Ma journée s’était passée relativement bien. La patrouille du matin s’était bien passée, bien que la rumeur concernant le vol à la demeure Arkhinam m’intrigue tout de même. Cela semblait s’être produit un peu avant ma rencontre avec Aslander. Donc, il me faudrait peut-être enquêter sur ce sujet, après tout, des nobles qui reçoivent des menaces ou bien que l’on cambriole ou que l’on tente de cambrioler sont des plus étranges, non? Je devrai en parler à l’un de mes supérieurs, au besoin, car ce n’est pas quelque chose que je peux entreprendre par moi-même et vous me connaissez bien. J’ai trop la flemme pour faire cela sur mes temps libres et ai-je seulement le droit de le faire au vu de mon grade? Suite à ma patrouille du matin, je m’étais dès lors dirigée vers le champ d’entraînement, car, comme le disait si bien mon instructeur, ce n’est pas une raison pour perdre la main! Course, traction, redressement assis, squats, entraînement contre mannequin au combat rapproché, j’avais un peu travaillé toutes les parties de mon corps. Et suite à cela, j’avais fait un arrêt rapide à la chambre où j’avais pris le temps de toquer pour être sûr qu’aucun des deux mecs étaient en train de se changer. Je n’avais pas encore acheté le paravent, mais ça viendrait. Enfin, j’entre, puisque personne ne me répond et je me dépêche donc d’aller déposer mon équipement pour prendre en main mon pyjama, une serviette ainsi que de quoi me savonner, puis je me dirige vers les douches du vestiaire réserver aux femmes de la caserne.
Mes douches sont relativement rapides, mais cette fois-ci j’ai matière à réflexion. J’imagine que d’autres gardes sont au courant de la situation des nobles, non? Enfin, j’essaie de réfléchir, mais je repense au piano d’Aslander et notre duo et ça m’amènent à penser à mes parents. Je pousse un très gros soupir, peut-être que je devrais aller les revoir, non? Après tout, ma mère ne voulait-elle pas ce qu’il y avait de mieux pour moi? Après tout, j’étais noble de naissance et avec le temps j’avais compris plus ou moins comment les familles fonctionnaient… Cela n’enlevait pas le fait que je refusais de la laisser choisir pour moi et que je ne retournerais pas y vivre, mais cela faisait si longtemps qu’on ne s’était pas revu. Peut-être qu’elle avait changé depuis le temps.
Je sors finalement de la douche et m’essuie rapidement avant d’enfiler mon pyjama turquoise. Celui-ci est constitué de short court ainsi que d’un top de sport qui ne couvrait rien de mon ventre. Bref, ça ne changeait pas vraiment de mes vêtements habituels, mais pour éviter de choquer certaines personnes, j’avais pris la peine de mettre un peignoir. Comme je pensais être toujours seule, je ne prends pas la peine de frapper à la porte, j’ouvre la porte en enlevant en même temps mon peignoir que je balance sur mon lit et je sursaute alors que Valentino est présent en train de fouiller dans le meuble. « HUM, HUM » Que je fais pour déclarer ma présence. Je ne sais pas dans quoi il fouille, mais cela semble important. Je m’approche donc rapidement vers lui et vois le fond de son meuble sur le côté, alors qu’il farfouille dans le double font. « OUUUH! Une cachette secrète. C’est là que tu caches tes lettres cochonnes avec des photos des femmes nues! Promis je le dirai pas à Calixte! » J’éclate de rire en m’assoyant sur mon lit du même côté de lui.
Journée tranquille en réalité, rien de bien spécial à écrire dans mes rapports si ce n'est un gros : la vie est belle... Je me dis que je pourrais sans doute faire un peu de zèle et enquêter sur l'une ou l'autre des affaire qui se passent au grand port en ce moment mais, à dire vrai, une chose me préoccupe plus que les autres... Je repense à ma rencontre avec Arya dernièrement, je n'ai comme prévu tiré aucune informations des assassins envoyés pour tuer la demoiselle, tout ce que j'ai comme information c'est donc cette liste de noms, des nobles qui disparaissent les uns après les autres dans des circonstances mystérieuse, des morts pour le moins surprenantes. Pour le commun des mortels, ce ne sont que des cas sans réels rapports les uns avec les autres mais pas pour moi! Je suis l'une des seules personnes à connaître la vérité, l'une des seules à savoir que loin d'être des disparition mystérieuses, ce sont surtout des meurtres! Commis par une personne dont tout le monde ignore l'existence, même la belle demoiselle Tolevira ignore qui est son bienfaiteur, la personne en question lui ayant intimé de se mettre à l'abri alors qu'elle était privé de ses pouvoirs et ayant commencé à tuer les nobles dont je connaissais les noms mais sans pouvoir rien faire! La liste que la jeune femme m'avait donné ne me donnait que le nom des victimes sans que je puisse réellement les avertir ou prévenir la garde! J'ignore en qui je peux avoir confiance et il est difficile d'approcher les nobles en question même pour un officier, je me retrouve soit bloqué à l'entrer, soit à discuter avec un serviteur débile qui m'affirme que son maître n'est pas là!
Je suppose que ce soir ne sera pas différents pourtant, j'ai entendu des échos : l'un des nobles de la liste donne une réception ce soir dans sa demeure située dans la ville aquatique, monsieur Lovegrove organiserait ainsi un gala de charité au profit des plus démunis... En sachant qu'il fait parti des hommes qui désire tuer l'héritière Tolevira, toute cette mascarade me donne envie de gerber cependant, cela signifie qu'il sera dans sa demeure, aucun serviteur ne pourra me dire le contraire cependant, j'ignore tout de même comment entrer... Sans avoir une véritable fortune ni un nom bien pompeux, je doute qu'on me laisse participer à un tel événement... Enfin, j'aviserai lorsqu'il sera temps de le faire... Pour l'instant il faut que je me rende dans ma chambre et que je prennes le matériel dont j'ai besoin, même sans avoir la possibilité de rencontrer les nobles dont il est question j'ai fais mes recherches sur chacun d'entre eux, il est temps de rassembler tout ce que j'ai sur ce monsieur Lovegrove pour avoir une chance de débusquer ce connard si j'arrive à le rencontrer. Je retourne donc vers la chambre, juste à temps pour voir Sunny en sortir avec tout ce qui doit servir à prendre une douche! Parfait, elle va utiliser les vestiaires des femmes, cela me laisse donc du temps, habituellement elle est assez lente lorsqu'il est question d'utiliser la salle de bain!
Je rentre donc dans la chambre, comme prévu Calixte n'est pas là, vu la démarche de Khalie c'était assez évident. Je vais donc vers le meuble qui a un double fond et dans lequel je cache tout ce qui est relatif à mon enquête, il est également verrouillé en permanence cela empêche les gens de découvrir ce qu'ils ne devraient pas! J'ouvre le meuble et je commence à sortir toutes les informations relatives à ma cible : Steven Lovegrove, 52 ans, né dans la richesse dès le départ, il possède différents bâtiments dans la ville aquatique et continue à s'enrichir grâce au tourisme... Je suis en train de consulter les notes lorsque la porte de la chambre s'ouvre, ce que je ne remarque pas directement! Moi et mes conneries, habituellement je prends ce dont j'ai besoin et je vais consulter mes notes dans la taverne de Gérold! J'ignore pourquoi je ne l'ai pas fais cette fois-ci mais je me rend compte que c'est une connerie lorsque j'entends le "hum hum" bien sonore de Sunshine qui s'élance derrière moi... Mais bordel! Depuis quand elle est aussi rapide pour se laver? Elle éclate de rire après avoir balancé une connerie et s'installe sur son lit proche de moi... Impossible de cacher ce dans quoi je suis en train de fouiller, elle va vite se rendre compte qu'il n'y a ni lettre ni photo autrement dit je suis dans la merde! Je tourne le regard vers elle, l'observant un peu en soupirant et soudain, éclair de génie...
Khalie Drak'gnir... Mais... T'es une noble!"
Finalement on dirait que la chance tourne, certes je ne veux mêler personne à cette affaire cependant, la jeune fille pourrait bien être mon ticket d'entrée à cette petite soirée mondaine! Cela implique de lui révéler une partie des informations mais cela me permet également de m'entretenir avec monsieur Lovegrove! C'est parfait! "Tu vas pouvoir m'aider!" Je me lève en ne gardant en main que la liste sur laquelle se trouve les noms... "Je suppose que tu as entendu parlé de ces nobles morts de manière mystérieuse? Ce que je vais te dire ici doit rester entre toi et moi est-ce clair?" Elle hoche la tête et je continue donc mon histoire. "Pour faire simple, ces nobles se font tués l'un après l'autre! J'enquête sur cela de manière non-officielle, la garde étant possiblement impliquée... Bref, t'étais pas censé entendre parler de cela mais vu que je me suis fais prendre la main dans le sac... Tu vas te retrouver impliquée! L'un des nobles en question donne une soirée ce soir et je suis certain qu'il aimerait que l'héritière de la famille Drak'gnir soit présente..." Je la regarde avec un grand sourire.
Valentino ne semble pas du tout m’avoir entendu entrer dans la chambre alors que je suis tout bonnement en train de retirer mon peignoir pour me promener en pyjama. Je m’approche donc de ce dernier tout en raclant sans aucune subtilité ma gorge et je me mets directement derrière ce dernier. Je penche ma tête par-dessus son épaule pour lui lancer une bonne grosse connerie, mais je note qu’il ne s’agit pas de cela. Mon œil feuillette rapidement et je vois un nom, mais je fais comme si je n’avais pas vu et je m’installe sur mon lit en l’observant. Je croise une jambe par-dessus l’autre et appuie mon coude sur ma cuisse dénudé en l’observant d’un petit sourire en coin. Je l’ai prise sur le fait et ne semble pas savoir quoi faire pour le moment. Il me regarde, soupir puis je ne sais pas à quoi il pensait, mais je sentis que j’allais être embarqué dans quelque chose… Ces mots prononcés de cette façon m’indiquent qu’il devait avoir besoin d’une noble.
« Oui, c’est moi, mais laisse-moi te signaler que je suis noble à temps partiel ce qui veut dire pas en ce moment… »
Sauf que je ne semble pas avoir mon mot à dire, car il me dit que j’allais pouvoir l’aider. Je fronce les sourcils et j’ignore ce qu’il vient de dire en me glissant sous mes draps. Il se lève finalement et commence à me parler de ces histoires de nobles qui meurent de façon mystérieuse. Je hoche la tête, faisant signe que oui et il poursuit son histoire. Ainsi il s’agirait de meurtre, donc Aslander n’avait pas tort à ce sujet et selon Valentino, je ne devais pas être au courant de cette histoire et des gardes corrompus pouvaient être impliqués dans l’histoire. Heureusement que je ne m’étais pas rendue jusqu’ici. Cela aurait pu causer du tort à Aslander surtout que nous avons tout de même subi une attaque à la fin de la soirée. Mais la suite de son histoire je ne l’aime pas du tout. Moi? Me présenter à une soirée mondaine remplie de nobles prétentieux. NON MERCI!
« Pas intéresser! » Je me couche sous les draps propres rapidement et me cache sous ma couverture et pour vérifier s’il était toujours là, je baisse doucement le drap jusqu’à mes yeux et malheureusement ce dernier n’a pas bougé d’un poil. Il m’observe et son regard semble me dire que je n’ai pas le choix. « Roh, écoute, je t’ai surpris, désolée, mais ce que tu m’as dit n’était déjà pas un secret. Il s’avère que je sais déjà qu’il s’agit de meurtres. Alors tu ne m’apprends rien de nouveau. Alors comme je le savais déjà, faite comme si tu ne savais pas que je le savais. Maintenant, si tu le veux bien, je vais me coucher, car j’ai eu une très grosse journée! » Puis je m’allonge sur mon matelot et me met dos à ce dernier. Bon, il est clair qu’il va me demander d’où je sais cela, mais en même temps, je croyais que les gardes étaient déjà mis au courant moi. Bon, dans tous les cas, je lève une main pour le saluer, puis je ferme les yeux.
« Ne me demande pas comment je sais, discussion entre nobles, tout ça tout ça, mais comme je ne le suis pas aujourd’hui. Je ne me souviens plus de rien. Du coup, n’oublie pas de fermer les lumières. Bonne nuit! »
Et merde, je suis pris sur le fait sauf que voilà, la demoiselle pense que ce sont des lettres cochonnes ou des photos? Ça fait bien longtemps que je n'ai plus ce genre de choses, en plus si j'en avais je ne vois pas réellement pourquoi je les cacherais pour être honnête... Mais soit, je tente de remettre un maximum de chose loin de sa vue mais voilà, il est déjà trop tard! Je peux certes cacher beaucoup de chose mais il en reste plusieurs bien à la vue de la jeune fille dont la liste sur laquelle se trouve le noms de tous les nobles dont il est question... Bordel c'est bien ma veine... Je ne voulais pas qu'une autre personne vienne foutre son nez là-dedans, surtout pas une nouvelle recrue et surtout pas la demoiselle, elle est noble alors il est possible qu'elle en connaisse certain... Une minute, je viens juste de réaliser ce fait : elle est noble! À ce moment précis un plan infaillible germe dans mon esprit, il ne fait aucun doute que l'héritière d'une famille noble sera la bienvenue à la soirée de ce fameux monsieur Lovegrove! Je lui fais donc la remarque qu'elle est noble et elle me répond que c'est en effet le cas mais uniquement lorsqu'elle le veut en gros, ce qui signifie pas maintenant... J'ignore cette stupidité en lui stipulant qu'elle va pouvoir m'aider mais au lieu de sembler m'écouter, elle se glisse sous ses draps comme si elle avait décidé d'aller se coucher? Non mais elle est sérieuse là? Je lui dis que j'ai besoin de son aide et voilà comment elle réagit? Bordel de merde cette gamine devient véritablement insupportable! Il semble évident qu'elle et moi ne pourrons jamais nous entendre! Mais bon, il faut rester professionnel, j'ai besoin de son aide... Peut-être qu'en lui expliquant un peu plus elle daignera se bouger le derche?
