Le temps était ensoleillé quelques heures auparavant mais maintenant il pleuvait des trombes d'eau et les nuages étaient si dense qu'ils obscurcissaient le ciel. Une averse passagère ? Même pas, voilà maintenant plus de deux heures que l'eau tombait sans discontinuer. Impossible d'y voir à plus de deux mètre devant soi.
Vous étiez tous deux sur les routes, le long du fleuve entre le grand port et la capitale. Vous avez voulu regagner la capitale le plus rapidement possible (à voir de voir si vous préférez être chacun de votre côté ou partir ensemble, vous pouvez librement choisir la raison qui vous avait amené au Grand port et celle qui vous pousse à rentrer à la Capitale) mais vous avez été bloqué par le déluge et vous êtes trempé jusqu'aux os et cherchez un abris le temps que ce temps de merde s'arrête. Après tout, ce n'est pas des conditions optimales pour voyager : sans parler de la pluie, le vent souffle et le ciel est sombre...
Soudainement, vous entendez des cris provenant non loin. Vous vous dirigez vers l'origine de cette voix dans le vacarme du déluge et vous apercevez une caravane dont la moitié du toit a été arraché par le vent bloqué dans ce qui semble être une inondation. Perché sur le chariot, une femme avec deux enfants en bas ages appelle à l'aide et au sol, un homme semble tant bien que mal essayer de dégager le chariot. L'eau lui arrive jusqu'au genoux. La rivière qui était si tranquille était maintenant sorti de son nid et embourbe tous les chemins. Devant, les chevaux paniquent, cabrent et essaient de se dégager de la boue.
Vous n'avez pas le choix, il faut aider ces pauvres personnes. (c'est à ce moment et cet endroit que vous vous croisez si vous avez choisi de commencer le voyage séparément)
Jusqu’ici, le temps avait été clément. Ensoleillé, doux. Parfait pour crapahuter ci et là, profiter des rencontres. Calixte avait pu livrer ses missives dans les villages sous de bonnes auspices, et le trajet avait eu des allures de vacances. Mais il semblait que Lucy avait finalement décidé de faire tourner sa chance, et depuis quelques heures s’efforçait de le noyer sous une pluie diluvienne. Les nuages amassés à l’horizon ne semblaient pas lui prévoir de répit, et sa perle météo restait d’une couleur obstinément humide. Heureusement qu’il avait sa cape anti-climat, car la suite du parcours aurait pu être d’une pénibilité toute autre. Cinglé par les gouttes persistantes, son cheval d’emprunt avançait lentement et prudemment. Avec une détermination visiblement ancrée par le domptage militaire. Cela n’empêchait qu’il allait certainement leur falloir se mettre rapidement en quête d’un abri, s’ils ne voulaient prendre le risque de finir engoncés dans des berges détrempées ou un grand fleuve en crue. Le seul heureux de ce revirement de temps était Vreneli, qui s’agitait de joie contre son bras, dans la manche où il s’était lové.
Soudain, comme pour confirmer ses craintes, des cris attirèrent son attention. Mettant quelques secondes à en trouver l’origine sous le rideau de pluie limitant sa visibilité, Calixte finit par entrapercevoir une caravane en difficulté. Descendant de son destrier, le garde s’avança prudemment vers la scène. La moitié du toit avait été arrachée par le vent, et le corps du chariot s’était enlisé, l’eau s’y faisant peu à peu son lit. Fronçant les sourcils, Calixte ordonnait à son fidèle destrier de l’attendre lorsque son regard s’arrêta sur une silhouette familière. Attendant qu’elle se fut davantage avancée pour pouvoir mieux la détailler, il eut rapidement ses doutes confirmés.
- Rebecca ! Il est bon de te voir, malgré les conditions.
Ils s’avancèrent prudemment vers le groupe en difficulté.
- Je doute qu’on réussisse à récupérer le chariot en l’état… à moins que l’une de tes ombres n’en soit capable ? Concentrons-nous d’abord sur les êtres vivants.
Une femme avec deux enfants relativement à l’abri pour le moment, et un homme dans une position plus précaire. Et des chevaux en panique.
- Si on les laisse remuer comme ça, tandis qu’ils sont encore attachés à la caravane, ils ne vont faire que s’embourber… commenta-t-il inquiet. Je vais déjà récupérer l’homme et les enfants… Mais dans l’urgence, mes pouvoirs ne me permettront pas tellement plus, indiqua-t-il à l’aventurière tout en faisant sortir son teisheba de sa manche.
Et tandis que Rebecca indiquait au groupe leur intention de les aider, le coursier entreprit les négociations avec son familier.
Pluie !
Oui, pluie. On va aider ces gens.
Non.
… Vren. Ces gens sont en difficulté, ils risquent d’être blessés ou de périr si on ne les aide pas.
Pas envie.
Vren.
Pas envie. Pas envie. Pas envie.
