Une nouvelle journée s'annonçait pour le capitaine de la Garde Royale. Ou plutôt une nouvelle soirée au vu du soleil qui déclinait déjà doucement.
Le service se voulait fini, et c'est avec un soupir qu'il put repousser sa chaise. Un des premiers soirs ou il pouvait se permettre de terminer son travail avant la nuit tombée.
La saison se voulait douce et c'est avec un plaisir non dissimulé que l'officier laissa son armure à sa place, optant plutôt pour une tenue légère, composée d'un pantalon gris renforcé de cuir aux articulations et d'un gilet similaires, le tout teinté d'un gris sobre sans fioriture extrême sinon un petit insigne de la garde royale cousu sur la poitrine.
Laissant warg et soldat à la caserne, il prit la grande porte pour marcher d'un pas léger vers la maison de son major. Aube n'était pas à son domicile, mais sa gouvernante, Miss Applebee était bien présente elle. Ce qui tombait bien, car c'était précisément elle qu'il voulait voir.
Quelques jours plus tôt, ils avaient convenu d'un rendez vous pour que l'officier puisse lui remettre des papiers d'importance. Mais le destin avait fait que cette entrevue avait du être reportée bien trop de fois à son goût, l'idée de revoir la pétillante Marthe n'étant pas des plus déplaisante.
C'est donc avec un léger sourire qu'il quitta l'île royale, de grandes enjambées le menant plutôt rapidement à la maison en question.
Bon ce n'était pas un rendez vous galant, bien loin de tout cela, plutôt une remise de papiers plus qu'officiels, mais inutile de le faire la mort dans l'âme.
La demoiselle ayant été plus que cordiale lors de leur dernière rencontre, lui ayant gentiment fait découvrir un nouveau type de tarte, qui lui avait portée étrangement chance sur le chemin du retour, et si l'homme ne se montrait que très peu pieu, certaines coïncidences ne le laissaient pas totalement indifférent. C'est donc avec de fort bon souvenir qu'il allait de par les rues, descendant les avenues bondées de marchands en tout genre et d'acheteur que l'heure faisait sortir. Beaucoup de gens se présentaient de ci et de là, mais le blondinet les esquivait habilement, fendant la foule sans en perturber le flot. Le quartier n'était pas des plus mal famés, bien au contraire, et des tas de bourgeois avec de grands chapeaux se pressaient à leurs affaires
Arrivé devant la porte, il frappa trois coup d'affilés, assez fort pour être entendu à l'autre bout de la maison. A cette heure, les deux petites terreurs ne dormant surement pas encore.
-Miss Applebee ? C'est Arthorias !
Aube avait eut l’amabilité de lui indiquer les heures de présence de cette dernière lui permettant ainsi sans soucis de ne pas la rater.
Il aurait été dommage que ces papiers d'autorisations soient gâchés tout de même.
_ La journée de Marthe s'était déroulée le plus tranquillement du monde. Elle s'était rendue de bonne heure chez Madame Grassim pour y travailler. Son emploi de gouvernante était à temps plein. Vraiment plein. Entre les enfants, la cuisine, le ménage,les courses et autres affaires courantes il y avait largement de quoi s'occuper. De façon globale les rôles étaient les suivants : Marthe faisait tout, et Aube rentrait mettre les pieds sous la table. Et à juste raison ! Madame Grassim était garde royale ! Et n'allez pas penser que son métier était incompatible avec le fait d'être une mère modèle. Aube excellait dans la parentalité. Il lui était d'autant plus aisé qu'elle avait justement employé Marthe pour se charger du reste. Et le monde allait ainsi pour le mieux. Rien n'aurait pu la rendre plus heureuse. Miss Applebee ne vise ni gloire ni honneurs. Elle est de ces femmes de l'ombre au rôle invisible mais indispensable. Et c'est parfait ainsi.
_ Aujourd'hui était une exception pour confirmer la règle. Madame Grassim était rentrée de bonne heure de sa garde pour créer des souvenirs avec ses petits. Il faisait un temps splendide et Aube voulait en profiter pour sortir les enfants et passer un temps privilégier avec eux. Ça ne durerait pas plus que la fin d'après-midi, une ou deux heures tout au plus. Juste le temps qu'il fallait pour s'occuper d'un problème épineux. D'un de ceux qu'on ne peut accomplir avec des enfants à charge. Un combat a mener. Et non des moindres.
_ Cela faisait plusieurs semaines que la gouvernante avait remarqué les signes. D'abord il y eut les grattements. Inaudibles la journée quand le monde s'agite, mais attendez le soir venu. Vous aurez ensuite les petits bruits de pas qui font "ticky-ticky-ticky" en dessous de vous. Viens le moment où vous commencerez à chercher les signes physiques. On croit parfois entendre des choses imputables au bois qui travaille quand le temps change. Mais les petites crottes sous les meubles ne trompent pas. Le paquet de blé percé non plus. Il était temps pour Marthe d'agir. Son amour incontestable pour tout être vivant, quel qu'il soit, ne l'empêchait pas des les préférer dehors que dedans. Et la place des rats : c'est dans les champs. La question rendue à ce point il fallait désormais agir. L'arme ? Le balai. La victime ? Les squatteurs de cave. Quand ? Maintenant.
_ .. Ou peut-être un peu plus tard. Ou différemment. Il manquait un élément indispensable à cette mission: un plan. Maintenant que Marthe était perchée sur un meuble il était visiblement trop tard. Son enquête l'avait mené dans une cave inconnue de sa propriétaire. Son accès se faisait par une trappe dérobée à l'extérieur de la maison. Une lampe à huile éclairait sommairement les lieux. C'était une grande pièce sombre aux murs en pierre et au sol en terre battue. De vieilles étagères remplies de poussière et d'un bazar sans nom l'entouraient de toute part. Il y avait de ci de là une table ou un établi recouverts d'une sempiternelles couverture de crasse et de poussière. Et sur l'un deux : Une Marthe. Et voyez vous pas qu'elle mouline de son balai en dessous d'elle pour faire fuir ses opposants.
- " Allez !! Du balai !! OUST ! J'ai dit "OOUUSSTT" !!! "
_ Toutes les phases du deuil y étaient passées.
Il y avait eu la colère : " Ah non hein ! Ça ne vas pas se passer comme ça !" . Puis le marchandage : " Allez quoi ! C'est plus grand dehors ! Et en plus c'est mieux, vous verrez. " La tristesse vient ensuite : " Mais pourquoi vous voulez paaaaas. Alleeeez. Paaarteeez " suppliait-elle . Et enfin, l'acceptation : " Bon d'accord, vous pouvez rester... MAIS LAISSEZ MOI SORTIIIIIR !! "
Et on lui répondit :
-" Miss Applebee ? C'est Arthorias ! "
- "IIICIII !! JE SUIS EN BAS ! FAITES LE TOUR CAPITAINE !" Lui cria la jeune femme.
