Encore dans mon lit, je ne voulais pas me lever. L'endormissement de la veille était tard. De la veille, de la veille....on peut dire du petit matin ! . S'occuper du centre de soin ET du centre d'adoption seule est vraiment un métier compliqué. Peut-être faudrait-il que je réfléchisse à prendre un ou deux assistants...juste pour quelques jours, peut-être ! Mais pour cela, il faut plus d'argent, et pour avoir plus d'argent il faut faire plus de consultations et d'adoption, donc prendre plus de monde. Quel cercle vicieux...

En ce week-end de grande influence dans le centre d'adoption, j'ai laissé celui des soins à ma mère. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas mis les mains dans le cambouis, ça lui fera du bien ! Mais avant de pouvoir ouvrir les portes, il allait falloir se lever. Allez, motivation, viens à moi ! Dans un sursaut d'énergie, j'arrive enfin à me redresser dans le lit, après une bonne dizaine de minutes à rêvasser en étoile de mer. Aujourd'hui je ne m'occupe pas des consultations, je ne suis donc pas obligée d'enfiler la tenue de vétérinaire. Et bien par-fait ! J'ai justement une petite robe de saison chaude que je viens d'acheter dans une boutique du village, je vais pouvoir enfin la mettre. Elle s'arrête un chouïa au-dessus de mes genoux. C'est encore mieux : je vais pouvoir mettre mes protections de genoux et me mettre dessus sans risquer de l'abîmer au passage. Parce que oui, en tant qu'aidant du centre d'adoption, il faut souvent se mettre à quatre pattes. Si, je vous l'assure.

A cette heure-ci, maman était déjà parti. Elle ne passe pas souvent à la maison, mais quand elle le fait et que je dors encore, j'ai toujours le plaisir de retrouver mon petit déjeuner prêt à être mangé. Mais on dirait qu'aujourd'hui, l'appel du travail fût plus important qu'une visite chez sa fille. Le petit-déjeuner n'est pas là, et je dois me rendre au centre d'adoption dans moins d'une trentaine de minutes. Ça va le faire ! Il n'y a pas de raison que je sois en retard, surtout que ça ne m'arrive que très rarement. Depuis le début de la semaine, ça ne fait qu'une fois ! Je trouve que c'est un bon quota, une fois en retard sur deux jours. 50/50 faites appel à un ami.


Le petit déjeuner fût vite fait, vite pris, et vite manger sur la route. Les animaux aussi ont faim, il faut se dépêcher de leur donne leur nourriture. Faire tout le tour des enclos prend plusieurs heures, surtout si on est comme moi et qu'on veut caresser chaque animal de chaque enclos. Il y en avait tellement...c'est bien triste de voir des abandons, mais en même temps, je préfère qu'ils soient avec moi, bien nourris et bien traités, que de devoir rester avec un maître qui ne leurs donne pas toute l'attention et l'affection qu'il leurs faut. Une fois cette tâche accomplis, il fallait que je nettoie les enclos, mais je pouvais ouvrir le centre.

Le centre maintenant ouvert, les clients arrivent par petit groupe. Beaucoup d'entre eux ne sont là que pour voir les animaux, et je suis obligée de répéter plus d'une cinquantaine de fois par jour que ce n'est pas un zoo. Malgré tout ce monde, très peu d'animaux arrivent à retrouver une famille. Est-ce à cause de mon questionnaire post-adoption ? Je ne trouve pas qu'il pose des questions inutiles. Je me préoccupe de la future santé de ces créatures. Et si j'estime qu'un adoptant n'est pas assez bien pour lui, l'animal restera ici jusqu'à la prochaine personne.

Mon balais en main, je continuais mes tâches journalières, en attente d'une question de la part d'un des visiteurs.

- Bridget ! Sérieux. Tu vas garder ton chaton pendant longtemps sans te prendre un familier de combat ?
- Qu’est-ce que ça peut te faire Swan ?    
- Bah qu’il sert à rien ton catosorus et au lieu de le trimballer partout prends un truc qui aide à travailler  
- Lucy est d’une grande utilité !  
- Oui, oui, on le sait tous mais ce n’est pas elle qui va croquer les bandits !
-  C’est vrai...
- La célèbre Lieutenant Alnilnam est en train de dire que j’ai raison ?
- Hey, ne t’enflammes pas toi !    
- Oh, ce n’est pas moi qui a l’épée qui brûle ! Bon si tu veux, je connais une super adresse !
- Ah ouais et il va me coûter combien le familier ? Il est plaqué or ?  
- Direct les grands mots. Mais non, c’est un centre d’adoption au Village Perché.
- Ce n’est pas la porte à côté tu sais.  
- C’est toi qui dit ça alors que tu prends des missions à Forteresse pour ensuite faire trois jours de cheval pour aller au point de rendez-vous ?
- C’est différent.  
- Enfin bref va au Village Perché. Je te prends ton tour et va faire l’aller-retour. Profites en pour ramener des colis et des missives au bastion du Village. Comme ça, tu auras fait un truc utile.

