Deux aventuriers, une quête.
Vous voila donc parti ensemble en mission en direction des côtes ouest du royaume.
Intitulé de la quête : Pêche au requin
Pour fêter la majorité de la fille d'un petit village de pécheurs, ils ont fait une demande urgente à la guilde afin que deux aventuriers les accompagnent en mer pour aller pêcher un requin qui sera le met principal du banquet.
Vous êtes donc parti en direction de ce petit village pour réaliser, ce qui semblait à première vue, une quête tout à fait classique : aller chasser un animal et empocher une belle petite somme de cristaux. Vous arrivez donc au village où on vous accueille avec un grand sourire, la fête a déjà commencé et tout le monde est déjà très occupé.
On vous remet donc une petite barque ainsi qu'un filet, le maire du village vient rapidement s'excuser de ne pas pouvoir vous aider plus parce qu'il y a encore beaucoup de préparatifs pour la fête du soir. Mais bon, cela fait parti de la mission. Il vous indique cependant le type de requin qu'il souhaite que vous chassiez : Le requin soulard, et vous indique le lieu où vous pouvez le trouver, non loin un peu plus au large...
Et vous voilà parti pour la chasse au requin.
Vous parviendrez, avec plus ou moins de mal, à pécher ce fameux requin et ravie, le maire vous invitera à festoyer avec le village jusqu'à tard dans la nuit. Au menu, ce fameux requin accompagné de ces algues Larissa qui ont une propriété un peu particulière...
D’un haussement d’épaule, Feufnouille et moi on se met d’accord. Au pire, on risquait pas grand chose hein ? Marty nous avais offert la tournée pour fêter ça et voilà qu’on se mettait en route tranquillement pour aller dans ce fameux village. Chasser un animal, y’avait rien de bien compliqué après tout ! J’avais tout de même laissé Rhésus avec Alex, il était encore difficile de trop en faire ce que je voulais. Pour l’instant je voulais même garder la surprise de cette nouvelle. Si je le disais maintenant à Feuf maintenant, et que je lui présentais mon coeurl avec son poil hirsute et sa gueule en biais et qu’il essaie de bouffer son blooby à la boutique, j’suis pas sûre qu’il apprécierait ! Pis clairement, il se foutrait de moi, mais alors royal ! Alors pour l’instant, motus et bouche cousu. Monté sur deux canassons, nous voilà en route sur les routes menant à ce fameux village.
(Feuf) “- On va se faire dégager direct du village, avec ta gueule d’estropiée. Jamais ils vont nous prendre au sérieux en nous voyant arriver aha”
“- Ou alors ils vont croire que tu m’as battu pendant le voyage et vont te ligoter à un poteau avant de te faire rôtir ?”
(Feuf) “- Quelle ne sera leur surprise lorsqu’ils verront leur victime sortir des flammes tel un revenant !”
“- Ouai bon ça va hein ! Dans mon plan, ils t’avaient déjà coupé en morceau avant de te mettre à rôtir aha”
Dès les premières paroles de mon acolytes, ma main droite vint se porter sur mon oeil droit. Il n’était plus boursouflé depuis la quête de l’île sombre, mais le coquard avait un peu de mal à disparaître. Je vous raconte pas la gueule des mecs de la taverne en me voyant revenir ! Tous avait crus que je m’étais disputée avec Feuf et Law était monté dans les tours, venant prendre mon meilleur ami par le col. Je crois que Law à toujours vu Feuf comme un rival, et pourtant, il a l’air de beaucoup l’aimer. Ou peut-être tenait-il le principe de garder ses amis près de soit, et davantage ses ennemis ? En tout cas, une aubaine que Marty soit intervenu, parce que même si je ne doutais pas du dévouement de Law à mon égard, il aurait surement pris une rouste comme jaja. Mais bon. Suite à mes explications, ce dernier avait fini par rire et payer une pinte à Feuf, pour s’excuser d’avoir douté de lui.
(Feuf) “- Faudra que tu m’explique d’ailleurs, ta relation avec Law, ca devient bizarre quand même !”
