information qu'elle possède... Malheureusement pas grand chose cependant, même si elle ne désire pas le montrer, la chose que je vois le plus c'est ses traits inquiets! Putain mais à quoi tu joues grand connard? Ça te ressemble pas de laisser une femme s’inquiéter pour toi, c'est con à dire mais ça me fait de la peine pour la jeune fille, j'pensais pas réellement qu'elle puisse se retrouver dans un tel état pour qui que ce soit du coup, ouai ça m'emmerde pas mal! J'espère simplement qu'il va refaire surface, c'est pas son genre de disparaître ainsi...
Elle me signale que je ne dois pas me faire remarquer et je lui indique mon grand sac sans fond, elle doit pas réellement s’inquiéter, j'ai tout ce qu'il me faut, je ris légèrement à ses paroles et, même si je sais que ce n'est que pure plaisanterie, je ne peux pas m'empêcher de laisser passer un petit. "Prêt oui mais... Tu sais... Je me souviens surtout du baiser!" Avec un grand sourire sur le visage! Puisqu'on doit parler des souvenirs de notre précédente rencontre, autant parler de ceux qui sont agréables! Quoi qu'il en soit, elle propose d'y aller et j’acquiesce simplement. Avant de partir cependant, je me change sans aucune pudeur, enlevant ma tenue pour mettre une longue veste rouge ouverte sur mon torse et un pantalon en jeans, le style que la femme me connait! Nous sortons de la taverne alors que je dis au revoir à Gerold et à la petite Nayah... J'suis content qu'elle soit ici elle, au moins j'ai été utile à quelqu'un!
Nous nous trouvons finalement sur le navire, j'peux pas vraiment dire que la compagnie de Saryna ait été fortement appréciable sur le navire vu qu'apparemment, elle est assez à l'aise en forêt mais la mer c'est pas ça! Le tangage du bateau lui a même fait remettre sa bière si c'est pas du gâchis! Du coup, moi j'me mêle à l'équipage, je joue aux cartes avec eux, j'essaie d'en savoir plus sur notre employeur mais, soit personne ne sait rien, soit ils veulent rien me dire! Ça me plait pas mais qu'importe! Je sens que cette histoire ne sent pas bon mais il vaut mieux ne pas trop forcer. Saryna fini d'ailleurs par se sentir mieux alors je lui dis ce que j'ai appris, c'est à dire pas grand chose, et je reste avec elle pour la fin du voyage. Finalement cela n'est pas très long. Le capitaine nous rejoins, nous apprenant ce que l'on doit faire alors qu'apparemment ses hommes et lui ont un autre projet! Donc ce sera juste la belle et moi? Je la regarde en soupirant doucement et murmurant d'une voix base. "J'ai l'impression qu'on s'est jeté dans la gueule du cerbère! Enfin, façon maintenant, le mal est fait!
On finit par débarquer sur l'île, pas réellement l'endroit le plus accueillant du monde mais bon, il y a sans doute pire! Saryna prend des stocks aux marins et moi, je fais rapidement le tour du campement en me dissimulant ça et là et en espérant entendre quoi que ce soit d'utile mais malheureusement, c'est peine perdue! Bordel! Je rejoins la jeune fille et on s'éloigne un peu du campement... Elle me demande si je veux y aller tout de suite où si je préfère attendre le lendemain et je la regarde avec un petit sourire en coin. C'est sans doute pas le moment de balancer une connerie mais j'aime pas trop l'ambiance tendue alors j'hausse les épaules. "Tu veux à ce point te blottir dans mes bras?" Je ris doucement avant de regarder l'horizon... Ouai, le jour va bientôt se coucher et on n'a aucune idée de ce que l'on risque de trouver, ça m'emmerde car j'ai pas envie de faire traîner cette affaire plus que nécessaire mais c'est évident, on prendrait trop de risque à partir sans la lumière du jour. "On est mieux d'attendre demain en vrai, mais pas au campement j'ai pas réellement confiance en ces mecs..."