Je lui indique donc à peu près l'histoire sans donner trop d'informations : en gros que les morts mystérieuses des nobles sont en réalité des meurtres, que j'enquête là-dessus sur mon temps libre puisque même le capitaine l'ignore et qu'une soirée mondaine à lieu ce soir justement, autrement dit qu'elle est mon ticket d'entré pour aller voir une potentielle victime avant qu'il ne soit tué... Sauf que la jeune fille me regarde un instant, me laissant au moins terminer mon explication avant de me dire que cela n'est pas intéressant? Elle se cache sous ses draps et je reste là, médusé par ce comportement... Est-ce qu'elle est sérieuse là? Elle descend lentement le drap jusqu'à ce que ses yeux soient visible et, apparemment déçue de voir que je suis toujours là, elle me dit alors qu'elle sait déjà que ce sont des meurtres, avant de m'apprendre qu'elle a eu une grosse journée et qu'elle est fatiguée... Ensuite elle me dit de ne pas demander comment elle le sait et d'éteindre la lumière...
Bien... Elle est sérieuse? Je dois avouer que je suis doucement en train de m'énerver... Pourquoi est-ce que cette gamine a rejoint la garde exactement? Je pose mes deux mains sur le côté de son matelas et d'un coup, je le retourne avec la fille dessus! L'envoyant au sol avant de m'installer sur mon propre lit. Rester calme va être extrêmement compliqué vu la situation... Je soupire fortement en regardant la demoiselle qui se relève et je ferme l'oeil afin de reprendre mon calme et de réfléchir à la manière d'amener cela sans que cela ne tourne encore à l'affrontement entre la demoiselle et moi-même. "Mademoiselle Drak'gnir... Pourquoi avoir rejoins la garde?" Je pose la question mais en fait je ne lui laisse pas réellement le temps de répondre puisque j'enchaîne. "Le rôle de la garde est de protéger et défendre les citoyens du royaume, ainsi que d'arrêter les criminels! Nous savons que cet homme risque de se faire tuer et toi, tu me dis que tu n'est pas intéressée et que tu vas aller dormir en sachant cela? Si demain tu apprends qu'il s'est fait assassiné durant cette soirée, que vas-tu faire? Je me moque de comment tu l'as appris, que tu veuilles te déclarer noble quand cela t'arrange c'est ton problème, mais garde c'est un travail à temps plein alors tu vas me faire le plaisir de bouger tes jolies petites fesses pour autre chose qu'entrer dans la chambre en dansant et venir avec moi! C'est clair soldat?"
À vrai dire, si je n’ai pas envie de lui donner un coup de main c’est surtout parce que je ne veux pas avoir affaire à d’autres nobles et je ne veux surtout pas m’afficher dans une soirée mondaine et caritative comme étant l’héritière Drak’gnir. Je n’y ai aucun droit et je sais, au plus profond de moi, que ma très chère génitrice risque d’y être, car elle n’a jamais manqué une seule occasion pour se mettre de l’avant. Je n’hésite donc pas à refuser de l’aider me cachant sous mes draps. Je lui signale simplement que je n’ai rien découvert de nouveau et que j’étais déjà au courant des meurtres, mais qu’il n’avait qu’à penser que je ne savais rien.
Je me mets dos à lui et lui demande de fermer la lumière ainsi je pourrai profiter de la noirceur pour me coucher, mais ce dernier ne fait rien de tout cela. Je vois simplement son ombre m’envelopper alors qu’il s’approche du lit. Je n’ai même pas le temps de regarder que je sens mon matelas se soulever me poussant ainsi en bas de mon lit. Je tombe au sol dans un vacarme fou et je me cogne même l’arrière de la tête. Je pousse un « Aïe » strident et vois le reste du lit suivre venant ainsi me coincer entre le sol et lui. Je tourne la tête et ne bouge pas, à vrai dire, je suis légèrement sonnée et abasourdie par ce qu’il vient de se passer. Je peux voir ses pieds qui se trouvaient à côté de son propre lit. Je peux donc imaginer que ce dernier s’est assis sur son lit. Il soupire fortement, il doit être en colère. Quoi que…il m’a quand même balancé au sol comme si de rien était. J’aurais pu me blesser gravement! Moi aussi je soupir tiens et je l’écoute parler. Il me demande pourquoi avoir rejoint la garde. Bon, ça y est, il va se lancer sur un looooong discours en disant que je dois protéger et défendre les citoyens du royaume et d’arrêter les criminels. Blablablablablablabla…Il paraitrait qu’être garde c’est un boulot temps plein. Est-ce que je vais au moins être payée pour ça? Il veut que je bouge les fesses et que je vienne avec lui et son ton de voix ne me laisse pas le droit de refuser.
J’appuie donc sur le matelas avec mes paumes de main et, comme je n’ai jamais vraiment utilisé mon pouvoir devant ce dernier, je laisse mes mains en contact avec lit. Peut-être qu’il n’a pas encore fouiné dans mon dossier et qu’il n’a pas découvert ce qu’était mon pouvoir. Peut-être allait-il croire que j’étais forte? En tout cas, vu de l’extérieur, le matelas se met à trembler dans tous les sens, sûrement parce que j’essaie de trouver le moyen de me relever. Bref, je me mets à plat ventre et je pousse le matelas avec mon dos, puis je me mets comme si je le soulevais au-dessus de ma tête en me mettant sur mes pieds alors que je sais pertinemment qu’il ne pèse rien puisque je suis en train de le faire léviter au-dessus de moi et à bout de bras. « Pardon! Je crois que je n’ai pas bien compris, car il y avait un lit sur ma tronche qui causait des interférences. » Je fais comme si je lançais le lit sur la base en bois puis j’annule mon emprise sur ce dernier au dernier moment ce qui fit légèrement craquer le bois. Je le pousse du genou pour le remettre droit et ramasse mes draps qui se trouvaient au sol. Je soupire et lève une main pour frotter l’arrière de mon crâne avec un air légèrement agacé. « Je me suis cognée, mais ça aurait pu être pire… » Que je lance sur le même ton. Je sais qu’il a raison et qu’il est de mon de mon devoir de l’aider, mais ça m’emmerde… Je fais quelques pas sur la longueur de mon lit, puis je donne l’impression de tourner en rond. Je voulais oublier ses histoires de noble, mais il semblerait que le monde entier veuille me rappeler mes origines ces derniers temps.
« BON! D’accord, mais tu ne sais pas du tout dans quoi tu t’embarques… » Dis-je en soupirant sachant très bien qu’il en était pareil pour moi. Je me dirige vers la petite penderie que j’avais installée, puis j’observe longuement les vêtements qui s’y trouvent. C’est une soirée pour amasser des dons, alors je dois paraître chic et raffiner, mais pas trop en même temps. Je ne veux pas attirer les regards. Alors je prends la robe noire qui était à mon goût et qui ne révélait que très peu de peau. Je la mets devant moi alors que j’ai envie de pleurer et je me retourne vers Valentino… « Toi qui joueras le rôle de mon cavalier, de quelle couleur vois-tu cette robe? » Oui, je m’étais procuré une petite boîte de couleurs ce qui était assez pratique pour styliser mes vêtements selon mes envies et je devais m’accorder à lui aussi. Après tout, je ne serai pas la seule bien vêtue. N’est-ce pas?
Bon d'accord, j'y ai sans doute été un peu fort en retournant le matelas, c'est vrai qu'elle aurait pu se faire mal d'ailleurs, je pense avoir entendu un petit bruit sonore mais tant pis, ce qui est fait est fait et puis, c'est sa faute aussi! Quelle idée de toujours agir ainsi... J'ai vraiment du mal à comprendre la jeune fille, à l'entrainement elle est parfaitement capable, durant les rondes elle est irréprochable, en fait je dois même dire que c'est une excellente recrue et pourtant, sa flemme et son je-m'en-foutisme dans ce genre de situation me donne envie de hurler! J'ai l'impression qu'elle ne fait aucun effort et en réalité, cela me désole! Je suis persuadé qu'elle pourrait être une excellente garde, une recrue des plus irréprochables mais à chaque fois que je suis prêt à lui faire des louanges, elle fou tout en l'air avec une connerie du genre! C'est exactement pareil ici, je lui parle d'une affaire dont peu sont au courant, je lui dit que j'ai besoin de son aide ce qui signifie que, d'une certaine manière, je lui fais confiance! Certes elle m'a prise la main dans le sac mais j'aurais sans doute pu trouver une excuse, ou j'aurais pu ne rien lui dire concernant la petite fête de monsieur Lovegrove... Non, je décide de prendre un risque, de lui révéler des informations dont je n'ai fais part à personne d'autre et voilà comment elle réagit? Elle me donne envie de m'arracher les cheveux et de tout envoyer en l'air alors, voilà, forcément... Je commence par son matelas et tant pis qu'elle soit encore dessus!
J'aimerai bien m'entendre avec elle vraiment cependant, j'ai l'impression que nous sommes bien trop différents elle et moi, il semble plus qu'évident qu'en dehors de nos missions nous n'aurons jamais d'atomes crochus, c'est triste mais c'est ainsi, il y a certaines personnes avec lesquelles il est difficile d'avoir une quelconque alchimie mais tant pis! Je ne lui demande pas cela en temps qu'ami de toute manière! Je m'installe sur le lit et lui dit ce que j'ai à dire, ce que je pense de son comportement, à quel point je la trouve désespérante et, elle? Que dire? Elle soulève le matelas ce qui est plutôt impressionnant, une force supérieur à la moyenne ce serait cela son pouvoir? Difficile à dire, elle m'a juste dit qu'il lui permettait de manier son arme mais je n'en sais pas plus, remarque que je ne vois pas en quoi une force supérieur permettrait vraiment cela... Bah je m'en moque à dire vrai! Elle ne connait pas plus mon pouvoir que moi le sien et qu'elle soit forte ou pas j'm'en contrefous en toute sincérité, ce qui m'intéresse c'est le reste, elle me dit qu'elle avait pas bien comprit parce que le lit causait des interférences... Non mais elle est sérieuse là? C'est tout ce qu'elle a à dire? Ah non pardon, mademoiselle ajoute qu'elle s'est cognée... Bordel de merde! J'en ai raz-le-bol de cette princesse là, très bien si elle veut pas m'aider, grand bien lui fasse! Je m'apprête à me lever et à l'envoyer chier en mode Valentino, après tout, elle n'est pas en service et moi non plus, mais elle commence à marcher, faisant les cent pas avant de me dire que c'est d'accord...
Je ne vais rien dire concernant le fait que je ne sais pas dans quoi je m'embarque, elle me prend pour qui exactement? La famille de Saori est noble et ça ne m'empêche pas de parfaitement m'entendre avec elle, au moins elle prend son travail au sérieux! Quel dommage qu'elle ne puisse pas encore me rejoindre au grand port, elle aurait été la meilleure des équipière, bien plus que la reine des flemmardes qu'est Sunny! Enfin bref, au moins elle a accepté, certes je sens que ça va être chiant mais au moins, j'ai mon ticket d'entrée et c'est tout ce que je demandais! Elle va fouiller dans ses affaires et, depuis ma position, je crois voir deux robes? De très bonnes factures apparemment, certes elle est noble mais je ne me souviens pas jamais l'avoir vu avec de telles tenues... Bah, pas que ça me concerne, si elle veut jouer les nobles de temps en temps quand on ne la regarde pas c'est son truc pas le mien alors je me lève pour aller dans mes affaires, sauf que la jeune fille me demande de quelle couleur je vois sa robe, précisant que je vais jouer le rôle de son cavalier et j'hausse les épaules. Elle fait pas ça de gaieté de cœur alors je ne comptes pas non plus lui faire croire le contraire.
"J'm'en fou complètement! Que les choses soient claires, on ne va pas là pour danser, tu te trouveras un cavalier sur place si tu veux, on entre dans la demeure et après tu fais ce que tu veux! Puisque cette enquête ne t'intéresse pas, j'irai interroger monsieur Lovegrove seul!"
Je me détourne d'elle, visiblement cela m'emmerde déjà qu'elle doive venir avec moi, il faut dire qu'elle ne me donne pas vraiment envie de bosser avec elle mais soit, je retire ma chemise sans la moindre pudeur, me mettant torse nu pour ensuite prendre une autre chemise ainsi une veste qui se trouve dans l'armoire et que j'enfile immédiatement. Sans réelle pudeur, j'enlève ensuite mon pantalon pour en passer un autre, celui qui va avec l'ensemble précédemment enfilé : un magnifique ensemble en réalité, c'est la tenue que m'a offert ma jeune sœur lorsque j'ai passé mes examens d'officier, pour fêter ma réussite disait-elle. Saori l'a aidé à choisir alors certes, cela ne fait pas forcément noble, je n'ai sans doute pas de tenue qui crie à la face du monde que je suis riche contrairement à la robe de la jeune fille, mais ce sera mieux que mes habits habituels, cela reste un ensemble tout de même élaguant et distingué. Je me tourne ensuite vers la jeune fille, toujours aussi catégorique.
"Dépêches-toi Sunny, le temps n'est pas avec nous je te signal!"