“- Boh, je l’aime bien”
(Feuf) “- Tu l’aimes bien = un pote de taverne ou plutôt un pote de taverne avec qui tu tartinerais de la sauce de kébagloot sur le torse ?”
Clignant des yeux bêtement, je regarde mon ami qui étire un sourire sur ses lèvres, tout en imaginant la scène dans ma tête. Quelle idée ! Je me mets à rire, à retardement sous l’effet de cette bombe. Devais-je vraiment répondre ? Sauvée par le gong ! Voilà que face à nous, le village se dessinait. En guise de réponse, je mis un coup de talon dans les flancs de ma monture.
“- Le dernier arrivé c’est un gloot boiteux ! Uh Canasson !”
Mon cheval s’élance, mettant une vilaine distance entre feufnouille et moi-même.
Même si ma boutade la fait marrer, j'pense quand même qu'il y a un truc avec Law. Ou alors je me goure carrément sur la manière dont son pote la reluque. Faut dire que niveau interprétation, les choses de l'amour tout ça, j'suis pas une flèche. M'enfin, elle me devance et claque les rênes avant que son canasson décanille au troisième galop. J'prends son défi quand même au sérieux, tout comme n'importe quel défi à la con qu'on s'envoie dans le pif, et ça depuis des lustres. Est-ce qu'on va grandir un jour? Oh, et si j'en avais rien à cirer? Ouais, bonne idée.
- Allez mon grand, YAH !
Après un franc hennissement du bestiau j'essaie de réduire la distance alors que la silhouette du village se précise. Le bon vieux village côtier, ça me rappelle ma première prime pour la guilde. J'devais y être avec un examinateur mais il n'est jamais venu. Ou alors j'étais seul, enfin bref, je m'en rappelle plus. C'est loin cette affaire. Toujours l'arrière-train de Mad' devant moi, le reflet du soleil illumine les vagues, tout comme les écailles dans les brouettes qui brillent comme des piécettes d'argent, l'odeur du bouillon de poiscaille, l'huile de foie de morue, les crustacés, le bois des chaloupes bref, bienvenu sur les côtes. Arrivé à l'entrée, Mad lève les bras, triomphant alors que je la talonnais de pas grand-chose. Tant pis, aujourd'hui cette fois, le gloot boiteux, c'est moi.
- Dans ta gueule, Feuf' !
- D'accord bien joué, la prochaine elle est pour moi.
- Y'a intérêt !
- J'trouve que tu bois un peu trop à l’œil toi. Tu t'arranges toujours pour pas mettre un cristal dans une pinte, hein?
- A quoi ça sert d'être une femme, sinon?
- Bien vu. Bon, au travail.
En s'enfonçant un peu dans la ville des personnes nous accueillent en souriant, et j'constate que la fête avait déjà commencé, des musiciens sur un estrade, un grand banquet, des danseuses, des prestidigitateurs. Pour fêter la majorité d'une donzelle j'dois admettre qu'ils ont mis le paquet. J'essaie de chercher des yeux le chef du village, qui a quand même le sens de l'accueil.
- Mad', est-ce que tu vois si il est dans les... Putain, Mad' !
Au sol, traînant la longe de son cheval, elle cherche la première table qui propose des pintes au milieu de la place. Son foie doit réellement la détester.
- T'enflammes pas, Feuf' ! Un verre, c'est quoi un verre ?
- Un seul verre?! Tu me prends pour qui?
- Roh ça va !
- Messieurs dame, bienvenu ! Vous êtes les fameux aventuriers de la guilde?
On se retourne et constate un homme assez en chaire, plutôt charismatique, une belle moustache et un costume qui présente bien. S'il nous souhaite la bienvenue, c'est que c'est sans doute le maire. Ouais bon, faudrait être con pour le confondre avec un boulanger. J'descends de mon cheval et me mets aux côtés de mon binôme.
- Ouais. On vient pour la missi-
- Feuf' !
- Ah, ouais. Désolé, j'suis pas trop politesse.
