Au petit matin, l’alchimiste royale débuta sa journée normalement. Nourrissant ses trois chats philosophes, elle vient trouver sur le devant de sa porte, passé par la chatière trois lettres. Tient, il y a moins de demande que d’ordinaire. Heureusement qu’on ne l’avait pas dérangé maintenant, elle était encore en chemise de nuit. Elle lança les préparatifs des commandes avant de se doucher et de déjeuner. Petit matinée de libre, puis cours, puis miamiam time. Et pour finir quartier libre à la bibliothèque. Une journée bien remplie comme elle les aime. Elle vient enfiler son pantalon en toile blanche et son haut noir. Une tenue classique mais au moins, les jeune nobliaux de 17 piges arrêteront de la regarder et utiliseront surement mieux leur oreille.
La journée passa une vitesse pharaonique, de légères cernes se dessina sur ses yeux. Elle n’avait pas arrêté de courir mais au moins, le moment de bonheur approchait. La bibliothèque du palais était magnifique, elle en perdait presque son objectif. Mais pour l’heure, elle devait trouver des ressources pour faire travailler ses élèves. Elle alla ainsi dans l’aile des livres d’éducations et ceux sur les propriétés magiques pour voir si elle trouvait des éléments. Elle était perdue dans ses pensées, parlant à mi-voix. Elle se trouvait tout en haut d’une échelle contre une bibliothèque. Elle avait le pied qui compressait le barreau de l’échelle pour ne pas tomber. Elle avait un livre dans les mains qu’elle scrutait avec la plus grande attention. Elle n’avait pas entendu les gens venir ici et là.
La bibliothèque était un lieu assez calme, malgré les quelques passages. Le soleil passait à travers les vitres et illuminés les tables proches de ses derniers. Mais le lieu n'avait guère besoin de lumière car les lustres aux cristaux de magie illuminaient bien la pièce.
Cette journée fut comme les autres, je suis partie au lever du soleil pour rejoindre le soleil et j’ai craqué comme souvent devant les douces odeurs qui émanent de la boulangerie qui était sur ma route. Résistant peu à mon ventre qui réclame une douceur, je rentre dans la boutique joliment décorée et si active de bon matin. Nous parlons comme toujours de banalités comme le temps ou autres petits potins qui sortent en dehors du Palais. La femme du boulanger avait toujours des scoops à me dévoiler de servantes qui se trouvent au service de sa majesté au Palais. Je vois que rien n’échappe aux yeux curieux et cela m’amuse. Je pointe du doigt le biscuit en scone et je paye ma commande avant de saluer le petit chien qui gardait la porte de la boutique avec une fierté sans nom.
Puis c’était comme d’habitude, saluer tous les gens sur la route, au palais, trouver enfin mon cabinet. Prendre des nouvelles de Miranda, ma secrétaire, me contenir face à Queen Milan, la trésorière Royale qui se trouve être mon assistante sur le marché. Une longue histoire mais cette petite est d’une efficacité redoutable. En découle ensuite réunions, entretien avec la Reine puis aussi le Roi que nous voilà déjà presque l’heure de rentrer. Quelques livres traînent sur mon bureau depuis un certain temps et je me suis dis que je devais les ranger avant qu’ils ne prennent la poussière.
Je caresse mon floki qui dormait sur le fauteuil et prends le gloot que je possède depuis peu. Il est encore petit mais j’essaye de faire de lui quelque chose de pas aussi bête que ses pieds mais ce n’est pas une chose aisée. Puis mon frère a toujours des idées grotesques. Il pensait que je m’ennuyais ainsi que Tsubaki, mon floki et il a décidé de m’offrir ça. Un cadeau empoisonnée ouais mais bon j’avoue avoir craqué quand il a éclot. Mes livres sous le bras, Natsu derrière moi. Nous voilà a déambuler dans les couloirs pour rejoindre la bibliothèque. C’était relativement calme surtout à cette heure. Tout le monde s’affaire à rentrer chez soi et j’aimais cette ambiance où j’avais l’impression d’avoir le bâtiment rien que pour moi. D’ailleurs je devrais en profiter pour me renseigner sur l’Archipel après tout ce que m’a dit Dame Maple.
Je tourne dans plusieurs allées, range les bouquins au fur et à mesure quand je vois une jeune femme essayer de se dépatouiller avec son échelle. Je m’avance tout doucement évitant de lui faire peur mais Natsu, mon gloot, a décidé plus amusant de sauter de mon épaule, se faufiler dans les étagères pour sauter dans le livre que la femme lisait.
- Natsu !!! Mais qu’est-ce que tu fais !
Pourvu qu’elle ne tombe pas...
Nema était concentrée sur son livre, à mi-chemin entre l’équilibre avec l’échelle. Elle ne bougeait pas mais au moindre mouvement, elle pourrait bien tomber en arrière cela est sûr. Elle n’avait pas remarqué une nouvelle approche dans la bibliothèque. Elle vient feuilleter les pages une à une, scrutant le moindre petit élément qui pourrait éveiller sa curiosité féline. Mais au moment de vouloir tourner une page, un drôle de petite créature vient apparaitre devant elle. Dans un sursaut de panique, elle poussa un petit cri. L’échelle commença à chavirer vers l’arrière. Nema eut juste le temps d’attraper la créature pour ne pas qu’elle se fasse mal et tomba lourdement sur la table derrière elle. De nombreux bouquins volèrent et l’alchimiste sentit un vive douleur dans le dos.
Elle tenait bras en l’air la petite chose, mais ses derniers tremblaient avant de venir relâcher la créature. La jeune femme vient se tordre de douleur. Elle n’avait rien entendu de craquer. Diable, heureusement que la sainte Lucy la protège. Elle avait par contre un dos en miette. Elle aurait pu se transformer en chat mais le petit aurait pu se faire mal. Elle vient essayer de se relever mais difficilement.
-Qu’est…quoi… c’était… hein ?
Alors que Natsu, le gloot indiscipliné, saute sur le livre de la demoiselle, j'essayais de l'attraper pour éviter le drame. Evidemment, rien ne passe comme prévu. Faisant un pas pour essayer d’attraper la femme qui était en train de tomber, je me prends les pieds et malheureusement, je ne peux rien faire. (Dé : non) La jeune femme avait gardé Natsu dans les mains, il se débattait avec vivacité et il finit par partir pour continuer ses bêtises. Posant le genou à terre, je m’approche de la femme aux cheveux blancs.