_ C'était inespéré. Un sauveur inattendu allait la sortir du pétrin en la personne du Capitaine même de la garde royale : Sir Arthorias Hekmatyar. Alias l'homme le plus charmant, le plus héroïque et le plus susceptible de la sauver que Marthe connaisse.
Alors qu'il frappait à la porte, Arthorias entendit une voix sortir d'outre tombe, résonnant longuement et manquant des accents habituelles de la jolie Marthe.
Et malgré la difficulté à la comprendre, il saisit l'essentiel, et abandonna la porte et son mutisme pour faire le tour de la maison, passant sans difficultés la petite barrière qui barrait le chemin.
Difficile de comprendre ce qu'elle faisait dans le jardin, mais à la vue de la petite trappe dérobée ouverte, la compréhension se fit plus claire.
L'homme s'approcha de cette dernière, passant la tête par le trou pour avoir un meilleur aperçut de la situation. Et quelle ne fut pas sa surprise de trouver miss froufrou, perchée sur un meuble, un balais à la main en faisant de grand moulinet qui auraient rendu le plus incompétent des épéiste.
La faible lumière rendait peu justice au combat qui se déroulait sous ses yeux. Mais de petits bruits de pattes se faisaient entendre, sans qu'il ne puisse en identifier les propriétaires.
-Mademoiselle Applebee ! Nous avons décidément l'art et la manière de nous retrouver dans des lieux incongrus.
Passant son corps dans la trappe, il se laissa doucement tomber au sol, observant cette cave et cette gouvernante paniqué, lui offrant un sourire qui se voulait rassurant.
-Un soucis de vermine je suppose ?
Sortant sa lampe magique du sac, il appuya doucement ses mains contre le cadre de cette dernière, baignant la pièce dans une lumière naturelle et qui chassa d'avantage les ombres.
De nouveaux bruit de pattes se firent entendre suivit rapidement d'un "bwwwwaaaaaah" et d'un choc sourd. Ce qui fit soupirer Arthorias, une seule créature à sa connaissance pouvait faire ce bruit ridicule.
-C'est plutôt rare de croiser des gloots dans des caves mademoiselle, mais je vous rassure, ils sont inoffensifs, bien qu'un peu stupide
D'ailleurs hum... le meuble est plutôt haut...
Rougissant légèrement, il baissa les yeux pour ne pas paraître trop inconvenant, fixant le sol et ses grains de blés renversé avec une soudaine intensité forcée
_ Est-ce un oiseau ?Est-ce un avion ?? Non ! C'est Super-Arthorias ! Sa silhouette apparût dans le cadre de la trappe. À contre jour sa chevelure fit l'effet d'une cascade d'or. Une vision d'autant plus enchanteresse qu'elle signifiait la fin d'un enfer.
- " Mademoiselle Applebee ! Nous avons décidément l'art et la manière de nous retrouver dans des lieux incongrus. "
- " Lucy soit louée ! Capitaine Hekmatyar !" l’accueillie Marthe sans cacher sa joie.
-" Un soucis de vermine je suppose ?" lui demanda aimablement le chevalier servant.
- "Je voulais simplement les déplacer dehors câ-pii-taiiii-neuuuhh .." geignit la jeune femme entre panique et désespoir. " Maintenant ils ne me laissent même plus partiiiiirreuuuuh .." Continua-t'elle d'expliquer en gémissant.
_ Ce cher capitaine alluma une lampe magique, éclairant deux fois mieux les lieux que sa pauvre petite lampe à huile. C'était la première fois que Marthe en vit une mais la situation ne permit pas qu'elle s'extasie devant. Priorité était à ces dénommés "Gloots" qui grouillaient partout au sol. Ils devaient être une bonne vingtaine d'individus au format grand hamster, courants en tout sens et se cognant aux meubles. Plus tard elle les trouvera carrément trop choupidou mais pour l'instant c'était leur statut de vermine qui prédominait. Marthe trépignait juchée sur sa table au centre de la cave. Alors la remarque d'Arthorias sur sa vue plongeante eu l'effet d'une bombe chez l'ingénue qui essaya immédiatement de descendre de son promontoire, non sans mal.
- " YyhïïÎîï !! Pardonnez moi capitaine !" Dit-elle pressée et d'une voix suraiguë dans une nouvelle mission d'escalade inversée. Mais à peine voulut-elle descendre et poser le pieds plus bas qu'un nouveau cri de souris sortit de sa bouche par surprise. " YYYHII-iiïîi-I-IIIH !!"
_ Et à juste raison ! Un de ces Gloot venait de lui passer sous le pieds. Descendant comme elle pouvait de dos elle avait tout juste senti le sol étonnement mou et remuant sous sa chaussure. Entre la peur de blesser un être vivant et le fait que son seul appui se carapata sous elle en couinant, la gouvernante n'eut d'autre choix que de re-escalader en vitesse son promontoire et de se re-jucher dessus. Mais prenant plus vite qu'avant conscience de sa position elle s'empressa de s'accroupir en ramenant proprement les pans volumineux de sa robe sous ses cuisses. Marthe fixait désormais son sauveur d'un regard suppliant. On aurait dit un chaton qui venait de se rendre compte qu'il s'était coincé quelque part, implorant de l'aide par le seul moyen que son regard implorant.
_ La victime du pieds de Marthe quand à elle n'était pas en reste. La petite créature avait à peine senti le poids de l'humaine sur elle qu'elle avait déjà paniqué, se gonflant en une fraction de seconde et déguerpissant à toute allure. Ce fut alors comme une explosion de pop-corn avec réaction en chaîne car le petit gloot format balle de tennis venait de gonfler instantanément pour ressembler à un ballon de foot à poil bleu. Dans un geste mimétique les deux gloots les plus proches gonflèrent à leurs tour et se mirent à courir de façon encore plus désordonnée. Dans une panique générale, chacun entrant en collision avec un autre, tous se mirent progressivement à gonfler pour atteindre la taille du premier. C'était maintenant une vingtaine de ballons de foot qui courraient en tout sens, se cognant dans les étagères dans lesquelles ils n'arrivaient désormais plus à rentrer.
_ Le pire, ce fut Géralt. Le nouvellement nommé gloot juché sur une étagère derrière le garde royale. Quand Marthe leva les yeux elle croisa le regard de la petite créature qui se croyait cachée ainsi perchée. Les deux bestioles s’immobilisèrent en même temps et se regardèrent les yeux dans les yeux. L'humaine resta immobile mais ses yeux devinrent énormes en s'écarquillant de surprise. Le gloot, lui, paniqua. Comme ses compères il gonfla alors subitement. Sauf que Gérard, lui, se retrouva coincé entre les deux planches de bois au dessus et au dessous de lui. La gouvernante sursauta face à cette "explosion" soudaine et ne put que s'exclamer en bégayant, pointant sa cible du doigt.