Vren, je vais fusionner avec cette bille, et tu vas m’amener au monsieur. Celui qui a les jambes dans la boue. A trois.
Non.
Un…
Prout.
Deux… il faut vraiment que je limite les interactions d’Apolline avec vous.
Prout prout prout prout.
Trois ! Maintenant, Vren !
Il fusionna dans sa bille de bois, et fit absurdement confiance en la capacité du familier à suivre ses ordres, malgré son sale caractère. Et, effectivement, alors que la bille chutait vers le sol spongieux, Vreneli la saisit dans sa petite mâchoire. Et l’amena auprès de l’homme se démenant toujours avec son chariot. Le coursier défusionna, et l’homme faillit tomber à la renverse de surprise.
- Oupla ! fit Calixte en le saisissant par la manche.
- Aidez-moi à dégager le chariot ! Vite ! Il s’enlise !
- Je pense qu’on va d’abord vous mettre à l’abri, vous et votre famille. On aura tout le temps de s’occuper de votre chariot après.
- Mais il est très important ! Nous avons toutes nos affaires dedans !
- J’entends qu’il vous est important. Néanmoins votre sécurité prime.
- Mais vous ne comprenez pas : toutes nos économies ! Et ce chariot, je viens tout juste de l’acheter, avec toutes mes économies de cristaux.
- Je comprends que cela vous ait coûté toutes vos économies de cristaux, répéta Calixte en s’astreignant à la patience. Mais aucun cristal ne dédommagera votre famille si vous mourrez englouti dans cette boue meuble, et aucun cristal ne vous les rendra s’il leur arrive malheur dans cet enlisement.
- Et qu’est-ce que vous me proposez, hein ! Au lieu de me faire la morale ! Aidez-moi !
- Je vais vous aidez. Soyez seulement prêt à aider en retour ma collègue aventurière, et suivre ses conseils avisés.
Sans plus de préambule, il fit fusionner l’homme dans la bille, et la redonna à Vreneli.
Donne à Rebecca, puis reviens me voir.
Non, déclara le teisheba en s’éloignant tout de même.
Profitant de ses bottes de propulsion, Calixte se délogea des marécages boueux pour se hisser maladroitement sur la caravane s’enfonçant inexorablement. Son poids ajouta à la vitesse d’enlisement, et il grimaça alors que la famille s’agrippait désespérément aux parois afin de ne pas basculer.
- Bonjour, fit-il parce qu’il était poli. Calixte Alkh’eir, Garde. Je vais vous aider, mais il va falloir être courageux et écouter ma collègue qui est là-bas, avec votre… père ?
La femme acquiesça, et il lut dans son regard l’interrogation comme l’espoir.
- Je l’ai fait entrer dans une bille, il est en sécurité, il réapparaitra sur ses deux jambes auprès de ma camarade qui a réceptionné la bille d’ici une minute. Je ne peux malheureusement le refaire que deux fois, poursuivit-il à l’adresse de la femme.
Elle comprit, et comme toutes les mères aimantes, pour lesquelles rien ne comptait plus que la vie de sa progéniture, elle embrassa ses enfants et leur intima d’être sages. Et courageux. Et gentils avec le garde et l’aventurière venus à leurs secours. Calixte fit fusionner le plus grand des deux dans une nouvelle bille de bois qu’il donna à Vreneli pour un nouvel aller-retour. Puis il usa de la fusion accompagnée pour prendre avec lui le plus jeune sur un dernier aller-retour.
Lorsqu’il réapparu auprès de Rebecca, l’homme était présent, et tenait entre ses doigts la bille de laquelle son ainé ne tarderait pas à sortir. Laissant le plus jeune réapparu avec lui à son père, le garde se tourna vers l’aventurière pour la voir à l’œuvre. A quelques mètres, le chariot continuait lentement mais sûrement à s’enfoncer.
LE
DÉLUGE
Depuis quelques temps, les balades devenaient un rituel d'après-midi. Et plus le temps passé, plus elle devenait longue. Il est déjà arrivé plusieurs fois à Rebecca de dormir à la belle étoile, s'étant fait avoir par le déclin précoce du soleil. Mais cette fois, rien ne pourra lui faire peur, elle a préparé son sac pour toutes les éventualités. Une nuit dehors ? POUF ! Une tente et un sac de couchage. Une blessure ? PAF ! Un pansement bisou magique. Non, décidément, rien ne pourra la surprendre aujourd'hui.
Le début du voyage fût des plus plaisants. L'air frais, le soleil à son zénith. Il y avait même des petits oiseaux chanteurs dispersaient ça et là sur la cime des arbres. Elle en avait presque envie de chanter. Laissant son lapillon flâner à sa guise, toutes ailes dehors, il y avait là un air de saison chaude, qui n'est guère déplaisant pour la demoiselle.
- Quaaand il me prend dans ses braaas, qu'il me parle tout baaaas...
