Vous vous êtes retrouvé (à vous de choisir dans quelles conditions et pourquoi ? Que se soit prévu ou par hasard) et vous voilà en train de vous balader dans les rues de la capitale à parler du bon vieux temps. La journée est très ensoleillée et rien ne semble vouloir la perturber... à un détail près.
Alors que vous bavardez tranquillement, un éclair jailli des mains d'un homme sur un toit, vous ne parvenez pas à voir son visage mais l'instant d'après, vous tombez dans les pommes. L'éclair vous a touché, le sort aussi... Qu'est-ce que l'homme vous voulez ? Vous n'en avez aucune idée... Et d'ailleurs vous allez l'oubliez.
Il vous faudra quelques minutes pour rouvrir les yeux. Au dessus de vous, des passants semblent s'inquiéter et une jeune femme s'est penchée sur vous :
- Vous allez bien les petits ? Qu'est ce qui s'est passé ? Où sont vos parents ?
Vous n'en avez aucune idée, vous êtes encore un peu sonné... Mais une chose est sure, vous avez rajeunis. Aussi bien physiquement que mentalement : vous voilà dans votre corps et votre esprit, dix ans en arrière. Vous avez tout oublié de ce qui s'est passé pendant les dix ans que vous avez remonté...
Cette journée là, elle avait donné rendez-vous à Adrian pendant son jour de congé pour prendre des nouvelles et passer du temps ensemble.
-Comment va à la garde ? Pas trop dur ?
L'idée était aussi d'acheter des souvenirs pour leurs parents à la campagne, car Astrid allait bientôt y retourner pour leur rendre visite, chose qu'elle faisait souvent. Elle avait acheté de nouveaux couverts, un collier, des friandises dont sa mère raffolait et….
….Pouf, au lieu d'avoir 23 ans, elle en avait désormais 13.
- Vous allez bien les petits ? Qu'est ce qui s'est passé ? Où sont vos parents ?
-5 minutes maman….marmonna Astrid en cherchant à se cacher sous son oreiller, en vain.
Hmm. Quelque chose était bizarre. Il était où, l'oreiller ? Et pourquoi le sol était tout dur ?
En ouvrant les yeux, Astrid vit des visages inconnus et se releva soudainement, prête à tabasser ces gens qui étaient entrés dans sa chambre. Elle leva ses deux poings devant elle, et remarqua que…bizarrement, les manches de son pyjama étaient un peu longues. Attendez, ce n'était même pas son pyjama !
-Qu'est-ce que…. ?
Confuse, Astrid regarda autour d'elle calmement pour se rendre compte qu'elle n'était pas dans sa petite maison à la campagne avec ses parents, mais...dans les rues de la capitale ? Elle reconnaissait l'endroit ! Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? Avec des vêtements trop grands pour elle ? Et pourquoi elle avait une épée aussi ? Et des sacs avec des trucs à l'intérieur ?
Oh sainte Lucy…Elle rêvait ? En tirant sur ses joues, elle en conclut que non.
Malgré la situation, Astrid resta calme et tenta d'analyser la situation au maximum, bien loin de ce que ferait normalement une gamine de 13 ans. Car, malgré cet accident, au lieu d'avoir 83 ans mentalement….elle en avait 73 et restait une vieille personne à l'intérieur.
En regardant de plus près son entourage, elle vit une autre forme au sol, nageant dans des vêtements bien trop grands pour lui. Est-ce que c'était…. ?
-Adrian ! Adrian ! S'exclama-t-elle en se jetant sur lui, vérifiant qu'il n'avait rien de cassé. Tu vas bien ? Réveille-toi !
La journée était particulièrement ensoleillée ce jour là. Les oiseaux chantaient, les badauds badaient et les commerçants criaient.
« Tu sais c’est comme tout, il y a de bons et de mauvais jours, heureusement que j’ai Tsuki avec moi » Machinalement, il porta une main dans sa nuque pour caresser la boule de poils qui y prenait place.
Beaucoup de choses avaient changé dans sa vie depuis son arrivée à la capitale. Le vieux chat lui mordit l’index. Mais Tsuki elle, avait toujours aussi mauvais caractère. Alors qu’il jouait avec l’animal, Adrian fut soudain aveuglé par un éclair. Un éclair ? Sans nuages ?
La minute d’après, ces questions semblaient déjà lointaines alors qu’une voix familière le rappelait à lui.
-Adrian ! Adrian !
Peut enclin à répondre à sa sœur, le petit garçon se retourna dans ses draps. Il était encore bien tôt pour répondre aux étrangetés de son ainée. Et puis, qu’est-ce qu’elle lui voulait d’ailleurs ? Pour une fois qu’il pouvait dormir et qu’il ne devait pas aller à la forge. La forge ? Samuel ?!
Immédiatement ses engagements lui revinrent à lui. Il n’avait pas de jours de congés avant la prochaine lune et aujourd’hui, était un jour spécial : le Maître forgeron avait prévu de le laisser forger son premier coutelas ! Excité comme une puce à l’idée d’enfin manier le fameux marteau de son maître, le blondinet s’assit d’un bond sur son lit.