- "ArTh-!.!... ArTho'-..!.. Ârr.. Le-!.. Le gu-..!.. Le Gl-l-l-oou-..Derrrr- .. Dérrrriii.. !! "
_ Entre la presque envie de rire, la panique et la surprise Marthe perdit tout ses moyens et son latin. Ce n'était pas une peur particulière des petites bêtes. Juste une perte de contrôle total sur la situation. Heureusement, son chevalier servant allait l'aider.. n'est-ce pas ?
Ce fut un superbe bazars qui se déclencha alors que les gloots se mettaient un par un à gonfler comme des ballons, leurs donnant un air encore plus ridicule à la scène. Voilà maintenant que les "Bwaaaah" habituels des gloots étaient bien plus aigus, l'un d'entre trouva même le moyen de rouler jusqu'au pied d'Arthorias, ce qui ne manqua pas de faire rire aux éclats le chevalier.
Même si le dessous des robes de Miss Applebee avait été légèrement affriolant, cela n'avait tout de même pas entamé la joie sincère qu'il avait à la retrouver ici.
Lui tendant une main pour l'aider à se remettre debout, il la mit près d'elle en lui prenant la main.
-Allons, allons, pas de paniques Mademoiselle, ce ne sont que des gloots, je crois qu'ils ont plus peur de vous, que vous d'eux, voyez.
Dit il en ramassant une petite boule de gloot dont les petites pattes s'agitèrent en sentant le sol se dérober sous ses pieds, de petits "bwaaaaah" craintif se faisant entendre.
Prenant le globe dans ses mains, il fixa la créature qui le regarda en bavant, ses yeux vide de toute intelligence avant qu'il ne comprenne qu'il serait plus agile sans être gonflé comme un poisson globe.
Un rot retentissant se fit entendre alors que la créature expulsa l'air qu'elle contenait, vers la gouvernante et son chevalier servante, dans une envolée capillaire étonnante.
La petite créature sauta ensuite dans la main d'Arthorias, ayant déjà oublié pourquoi elle avait fait ça.
-Pas très dangereux, mais plutôt amusant, bien qu'un peu stupide.
Sur ces mots, il plaça le petit Gloot dans les mains de la gouvernante, cette dernière se roulant dans la paume de Miss Applebee en poussant un petit "Bwaaaah"
Au vu du nombre qu'il y avait là, ils étaient sans doute simplement tombés dans la cave. Mais comment ils étaient arrivés là ? Mystère...
-Pour des animaux qui vivent en forêt, ils sont bien nombreux... Mais bon ! Il va falloir s'en débarrasser, j'avais des papiers à vous faire signer, mais peut être voudriez vous que nous allions les relâcher dans la nature avant cela ?
S'ils sont ici, c'est surement un marchand de brochettes de gloot qui les as laissé s'échapper
Ce plat était sacrément réputé dans les quartiers riche comme populaire, la viande de gloot étant étonnamment goutue pour un si petit animal .
Mais au vu de leurs exploits, ils méritaient bien de vivre encore un peu.
Géralt, le gloot entre deux planches, ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, ses petites pattes battant en tout sens alors que son corps gonflé l'empêchait de bouger et ses petits piaillement n'avaient rien de menaçant.
-Bon... peut être devriez vous aider notre ami ici présent il semble.... coincé....
_ Le capitaine de la garde royale semblait sincèrement s'amuser de la situation. Ça aurait pu vexer quelqu'un d'autre, mais pas Marthe. À la fois bonne pâte et de nature joviale elle était plus encline à rire d'une situation burlesque qu'à piquer un fard. Et il fallait bien l'avouer: la scène était plutôt drôle. Alors même perchée sur sa table la jeune femme fini par sourire également. Arthorias avait un don pour la mettre à l'aise, ses paroles réconfortantes aidant sincèrement. Lorsqu'il tendit la main pour l'aider à descendre de son perchoir c'est avec plaisir qu'elle se laissa à demie portée et ramenée en sécurité au sol. Mais le capitaine garda ensuite la gouvernante contre lui et sa main dans la sienne. Avant qu'elle n'en connaisse la raison elle n'eut ni le temps de rougir, ni l'occasion ou l'envie particulière de se dégager de cette position. Bien que jurant d'ordinaire être une grande fille autonome une part d'elle restait encore inquiète quant à la situation actuelle. Son amour des animaux fini néanmoins par prendre le dessus sur ses inquiétudes quand Arthorias attrapa et lui présenta l'une des nombreuses créatures qui grouillait par terre.
- "Allons, allons, pas de paniques Mademoiselle, ce ne sont que des gloots, je crois qu'ils ont plus peur de vous, que vous d'eux, voyez. !" Lui confia Arthorias en amenant l'un de gloot devant eux.
- "Vous avez sans doute raison, Capitaine. Je me suis laissée impressionnée par leur nombre.. elle sont même très mignonnes finalement. " avoua Marthe presque honteuse d'avoir perdu son sang-froid.
_ Le petit gloot au creux de la main libre d'Arthorias fixa les deux compères. Il semblait paniqué. Pauvre petite bête.. Mais lorsqu'il sembla se rappeler de sa ta taille il se mit à dégonfler aussi soudainement que bruyamment. Le vent produit par son rot alla jusqu'à ébouriffer les complices. La surprise passée, s'étant figée quelques secondes le temps du rototo bestiale, Marthe se laissa soudainement aller d'un bon rire. Elle réussi à se calmer lorsque Arthorias lui plaça la bestiole dans ses mains mises en coupe.
- " Mais tu es tout doux, toi !" Dit-elle en s'adressant à la boule de poils qui se roulait de gauche à droite au creux de ses mains. Puis réagissant aux informations communiquées quant à leurs identité elle demanda; " Ça se cuisine vraiment ?.. Vous en avez déjà goûté, capitaine Hekmatyar ? "
_ Marthe préféra garder sa propre opinion pour elle avant de connaître l'avis de son interlocuteur. Mais, même si elle avait du mal à s'imaginer une créature aussi chou en pot au feu, quelle différence cela ferait-il avec un Agneau de lait tué avant même d'être sevré ? Ou d'un cheval, d'une biche ou d'un lapereau encore innocent ?Il suffirait juste de respecter la bête avant, pendant puis après le repas... peut-être une idée pour le dîner tiens... Peut-être en agréable compagnie même, qui sait ? Mais ce gloot en particulier ne semblait pas très motivé par ces pensées. À la place il sauta trois petites fois sur place pour prendre de l'élan... puis bondit dans le cou d'Arthorias avec la ferme intention de se réfugier dans sa chemise ! Nouvel éclat de rire chez la demoiselle qui ayant maintenant les mains libres se dirigea vers le pauvre Mr. Geralt LeGloot. Elle abandonna ainsi le capitaine à son triste sort en riant joyeusement. Le chevalier avait raison; il fallait rapidement aider cette pauvre bête stupide coincée dans l'étagère. Et si le capitaine devait se démener avec un Gloot malicieux, la gouvernante de son côté se retrouvait avec un Géralt qui se remit à gonfler de peur quand elle voulut le prendre en main.