Je viens d’accepter de le suivre et ce dernier est toujours mécontent. Bon, j’avoue peut-être y avoir été un peu fort. Si c’était quelque chose de secret qu’il faisait hors de ses heures de travail, cela voulait dire que cette enquête était bien importante pour lui et me révéler ce qu’il faisait devait normalement être une certaine marque de confiance. Après tout, s’il y avait des gardes corrompus, j’aurais pu en être une. Heureusement pour lui, je ne le suis pas et, non la vie de ce noble ne m’est pas indifférente. Juste que voilà… J’ai des sueurs froides justes à l’idée de devoir mettre une robe, encore, pour aller à soirée remplie de noble.
Je me dirige donc vers ma penderie et j’en sors une robe noire. Je me dis que lui demander son avis sur la couleur pourrait être bien, après tout, bien que le noir soit ma couleur, je ne crois pas que me présenter là-bas soit le mieux, alors je lui demande sérieusement et ce dernier me répond tout simplement qu’il s’en fou et que nous ne sommes pas là pour danser. Non, il n’a pas tort. Je ne compte pas danser, mais s’il veut avoir la moindre chance de pouvoir approcher monsieur Lovegrove seul, il doit bien paraître et croit-il seulement qu’il pourra s’approcher de ce dernier s’il est important et s’il n’a rien à offrir en échange?
« Tu crois pouvoir t’approcher de Lovegrove seul? S’il est touché, c’est qu’il doit être important. Dis-moi, de quelle famille noble viens-tu, Valentino Rivolti? As-tu quelque chose à lui offrir ou pourra-t-il voir quelque chose d’important avec ton nom? Ce ne son pas tous les nobles qui sont faciles à approcher. Alors que tu le veux ou non, tu auras besoin de moi bien plus que pour une simple porte d’entrée. »
Il s’était déjà détourné de moi à ce moment et je m’étais mis dos à ce dernier. Après tout, le regarder se changer ne m’intéressait pas. J’avais eu mon quota de torse nu en ces derniers jours. Cela ne lui prend pas du temps pour se changer et quand il se retourne en ma direction il m’incite à me dépêcher et que le temps nous était précieux. Je me tourne en sa direction et le regarde en fronçant les sourcils tout en plissant les yeux. Il veut que je me dépêche très bien. Il n’a pas hésité à se changer devant moi alors je ne vois pas pourquoi je ne devrais pas faire pareil non? Je glisse donc mon short de mes hanches me retrouvant ainsi en petite culotte devant lui. Et je me glisse dans la robe que je remonte jusqu’aux hanches. Ensuite, parce que je ne vais quand même pas lui montrer ma poitrine, je me mets dos à ce dernier et retire mon top de sport. Je finis de monter la robe sur mes épaules mettant ainsi mes bras dans les longues manches. Le seul problème c’est que la corde qui se trouve sur mon flan semble emmêlée d’un gros nœud. Alors je me dépêche de le défaire pour ajuster cette dernière à mon corps. Puis j’utilise ensuite la boîte pour changer les couleurs de ma robe. À vrai dire, je garde la jupe de la robe noire, mais je ne change que la couleur du corset de la robe en turquoise qui tirait un peu plus sur le vert que le bleu et je fais de même avec le lacet sur le côté. J’enfile les belles chaussures qu’Aslander m’avait achetées puis je me retourne finalement vers Valentino. J’observe sa tête un instant…
« Tu as un peigne? Parce que ce n’est pas avec cette tête que tu vas pouvoir te fondre dans la masse… »
Il me donne son peigne et vous savez ce qui est merveilleux là-dedans? C’est qu’il s’agit de l’un de ces fameux peignes magiques que même moi je rêve d’avoir! Je lui demande de s’asseoir et je me place derrière lui. Alors je ferme doucement les yeux et réfléchie à quelque chose qui pourrait bien lui aller. Je ne veux pas modifier la longueur ni la couleur, juste m’assurer que cette tignasse hirsute soit plus élégante? Enfin, je glisse doucement le peigne dans ses cheveux et il peut voir ces petits pics de hérisson s’aplatir sur son crâne et vers l’arrière. Je laisse un peu de volume pour que ça ne semble pas trop lécher. Je me place devant ce dernier pour observer mon travail et je suis plutôt satisfaite du résultat. « Tiens! Comme ça, tu es tout beau! Enfin, je ne dis pas que tu es laid, normalement, mais ça va mieux le faire pour la soirée. D’ailleurs je t’emprunte ton peigne pour moi. » Je me coiffe rapidement, optant pour des cheveux lousses et bouclés . Les mèches qui encadraient normalement mon visage étaient attachées vers l’arrière dégageant ainsi mon visage et j’opte pour un maquillage léger qui ne me prend que quelques minutes à faire. Malheureusement je n’ai pas de bourse à amener avec moi, mais ça me va et je n’ai ni de bijoux.
« Voilà! Je suis prête et ne me dit pas que j’ai pris mon temps. Sans le peigne, ça aurait pu être bien plus long. » En effet, ce qui a pris plus ou moins quinze minutes aurait pu très bien être une bonne heure et demie. Qu’il se compte chanceux! Enfin, avant de partir, je veux mettre les choses au clair avec ce dernier.
« Je ne veux pas être un poids pour toi et je n’ai pas refusé de bon cœur… Cela fait très longtemps que je n’ai pas revu ma mère. Nous ne nous sommes pas quittés sur de très bons termes et la cicatrice sur mon visage est en partie due à cette journée. Alors, non, je n’ai réellement pas envie de la croiser, car il y a de fortes chances qu’elle y soit. Je redoute ces retrouvailles au plus haut point et juste à y penser, j’en ai les mains qui tremblent. » Je lève mes mains les gardant paumes vers le bas pour lui démontrer mes paroles et je finis par soupirer en serrant les poings contre mes hanches. « Bref, allons rencontrer cet homme dont la vie est en danger. Tu m’en diras plus sur son profil lors du trajet… »
J'ai pas spécialement envie de la mêler plus que nécessaire à cette affaire en vrai, bien-entendu j'vais pas lui dire cela, jouer le rôle du méchant c'est aussi plus simple, lui dire qu'elle me sert uniquement de ticket d'entré et la remballer directement, c'est sans aucun doute la meilleur chose que je puisse faire. Avec un peu de chance, sa flemme naturelle va faire le reste et elle va, d'elle-même, décider de ne pas se mêler de cette affaire parce que bon, on parle de personnes dangereuses, que ce soit celui qui tue les nobles ou les victimes elles-mêmes qui font partie d'une organisation criminelle! Organisation sur laquelle il est malheureusement difficile d'avoir des informations sinon, je les aurais déjà arrêté c'est un fait! Tout ça pour dire qu'en réalité, en me mêlant à cette affaire je sais que je risque de me mettre en danger, je suis parfaitement prêt à assumer les conséquences de mon choix! Le soucis, c'est que je ne désire pas risquer la vie de Khalie également, elle est jeune, c'est une nouvelle recrue et surtout, elle n'a jamais demandé à être mêlée à cela! Cependant, la demoiselle ne semble pas de cet avis, elle avance d'ailleurs d'excellents arguments... Que pourrais-je amener à cet homme pour qu'il daigne me parler? Rien, je n'ai ni nom, ni fortune, ni proposition à lui faire cependant, je pourrais sans doute tenter le bluff! Après tout, j'ai une liste des noms et mon enquête ne piétine pas non plus, certes comme prévu les assassins que j'ai arrêté il y a quelques mois, lorsque j'ai recroisé Arya, ne m'ont absolument rien dit, en même temps c'étaient des professionnels! Cependant, j'ai le nom de Arya justement et des preuves indirectes contre l'association des nobles, avec un peu de bluff je peux sans doute le manipuler non?
Mais la demoiselle a raison, même avec cela il faudra l'approcher avant! Inutile de dire que cela risque d'être compliqué en fait, enfin... La demoiselle semble prête à aider mais je ne peux pas la laisser faire cela sans la mettre au courant de tous les risques, je vais devoir lui en dire plus que ce que j'ai déjà dis je pense que c'est une évidence malheureusement. Quoi qu'il en soit, je commence à me changer et elle détourne les yeux. Je lui signale qu'elle doit se dépêcher, après tout le temps joue contre nous! De ce fait elle enlève son short en me regardant, provocante jeune fille que voilà! Je croise les bras et je la regarde, je ne vois pas pourquoi je devrais en être gêné après tout, c'est elle qui a décidé de faire cela pour une obscure raison alors, grand bien lui fasse! Cependant, lorsqu'il est temps pour elle d'ôter le haut, elle se détourne, me faisant dos ce qui me pousse à sourire doucement, elle n'assume pas jusqu'au bout sa petite provocation? Bah, je voulais pas la voir à moitié nue de toute manière, cela ne m'intéresse nullement soyons clairs! Je trouve juste cela marrant qu'elle joue la provocation mais s'arrête à mi-chemin! Enfin, elle change la couleur de sa robe, je me demande pourquoi pour être honnête, le noir lui allait bien, enfin, pas que cela m'importe réellement en fait... Elle met ensuite des chaussures et là encore, je suis persuadé de ne jamais l'avoir vu avec une telle paire? D’où les viennent ces tenues je me le demande... Je n'ai pas réellement le temps d'y penser puisqu'elle me demande un peigne... Je fouille rapidement et je trouve ce que je cherche : un peigne magique dont je me suis jamais servi en vrai... Je lui tend en soupirant.
"Voilà madame!"
Bon, à vrai dire ça m'emmerde un peu! Je dois dire que j'ai l'impression que ce n'est pas moi ça... Les cheveux coiffés vers l'arrière, une tenue bien habillée... Qu'est-ce qui faut pas faire pour une mission sérieusement! Elle me signale toutefois, après avoir terminé que c'est mieux, enfin que je suis "tout beau" pour reprendre ses termes avant de me signaler que je suis beau normalement mais que je vais mieux me fondre dans le décors... Bon, j'peux pas réellement lui donner tord sur ce point! Elle garde mon peigne, pour se préparer également, arrangeant ses cheveux, se maquillant légèrement et elle me dit qu'elle est prête. Je la regarde un instant et je me rends compte d'une chose : je ne suis pas le seul qui ne se ressemble pas! Je suppose qu'en un sens, elle fait des efforts pour m'aider... Je me gratte l'arrière de la tête en soupirant doucement.
"Mouai... T'es très en beauté mais dépêchons-nous quand même! Je te préfères quand tu es toi-même honnêtement, le style gentille fille noble... J'ai l'impression que c'est pas toi!"
Et je souris, je lui aurais bien fait un clin d’œil mais bon, j'en fais un permanent moi! Enfin, la demoiselle m'explique pourquoi elle ne voulait pas réellement venir et je dois dire que je peux la comprendre, j'avais bien compris qu'il y avait quelques soucis avec sa famille lors de notre première rencontre, elle fait encore plus d'effort que prévu pour m'aider dans mon enquête et moi, j'ai été vraiment dur avec elle! J'sais même pas pourquoi en fait, j'veux dire, jusqu'à présent c'est une bonne recrue, elle est sympa dans la chambre, en vrai j'l'aime bien alors, j'ignore pourquoi parfois je suis aussi sec avec elle, en réalité je m'emporte directement sans forcément essayer de comprendre... Je m'avance vers elle, et je dépose mes mains sur ses épaules, plongeant mon œil gris dans les siens en souriant.
"Khalie... Merci de m'aider! Si je peux te rendre la pareil, je te promet de le faire sans hésiter et cela pour quoi que ce soit! Allez, mettons-nous en route cavalière!"
Et ainsi, je prends son bras avec le mien en souriant, après tout, il n'est pas obligatoire que cette soirée se passe mal, ça pourrait même être l'occasion d'apprendre à connaître un peu plus la demoiselle et de mettre nos quelques différents de côté... Nous marchons donc en direction des quais puisque nous devons nous rendre dans la ville aquatique, il convient de prendre une navette pour y aller. Je soupire doucement, il faut dire que la dernière fois que j'avais prévu de m'y rendre, c'était avec Solveig, malheureusement cela ne s'est jamais fait... Je paie les billets et nous montons dans la navette, nous sommes visiblement seuls dedans, c'est donc le bon moment pour parler de notre "mission"
"La personne qui organise la soirée est certes une future victime, je n'ai aucun doute là-dessus mais, ce n'est pas tout..." Je sors la liste sur laquelle divers noms apparaissent, plusieurs sont d'ailleurs barrés. "Il fait également partie d'une organisation criminelle réunissant plusieurs nobles, tous les nobles qui ont été tués en faisaient partie... Malheureusement, je n'ai aucun preuve sur cela, juste des preuves indirectes ou des suspicions..." Je soupire fortement, je ne range pas la liste peut-être voudra-t-elle y jeter un oeil? Depuis qu'elle est arrivé j'ai regardé mais non, le nom Drak'gnir n'y apparaît pas! "Bref, on va là pour protéger un criminel d'une certaine manière, ça ne me plait pas en réalité, certes je veux le protéger car nul ne devrait jouer les justiciers mais j'espère trouver aussi de quoi le faire arrêter, lui ainsi que tous les membres de ce groupe!"
J’avais répondu à sa provocation par une provocation, mais je me suis dégonflée en fin de compte. Même si exhiber ma peau ne me fait aucunement peur, je ne suis pas du genre à me montrer à moitié nue dans une chambre commune que je partageais avec ce dernier. Après tout, tout est dans le message envoyé n’est-ce pas? Et je ne veux pas qu’il interprète cela pour autre chose. Bon, je ne pense pas qu’il soit le genre d’homme à penser cela. Du moins, il ne m’a pas fait sentir comme un simple bout de viande depuis notre première rencontre, alors je crois qu’il est assez respectueux pour ce genre de truc. Enfin, je ne le connais pas depuis longtemps non plus, donc je ne peux pas dire. Enfin, je me tourne dos à lui et retire mon top lui offrant une simple vu sur mon dos nue, mais je me dépêche d’enfiler le reste de ma robe.