Son lit ? Ouvrant les yeux, Adrian réalisa alors qu’il était loin de son lit. Le soleil était haut dans le ciel et il était sur le carrelage froid d’une rue. Tournant la tête dans tous les sens, il essaya alors de se repérer, en vain. Autour de lui, la foule se pressait, toujours plus dense. Mais il ne reconnaissait aucun visage.
- Vous allez bien les petits ?
Il avait mal à la tête mais au-delà de ça…
- Qu'est ce qui s'est passé ?
Il ne savait pas. Que faisait-il là ? Etait-ce de la magie ? Un kidnapping. La vieille du village lui avait parlé de méchants messieurs qui enlevaient les petits garçons. Tous s’étaient bien moqué d’elle quand elle leur avait dit ça. Etait-ce vrai finalement ? Les larmes commençaient à lui monter aux yeux tandis que les questions pleuvaient sur lui. Puis finalement, une question finit de l’apeurer.
- Où sont vos parents ?
C’est vrai ça, où étaient-ils ? Loin sûrement. L'angoisse monta alors d'un cran supplémentaire. Il était perdu, oppressé par les gens et allait surement finir dans un orphelinat. Et cette idée le fit pleurer. Il avait déjà oublié la voix de sa sœur qui se perdait dans la foule. A cet instant précis, il était seul et à moitié nu dans des tissus bien trop grands, au milieu d'une foule d'inconnus. Ses yeux brouillés par les larmes l’empêchaient de distinguer quoique ce soit, ce qui ajouta à son désarroi. Les gens se bousculaient tout autour et son souffle devint court. Alors, un seul mot lui vint et sa voix stridente de petit garçon perça à travers la foule :
« MAMAAAAAAAAN »
Putain de merde. Hier encore ils étaient dans leur maison dans la campagne. Pourquoi ils étaient dans la capitale ?
Elle interpella un passant quelconque :
-Hey vous ! On est bien à la capitale hein ?
-Euh...Oui ?
Merde. Merde. Un kidnapping ? Non, ils ne seraient pas dans la rue, et faire le trajet entre le village où ils habitaient et la capitale était bien trop long pour que cela ne se fasse qu'en une journée. Ils avaient été victime d'une magie de téléportation quelconque alors ? Possible. Mais il fallait maintenant expliquer les vêtements amples….
….
….
Raaaaaaaaaaaaaaaah ! Peu importe le pourquoi du comment pour l'instant ! Il fallait trouver un moyen de d'abord calmer Adrian, puis de rentrer dans leur village !
-Faites place ! Hurla-t-elle à la foule. Vous faites peur à mon frère ! Vous inquiétez pas pour nous, il n'y a auuuuuuucuuuuuuuuuuun problème ! Je gère la situation !
Astrid s'approcha de son frère et le prit dans ses bras, lui caressa la tête et lui dit sur un ton doux qui se voulait rassurant:
-Tout va bien Adrian, grande sœur est là ok ? Toooooout va bien. Je sais que t'es un garçon fort et courageux et papa et maman nous attendent à la maison avec ton plat préféré, alors lève toi, on y va !
Il n'avait jamais été très bon avec les endroits trop fréquentés. Elle lui prit la main et l'aida à se relever, espérant qu'il serait capable de marcher. Dans le pire des cas, elle pourrait le porter sur son dos. Quelle était l'étape suivante ? Ils ne pouvaient pas marcher jusqu'au village, ça prendrait trop de temps, et ils n'étaient que des enfants. Voyant qu’apparemment la grande sœur gérait la situation, la foule se dissipa, mais quelques adultes restèrent pour les observer. Des adultes...Mais oui ! La garde ! Si elle expliquait à la situation aux gardes, ils pourraient les raccompagner jusqu'au village ! Ayant désormais un plan en tête, Astrid ramassa les sacs par terre d'une main et garda la main d'Adrian dans l'autre :
-Suis-moi ! On...part pour une petite aventure, entre frère et sœur !
Finalement, la petite tête blonde se retourna et le petit garçon fut soulagé de reconnaître ce visage connu. L’embrassade chaleureuse et réconfortante qui suivit finit de calmer ses peines. Il aurait souhaité que l’instant dure éternellement. Dans ses bras, Astrid sentait bon et sa voix douce avait la capacité de l’apaiser, de chasser tous les tracas.
« Mais c’est où la maison ? Et c’est qui tous ces gens ? Je veux rentreeeer »
Sa grande sœur avait beau savoir gérer bon nombre de situation, le petit garçon s’impatientait. L’idée d’un bon plat chaud était néanmoins alléchante et il opina du chef quand la petite fille l’enjoint à la suivre pour une destination inconnue. S’il y avait bien une personne qu’il aurait suivi jusqu’au bout du Monde, c’était sa grande sœur.