- Vous allez bien ?
A sa tête, je compris aussitôt que ça n’allait pas. Après un rapide diagnostic visuel, je ne vois pas de membre tordu ou de sang. Elle a dû se faire mal au dos ou coccyx, enfin je n’étais pas docteur et là je me demande si ce n’était pas une bonne idée de faire appel au médecin royal ou simplement Luz. Rien de penser à cette rouquine, je vois quelques images passées devant mes yeux et repensent à nos échanges dans les thermes de Forteresse, une excellente journée…
Bon ce n’était pas le moment de penser à ça.
- Vous avez mal quelque part ? Rien de casser ? Peut-être devriez-vous rester au sol et vous faire examiner ?
Mon pouvoir n’était d’aucune aide là-dessus et je ne pouvais estimer en rien les dégâts. La seule chose rassurante c’est le fait qu’elle respire et elle était consciente.
- Ah oui, je suis Haru Du Lys. Je suis vraiment navrée que mon familier vous ait fait peur. Dites moi ce que je peux faire pour vous !
J’attrape sa main pour essayer de la réconforter mais bon je ne suis pas sûre que ça change grand chose dans la situation...
-Je… Je crois que je vais avoir mal au dos pendant au moins une semaine…
Ses yeux roulèrent de droite à gauche, essayant de voir dans quelle espace elle se trouvait. Un petit Gloot vient ensuite se positionner juste au-dessus d’elle, la regardant de toute sa grandeur passagère. Puis ce dernier retourna gambader ici et là. Elle vient soupirer avant de reprendre la parole pour rassurer son interlocutrice.
-Je n’ai pas entendu craquer, je pense que je n’ai rien de casser… La créature va bien au moins ?
Elle ne se saurait pas pardonné de ne pas l’avoir fait chuter d’aussi haut. Prenant un peu appuie sur ses avants bras, elle vient essayer d’au moins relever la tête pour mieux voir son interlocutrice. C’est là qu’elle vient lui prendre la main et lui révéla son identité. Elle ne titla pas de suite et quand elle lui mettre de l’ordre dans sa mémoire, elle releva de suite les yeux grands ouverts. Elle bredouilla un peu avant de finir par parler.
-Mais excuse madame la Première ministre, je … Du moment que votre familier va, tout va bien haha… Je m’appelle Nema Thomme, je suis la nouvelle alchimiste et précepteur royale. Mille excuse de vous rencontrer dans cette situation.
Elle ne savait pas trop quoi faire, elle essaya de se redresser, s’asseyant sans mal et sans esquisser quelques plaintes audibles.
- Il n’y a pas de mal Mademoiselle Thomme, c’est moi qui a causé tout ce grabuge enfin plutôt le petit monstre qui se trouve là-bas.
Affichant un léger sourire, je tourne la tête vers Natsu qui continue de faire le pitre un peu plus loin. Il va me tuer avant l’heure ou je vais perdre toute crédibilité avec cette chose. Elliot a encore eu une bonne idée et j’ai été idiote de croire qu’en restant avec moi, il va finir par se calmer, il va finir par retourner à la maison avec Louise et Sekyung…
- Je suis heureuse en tout cas de vous trouver, même si les conditions ne sont pas optimales certes. Je n’ai pas pris le temps de vous rencontrer depuis votre arrivée récente mais profitons pour le faire maintenant pendant que je vous aide à ranger tout ça.
Attrapant un gros bouquin qui semblait avoir un casse-tête, je m’amuse à bouger les symboles mais en vain (dé : non) je n’arrive pas à trouver pour l’ouvrir. Je me rappelle qu’on avait fait cela à quelques livres de magie, un système de verrouillage efficace évitant ainsi la disparition de certains manuscrits.
- Avec vous fait connaissance avec Mademoiselle Maklemore, une des responsable scientifique du palais ?
[Rey] était une érudit qui avaient des compétences hors du commun. Reconnue par ses pairs, elle était digne de confiance quand de nouveaux scientifiques apparaissent au grand jour. J’avais envoyé Mademoiselle Gher faire quelques rendez-vous avec elle et Rey m’a certifié qu’il n’y avait rien à craindre et maîtrisait parfaitement son sujet pour le dôme de la Ville Aquatique.
- Elle est un peu …. Comment dire, rentre-dedans mais quand vous aurez fait plus ample connaissance, il n’y aura plus de soucis !
Faudrait que j’organise un rendez-vous prochainement, ça pourrait sympathique pour les deux dames. Tirant un mouchoir à usage unique de ma poche pour m’essuyer les mains, je continue d’observer la jeune femme assise. Elle avait l’air jeune et c’est étonnant d’avoir une préceptrice avec si peu… d’expérience. Rose avait le mérite d’être plus vieille et je ne pense pas que l’âge soit un facteur pour avoir un savoir important mais tout de même, elle avait l’air vraiment jeune.
- Mademoiselle Thomme, je vais vous paraître indiscrète mais quelle âge avez-vous ?
-Il n’y a pas de mal, comme on dit, il faut que jeunesse se fasse… Cela compte aussi pour ses créatures, après, si elle n’a rien s’est aussi le principal.
Essayant de prendre appuie ses mains, elle vient pousser fort. Alors que son popotin commençait à se soulever, une douleur au dos la fit redescendre aussi sec. Elle devrait attendre un peu avant de se relever. Elle espère juste qu’elle ne s’est pas coincé une vertèbre, elle n’aimerait pas aller voir le médecin avec tout le boulot qu’elle a à côté. Après si elle va voir Luz, cela sera un bon prétexte pour discuter. Mais elle devait ne pas divaguer de ses objectifs hebdomadaires. Un nom fut posé, elle vint chercher dans sa mémoire, peu de temps car la renommée était assez importante.
-Je connais Mademoiselle Maklemore de nom. Elle est une scientifique de renom dans la sphère d’étude. Je dois dire que je n’ai pas encore eu le temps d’aller la voir. Et pour tout vous dire, j’ai un peu peur de rencontrer d’autres personnes avec une aussi grande influence. Je me sens encore toute nouvelle ici et qui plus est, je n’ai point envie de déranger. Cela était pareille pour vous, je ne voulais pas vous embêter. Cela ne me dérange guère qu’elle soit brut dans ses paroles, elle n’a pas besoin de mettre les formes, et cela est normal pour moi. Je préfère quelqu’un de brut mais honnête qu’une vipère à la langue souples comme certains de mes clients.