Je lui demande s’il possède un peigne et m’en donne un d’un simple « voilà madame » qui me fait légèrement sourire. Il s’assied et me laisse le coiffer à mon aise sans rouspéter. C’est étrange de nous voir ainsi l’un l’autre et ce dernier n’a pas tort lorsqu’il me dit que le côté noble gentille fille ne me va pas du tout. Ça n’a jamais été moi bien que ce l’est tout de même malgré moi. Je fais un petit tour sur moi-même faisant légèrement voler ma robe ainsi que ma chevelure noir et bleu.
« Pourtant je suis moi-même là? Je suis une princesse après tout? » Je le nargue légèrement, mais sans mauvaise intention. Je ne fais que lui rappeler ses propres paroles qu’il m’avait dit lors de notre première rencontre et qui m’avait sortie des mes gonds. Mais bon, je crois qu’il est quand même bon que je mette les choses au clair. Si nous prenons le risque de jouer les nobles, nous prenons aussi le risque de rencontrer des personnes indésirables et je me devais de lui mentionner mon histoire particulière avec ma très chère mère. Je ne rentre pas dans les détails et ne m’éternise pas, mais je ne veux pas qu’il croie encore du mal de moi. Parfois je le cherche aussi, mais voilà. Il comptait sur moi et sur tous ceux qu’il connaissait, c’est sur moi qu’il avait jeté son dévolu. Bon, j’étais noble ce qui me faisait passer en première place pour la situation, mais tout de même. Je ne sais pas si ce que je lui dis semble le toucher, mais il s’approche vers moi et dépose ses mains sur mes épaules plongeant son regard dans le mien. Il me remercie et semble plus enjoué que tout à l’heure? Quel retournement de comportement! J’en suis estomaquée! « Me rendre la pareille? Que tu es appréciable cher cavalier. Je prends note de cela.»
J’attrape les volants de la jupe de ma tenue et les soulève doucement pour lui faire un petit salut digne des jeunes femmes nobles en me penchant vers l’avant tout en croisant une jambe derrière l’autre. J’ai un petit sourire moqueur lorsque je me relève et je glisse mon bras sous le sien et le suis. Tout ce que j’espère c’est qu’on ne croise pas trop de collègues en route…comment expliquer nos vêtements à ce moment alors que nous sommes censés enquêter dans l’anonymat des autres gardes? Enfin, on ne croise personne ou du moins, on ne nous pose pas de questions ce qui est relativement bien. Par contre, bien que je sois la carte d’entrée, nous devons penser à notre couverture.
Val’ paie pour les billets de la navette bien que j’aurais pu payer ma part, mais je ne lui fais pas savoir, pas devant l’employé qui nous donne nos passes. Enfin, on entre dans la navette et nous voilà maintenant seuls. Il m’explique que la future victime fait aussi partie d’une organisation criminelle. Donc, si je comprends bien nous sommes là pour protéger un hors-la-loi qui échappe à nos radars? J’observe la liste et je cherche deux noms. Première, celui de ma famille, après tout j’ai toujours eu des suspicions sur ma famille, mais celui-ci ne semble pas présent. Je hausse les épaules. Elle doit tout simplement bien cacher son jeu, après tout, nombreux sont les collaborateurs travaillant avec eux, cela ne m’étonnerait pas que certains objets illégaux soient vendus. Pour le deuxième nom, je me sens soulagée de ne pas y avoir vu celui d’Aslander. Me lier d’amitié avec un criminel ne m’aurait pas plus, bien que j’aurais été obligée d’investiguer sur ce dernier. Je pousse un soupir de soulagement. « Je suis d’accord avec toi, personne n’a le droit de faire sa propre justice. Nous sommes là pour cela, les arrêter pour les mener jusqu’à leur jugement final. » Je m’appuie sur un côté de la nacelle et je croise mes bras un peu pensifs. « Et t’as quoi d’autre comme renseignement sur Lovegrove? Si je dois m’approcher de ce dernier, je dois avoir de quoi le faire mordre à l’hameçon. Je dois lui montrer qu’il n’y a pas que mon nom d’attirant, mais aussi ce que moi, futur chef de la famille ait à offrir. » Bon c’était que du bluff, après tout, si l’on savait que l’héritière refusait de revenir à la demeure familiale et qu’elle était toujours en vadrouille, notre plan trainerait de la patte. C’est à la porte que nous le saurons tout simplement si tout se passe bien.
« D’ailleurs, si on nous pose des questions, tu es mon cavalier, tout simplement. On va éviter de s’embrouiller dans des mensonges. »
Enfin, je détourne le regard, observant de côté la vue que notre nacelle avait à nous offrir. Les cristaux de lumière éclairaient notre route et ceux-ci se reflétaient sur mon visage illuminant ce dernier. Je ne me souvenais pas que la vue était aussi magnifique ici…
Et voilà que la jeune fille m'affirme qu'elle est elle-même, reprenant mes mots contre moi-même ce qui me fait rire doucement. Je ne dis pas que ce petit côté ne lui va pas, faut avouer qu'elle est charmante mais bon, j'ai pas vraiment l'impression qu'elle soit elle-même et je préfère les personnes naturelles! Surtout que, ayant été un petit con rebelle moi-même, j'dois avouer que le côté rebelle de la demoiselle me semble plus attrayant! Bon, bien-entendu cela n'a aucune importance, en réalité on s'en moque totalement soyons honnêtes, c'est pas comme si j'allais tenter de séduire une fille qui est sous mes "ordres" ce serait la merde, on pourrait crier au favoritisme ou ce genre de connerie ou dire que j'abuse de ma position. Déjà avec Solveig cela aurait été la merde alors qu'elle ne fait pas partie de la même division alors je préfère ne même pas imaginer avec une fille qui est directement sous mes ordres! Enfin bref, elle me raconte son histoire, je comprends donc que les choses sont loin d'être simples pour elle aussi et je décide d'être un peu plus sympathique! Elle m'aide après tout et je suis pas le genre de mec qui va simplement l'envoyer chier suite à cela, j'suis pas réellement ingrat donc je m'avance vers elle et je lui fais la promesse de lui rendre la pareil! Si un jour elle a besoin d'aide, elle pourra compter sur moi sauf que bon, apparemment j'rend ça trop ridicule ou trop officielle je ne sais pas, quoi qu'il en soit, ma subordonnée m'affirme en prendre note sans me lancer une petite connerie au passage... Elle termine par une petite révérence que je trouve marrant mais qui me fait soupirer au final, elle joue son rôle au moins.
Nous quittons finalement la caserne, on ne croise pas grand monde et de toute manière, ceux que l'on croise ne disent rien... Au pire cela va faire courir des rumeurs, si c'est le cas grand bien leur fasse, je suis au-dessus de cela. Je préfère qu'ils pensent que j'ai un rendez-vous galant avec Khalie plutôt qu'ils ne découvrent que j'enquête sur quelque chose. D'une certaine manière, la jeune fille m'aide bien plus que je ne l'aurais cru! Elle m'offre non seulement un ticket d'entré dans la soirée mais également une porte de la sortie de la caserne sans que je ne doive me cacher! On peut dire qu'elle remplie parfaitement son rôle en un sens! Nous nous rendons sur les quais, prenons une navette pour la ville aquatique et une fois dans la dite navette, je lui racontes ce que je lui ai caché jusque là : qui est la personne qui organise la soirée, de quelle association il fait partie, ce genre de chose. Elle prend la liste pour la regarder mais je trouve cela quelque peu étrange, elle ne semble pas uniquement chercher son propre nom... Bien-entendu, on pourrait se dire qu'elle veut vérifier tous les noms mais elle a l'air de véritablement chercher une personne en particulier... Enfin, ce n'est pas forcément étrange, on peut se dire qu'elle avait un ami de l'époque où elle vivait chez ses parents et qu'elle veut vérifier que sa famille n'est pas impliqué! Rien de vraiment invraisemblable donc! Elle pousse un soupir de soulagement, apparemment elle n'a pas trouvé le nom de cette personne.
Elle est d'accord avec moi concernant les justiciers, c'est déjà cela! Elle me parle ensuite de notre cible, celui que l'on doit à la fois protéger mais également tenter de faire tomber... Je n'ai pas réellement réfléchis à cela en fait, je dois avouer que la famille de Khalie ne m'intéresse pas le moins du monde! La jeune fille est une recrue mais que sa famille soit noble ne m'intéresse nullement... Je me suis renseigné sur les noms de ma liste parce que ce sont eux que je veux faire tomber, je n'ai cependant aucune idée de ce que les Drak'gnir peuvent lui apporter... Je réfléchis un instant, il convient tout de même de partager mes informations avec la demoiselle, il y a bien une chose que Khalie pourrait lui apporter mais, je doute que la jeune femme soit enclin à accepter cette couverture en fait... Enfin, autant être honnête.
"Lovegrove se définis comme un philanthrope, il affirme qu'il se soucie du monde et veut rendre à la communauté ce qu'il a obtenu de ce fait, il est apprécié de la population de la ville aquatique. Il est noble de naissance, son père ayant fait fortune dans le commerce des objets d'art... Je n'est aucune autres informations malheureusement et de ce fait, j'ignore en quoi ta famille pourrait lui être utile sauf un point... Il cherche à marier son fils... Nul doute qu'une demoiselle telle que toi pourrais l'intéresser..."
Je soupire doucement, je ne voulais pas véritablement énoncé cette possibilité, de toute manière je ne comptes pas laisser le fils d'un criminel approcher de la jeune fille quoi qu'il arrive! Mais cela pourrait être une bonne couverture si elle est là pour se montrer comme potentielle prétendante... Elle me dit de me présenter comme son cavalier et j'hoche la tête. "Parfait, après tout même en temps que prétendante, il serait mal vu que tu viennes seule... Un homme comme Lovegrove ne doit pas voir d'un très bon œil une femme indépendante vu que sa propre épouse n'a aucun droit sur leur entreprise..." La navette arrive à destination et nous sortons. Je tends le bras à la demoiselle. "Il est temps de commencer notre infiltration chez ces enfoirés!"
Mes questions étaient plutôt simples. Qui était ce monsieur Lovegrove pour que je puisse définir ma couverture. Pour m’approcher de lui, je devais lui faire la conversation et si nous voulions le faire tomber, je devais me montrer plus intéressante pour que nous puissions creuser plus profondément et récolter des informations qui pourraient nous aider dans cette enquête. Pour cela, je devais lui offrir quelque chose qu’il ne pourrait pas refuser. Si je comprends bien, au grand jour, ce dernier est apprécié de la population de la ville aquatique parce qu’il est du genre à donner à la communauté… Bon, déjà c’était compréhensible, après tout, s’il organise une soirée caritative ce soir, c’était bien pour amasser des dons pour quelque chose. Bon, les renseignements sur ce dernier ne semblaient pas très intéressants; riche de naissance et son père a fait fortune dans le commerce des objets d’art. Peut-être qu’il avait hérité du commerce de son père et qu’une liaison entre nos deux maisons pourrait convenir. Bon ce ne serait que des mensonges puisque la matriarche ne serait pas au courant de tout cela. Bien qu’une autre solution s’offre à nous… Il cherchait à marier son fils et mon statut pourrait l’intéresser. Sauf qu’il y avait un léger petit problème avec tout ça.
« Hey bien, pas que je ne veuille pas, loin de là, mais vois-tu, il se peut qu’une rumeur soit déjà en train de parcourir la salle au sujet de l’héritière Drak’gnir. » Je me frotte le front légèrement en sueur d’avoir en plus à gérer ce genre de situation. « Je préfère te prévenir d’avance, mais si c’est le cas, elle est fausse. Du moins, en partie fausse et je vais t’expliquer plus en détail si jamais c’est le cas. » Enfin, j’avais l’intention de lui expliquer tout simplement, mais ce n’était pas le moment de l’emmerder avec mes petites missions dans mes temps libres. Il se serait énervé contre moi parce que je n’avais pas demandé de renfort, mais je pourrais très bien lui sortir l’excuse que le garde pouvait avoir des membres corrompus et ne pourra rien trouver à redire.
Bref, je lui signale que pour éviter de s’embrouiller dans nos messages, il était tout simplement mon cavalier. Puis il ajoute que Lovegrove n’était pas du genre à apprécier les femmes indépendantes. Je soupire légèrement, ce qui compromet un peu notre mission, mais cela restera gérable. Enfin, la navette s’arrête signe que nous devions reprendre notre route et Val’ me tend son bras. « Ouais, allons-y… » C’était surtout à moi de jouer pour la suite. Bien sûr, Valentino nous guida jusqu’à la demeure de ce dernier et comme de fait, je ne fus pas déçue par la taille de la demeure. Des hommes et des femmes attendaient déjà de pouvoir pénétrer la demeure du noble et j’eus un léger frisson lorsqu’il s’agit de notre tour. L’homme à la porte nous toisa du regard.
« Votre identité?
- Je suis mademoiselle Drak’gnir, héritière de la famille Drak’gnir et voici mon cavalier, Valentino Rivolti, mais j’imagine que mes très chers parents sont déjà dans les lieux. N’est-ce pas?
- Oh, mademoiselle Drak’gnir, oui vos parents sont déjà présents. Voulez-vous que je vous fasse annoncer à ces derniers?