Bref, une fois sur l’île, je trifouille un peu. Après tout on nous a dit de nous servir non? Valentino semble observer aussi, mais rien ne le tape à l’œil. Je prends quelques flèches et j’en garde une avec moi. Je n’ai pas pour habitude d’utiliser cette sorte de flèche alors, je prends mon arc et je l’encoche doucement et je l’ajuste légèrement pour être sur que je l’utilise à son plein potentiel, je ferme un œil, retient légèrement ma respiration et observe ma cible. L’arbre qui se trouvait à plusieurs mètres de moi fera une bonne cible, puis je laisse la flèche partir et la tête de cette dernière se fiche entièrement dans l’écorce. Je descends mon arme avant de le ranger. Bon, ces flèches feront l’affaire.
Je rejoins finalement Valentino qui avait fait son petit tour de son côté, puis je lui pose une question simple et sans arrière-pensée, mais ce dernier trouve tout de même le moyen de me dire une bêtise. Moi se blottir dans ses bras? Il me prend pour qui ce grand nigaud? Je pousse un petit soupir et il décide de poursuivre plus sérieusement. Bon, au moins nous étions d’accord. Nous ne voulions pas dormir avec ces gens. « Très bien, trouvons un endroit convenable pour passer la nuit. Je suggère tout de même qu’on ne s’aventure pas dans cette forêt pour le moment. » Je pointe l’orée de la forêt du menton. « La nature je m’y connais, mais ici ce n’est pas chez moi, c’est l’inconnu. Je ne connais pas les créatures qui y vivent et je ne sais pas ce qu’on peut y trouver de nuit. Nous n’avons pas de tente et je ne peux pas y lire le terrain pour le moment. »
Je commence donc à m’éloigner m’approchant de l’orée, mais sans y mettre les pieds. Je ne fais que l’observer et écouter. J’essaie de repérer des plantes, des animaux, des traces que je connais. Avoir un point de repère. Il fait déjà assez chaud sur l’île, ce qui voulait dire que sous les couverts des arbres nous allions avoir droit à l’humidité… Enfin, le soleil semblait se coucher et la température baisser, mais tout de même. Bon, quand la pénombre fut plus présente, nous nous arrêtâmes. Nous étions assez loin pour qu’on ne nous ait pas suivi. Je ramasse quelque branche pour préparer un feu, sauf que cette fois-ci je ne l’allume pas et je laisse le loisir à mon compagnon de voyage de le faire.
« Je te laisse le plaisir d’allumer le feu et si tu veux, je vais prendre le premier tour de guet, car non, à ton plus grand malheur, nous ne pourrons pas nous blottir dans les bras l’un de l’autre. Je sais que c’est ce que tu espérais tout le long de notre trajet, mais bon. Il faut surveiller, je ne veux pas de vilaine surprise. » Je rigole bien sûr et je ne me prends pas du tout au sérieux, mais je lui retourne sa petite plaisanterie qu’il avait dit plus tôt contre lui, voilà tout.
Une petite plaisanterie concernant le fait de dormir ensemble, bien-entendu cela n'arrivera pas, cela n'a aucune raison d'arriver nous le savons tous les deux, surtout pas maintenant que je suis au courant de sa relation avec mon ami! J'ai pas énormément de règle en ce qui concerne les femmes la plupart du temps, j'ai tendance à dire que je ne suis pas jaloux mais tout de même... Pas avec la copine d'un ami, si mon niveau de galanterie est souvent bas, il n'en est pas de même pour les amis, il y a des choses sacrés même pour moi! Quoi qu'il en soit, ma blague a pour effet de faire pousser un soupire à la demoiselle, ça me rappel notre première rencontre tiens, vu comme mon comportement de gamin l'exaspérait à ce moment, je peux comprendre pourquoi le grand tavernier a été plus efficace au niveau de la séduction, faut dire que lui et moi on est comme la lune et le soleil... Totalement opposé mais bref, j'suis pas là pour faire l'éloge du grand gaillard alors revenons à nos affaires! Au moins, elle et moi sommes d'accord sur un point : Vaut mieux s'écarter du campement des types qui nous accompagnent, pas que j'ai pas une grande confiance en eux mais honnêtement, plus on en sera loin et mieux ce sera selon moi, je sais pas pourquoi ils ont été payé contrairement à la jeune femme mais c'est évident que je me méfie de leur contrat comme d'une maladie virale! J'ai pas réellement envie de tomber dans un traquenard, à deux contre trente, on risquerait de pas forcément finir dans un bon état même si notre victoire ne fait aucun doute, après tout je suis là!