Je me lève de la chaise et ignore sa remarque. Nous étions tous les deux avec mon homologue dans le quartier des officiers. Il était midi, tout était calme depuis quelques temps et le Capitaine nous laissait tranquille. Depuis ma mission qu’elle m’a donné l’autre fois, elle essaye surtout de se faire un peu pardonné puis j’ai mis quelques heures à retrouver l’usage correct de mes jambes avec le produit de la fléchette.

- Bon allez, tu as gagné. J’y vais. J’en ai pas pour longtemps puis tu me diras ton prix.  
- Ça, je ne suis pas prête de l’oublier !
- Je le sais bien...  

J’appelle Lucy qui court à mes pieds et attrape ma besace sans fond. Ma double lame se trouvait fixer à mon dos et j’avais toujours mon armure légère quand je travaillais donc il manquait plus qu’à trouver mon cheval pour rejoindre le portail de téléportation. Comme à son habitude, Lucy se met à courir près du cheval quand nous prenions la route. Nous arrivons très vite au bâtiment et je montre mes accréditations. J’attendis quelques minutes pour attendre un créneau de libre et nous voilà directement envoyer au Village Perché. Je m’étais rarement les pieds mais j’ai eu quelques affaires conjointes quand j’étais à Forteresse mais rien de plus. Après mon passage au bastion du Village pour déposer les colis, j’attrape la note que m’avait faite ma collègue et prends la direction du centre d’adoption, Lucy trottinant derrière mon dos.

Nous marchons une quinzaine de minutes avant de trouver ce que je souhaite. Je rentre dans le bâtiment, quelques curieux étaient présents pour voir toutes ses créatures qui demandent de l’affection. Mon jeune catosorus s’approche instinctivement de moi et je lui adresse quelques messages télépathiques pour la rassurer. Elle n’avait jamais connu cette situation et voir ses congénères dans cet état la mettait mal surtout quand elle trouve un catosorus plus âgé. La truffe contre la grille, elle semble communiquer avec elle. M'accroupissant à ses côtés, je regarde le catosorus adulte qui veut s'amuser avec Lucy.

- Plus tard, tu seras grande comme ça Lucy ! Un fier félin sur qui on pourra compter mais pour ça... il faut que tu grandisses ! 

Ma monture me donne quelques coups de tête dans les tibias, cherchant quelques caresses. Je crois que le plus dur, c'est de pas repartir avec un tas de familiers sous le bras.

Le centre se remplissait petit à petit. Mais malheureusement, très peu, voir personne ne voulait en adopter un. A croire qu'il s'agit juste d'un zoo. Je soufflais un peu. C'est vraiment triste pour tous ces animaux, mais j'essaye du mieux que je peux de leur donner tout l'amour qu'il leur faut.

Quelques visiteurs se posaient des questions sur le caractère ou l'habitat de leur familier. Avec mon plus beau sourire, j'y répond avec plaisir, non sans leur faire un peu peur quand j'apparais.

- Ce sont des renards de saison. On en trouve partout sur le territoire. Selon la saison, il change drastiquement de caractère. Mais en restant toujours autant adorable !

Il est tellement plus simple de parler des animaux ! C'est seulement à ce moment-là que ma timidité s'envole. J'aide encore quelques autres personnes, et c'est tout naturellement que mes pas se dirigeaient vers les enclos réservés aux animaux de montagne.

Une femme est accroupis devant l'enclos des catosorus. Ho ! Un petit catosorus, qu'est-ce qu'il est trop mignon !

En m'approchant d'eux, l'animal me remarque et me regarde en penchant sa tête du côté droit. C'est tellement mignon, les animaux.

- Salut, mon petit ! Je vois que tu t'intéresse à tes semblables.

En parlant, la femme se retourne sur moi et m'observe.

- B-bonjour...je ne voulais pas vous déranger...vous...vous avez besoin d'aide pour quel-quelque chose ?