- Merci pour votre accueil, appelez-moi MMP et ce jeune homme qui rend pas honneur à son éducation s'appelle Jin.
- Tss.
- Eh bien je suis le père de la jeune Sylvia que voici !
Il pointe du doigt l'autre côté du banquet et une jeune fille danse avec je pense ses copines et porte une couronne de fleurs autour de la tête. On s'croirai à un mariage, complètement dingue. Brune, le teint bronzé par le soleil des côtes, les traits fins, mignonne. Un peu trop jeune. On nous accompagne à une table et au grand bonheur de mon amie, des bières - encore - sont posées sur la table. Le chef de village est accompagné de deux gardes chétifs. Y'a pas l'air de se passer grand chose ici. M'enfin, la prime paye bien et la tâche est plutôt facile.
- J'imagine que vous avez pris connaissance de la demande?
- Euh, ouais. Un requin, c'est ça?
- Tout à fait, on vous laissera une barque et le matériel nécessaire pour le pêcher. Le requin soulard.
- Bah tiens donc...
- La ferme Feuf' !
- J'ai rien dis. On le reconnaîtra comment ?
- Ca manière de nager est très aléatoire, sa gueule est constamment ouverte et la couleur de sa peau est cendrée, mais sa viande est vraiment exquise !
- J'en doute pas. Très bien, n'attendons pas plus longtemps dans ce cas.
On termine nos binouzes, et après une pause casse-dalle on suit un groupe de pêcheurs qui nous conduits sur le sable fin balayé par l'écume des vagues. On prend le premier ponton, une chaloupe était amarrée. Ça me rappelle l'île Sombre, tiens. Le bateau bougeait bien. Alors pendant que les pêcheurs nous disent au revoir, j'jette un oeil à Mad', qui n'a pas l'air bien.
- Bon, ça va aller. On va faire ça vite et bien.
- Mhm.
- Relativise, mes pouvoirs servent à que dalle, là. On est deux dans la même merde.
- Mhm-mhm.
- Tu vas pas gerber, hein?
J'la laisse prendre son temps pendant que j'saute dans le bateau. Même si l'eau m'empêche d'utiliser mes pouvoirs, j'aime prendre le large. Traverser l'océan, découvrir l'inconnu et tout le merdier. M'enfin...
Ça sera plus agréable si le sac à vomi que j'traîne me refais pas toute mes sapes.
“- J’attendrais ici hein. J’te ferais coucou quand tu seras sur une bouée au loin et-..”
Je n’eus pas le temps d’en dire plus car je sentis l’étreinte de mon acolyte se resserrer contre mon flanc et me soulever de terre. Tel un sac à patate, je fus trimballer sur son épaule. Tentant de m'échapper au début en gigotant et en pestant, je fus vite stoppée à coup de menace de chatouille sous les pieds. Autant crever en mer que de le laisser me retirer ma godasse. Feuf me posa à terre, pile devant l’embarcation avant de me mettre une tape dans le dos, dans un sourire qui en disait long “chiffe molle” on pouvait lire sur son sourire débile. Claquement de langue agacé. Pas le choix, c’est ça ?
(Feuf) “- On est venu ensemble, on ira ensemble, et on fera la bringue ensemble”
Il me tend son poing fermé. Dans un soupire j'acquiesce et met un petit coup de mon poing sur le sien avant de sauter dans l’embarcation. A peine dedans, je pris mon sac pour trifouiller. Si j’avais bien retenu une chose depuis la dernière fois, c’est que les rencontres surprises nous apportaient toujours quelque chose. Et après avoir fouillé l’espace de 5 minutes dans cet immense sac, je sorti un petit bocal avec des herbes dedans. Bien trop concentré sur cette recherche, je n’avais pas fais attention que feuf était déjà au travail et ramait. Je me hâtais donc de les mettre dans mon bec.
(Feuf) “- Ne me dis pas qu’en plus, maintenant tu te drogue ?” Comment il était au courant pour mon histoire d’opium et de la morsure de l’incandescent avec Alicia ? Je suis son regard vers mon bocal. Ah !