Un peu de discussion et de démonstration et voilà que les Gloots passaient de petites terreurs à petit choucou de la gouvernante. Il faut dire qu'ils étaient compliqués à trouver effrayant une fois en pleine lumière. Leurs petits "bwaaaaah" semblant bien moins effrayant.
Difficile de détester ces boules de poils bien trop bête pour faire du mal volontairement à quelqu'un.
Il fit un non catégorique de la tête devant la question
-Oh que non, ce n'est pas le genre de chose que j'ai l'habitude de manger, je préfère les plats un peu plus simple. Et si c'est un plat plutôt commun en ville, je n'ai jamais pris le temps de goûter. Et puis... j'ai bien d'autres choses à faire que découvrir les spécialités culinaires
Surement, MMP aurait eu un avis bien tranché sur cela, mais lui préférait largement se contenter autant que possible de son habituel repas de caserne. Certes avec un gout fade, mais au moins équilibré et habituel.
Le Gloot sauvage bondit dans le col de chemise d'Arthorias, ce dernier s’infiltrant entre le vêtement et la peau, sans vraiment chercher quoi que ce soit et le petit pelage de l'animal chatouilla le chevalier qui se convulsa quelque peu en tachant d'attraper l'animal qui se débattait dans sa tenue
Poussant de petit "bwaaaah" étouffés par le vêtement.
Et il fallut quelques instant pour qu'il oublie son intention première et ne se remette à gigoter dans tout les sens dans l'espoir de sortir. L'homme du ouvrir tout l'avant de sa tenue pour que la petite bête ne saute dans sa main en gigotant, ses yeux vides de toute intelligence tout de même content de sa bêtise.
Gloot en main, il retourna vers la gouvernante et son gloot coincé entre deux planches.
-Vous auriez un panier pour les mettre dedans ? Si nous les ramenons dans leur milieu naturel, il nous faudra les empêcher de s'enfuir
Fort heureusement, pour peu qu'on les mettent dans un panier un peu profond... ils feront des cercles dedans
Le gloot était un peu le poisson rouge terrestre par excellence, capable de vivre seul dans un petit bocal sans jamais s'ennuyer, car chaque tour lui procurait toujours de nouvelles découvertes.
Il fallait simplement le mettre en collectivité, pour que la somme des intellects de la meute se combine pour former une entité capable d'éviter les trous trop évidents.
Celui qui était coincé tenta une fois de plus de sortir en gonflant et finit par expulser son air aussi, se retrouvant soudain libéré et libre de sauter dans les cheveux de la gouvernante qu'il tenta sans aucune retenue de manger.
Agrippant une mèche qu'il tira de la coiffure impeccable, puis une autre, sautillant joyeusement alors que la coiffure impeccable de la jeune femme était saccagée dans de petit piaillement joyeux
-Hum... je ne saurais dire s'il vous aime, ou s'il tente quelque chose...
Un fin sourire s'afficha sur son visage, alors que le gloot semblait prendre plaisir à ruiner la coiffure de la jeune femme.
_ Marthe rigolait franchement maintenant. La scène n'était plus aussi dramatique qu'avant depuis l'arrivée du capitaine. Elle était même presque sous contrôle maintenant que la cible avait été identifiée. Ne restait plus qu'à la maîtriser. La jeune femme jeta un regard en arrière pour vérifier où en était la situation chez Arthorias. Mais rien n'aurait pu la préparer à voir l'éphèbe tomber la chemise. Était-ce sa personne ou la lumière tamisée de la lampe magique mais Marthe ne pu soutenir le regard tant elle fût impressionnée. Elle tourna précipitamment la tête, terriblement gênée et le visage devenu rouge pivoine instantanément. C'est ainsi que la jeune femme pu voir le gloot en face d'elle se dégonfler, se dégager de l'étagère et lui sauter en plein dans le visage. Et le voilà saccageant sa coiffure élaborée. Le retour de karma ! Quelle farceuse cette Lucy
" Noôoôn ! Coquin filou !! Descends de là, veux-tu ?!! " lui cria-t'elle comme elle aurait grondé fort-fort un vilain garnement. La gouvernante utilisait son pouvoir magique de matrone : l'autorité . " Ça SUFFIT les BÊTISES ! " Et quelle autorité !
_ On aurait dit que tous les petits gloot venaient de comprendre que la bataille était perdue contre les deux humains maintenant qu'on les avait débusqué. Peut-être que le cri de guerre intimidant de la gouvernante y était aussi pour quelque chose. C'est qu'elles sont stupides mais facilement impressionnables dit donc ! Il y eut un dernier mouvement de panique désordonné et tout les gloots finirent de retourner la cave dans un vacarme incroyable. Des caisses tombèrent en tout sens, de vieux cartons poussiéreux s'eventrèrent au sol et dans un bruit tonitruant un vieux tonneau vide tomba sur l'un des malheureux. Lorsque que l'épais nuage de poussière fini par retomber toute la petite colonie avait formé un paquet compact dans un coin de la pièce. Les gloots formaient un gros tas de petites boules bleues apeurées. Géralt, lui, s'était enfoncé puis immobilisé dans le chignon de Marthe.
" Et toi, PLUS BOUGER ! " ordonna-t'elle au squatteur en lui pointant son index dessus comme la pire des menaces.
_ Analysant les alentours maintenant que le sol n'était plus frénétiquement parcouru par de la vermine, Marthe vit le tonneau vide qui roulait à ses pieds. Le plan d'Arthorias de les capturer pour les relâcher paraissait faisable.
" Attrapez, capitaine ! " lança la gouvernante en associant le geste à la parole. " On vas faire selon votre plan ! C'est une très bonne idée !
_ Et après une passe de tonneau prodigieuse Marthe ouvrit son chignon d'un geste habile, libérant son importante masse de cheveux sur ses épaules et son occupant à poils.
" Et mon petit, toi, tu vas rester bien sage maintenant ! " lui dit-elle en le fourrant dans son décolleté pour le ranger. Faute de poches sur sa robe, Geralt avait gagné une bonne place au chaud.
Le chaos fut indescriptible lorsque Marthe fit appel à son charisme, rendant les petits gloots paniqués et formant un mouvement aussi soudain que brutal qui sembla couter la vie à un malheureux qui se trouva sur la trajectoire d'un tonneau vide.