J’entends une voix derrière moi et regarde la scène avec attention. Une jeune femme s’intéressait à mon familier et celle-ci, curieuse comme toujours, s’approche tout doucement. La rouquine mets quelques secondes avant de se rendre compte de ma présence et je me redresse à mon tour pour la saluer, sourire au visage.

- Oh bonjour ! Vous ne me dérangez pas.  

Lissant un pan de ma tunique pour que je sois un peu plus présentable. Je me place devant elle et par habitude, droite comme un i.

- Lieutenant Alnilnam de la Capitale, je viens pour voir vos petits protégés !    

Relâchant un peu la position et surtout pour rassurer l’employée.

- Je ne viens pas pour le travail, enfin si un peu mais n’ayez crainte.    

Lucy retourne devant l’enclos pour renifler la patte qui dépassait légèrement de l’enclos. Heureusement que cet animal est calme et non agressif sinon j’aurai déjà plus de monture à ce stade.

-  Je m’explique, je viens pour trouver un familier qui pourrait m’accompagner dans mes missions. Je ne voudrais pas prendre n’importe quoi mais surtout un animal apte à ce genre de choses. J’ai déjà ce petit catosorus, elle s’appelle Lucy mais comme vous le voyez, elle est petite et j’aimerai un binôme gagnant pour qu’elle ait aussi un protecteur. Malgré que ce soit un grand félin, ce n’est pas une combattante non plus, ce qui est fort dommage.  

Comme si elle avait compris qu’on parlait d’elle, elle se place entre nous, poussant un léger rugissement comme elle sait faire pour m’attendrir à chaque fois.

-  Voilà, vous savez tout !  

La jeune femme est donc un lieutenant de la garde de la Capitale ! Je rencontre beaucoup de gardes, ces temps-ci. Enfin....les deux seuls patients que j'ai eu étaient de la garde, elle comprit. Mais il ne faut pas que je désespère ! Occupons-nous de ce cas avant de vouloir penser au suivant.

J'arrive un peu à me détendre en sa compagnie. On dirait qu'elle est aussi stressée que moi, mais ça doit être une impression. Un lieutenant stressée devant une pauvre vétérinaire ? Elle a dû en voir, des choses, pendant ses journées de travail.

- Si je résume votre demande, vous cherchez un animal de combat / protection plus à même que votre petit Lucy la catosorus. J'en ai quelques uns, oui, même si ce n'est pas les principaux présents ici. Je vais vous demander de me suivre.

Avant que nous nous mettions en route, je regarde cette magnifique Lucy qui veut jouer avec la doyenne de son espèce, Anny. Elle a été trouvé à la porte du centre, complètement couverte de blessure. Je ne sais pas exactement ce qui c'est passé dans sa vie, mais je doute qu'elle se soit fait tout ça à cause d'un combat contre un autre animal. Elle était déjà vieille quand elle est arrivé, et j'espère de tout cœur qu'elle pourra trouver un maître pour la fin de sa vie.

- Si vous voulez laisser Lucy dans l'enclos des catosorus, il n'y a aucun problème. Je connais le caractère d'Anny, et il ne lui arrivera rien. Parole de scout !

Le petit et le vieux catosorus...c'est comme si on assisté aux retrouvailles entre une grande-mère et sa petit-fille. Laissant Lucy ici si sa maîtresse le veux, je dirige cette dernière un peu plus loin des enclos de l'habitat montagneux. Tous les animaux considérés comme de "combat" sont regroupé ensemble, selon leur taille et leur habitat. L'accès est interdit sans autorisation.

Je pousse une petite porte et allume la lumière. Nous nous retrouvons dans une salle assez exigüe, où seulement deux chaises face à face sont séparés par une table. J'invite le lieutenant à s'assoir et je me mets en face d'elle, sur l'autre chaise.

- Avant de vous amener voir les animaux de combat, je me dois de vous poser quelques questions. Elles ne sont pas si compliqués que cela, nous vous en faîtes pas. C'est seulement pour m'assurer que vous vous occuperez de lui du mieux que vous pouvez.

Je sors de sous la table une petite liasse de papier. Sur chacune des feuilles, il y est écrit "Formulaire d'adoption : Familier de combat". On retrouve les questions habituelles : le nom du futur maître, son métier, ses habitudes journalières etc. En plus de ça, comme il s'agit d'un animal qui va être amené à combattre des humains ou d'autres animaux, je me dois d'assurer sa protection, même si je ne suis pas là à ses côtés.

- Je vous laisse répondre aux questions.