Remettant en place sa chevelure blanche, qui était brune avant, saletés de vapeurs d’alchimie, elle vient s’appuyer comme un pied de table. La question sur son âge la fit quelque peu buggé, mais elle se ressaisit assez rapidement.
-J’ai 29 ans dans trois semaines, il est vrai que je ne l’ai fait pas. Et votre question n’est pas indiscrète, je suis à votre complet service au nom de la Couronne. Par ailleurs, est-ce qu’il serait déplacé de vous le demander aussi. Par ailleurs, est-ce que vous pourrez m’aider à me relever ? J’ai un peu de mal à me redresser, comme si un troupeau d'Unicorns m'avait passé sur le dos héhé.
- Oh bien entendu, je peux vous aider, c’est à cause de mon familier que vous êtes dans cet état. Il serait mal venue de ma part d’essayer de réparer les erreurs de mon idiot de gloot.
Tendant une main chaleureuse, j’attrape son avant-bras pour l’aider à se soulever pour ensuite attraper sa taille pour diminuer l’effort sur le bas de son dos. Nous étions étrangement proche mais je ne pouvais la laisser dans l’embarras. Je finis par lâcher son bras et la seule s’occuper d’elle seule. Je replace machinalement les pans de ma tunique et son col avant de finir de ranger le dernier livre par terre.
- j’espère que ça va mieux maintenant que vous êtes debout. Si vous avez la tête qui tourne, faites le moi savoir. C’est connu qu’après une chute de ce genre, on ne sent pas pas prêt pour faire un marathon.
Je lui montre une chaise un peu plus loin si elle souhaite s’assoir ou simplement prends appui sur le dossier.
- Quoi qu’il en soit, on peut faire les présentations officielles maintenant. Il ne faut pas avoir peur de me déranger si vous avez le moindre soucis ou vous présentez au Ministre de la Magie, il pourra vous aider si vous avez des problèmes d’autorisations ou autre ! Pour Mademoiselle Maklemore, tout le monde connait son tempérament mais quand elle est en présence d’un pair, c’est une autre femme que vous avez devant vous. Je vous suggère de la rencontrer au plus tôt, vous allez l’adorer !
Peut-être que c’était simplement mon avis mais cette femme était admirable et nous avons passé un certain temps ensemble pour définir la direction scientifique à prendre pour les prochaines années. Nous avons aussi surtout parlé de cette enchanteresse, Mademoiselle Gher qui prends de plus en plus d’ampleur à la Ville Aquatique et elle m’a certifié que c’est une question de temps avant qu’elle ne trouve les secrets du dôme magique.
- Sinon au sujet des questions indiscrètes, ne vous faites pas tant de soucis que ça. Certes il y a l’étiquette mais dans moins d’une lune, j’irai sur ma trente sixième année. Je pense que je les fais par rapport à vous, vous cachez bien votre jeu Mademoiselle Thomme.
Natsu finit par revenir et grimper sur mon épaule pour se faufiler dans mon col pour cacher le bout de sa truffe. Des gens étaient apparus dans la bibliothèque et il avait une peur bleue de la foule. Reprenant mes affaires sous mon bras, je regarde où je devais ranger les livres et constate que c’était encore à l’autre bout de la bibliothèque, je le ferai donc plus tard pour l’instant j’ai une alchimiste à embêter.
- Je me demandais, vu que nous n’avons pas encore eu le temps de discuter de votre avenir professionnel. On peut le faire maintenant.
Je lui affiche un léger sourire et pose mes affaires sur la table près d’elle.
- Vous êtes la nouvelle alchimiste royale et je voulais savoir, quelle sera votre sujet d’études pour les prochaines années ?
-Les jeunes familiers sont parfois turbulents, pardonnez-le, il faut que jeunesse se fasse comme on dit.
Nema vient se dire qu’elle était à la base en train de lire un livre assez passionnant mais dans le chaos, elle avait perdu le titre et le bouquin. Bon ce n’est pas grave, du moment qu’elle va bien c’est le principal. Nema vient rigoler à l’évocation du marathon, un sourire aux lèvres, elle vient répondre sans mettre de forme ni d’étiquette.
-Et encore, il faudrait que je sois marathonienne avant. Bon dieu, qui aime courir sur cinquante kilomètres.
Après avoir arrêté son rire, Nema sentit ses oreilles siffler, et vient s’asseoir sur la chaise, en soupirant. Elle espère juste que cela ne va pas laisser des séquelles. Prenant le temps de bien analyser ce qu’on lui dit, elle porta une main à ses oreilles les massant pour que l’acouphène disparait rapidement.
-A vrai dire, me retrouvez à travailler au sein du palais a été un grand chamboulement pour ma part. Ainsi, j’ai toujours repoussé le fait de discuter avec les personnes hauts placés, par soucis de respect. Vu que vous en proposez, il est vrai que j’aurai besoin d’une autorisation au sujet d’une expérience assez explosif, non à risque explosif, pas d’inquiétude, je vais faire cela en dehors de la Capitale. Des aventuriers m’ont commandé de nouvelles grenades à cristaux magiques liquide permettant d’être pratique et utilisable sans danger pour eux. Les prototypes sans réactifs sont déjà prêts. Sinon concernant Mademoiselle Maklemore, cela me convient de rencontrer cette personne, même, j’en serai honoré. Par ailleurs, existe-t-il une écurie, je compte m’acheter prochainement un Unicorn pour pouvoir mieux me déplacer entre le centre de production de mes produits et mon lieu de travail soit ici.
Regardant de plus prêt son interlocutrice, elle vient dire qu’elle fait son âge et pourtant, elle semble assez jeune. Bougeant la tête de droite à gauche, elle vient répondre à cette dernière.
-En tout honnête Madame, vous ne les faites pas, je dirais que vous avez vingt-cinq voir trente ans. Je cache bien mon jeu et pourtant, j’ai déjà des cheveux blancs.
Dit-elle alors qu’elle a cette couleur de cheveux depuis des expériences ratés. Elle vient prendre le temps d’essayer de se relever, assez difficilement, mais elle y parvient. Elle ne développa pas de mauvais troubles, du moins, pour l’instant. Elle vient sourire gentiment et agréablement au sujet de ses sujets d’études, elle vient se gratter le menton.