Bon, cela étant dit, j'suis aussi d'accord avec la belle araignée, s'engager dans cette forêt alors que la nuit va bientôt tomber serait une erreur, j'sais pas trop quel genre de saloperie on risque de rencontrer alors, j'préfère ne pas devoir me démerder dans le noir en plus, certes on pourrait sans doute se risquer à faire un peu de lumière mais j'ai pas spécialement envie d'attirer l'attention sur nous, le problème avec une source de lumière c'est que certes, nous voyons mieux mais on est également mieux vu! Inutile de prendre ce genre de risque soyons honnête! À la place, l'idée du campement en bordure de forêt me semble bien plus intéressant, c'est moins risqué, moins chiant et s'il y a le moindre soucis, ce sera plus simple de faire machine arrière et de se défendre que de le faire entourés d'arbres desquels le danger peut surgir à tout instant! Du coup, je suis la demoiselle après avoir hoché la tête, signe que son idée me convient parfaitement. Ainsi, je suis la demoiselle, c'est elle la spécialiste de la forêt, en ce jour moi j'suis juste son garde de corps, en quelques sortes, pas que je pense qu'elle en ait besoin mais disons que si ma présence peut intimidé des ennemis quels qu'ils soient et bien, cela me convient parfaitement! Pour le coup, pas besoin de faire beaucoup plus de toute manière, j'ai pas l'intention d'en faire trop, je reste un garde et même si techniquement je n'ai pas de mission officielle, si mon amie est mêlée à quelque chose de louche, c'est à moi de faire en sorte qu'elle reste aussi clean que possible, pour le coup j'vais lui éviter de devenir une criminelle, au moins si j'suis avec elle j'peux prendre sa défense!
On arrive finalement en un lieu qui semble convenir pour monter le campement, pas de tente, pas de matelas mais c'est pas trop grave, j'ai connu pire que ça durant ma carrière. Au moins le sol n'est pas trop dur d'après ce que je ressens en marchant dessus, c'est quand même l'orée de la forêt donc une terre relativement meule. Elle prépare de quoi allumer le feu et me dit qu'elle me laisse faire, je souris doucement en approchant et je fais ce qu'il faut, la pierre de feu étant forcément bien utile dans un tel cas! Elle fait une remarque concernant le fait de se blottir dans les bras l'un de l'autre et je ris doucement, j'trouvais ça étrange qu'elle ait rien dit précédemment, j'suis assez content de voir que finalement, elle se laisse aller au jeu. j'allume donc le feu et j'me tourne vers elle, prenant un air faussement déçu. "Quel dommage, moi qui était impatient de connaître la chaleur de tes bras... J'étais heureux comme un glooby! Enfin tant pis, ce sera pour la prochaine fois..." Et je souris doucement. On prépare donc le camp comme on le peut, comme elle le voulait elle prend le premier tour de guet, je me lève quelques heures plus tard pour prendre le second.
Le lendemain matin arrive bien lentement, faut avouer que malheureusement, monter la garde seul c'est un peu chiant mais bon, au moins on n'a pas eu de mauvaise surprise. Je prépare quelques morceaux de viandes séchées, c'est pas du luxe mais ça va nous permettre d'avoir quelque chose dans le bide! Je réveil la jeune fille et l'invite à manger. "Allez manges! Faut prendre des forces on ne sait pas ce que la journée nous réserve..." Nous mangeons donc alors que je remarque que Saryna fait une drôle de tête comme si mes paroles avaient un sens différents de ce que je voulais dire ou un écho d'autre chose? Bon je ne m'en inquiète pas trop! Nous finissons de manger, je ramasse mon sac et je me tourne vers la forêt... Notre aventure commence véritablement maintenant!