- Ne le faites pas, il s’agit d’une surprise et puis je ne voudrais pas vous déranger dans votre dur travail. Après tout, vous êtes celui qui convient pour empêcher toutes personnes malhonnêtes de pénétrer ces lieux. On compte sur vous. »
Si j’avais compris un truc dans ma vie, c’était de flatter un peu l’égo des hommes pour leur donner un sentiment d’importance. De plus, je m’étais assuré de détourner l’attention de Valentino. Je ne voulais pas qu’on lui pose des questions. Mon but était de le faire entrer tout simplement. Enfin, l’homme bomba le torse et nous laissa passer. Trop facile me dis-je en me tournant vers Valentino tout en lui offrant un petit clin d’œil. Par contre, ce qui me convenait moins, c’est que mes géniteurs étaient présents. On suit le chemin jusqu’à la grande salle de réception où nous attend l’un des majordomes armés d’un plateau rempli de coupe de champagne. J’abandonne le bras de ce dernier et en récupère deux pour lui en tendre une. Je me raccroche à ce dernier tel une sangsue et je jette quelques coups d’œil nerveusement de droite à gauche. Je fais quelque pas et je sens une main taper mon épaule. Je sursaute un moment et me retourne.
« Khalie c’est toi?!
- Mais qu’est-ce que… dis-je en me tournant.
- C’est vraiment toi? Tu es revenue? »
Quelle horreur de constater la présence de ma petite peste de sœur…enfin petite. Avec le temps elle avait bien grandi et me dépassait.
« Ashley... dis-je en me forçant à sourire, je ne pensais pas que nos très chers parents t’auraient amené ici…
- Depuis ton départ, je suis forcée de les suivre partout. Je me suis habituée… Elle fait un pas sur le côté pour observer Valentino. C’est ton fiancé, le nouveau riche, dont tout le monde parle?
- Tu n’as pas appris avec le temps qu’il était plus judicieux de tenir ta langue et de te mêler de tes affaires, ma petite sœur tant appréciée… Tu as quoi, dix-huit ans maintenant? Je vois que tu n’as toujours pas de petit copain, dis-je avec un sourire carnassier, les hommes n’aiment pas les femmes qui parlent trop, tu devrais le savoir. »
Son visage passe du blanc au rouge et elle me foudroie de son regard gris bleu et s’éloigne de nous en serrant les poings le long de sa robe comme une gamine a qui on venait d’interdire de sortir. Je me délecte de cette vision et souris à Valentino. « Désolé pour cette petite scène. Je ne supporte pas cette peste. Elle a toujours eu la fâcheuse manie de tout rapporter à ma mère… Enfin, essayons de trouver notre cible avant que l’orage éclate… » Avec tout ça, j’ai peut-être une petite idée de commencer aborder le sujet du mariage avec le fils de Lovegrove. Peut-être que moi, je n’étais pas disponible, mais une jeune femme de 18 ans n’attendait que cela, trouver l’amour de sa vie… Val’ peut m’entendre rigoler avant que je prenne une première gorgée de mon champagne.
Une rumeur? Mais de quelle rumeur parle-t-elle qui pourrait l'empêcher de jouer ce rôle? J'avoue ne pas forcément être au courant, après tout je ne me tiens pas spécialement au courant des rumeurs, les histoires de bonnes femmes ne m'intéressent pas! La seule chose à laquelle je m'accroche ce sont les faits comme par exemple, le cambriolage de la demeure Arkhinam! Du coup, j'ignore ce dont elle parle... Elle me précise cependant que la dite rumeur serait. apparemment fausse? Donc, visiblement c'est quelque chose qui doit l'importait un minimum? De plus que signifie ce partiellement faux? Il y aurait une partie de la dite rumeur qui serait réelle? Bon, pas très important par rapport à notre affaire, enfin quoi que... Encore une fois, elle m'affirme que cela risque d'empêcher de se faire passer pour une prétendante, de ce fait cela risque malheureusement d'avoir tout de même une incidence dans mon plan! Peut-être devrais-je un peu plus faire attention aux rumeurs lorsqu'on parle de noble, il faut avouer que la haute société du bon royaume d'Aryon n'a pas grand chose à faire de leur journée du coup, ses fiers représentants s'accrochent au potin comme un homme incapable de nager s'accroche à ce qui pourrait lui permettre de flotter! Je soupire légèrement, j'ai envie d'en demander plus mais nous sommes arriver à destination et malheureusement, le temps joue contre nous! Je me saisis donc du bras de ma cavalière, lui indiquant ce que je pense le plus efficace et elle accepte, après tout, nous sommes là-dedans ensemble alors il faut que l'on se serre les coudes!
Nous nous dirigeons vers la demeure Lovegrove, arrivé devant la porte une petite file nous attend. Visiblement ce noble fait les choses en grand lorsqu'il organise une soirée et cela n'annonce rien de bon! J'ignore comment les autres nobles sont morts, il est difficile de les approcher même une fois que toute étincelle de vie les a quitté mais une chose est évidente, recevoir autant d'invités en une fois augmente les chances qu'un assassin se cache parmi ces-derniers! Après tout, selon toute vraisemblance, vu le bras long de notre criminel, il y a fort à parier qu'il fasse parti de la même classe sociale! Enfin arrive notre tour et je dois avouer que ma jeune collègue joue son rôle à la perfection! Elle endort la méfiance de ce garde d'une main de maître et cela sans attirer la moindre question sur ma propre identité si ce n'est mon nom! D'ailleurs, le côté un peu dirigeant de la demoiselle est impressionnant! Je suis certain qu'elle pourrait faire une bonne officier, du genre j'ordonne, obéissez mais je ne compte pas le lui dire, il ne faudrait pas que de telles idées lui montent à la tête alors que nous sommes en pleine mission!
Bon, nous voilà dans la place, maintenant éviter les rencontrent inutile et trouver notre cible, surtout que l'on a apprit que les parents de la demoiselle sont sur place alors, il vaudrait mieux éviter de les croiser si l'on ne veut pas perdre de temps. Je cherche l'organisateur de la soirée alors que ma partenaire semble plutôt inquiété par autre chose, elle s'accroche à moi après m'avoir donné une coupe de champagne comme si elle avait peur de voir apparaître un Fenrir... Cela doit être difficile pour elle en connaissant sa relation avec ses parents, cependant, vu la foule, les chances que nous tombions directement sur eux sont minces non? Sauf que non parce que la vie est une vrai connasse! Du coup, quelqu'un frappe sur l'épaule de la demoiselle en l'appelant par son prénom. Je me tourne également pour voir la demoiselle qui nous fait face : Une jeune fille, visiblement plus jeune que mon équipière, blonde ce qui est assez surprenant en réalité... Je ne peux pas réellement dire qu'elles se ressemblent, loin de là, cependant vu la teneur de la discussion, il apparaît évidemment qu'il s'agit de la soeur de Khalie! Et quelle discussion? Je pensais que ma relation avec Enzo était houleuse mais là, c'est pire que tout ce que j'ai vu! Selon moi, la demoiselle ne fait que poser une question à sa soeur qu'elle n'a pas vu depuis longtemps cependant, la réponse cinglante qu'elle reçoit me dit qu'il doit y avoir un certain passif entre les deux jeunes filles. Je soupire doucement mais, cela ne me regarde pas c'est un fait! Au moins je sais maintenant pourquoi la demoiselle m'a signalé qu'il serait dur de passer pour une prétendante : elle serait fiancée à un nouveau riche? Elle m'a dit que la rumeur était en partie fausse, je me demande ce qui est vrai là-dedans... Peut-être une relation avec un nouveau riche? Quoi qu'il en soit, cela ne me concerne pas.
"Pas de soucis Sunshine, les relations familiales difficiles je connais... Dépêchons-nous avant que ta famille ne débarque, notre présence n'étant plus discrète nous n'avons pas de temps à perdre..."
Sauf que, encore une fois, la vie est une sacré connasse parfois! Forcément, alors que l'on n'a pas une minute à perdre, il faut que les choses décident de mal tourner une nouvelle fois! Je me tourne et j'entends une voix à laquelle je ne m'attendais pas qui vient me rappeler qu'au final, Khalie n'est pas la seule fille d'origine noble que j'ai dans mon entourage!
"Valentino! Quelle surprise de te voir ici!"
Je me tourne en ouvrant grand l'oeil, sérieux qu'est-ce qu'ils foutent là? "Monsieur et madame Gecko! Je dois dire que la surprise est réciproque..."
"Allons Valentino, appelles-nous par nos prénoms! Depuis le temps que nous nous connaissons... Je dois dire que je ne m'attendais pas à te voir à une telle soirée!"
"Ou vous savez monsi... Enfin, je veux dire Alistair, je ne fais qu'accompagner ma cavalière, Khalie Drak'gnir!"
"Drak'gnir? La fiancée de monsieur O'Sullivan? Patricia m'en a parlé il y a deux jours..."
O'Sullivan? Ce serait le nom de ce fameux nouveau riche? Quoi qu'il en soit je n'ai pas de temps à perdre! "Vous savez les rumeurs... Quoi qu'il en soit je suis navré mais je dois vous laisser, nous cherchons justement les parents de ma très chère amie! Passez une bonne soirée."
Ils sourient et nous laisse partir, j'entraîne donc Khalie avec moi, lui jetant un petit regard en coin en souriant doucement, nous n'avons pas perdu trop de temps, j'espère que nous ne serons pas arrêté par la famille de ma compagne et, même si cela ne ne regarde pas, je ne peux m'empêcher de poser la question. "O'Sullivan hein? Y a-t-il un risque que ton fiancé jaloux me tombe dessus?"
Enfin débarrassés de la chipie, nous voilà maintenant de nouveau ensemble alors que je tiens toujours en main ma coupe de champagne à laquelle je n’ai pas pu toucher. Je forme un plan diabolique dans ma tête et je rigole de mon côté alors que je finis par porter l’alcool à mes lèvres couleur chair. Enfin, Val’ est du même avis que moi. Nous devrions nous dépêcher avant que le reste de ma famille débarque et pour cela, nous devons trouver notre cible et changer d’endroit dans la pièce. Il y a bien assez de monde dans cette pièce pour disparaître. Alors qu’on se décide à bouger, nous entendons tous les deux une voix féminine interpellé cette fois-ci Valentino. J’arque les sourcils et lui jette un bref regard, bien que je me garde un petit sourire en coin. Ainsi donc, ce très cher officier supérieur était aussi proche d’une famille de noble. Enfin, ça ne dérange pas en soi, mais je ne m’attendais pas à ce qu’on le reconnaisse ici. Et ils sont assez près pour qu’ils veuillent être appelés par leur prénom.
J’écoute leur discussion et se signale comme étant mon accompagnateur alors qu’eux aussi font une remarque sur le fait que je sois la fiancée de quelqu’un, mais cette fois-ci, ils donnent un nom. Nom que je ne voulais pas entendre. Valentino semble mener d’une main de maître cette conversation alors que je salue rapidement l’homme et sa femme tout en leur offrant un sourire chaleureux. Nous nous écartons et je sens le regard de ce dernier qui se porte quelques fois sur moi alors qu’un petit sourire en coin illumine son visage. Finalement il questionne et se demande si mon fiancé jaloux ne risque pas de lui tomber dessus. Je n’ai pas vraiment le temps de répondre. L’orchestre présent se mit alors à jouer une douce musique et les gens commencèrent à former des paires autour de nous, ce qui faisait de nous des cibles faciles. Je me mets légèrement à paniquer sur le coup, et je lui retire sa coupe de champagne pour la déposer sur le plateau d’un serveur qui passait par là et j’attrape aussitôt Valentino par la main pour l’entraîner parmi tous les danseurs. J’imagine qu’il doit connaître quelques pas s’il semble si proche de cette famille Gecko… Je place ma main sur son épaule montant ainsi mon coude bien haut alors que ma main est légèrement déposée dans sa paume de main. La tête bien haute et une posture parfaite, nous nous mettons à suivre les autres danseurs et comme je le pensais ce dernier est un très bon meneur. J’observe autour de moi, à la fois en cherchant l’hôte de cette soirée tout en cherchant à éviter la visite surprise de ma mère.
Finalement, je prends la parole d’un ton assez bas pour que seul lui m’entende. Et puis avec tous ces froissements de robe ainsi que ces bruits de pas et de talon, couplé à la musique il était plutôt compliqué d’entendre les conversations des autres. « Il n’y a pas de fiancé, ne t’inquiète pas, tu ne risques rien. Disons simplement que si je suis au courant pour cette histoire, c’est parce que monsieur O’Sullivan m’a demandé conseil, car il avait reçu une très belle lettre remplie d’amour. Heureusement, je n’ai pas vu son nom sur la liste d’invités, mais comme nous nous trouvions à l’opposé de sa demeure, j’ai dû jouer le rôle de sa fiancée tout le long du chemin de retour afin qu’il se pratique à répondre à la personne qui lui avait envoyé cette lettre. Il voulait que cela soit convaincant alors il a voulu m’offrir une robe. Patricia étant la gérante dudit magasin, je lui avais fait promettre de ne rien dire, mais bon, je savais que ça allait arriver. Les nobles n’ont rien d’autre à faire que de lapider leur richesse ou de raconter des bobards à qui le veut. » Je soupire légèrement désespéré. Puis je plonge mon regard dans son œil valide. « Et avant que tu n’essaies de me dire quoi que ce soit, il m’a demandé si je pouvais être sûre que de le ramener à notre maison était sûr à cent pour cent. Si je pouvais me fier à chacun des membres de la demeure. » Ouais, bon je ne voulais pas dire caserne et garde. Sait-on jamais. En tout cas, j’espérais qu’il allait comprendre que je parlais ici de lettre de menace de mort...
