Moi le seul démon qui m'anime c'est certainement pas les démons de minuits mais celui du sommeil. Je vous jure j'en pouvais plus de courir la vessie pleine et les paupières chancelantes. Un rideau noir s'abattit sur mes yeux une première fois, je les rouvrais diminuant ma course, chancelant entre les arbres mollement. Je ne fixait que mes jambes et les feuilles au sol. Même l'air pourtant vivifiant de la montagne ne semblait pas vouloir me garder éveillé par mes paupières furent closent une fois de plus, et je tombais, posant vainement ma main sur une jeune branche d'arbre innocente qui finit arraché à sa mère, gisant dans mes bras comme un doudou.
Déjà, je roupillais sereinement dans mon matelas naturel, fait de fougères et d'épine de pins ou autre conifère, je ne suis pas jardinier moi... En tout cas il ne faisait plus si froid emmitouflé dans ce manteau tout chaud tout duveteux. Le petit pinplume au pelage spectrale éclatant aurait presque envie de rester terrer dans ce terrier douillet, ignorant que déjà rien ne pouvait plus l'impacter, ni la morsure du soleil, ni celle du vent. Tu fixes le ciel obscurcit par la flore local, assombrit par la nature et déploie tes deux ailes blanches. La créature fixe assidûment la cime des arbres, porté par mon envie de prendre de la hauteur pour comprendre la situation. Comme à chaque fois je ne remarque même pas mon propre corps gisant dans un coin et je me lance à l'aventure sous une forme inédite et inaltérable. Aujourd'hui je suis un joli pinplume prêt à retrouver mon chemin et découvrir l'étonnante épreuve du sadique instructeur Kyrian.
Je prends alors mon envole, emprunt d'une motivation qui m'est bien rare éveillé, et je me pose sur la cime d'un arbre, scrutant les alentours avec attention. Mes oreilles de pinplume ectoplasme frétillent au moindre son, mais j'ignore tout ses signaux qui devrait me mettre la puce à l'oreille trop concentré sur cette fumée que mes petits yeux ont capté. Un voyageur sur la bordure de la montagne, réellement ? Pour le coup ma curiosité l'emporta et mes ailes me guidèrent vers le trait de fumé, pret pour une nouvelle rencontre au coin du feu. N'atterrisse avec légèreté des yeux, faisant fit de tous les obstacles et de la réalité pour atterrir directement dans se bûcher ardent érigé par une aventurière dont je ne parvenais pas à m'extraire du regard. Je restais donc ainsi, immobile dans les flammes écarlate, sans pression aucune, et demandais tout normalement :
-Bonjour... Tu es perdue ?
Rencontre paranormale au coin du feu
Je me trouvais en ce lieu pour apporter une missive très importante au chef de la Forteresse. Mais j’ai du faire un détour. Un éboulement avait détruit la route principale et je me suis retrouvée à passer par des petits chemins rocailleux et peu abordables.
J’aurais pu me transformer en oiseau mais à ce moment, ma seule transformation était celle d’un petit oiseau fait pour le voyage en plaine ou forêt et certainement pas pour faire face aux monstres volants présents dans les montagnes. D’autant plus qu’il ne s’agissait pas de mon terrain de prédilection.
La nuit tombe vite en montagne, et j’ai fini par me cacher dans un creux du mur de la montagne que je traversais. En face de ce chemin escarpé se trouvait le sommet des arbres. Je n’avais pas du tout avancé dans ma tâche. Mais au moins, j’étais dans un petit lieu tranquille et qui me permettait de surveiller que ce qui venait de devant. J’avais fini par allumer un petit feu de camp avec les arbres à proximité de la montagne, pour me protéger du froid. Mangeant un peu de provisions et finissant par monter la garde, je commençais à regretter d’être partie toute seule. C’est dans ces moments là qu’on se dit qu’avoir un allié était une chose utile.
Alors que je commençais à tomber dans l’inconscience, je vis une lueur s’approcher de moi. Un monstre ? Rapidement, je dégainai mon arc et pointa tout ce qui était à portée. Avant de voir qu’une sorte de lapin blanc lumineux était près de moi. Un Lumios ? Ce n’était pas leur habitat naturel. Il semblait danser même au-dessus des flammes.
Ma surprise fut encore plus grande quand cette créature lumineuse parla le langage humain. Là j’étais vraiment stupéfaite. Je n’avais jamais croisé un monstre capable de faire ça. Aussi, je déposa mon arme, si le monstre voulait m’attaquer il l’aurait fait avant. Je répondis donc sur un ton inquiet et suspicieux à la question du monstre :
- Je ne suis pas vraiment perdue, j’ai du faire un détour pour me rendre à la forteresse, le chemin principal est bloqué par un éboulement qui s’est produit un peu plus tôt. Et toi étrange créature qu’est-ce que tu es ?
-Ah ! Toi aussi tu veux aller à la forteresse ? Tu n'as pas l'air d'être une garde pourtant... Je te reconnais pas... Quoi un éboulement tu dis ? Mais j'ai dormit combien de temps ? Arg ! J'espère que c'est pas un coup fourré de l'instructeur !
Je regarde la suite du chemin d'un air inquiet. Aucun de mes camarades à l'horizon. Juste la nuit maintenant noir et mouvante, pleine de vie et bruyante. Je regarde à nouveau la jeune femme d'un regard inquiet. Je ne voulais pas la laisser seul ici, mais il fallait que je me rende compte de l'ampleur de mon retard et des dégâts cautionné par l'éboulement. Je bondis sur place pour le remettre d'aplomb et me retournais vers Nayru.
-Tu... Tu peux rester ici toute seul ? Si je pars en éclaireur et rejoins la forteresse je serais en mesure de leur donner ta position et de t'apporter de...
Mon esprit devint flou et la dernière image que je vis de la femme fut son expression d'étonnement. Je me réveillais alors dans le ravin dans lequel j'avais chuté. Les épines de pins et la neige avait amorti ma chute, par chance. Peut être que Lucy me guette...mon souffle était court, haletants. Tout mon corps tremblait, transit de froid. Je crois bien que c'est ça qui m'avais sortit de cette étrange rêve. Cette femme intrigua te que j'avais vu dans mes rêves, n'étais-ce pas Lucy venu me sauver de la morsure du froid et d'une mort certaine ?
Mon souffle était rauque, mon thorax anesthésier par la température et mes doigts ampli d'engelures. J'étais faible, lutant pour bouger sans souffrir le martyr. J'avais tellement mal, tellement froid, que j'en oubliais de maudire celui qui m'avait mené ici et abandonné dans la nuit noir. Je marchais lentement, mécaniquement, trop faible pour réfléchir, repensant seulement à ce rêve, à cette femme... Et si ce n'était pas Lucy, mais seulement la personnification de la mort ? Une mort azurée, belle et téméraire. Je m'en fichais, je laissais simplement mes pas me guider, rendre ce rêve prémonitoire !