-A vrai dire, je suis un peu touche à tout. Mais si je dois dire, en termes de professeur et non d’alchimiste, ce serait l’établissement d’une grande école des sciences magiques alchimique et naturelles qui soit ouverte à tous. Un grand centre de l’apprentissage en sommes. Ce n’est qu’un souhait, rien de plus. Je n’ai même pas encore commencé à me pencher sur le sujet mais j’aimerai pouvoir le réaliser si cela est possible. Sinon, en termes d’alchimie, j’ai l’objectif de peaufiner ma technique d’extraction de cristaux sur des espèces de la faune et la flore. Mais aussi, développer grâce à ses cristaux maintes décoctions visant à l’amélioration de la santé et de remèdes à cela et bien sûr en partenariat avec dame Weiss. Par ailleurs, nous avons déjà signé un contrat d’exclusivité de production de remède chacun envers l’autre. Mais, le soucis c’est que je reçois pleins de demande dans diverses secteurs, donc cela me laisse peu de temps à me consacrer à tout ce qui est à côté. D’où les dispositifs explosifs commandés qui pourraient ne pas aboutir. Les joies du hasard de la science magique.
- Je comprends Mademoiselle Thomme quand nous avons une charge de travail qui s’accumule et nous avons l’impression de jamais s’en sortir. Vous devriez faire appel à quelques stagiaires ou jeunes scientifiques dans cette tâche ardue, je pense que c’est la meilleure solution.
Les stagiaires servent à ça non. Quel jeune ne voudrait pas profiter de cette situation pour être au côté d’un alchimiste royal ou autre érudit de la cour. C’était le meilleur moyen d’en apprendre plus pour ses connaissances et faire des travaux intéressants. Je me rappelle encore de mes quelques années de tutorats plus jeune. J’ai vadrouillé dans plusieurs domaines mais ça a toujours été l’histoire qui a retenu mon attention, l’archiviste royal avait un don hors pair pour expliquer telle ou telle situation.
- Sinon pour votre envie d’une grande école de sciences magiques. La Ville Aquatique depuis peu un grand complexe scientifique. Je sais qu’il y a un pôle enchantement et il suffit peut-être de développer le pôle alchimie même si l’idée de faire des essais d’explosifs sous le dôme me fait froid dans le dos !
Je sais que le dôme n’a jamais montré un signe de faiblesse mais l’idée de mettre ce genre de bâtiment sous l’eau est pour moi la solution la plus hasardeuse. Au milieu des plaines, au sommet d’une montagne, loin de toutes habitations, là oui, je pourrai le comprendre mais sous l’eau avec une densité humaine importante… je reste encore sans voix.
- Quoi qu’il en soit, n’oubliez pas que la Reine n’accepte pas des expériences cruelles ou douloureuses sur les animaux. J’espère que vous avez bien pris ça en compte dans votre protocole.
Après elle a mentionné extraire et non retirer mais un petit rappel ne fait pas de mal. La science ne peut se permettre d’écraser les autres composantes pour le bien commun. Si tuer permet d’avoir plus de cristaux magiques, il va s’en dire que des groupuscules vont entendre la nouvelle et ils vont attraper toutes les bestioles qui traînent dans le coin.
- D’ailleurs pouvez-vous m’expliquer ce protocole enfin sauf si vous ne voulez pas en parler ici dans ce lieu public mais nous pouvons prendre rendez-vous plus tard, il n’y a pas de soucis.
Elle se rappelle ses années, assez nostalgique dans l’ensemble. Et surtout, l’année où elle a réussi à faire une décoction au-dessus de son niveau. En revanche, ça lui a valu sa magnifique décoloration. La première ministre semblait elle aussi perdue dans ses pensées, dans des contraints d’un passé assez lointain. Attendant patiemment que cette dernière revienne à elle, elle vient se mordre coin de lèvres quand on parle de la Ville Aquatique.
-J’aurai bien voulu, mais malheureusement, le soucis de l’alchimie sont les vapeurs produites lors des expériences. Dans un lieu confiné, cela risquerait de devenir ultra dangereux. J’ai pensé en pleins milieux des forêts, assez loin de la Capitale. Le soucis du feu ne serait pas un problème car les salles usant de procédés explosifs doivent être placés dans un complexe appelés Chambre de confinement de sécurité absolue. Ça permet de ne pas détruire tout le secteur à cause d’une expérience ratée. Tous les murs sont bien sur enchantés et fortifiés.
Lorsque vient le mot reine vient d’être abordée, Nema vient bouger la tête frénétiquement de gauche à droite. Elle n’aimerait pas qu’un quiproquo se créer sur ses termes.
-Je me suis mal exprimé, j’utilise des composants d’origines animales mais ce sont des extraits de montres assez rare provenant de la guilde des aventuriers. Je doute qu’on demande une grande chasse de ses créatures car elles sont bien dangereuses. La vie humaine vaut bien plus que ses composants rassurez-vous. J’ai réalisé un contrat avec eux, je ne récupère que ce dont ils ont réussi à récupérer durant leur mission, moyennement finance aussi… Bon dieu, c’est cher en plus. Je n’utilise pas des animaux vivants, et ceux qui font ça se font détruire par la guilde d’alchimie.
Et après, il est exact qu’elle n’allait pas divulguer ses informations ici. Surtout que pour cela, il aurait besoin de montrer ses manipulations.
-Si cela vous intéresse, je peux vous emmener jusqu’à mon laboratoire pour vous montrer le procédé. Vous serez un peu en avant-première, beaucoup de mes confrères aimeraient cela. Mais j’en déteste pas mal, donc ça n’arrivera jamais.
L’alchimiste me donne alors les précisions manquantes. Elle finit alors par me rassurer sur les quelques incertitudes de son discours. Elle faisait en sorte de respecter toutes les directions et souhaits de la Reine. Jamais, ô grand jamais, elle n’aurait accepté pareil traitement pour la science. Certains prédécesseurs l’auraient accepté mais elle non. La guilde s’occupait de certains ingrédients et les aventuriers, pour une prime alléchante, ils font tout et n’importe quoi. J’ai toujours admiré leur courage et leur sens du sacrifice ou simplement fous d’accepter pareille mission. Ce n’était qu’un point de vue comme la façon dont gagne sa vie, mon chasseur de prime préféré.