Enfin, je le vois réfléchir, sûrement est-il en train de faire les liens de mon histoire. Du coup, je souris légèrement parce que bon, il a parlé de fiancé jaloux, je peux bien pousser la blague un peu non. « Mais ne t’inquiète pas mon très cher, il n’y a qu’un homme que j’apprécie plus que tout et il se trouve devant moi. » Comme de fait, je crois percevoir un visage masculin et barbu dans nos tournoiements et ce dernier semble se rapprocher de nous, ou c’est nous qui nous approchons de lui? Je fais un signe de la tête rapide à Valentino pour changer de direction.
Les parents de Saori ne m'ont pas forcément dérangé un long moment, en fait ils ne me dérangent jamais cependant, j'avoue que je préfère ne pas croiser des personnes que je connais lorsque je mène des enquêtes, dans les faits cela risque de faire tomber ma couverture ou même de compliquer la tâche alors, je suis assez heureux lorsque j'arrive à prendre congé d'eux... Je demande ensuite à ma compagne si il y a un risque quelconque que l'on croise son fiancé et qu'il fasse preuve de jalousie? Après tout, j'ignore si cette histoire est vraie ou fausse, c'est la seconde personne qui m'affirme qu'elle est fiancée, cette fois en plus nous avons un nom sur ce mystérieux personnage. Je ne doute pas que ses relations avec sa famille soient tendues cependant, il est également possible que s'il y a un homme dans sa vie, elle ne voulait simplement pas que ce-dernier la voit au bras d'un autre! Après tout, même sans être particulièrement jaloux, c'est le genre de chose qui me déplairait à sa place! Dans les faits, la vie privée de Khalie ne me regarde absolument pas et, d'ailleurs, je suis bien heureux pour elle si elle a trouvé un homme l'aimant sincèrement! C'est assez difficile de trouver ce genre de personne, une légère pensé envers une certaine femme et je retiens un petit soupire. Cependant, la demoiselle ne me répond pas réellement, pas de suite du moins! En réalité c'est son attitude qui me sort de ce petit moment d'introspection, elle se saisit de ma main, se mettant bien droite et m'entraîne dans une danse alors que je remarque seulement la situation dans laquelle on se trouve!
Bordel, ça ne me ressemble pas de me laisser aller ainsi vers un manque total de concentration en mission! Je prends donc la main de la demoiselle dans la mienne, mettant mon autre main dans le bas de son dos et nous entamons notre danse. Je dois dire que cela a un petit côté marrant, après tout ne lui avais-je pas dis que nous ne venions pas ici pour danser? Voilà que je me contredis du coup! Enfin, il faut bien se mêler à la foule non? Alors que nous partageons ces quelques pas, la jeune femme daigne enfin répondre à mes quelques interrogations concernant son fiancé : alors donc elle affirme ne pas être fiancé? Je suis certain que cette affirmation de plairait pas forcément à l'homme concerné, personne n'aime se faire rejeter! Elle m'explique alors les faits, de manière parfaitement détourné je dois le dire et il me faut un petit temps d'adaptation et de réflexion pour remettre les pièces du puzzle en place : Ainsi ce monsieur O'Sullivan aurait été menacé? De plus, elle a dû jouer le rôle de sa fiancée? C'est tellement inconscient ma parole! Il n'est pas sur la liste des invités? Autrement dit, il ne fait pas partie des nobles visés par notre tueur? Au moins cela signifie qu'il ne fait pas partie de l'organisation criminelle... Elle s'est faite offrir une robe? Est-elle certaine que ce O'Sullivan ne voulait que sa protection? Quel genre d'homme paie une robe à une femme qu'il ne connait pas? A-t-il été la voir lors d'une de ses rondes? Soudain je réalise : les différents habits de la demoiselle! Il serait celui les ayant offert également?
"Je vois, ainsi donc il craignait de revenir chez nous... C'est tout de même étrange tu ne trouves pas? Il parle à une jeune femme rencontré dans la rue, lui demande de l'aide impliquant une certaine proximité... Je suppose que tu as vu la lettre de sa dulcinée pour l'aider à y répondre?" Je t'en pris Khalie dis-moi qui tu as au moins demandé à voir la lettre et que tu n'as pas suivi un parfait inconnu aveuglément? Si cela se trouve il n'était même pas menacé! "Quoi qu'il en soit, tu devrais sans doute t'assurer que tout va bien pour lui, un homme se méfiant de notre demeure ne veut peut-être pas voir une autre personne que toi..." Oui je lui suggère d'enquêter sur ce monsieur O'Sullivan, je trouve cette histoire étrange, supposer que des gardes sont corrompus, parler des nobles qui meurent, approcher une garde inconnue alors qu'il se méfie des autres, il y a quelque chose d'étrange dans cette histoire et, puisque Sunny a déjà un contact elle aura plus simple que quiconque à avoir des information... Je souris cependant à sa blague en secouant doucement la tête. "J'aurais presque pu le croire!"
Je dois avouer que je ne vois pas le signe de tête de Khalie et de toute manière, la musique semble sur le point de s'arrêter. Le dernier pas de danse donc! Je fais donc tourner la demoiselle et puis, la fait se pencher vers l'arrière dans un geste maîtrisé presque théâtral... C'est alors que je remarque les deux pieds, arrêtés proche de nous... Je relève la tête pour voir un homme, plus ou moins de ma taille, qui semble fixer plus Khalie que moi en réalité et, vu l'âge de cet homme visiblement mûr et en sachant que nous avons croisé sa sœur précédemment... Je suppose que nous sommes devant monsieur Drak'gnir!
Alors que je le guide rapidement parmi tous les danseurs, prenant ainsi ma posture de suiveuse et lui laissant celle du leader de notre duo, je me mets donc à lui expliquer ce qui s’était réellement passé avec ce O’Sullivan. Notre conversation semble des plus banales et même nos pas semblent des plus naturels comme si nous avions pratiqué ces mouvements de nombreuses fois et pourtant je ne semble pas profiter du moment. Nous ne sommes pas là et c’est tout simplement une couverture. Je n’aime pas danser et cela a toujours été le cas et ce n’est pas par plaisir que je le fais. Je finis mon histoire, mais ce dernier semble apporter des points importants. Points que j’avais aussi apportés à cette soirée, mais en effet, je ne lui avais aucunement demandé à voir la lettre de sa dulcinée. Je suis légèrement honteuse à ce sujet et je ne lui fais qu’un léger mouvement de tête négatif suite à cette question, bien que j’essaie de ne pas le regarder et que mes joues me trahissent légèrement. « Je l’ai fortement questionné sur ces véritables sentiments, mais il me semblait sincère, puis je ne pouvais pas douter de la parole d’un homme amoureux. Après tout, je ne voulais pas lui faire changer d’avis par peur qu’il en meure de chagrin. » Je l’avais questionné sur ces intentions, je l’avais incité à venir à la caserne, mais il est vrai que le fait que ce soit moi et uniquement moi est assez douteux. Mais…bon, je ne voulais pas douter de la parole de ce dernier et encore moins mentionner à mon officier que j’avais potentiellement couché avec… Mais j’ai bien compris qu’il voulait que j’enquête sur ce dernier ce qui serait assez délicat et comment le faire sans qu’il ne s’en rende compte? Je ne veux ne pas le blesser parce que je fais ça dans son dos et si je lui dis en pleine face peut-être que je ne saurais jamais la vérité. GRRRR, cette situation m’énervait réellement alors que tout ça s’était passé lors d’une journée de repos. Je pousse un léger soupir et lève mon regard sur le sien. « Très bien, je vais lui rendre une visite pour savoir la réponse de sa dulcinée et si tout va pour le mieux. »
Enfin, nous continuons un moment notre danse et je lui lance une petite blague disant qu’il était le seul à mes yeux, puis je perçois alors une silhouette que je reconnaitrais à des kilomètres. J’essaie de signaler subtilement à ce dernier de nous changer de direction, mais ça ne semble pas fonctionner et la musique ralentie signe qu’elle touche à sa fin. Je ne sais pas pourquoi ce dernier décide de me faire faire ce genre de mouvement en cet instant, mais je le hais de tout mon cœur. Je tourne sur moi-même et je sens sa main se raffermir dans le creux de mon dos alors qu’il me penche vers l’arrière. Je n’ai nul autre choix que de me laisser guider, car si je me redisais dans cette situation, il se pourrait très bien que nous nous retrouvions tous les deux au sol. Sauf que moi, j’ai une vue sur le visage d’un homme barbu qui m’observe de ses yeux d’aciers alors que Valentino lève à son tour la tête. Valentino nous relève agilement alors que j’observe mon père silencieusement. Je prends ma robe de chaque côté et lui fait une légère révérence; « Père… » Il m’observe froidement pendant un instant. Cet homme dégageait le respect et bien du panache. Il était respecté de ses pairs et sa corpulence accompagnait le tout. Pour quelqu’un qui ne le connait pas, il peut être fort impressionné.
Son visage froid est aussitôt remplacé par un large sourire et il se jette sur moi, m’enfermant dans son étau. Il me sert si fort que j’en perds le souffle et j’en pousse même un genre de couinement étrange. « Pa…Papa tu m’étouffe! Moi aussi je t’aime beaucoup, mais j’aimerais ne pas mourir ce soir…» Il relâche un peu de son emprise. En tout cas, si nous ne voulions pas l’intention, nous voilà mal barrés.
« Tu m’as tellement manqué ma grande fille! Il dépose ses mains sur mes épaules et me repousse légèrement pour m’observer. Mon petit bébé est devenu une magnifique femme!
- Papa! que je m’exclame le visage rouge puis je baisse d’un ton, ne fait pas une scène ici, s’il-te plait. Nous ne sommes pas ici pour… »
Sauf que je n’ai pas le temps de poursuivre ma discussion avec ce dernier. J’entends des claquements de talon qui s’approche vers nous, mais cette démarche je la reconnaîtrais n’importe où. Une grande femme à la chevelure sombre passe au côté de Valentino sans daigner le regarder alors qu’elle se poste au bras de mon paternel. Ses grandes billes noires me percent de part et d’autre et je déglutis péniblement. « Mère… » Elle ne me répond pas et je ne le vois pas venir, mais tout ce que je ressens en cet instant est la chaleur de sa main qui vient de heurter ma joue à une vitesse fulgurante.
« C’est maintenant que tu oses te présenter à nous, vêtu de cette façon…et accompagné de n’importe quel gueux qui se prétend être ton fiancé? »
Je n’ai même pas le réflexe de prendre ma joue en main. Non, je la foudroie littéralement du regard et si j’avais eu la moindre arme sur moi, cela m’aurait très certainement coûté mon poste de garde, mais je n’ai jamais autant souhaité dans ma vie la mort d’un être humain.
« Je n’ai pas à justifier ma conduite envers vous. Je ne ferai pas de scène suite à votre geste, mais comme je l’ai mentionné à père, je ne suis pas ici pour m’amuser, alors si vous voulez bien nous excuser… » Je crache ses paroles comme du venin tel un serpent.
Je prends Valentino par le bras incitant ainsi ce dernier à me suivre afin que nous nous éloignions de ce chaos. Nous avons bien plus importants à gérer et mes problèmes familiaux ne devaient gêner notre enquête. L’abcès était percé. Enfin, lorsque je dépose ma main sur son bras, celui-ci peut sentir ma main qui tremble et aussi voir mon air sombre.
Elle n'a pas pensé à demander à voir la lettre? Pourtant pour qu'il y ait intervention d'une garde, il faut qu'il y ait une raison! Cela aurait pu être un fou ou un homme ayant de mauvaises intentions! Elle aurait dû s'en assurer cependant, il est aisé de voir qu'elle a honte de cette erreur alors je ne vais pas trop insister là-dessus... Ce qui est fait est fait et puis, il n'est rien arrivé à Khalie alors c'est le principale non? Elle m'explique avoir tout de même mener l'enquête mais que l'homme semblait digne de confiance? J'espère sincèrement qu'il l'est, après tout on ne peut pas faire confiance à grand monde malheureusement... Je finis par soupirer, ce n'est pas possible de revenir en arrière mais elle a fait ce qu'elle jugeait juste, je ne peux pas réellement le lui reprocher, je me suis, moi-même, bien trop souvent mis dans des situations difficile parce que j'ai écouté mon instinct ou mon coeur plutôt que mon cerveau ou mon jugement! Je ne suis pas le genre d'homme qui peut faire le moindre reproche à ce propos malheureusement... Je lui suggère cependant de le surveiller, après tout s'il était au courant des meurtres, il y a peut-être quelque chose à creuser de ce côté? Selon mes informations, il est parfaitement possible que le responsable des meurtres soit également un noble, le fait qu'il ne soit pas sur la liste ne veut pas forcément dire qu'il n'a rien à voir avec cette histoire après tout! Je secoue doucement la tête, j'ai l'impression de traiter la demoiselle comme une enfant ou une idiote et ce n'est pas mon intérêt alors je souris doucement tout en continuant à danser.
'Allons bon, ce n'est pas très grave tu as fais ce que tu pensais juste! Le principal c'est que tu as pu aider monsieur O'Sullivan sans que sa dulcinée ne devienne jalouse de toi! Et puis..." Je m'approche de son oreille pour lui murmurer la suite, je veux être sûr que personne n'entende rien. "Je ne peux rien te reprocher, ce n'est pas comme si tu avais couché avec un potentiel témoin!" Et je ris doucement suite à cette information.