Arrivée à destination, Rebecca se repose quelques minutes, profitant encore de la chaleur des lieux. La lisière de la forêt est un de ces endroits préférés. Entre vue dégagé et protection naturelle, tout était réunis pour passer un bon moment. Un moment seule, oui, mais un bon moment quand même. Qui n'a jamais rêver de pouvoir se laisser aller, sans personne autour pour pouvoir juger sa performance artistique ? Rebecca excédait dans le domaine de la sieste, et sans s'en rendre compte, tout son corps fût donner en offrande à Morphée.
Ses yeux ne s'ouvrent que quelques heures plus tard, quand des gouttelettes d'eau lui tombent sur le visage. De l'eau ? Le temps était si magnifique tout à l'heure, qui aurait pu penser qu'il allait se mettre à pleuvoir. Mais rien ne peut surprendre la jeune femme ! Elle avait, quelque part dans son sac, un petit manteau à capuche. Certes la capuche est petite. Certes elle va finir complètement mouillée. CERTES elle aurait pu prendre quelque chose de mieux. Mais sérieusement : un magnifique soleil depuis des jours, une chaleur qui ne fait que grimper. Qui aurait pu sérieusement penser à prendre des tenues anti-climat ? Rebecca a toujours sur elle sa tenue du Solstice, oui, mais pas parce qu'elle compte l'utiliser en pleine saison chaude (juste qu'elle l'a trouve jolie et qu'elle a pas envie de s'en défaire).
La jeune demoiselle devait se trouver un abri, et vite. Rester sous les arbres n'est pas une idée des plus clairvoyantes, surtout si le temps tournait à l'orage. Sortant cette capuche perméable pour avoir un semblant de protection, Rebecca court à travers les plaines. Les abris sont quelques choses de rare ici. Au point même qu'au bout de quelques minutes de course, la capuche ne lui servait plus à rien.
Râlant dans sa barbe, ses pieds continuaient d'avancer. Elle n'allait tout de même pas rester debout sous la pluie en attendant que cela passe. Surtout que les nuages n'avaient pas l'impression de vouloir partir de si tôt.
Et puis des cris, au loin. De douleur ? De peur ? La différence n'était pas audible à cette distance. Mais l'esprit d'aventurier de Rebecca ne pouvait pas passer à côté. Surtout s'il y a des gens à tuer....huhuhuhu. Elle se met donc à courir, essayant de ne pas tomber. Sa visibilité était mauvaise, et une chute est tellement facile. En l'espace de cinq minutes, la provenance du bruit était visible.
Une caravane à moitié détruite. De là où elle se trouve, il était difficile de dire combien de personne était prise au piège de l'inondation. S'avançant prudemment, ses bottes commençaient à s'enfoncer dans la boue naissante. En plus d'être trempée jusqu'aux os, manquerait plus qu'elle marche pieds nus.
Dans son coin de vision gauche, une ombre bouge. Rapidement, elle se met en position d'attaque, mais se relaxe en apercevant la silhouette familière.
- Bonjour Calixte ! Comment vas....
Mais le coursier ne lui laisse pas le temps de répondre, préférant porter son attention sur la scène qui se déroule sous leurs yeux. Dévoilant son plan, la jeune femme ne pût qu'obtempérer et commencer à se rapprocher de la caravane. Ses pieds étaient lourds, et plus d'une fois sa botte droite voulait se faire la malle.
- Écoutez moi ! Nous sommes là pour vous aider, d'accord ? Restez calme et tout va bien se passer !
Elle espérait que sa voix porterait assez loin pour se faire entendre, mais le bruit de la pluie devenait de plus en plus discordant. Pendant que le familier de Calixte faisait des aller-retour pour sortir les occupants de la caravane, son pouvoir rentre en oeuvre : quelle serait la meilleure créature pour pouvoir sortir une caravane de la boue ? Quelque chose de grand et de fort, de préférence. Un genbu pourrait largement faire l'affaire, mais où placer ces 15 mètres de haut ? Mieux vaut quelque chose de plus petit.
Et puis, dans un soupçon d'idée, Rebecca se concentre et fait apparaître un bonhomme de pierre. Il n'est pas très grand, un peu plus de 2 mètres de haut, mais les pierres est dures et forte. Elle pourra facilement aider la femme à quitter la caravane, et à remettre celle-ci sur le droit chemin. Sur son ordre, la créature mi-ombre mi-pierre se met en route. Au cas où sa force ne suffit pas à dégager la caravane, son pendentif plume attendait patiemment dans une des poches de son sac sans fond.
Pendant ce temps, sa tenue du Solstice allait enfin servir. Les gants sont pour l'enfant le plus jeune, les chaussettes pour l'autre et le cachez-nez pour le père. Il allait manquer quelque chose pour réchauffer la mère, encore sur la caravane. Recevant les trois billes données par le familier de Calixte, elle les plaçait une par une sous un arbre, plus protégés que sous la pluie. Oui, sous les arbres, ce n'est pas bien. Mais quand on n'a pas le temps, on fait avec ce qu'on a.