- Bonne idée, je finis de ranger ses livres et je vous suis.
J’attrape les derniers livres que j’avais emprunté et me dirige vers les rayons pour les ranger sur leurs étagères respectives. Je trouve alors une note au sol et m’accroupit pour la lire. C’était une liste de course. On pouvait lire que la personne voulait acheter des patates, des poireaux pour faire une pizza ? Cette personne était bien étrange et je me débarrasse rapidement de mon fardeau, je retrouve la jeune femme qui semblait avoir encore quelques douleurs. Elle n’était pas tombée de si haut mais on dit souvent qu’il y a plus d’accident sur les chutes de plain-pied ou de faible hauteur. Je n’ai jamais compris cela mais les chiffres étaient là. Je jette alors la liste à la poubelle, c’est mieux que de la laisser sur la table et ça va finir par terre telle une vieille pantoufle.
- Je vous suis.
Nous sortons toutes les deux de la bibliothèque. Natsu retrouve rapidement mon épaule avec une pirouette digne de lui et je lui rappelle qu’il doit rester sage. Il me regarde avec son air plein d'intelligence et me dit que mon frère avait eu, encore une fois, une brillante idée de cadeau. Nous prenons la direction de l’aile scientifique du palais. Non loin d’ici, nous traversons quelques couloirs. On pouvait trouver quelques toiles sur le mur dont un magnifique tableau avec la reine qui avait enfilé sa meilleure parure. Je restais toujours aussi admirative sur sa classe naturelle et reprends ma marche. Nous arrivons enfin à destination et nous entrons dans l’atelier de la préceptrice.
- Dire que ça fait des années que je n’ai pas mis les pieds ici. Vous pouvez me faire un nouveau tour, pour voir vos petits ajouts ! Tiens, il y a même une pelle.
-Nous pouvons y aller, par contre, je ne vais pas marcher vite, vous vous en doutez.
Après avoir passé par divers couloirs, Néma put se rendre compte de la trotte que cela faisait d’aller de son laboratoire à la bibliothèque. On devrait créer un système de room service à livre, ça serait plus simple. Mais on y perdra en satisfaction d’aller dans ce lieu regroupant maintes connaissances. Commenaçant à arriver dans son aile, elle commençait à voir ses élèves passer ici et là, allant à divers autres cours. Elle fut étonnée de voir que l’économie attirait un peu plus les élèves que ses propres cours. Venant soupirer, elle vient perdre un peu en teinte de jovialité, une petite moue de tristesse s’installa sur son visage.
-C’est par ici, juste après le magnifique tableau de notre Souveraine Bien Aimée.
Elle s’approcha d’une porte lourde et renforcée. Elle vient passer sa clé à triple tour d’arrêt et dévérouilla les trois verrous. Cela remonte au temps de son prédécesseur. En ouvrant la porte, trois félins viennent se jeter dans les jambes de leur maitresse. Elle vient s’abaisser légèrement sans pour autant être sans douleur. Elle vient les câliner, avant qu’ils s’intéressent à son invitée et plus particulièrement à la bestiole sur son épaule. D’un cri faible mais aigue, elle vient les prévenir et les força à rentrer dans l’appartement.
-Ne vous en fait pas pour votre Gloot, il ne risque rien avec les chats, cependant, faite attention, j’ai plusieurs lotions pouvant être de l’acide… Et cette pelle, c’est pour ramasser la poussière quand je nettoie le sol de mon laboratoire. Bien, les multiples tiroire tapissant le mur de droite sont mes conteneurs à matière première.
Néma, de son bras vient désigner petites boites avec plusieurs étiquettes attachés dessus. Une échelle servait à aller chercher des tiroirs plus haut. Certains étaient cadenassés ou encore possédés divers sceaux. Puis, passé le couloir d’entrée, la pièce se présenta avec plusieurs bibliothèques, des livres souvent par terre en pile, une immense paillasse avec diverses verreries et autres alambics. Nema vient se positionner devant tandis que les chats viennent s’asseoir dans leur petit coussin loin du poste de travail. Nema vient prendre deux chaises de paillasse et en positionna une à son invitée de marque. Elle lui avait donné celle qu’elle utilisait pour l’écriture, donc assez bien rembourré en tissu et assez bien sculpté pour le dos. Par ailleurs, elle vient décrocher sa veste de travail tachés à plusieurs endroits ou encore brulés au bord.
-Voulez vous une démonstration ?
Si oui, elle était déjà prête à ouvrir en grand l’immense fenêtre au-dessus de son plan de travail. Et surtout à couvrir son invitée de protection individuelle.
- Des chats ?
Je ne savais pas que c’était compatible l’alchimie et les chats ? Je pense alors à un vieux bouquin que j’ai pu lire. Un scientifique qui expliquait qu’un alchimiste fou à décider de faire une chimère entre un chien et sa propre fille. Une bien étrange histoire surtout que dans l’histoire, ils ont tué cette chimère qui souffrait le martyre et l’homme… envoyé en exil car c’était vraiment un psychopathe car il n’était pas à son premier essai.
- Oui pourquoi pas !
Elle me tends une siège qui a l’air confortable par rapport à toutes celles qui se trouvaient à cet étage. Je ne vais pas ma difficile comme lorsqu’elle me tends cette blouse avec quelques traces non identifiées, ses lunettes de protections et ses gants.
- Vous êtes vraiment sûre ? Ca me laisse plus penser que vous ne contrôlez pas tout…
Elle ouvre alors la fenêtre peut-être pour les vapeurs et autres odeurs. Je n’en savais rien mais elle commença à manipuler diverses tubes avec une concentration maximum. J’avais quelques connaissances sur certaines réactions chimiques mais ça en restait là. Dans le meilleur des mondes, l’histoire se serait arrêtée là mais mon gloot a décidé que ce n’était pas assez amusant alors il décide de grimper sur le plan de travail et jouer avec quelques flacons. Je reconnais alors la couleur de celui qui voulait faire tomber. Oh non, surtout pas lui, je sais que si c’est au contact de l’air, ça va faire une petite explosion.
- Natsu ! NOOOON !
Changer du coq à l’âne voilà la spécialité de la jeune alchimiste, elle doit vraiment changer ce genre de tergiversions. Surtout que par écrit, elle est beaucoup plus construite et plus claire dans ses propos. L’alchimie demande une rigueur de tous les instants. Face à la réticence et surtout à la pique que venait de lui infliger de la première ministre. Elle comprit, surement par mégarde, qu’elle remettait en jeu sa capacité d’exercer l’alchimie.