J’avais décidé de prendre le premier tour de guet et je dois dire que j’eus pas mal de temps pour moi et réfléchir. La nuit était plutôt calme et il ne semblait pas y avoir de problèmes. Je m’étais armée d’une branche pour m’assurer que le feu ne meurt jamais puis quand ce fut au tour de ce dernier, je le réveillai rapidement pour finalement me coucher à mon tour m’entourant de ma cape. Comme je l’avais fait pour lui, ce dernier me réveille alors qu’il avait préparé notre repas du matin et ce dernier me dit des paroles à la fois très étrange, mais presque identique à ce que Devon m’avait dit une fois. C’était d’ailleurs le dernier soir que je l’avais vu avant sa disparition. Je me gratte doucement la tête en repassant les évènements de cette journée, puis je ne peux que légèrement soupirer et manger mon déjeuner assez rapidement. On éteint le feu, puis on récupère nos effets personnels afin de se remettre en route.
Bien sûr, je ne m’engage jamais dans un territoire qui m’ait inconnu sans avoir mon arc en main, une flèche encochée. On ne sait jamais sur quoi nous pouvons tomber. J’observe les arbres et de ce que j’ai cru comprendre, les possibles nids se trouveraient au sommet de ces derniers. « Bon, essayons de rester silencieux le plus possible. Au moindre bruit suspect, je tire. »
Je décide enfin à m’enfoncer entre les arbres et déjà le changement de température semble se faire sentir. L’humidité était bien présente collant aussi mes vêtements à ma peau. Malheureusement, je n’allais pas pour autant retirer ma cape. Elle m’était utile pour camoufler au besoin. Je jette un regard vers Val’ et je lui fais un signe de tête cherchant à voir si tout se passait bien de son côté. Je sais que sous cette température, certaine personne on plus de mal, puis il n’y avait pas que cela. Les insectes étaient toujours présents en très grand nombre cherchant à venir nous emmerder. J’étais assez tranquille sur ce point pour tout dire. Être une araignée avait ses avantages. « Ça va les bestioles, t’embête pas trop? Je peux peut-être te proposer un truc, mais je ne sais pas si tu vas vouloir te trimbaler avec deux bouts de bois avec une toile d’araignée en son centre. » Enfin, je propose et ça pourrait marcher, qui sait.
Enfin nous continuons notre marche et j’entends un craquement en provenance de notre gauche. Comme je l’avais mentionné plus tôt, je tire ma flèche, mais au sol, ce qui fait détaler un pauvre petit mammifère effrayé. Il avait sûrement tenté de nous fuir.
« Oups, bon tant pis han! »
Je vais récupérer ma flèche qui s’était fichée dans le sol, puis je continue ma marche. Depuis combien de temps avions-nous marché dans le silence à écouter ce qui nous entourait. Cela faisait un moment qu’on ne s’était pas revu et le peu de temps que j’avais en sa compagnie serait passé sous silence.
« Alors, dis-moi, qu’est-ce qui a mené, le grand et l’unique Valentino a porté une chemise fermée cachant ainsi son magnifique poitrail… » Bon j’exagère sur la fin. « Quelque chose s’est passé? Tu as décidé de devenir sérieux, soudainement? » Oui, depuis le début on avait parlé de Devon et moi, mais jamais de lui.
Bien-entendu nous restons silencieux, après tout il vaut mieux ne pas prendre le moindre risques alors que nous ne sommes pas en territoire connu. la précision de la jeune femme n'est aucunement nécessaire cependant, je comprends qu'elle préfère le spécifier vu notre situation. Nous nous décidons enfin à entrer dans la forêt à proprement parlé... Certes la température augmente drastiquement mais pas de quoi m'emmerder, la chaleur n'a jamais réellement été un problème pour moi, l'avantage d'un scorpion c'est qu'il peut s'adapter aisément à toutes les températures! Les insectes sont un peu plus embêtant mais rien de véritablement chiant, au moins leur présence signifie qu'il n'y a rien de plus dérangeant. Les insectes ont de l'instinct après tout, s'il y avait une créature véritablement dangereuse dans les parages, nul doute que les insectes pourraient fuir assez rapidement, dans la forêt c'est lorsqu'il n'y a pas le moindre signe de vie qu'il faut se tenir sur ses gardes! Du coup, lorsque la demoiselle me regarde en me faisant un petit signe de tête pour vérifier que tout va bien, je lui répond par l'affirmative. Elle me propose ensuite un moyen de me débarrasser des insectes qui me tournent autours et je ris doucement en secouant la tête. En réalité c'est pas que cela me dérangerait forcément mais, vu ma relation avec la demoiselle, je me laisse aller à un petit commentaire que je qualifierait de taquin en fait.