“- Ah ca ! Eh bien.. C’est des feuilles de “Mer-oklm”. Ca permet de réduire le mal de mer. J’ai gouté ca à bord d’un navire pirate, sacré histoire..”
(Feuf) “- Tain’ Mad dans quoi tu t’embarque encore ? Bientôt tu vas me dire que t’as enterré un cadavre ?”
Euh. Il était envoyé par la garde pour me faire cracher mes péchés de ces derniers temps ? J’ai tué personne moi, j’ai juste enterré un cadavre pour euh.. Pour protéger une amie. Je le regarde. Il me regarde. Je le regarde. Il fronce les sourcils.
“- OH REGARDE”
Il tourna la tête et regarde dans la direction de mon doigt. Il regarde. Je regarde. Il fronce les sourcils et me regarde.
“- J’ai cru voir une baleine rieuse, c’était qu’un morceau de bois flotté. Ah ah ah…”
(Feuf) “- Mad t’as pris d’autres coups sur la tête depuis la dernière fois ?”
“- Mais non mais non ! Bon, pour trouver le requin, faut trouver une algue Larissa.."
(Feuf) “- C’est un requin rouge tu sais, ca doit pas être bien compliqué à le trouver !”
“- Suffit de renverser de la gnôle dans l’eau ahaha”
(Feuf) “- …. DONNE MOI TA GNOLE !”
“- N’Y PENSES MÊME PAS !”
Feuf se relève et tente de m’arracher mon sac que je promet alors de défendre bec et ongle. FAUDRA ME PASSER SUR LE CORPS.
Regardez moi ça. On parle de son amour de gnôle et tout le monde devient un ennemi potentiel. Faut dire que Marie Madeleine de Payet et la boisson, c'est une sacrée histoire. Je me rappelle encore les gros yeux qu'elle m'avait faite quand j'me suis arrosé de gnôle dans l'île sombre, j'avais l'impression de buter un proche. Mais c'est comme ça. Elle a gobée son herbe contre les vomissements, la faire gerber risque de pas marcher pour récupérer la bouteille. Et pis pas envie de prendre le risque qu'elle nous lâche un cookie au milieu de la chaloupe, j'risque de dégobiller aussi.
Pas le choix, à l'ancienne.
- Tu l'auras voulu.
- Feuf ! Je mords !
- Rien à foutre.
Je lâche les rames et m'en vais la rejoindre, elle, qui est devant son sac comme un enfant qu'elle veut protéger du grand méchant Feufnouille qui va gentiment la mettre KO si elle continue de résister. Dans un premier barrage elle tend ses deux pieds, alors que le sac est blotti contre elle. Elle les bouge dans tous les sens mais j'essaie de parer avec les bras, le bateau bouge, j'perds l'équilibre et son talon vient percuter ma joue.
- BORDEL MAD DONNES MOI CETTE GNÔLE !
- JAMAIS, TU ENTENDS?! JAMAIS !
- GRUAAAAAH !
- YAAAAAH !
J'attrape sa jambe, l'immobilise contre mon flanc. Avec mon autre pied je plaque son autre jambe contre la paroi de la chaloupe. A présent, elle est enfin à ma merci. Mon sourire était sombre, et il me restait un bras de libre pour aller chercher ce foutu sac. Les bras de Mad' ne pouvaient pas tout couvrir, alors d'un geste vif je chope un bout du sac qui dépasse de son étreinte et tire de toutes mes forces. Le sac se trouve entre elle et moi. faisant le yo-yo d'un côté, puis de l'autre.
- Tu... vas... lâcher... oui?!
- Gaspiller... une...si précieuse...boisson...plutôt...mourir !
Dans un ultime élan de rage je tire d'un coup sec, le sac vient vers moi... Mais Mad' aussi ! Elle me percute de plein fouet et nous tombons au milieu de la chaloupe. Son corps contre le mien, nos visages étaient face à face, le sac juste au-dessus de ma tête.
- Si tu me vomis dessus, tu prends le plus grand coup de tête de ta vie.