Et au bout de quelques heures à marcher, Adrian finit bien par croire qu’ils allaient y parvenir, au bout du Monde. Mais le bout du Monde ne ressemblait pas du tout à ce qu’il avait pu imaginer. C’était un bâtiment gris, perdu au fin fond de la grande ville où ils erraient depuis le matin et il y avait des gens en armures qui ne souriaient pas beaucoup. D’abord apeuré par leur stature, le petit garçon resta caché derrière sa grande sœur alors qu’elle allait accoster l’un d’eux. Il se demanda pourquoi ces messieurs là n'étaient pas content mais se désintéressa vite de l'affaire.
La conversation entre les deux grands ne l'intéressait guère plus et il se mit alors à observer les alentours en quête d’une occupation plus attrayante. C’est là qu’il le vit : sortant du bâtiment où s’engouffraient les hommes en armures, un petit chat roux, noir et blanc trottina à sa rencontre. Il était âgé mais il ressemblait fort à Tsuki, son chaton, et Adrian s’assit alors au sol pour jouer avec l’animal.
« Astrid, Astrid, regarde ! On dirait Tsuki ! » Lorsqu’il prononça ce nom, la petite boule de poils miaula ce qui surpris l’enfant. Se pouvait-il que ce chat s’appelle également Tsuki ? Il caressa l’animal, nostalgique. Son chat à lui lui manquait terriblement, il se demandait bien où elle pouvait être en ce moment.
Vous étiez tous les deux un peu perdu dans la rue. Mais Astrid semblait gérer la situation...
Enfin, jusqu'à ce qu'un gamin, semblant avoir le même age qu'Adrian actuellement lui rentra dedans en courant. Le petit ne regardait pas où il allait et il tomba sur les fesses, dispersant une partie de ses poches : pleins de cristaux et de bijoux... Cependant, il ne s'excusa même pas, se leva et couru de nouveau... Ou plutôt s'enfuit.
En effet, quelques instants après vous pouvez entendre des bruits de pas accompagnés de bruits métalliques. Et très vite, un grand homme barbue se poste devant vous et vous attrape le poignet sans délicatesse.
- Vous êtes ces complices ? Aller bande de petits voleurs ! Vous venez au poste ! Les gars, continuez à poursuivre l'autre , c'est pas compliqué quand même d'attraper un gamin !
Et sans même écouter ce que vous avez à vous dire, accompagné d'un autre garde, ils vous traînent tout deux vers la caserne la plus proche en rouspétant que l'avenir est bien obscurs avec tous ces orphelins des rues qui volent à tous va...
Il y a méprise sur la personne... Mais le garde n'en a que faire.
Au bout d'un moment, ils finirent par arriver à un poste de la Garde. Parfait. Elle allait pouvoir leur expliquer la situation. Qu'est-ce qu'elle allait leur dire cela dit ? Qu'ils avaient été téléportés à la capitale et qu'ils aimeraient retourner à leur village ? En quoi était dû la téléportation ? Hmmm...Du pouvoir sauvage d'Adrian !
Parfait. Avec cela, ils n'auraient pas d'autres choix que de les aider. Sinon, elle ferait appel à ses contacts à la garde, même s'il faudrait leur expliquer qui elle était réellement.
Tiens ? Adrian avait trouvé un chat ?
-Oh, en effet, on dirait Tsuki, mais en plus vieux. Dit-elle en se grattant le menton et en observant le chat de près. La ressemblance était frappante.
Et là, le drame. Un autre gamin percuta Adrian, et maintenant, on prenait Astrid et son petit-frère pour des voleurs.
-Nah mais vous êtes débiles bande de merdeux ?! S'exclama Astrid pendant qu'elle se faisait traîner vers la caserne. L'autre gamin nous a percuté ! Y'a des témoins partout dans la rue ! Et pourquoi on serait assez con pour pas avoir couru dès qu'on vous aurait vu hein ?! Utilisez votre putain de cerveau ! C'est pas l'avenir qui est bien obscure à cause des orphelins, mais à cause de gardes incompétents et abrutis comme vous ! VIOLENCE CHEZ LES GARDES ! S'il nous arrive quoi que ce soit, je vous jure que je ferai en sorte que toute la capitale se révolte pour vous mettre en prison et pour réformer la garde !
Mais malgré ses protestations et ses insultes, elle termina quand même dans une salle avec Adrian, assis sur des chaises devant une table...d'interrogation.
-Utilisez une potion de vérité, ça ira plus vite. Dit-elle en restant près de son frère pour le consoler. Elle sortit de l'un des sacs qu'elle avait une boite de bonbons et le mit devant Adrian : Tiens. T'inquiète pas, je gère la situation. Tu peux toujours compter sur moi non ?
Devant eux, une dame dans son attirail de garde. Elle avait l'air gentil, et avait probablement été demandée pour s'occuper spécialement des gamins. Tsss…
-Ne vous inquiétez pas les enfants, tout se passera bien. Vous avez juste à nous dire la vérité, et aucun mal ne vous sera fait. Nous voulons juste des réponses. À commencer par votre nom et prénom.