"Ce n'est pas nécessaire, tu sais déjà que ce n'est pas la petite bête qui va manger la grosse!"
Rapport à nos pouvoirs respectifs bien-entendu! Nous marchons un petit moment et soudain, un craquement se fait entendre et, avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, voilà que Saryna décoche une flèche en direction du dit bruit faisant fuir un petit animal quelconque... Je soupire doucement en m'approchant de la demoiselle qui ramasse sa flèche. "Saryna, grande terreur des petites bêtes... Faudrait voir à pas faire fuir toute la faune locale beauté!" Bien-entendu je me moque doucement, faut dire que niveau discrétion c'est un peu nul de réagir au quart de tour, bien-entendu je ne peux pas réellement le lui reprocher, après tout on ne sait pas ce qu'il y a dans cette forêt et honnêtement je ne fais toujours pas confiance aux hommes avec lesquels nous avons fais la traversée du coup, c'est normal qu'elle soit à cran, cependant je peux bien l'emmerder un peu avec cela non? Nous marchons encore un petit moment, c'est sûr que je suis pas aussi silencieux habituellement, je me souviens de notre première rencontre durant laquelle je lui ai parlé durant tous le trajet, fameux changement de comportement non? Mais bon, j'en peux pas grand chose d'ailleurs, faut croire que ça la pèse plus que moi puisque bon, finalement c'est elle qui brise le silence en me posant deux questions aux réponses totalement distinctes... J'ai pas réellement envie de lui répondre concernant mon sérieux, après tout c'est pas le genre de truc dont le grand séducteur veut discuter avec une fille qu'il a vu comme une potentielle conquête soyons honnête... Cependant, elle ma parlé de sa propre relation alors, ne serait-ce pas normal que de lui rendre la pareille?
"Pour la chemise, ordre direct de mon supérieur. Bon, il l'a pas forcément dit ainsi, c'était plus une recommandation insistante si tu vois ce que je veux dire... Pour le sérieux... Disons que j'ai connu la même chose que toi et mon ami mais sans le happy end! Une femme avec laquelle j'ai cru pouvoir vivre quelque chose de sérieux mais, on s'est vite rendu compte que c'était impossible donc bon... D'un commun accord on a laissé tombé l'affaire et me voilà à me morfondre sur ce fait... Plutôt minable pour un dragueur aussi doué que moi je sais!"
J'ai pas réellement envie d'en dire plus surtout que, pendant qu'on marche, je regarde en l'air. D'après ce que l'on cherche il y a des chances de trouver les oeufs au sommet des arbres et justement, n'est-ce pas cela que j'aperçois? Ça y ressemble en tout cas et je souris grandement en désignant l'objet du doigt. "J'suis pas sûr, mais ça pourrait être ça! J'vais voir!" Et sans lui laisser le temps de dire non, sans concevoir que ce soit plus simple pour elle j'entreprends de monter à l'arbre! Et j'y arrive! Mon habilité légendaire ne me fait pas défaut! Arrivé au sommet je constate que non seulement c'est exactement ce que l'on recherche mais qu'en plus nous sommes chanceux! Il n'y a pas un oeuf mais deux! Je redescend donc avec ma trouvaille, l'avantage c'est qu'en les plaçant délicatement, je peux mettre les deux objets de convoitise dans mon sac sans fond et redescendre aussi facilement que je suis monté! Arrivant proche de Saryna, j'ouvre le sac et sort mes deux trouvailles. "Et voici! Mission accomplie!"