Au moins... sa mort fut rapide.
Profitant de tout cela pour se rhabiller comme le voulait les convenances, l'officier tenant particulièrement à ces mêmes convenances, pas question de se montrer dénudé, même partiellement à une dame de bonne éducation.
Et à peine eut il le temps de fermer le dernier bouton qu'un tonneau vola vers lui, qu'il rattrapa in-extremis.
Geralt le gloot tremblait comme une feuille devant la scène, tout comme ses camarades qui formaient un tas de créatures frémissant, regardant les deux humains avec un air appeuré.
-Allons les petits, on va vous ramener dans un endroit un peu plus tranquille
-Bwaaaaaaaaah
-Hum... oui... la forêt
-Bwwwwah
Arthorias parlait-il le gloot ? Pas du tout, mais le moindre son semblait faire réagir ces stupides petites bestioles, même si de loin, on aurait pu croire que l'homme murmurait à l'oreille des Gloots.
Un don aussi amusant qu'inutile...
Il prit le premier qui commença à se gonfler, mais l'officier appuya sur le ballon en formation, chassant l'air qui s'accumulait avant de le déposer au fond du tonneau
-Ah non les gars, pas de ça avec moi, maintenant c'est tout le monde dans le tonneau sans faire d'histoire !
Comme pour le défier, un gloot téméraire se jucha sur le rebord du tonneau, piaillant à tout vas, comme s'il revendiquait quelque chose avec ses petits "bwaaaah"
Manque de chance, le blondinet le poussa d'une pichenette, noyant ses cris indignés au fond du baril, ou les autres créatures le rejoinrent rapidement
Ne restait plus que le Gloot le plus chanceux du monde qu'Arthorias n'osa pas aller chercher, ni même regarder de trop près.
L'éducation primait, et le décolleté d'une demoiselle n'était pas le genre de chose à fixer.
-Hum, ne reste que le gloot le mieux installé Miss Applebee, dommage que l'un d'eux n'ai pas survécu au chaos, même si je doute que ses camarades se souviennent de lui.
-Bwaaaaah !
Fit le petit Geralt sans trop de raison, ce qui tira un petit rire à Arthorias
- _ On ne pouvait pas dire que l'autorité faisait défaut à nos deux protagoniste. Arthorias usa de ses talents de capitaine pour faire marcher au pas les petits gloots. Il les fit rentrer un par un dans le tonneau, même les plus récalcitrants, faisant preuve d'autant de gentillesse que d’inflexibilité. Les éclats de rires furent nombreux chez la demoiselle. Chaque acte de "rébellion" et la façon qu'il avait de les étouffer dans l'oeuf faisait s'échapper un petit rire chez Marthe qui le laissa gérer la situation. Le capitaine dû néanmoins faire une exception pour l'un des petits monstre. Celui qu'il désigna à raison comme être le mieux loti d'entre tous. Géralt le gloot. Machouilleur de chignon professionnel de son état. Désormais squatteur de corset.
" C'est que j'essaie de m'en défaire depuis tout à l'heure, figurez vous ! Mais regardez plutôt; "
En guise de démonstration Marthe prit Géralt dans ses mains. Il se mit aussitôt à brailler à tue-tête, entre la sirène et l'oisillon quémandeur. "Bwah!-Bwah!-Bwah!-Bwah!!" Et à l'instant où elle le reposa sur son épaule il se calma en se lovant dans le creux de son cou.
" La seule chose que je n'ai pas encore testé, c'est ça.. " .
- _ Et liant le geste à la parole Marthe tenta quelque chose de plus radical. Quand elle l'attrapa le cri d'alarme reprit, s'intensifiant tandis que Marthe allait pour le poser au sol. Une fois par terre, Géralt se tût. Il regarda effaré autours de lui. Mais le silence fût de courte durée. La créature sembla paniquer en regardant entours d'elle et émit un nouveau son: "Bl-bl-bl-bl-bl-bl-bl-!-!" . Puis il tourna trois fois sur lui même avant de se jeter sous le jupon de Miss Applebee.
- " WAAAAAH !! NôÔôÖOÖN !! ÇA CHAAA-TOUUU-IILLEUh !" cria Marthe en se gigotant dans tous les sens tandis que le gloot se faufilait dans ses vêtements. Quand soudain il réapparu sur son épaule. "" Ngh ! Ah non ! Toi ! C'est tout comme le capitaine a dit !" et elle l'imita en disant, "Pas d'ça avec moi ! Dans le tonneau, sans faire d'histoire !" Et sans lui laisser une chance de recommencer son cirque Marte l'attrapa comme le ballon qu'il était et fit un panier dans le tonneau. Mais ne croyez vous pas qu'il rebondit sur ses congénères et ressort du tonneau ?! Marthe en reste ébahie, bouche bée. Nouveau cinéma de petit gloot perdu; "BL-!-BL-!-BL-!-BL-!" qui fila ensuite comme une flèche escalader Marthe et retourner dans sa nuque. Grognant de frustration Marthe finit par conclure en s'adressant directement à Geralt et en le menaçant de son index; " Ce n'est que partie remise, petit !"
- _ Cherchant ensuite le couvercle du tonneau qu'elle passa à Arthorias la gouvernante vit le corps inanimé d'un autre gloot. La bête la moins chanceuse de cette histoire. La toute petite colère de Marthe disparue instantanément pour faire place à une pointe de tristesse et beaucoup de compassion. Vérifiant s'il respirait encore Marthe le tâta de son index puis vérifia si un souffle s’échappait encore de son petit museau... Négatif. Après un léger pincement au cœur car la mort doit toujours s’accueillir avec du respect la discussion précédente lui revint en tête.
- "Capitaine ? Vous aviez dit ne pas eu avoir le temps depuis longtemps pour un repas de qualité... "Marthe hésita sur son idée mais continua en prenant toutes les précautions pour ne pas l'offusquer. " Sans vouloir vous paraître trop entreprenante, et vraiment sans vouloir vous déranger ou quoi que ce soit !! Et je ne prétends pas cuisiner de la haute gastronomie !!" se corrigeât-elle rapidement, ses joues rosissantes. " Mais... Si je vous en prépare un repas, disons une terrine, vous pensez que vous auriez le temps d'en goûter ? Vous pourriez même l'emmener au travail et le manger durant votre déjeuner Capitaine."
- _ Ce gloot était bien décédé. Et c'était une chose triste, mais une chose de la vie. Mais c'était aussi une opportunité de lui rendre un dernier hommage en sublimant son existence une dernière fois. Une moindre façon également de remercier le chevalier de son aide et de celle à venir. Car après cette discussion il faudra encore relâcher les autres Gloots en forêt.