Puis un bruit de verre va captiver mon attention, la bouteille roule gentiment vers l'avant de l'embarcation avant de buter contre la paroi. Mad' lève la tête, les yeux inquiets pour sa bouteille, impossible de cacher mon sourire carnassier devant son impuissance.
- Oh non ...
- Oh si.
Le premier qui la chope est un gloot boiteux. Courage ou dégages, Mad'.
“- ARRETE PAS CELLE LA”
(Feuf) “- Faut qu’on choppe ce maudit requin sao-...”
Il n’eut pas le temps de répondre que déjà je me retrouvais contre lui. Dans un bond de désespoir, je venais de le percuter. J’avais juste oublié un truc, que nous étions sur une chaloupe. Le poid de feuf d’un côté, moi qui lui saute dessus. La chaloupe tangue. Feuf bascule en arrière, m’emportant dans sa chute en tentant de se rattrapper à moi. On tombe comme deux abrutis dans l’eau.
(Feuf) “- Mad !”
“- C’était de la gnôle de crapeaux purulent putain… Raaaaaah !”
Mes deux mains se referment sur les épaules de mon acolytes sur lequel je me hissais, pour le faire couler. C’était qu’une petite vengeance, après l’affront qu’il venait de faire ! Célèbre dans la région, cette gnôle était connue pour son degré d’alcool élevé et de part son aspect où l’on insérait un crapaud tout séché dedans. On avait l’air malin maintenant, à patauger dans l’eau. Feuf ressortit la tête de l’eau et me cracha de l’eau de mer en pleine poire. De mon bras, je brassais alors l’eau, tentant de l’arroser d’avantage. Deux gamins…
(Feuf) “- Euh Mad… C’est quoi le truc.. la bas ?”
“- Tu parles du truc qui ressemble à un aileron et qui arrive droit sur nous ?...”
Il me regarde, je le regarde. Il me regarde. On se met à brailler et à nager jusqu’à la chaloupe. La gnôle avait probablement attiré un requin… Il nous prenait peut-être pour un de ses congénères vu qu’on puait la tease comme lui ?
“- GROUIIIILE”
Dans l'eau, j'suis pas chez moi. Dans l'eau, j'suis pas bien. Et quand quelque chose comme ça se pointe droit sur nous, Mad' sait aussi bien que moi que ce n'est pas pour parler pluie, beau temps, et combien de poiscailles tu charcutes par jour. Mon dada, c'est faire du feu. Beaucoup de feu, quand j'suis très chaud. Et carrément encore plus quand la canicule me donne un coup de pouce. Dans l'eau j'peux juste chauffer comme une bouillotte, mais je serais seulement aussi dangereux qu'une simple bouillote.
Ouais, une vraie tafiole en pleine mer.
Enfin, j'ai autant de chances que n'importe quels combattants se faisant courser par un requin. La panique à bord - ou plutôt à l'eau - on nage jusqu'à la chaloupe. Heureusement pour nous, pas trop de vent pour déplacer notre embarcation plus loin et réduire nos chances de survie à zéro. Ayant le bras ardent toujours sur moi je nage comme une enclume. Avec pour seul bras droit pour avancer. Un courant pas naturel nous pousse vers l'avant. Le requin est assez balèze au point de nous envoyer des vagues dans notre direction, ce qui va plus nous aider qu'autre chose finalement. Mad' envoie ses deux mains sur le bord du bateau. J'pouvais pas monter en même temps car on risquerait de le retourner.
- Grouilles toi Mad' !!
- J'fais c'que j'peux !
- T'es lente !
On a plus de temps. Alors je la pousse avec mon avant-bras sur le postérieur pour l'envoyer valdinguer au milieu de la chaloupe pour monter à mon tour. Le requin fait demi-tour en nageant bizarrement en zigzag, puis en cercle, puis en ligne droite. Il refait demi-tour, puis il revient avec plus d'élan, plus rapide. Quelque chose cloche, son aileron disparaît de la surface....
- Mad', fais gaffe.