Ne sachant plus quoi faire pour l'instant, elle regarde l'oeuvre de sa créature. Celle-ci déposa tranquillement la jeune femme au sol, à côté de sa famille, puis reparti pour libérer la caravane. D'un pas lent mais assuré, il attrape l'arrière du chariot pour essayer de le sortir de se bourbier. Mais c'est trop lourd pour lui. Le pendentif plume allait devoir servir.
- Calixte, je n'ai clairement pas la tenue adéquate pour aller faire un bain de boue. Tu crois que tu pourrais mettre ce talisman sur le chariot, pour le rendre plus léger ? Ça devrait suffire à aider l'animal.
Lui tendant le fameux talisman, elle ne peut rien faire d'autre que de retourner voir la famille, et de leur demander si tout va bien.
- Bonne idée, acquiesça Calixte alors que Rebecca lui montrait son pendentif plume et que lui-même rabattait une étiole autour des épaules de la mère de famille frigorifiée.
Il se saisit du pendentif, et représenta une bille de bois à Vreneli.
Non.
C’est bientôt fini, promis.
Non. Fatigué.
Je sais. Je t’en demande beaucoup. Mais tu es très fort.
Oui, très fort. Mais non.
On ira voir Dhim à la Capitale, une fois que tout sera fini.
Dhim lumière ?
Oui, Dhim lumière. Un dernier petit effort, Eli.
Le teisheba se saisit de la perle, et Calixte fusionna avec elle. Défusionnant au-dessus du chariot, il y apposa le pendentif, et s’avança vers les pièces d’harnachement des chevaux. Se saisissant de sa dague wardän dont la lame affutée venait à bout de bien des matériaux, il libéra les deux bêtes de l’attelage. Il voulut monter sur le dos de l’un, dans l’attente que le géant fît ses affaires, mais les bêtes étaient trop excitées pour le lui permettre. Dans un soupir, il refusionna dans la bille tenue par Vreneli.
Délestée de ses bêtes paniquées et d’un poids à présent dérisoire, la caravane serait certainement plus facilement maniable. Resterait ensuite à récupérer les chevaux, en espérant qu’ils ne se blesseraient pas bêtement dans le transfert. Ni qu’ils s’échapperaient une fois celui-ci effectué. De son point d’observation, il attendit la suite.
LE
DÉLUGE
Toute la famille est enfin en sécurité. Plus aucune partie de leurs vêtements n'est sèche, mais les quelques habits des aventuriers devraient éviter l'hypothermie. Il faudrait tout de même trouver rapidement un abri pour pouvoir faire un feu et réchauffer toute la joyeuse bande.
Dans toute sa grâce et sa lenteur caractéristiques, le golem d'ombre fini enfin par sortir le chariot de la boue, et de le poser un peu plus loin. Là où il est maintenant, il n'y a plus de risque de se retrouver dans la même situation.
Sous son arbre, Rebecca a eu le privilège d'assister à toute la scène. Le pouvoir de Calixte est vraiment extraordinaire, à la fois offensif et défensif. Instinctivement, elle se mit à imaginer les multitudes de possibilités où son pouvoir pourrait être un vrai atout. Fuite, attaque surprise, filetage,... Meurtre ! T'AS PAS DIT MEURTRE !
A travers les gouttes de pluie, l'aventurière distingua les deux silhouettes des chevaux qui sortaient péniblement de la boue. L'un ruait et cabrait, avant de partir en direction du fleuve. Tout le monde regardait sa fuite, sans pouvoir rien n'y faire. Dans un commun d'accord silencieux, la famille se retourne vers elle, dans un regard des plus désapprobateur.
- Héhé...un de perdu, dix de retrouvés, non ? Non ? Je....je vais aller chercher l'autre, hein.
Une petite boulette. Bon après, les aventuriers leur avaient sauvés la vie. Cela vaut bien la perte d'un cheval. Se remettant sous la pluie battante, les vêtements encore plus trempés, la jeune femme cherchait le cheval restant. Celui-ci n'est pas parti loin, heureusement. Il est resté complètement figé devant le golem d'ombre, à le regarder presque amoureusement. Un cheval peut tomber amoureux d'un golem ? C'est assez bizarre à imaginer, mais pourquoi pas. Au moins, grâce à cela, il ne s'est pas enfouie.
Le ramenant sous l'arbre protecteur, il fallait maintenant savoir quoi faire.
- Il faudrait trouver un abri plus étanche que celui-ci. Connaissez-vous un endroit pas loin d'ici où nous pourrions chercher refuge ?
- Eli, il faut qu’on rattrape ce cheval. Amène-moi près de lui.
Grand quatre pattes bête. Bzzz ?
- Non, pas bzzz.