-Astrid et Adrian Dalgaard.
À ces noms, le sourire de la dame se crispa :
-Astrid...Dalgaard vous dite ? Et Adrian Dalgaard… ? C'est vrai ça ?
-Pourquoi j'te mentirais hein ?
L'air circonspect, la dame resta silencieuse un moment et semblait être en profonde réflexion. Elle marmonna :
-LA Astrid Dalgaard ? Celle qui termine en cellule à chaque fois pour avoir trop bu et avoir causé de multitudes de problèmes ? Une gamine de cet âge ? Et Adrian… ? D'une voix plus forte elle s'adressa de nouveau aux deux enfants : Je reviens, attendez ici.
-Euh, ok ? Tu peux nous ramener de l'eau d'ailleurs ? On a soif
Sans gêne, même dans une situation comme celle-là.
Où était partie la dame ? Chercher quelqu'un qui connaissait visuellement Astrid qui était une habituée du coin. Est-ce qu'ils feraient le lien entre ce Adrian Dalgaard et Adrian Teli’rh ? Cela restait à voir.
Impuissant, Adrian se laissa aller sans résister tout en cherchant du regard Astrid qui était elle, bien plus belliqueuse et décidée à contester cette décision. Il plaça alors beaucoup d’espoirs dans le franc parler de la petite fille : l’ainée des Dalgaard avait une façon bien à elle de s’exprimer et employait des mots que les grandes personnes semblaient comprendre plus facilement que ceux des autres enfants. Pourtant, malgré les protestations de l’enfant, seules quelques têtes dégénèrent se retourner parmi la foule mais retournèrent vite à leurs occupations initiales sans faire plus grand état de la situation. Des orphelins en ville, pris la main dans le sac – ou en l’occurrence, au milieu des cristaux – c’était chose courante.
Lorsqu’enfin les deux gardes desserrèrent leurs emprises, les deux enfants purent observer les lieux. Un bonbon se présenta alors devant Adrian qui n’en fit qu’une bouchée. Le goût sucré de la friandise envahit alors sa bouche et il le plaça à l’intérieur de sa joue pour profiter de la douceur du bonbon le plus longtemps possible.
Trop afféré à suçoter son bonbon, le petit garçon ne prêta pas immédiatement d’attention à la conversation qui se tenait entre sa sœur et la grande Dame. Cette dernière lui donnait la chaire de poule. Il n’avait jamais vu de chignon si serré. Ses yeux s’attardèrent sur la coiffure méticuleusement montée, à la rechercher de l’imperfection. Les yeux de la Dame se plissèrent à l’entente des noms et prénoms du duo. Pas un seul cheveu ne sortait du lot. Elle fit la moue et son regard se posa tour à tour sur Astrid et Adrian pour finalement s’arrêter sur ce dernier. Le sang du petit garçon se glaça alors, tout comme le reste de son corps. Finalement, il décela une mèche rebelle qui était soigneusement rangée derrière l’oreille droite de l’inconnue. Elle lui sembla un instant moins strict alors. Du moins, jusqu’à ce que, agacée, elle décide de quitter la pièce en faisant claquer ses talons. Chaque pas raisonna alors dans les oreilles du petit garçon qui sursauta de concert jusqu’à ce que les tambours cinglants s’éloignent derrière la porte.
Astrid et lui restèrent de longues minutes à attendre. L’ainée semblait préoccupée et cherchait une échappatoire du regard mais les deux gardes restés avec eux empêchaient toute tentative de fuite. Adrian lui, faisait religieusement tourner sa friandise dans sa bouche. Joue de droite, joue de gauche, joue de droite… Soudain, le métronome dans sa tête fut interrompu par le retour des talons qui claquaient au sol.
La femme réapparut accompagnée cette fois. L’homme qui la suivait était grand, gros et dégarni ; mais surtout, il dégageait une odeur âcre qui envahit peu à peu la pièce. Lorsque la fragrance arriva aux narines du petit garçon, il grimaça immédiatement. Il n’avait jamais senti pareille senteur ; Et il espérait ne jamais y faire face à nouveau.
« Monsieur LeGrand, voici la jeune fille dont je vous ai parlé »
L’homme s’approcha alors des deux enfants et Adrian tourna la tête pour éloigner son nez de cette attaque de son odorat. Le nouveau venu étudia méticuleusement Astrid puis dévisagea rapidement son petit frère.
« Eh bah ça alors M’Dame. Si j’avais su qu’j’aurais affaire à telle histoire aujourd’hui j’me serai levé d’meilleure humeur »
« Monsieur le Tavernier, je ne vous ai pas fait venir pour écouter vos humeurs matinales »
Adrian détournait toujours le regard. Celui de l’homme se posa sur son bras tatoué. Des tatouages sur des enfants il y en avait, mais celui d’Adrian ressemblant plus à une cicatrice qu’à un réel tatouage, était singulier. S’il avait été dans son état normal, l’enfant se serait rappelé avoir discuté avec l’homme pas plus tard que la semaine dernière au sujet de ce tatouage. Le tavernier était le gérant de la Taverne préférée des gardes, à quelques rues de là, et depuis son arrivée Adrian y avait passé quelques soirées.