Enfin, la suite du trajet ce fait tout de même dans le silence, mais en même temps, j’ai besoin de me changer les idées et ne pas rester seule dans mes pensées, alors comme de fait et même si j’ai été la première à dire de rester discret, me voilà maintenant en train d’entamer la discussion avec ce dernier lui demandant deux questions assez simples, mais dont l’une d’entre elles pourrait être plus délicate. Ainsi, donc le grand Valentino Rivolti, le coureur de ses dames avaient cru trouver quelqu’un, mais cela n’avait pas fonctionné. Ce sont des choses de la vie qui arrivent, mais pourquoi devenir sérieux suite à cela. « Arrête de te morfondre, comme on dit si bien une de perdue dix de retrouvées. Et puis, tu ne devrais pas avoir du mal, justement toi qui es le meilleur des dragueurs. Je suis sûre que y’a une p’tite demoiselle qui attend que tu la découvres quelque part. C’est peut-être même quelqu’un à qui tu n’aurais jamais pensé. » J’essaie de le faire sur le ton de la plaisanterie, parce bon, je ne suis pas mieux placée pour parler. Si mon histoire avec Devon venait à se finir avant même d’avoir commencé, je ne penserais certainement pas à avoir une nouvelle relation avec qui que ce soit. Je risque fort bien de me refermer sur moi-même. En même temps, si je n’ai pas d’attache, je ne peux causer de problèmes à personne. N’est-ce pas?
Enfin, pour la suite, Valentino semble bien plus attentif que moi et semble le premier à trouver quelque chose d’intéressant. Il pointe le sommet d’un arbre et en effet, cela pourrait ressembler à un nid. Mais avant que je ne m’élance pour grimper à l’arbre, ce dernier s’offre pour y aller et bien que mon corps soit adapté pour ce genre de chose, ce dernier insiste et entreprend son ascension. Je dois dire que je suis tout de même surprise par son agilité et sa force. Une fois en haut, je ne le perçois pas très bien, mais il semble récupérer quelque chose, mais je ne vois pas d’ici ce que cela peut être, mais il entreprend ensuite sa descente. Une fois au sol, il ouvre son sac en prenant deux œufs tout en déclarant que la mission était accomplie.
« Hmm, c’est bien. Trop facile je dirais, même que je ne vois pas l’intérêt de m’avoir dépêchée. Je m’attendais à quelque chose de plus compliqué? »
Enfin, nous retournons finalement au campement ce qui nous a pris, tout au plus, un avant-midi. Le campement semble complètement désert à ce moment et quoi de mieux qu’un campement vide pour essayer de trouver de quelconques preuves. « Je vais aller fouiller la tente du capitaine… » S’il y a bien quelqu’un qui doit avoir des plans ou des lettres, c’est lui, non? En même temps, peut-être que tout ça est conservé dans la cabine de son navire aussi, mais bon, qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas?
Je me déplace alors rapidement vers la plus grosse tente du campement et j’ouvre cette dernière pour m’y engouffrer silencieusement. Je balaie du regard l’intérieur et je note la présence d’un petit coffre. Je m’approche donc de ce dernier, le prenant en main, mais il semble verrouillé. Enfin, je pourrais le ramener à Val’. Peut-être que ça cache des trucs importants. Enfin, je sors de la tente et je tombe nez à nez avec ledit capitaine. Il me fixe, je le fixe, il regarde mes mains, je cache mes mains dans mon dos. « Nous avons trouvé un œuf. Ce fut plus facile que prévu! » J’essaie de détourner l’attention de ce dernier, mais il n’est pas dupe. « Tu vas me rendre ce que tu as pris, sale petite fouineuse! » Il m’attrape par le bras et me pousse dans sa tente me faisant ainsi tomber à la renverse. Je suis assez agile pour une araignée et sentant la menace imminente, je me tourne rapidement sur le ventre et je rampe aussi vite que possible à l’extérieur de la tente passant sous les pans de cette dernière. Je me relève, en prenant bien sûr ma petite trouvaille que j’avais cru bon d’amener avec moi.
« Val’ t’es où!? Je suis dans la merde! » Je tourne la tête sur le côté et remarque que le capitaine a fait la même chose que moi et se lève pour me courir après. Je lance le coffre loin devant moi, prend mon arc avec une flèche et je cours jusqu’à l’une des tables présentes qui se trouvaient devant une tente. Je bondis sur cette dernière en faisant une rotation sur moi-même et je vise ce dernier de mon arc et laisse ma flèche partir. Par contre, vu ma position actuelle, ma flèche se fiche dans sa cuisse alors que je tombe sur la toile de la tente derrière moi. Je pousse un grognement à mon atterrissage puis je lève la tête pour voir où se trouvait ce dernier.