Le duo finissait par reprendre le dessus, la mauvaise troupe finissant par rentrer dans le rang même si, et c'était compréhensible au vu de son perchoir, le gloot de Marthe ne semblait pas vraiment d'accord pour se laisser faire.
Cela tira un rire à l'officier qui observa son petit manège, tachant de ne justement pas intervenir pour éviter de mettre la jeune femme dans un embarras plus grand encore. Et le petit gloot ne semblait pas gêner plus que cela la demoiselle, se contentant de se lover dans son cou, un endroit sans doute plus paisible que le tonneau ou tout ses amis s'agitaient.
-Je crois que vous vous êtes fait un ami sans le vouloir ahahaha. Enfin tant qu'il ne vous gêne pas, je dirais que ce n'est pas bien grave
Tout en parlant, il referma le couvercle du baril, enlevant tout de même le bouchon de liège pour que personne n'étouffe la dedans. Cela ne servirait à rien de les sauver des couteaux d'un cuisinier de rue si c'était pour les faire suffoquer dans un baril.
Au moins, ils ne risquaient pas de causer d'avantage de dégât ici.
La proposition le surpris quelques peu, mais il finit par accepter
-Et bien... Ce serait avec plaisir mademoiselle, mais j'impose une condition, c'est que vous la partagiez avec moi, je me sentirais tout à fait impoli d'en profiter sans vous
Et puis... Un vrai repas avec la gouvernante ne serait pas de refus, mine de rien, manger avec pour seul compagnie, deux louves qui dormaient et un glooby qui patrouillait sur les remparts d'un chateau en bois... Il y avait largement mieux pour ouvrir son esprit aux autres.
Prenant le baril dans les mains, il le hissa lentement jusqu'au plancher des gloots, laissant le tonneau la haut avant de se hisser hors de la cave, tendant la main à la jeune femme.
-Bon... peut être devrions nous en occuper hors de la cave du Major Grassim, même si vous devriez facturer la déglootisation à notre amie, ce n'est pas une mince tache, surtout que vous avez gagner une petit fan qui ne risque pas de vous lacher.
Les gloots sont stupides, mais suivent facilement les gens s'ils arrivent à dépasser leurs oubli continuel
Un nouveau compagnon qui ne la lâcherais pas si elle n'y faisait rien, mais la vision n'était pas si déplaisante, les gloots, malgré leurs stupidité effarante n'étaient pas des plus ignoble.
-"[...] Ce serait avec plaisir mademoiselle, mais j'impose une condition, c'est que vous la partagiez avec moi, je me sentirais tout à fait impoli d'en profiter sans vous . " dit Arthorias, prenant la gouvernante de court.
- " Oh ! Hm.. " fit-elle, surprise.
- " Si c'est la seule condition..." fit-elle ostensiblement semblant d'hésiter pour rajouter au suspens... " J'accepte avec grand plaisir ! Merci beaucoup Capitaine ." Finit-elle par répondre avec le plus grand des sourires en s'inclinant très légèrement vers l'avant en mini-courbette de politesse.
- " Excusez-moi un instant, " dit-elle toujours la tête en avant dans une pâle imitation du Cousin Machin. C'est que ça colle les toiles d'araignées, et même en sachant se retenir des réactions exagérées, en dedans elle pensait :"beurkbeurkbeurk!!"
" Je sais que ça ne se fait pas trop... mais ça fait un bien fou !" dit-elle une fois redressée en se peignant grossièrement avec ses doigts.
-" " Veuillez m'excuser pour cette attente Capitaine, mais mon état était trop inconvenant pour que l'on vous voit ainsi en ma compagnie... Nous pouvons y aller dès que vous serez prêt. "
Et le tonneau trembla au signal donné.
Blu-blu-bwaaaah
Nouveau tremblement.
Blu-Blu-BWAAH!
Le rythme commençait a prendre l'allure de celui d'un équipage qui râme de façon de plus en plus synchronisé, de plus en plus vite et de plus en plus fort.
BLU-BLU-BWAAAAAAH
...
BLU-BLU-BWAAAAAAH
..
BLU-BLU-BWAAAAAAH
La petite compagnie partie donc pour les bois voisins, à vrai dire, il n'y avait pas besoin d'aller trop loin, la capitale était piquée de petits parcs, ou les petits gloots trouveraient surement un meilleur voisinage qu'une case poussiéreuse. Simplement, il fallait en choisir un suffisamment grand pour que les créatures y soient oubliées des vendeurs peut scrupuleux.
L'officier rassura sa compagne du moment en levant une main apaisante.
-Allons, Allons Mademoiselle Applebee, nulle besoin de garder éternellement des manières comme si j'étais un noble. Je ne suis qu'un citoyen comme vous.
Surtout en cette belle journée. Le capitaine était resté à la caserne, et Arthorias en tant que tel profitait de sa journée de pause.
Et Lucy lui en soit témoins, les platitudes de la noblesse ne lui convenait pas, même si les manières de la demoiselle étaient plus que charmantes.
Observant cette maîtrise experte de sa coiffure, il reprit le baril de gloot avant de la hisser dans ses bras.
-Même décoiffée, je vous trouve tout à fait charmante mademoiselle, coiffure nette ou non
C'était un fait, la demoiselle était tout le temps charmante et sa politesse ne cessait de plaire à l'officier qui voyait en elle une femme aussi sérieuse que joyeuse.
Le début de la promenade commença sous les meilleurs auspices, une discussion calme s'engageant alors que le doux soleil de l'après midi faisait chatoyer les deux personnes sur la route, et il fallut bien quelques minutes pour qu'Arthorias se rende compte du petit manège des gloots.
-Mais que font ils la dedans au juste ?
Demanda t-il en retenant le baril qui commençait à s'agiter d'avant en arrière, les petits gloots semblant se coordonner pour le pousser en avant. Jusqu'à ce que l'officier ne pose le tonneau au sol, les alentours étaient relativement calme, et ils étaient arrivés au nord de la ville, là ou d'immense portes, toujours ouvertes permettaient aux navires de rentrer dans cette dernière.
Plus précisément le long d'un canal secondaire d'avantage utilisé pour l’agrément que le commerce.
-Peut être n'est ce qu'une fausse idée, mais je crois que votre ami favoris la dedans fait tout pour vous retrouver mademoiselle, vous avez trouvé là un mari affectueux si j'ose dire, bien qu'un peu baveux j'en conviens.
Dit il sur le ton de la plaisanterie, réarrangeant lui même ses longs cheveux dans son dos, cette demoiselle était à la meilleur des places chez Aube, et peut être pourrait-elle passer quelques fois à la caserne, l'officier serait ravi de la revoir.
Et pour continuer dans la discussion il lança un nouveau sujet alors que le tonneau commençait à dangereusement tanguer.
-N'avez vous jamais pris de vacances ?