« Pour sûr m’Dame, pour sûr. C’que j’peux vous dire c’est qu’vot garde, Adrian, il a l’même tatouage. Et pour la petiote, j’connais peu de femme avec un regard pareil. Faites v’nir l’aut’, vous confirmera tout ça »
Adrian caressa machinalement son bras droit, comme pour en effacer les dessins blanchâtres qui ornaient sa peau. Il ne releva pas la mention d’un garde nommé Adrian et préféra porter son attention sur le deuxième inconnu qui entrait dans la pièce. Ou plutôt LA deuxième inconnue. Cette dernière eut un petit cri de surprise en découvrant les deux enfants et balbutia quelques mots intelligibles avant de souffler plus distinctement.
« A-Astrid, c’est bien toi ? »
…
Non.
Allait-elle devoir contacter d'anciennes connaissances dans ce cas-là ? C'était risqué pour elle. Certains seraient prêts à la recruter de nouveau dans la garde malgré son désir de vivre une vie normale et sans souci.
Mais...c'était un risque à prendre, pour que son petit-frère retourne au plus vite chez leurs parents. Même si, au grand soulagement de la grande sœur, Adrian semblait calme.
Sans raison apparente, elle lui fit un énième câlin, autant pour s'apaiser elle-même que son frère. Grande sœur gaga et collante, elle devait en profiter tant qu'elle le pouvait encore avant qu'il n'atteigne l'âge rebelle où il refuserait tout contact sous prétexte qu'il n'était plus un enfant. Aaaaah, ils grandissaient si vite, snif.
Puis, l'autre nana revint accompagnée d'un homme à l’odeur peu plaisante et un peu repoussant. Là où Adrian ne s'était contenté que d'une grimace, Astrid accompagna le tout d'une remarque acerbe :
-Tu prends des douches de temps en temps mon vieux ? Parce que tu sens pas la rose, mais le rosé. Haha. Elle ricana, puis toussota : Ahem, 'fin, je dis ça, mais pas comme si j'en avais goûté hein, mineure toussa toussa.
Une gamin de 13 ans parlant à un adulte comme ça mériterait probablement des baffes, mais ils se retinrent, surpris par sa comparaison.
Le tavernier parla ensuite du tatouage d'Adrian. Aujourd'hui encore, Astrid se demandait pourquoi la mère avait décidé de lui faire ça et lorsqu'elle lui avait posé la question, elle n'avait répondu que vaguement. Ce qui pouvait passer pour un caprice du moment avait probablement une raison plus profonde, mais elle n'avait jamais cherché à en savoir plus.
Mais ce qui étonna le plus la gamine fut d'entendre qu'un autre garde nommé Adrian avait le même tatouage au même endroit. Hein ? Euh...Une simple coïncidence hein ? Mais sacrément drôle, comme coïncidence...
Puis, une autre personne remplaça le tavernier. Cette fois, au lieu d'une personne à l'apparence grotesque, ce fut une jolie jeune femme. Une blonde à la longue chevelure ondulée et aux formes séduisantes.
-A-Astrid, c’est bien toi ?
La personne concernée haussa les sourcils :
-Hein ? J'suis Astrid, mais toi t'es qui ?
Sans un mot, la jeune femme s'avança et observa la fillette aux cheveux blancs de haut en bas et plaça sa main sur sa joue pour caresser sa cicatrice.
-Heh. Pas que ça me gêne, commenta la grande sœur légèrement embarrassée, mais je suis encore mineure…En se rappelant que son frère était à côté d'elle, elle dégagea la main de la blonde : Euh, pas touche !
-Elle ressemble à Astrid. Sa façon de parler, ses vêtements, sa cicatrice.
Huh ? Pourquoi cette dame semblait connaître l'enfant alors que cette dernière ne la connaissait pas ? Qu'est-ce qu'il se passait, au nom de Lucy ?!
-Elle a normalement aussi un grain de beauté sur la fesse droite.
-….Hein ?
Comment elle savait ça ?! Et pourquoi ?! Est-ce qu'elle avait un pouvoir quelconque qui lui permettait de deviner ce genre de détail ?! En quoi c'était important ?
Avec force, avant même qu'Astrid ne puisse protester, la garde lui tint les deux mains.
-V...Vous allez pas faire ce que je pense que vous allez faire hein ?
Silence pesant.
-…
Un garde soupira et s'approcha d'Adrian pour couvrir ses yeux innocents et purs. Il aurait aussi dû couvrir ses oreilles, car les cris que la jeune fille poussa retentirent probablement dans toute la caserne, et aussi la capitale. Elle s’époumona tout en tentant de se dégager, mais en vain.