On plaisante c'est cool même si c'est vrai que l'ambiance reste relativement tendue, assez en tout cas pour lui faire tirer une flèche au moindre petit bruit ce qui lui vaut, naturellement, mes railleries. J'suis pas du genre à vouloir spécialement me moquer en fait, j'dois avouer que moi-même ne suis pas forcément à l'aise vu la situation surtout que, pour être parfaitement, cette forêt me semble relativement calme! Je ne vois pas véritablement pourquoi ils avaient besoin de la demoiselle, rien de réellement dangereux, on peut pas dire que ce soit pour sa connaissance de l'environnement non plus... Bref il y a quelque chose d'étrange mais je préfère ne pas m'avancer présentement en fait, disons que je n'ai pas assez de preuve pour dire que quelque chose pue dans le coin, sans preuve il n'y a aucun crime mais bon... Cela ne m'empêche pas de rester sur mes gardes bien-évidemment! Alors que nous marchons, la belle me pose plusieurs questions et cela provoque mon soupire... J'ai pas spécialement envie d'en parler mais voilà, elle m'a dit des choses concernant sa relation, je ne peux que lui rendre la pareille alors, sans entrer dans les détails, je lui parle de Solveig et de ma tentative avorté de devenir sérieux... Elle me sort deux trois conneries, les phrases de base que l'on sort à quiconque dans le cas sauf que je ne veux pas m'attarder là dessus alors je dois dire que je suis assez heureux lorsque soudainement, j'aperçois ce que je pense être notre objectif! Je le signal à la jeune femme et sans lui laisser le temps de dire quoi que ce soit, je m'élance pour grimper à l'arbre au sommet duquel se trouve ce que je convoite! Alors oui, il est évident que vu l'agilité de la demoiselle, le bon sens voudrait que je la laisse faire cependant, j'ai aussi envie de penser à autre chose
Peut après, je redescends avec deux magnifiques oeufs de Drarbuste, exactement ce que nous cherchions! J'ai dans l'idée que c'était vraiment simple, il y a un truc qui me déplaît en réalité! Mais bref, mission accomplie! Du coup on revient au camp ce qui prend quand même un petit temps et à notre arrivé, le camp est complètement vide! Ça me rassure pas des masses surtout que l'hybride araignée décide d'aller fouiller la tente du capitaine! Je peux pas dire que ce soit une mauvaise idée mais j'aime pas trop ça, si jamais il y a un truc de louche, c'est sûr que cela va nous attirer des emmerdes! Du coup, je soupire doucement mais je la laisse faire, après tout j'suis aussi ici pour vérifier que rien ne part en couille comme on dit! Du coup moi je décide d'explorer le campement à la recherche d'indice ou d'une personne quelconque éventuellement... Il me faut pas longtemps en fait avant d'entendre un bruit étrange provenant de l'une des tentes! Qu'est-ce qu'il se passe? N'écoutant que mon courage, et aussi ma curiosité en fait, je rentre dans la dite tente pour trouver l'un des marins attaché et bâillonné? Il se débat comme il le peut c'est cela qui provoque ce raffut, je suppose que les autres ne s'attendaient pas à ce que l'on rentre avant eux... Du coup, comme j'aime remuer la merde, je m'approche de lui et je lui parle calmement. "Je vais enlever ton bâillon et te poser des questions... Je ne veux rien entendre d'autre que des réponses on se comprend bien?"Il hoche la tête et je lui enlève son bâillon
"Bon faisons ça vite... Pourquoi t'es attaché?"
"Parce que j'ai découvert pourquoi on est ici."
"Mais encore? Détails-moi ça..."
"On est ici pour trouver des trésors, le type qui nous a engagé c'est un criminel, il fait dans le trafique en tout genre! Les officiers ont ordres de ramener tout ce que l'on pourrait revendre et se débarrasser des témoins! Vous, la fille, les autres marins... On est tous des victimes dans l'histoire! Ils avaient l'intention de me laisser crever ici, ou me tuer je ne sais pas!"