Soudain, la musique s'arrête et je finis dans un mouvement parfait de danseur! Pourquoi? Aucune idée, j'ai toujours voulu prendre cette pose extrêmement classe même si cela ne sert à rien! Sauf que pour le coup, cela nous permet de nous retrouver face à face avec le père de la jeune fille. Un monsieur relativement physique, un certain charisme, une élégance évidente! Le genre d'homme qu'il vaut sans doute mieux éviter d'emmerder et malheureusement il regarde sa fille véritablement sévèrement... Je dois avouer que j'ai un mauvais sentiment sur cette histoire pour être parfaitement honnête, j'ai peur que les choses ne dégénèrent mais non...Je dois avouer que ce qui arrive est plus surprenant qu'autre chose : l'homme sourit soudain largement et attrape ma cavalière dans une étreinte des plus chaleureuse au point que l'on pourrait croire que Khalie va étouffer! Ah non pardon, réflexion faite, elle étouffe vraiment, c'est en tout cas ce qu'elle dit... L'homme la relâche finalement pour la regarder avec énormément de tendresse et d'amour dans le regard et je souris doucement devant la scène! On voit que cet homme respire la bonté en réalité et surtout, on voit qu'il aime sincèrement son enfant! Du coup, excepté une dispute avec sa soeur que je ne peux que comprendre, combien de fois Enzo et moi-même ne nous sommes nous pas engueulés? Je dois avouer ne pas comprendre sa réticence à parler de sa famille ou à les voir...
Cependant, un bruit sec de talon frappant contre le sol attire mon attention, une femme approche vivement... Elle passe à mes côtés sans même me jeter un regard, comme si je n'étais rien d'autre qu'une fiente sur son chemin! Khalie lui parle, l'appelant mère? Voilà donc la matriarche Drak'gnir? Mais comme seule réponse, c'est un mouvement vif qui se fait voir et un bruit de claquement sourd! Elle vient véritablement de gifler ma compagne là? Vêtue de cette façon? Mais elle est très belle sa robe et puis... C'est moi le gueux? Je fronce les sourcils mais avant que je n'ai le temps de répondre, Khalie s'occupe de le faire, elle reste extrêmement calme et m'entraîne pour partir sauf que, apparemment. la pimbêche qui lui sert de mère n'en a pas fini encore... La voilà qui reprend la parole et franchement, je n'ai rien dis par respect pour ma jeune amie, ma partenaire voulait éviter de faire une esclandre, elle voulait conserver notre identité secrète, ou plutôt la raison de notre présence cependant, je l'ai dis non... J'ai tendance à agir sur coup de tête et à l'instinct non?
"Où penses-tu partir alors que je te parles? Je vois qu'aller à l'académie ne t'as pas appris les bonne manières! Reviens immédiatement ici sinon..."
Ok... Et donc, je craques! Khalie a visiblement plus de self-contrôle que moi, c'est un fait que nul ne pourra nier et de ce fait, je fais ce que je fais le mieux : j'attire la lumière sur moi parce que, après tout, je suis le premier rôle non? Je me dégage du bras de la jeune femme et me tourne vers sa mère avançant vers elle d'un pas décidé. Je me plante devant elle, plongeant mon oeil valide dans son regard, la toisant comme elle semble aimer le faire et visiblement, je n'ai absolument pas peur d'elle.
"Donc, vous êtes en train de menacer une garde après l'avoir agressé c'est bien cela madame Drak'gnir? Mais j'oublies de me présenter... Valentino Rivolti, officier supérieur de la garde de notre belle cité! Je suis un gueux certes, mais j'ai de bonnes manières tout de même, elles me viennent justement de l'académie militaire! Vous devriez peut-être essayer, on vous y apprendrait plusieurs choses : le respect, l'humilité, savoir faire vos draps seule et surtout la loi : agression d'une personne, menace, harcèlement... Je pourrais vous enfermer en cellule un petit moment si Khalie porte plainte!" Et je souris à pleine dent devant la femme alors que je secoue doucement la tête. "Votre fille est une excellente garde, elle accepte même des missions en dehors de ses heures de services! Vous devriez être fière d'elle! L'inverse n'est malheureusement pas vrai... Alors maintenant, vous allez me faire le plaisir de fermer cette grande bouche avant que je ne vous passe les menottes et remerciez Khalie parce que si je ne la respectais pas comme je le fais, vous seriez déjà en cellule! Bonne soirée madame Drak'gnir!" Je me tourne ensuite vers le père de la jeune fille, le saluant d'un signe de tête. "Bonne soirée monsieur Drak'gnir et désolé pour cela!" Et sur ce, je me retourne vers Khalie lui tendant le bras en haussant les sourcils pour voir si elle l'accepte. "Continuons-nous à profiter de cette soirée très chère?
Après lui avoir montré que je n’avais pas demandé à Aslander de me montrer sa lettre de menace, je lui avais expliqué que je ne pouvais pas mettre en doute les paroles d’un civil qui demande protection. Son histoire se tenait tout de même bien et puis elle l’avait assez soupçonné et questionné sur ce sujet. Au final, elle lui avait offert le bénéfice du doute. Il s’était montré dur de le suivre et de s’assurer qu’il était bien protégé surtout qu’il n’en faisait qu’à sa tête, mais au final, l’assassin n’avait pas pointé le bout de son nez, juste quelques voleurs tomber à la mauvaise demeure au mauvais moment. Il s’était enfui et dans le doute, j’étais restée pour le reste de la nuit. Enfin, il faut aussi dire qu’il s’était passé des choses… Choses que je ne voulais pas évoquer. Sauf que pour je ne sais quelle raison, ce dernier s’est approché de mon oreille pour me murmurer quelque chose à l’oreille. Au moment où j’avais pensé à cette histoire, ce dernier me signale qu’il n’a rien à me reprocher puisque ce n’était pas comme si j’avais couché avec un…potentiel témoin? Peut-être que je deviens livide à ce moment, ou bien plus blanche que je le suis déjà. Mais j’ai un dégluti qui passe mal et je n’ai pas le choix de me racler la gorge. Je détourne la tête et remarque la silhouette de mon père.
La musique s’arrête au pire moment et Valentino me met dans une position assez délicate. Je me relève rapidement et salue mon père que je n’avais pas vu depuis longtemps. Je dois dire que de tous les membres de ma famille, il était le seul à m’avoir manqué. Nous étions plutôt proches autrefois, mais mère avait tout gâché et que dire d’Ahsley… une vraie peste. Il m’attrape telle une poupée de chiffon et me serre si fort que j’en ai les os qui craquent. Que dire de cet imposant homme qui en réalité cachait un cœur d’or. Enfin, il me dépose et nous avons peu de temps pour discuter puisque l’entrée de ma mère ne se fait pas tarder. Elle a toujours moyen de se faire remarqué. Même pas un bonjour de sa part et tout ce qu’elle trouve à faire depuis toutes ses années c’est de me gifler en insultant mon officier. J’ai la rage au ventre et si j’avais vu une simple arme ou n’importe quel objet tranchant et assez solide, je lui aurais foutu entre les deux yeux et nous n’aurions plus jamais entendu parler de cette chienne. Sauf que le hic, ce que je suis entourée de témoin et je suis une garde. Juste avoir cette pensée me donne la nausée et tout ce que je trouve à faire c’est de lui dire calmement que je ne suis pas là pour faire une histoire et j’attrape Valentino par le bras pour nous éloigner de cette famille brisée.
Sauf que cette dernière ne semble pas avoir dit son dernier mot. Non, elle insiste pour que je revienne devant elle impliquant que je n’avais pas de manière… Je fais un bref arrêt, me demandant si m’éloigner était la meilleure des choses, puis je soupire en fermant légèrement les yeux. Non, j’étais une adulte et j’étais responsable de ma personne. Qu’elle me déshérite si cela lui chante. Je n’ai pas besoin de cette vie, je n’ai pas besoin de tous ces cristaux qui ne m’apporteront que des biens matériels. Il y a toujours Ashley, qu’elle suive ses pas. Sauf que lorsque je m’apprête à poursuivre mon chemin, Valentino, lui ne semblait du même avis. Il se dégage de mon emprise et lorsque je fais volteface je le vois soutenir le regard de ma mère sans sourciller et il lui parle sans lui donner la chance de répliquer quoi que ce soit. Il n’a pas peur de faire voler notre couverture affirmant haut et fort qu’il est officier supérieur du grand-port et cite des lois afin de me soutenir tout en tentant d’inculquer un peu de savoir-vivre à ma mère. La scène qui s’offre à moi est presque délicieuse. J’ai envie de sourire et de montrer à cette dernière qu’elle ne m’atteint plus et que les lois sont plus fortes que ses caprices de pimbêche, mais j’ai peur… Peur qu’elle se venge sur mon pauvre père ou bien même sur ma sœur. Je ne lui souhaite pas de vivre une humiliation publique comme je viens de subir. Je ne la tiens pas dans mon cœur, mais ça reste ma petite sœur non? Et puis je suis sûre qu’une fois en dehors des griffes de ma mère, elle serait plus…endurable?
Enfin, j’écoute les paroles de Valentino et je ne sais même pas quoi lui répondre quand ce dernier s’avance vers moi pour me tendre son bras. Je dois le remercier, pleurer, lui tirer la tête? Je suis tellement habituée de l’entendre m’engueuler que de le voir me porter toute cette estime devant tous ces gens et surtout celle qui compte le plus, ma mère, m'a fait…chaud au cœur? J’attrape tout de même son bras bien que profiter de cette soirée ne faisait plus partie de mon vocabulaire.
« Je sais que nous sommes en mission, mais on peut aller sur le balcon? J’ai besoin de prendre l’air, ventilé un peu… » L’adrénaline s’apaisant, je sens la douleur à ma joue s’intensifier et je porte une main à cette dernière ouvrant un peu ma mâchoire. Enfin, on se glisse au travers de la foule et une fois sur l’un des balcons présents, j’abandonne son bras pour m’appuyer contre la rambarde. J’observe la ville qui s’illumine de ses nombreux cristaux et lève la tête pour observer l’océan qui recouvrait le dôme. Je tourne légèrement la tête en sa direction ne le regardant que du coin de l’œil.
« Voilà, je te présente ma famille. Comme tu as pu le voir, nous sommes parfaitement unis et nous nous aimons tous également. On se respecte mutuellement et nous semblons être la famille parfaite. » Un sourire triste est présent sur mon visage alors que je sens de plus en plus une boule me monter à la gorge. Je me redresse pour lui faire face cette fois-ci et ma voix se fait tremblante. « En tout cas…m.merci d’avoir pris ma défense. Ça me touche… » Mes yeux se remplissent de larmes malgré mes efforts à les maintenir et je frotte légèrement mes yeux. « Haha, j’ai une poussière dans l’œil. »
Je ne vais rien dire, j'ai cependant un mauvais présentement... C'est moi ou la réaction de la jeune fille alors que je parle de coucher avec un potentiel témoin est affreusement suspecte? Est-ce qu'elle a vraiment fait cela? j'aimerai bien en savoir plus cependant, voilà que la famille de la demoiselle arrive... Si le père de la jeune fille se montre extrêmement sympathique, la mère de la demoiselle me donne juste un mot dans l'esprit et il n'est ni respectueux ni honorable! C'est quoi cette salope (oui c'était ce mot là)? Déjà elle fout une claque à Sunny et ça m'emmerde pas mal, mais en plus elle lui parle comme si elle était une merde et cela en m'insultant? Par respect pour ma collègue, j'aurais pu fermer les yeux, laisser passer les actions de la pouffiasse de service sauf que, madame je suis le centre du monde et je ne sais pas fermer ma grande gueule en rajoute...Peut-être que la jeune fille m'en voudra, après tout ses histoires familiales ne me regardent pas, elle a été très claire à ce sujet lors de notre première rencontre mais là, c'est trop! Je me tourne donc vers la connasse de service et je lui dis ce que je pense, qu'importe ma couverture ou quoi que ce soit d'autre, j'vais pas la laisser s'en prendre ainsi à ma subordonnée! Après tout, n'est-ce pas le rôle d'un leader que de soutenir ses hommes lorsque cela est nécessaire? Alors voilà, je la remets à sa place et je lui fais bien comprendre que si elle continue, elle va avoir des emmerdes parce que bon, elle est bien gentille (ou pas) mais c'est juste une noble! Elle n'a ni autorité, ni pouvoir sur moi et si je décide de lui foutre les menottes, personne n'aura rien à y redire!
Une fois cela fait, je me retourne vers Khalie en l'invitant à saisir mon bras et à reprendre notre soirée et celle-ci semble hésiter un petit instant, j'en ai peut-être trop fait? Après tout, il semble évident que ma jeune amie avait prit la décision de continuer son chemin mais je suis moins patient et calme qu'elle il faut croire? Quoi qu'il en soit, elle finit par accepter mon offre en se saisissant de mon bras, au moins elle ne semble pas me faire la gueule ou vouloir m'étriper pour la liberté que je viens de prendre, c'est déjà ça je suppose? Elle me dit cependant que, bien que l'on soit en mission, elle aimerait que l'on aille sur le balcon, elle a besoin de prendre l'air et je peux comprendre alors j'hoche simplement la tête, je peux bien lui accorder cela non? Nous nous faufilons donc dans la foule jusqu'à atteindre notre objectif, la jeune fille me lâche alors et s'approche de la balustrade, s'appuyant dessus... Elle me regarde du coin de l'oeil, me "présentant" sa famille... Faut croire que chaque famille a ses problèmes, d'un certain point de vue, je suppose que la mienne n'est pas si mal du coup? Elle se tourne vers moi et je peux voir sa tristesse même si elle fait tout son possible pour le cacher... Khalie me remercie et sa voix tremblante, ses yeux humides, son petit geste alors qu'elle affirme avoir une poussière dans l'oeil... Cela m'attriste grandement, la demoiselle ne mérite définitivement pas cela! Je m'approche doucement d'elle et je dépose ma main sur le haut de son crâne en souriant.