- Ouais t'inquiètes...Oh merde ! Jin, BAISSES-TOI !
Dans un gros claquement d'eau, le requin soulard s'éjecte de la mer pour passer par-dessus la chaloupe. J'me baisse in extremis et le poisson géant disparaît de nouveau en plongeant. Mon palpitant tabasse ma poitrine, j'dois avouer que la mission paraît plus difficile que prévu. Pour l'instant difficile de le décrire, ses interventions sont très très rapides. J'profite de ce petit laps de temps pour virer mon manteau lourd à cause de la flotte tout en détachant mon gantelet. J'dégaine Portecendres et c'est là que me vient une idée.
- Eh.
- Quoi ?!
- Calmes-toi putain !
- C'est toi qui dis ça ?!
- Tu peux anticiper son prochain saut, là?
J'ouvre la caisse et sort un grand filet de pêche.
- Dès que tu as trouvé son point de "décollage", je lui envoie mon épée dans la trogne, s'il est à proximité, j'envoie le filet pour l'immobiliser. On le ramène vers le bateau et t'auras qu'à le terminer avec Riven.
Quitte ou double, mais sans elle, j'pourrai rien faire. Le bestiau bouge dans tout les sens et à moins d'être devin, j'vois pas comment on peut sortir de cette merde.
Plutôt chanceux, j'en ai une avec moi.
D’un hochement de tête, je me redresse, ramassant Riven qui se trouvait sur le fond de la chaloupe. Feuf lui, dégaina alors sa lame, prêt à frapper. Mes yeux se ferment. Flash.
“- A DROITE”
Feuf se tourne sur ma droite, épée en l’air, mais rien dans son champs de vision, malgré les vagues et le bruit que venait de provoquer le requin en s'élançant de nouveau.
“- TA DROITE A TOI”
(Feuf) “- MAIS SI TU PRÉCISE P-..”
Je me jette sur feuf, le percutant de plein fouet pour qu’on évite cet assaut. Notre riposte était clairement à chier et on se retrouvait de nouveau comme deux abrutis. Feuf le cul au sol t moi à quattre patte au dessus.
(Feuf) “- Eh faut que t’arrête les rillettes !”
“- T’es fou, paraît que plus t’en manges, plus y’a du monde au balcon”
(Feuf) “- Aaaaah mais dis pas ca tu pourrais être de mon sang !”
J’ai une vision de feuf gamin, quand il courait à moitié à poil dans le jardin d’Alex. Gênance. Je me met à rire en me redressant à genoux, également suivi par mon acolyte qui se redresse.
“- Les liens du sang, parait que ca arrête pas tout le monde aha”
De nouveau à l'affût, j’encre mes deux jambes sur le bateau. Cette fois, nous étions prêt…
“- TA DROITE”
A ce même moment, la bête sort de l’eau dans un bond aussi gracieux que moi après une soirée murge.
Un lien du sang. Ouais, Mad' rentre dans cette catégorie c'est indiscutable. Avec son histoire du monde balcon j'me retrouve à loucher sur elle comme pour me rappeler qu'il y a quelques années elle n'était pas du tout comme ça. Une image me revient en tête quand elle était venu me voir à la maison avec un haut moulant et une paire de meule tellement ronde que j'en suis tombé sur le cul. Soit-disant que les nanas grandissent et mûrissent plus vite que les mecs. Au premier plaquage quant au jouait au ballon, deux mandarines s'échappent de son chemisier. Malaise. Elle a quand même failli me crever un œil la grognasse. M'enfin, aujourd'hui elle n'a plus à faire semblant vraisemblablement. J'en oublie presque la situation actuelle alors qu'elle se concentre sur sa prochaine vision. Revenue de sa projection, ses yeux s'ouvrent et m'annonce la couleur.
Ce bâtard sort de l'eau sur ma droite.