La plupart sont générales : allez-vous lui assurer un endroit où dormir tous les soirs, mêmes en missions ? Répondrez-vous à ces besoins le plus rapidement possible ?S'il commence à faire des besoins sur votre lit, allez-vous le mettre à la porte ?

D'autres sont plus tournées vers le combat : votre animal sera-t-il en première ligne ? Le laisserez-vous combattre seul, alors que vous prenez vos jambes à votre cou ? Promettez-vous d'avoir tout ce qu'il faut sur vous pour le soigner au cas où des blessures graves ou légères apparaîtront ?

Il faut à peut près une dizaine de minutes pour répondre à toutes les questions. Une fois que cela sera fait, je pourrais lui montrer les animaux que le centre à en sa possession. Pour l'instant, je me déplace dans la pièce, en regardant l'horloge. Tic Tac Tic Tac

Je finis par suivre l’employée alors que je laisse Lucy s’amuser. De toute façon, le lien télépathique me permets de la surveiller à distance si nécessaire. On quitte la première salle pour rejoindre l’autre où les différents familiers plus dangereux devraient se trouver mais avant ça.. Il fallait remplir ses papiers.

- Pas de soucis !

Je m’assois, prends un crayon de bois et commence à remplir les cases avec mon identité et tout le blabla administratif. Cette partie était simple puis vient les questions plus pointues et quand je parcours rapidement le formulaire, je me dis si on ne ment pas à celui-ci, on n’a jamais de familier. J’essaye de répondre au maximum mais quand arrive les questions du style protection de l’animal, je me vois bloquée. J’interpelle donc la femme même si je ne la remarque pas, elle doit être cachée derrière une porte ou dans un enclos.

- Je me disais mais vous savez que je suis à la garde et donc si je prends un familier de combat, c’est qu’il y a une raison. Il m’est difficile de répondre par la positive quand c’est mentionné que je ne ferais courir aucun risque à l’animal, c’est techniquement impossible par mes fonctions.

Combats, dangers, routes peu praticables. Toutes les choses mentionnées dans ce formulaire, je compte lui faire à ce familier.

- Vous savez, je compte faire mon possible pour sa protection. Vous avez bien vu, je donne beaucoup d’affection à mon petit catosorus et je compte faire de même pour l’autre. Je voudrais un ami pour elle et qui veille sur elle. Un duo gagnant qui m'aidera aussi dans mes tâches. Donc qu’est-ce que je peux bien marquer dans votre formulaire pour que j’ai ce que je veux ?

La vérité n’était que la solution possible pour moi. Quitte à ne pas avoir de familier, pas grave.

Aaaaaaaah.....c'est vrai que je n'avais pas pensé à cette possibilité là ! On me demande tellement peu de familier de combat que je n'avais pas vu cette faute. Je ne sais pas quoi faire. Est-ce que je la laisse quand même rentrer, sachant que j'ai sa promesse que l'animal sera bien traité ? Ou est-ce que je lui bloque le chemin en criant "VOUS NE PASSERA PÔÔÔÔ" ? Franchement. Vu sa taille et la mienne, je ne préfère pas jouer. Je réfléchis quand même pendant quelques minutes, changement de position rapidement. Position du penseur ! PAM ! Étoile de mer power ! ZOUH !

-C'est d'accord...tant qu'il ne me revient pas avec une patte en moins. Venez avec moi, je vais vous montrer tout ça !

Je me relève et sors une clé autour de mon cou. C'est la seule porte qui mène à la zone dangereuse. Je préfère donc la fermer à clés que de voir des enfants de 3 ans jouer avec un smilodon des plaines ou un loup d'ombre.

La porte s'ouvre dans un grincement des plus inquiétants, comme si on était sur le point de pénétrer dans un monde rempli d'horreur et de suspense. Le couloir est plongé dans le noir, il me faut quelques minutes pour pouvoir allumer toutes les bougies. Comparés aux autres enclos, ceux-là son à l'intérieur, et n'ont qu'un espace limité à l'extérieur. Des barreaux en fer protègent les visiteurs de toutes attaques.

- Donc voici l'espace VIP, là où vous pouvez probablement trouver votre bonheur ! Je reste dans la pièce d'à-côté si vous avez besoin d'aide. Prenez votre temps, surtout.

Je laisse donc le lieutenant seule dans le couloir, et j'essaye de faire passer le temps. Je marche, saute sur place, fais le poirier contre un mur. Et puis je me mets à chanter.

- Ils m'entraînent au bout de la nuit...qui ça qui ça ! Les ailes du Chariki...