Le familier s’approcha de l’équidé avec dédain, et Calixte défusionna. S’emparant de sa sarbacane télescopique alors que le cheval semblait se rendre compte qu’il avait fait fausse route, mais ne savait pas plus vers quel chemin tourner ses sabots paniqués, l’espion lui envoya un dard anesthésiant. Puis un deuxième, puis un troisième, car il avait manqué ses premiers tirs. Resté à distance des ruades épeurées de l’animal – et de la berge traitresse – il s’était attendu à ce que ses maigres talents de tireurs lui firent effectivement répéter l’action.
Peu à peu, l’étalon se calma, tituba, puis s’affala contre la terre meuble. Au loin, sous le couvert de la pluie, Calixte perçut des exclamations outrées. S’approchant prudemment de la bête, il posa sa main contre son museau. Cela ne faisait pas encore tout à fait cinq minutes, et quinze seraient certainement beaucoup trop longues pour la petite famille frigorifiée. Tournant la tête vers le reste du groupe, son regard tomba sur la silhouette affairée de Rebecca. Elle avait rattaché le cheval docile à ce qu’il restait de la caravane, et ramenait celle-ci vers l’abri d’un arbre, où les parents et les deux enfants attendaient.
Bzzz ?
Non, pas bzzz.
Bête. Mériter.
Non, pas bzzz. Fusion, encore.
Non, fatigué !
Bientôt fini, Eli. Après tu pourras te reposer.
Non !
Calixte soupira, et avança ses doigts vers la bille toujours tenue par le teisheba. Le familier roula sur lui-même avec mécontentement, éloignant temporairement l’objet réceptacle. Puis, au bout de longues secondes, consentit à le ramener vers son maître. Et le coursier y fusionna, emportant avec lui le cheval endormi.
Vreneli avisa l’épaule de Rebecca et, après quelques secondes où il observa si ce point de chute pouvait convenir à sa personne, s’y installa. Bille toujours dans la mâchoire.
- Ca va être compliqué de trimballer la bête endormie, indiqua Calixte de son objet de fusion à l’aventurière. Je vais rester avec elle ici pour le moment.
Rebecca acquiesça tandis que l’homme s’exclamait « qu’est-ce que vous avez fait à mon cheval !? ».
- On va trouver un abri, indiqua la jeune femme. Il y en a un à un demi-kilomètre d’après eux.
- Ca sera probablement le plus proche, oui, approuva le coursier en se remémorant les étapes de la route faisant Grand Port – Capitale. Et on pourra certainement y trouver quelqu’un pour réparer la caravane. Je devrai pouvoir maintenir la fusion jusque-là.
A nouveau, l’aventurière acquiesça et s’occupa du petit monde. Passé l’instant de frayeur, les langues se déliaient peu à peu. Et visiblement ils avaient secouru une famille fort jouasse. L’homme ne semblait cesser de trouver sujet à sa hargne, son épouse se plaignait à présent des conditions de voyage de ses deux enfants, et les deux enfants, pieds bien ancrés sur la terre, tournaient autour de Rebecca comme deux vautours autour de leur proie.
- Les petits vont avoir leurs affaires toutes trempées, s’ils s’assoient là-dedans.
- Regarde-moi ça ! L’eau a tout détrempé ! Et y a de la boue en plus. Du sale travail, vraiment. Il aurait pu faire attention votre… géant.
- Dis : t’es une garde ? T’es une garde ?
- T’as des bonbons ?
- Ca vous ferait chaud au cœur les enfants quelques bonbons ?
- Ouiiiii !
- Et tiens ! Tout ça aussi c’est dans la flotte.
- Quelle misère ! Le sucre a fondu ! Vous auriez des bonbons, aventurière ?
L’homme remonta sur sa cariole, ainsi que son fils ainé. Mais la femme se hissa sur le destrier de Calixte qui attendait sagement non loin de là, et prit avec elle le cadet. Rebecca poursuivit à pied, menant par la bride les deux chevaux sur le chemin menant à leur abri. Les oreilles assaillies des ronchonnements de leur singulière compagnie. Avec un peu de chance, ils arriveraient rapidement à l’auberge salutaire. Et y largueraient la petite famille sans plus de tracas.
LE
DÉLUGE
"Ô douce Lucy. Toi qui me regarde de la-haut, exauce mon souhait. Fais que cette famille se noie dans un raz-de-marée. Amen"
Pas sûr que la déesse réalise cette demande...Elle qui déteste les gens collant et les enfants, elle se retrouve avec deux enfants collants. Parfait.
Le golem se transforme en plus petite créature. Elle aurait pu le faire en cheval de lune, mais la charrette n'aurait pas pu aller plus vite que maintenant. Les rênes dans chaque mains, la patience de l'aventurière est mis à rude épreuve. De chaque côté, on peut soit entendre des commentaires la perméabilité du bois du chariot, soit une multitude de questions venant des enfants. Allez, cela ne sert à rien de répondre, ils vont se lasser à un moment ou un autre.