Comme le poisson volant le plus moche qu'Aryon est eut l'occasion de me montrer il ouvre grand sa gueule dans l'objectif de gober une tête dans le voyage. J'me désaxe, et d'un rapide coup vertical je lui tranche le bide en l'air avant qu'il ne retombe, mal en plus de ça, dans l'eau. Un nuage de sang apparaît à la surface et il commence à prendre une direction opposée, plus lent. Sans poireauter davantage je le piège avec le filet. J'tire un coup sec pour rapprocher les cordes sur lui alors qu'il se débat de toutes ses forces. Il tire trop fort. Mad' entoure ses bras autour de ma taille et me retiens in extremis.
- Tu tiens là ?!
- OUI JE TIENS, NOUILLE !
- TU VAS LÂCHER JE LE SENS !
- LA FERME ET ATTACHE LE AU BATEAU !
- TIENS MOI PUTAIN !
- MAIS JE TE TIENS FEUF ARRÊTES !
J'improvise un nœud de chaise sur l'avant poupe du bateau, et cet enfoiré commence à traîner l'embarcation ! Trop court pour ma lame, Mad' attrape Riven et de sa position à l'avant du bateau, transperce le dos du poiscaille qui va signer son arrêt de mort. Je jette ma lame dans le milieu de la chaloupe, énervé, exténué, ma respiration haletante qui me fait cracher une glaire dans l'océan.
- Bordel de merde ! Plus jamais la pêche !
- J'te signal que c'est la deuxième fois qu'on part en mission tout les deux et tu nous trouves le moyen d'aller dans le PIRE endroit au monde pour nous !
- Ça va ! J'choisis pas les missions que la guilde nous donne !
- La première fois t'as fais exprès arrêtes de mentir !
- Merde, là !
J'retire ma chemise, essore mes cheveux et range mes vêtements dans mon sac sans fond. Désormais torse nu, j'détache mon gantelet que j'attache à ma ceinture. Plus à l'aise, on tire le filet dans l'embarcation avant qu'un autre prédateur songe à taper son quatre heures dans notre requin fraîchement pêché. Il pèse des tonnes, et la chaloupe n'appréciera pas en s'enfonçant davantage dans la mer.
- Bon, bien joué quand même.
- On peut faire la bringue maintenant?
- Un peu mon n'veu.
- Que la murgeasse... soit !
J'étire un sourire pour confirmer l'annonce de notre future cuite et commence à ramer vers le chemin du retour.
(Feuf) “- Non mais t’es sérieuse ? Tu en avais deux et tu m’as fais un caca nerveux pour pas qu’on utilise l’autre ?”
“- C’est pas les mêmes regarde mieux !” Feuf louche sur la bouteille que je tiens devant moi. Ou alors il louchait sur mon pare-choc j’sais pas trop. “- Quoi tu la vois pas ? Elle, c’est de la gnôle de crapauds pustuleux ! L’autre, c’était du purulent ! … Il y a des nuances bien différentes dans le goût ! L’un ést plus amer, l’autre plus sucré, dû à la taille et l’origine des maladies de peaux de la bête !”
(Feuf) “- …”
Feuf se met à rire, j’ai pas bien compris pourquoi parce que moi j’étais bien sérieuse ! J’hausse les épaule en étirant un sourire sur mes lèvres et prend une gorgée avant de lui tendre la bouteille. Sceptique, il se laissa tenter. La première fois, c’était toujours la même. Les gens étaient un peu..
(Feuf) “- Bwwwaaaaah ! J’ai l’impression d’avoir croqué un pustule!”
Je ne répond pas et explose de rire. Si il savait …. ! On reprend le chemin, ramant tranquillement.. Jusqu’à arriver non loin du port. Déjà, on pouvait entendre de la musique, comme une espèce de fanfare.. ? Et plus on se rapproche, plus la musique s’accentuait.. L’embacartion désormais au niveau du ponton, je fus la première à monter dessus, acceuillis par la main tendu du maire, tout sourire. Un autre homme me prenait la corde de l’embarcation des mains et hela Feuf, avant de monter dans l’embarcation et d’en extraire le requin avec un autre villageois.. Ils s’occupèrent même de prendre nos affaires, ne nous laissant pas vraiment le temps de nous rhabiller. Nos vêtements avaient bien séchés, néanmoins, à sa manière de me coller au derriere, je constatais que mon pantalon lui était toujours trempé lui .. Et visiblement ca allait le rester car je me faisais embraquer vers le banquet, ma main dans celle d’un autre villageois maintenant… Alors que Feuf lui.. Une mamy lui tenait la sienne tout en lorgnant de temps à autre sur le torse du jeune homme. Faut dire que ses yeux lui arrivait pile sous les pecs dde feufnouille alors...