-Madame, si je suis ici c’est que j’ai les capacités, les connaissances et le contrôle. Mais le risque zéro n’existe pas, sinon, les équipements de protection ne sont alors qu’usuelle. Feu mon maitre avait perdu un œil lors d’une simple cristallisation alors qu’il avait maintes décennies au compteur. Et qui plus est, la flacon qui a explosé était à dix mètres.
Ses paroles étaient assez froides pour le coup, elle vient baragouiner dans ses dents les ingrédients avant de venir en tirer. Elle vient tirer sur la fenêtre, et activant un aspirateur d’air au-dessus de la préparation. Nema vient mettre une autre blouse et enfila une autre paire de gants. Puis, elle vient s’arrêter et se tourna vers son interlocutrice.
-Je suis navrée d’avoir été si sur les nerfs, entre alchimistes, on est mauvais, et on remet sans cesse en question mon travail. En sommes, tous les alchimistes le font car ils éprouvent une jalousie en mon égard. Mais, je le répète, le risque zéro n’existe pas, j’en ai moi-même fait les frais, à la base j’étais brune.
Puis, elle vient chercher dans ses tiroir diverses plantes ainsi qu’un curieux morceau d’os. Elle commençait à mettre en place la lotion d’extraction, non dangereuse froide et un flacon de poudres noires dilués. La réaction avait une chance d’explosée dans le tube et c’était le but une fois chauffé.
-En mélange ses deux préparations, on peut créer une pré extraction, une fois dans l’alambic, il va y avoir de micro explosions, c’est le moyen d’extraire rapidement les cristaux, sinon, cela prendrait des heures. Les instruments sont renforcés et enchantés, de plus, pendant tout l’opération, on devra se tenir a moins de trois mètres sinon ça va …
Nema vit du coin d’œil le petit être venir commencer à jouer avec les fioles. Elle essaya de la rattraper au vol sans succès et quand le sol, elle n’explosa pas, bien au contraire, elle vient rebondir comme si elle était une balle de tenis. Nema vient courir après, la récupérant en main. Heureusement que cette lotion n’explose pas une fois agiter. Elle vient souffler un bon coup.
-Enchantement de solidification et de informité, toutes les fioles le sont, vous pouvez les lancer, à 99% du temps, elles rebondiront. De plus, les bouchons sont à reconnaissance, ils ne s’ouvrent que si c’est moi qui applique mon doigt dessus. Ca évite aussi qu’on me vole mes lotions.
La jeune alchimiste vient prendre la bestiole dans ses bras et la tendit à Haru, toute en le grondant sans vraiment le gronder.
-Si cela vous intéresse, je peux l’enfermer dans mon appartement le temps que tout cela se termine ? Car après, je vais devoir allumer les becs bunsens.
J’étais sceptique et la jeune femme en face de moi ne semble pas apprécier non plus mon soi-disant commentaire. Pas besoin de pouvoir pour comprendre cela.
- Je pense que nous nous sommes mal comprises. Je ne remettais pas à mal votre travail mais ça m’a toujours étonné autant de précaution. Mais un funambule a toujours son câble accroché malgré qui ne tombe jamais non ?
Après dirons nous ce malentendu dissipé, elle commence ses préparations. Bien entendu, je n’y comprends rien comme cet os qu’elle attrape. Ça aurait pu être facile si Natsu n’avait pas décidé de mettre son grain sel. Le voilà qui déboule entre les fioles sur la table et lorsque je vois l’une d’entre elle se diriger tout droit vers le sol, je me suis dis qu’on courait à la catastrophe. Sur l’instant, je me suis dis que mon frère a eu l’idée la plus nulle du siècle tout comme moi qu’il l’a emporté avec moi, ici dans le bureau de l’alchimiste. Mais me protégeant le visage par réflexe, je ne vois aucune explosion, ni de bris de verre. Je tourne la tête curieuse pour voir la fiole intacte et j’écoute les commentaires de la femme-chat.
- Oh ! Mais je ne connais pas ça.
Je veux connaître la formule de cet enchantement. Pas besoin du sort de protection anti-violation mais juste le fait que le verre ne se brise pas. Ma collection de vases et autres poteries pourrait survivre à cette méprisable petite boule bleue.
- Vous avez raison, mettez le dans un endroit clos. Il évitera de faire de nouvelles catastrophes.
Et faire exploser le palais par la même occasion. Une fois le gloot enfermé, nous étions enfin tranquille avec aucune raison d’avoir un trouble-fête dans la partie. Elle allume les fameux becs bunsens et déversent quelques produits. Les réactions chimiques se mettent en action, on y trouve quelques vapeurs, elle active un mécanisme qui active une sorte de tige qui tourne toute seule au fond, ça aurait été parfait pour mélanger mon thé tiens. Puis elle continue sa manipulation pendant quelques minutes car en alchimie, il faut être patient ! Un peu comme le thé, pour être parfait, il doit infusé un certain temps, ni trop, ni peu.
- Donc, là ? Vous devez laisser refroidir c’est ça ?
Elle me raconte brièvement les dernières étapes du procédé de manière simple avant d’effectivement passer à l’étape de l’attente. C’était donc le moment où je pouvais de nouveau la déranger et lui poser les questions que je souhaitais.
- Nous avons un peu de temps. Je me disais, vous êtes préceptrice c’est ça ? Vos élèves sont ils conciliants ?
Une nouvelle génération de professeur arrivait sur le marché. Plus jeune mais aussi des femmes. Ça changeait des vieux croutons d’érudits qui avaient la main mise sur l’enseignement juste parce qu’ils avaient appris à lire plus jeune ou un aïeux qui leur avait appris leur science. Rien de bien méritant à mon goût et surtout pour avoir des précepteurs de ce genre, ils n’ont rien de passionnant. Alors qu’un enseignement donné par un roturier était bien différent et surtout passionné. Je le vois souvent avec Mademoiselle Sayuri, elle partageait beaucoup avec Sekyung, expérience personnelle et culturelle. C’était agréable à voir et peut-être que Mademoiselle Thomme faisait de même.