-ARRÊTEZ CA ! PAS DEVANT ADRIAN ! REMETS CETTE JUPE LA OU ELLE ÉTAIT ! PAS LA CULOTTE ! NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON ! KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !
Une fois fait et rhabillée, ce fut une Astrid mentalement brisée qui était avachie sur sa chaise, se cachant le visage avec ses mains.
-Je ne vais plus pouvoir me marier maintenant. Marmonna-t-elle en faisant semblant de sangloter, avant de continuer d'une voix monotone : Pas comme si je comptais le faire cela dit.
Satisfaite, probablement ayant cherché à se venger de l'Astrid adulte, la nouvelle venue dit avec un grand sourire :
-Ça a bien l'air d'être Astrid, plus jeune. Mais une toute dernière vérification, tu peux nous faire une blague ?
-Monsieur et madame Fissile ont un fils. Comment s’appelle-t-il ? Teddy.
Avec conviction et une confiance absolue, l'autre en conclut que :
-C'est bien elle. Plus aucun doute. Elle a tout simplement rajeuni. Mais quant à la porte de mémoire….
La garde quant à elle se gratta le menton, perplexe. Puis, elle demanda :
-Quel âge avez vous ? En quelle année sommes-nous ?
La tête dans les nuages, le petit garçon ne prêta que peu d’attention à la jolie jeune femme qui suivit les pas du gros tavernier. L’échange qui suivit entre sa grande sœur et la nouvelle venue ne l’intéressa guère plus. Dehors, près de la fenêtre, un des oisillons claquait du bec dans l’attente d’un proche repas. Allait-il assister à la venue du parent ?
Tandis qu’il se languissait de la nature qui se jouait paisiblement, un mouvement brusque dans la pièce le fit sursauter. Un des gardes s’approchait d’eux d’un pas décidé et son air menaçant fit oublier à Adrian son attrait pour le monde du dehors. Soudain, toutes ses peurs émergèrent à nouveau, et il sentit son sang se glacer un peu plus à chaque pas qu’entamait le colosse dans sa direction. Lorsqu’il fut à portée de mains, le petit garçon ferma les yeux et se raidit, seulement pour ne découvrir, par les cris stridents de sa sœur, qu’il n’était pas la cible de cette attaque frontale.
Ouvrant les yeux, il se tourna vers son ainée avant que sa vue ne soit obstruée par deux mains de géants. Fort heureusement pour lui, il n’eut pas le déplaisir d’observer à la scène mais il y assista tout de même. Lorsqu’en écoutant les plaintes d’Astrid, il réalisa de quoi en en retournait, il se mit à crier à son tour.
« MAIS, MAIS QU’EST-CE QUE VOUS FAITES ? C’EST DEGUEULASSE, PERSONNE NE VEUT VOIR MA SŒUR TOUTE NUE !! »
Le garde qui avait protégé sa vue lui entrava alors les bras et lui fit garder ses distances. Se débattant tant bien que mal, se mit alors à donner des coups de pieds dans le vide tout en menaçant la Terre entière.
« ASTRIIIIID »
Le bureau se transforma en une cacophonie tout le temps de « l’inspection » puis, lorsqu’Adrian réalisa qu’il était seul à crier et qu’on lui avait découvert le visage et libéré les bras, il marqua une pause pour observer la situation.
Astrid était belle et bien habillée mais son visage était rouge comme une tomate et Adrian dû s’empêcher de le lui faire remarquer. La tension qui pesait dans la salle l’informait de la gravité de la situation : il n’était pas l’heure de jouer aux enfants et il le sentait. Pourtant, les conversations d’adultes l’ennuyaient fortement et il sentit son esprit divaguer à nouveau. Il s’apprêtait à se perdre une nouvelle fois par delà le verre de la fenêtre lorsqu’une voix forte et cassante l’interpella.
« Jeune homme, je vous parle ! » La femme soupira et s’approcha d’un pas claqué et cadencé vers le petit garçon. Elle se pencha alors vers lui et, le dominant de sa taille d’adulte, lui tira une oreille. « Tu ne sais pas compter ? Ou c’est un chat qui t’a pris ta langue ? »
« Aïeeeeuh » Adrian recula d’un pas et se frotta l’oreille torturée tout en lançant un regard noir à son assaillante.
« Moi j’ai 11 ans et Astrid elle en a 13 d’abord » Il souffla pour signifier son mécontentement et poursuivit à voix basse « bien sûr que je sais compter d’abord » tout en observant ses doigts pour s’assurer de ses dires.
« Et on est en l’an 990 ! Ça je suis sûr en plus parce que mon papa il me l’a dit et, et, et, et, mon papa il ment jamais et, et, et, d'ailleurs, il sait plein de trucs, hein, hein, Astrid ? »
Heureux de ses dires, le petit garçon afficha un grand sourire et plaça ses poings sur ses hanches comme pour se donner plus de poids dans cette discussion à l’allure déséquilibrée. Son regard planté dans celui de son interlocutrice, il réalisa néanmoins à son expression que la déclaration n’avait pas été accueillie telle qu’il l’aurait souhaitée.