500 mètres de torture. 500 mètres de pure torture. Il aurait été tellement plus plaisant de passer le reste de sa vie entouré de monde...L'auberge est toute petit, on ne peut l'apercevoir seulement grâce à une lumière à l'intérieur. 500 mètres sous la pluie, sans compter le temps d'avant. Si Rebecca arrive à s'en sortir sans être malade, elle promet d'aller faire une offrande à Lucy.
- Je vais mettre les chevaux et le chariot dans la cour intérieur couverte. Vous pouvez entrer en m'attendant, je ne serais pas longue.
Une fois la chose faite, quelle ne fût pas la surprise de retrouver la famille autour d'une table, à encore critiquer leur situation.
-En plus d'avoir les vêtements trempés, il faut qu'on soit dans une auberge des plus miteuses.
-Ils ont intérêt à nous donner la meilleure chambre !
A peine rentrée, les enfants se jettent de nouveau sur Rebecca.
- Alors alors, m'dame ! t'es une garde ?
- T'as toujours pas de bonbons, dis ?
La mère intervient enfin.
- Bobby ! Tobby ! Laissez cette femme tranquille ! Elle doit aller nettoyer notre chariot.
- Pardon ?
Les nerfs commençaient vraiment à lâcher. La bille de Calixte dans sa poche, elle la sort pour pouvoir lui parler.
- Autorise moi à les tuer. Ca sera propre, simple, aucune trace.
La voie dans sa tête se met à danser. OOOOUUUUIIII !!! Meurtre meurtre meeeeeeeeeurtre !!!
Vous avez évité le pire à cette pauvre famille et vous l'avez conduite en lieu sur. Bien que trempé jusqu'aux os, le pire qu'ils risquent maintenant est d'attraper un mauvais rhume. L'auberge dans laquelle vous avez trouvé refuge est loin d'être luxueuse, mais elle tiens debout et aucune goutte d'eau ne tombe du plafond, au moins ça. La cheminé est allumée et les enfants se réchauffent devant.
Vous ne le remarquez pas encore, mais le plus âgé qui devait avoir six ou sept ans semblait absolument absorbé par les mouvements des flammes... Tellement qu'il commença à tendre la main vers le brasier...
Lorsque vous le voyez faire, vous et ses parents tentez de l'en empêcher. Après tout, c'est quelque chose de bien dangereux. Mais c'est trop tard, au moment où une flamme effleure le bout de son doigt, le pouvoir du petit s'active. Pour la première fois.
Des flammes commencent à recouvrir tous son corps et il hurle. Mais pas de douleur, de peur. En réalité, il ne ressent pas la chaleur du feu mais vous qui n'en êtes pas immunisé oui. Impossible de l'approcher. Pire encore, le plancher sur lequel il se trouve commence à bruler également, à ce rythme là l’incendie va se propager dans tout l'auberge.
Et au coeur du brasier, se trouve un enfant qui panique et ne comprend pas ce qui lui arrive.
- M-m-m-maman !!!
Il tente d'avancer vers sa mère, mais cette dernière recule à cause de la chaleur et les flammes prennent encore de l'ampleur... Ce petit ne contrôle absolument pas son pouvoir et panique, comme c'est souvent le cas la première fois qu'un pouvoir se manifeste. Mais à ce rythme là, c'est toute l'auberge qui va brûler...
LE
DÉLUGE
Il ne manquait plus que ça, un gosse en feu. Ils ne leur a fallut, aux parents et à l'équipe Cal / Reb, que d'une seule seconde d'inattention. Qu'est-ce que ces enfants peuvent aller vite quand ils le veulent. Ces trucs-là sont simplement fait pour faire des bêtises. C'est peut-être une des nombreuses raisons pour lesquelles Rebecca n'a toujours pas d'enfant.
Tout d'abord, avant de vouloir maîtriser quoi que ce soit, il fallait absolument que Calixte reprenne sa forme humaine. Posant sa bille dans un coin à l'abri des flammes, Rebecca lui explique ce qu'elle compte faire.
- Je vais me concentrer sur le gamin. Faut quelque chose pour l'éteindre ces flammes, sinon ça va devenir un enfer ici...
Tout en réfléchissant à se qu'elle pouvait prendre pour l'aider, les parents et le petit frère de se pauvre enfant-allumette mettent les voiles dehors, loin de lui et de son pouvoir. Eux qui se poussaient pour se mettre à l'abri tout à l'heure, maintenant ils sont pressés d'être dehors. Dehors...sous le déluge... Mais oui !
- Calixte ! Je vais essayer de trouver quelque chose d'assez long, comme un balais.Je vais pousser le gosse dehors pour qu'il prenne la pluie. Ça devrait suffire à éteindre ses flammèches.