-
Sur ses mots, elle releva sa manche de sa blouse dévoilant diverses cicatrices sur ses avant-bras. Elle était minime mais elle était assez visible. Puis, il vient l’arriver dans un petit démon bleu qui s’amusait dans mes fioles. Bon dieu, même si jeunesse doit se faire, mais, elle n’aimerait pas que cela se fasse au détriment de son travail. Surtout que certains composants étaient sortis, dont l’os qui valait une petite fortune. Voyant l’étonnement de cette dernière, Nema vient lui sourire aimablement.
-On me l’a apprise il y a longtemps, je pourrai vous l’apprendre. Je suis loin d’être une enchanteresse, cela est hasardeux à vrai dire, je vous invite donc à demander à quelqu’un de plus calé. Mais au besoin, je peux dépanner.
Commençant à verser ses ingrédients un à un dans l’immense ballon, elle rajouta quelques curieuses pierres puis enfin l’os. Avant que tout cela se mette à réagir, elle referma le récipiant, activant ensuite la tige en route. Avant de lancer les bec besains pour accélérer la réaction, elle vient inviter la première ministre. Nema sortit une petite clef qu’elle passa dans une serrure tenue entre deux bibelots. Tirant ensuite sur un livre de sa bibliothèque, ce dernier resta immobile, au contraire de la bibliothèque qui s’ouvrait tel une porte.
L’appartement se présenta, très rangé en comparaison de son laboratoire. Chaque chose était à sa place, le lit bien fait, la cuisine lavée. Seule une assiette se trouvait dans l’évier. Mais ce qui était curieux, la commode et l’armoire contenant les habits de la jeune femme était légèrement ouverte où deux chats viennent pointer le bout de leur tête.
-Hé, Archimède, Socrate, dehors, ouste !
Elle attrapa ses deux chats et les plaça à côté de Platon dans le laboratoire. Elle vient soupirer un long moment avant de venir vérifier les cadenas de ses ingrédients rares.
-Voilà, vous pouvez le poser sur mon lit, il peut même y dormir, cela ne me gêne pas.
Refermant la pièce après qu’Haru soit passé, elle vient même bloquer la chatière et activa la ventilation des deux pièces. Activant les bec, elle recula d’une bonne distance en tirant sa chaise, venant s’asseoir en face de son invitée. Son mal de dos lui faisait encore bien souffrir, une grimace se forma lorsqu’elle vient s’asseoir sur son tabouret.
-C’est cela, la macération est déjà en place, la chaleur va permettre l’évaporation des composés, il y a un triage en fonction de la température de fusion et de cristallisations. Le serpentin qui tourne autour du tube en noir permet de faire refroidir le mélange qui est du mana liquide. Je vous déconseille de le toucher cependant. Après, on attend que ça refroidit pour que les goutes s’agglomèrent et forme des cristaux.
Cela allait prendre plusieurs minutes et à vrai dire, tout semble bien se goupiller au niveau de la réaction. La discussion entre les deux femmes peut continuer et c’est son invitée, le thème était l’enseignement. Les yeux de la jeune femme viennent se mettre à pétiller.
-C’est cela, pour le moment, j’instruis les jeunes nobles à défaut de nouvelles têtes royales. Mais détrompez-vous, je trouve cela super passionnant car, il y a pleins d’éléments qui peuvent se mettre en corrélation quand on regroupe les élèves. J’aimerai bien un jour pouvoir réaliser une classe mixte où roturiers et nobles puisse échanger sur leur point de vue, leur acquis et leur savoir mutuels. Le week-end, je donne des cours dans la Capitale sans rémunération. Mais concernant mes élèves actuels.
Prenant une petite pause, elle se leva, observant la préparation avant de se rasseoir. Fiou, fausse alerte, le sifflet ne provenait pas du ballon mais de l’eau s’évaporant par la fenêtre grâce à un tube. L’air du labo était pure et agréable.
-Je disais, même si je déteste attribuer des groupes entre mes élèves. Je dois être honnête, je possède un grand groupe d’élèves intéressés par mes cours, assidus et très participants. J’aime énormément leur faire cours, surtout que certains m’ont demandé si je peux leur fournir un stage dans les secteurs des sciences magiques. Mais à contrario, je possède quelques éléments perturbateurs, ne s’intéressant ni à l’arithmétique, ni à la botanique, ni à l’alchimie. Certains jeunes gens même sont juste intéressés par, comment dire cela assez poliment, mes formes généreuses. Au moins, on va dire qu’ils ne sont pas bruyants, mais j’ai déjà du taper sur mon bureau avec ma règle pour les faire revenir à la réalité…
Natsu enfermé avec les autres chats, nous pouvons enfin faire les manipulations sans danger. Cela dura quelques minutes de préparation encore et nous profitons de discuter un peu avant d’avoir le résultat. Elle me parle de ses élèves, de ses activités en dehors du travail. Elle avait l’enseignement dans la peau et avait un panel assez large de disciplines. Je comprenais ensuite son envie de la mixité des classes sociales mais encore aujourd’hui, il était difficile d’arracher les petites blondes des classes dorées de grandes familles. Certaines grandes familles avaient du mal à mélanger les populations mais il faudra commencer à le faire si on veut moderniser un peu notre société. Puis nous abordons un autre sujet plus délicat.. L’attention des élèves. Bon je comprends un peu ses jeunes garçons avec une silhouette pareille fort avantageuse. Je n’avais pas cette plastique, loin de là. J’avais juste ce qu’il faut et je me dis que ça ne doit pas être pratique d’avoir une poitrine généreuse… le mal de dos qu’elle doit avoir régulièrement...
- Il faut bien que jeunesse se passe !
Même si ça ne passera jamais mais c’était une autre histoire.
- Puis pour certains élèves récalcitrants, un petit cours avec le professeur Fresnel et ils vont comprendre la signification du mot ennui.
Je rigole discrètement à mon sous-entendu. Les élèves perdront la beauté du prof avec ce vieux crouton à la longue barbe et ses tuniques d’un blanc passé. Puis ne parlons pas des cours où il se croit encore au siècle dernier. Mais la pire, c’est sa voix monotone à souhait et le fait qu’il n’entends plus rien.
- Peut-être un jour, je viendrais vous embêter lors l’un de vos cours. Je suis curieuse de voir les élèves de cette année. Peut-être certains auront des envies de politique même si beaucoup préfèrent maintenant une vie plus nomade que de travailler pour la Couronne dans un bureau.