"Haut les coeurs! Si ma petite sunshine se met à broyer du noir on est dans la merde! Je penses tout ce que j'ai dis à l'autre connasse! T'es une très bonne garde et, même si t"es trop flemmarde parfois, je place de grands espoirs en toi! Je prendrais toujours ta défense et pas seulement parce que c'est mon rôle!"
Je souris doucement alors que je m'appuie sur la rambarde pour regarder l'horizon... Je sors une clope de ma poche et ma pierre de feu, allumant tranquillement le bâton de nicotine et tirant tranquillement dessus. Je dois avouer que la situation m'emmerde, je sais que je suis là pour une mission bien qu'elle soit non-officielle mais, j'ai grillé ma couverture et puis, j'veux pas vraiment laisser Sunny ainsi, c'est clair que la rencontre avec sa mère doit lui faire de la peine, impossible de faire semblant de rien et de l'ignorer mais j'peux pas non plus partir en prenant le risque que l'hôte de la demeure ne meurt pendant mon absence! Je rejette la fumée dans les airs et je soupire doucement.
"Mon père est un perfectionniste... Le genre de mec pour lequel quoi que l'on fasse, ce n'est jamais assez bien. C'est encore pire depuis que ma mère est morte en fait!" Nouvelle prise de nicotine, je laisse la fumée tourner dans ma bouche, l'avalant et la rejetant par le nez alors que je soupire. "J'ai deux frangins! L'un des deux est un génie dont la perfection n'a d'égale que le talent, le second est un vrai mystère, toujours dans son coin et du genre à ne jamais rien dire... On peut pas dire qu'on s'entende bien en vrai, on se tolère et on s'ignore la plupart du temps même si ça m'emmerde! Je sais jamais dire ce qu'ils pensent l'un comme l'autre..." J'sais pas trop pourquoi je lui raconte ça en réalité, est-ce parce que j'ai vu sa famille? "La seule avec laquelle c'est différent c'est ma soeur, elle est encore à l'académie, c'est la seule dont je suis vraiment proche..." Je me tourne vers Khalie en riant doucement. "On ne choisi pas sa famille hein? Quoi qu'il en soit, tu as subis tout ça sans même craquer, je sais pas comment tu fais, j'aurais voulu lui en coller une dès qu'elle t'a giflé!' Et je ris de plus belle, j'suis pas trop sûr de ce que je racontes mais bon, je termine ma cigarette, balançant le mégot par delà la rambarde et je finis par soupirer. "Bref, j'pense que ma couverture est grillée! Soit on tente quand même de parler à Lovegroves soit on se barre de cette soirée foireuse! Parait que la coupole est magnifique la nuit!"
Une fois sur le balcon, je profite de l’air frais et inspire profondément tentant de retrouver un semblant de consistance. Je voulais éviter les regards de ces gens qui avaient pu être témoin de cette scène et je ne voulais surtout pas que l’on vienne me parler de tout ceci. J’en avais marre d’entendre parler de cette histoire de fiancé qui était complètement fausse. Le concerné n’était pas plus présent pour m’aider à démentir cette rumeur. J’en avais marre de ma mère qui ne se comportait pas comme telle. Elle voulait que je devienne quelqu’un de parfait, elle voulait que je devienne quelqu’un sans sentiment et surtout que je devienne comme elle. Sauf que je ne suis pas elle et ne le serai jamais. Je lui présente le portrait de ma famille ironisant sur notre solidarité et plus les mots m’échappent plus je sens cette boule me monter à la gorge. Je sais que je dois la contenir. Je ne veux pas qu’il me voie dans cet instant de faiblesse. Je ne veux pas qu’il ait pitié de moi, mais les émotions sont plus fortes que moi. Les larmes coulent légèrement et je prétexte qu’il s’agit de poussière. Excuse qui ne doit pas du tout le convaincre. Je renifle un petit coup et je recherche vite mon air. Il dépose sa main contre ma tête et me sourit. Je crois qu’il cherche à me réconforter et je ne sais pas trop pourquoi je suis plutôt déçue… quoique s’il m’avait prise dans ses bras pour me serrer, ça aurait été encore plus bizarre, surtout entre nous, non? Enfin, j’essuie vite fait mes yeux et je l’écoute alors qu’il me signale avoir dit ce qu’il pensait vraiment. À ses yeux, j’étais une bonne garde, même si j’étais plutôt flemmarde, mais qu’il plaçait de grands espoirs en moi… Ce n’était quand même pas rien.
« Je, euh, merci… Je n’aurai jamais cru t’entendre dire cela sur moi un jour, mais ça me touche vraiment et j’espère ne pas te faire regretter ses paroles et m’en montrer digne. »
Ce qui voulait dire qu’il ne devait surtout pas découvrir ce que j’avais fait avec Aslander. Sinon, j’allais me faire engueuler par ce dernier. Bref, je le regarde finalement s’éloigner de moi et il s’appuie à son tour sur la rambarde prenante avec une lui une clope qu’il s’allume. Je ne le quitte pas du regard et je me demande sérieusement ce que ça peut goûter pour qu’il en prenne autant. Enfin, l’odeur n’a rien d’attirant alors je dois imaginer que ça apporte quelque chose d’agréable chez lui? Enfin, je n’ai jamais essayé et je ne sais pas si j’essayerai un jour, mais bon. La conversation qui suit me surprend. Je ne me serai jamais entendue à ce qu’il parle de sa famille et surtout pas à moi! Il me parle de son père et du décès de sa mère. Ensuite vinrent les deux frères dont il ne semblait pas trop proche et me parla alors de sa petite sœur qui se trouvait toujours à l’académie… C’est vrai que son père était un instructeur maintenant et que sa famille entière était membre de la garde. J’imagine que chaque famille a ses exigences et chacun son lot de problèmes. Je ne dis rien à tout cela. Il se confit à moi, mais je ne sais pas s’il le fait seulement parce qu’il a été témoin de quelque chose qu’il n’aurait pas voulu voir. Par contre, je ne peux me retenir à partir du moment qu’il ne savait pas comment j’avais fait pour garder mon calme.
« C’est simple, s’il y avait eu le moindre objet tranchant à ce moment, je lui aurais très certainement mis sous la gorge. Je l’aurais égorgé et laissé vider de son sang sans sourciller. Mais heureusement qu’il n’y en avait pas. Je l’ai tué une dizaine de fois dans ma tête à la place, ça m’a aidée à garder mon calme. » Je dis cela sans sourire et en étant des plus sérieuses. « Mais je me suis sentie mal d’avoir eu ce genre de pensée, pas parce que c’était ma mère, mais juste l’idée de commettre un meurtre. Je me suis dégoûtée.»
Par la suite, il me propose deux possibilités. Soit tenter de parler à Lovegrove, alors que nous sommes ici pour cela, soit partir de cette soirée puisque nos couvertures sont complètement grillées et visiter la coupole. À vrai dire, je l’ai déjà mentionné, mais je ne veux plus être ici parmi tous ces idiots alors voilà! « J’vais pas te mentir, mais avec ce qui vient de se passer, je n’ai pas le courage d’affronter le regard des gens. De toute façon, comme tu l’as dit, ta couverture est grillée. Il sait que tu es un garde et un officier en plus. » Je vérifie que personne n’est proche de nous et je baisse d’un ton. « Il ne voudra rien te révéler et niera le danger… Bref, je crois que c’est mort pour celui-ci. Je ne pense pas qu’il va faire le lien avec une enquête en cours en sachant qu’un garde accompagnait une noble, après tout, chacun son compagnon, mais si tu vas lui parler, cela va sans doute lui mettre la puce à l’oreille. Il va en parler aux autres et ton enquête va ralentir parce qu’ils te fermeront la porte au nez. »
Enfin, ma décision semble claire alors je lui tends ma main, comme si je m’attendais à ce qu’il la prenne et je lui souris doucement. « Alors partenaire, on se fait un petit départ en grand? »
Elle a l'air déçu ou bien ce n'est qu'une impression? J'sais pas trop ce qu'elle espérait, j'vais pas non plus la serrer dans mes bras ou faire un autre truc débile du genre, on commence à peine à se parler elle et moi alors bon, ce serait pas mal débile d'en faire trop non? Par contre, quand je lui dis ce que je pense, elle me regarde visiblement surprise, je dois avouer que je ne sais pas trop pourquoi, bon d'accord je suis parfois dur avec elle mais, ne dit-on pas que l'on est plus exigeant envers ceux dont on en attend le plus? Bref, elle me signale qu'elle ne pensait pas m'entendre dire de telles paroles un jour mais que cela la touche? J'ai l'air d'un si gros connard que cela? J'vois pas trop pourquoi elle pense que je ne lui aurais jamais fait un tel compliment, surtout que c'est pas réellement un compliment en fait, c'est juste la vérité et dans les faits, je ne peux même pas affirmer que cela soit réellement bien pour elle... Le fait que je place de grands espoirs sur ses épaules signifie également que je vais attendre qu'elle en fasse plus, que je vais parfois être plus dur et que ma déception sera plus grande si je me suis trompé cependant, je ne crois pas cela! Bref, je m'allume une clope et je profite de la sensation que la nicotine provoque dans mon organisme, un bien fou je vous le dis! Sauf que voilà, je sais pas trop pourquoi j'commence à parler de moi et de ma famille... C'est pas que ce soit forcément nécessaire mais les paroles sortent d'elles-même. Soyons honnête, la famille de la jeune fille n'est pas la plus harmonieuse mais, je pense qu'en un sens c'est parce que elle et moi on se ressemble un peu que je lui parle de cela.
Elle ne trouve rien à y répondre ou elle ne le veut pas, en même temps j'attendais pas spécialement qu'elle en dise plus, c'est pas comme s'il y avait beaucoup de chose à dire de toute façon, je ne fais que signaler des choses plus ou moins sans importances soyons honnêtes, oui ma famille n'est pas la plus tranquille qu'il soit non plus même si, au moins, je ne me suis jamais fais giflé par une grognasse en publique! Par des femmes n'appréciant pas mes remarques ou ma beauferie oui mais pas par une grognasse! Par contre, sa réaction lorsque je dis ne pas savoir comment elle a fait pour garder son calme attire bien plus mon attention en fait... Je m'avance lentement vers elle et je viens me poster juste en face d'elle, ce discours... Je bloque mon majeur avec mon pouce et l'approche rapidement de son front pour venir lui mettre une pichenette! Non mais franchement, nous sommes des gardes tout de même, même en plaisantant il est absolument intolérable de dire une telle chose alors avec autant de sérieux? En plus si quelqu'un l'entend et qu'il arrive quoi que ce soit à la connasse qui lui sert de mère, elle risque de se retrouver suspendue et en examen suite à de tels mots! Je peux pas vraiment laisser cela arriver!
"Ce n'est pas le genre de propos qu'un garde doit tenir jeune fille! Nous devons protéger les citoyens de ce royaume!" Je regarde ensuite à droite et à gauche pour être sûr que nous sommes bien seuls et que personne ne risque de nous entendre. "Même si ce sont des sous-merdes incommensurables parfois..." Parce que bon, protéger et servir c'est bien beau mais parfois, il y en a qui ne méritent rien d'autre qu'un bon coup de pied dans le derche! Cela étant, même si certains le méritent sans doute, nous ne pouvons pas être bourreaux! Si nous rendons la justice nous-même, en quoi serions-nous différents de ce connard qui élimine des nobles? D'ailleurs en parlant de cela, je propose à la demoiselle de partir, on a déjà signalé que les gardes étaient sur place, Lovegrove va se montrer plus prudent et il y a de fortes chances que l'assassin ne frappe pas tout de suite puisqu'il est conscient de notre présence, je suppose que le fait qu'un garde remette à sa place l'une des plus riche dame de l'assemblée doit être sur toutes les lèvres de cette soirée, je dois avouer que je ne suis pas mécontent de cela en réalité...
Quoi qu'il en soit, la demoiselle me confirme qu'il est sans doute mieux de partir, je ne peux pas réellement lui dire le contraire, de toute façon elle n'est pas la seule à se dire que cette soirée est foireuse, j'avais pas grand espoir de parler au maître de maison, en réalité je ne l'ai vu que lorsque nous nous sommes dirigé vers le balcon et il remontait vers l'étage accompagné de deux gardes du corps, je me dis qu'il s'est retiré pour la soirée c'est aussi pour cela que je propose de partir. Je me saisis donc de la jeune fille en souriant. "Je fais toujours les choses en grand Sunshine!" Et sur ce, je me mets à courir, entraînant la demoiselle dans mon sillage, nous passons à coté de sa mère à laquelle je fais un large sourire plein de provocation parce que bon, elle le mérite!
Ainsi, nous quittons la demeure du nobliaux comme des voleurs en fait, mais cela est plutôt marrant je dois l'avouer, d'ailleurs je ne quitte pas la main de la demoiselle! Je la garde dans la mienne sans réellement y penser en fait. "Direction la coupole!" Bon, c'est peut-être aussi parce que je ne veux pas qu'elle se barre, maintenant que nous ne sommes plus en mission nous pouvons en profiter, cependant, elle voudrait peut-être rentrer aussi? Je préfère m'assurer qu'elle me suive, c'est sans doute pour cela que je garde sa main en otage? Mon subconscient me pousse à ne pas la lâcher alors je le fais sans m'en rendre compte? Quoi qu'il en soit, nous avançons ensemble dans la ville aquatique, pour être honnête je n'ai aucune idée d’où se trouve la coupole alors je la regarde soudainement avec un petit sourire. "D'ailleurs, elle est ou la coupole? T'es d'ici après tout!"