Rebecca était tout de suite passée du plan JTPPTC ("Je te parle pour te calmer) au JTFDSM ( "J'te fous dehors sans ménagement"). Fouillant du retard la pièce embrassée à la recherche de ce fameux balais magique, elle tombe sur des outils pour nettoyer la cheminée. "Ça fera l'affaire", se dit-elle. Avec toute la précaution requise, elle s'avance vers l'enfant et commence à doucement le piquer en direction de la porte de sortie.
- Allez allez, mon petit ! On sors de cette maison !
Elle continue son manège jusqu'à ce que l'enfant soit sous la pluie. Elle n'a pas eu le temps de prêter attention à Calixte, et ne sais pas s'il est sortie de sa bille. Elle espère que tout ce passe bien de son côté.
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Observant momentanément interdit les flammes dévorant avidement le parquet de la bâtisse, Calixte fut rappelé à l’ordre par la voix de Rebecca. Qui posa sa bille à l’écart du départ de feu, mais sous le toit de l’auberge. Heu. Bon. Vreneli avait-il le temps de leur faire faire un aller-retour dehors ? Peut-être pas. Si l’aventurière avait l’air de savoir comme s’y prendre pour évacuer l’enfant vers un milieu plus sécuritaire pour tout le monde, la boiserie s’enflammait sur ses pas de bon train. D’ailleurs il était intéressant de noter que les pleurs de l’enfant enflammé sonnaient plus comme des pleurs de panique que comme des pleurs de douleur. Tant mieux, car sinon la fin de la journée aurait été un peu macabre.
Défusionnant finalement là où Rebecca avait posé sa bille, Calixte réapparut avec le cheval sur l’une des tables de l’auberge. Surpris par le poids soudain de l’homme et de la bête toujours endormie, le bois grinça. Saisissant l’une des assiettes à proximité, le garde lança le contenu de celle-ci sur les traînées de feu qui se formaient.
- Etouffez avec le contenu de vos assiettes et des plats, et de l’eau si vous en avez. Evitez d’y lancer vos boissons alcoolisées, indiqua-t-il aux tenanciers et aux clients présents.
- Mais mes préparations…
- Vous préférez tout perdre ou perdre uniquement les plats que vous aviez préparés ?
- Oui, bon…
- Ceux qui ont leur assiette vide, allez récupérer avec celle-ci de la terre juste dehors versez là sur les flammes.
Une étrange affaire que celle-ci. Avec l’urgence désorganisée de la peur, chacun fit un peu comme il put. Et dans un chaos tout de même efficace, mets, eau et terre furent versés sur le parquet rongé par le feu. Peu à peu, étouffé par l’improbable ballet l’effleurant de sa volonté d’enfouissement, l’incendie débutant disparut pour ne laisser à sa place que des lattes fumantes et une douce odeur de brûlé dans les airs. Et une montagne de saletés à l’intérieur de l’auberge. A présent, le sol et les tables étaient jonchés de boue, d’aliments non consommés et à présent non consommables, de sel.
- Ca va être une galère que nettoyer tout ça…
- Ca va être une galère, mais au moins vous n’avez pas perdu votre auberge. Votre lieu de travail et de vie.
- Oui. Mais ça va quand même nous coûter… C’est la faute de ces gens-là ! Ceux avec lesquels vous êtes arrivés ! Foutu gosse, ils vont m’entendre.
- Je pense qu’ils ne l’ont pas fait exprès. Et on devrait plutôt s’inquiéter de la santé de cet enfant.
- Si mon auberge avait été réduite en cendres, il aurait bien pu flamber avec ce sale môme ! J’vais aller leur en dire deux mots ! … Pourquoi y a-t-il un cheval sur cette table ?
Ah oui tiens. Haussant les épaules, Calixte suivit le tenancier remonté vers l’extérieur. Il s’inquiétait un peu de la situation de Rebecca, tout comme de la petite famille, et sentait que les choses risquaient de rapidement tourner au vinaigre.
- EH VOUS ! hurla l’aubergiste. Vous avez vu c’que vous avez fait à mon auberge ?! Vous avez intérêt à allonger les cristaux si vous voulez pas que j’appelle la garde pour détérioration de ma propriété !
La Garde, hein ? Voilà qui allait être intéressant. Mais s’ils pouvaient résoudre leur conflit en se passant de lui, il s’en porterait pas plus mal. Les altercations, les arrestations et tout ça, c’était pas trop sa tasse de thé. Il préférait largement la livraison de colis et l’espionnage discret.
LE
DÉLUGE
Quelques minutes sous la pluie, et HOP, l’allumette humaine avait disparue. Il ne restait qu'une légère fumée s'échappant de son corps. L'enfant était en pleurs, et c'est compréhensible : un pouvoir comme ça, même Rebecca aurait été choquée la première fois qu'elle l'aurait utilisé.
Une fois que la situation extérieure a été maîtrisé, l'aventurière fonce à l'intérieure de l'auberge aider Calixte à gérer les flammes qui menaçait de détruire tout le bâtiment. Suivant ces ordres, elle fait plusieurs allers retours entre la boue des alentours et le brasier à l'intérieur.