Il y avait surtout peu d’élus pour obtenir les postes de conseillers et même Ministre. Quand on voit une femme comme Queen Milan qui doit attendre quelques années pour faire ses armes alors qu’elle est totalement compétente, il faut avoir le coeur bien accroché !
- Oh tiens, votre préparation n’est-elle pas prête ?
Curieuse, je m’avance un peu pour voir le résultat final.
-Je suis d’accord avec vous, et je dois dire que je faisais un peu pareil. Mais passons, je ne suis pas sans ressources pour punir leur inattention. Comme un présentation à l’oral à faire devant la classe des informations vu aux dernier cours. Mais il est vrai que le professeur Fresnel, attention, c’est un excellent professeur, très calé dans son domaine et qui est une pointure de renom. Mais j’ai failli m’endormir en passant devant sa salle hihi.
Un petite taquinerie entre professeurs, cela ne fait pas de mal. Et ce dernier se « venge » un peu en disant qu’elle était aussi curieuse qu’un chat, le donnant le titre de professeur chat. Commençant à remettre en place un livre sur son étagère, elle vient tout de suite se rasseoir en sentant son dos lui lancer. Mettant une main sur sa pauvre colonne, elle esquissa quelques grimaces de douleurs. Ca ne va pas partir avant quelques temps.
-Pour ce qui est des cours, je suis généralement du matin, je ne travaille juste pas le mercredi. Mais sinon, il n’y a aucun problème. Je vous conseille la classe du Lundi, ce sont les plus vieux et les plus disciplinés, mise à part quelques-uns et vous savez pourquoi. Pour ce qui est de leur aspiration politique, je sais que j’en ai un ou deux qui voudrait être à votre place, mais bon, ils grillent un peu beaucoup les étapes même s’ils sont assez brillants. Je leur fais assez comprendre que même s’ils veulent être quelques choses, il faut souvent viser bas pour monter haut. C’est ce que j’ai fait, avant j’étais juste une préparatrice de paillasse pour un alchimiste. Et puis, j’ai un peu montée héhé.
D’un coup, un énorme sifflement se fit entendre, tel une minuterie, la préparation est finie. Nema vient remettre ses lunettes de préparation et ses gants de protection et se dirigea vers les différentes arrives de liquide. Elle coupa la soufflerie à cristaux de feu, et laissa quelques secondes encore avant de tout démonter laissant l’étrange récipient à la vue de tous. Il contenait de multiples petits cristaux de terre, quelques peu agglomérait ensemble. D’un mouvement sec du poignet, elle vient agiter cette dernière, brisant ses derniers en de multiples fragments. Attrapant une coupelle, elle vient déversée lentement les cristaux dessus.
-Et voilà, je dirais à vu de nez, une pureté à 95% voir un peu plus. Si vous voulez, vous pouvez les garder, cela m’a fait plaisir de partager cela avec vous. De plus, si vous avez besoin d’une commande en particulier, je peux tout faire dans la mesure du possible.
J’aimais bien la façon de penser de la préceptrice même si c’était bien l’inverse de ce qu’on m’a inculpé. Mère me répétait sans cesse que je devais viser haut et que j’étais une Du Lys donc je me devais d’avoir une place importante au sein du gouvernement. Écraser la concurrence ou autre, était une manière de faire pour la matriarche de la famille.
- Qu’ils apprennent déjà leurs cours et qu’ils apprennent la discipline avant de venir prendre ma place. Il faut avoir des nerfs d’acier quand je vois la montagne de paperasse que je dois abattre par jour.
Un vrai calvaire et ce n’est pas Queen qui fait ce travail pour moi. Elle s’occupe essentiellement de certains dossiers mais jouer ma secrétaire, par Lucy, jamais elle ferait ça. La préparation semble enfin prête et voilà que Mademoiselle Thomme repart faire ses dernières manipulations. Je la regarde avec attention et note comment elle s’y prends. On voit qu’elle avait la dextérité nécessaire pour faire les manipulations surtout avec ses gants qui ont l’air plus des moufles qu’autre chose. Elle finit par s’approcher de moi, montrant le fruit de son expérience.
- Oh intéressant. C’est impressionnant ce que le mélange de quelques éléments puisse produire avec un peu de patience. Je suis toujours aussi fascinée par l’alchimie tout comme cette fameuse maxime. " L'humanité ne peut rien obtenir sans donner quelque chose en retour. Pour chaque chose reçue, il faut en abandonner une autre de même valeur. En alchimie, c'est la loi fondamentale de l'échange équivalent ". Je ne sais pas si c’est vrai dans ce cas mais ça rends cette science plus obscure.
Des alchimistes fous, il y en a eu des dizaines. Faire des chimères, allonger le temps de vie, devenir immortelle, transformer de la pierre en métaux précieux. Oui chacun veut obtenir quelque chose de grandiose ou marquer l’histoire par ses expériences. Ce qu’on retiendra, c’est le parcours de l’homme qui sombre dans la folie peu à peu, sacrifiant sa vie ou celle d’autrui. Des choses bien tristes dirons nous.
- je veux bien garder ce souvenir, je vous en remercie. D’ailleurs, je pense qu’il est grand temps que je vous laisse. Mes oreilles sifflent et je pense que je me suis absentée bien trop longtemps de mon bureau. Surtout que j’étais descendue juste pour ranger ses quelques bouquins.
Je prends un petit pochon pour glisser les cristaux de l’expérience et enlève un à un les protections que je range sur un coin d’un établi libre.
- En tout cas, je suis bien ravie d’avoir fait votre rencontre et j’essayerai de trouver du temps pour assister à l’un de votre cours ou si vous avez besoin de mes services pour autre chose. Puis-je récupérer mon petit monstre bleue ?
C’est alors qu’on retourne proche de la petite salle ou je retrouve un Natsu sans dessus dessous qui jouait avec les autres chats. Il a l’air de bien s’amuser mais il est temps qu’il retourne chez lui avant qu’il ne fasse exploser le palais.
- J’espère que ça ira mieux pour votre dos, pensez à faire un petit saut au cabinet royal si vous avez encore des douleurs. Je tenais également à m’excuser pour cet mésaventure en espérant que la prochaine fois que nous nous voyons, je ne vous fasse pas tomber à la renverse !
Je ris discrètement à cette plaisanterie. Faire tomber les belles jeunes femmes à mes pieds, quelle image plutôt amusante.