« 990 ? Je vois. » Elle marqua une pause et se tourna vers l’ainée des deux. « Astrid tu peux confirmer ? Et l’un de vous sait-il comment vous êtes arrivés là ? »
Dehors sur la corniche, un rapace majestueux venait d'atterrir et nourrissait ses petits de morceaux pré-mâchés d'une proie malheureuse. Personne ne sembla remarquer ce spectacle hors du commun.
-LACHE MOI ! J'VAIS LUI PETER LA GUEULE ! ELLE SE PREND POUR QUI WESH !
Une vraie sœur poule. Heureusement pour l'autre, Adrian n'eut pas l'air d'en souffrir et répondit aux questions avec justesse.
-Hmm, exactement Adrian. Dit Astrid en ébouriffant les cheveux de son petit frère avec un grand sourire, de toute évidence fière de lui.
Aaaah, qu'est-ce que les enfants grandissaient vite ! Ça le remplissait de joie de le voir grandir chaque année, surtout depuis qu'il était devenu apprenti forgeron. Il avait trouvé un but, quelque chose à faire, contrairement à sa grande sœur qui était encore dans le flou de ce qu'elle ferait plus tard. Jamais garde, ça c'était sûr.
Cela dit, pourquoi cette question bizarre sur l'année et leur âge ? Et pourquoi les personnes dans la salle avaient l'air surpris… ? La petite fille eut un mauvais pressentiment.
-J'confirme. 13 ans et 11 ans. On s'est réveillé dans les rues de la capitale avec des vêtements trop grands pour nous. Peut-être une magie nous a téléporté ici j'sais pas.
Des sourcils se froncèrent et des murmures inquiets s'échangèrent. Quelque chose clochait, Astrid le savait au fond d'elle. Elle n'avait toujours pas trouvé d'explications pour les vêtements trop grands. Et à leur surprise en entendant qu'on était en 990…
…
Noooooooon.
Noooooooooooooooooooooooooooooooon.
-En quelle année on est ? Demanda-t-elle finalement.
Personne ne répondit, trop surpris par sa soudaine question qui touchait dans le mille.
Perspicace pour une gamine de 13 ans devaient penser les gardes. Sauf que, ce n'était pas vraiment une gamine de 13 ans qu'ils avaient devant eux.
-...Est-ce qu'on aurait voyagé dans futur, ou dans le passé ?
De la déception se lut sur leurs visages, avec une pointe d'amusement....Ok, peut-être pas si perspicace que ça, la gamine.
-On est en l'an 1000, et on a une théorie sur ce qui s'est passé. Annonça la garde. Et on a peut-être une solution.
...L'an 1000 ? Ils avaient fait un bon de 10 ans dans le futur ? Le cerveau d'Astrid se mit à fonctionner à toute vitesse, remettant les pièces du puzzle en place. Ces gens qui avaient l'air de les connaître, les vêtements trop grands, les 10 ans d'écarts….
-Ooooooooooooooh. Finit-elle par réaliser.
Putain. Vraiment ? Elle avait du mal à totalement réaliser qu'ils…avaient rajeunis de 10 ans. Bordel. À quoi ressemblait Adrian du coup ? Et elle ? Qu'est-ce qu'elle faisait comme métier ? Et son petit-frère ? Tant de questions tournoyaient dans la tête de la petite fille qu'elle en eut presque la migraine. Ok elle avait pensé que les enfants grandissaient vite, trop vite parfois, mais elle ne s'attendait pas à réaliser qu'Adrian aurait littéralement grandi de 10 ans sans qu'elle ne le sache! Enfin, façon de parler, mais… !
-Et c'est quoi la solution ?
Au même moment, un bruit métallique tombant sur la table retentit dramatiquement dans toute la pièce.
Deux paires de menottes anti-magie.
Surtout que, si la conversation que tenait Astrid aux adultes semblait lui permettre de rassembler les pièces du puzzle, elle ne faisait qu’enfoncer Adrian un peu plus dans son incompréhension. Tout ce que disait sa grande sœur était vrai. 13 ans. 11 ans. Le réveil. La rue. Les vêtements trop grands. L’an 990. Il avait beau se remémorer évènements de la journée, lui n’arrivait pas à mettre le doigt sur la solution. Puis, Astrid évoqua une possibilité.
* Un voyage dans le temps ?! *
Cette idée ne fit qu’apeurer un peu plus le petit garçon. Se dégageant de l’étreinte de la garde, il se jeta alors sur Astrid pour cacher son visage contre elle. Peut-être que s’il fermait les yeux assez forts, il se réveillerait ? Tout cela n’était surement qu’un rêve après tout. Ou une mauvaise blague ! Plongé dans ses pensées, l’enfant se coupa du reste de la conversation et préféra se concentrer sur son battement de cœur. Il battait vite. Très vite.