En une dizaine de minute, l'incendie fût maîtrisé. Parfait ! Rebecca et Calixte finissent cette étape couvert de suie, de boue, de poussière et de nourriture. Heureusement que la pluie bat encore dehors, ils vont pouvoir prendre une bonne douche à l'ancienne.
Rebecca a laissé la petite famille sans prendre le temps de savoir si tout allait bien pour eux. Elle sort pour les rejoindre, et les retrouves à quelques mètres de l'auberge, abritée sous un arbre.
- Hooo, mon pauvre bébé...c'est fini, ne t'inquiète pas...
- Tout ça, c'est la faute de ces deux aventuriers de pacotilles ! A nous faire venir dans une auberge aussi délabrée, ils ont mis notre vie en danger.
Rebecca n'a pas envie de les rejoindre pendant cette conversation pas forcément à son avantage. Et puis derrière elle, l'aubergiste cri en sortant de son futur bâtiment fermé pour cause de rénovation.
- EH VOUS ! Vous avez vu c’que vous avez fait à mon auberge ?! Vous avez intérêt à allonger les cristaux si vous voulez pas que j’appelle la garde pour détérioration de ma propriété !
Calixte le suit juste derrière, et Rebecca le rejoint. On dirait qu'il y a de l'eau dans le gaz...un deuxième feu, voilà ce qui pourrait faire rebondir le rebondissement rebondissant.
- Ce que je te propose, c'est de partir vite fait en marche arrière, et de les laisser ce débrouiller gentiment.
Elle attendait une réponse de sa part. Mais avant qu'il n'est pu dire quoi que ce soit, elle recommença à parler.
- T'avais pas un cheval à la base, toi ?
- Heu le cheval anesthésié est dans l’auberge. Sur une table. Où il dort encore. Mais mon cheval à moi a été emmené au niveau de l’étable attenante.
Il jeta un coup d’œil à la petite famille et au gérant de l’établissement qui commençaient à discuter plus paisiblement. Apparemment ils s’étaient accordés sur le fait que Lucy ne jouait pas en leur faveur, et que les deux aventuriers/gardes avaient vraiment des idées saugrenues doublées d’une certaine incompétence.
- J’ai l’impression qu’on est finalement de trop… Viens, allons chercher mon destrier, soupira-t-il en se dérobant au regard mauvais de la mère de famille.
Ils s’éclipsèrent pour se mettre en quête de la monture, et purent ainsi observer l’organisation qui se mettait peu à peu en marche autour de la bâtisse encore fumante. Apparemment l’épouse de l’aubergiste avait pris les choses en main et, plus efficace et moins râleuse que ce dernier, avait organisé le déblayage et le nettoyage des lieux. Elle avait trouvé main d’œuvre parmi les clients restant, avec la promesse d’un tour de boissons gratuit. Evidemment, l’alcool n’avait pas été gaspillé sur les flammes.
Ils trouvèrent finalement le cheval du garde, et bien qu’ils n’eussent pas passé la nuit sur les lieux, Calixte versa tout de même quelques cristaux dans la main d’un des employés. Sa monture avait tout de même pu bénéficier d’un peu de repos et de nourriture adaptée. Alors qu’ils s’apprêtaient à quitter définitivement les lieux et cette compagnie des moins agréables, deux silhouettes vinrent à leur rencontre.
- Je viens vous rendre vos affaires, madame, fit le père de famille en tendant à Rebecca les articles qu’elle leur avait prêtés pour leur éviter de prendre froid. Merci, continua-t-il en s’étranglant presque sur le mot. Je dois quand même reconnaitre qu’on aurait pu y rester, dans cette maudite boue. Même si c’était du sale travail. Et que vous avez abandonné mon cheval endormi sur une table. Et que vous avez menacé mon fils avec un pic.
- On va s’arrêter là je pense, le coupa la femme qui était l’épouse de l’aubergiste. Mon mari ne se rend pas compte, mais nous avons tout de même eu de la chance. Et nous… nous arrangerons avec ces gens. Vous trouverez la prochaine étape dans une dizaine de kilomètres ; voici quelques vivres – il ne me restait que quelques biscuits malheureusement – pour vous faire tenir jusque-là, et vous laisser un souvenir correct de votre passage. En espérant que vous referez une halte chez nous, à l’occasion.
- Bien sûr, répondit le coursier avec un sourire à la femme. Merci.
Finalement, il semblait qu’ils ne garderaient effectivement pas que des souvenirs exaspérés de cette journée. L’aventurière et le garde échangèrent un regard.
- Prête à affronter la pluie encore quelques temps ?
- Allons-y, décréta Rebecca en mordant dans l’un des biscuits.
Ils reprirent la route.
- Ils ont à la fois un goût fumé et une consistance trempée.
Le garde éclata de rire.