Tartelettes et froufrou
Feat @Arthorias Hekmatyar
-" C'est vrai qu'ils se comportent drôlement, ces gloots. " commenta Marthe à son tour au sujet du tonneau secoué de l'intérieur.
- "BLU-blu-BWAAH !" Surenchérirent les petites mascottes bleues coordonnées.
-" À croire qu'ils auraient élaboré un plan tous ensembles... " rajouta la jeune femme aux suggestions d'Arthorias.
-" ARTHORIAS ! ATTENTION ! " s'écria Marthe en anticipant l'explosion qui se produisit.
-" 《Nul besoin de garder des manières. 》 Disiez-vous ? Je crois que nous n'en sommes plus là !!! " Avant d'éclater littéralement de rire, repartant pour un nouveau fou-rire à s'en tenir les côtes.
Catastrophe ! Du moins en terme purement situationnel, car l'échappée de quelques gloots ne représentaient pas vraiment une menace pour la sécurité du royaume, ni même pour la sécurité de quiconque, si ce n'est de la coiffure de mademoiselle Applebee qu'Arthorias ne put attraper à temps, l'observant en serrant les dents tomber de-ci, de là, roulant et finissant par rencontrer l'eau qui courrait dans le ruisseau en contrebas.
Le pauvre se mit à rire en constatant sa tenue et fut très vite rejoint par un capitaine inquiet qui n'hésita pas à mettre les deux bottes dans l'eau, sentant le contact tout de même rafraîchissant du liquide en cette chaude après midi.
Son visage exprimait une contrition sincère alors qu'il se portait vers la jeune femme.
-Oh, idiot que je suis... Je suis navré mademoiselle, vous allez bien ?
Il ne put qu'acquiescer en constatant que les manières allaient devoir être rapidement oubliées dans le cas présent. Trempée comme elle l'étais... Il n'y avait malheureusement que peu de raison d'en garder.
Partageant son rire de circonstance, il ne put que voir les derniers gloots s'échapper en piaillant, tournant à un détour du ruisseau pour regagner encore plus vite leur milieu naturel, au moins, cet échec leur offrirait une petite balade au bord de l'eau.
Se tournant vers la gouvernante, Arthorias pataugea jusqu'à elle, observant ses vêtements trempés et sa coiffure ruinée.
-Au moins, pour ce qui est de notre tache principale, j'ose espérer qu'elle sera faite d'une manière ou d'une autre.
Mais je ne peux me permettre de vous laisser dans une telle situation ! Il faut au moins vous sécher et changer de vêtement, je n'aimerais pas que vous attrapiez un méchant rhume.
Et ce faisant, il la fit monter sur son dos, hissant la demoiselle sans effort avant de remonter la petite pente si violemment descendue, sentant progressivement l'arrière de son dos s'humidifier jusqu'à laisser lui aussi une petite traînée d'eau derrière lui. Il souriait de cette situation coquasse, qui transportait les deux jeunes gens en enfant. Arthorias semblant porter son amie blessée jusqu'à chez eux.
-Connaîtriez vous à tout hasard un endroit ou nous pourrions reprendre une allure plus présentable ? Pas que cela ne vous vas pas Miss Applebee, mais j'imagine que cela ne doit pas être très agréable pour vous.
Une auberge, des bains... Peu importe, tant qu'ils pouvaient retrouver des atours secs car si le temps se voulait clément, les lourds nuages qui roulaient paresseusement dans le ciel semblaient prévoir tout autre chose, et la nounou n'aurait sans doute pas aimée retrouver sa patronne complètement trempée par la pluie
Envolés les gloots, de nouveaux problèmes plus urgents se faisant jour
Tartelettes et froufrou
Feat @Arthorias Hekmatyar
-" Oh, idiot que je suis... Je suis navré mademoiselle, vous allez bien ? " s'inquiéta le Capitaine en mouillant ses bottes pour la rejoindre.
-" Je vais bien, rassurez-vous ! Un peu mouillé peut-être... " et cette ironie lui tira un nouvel éclat de rire. " Mais je ne suis pas en sucre alors tout devrait bien se passer !" conclut-elle avec un grand sourire.
-" Ils nous en auront fait voir de toutes les couleurs, ces coquins ! Mais je pense que d'une manière ou d'une autre nous avons rempli à bien cette mission..
" dit le Koala en se serrant contre le dos du chevalier.
-" Merci pour votre aide, " lui souffla-t-elle dans le cou avant de se redresser. "Mais je sais encore marcher. Je ne voudrais pas vous mouiller plus que de raisons, Capitaine !" dit le petit singe en se faisant finalement glisser à bas de se monture.
-" Vous pouvez abandonner les formules avec moi, je pense. Appelez moi simplement Marthe. " dit-elle sans que son sourire ne se décroche. Puis elle reprit, reconsidérerant la question précédente; "Je crois qu'il y a des bains à deux rues d'ici." dit-elle en regardant autour d'elle. " C'est plutôt moi qui serais gênée si un capitaine royal tombait malade par ma faute.. "
-" Oh ! Ils s'occuperont même de nos vêtements ! " remarqua Marthe en pointant du doigts le panonceau devant la bâtiment.
Un bain ! Voilà qui semblait des plus prometteur, même si le fait de se retrouver la dedans avec Marthe aurait pu faire médire bien des langues peu avisées.
Mais tant pis, ce n'était pas comme s'il avait passé du temps avec quelqu'un d'autre depuis bien des lunes, se contentant de rester dans son bureau pour rédiger, diriger et organiser son régiment.
Et si les choses avançaient admirablement bien, c'était en partie car il ne s'accordait pas de jours de repos, ni même de moment pour lui.
Il était plus facile de s'organiser quand les journées de travail s'arrêtaient une fois la lune levée bien haut et reprise sitôt le premier rayon du soleil apparut.
Dire que Marthe était l'une des seule à le faire se déplacer hors du palais était sans doute un peu exagéré en terme global, mais il était vrai qu'en dehors du travail et sans ses vêtements de métal... cela faisait très longtemps
-L'amagurione Frippon ? Je n'en ai jamais entendu parlé, et le nom de l'enseigne me semble bien plus évocateur que je ne l'aurai pensé au premier abord.
Mais vaille que vaille, nous ne somme pas en position d'être regardant sur notre abris n'est ce pas ?
Dit l'officier avec un sourire avant de pousser la lourde porte en bois pour pénétrer dans les bains. Une bouffée de vapeur l’accueillit en lui sautant au visage et il sentit toute la chaleur du lieu balayer la sensation de fraîcheur qu'il ressentait dans le dos.