Poum. Poum. Poum. Poum.
Voilà qui n’allait pas le calmer. Alors il porta son attention sur celui de sa sœur.
Poum.
Poum.
Il était étonnement calme et chaque battement semblait rester en suspend, comme si e suivant n’était pas certain de résonner. Le rythme lent et régulier, associé aux caresses machinales que lui accordait la petite fille permit à Adrian de se calmer à son tour. Il s’amusa alors à écouter la voix de sa sœur au travers de sa cage thoracique. D’ordinaire assez fluette et stridente, elle résonnait différemment à travers sa poitrine. Plus grave et plus posée. Comme appartenant à quelqu’un d’autre, un homme solitaire qui se serait perdu là.
Relevant la tête pour observer le visage de la petite fille, Adrian s’amusa de sa réflexion. Astrid en vieil homme, voilà une image qui valait un détour !
Mais très vite, le cours de ses pensées fut interrompu alors qu’on enfilait des menottes à ses poignets. Surpris, puisqu’il n’avait en aucun cas suivi la conversation, il commença par se débattre et s’apprêtait à crier lorsqu’il sentit comme une chaleur se dégager de ses poignets. Se propageant par ses bras sur l’ensemble de son corps, la sensation – plutôt agréable quoiqu’accompagnée d’un certain piquant – finit par l’envelopper tout entier. Il réalisa alors que sa peau luisait d’une sorte de lumière douce qui ressemblait à des millions de petites étoiles qui s’échappaient des pores de sa peau. Était-ce de la magie ?
A peine eu-t-il le temps de se poser la question qu’il remarqua le même phénomène sur sa sœur. Couverte de milliers d’étoiles scintillantes, elle ne semblait plus tout à fait la même. Ses traits avaient vieillit et son visage pouponné d’enfant avait laissé la place à un visage plus mûr mais dont l’expression rassurante restait la même. Enfin, et surtout, elle paraissait bien plus petite. Adrian la dépassait d’au moins une tête désormais.
Hébétés, les deux enfants se regardèrent, l’une le regard triomphant, l’autre bien moins sûr de ce qui venait de se passer. Il fallut un moment avant que la mémoire ne revienne à Adrian et alors, naturellement, il eut un mouvement de recul et s’empressa de remonter le pantalon qui, naturellement, était resté à ces chevilles.
« Euh.. C’est gênant »
Torse nu et mortifié, il s'empressa de ramasser son chandail et s'évertua à le remettre correctement ; ce qui, dans la précipitation et la gène, ressembla alors fortement à un combat inéquitable entre le morceau de tissus et le jeune homme.
Avec tendresse, Astrid lui caressa de nouveau la tête en lui murmurant des mots réconfortants, parlant des plats et des sucreries préparés par leur mère qui les attendait à la maison. Tout allait bien se passer, et il n'y avait nul besoin de s'inquiéter tant qu'elle serait là.
Pour lui, elle aurait été capable de braver mille et un dangers, de refaire face à un Fenrir s'il le fallait. Mémoire d'une vie précédente ou non. Tel était l'amour qu'elle portait pour sa famille.
Aussi, ce fut avec un léger malaise qu'elle laissa les gardes passer les menottes au petit garçon, puis à elle. Elle savait que les menottes n'étaient pas dangereux, mais elle ne pouvait s’empêcher de s'alarmer. Et si quelque chose tournait mal ? Et si il y avait des effets secondaires ? Pas une seule seconde elle ne quitta Adrian des yeux et fut donc témoin de sa transformation, ou plutôt de son retour à la normale. 10 ans pouvaient changer un homme, et c'était exactement ce qu'il s'était passé avec son petit frère. Il n'y avait quasiment plus trace de l'enfant qui s'était blottie précédemment dans les bras de l’aînée. Au lieu de ça, un grand homme au corps bien bâti et...torse nu et sans pantalon.
-Bwahahahahahaha !
Un rire jovial qui retentit dans toute la cellule en voyant le jeune homme se rhabiller en toute hâte. Un rire qui n'appartenait pas à une enfant de 13 ans, mais bien à une adulte dans la fleur de l'âge.
-J'suis sûre que Man' et Pa' auraient adoré nous revoir en tant que mômes. Commenta la citoyenne avec un sourire taquin tout en réajustant sa jupe et sa chemise. Dommage pour eux, heh.
Le sort avait été levé et les deux Dalgaard étaient désormais de nouveau adultes. La garde en conclut alors que ces deux là n'avaient rien à voir avec l'affaire de larcin et Astrid comptait bien remonter les bretelles aux deux autres idiots qui les avaient foutus ici. Même si, en y réfléchissant bien, ça les avait bien aidé pour retrouver leur forme.
Toutefois, une question restait en suspens :
-Donc, comment vous vous êtes retrouvés transformé en gamins ?
…
Les deux victimes se regardèrent dans les yeux l'espace d'un instant et...finirent par hausser les épaules à l'unisson. Cela resterait un mystère.
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