C'est à ce moment que j'entends le cri de Saryna... Bordel faut que je l'aide! Je détache rapidement le marin en lui indiquant de prévenir tout ceux qu'il pourra trouver, ensuite je fonce vers la direction de laquelle j'ai entendu le cri. J'arrive pour voir Saryna dos à une tente et le capitaine qui s'avance vers elle, mécontent et avec une flèche dans la cuisse.. Il s'avance vers elle mais au moment où il tend sa main pour l'attraper, il se prends un crochet du gauche en plein mâchoire, offert avec les compliments de la maison qui l’envoi au sol. J'aide Saryna à se relever et je n'ai pas le temps de dire beaucoup alors je balance juste les infos importante.
"Ton employeur veut se débarrasser de nous et les quatre officiers sont des salauds! Reste donc trois connards à étaler!"
Les bruits de combats avaient attiré les autres officiers qui étaient revenus au campement en même temps que le capitaine, sauf qu’ils ne s’étaient certainement pas attendus à nous voir. Les trois hommes arrivent donc au pas de course chacun une arme à la main. Deux d’entres eux avec des épées alors que le troisième avec des dagues. Je me remets sur pieds et prends une flèche que je place à mon arc que je bande rapidement tout en visant l’un de ceux à l’épée. Sauf que ce dernier semble agile de son épée et dévie ma flèche rapidement. Tsss, je prends une autre flèche et je fais de même et ce dernier semble toujours s’approcher de moi sans que mes flèches ne l’atteignent. Bon tant pis! Aux grands mots les grands moyens! Je range donc mon arc alors que je commence à me déplacer en sa direction, puis à deux mètres de ce dernier, je lui crache une toile dans les yeux l’aveuglant ainsi et cela semble aussitôt le stabilisé. Je donne un rapide coup de pied sur sa main lui faisant lâcher son arme et je bondis sur ce dernier telle une bestiole suceuse de sang et je tiens sa tête de façon à m’offrir son cou et je mords dedans à pleines dents injectant ainsi une première dose de mon venin. Je m’arrache à lui, le poussant vers l’arrière. Il titube un moment, réussit à arracher la toile qui couvre ses yeux, puis me regarde un moment avant de vaciller doucement et de s’écouler au sol, son corps parcouru de spasme.
Lorsque je me retourne, Valentino semble avoir terminé de son côté et à mis hors d’état de nuire les deux qui restaient. Nous joignons les quatre lurons sur le navire que je prends le temps d’attacher séparément puis tout ensemble aider d’une des cordes qui se trouvait sur le navire. L’un de matelot que Val avait sauvé était allé chercher les autres qui se trouvaient toujours sur les chantiers de fouille. Ils prirent ce qu’il y avait d’utile dans le camp pour le chemin du retour et laissèrent le reste là-bas. Pour ma part je m’étais assuré de récupérer le petit coffre que j’avais trouvé dans la tente du Capitaine. Il y avait sûrement des informations lui permettant de remonter une quelconque piste. Pour ma part, je laissais ce travail à la garde.
Disons que le voyage se fit sans accrocs, sachant que nous avions tous l’œil sur nos très chers officiers et capitaines. Nous arrivâmes finalement au grand port après de longues heures de voyage. J’aide Val à ramener les hommes à la caserne alors qu’on laisse le navire aux mains des matelots aussi victime que nous et il place derrière les barreaux les officiers afin de pouvoir les interroger plus tard. Pour ma part, je le remercie. « Bon, bah, merci j’image. Je sais que ce ne sont pas les retrouvailles que tu espérais, mais ce fut quand même chouette de te revoir. » Je lui tapote l’épaule et me remets l’un des deux œufs que nous avions récupérés alors que je lui remets le petit coffre. « T’en auras peut-être besoin! » On se sert la main et je m’en vais sans rien demander de plus. J’aime pas trop les au revoir à vrai dire et avec tout ce qui s’est passé, j’ai une faim de loup à combler. Alors je me dirige vers la taverne de Gerolt!