(Maire) “- LES REVOILA ! LE BANQUET EST OUVERT LES AMIS ! ”
La musique s’accentue et là, c’est la débandade. Des jeunes gens de tous âges à peine plus habillés que nous se mettent à danser et à nous apporter à bouffer. Des plateaux surgissent de toute part, et moi je choppe tout ce que je peux quand ca e passe sous le nez, tel un ninja et …
(Feuf) “- Tu vas te tapper une indigestion rien qu’à regarder les plateaux passer aha”
Feuf, avec deux chopes en mains. Lui, il avait l'oeil ! J’en prend une et trinque à sa santé.
“- A ce qu’il parait, ca va être Open-bar toute la nuit, avec gros buffet et alcool à volonté..”
(Feuf) “- Tu nous connais, raisonnable… Faudra pas se coucher trop tard, on doit partir de bonne heure demain..” GENRE.
“- Pour être sûr de pas se coucher tard, il suffit de ne pas se coucher tout court... Ahahaha”
La suite de la soirée ?
Vain dieu, personne n'était prêt. Nous avons festoyé une bonne heure avant que le cuisinier ne nous apporte le plat, requin saoulard et algues Larissa. Une tuerie, personne ne s'en est caché vu comment on a dézingué le plat... Mais les algues ont rendus complétement ivre la plupart des gens présents.. les plus vieux se sont endormis petit à petit sur les tables, quant aux jeunes.. Totalement désinihibés, ils dansaient, chantaient, sniffaient, rotaient, crachaient, se secouaient, se balancaient, se lechaient, faisaient des strip tease.. Bref, c'est parti en couille quoi ... Avec Feufnouille, on s'est tappé des barres, surtout lorsque la mamie qui l'escortait tout à l'heure est revenue pour lui proposer une danse. Incapable de l'envoyer pété, il y est allé.. Et elle a dansé ce qu'elle appellait, "le ROQUE". Ca a swingué et elle l'a même fait sauter en l'air... Moi j'étais assise sur une estrade, à rire comme jamais en voyant cette scène mythique.. Il est revenu s'asseoir avec moi, tout blanc et a bu de nouveau un godet avant de repdrendre des couleurs... Et on a fini la soirée là, assis sur l'estrade, à regarder tous ces jeunes faire la foire.. C'était plus de notre âge hein ... ? C'est ce qu'on leur avait dit aux jeunots, quand ils étaient venus nous rechercher pour qu'on se joigne à eux..
La vérité, c'est qu'on était bien trop saouls pour y aller, sous peine de tomber raide mort au sol... Quelle soirée... La tête sur l'épaule de mon acolyte, mon regard se porta vers la mer où déjà, on pouvait voir le soleil se lever.
"- Regarde, le soleil se lève déjà.. On dirait qu'un gloot a été jeté sur de l'huile bouillante"
(Feuf) "- Ouai. Il est bien matinal aujourdhui.. Magnifique"
"- Tu t'auto complimente en disant ca.. ?"
(Feuf) "- T'es bête... J'ai pas besoin de le faire, mamie Ginette l'a fait toute la soirée!.."
On rigole comme deux idiots... Dans deux heures, fallait emonter à cheval.. J'étais pas prête...
"- Feuf, j'ai une nouvelle mission pour nous.."
(Feuf) "- Vends moi du rêve.. ?"
"- Trouver un alchimiste, pour qu'on lui fasse créer le remède anti-gueule de bois!..."
Et si je venais de lancer le meilleurs concept du monde ?
Ca, on le saura jamais...