Une saine odeur de propreté flottait, encouragée par un parfum discret qui donnait envie de s'aventurer plus en avant, ce que le couple improvisé fit, jusqu'à un comptoir sobre auquel attendait un homme d'age moyen, haussant un sourcil surpris au vu de ses deux visiteurs
-Madame, Monsieur, ce sera pour louer le bain privatif ?
Mais que s'imaginait donc ce monsieur ? Qu'ils venaient ici pour cabrioler librement dans un endroit presque publique ? Grand mal lui en prenait, et Arthorias s'attela à désamorcer ce mal entendu en levant une main
-Pas du tout mon cher, nous venons simplement profiter de votre établissement que ce soit pour ses bains ou son service de nettoyage de vêtement
-Oh ! Je vois, je vois, vous avez de la chance, les deux bains sont entièrement vide !
Voilà qui était des plus parfait, et distraitement, l'officier regarda les prix des divers prestation, arquant un sourcil devant les prix pratiqués.
Ils étaient bien loin du bain "publique", et ce dernier semblait réservé à une classe moyenne, mais lui même était bien au dessus de tout cela et paya d'avance pour tout les services
-Comme c'est moi qui vous ai mit dans cette fâcheuse situation, je vous invite.
J'espère que ce modeste dédommagement vous suffira à me pardonner Miss Apple.... Hum... Marthe !
La barrière de la politesse allait être difficile à vaincre, tout comme celle du vouvoiement... Mais si Lucy le voulait, peut être l'officier parviendrait-il à se montrer moins polis.
A peine payé, le tenancier leur donna à chacun un long peignoirs blanc crème et indiqua une entrée homme et femme, précisant que la palissade était assez fine pour leur permettre de discuter sans trop de soucis
Tartelettes et froufrou
Feat @Arthorias Hekmatyar
-" [...] vaille que vaille, nous ne sommes pas en position d'être regardant sur notre abri n'est ce pas ? dit Arthorias en validant l'établissement.
-" Nous pourrions bien chercher ailleurs .. mais à quoi bon ? " rigola Marthe, toujours de bonne humeur.
-" -Comme c'est moi qui vous ai mit dans cette fâcheuse situation, je vous invite. J'espère que ce modeste dédommagement vous suffira à me pardonner Miss Apple.... Hum... Marthe ! " lui dit le capitaine en réglant la note.
-" Vous n'avez rien à vous faire pardonner, Capitaine ! Je suis la seule fautive d'avoir perdue l'équilibre. Mais c'est de ma faute si vous avez dû vous mouiller pour moi ... "
"Vous êtes vraiment bon avec moi. Merci beaucoup... " Et il lui fallait retrouver un sourire, même timide, pour remercier convenablement de telles attentions.
-" Puis-je vous aider ?" demanda-t-elle, équipée d'un petit panier contenant des produits cosmétiques.
-" Non-non ! Merci beaucoup Mademoiselle, mais je ne voudrais pas exagérer. répondit la gouvernante avec politesse.
-" Vous êtes sûre ? Pourtant, Monsieur a déjà tout réglé... "
-" Quoi ?! " s'offusqua d'abord Marthe. Mais maintenant que c'était payé... Même si elle pensa sincèrement à refuser ces soins elle conclut finalement que ça aurait été encore plus insultant de ne pas en profiter. "Mh.. Ce serait bêta et malpoli de refuser alors.. Allons-y ? " consentie finalement Miss Applebee.
-" Capit'... Arthorias ? appella-t-elle doucement en se rapprochant du treillis de séparation.
Difficile à croire, mais les salles pour se changer étaient bien plus luxueuses que l'aurait pensé l'officier au premier abord. Les bancs étaient en bois clair et tout semblait être fait pour apaiser les utilisateurs du bain.
Et si Arthorias n'était pas vraiment là pour autre chose que laver ses vêtements, il ne pouvais cacher la sensation de sérénité que lui procurait ce lieu.
Le bois était astucieusement placé et mêlé à une pierre clair, il venait sublimer cette décoration simple et efficace.
En quelques secondes, il avait quitté ses vêtements humides, rapidement remplacé par le fameux peignoir blanc qu'il noua autour de sa taille.
Comme pour Marthe il lui fut proposé quelques soins qu'il accepta avec beaucoup de difficultés, ce dernier ayant toujours une sainte horreur des contacts physiques dans le genre.
Mais... soupirant légèrement, il se laissa convaincre et ressortit une dizaine de minutes plus tard avec quelques reproches de la masseuses.
Soit disant qu'il fallait mieux prendre soin de son corps au vu du nombre de nœuds et de contractures qu'elle avait dut traiter. A l'entendre, l'officier avait besoin non pas d'un massage, mais d'une bonne dizaine s'il voulait prétendre à être efficace.
Arthorias lui se sentait plus léger, une douleur légère parcourant son dos alors qu'il marchait tranquillement vers le bain réservé pour homme.
Un long bassin bordé de pierres multicolore, et à la lumière douce l'attendait. Le plus important pour le blond fut sans doute la cascade près de laquelle il s'installa, appréciant le bruit régulier de l'eau et la fraîcheur qu'elle apportait.
Fermant les yeux un moment, il resta là sans bouger avant qu'une petite voix ne le sorte de sa transe.
-Marthe ?
Dit il doucement avant d'effectivement reconnaître l’intonation de son amie
S'appuyant contre le rebord en pierre, il bascula la tête en arrière contre le rebord avant de continuer
-Le bain vous fait il du bien ? J'avoue que je ne m'attendais pas à quelque chose de si... confortable
Tartelettes et froufrou
Feat @Arthorias Hekmatyar
-" C'est un régal ! Si je puis reprendre où nous en étions avant notre tragique accident, je n'ai pas eu de vacances depuis belle lurette... en fait, mes seules "vacances" .. si puis-je dire, était en compagnie des familles avec lesquelles je travaillais. " Son sourire et sa gratitude étaient audibles. " Je vous suis profondément reconnaissante pour aujourd'hui. Vous appréciez également ? Ça doit vous faire d'autant plus de bien que vous passez votre temps à combattre ou à vous stresser derrière un bureau. " Une question lui vint alors, autant comme une inquiétude qu'un sujet de discussion. " Il vous reste au moins du temps pour d'autres occupations ? N'allez pas vous surmener ... "
-" Sir, Dame, voici vos Amaguriones. J'ai sélectionné dans nos bassins les plus sages. Ce sont de petites créatures qui ont plus peur de l'homme qu'elle ne s'en intéresse. Nous les utilisons dans notre établissement pour les huiles essentielles que leurs noix dégage mais aussi pour leur propension à se frotter ou se cogner aux parrois. S'ils vous dérangent agitez vous même doucement, le courant les porteront simplement ailleurs. "
-" Hé ! Il y en avait une contre mon bras ! " commenta Marthe en s'amusant. "Attendez qu'il y en ait une dans votre dos, vous allez voir c'est rigolo !"