L’employée semble d’accord avec ma réflexion, je ne peux pas me permettre de dire oui à toutes ses demandes et me laisse rentrer dans l’autre partie du bâtiment. Je rentre dans le fameux espace VIP, la rouquine allume les bougies et je vois les différents enclos. Je vois différentes espèces, le gronours, le griffon, dafresk mais rien que me tape à l’oeil. Je vais voir un autre enclos pour arriver devant un Kit-sune, un mâle avec une fourrure rousse flamboyante. Je m’accroupis intriguée car je n’avais pas vu de spécimen de cette couleur spécifique. J’étais curieuse et l’animal était craintif. De mémoire, je sais que c’est peu sociable. Ce n’était pas le familier de combat aux muscles incroyables mais je sais que c’est un bon protecteur. Il fera la même taille que Lucy plus tard et je pense que ça ferait un bon duo.

Je voulais avoir plus d’informations sur ce pensionnaire mais je ne vois plus l’employée. Elle était où ? Je tourne la tête un peu partout et décide d’utiliser un autre moyen.

- Mademoiselle, vous êtes là ?

Rien et je continue de voir cette petite bête. Il y aura un petit travail d’éducation à faire mais je veux savoir son histoire avant tout chose. J’entends la voix de la jeune femme qui arrive derrière moi. Je suis surprise et me lève aussitôt. Je ne l’ai pas entendu arrivé et commence mon questionnaire.

- Vous pouvez me parler de celui-ci ?

Le lieutenant est donc intéressée par le Kit-sune. Fort bien ! Mais je pensais qu'elle voulait une familier de combat ? Je ne pensais pas qu'elle allait arrêter son choix sur lui, surtout qu'une cellule plus loin, il y a un warg blanc magnifique.

Je m'approche d'elle en disant que j'arrive, et elle me regarde en sursautant. Mince...j'avais oublié mon pouvoir.

- E-excusez-moi...

Il me faudrait peut-être une clochette...un investissement à noter avec tout le reste. Je m'approche d'elle et commence à faire mon exposé sur l'animal.

- Il s'appelle Inari. Je n'ai pas beaucoup d'information sur elle. Vu son pelage, ses queues et sa façon de marcher, je dirais qu'il est déjà adulte depuis des années.

J'approche doucement ma main des barreaux en fer. Remuant son nez, l'animal vient me sentir. Les kit-sune sont peut-être peureux de nature, il faut un certain temps avant de pouvoir ne serait-ce que de le toucher.

- Il est ici depuis plus d'un an maintenant...je l'ai trouvé quand je devais aller soigner des animaux dans les montagnes. Et ça ne fait que quelques semaines que j'arrive à le toucher.

Je glisse ma main entre les barreaux pour la faire disparaître dans l'épais pelage de l'animal. Il est tellement doux...Je le vois bouger la tête pour que la pression de la caresse soit plus importante. Aaaaah....j'ai tellement envie de me perdre dans cette fourrure si douce ! Non, retient Chrystielle. C'est une mauvaise idée, surtout que tu as prévus de vivre quelques années de plus.

- Il n'attaque pas s'en raison, soyez-en rassuré ! C'est un très bon animal. Même s'il n'a pas de gros ou de griffes aiguisées, les kit-sune sont extrêmement rapide, et n'hésitera pas à vous aider, quelque soit la situation !

J'ai l'impression de faire de la publicité pour Inari. Mais s'il faut ça pour qu'il puisse partir, je ferai tout ce qu'il faut ! Cela fait trop longtemps qu'il est enfermé dans cette cage. Je retire ma main de l'animal et me tourne vers le lieutenant.

- Voulez-vous d'autres explications, ou souhaitez-vous le voir à la lumière du jour ?

Le lieutenant veut voir si le Kit-sune s'entendrait bien avec son catosorus. De toute façon, je lui aurait demandé de le faire. Imaginez que le catosorus maltraite ce pauvre Irani ? Non non non, il faut pas que ça se passe ainsi.

- Bien sûr ! Je le fais sortir. Allez retrouver votre familier, je vous l’emmène !

Je cherche une corde, pour pouvoir essayer de retenir l'animal si tout ne se passe pas comme prévus. Même si c'est fort possible qu'un simple bout de corde n'allait pas changer grand chose. J'en trouve une, et m'introduit dans la pièce.

Le kit-sune recule jusqu'à ce coller dans le coin opposé. Mince...il est toujours aussi peureux.

- Inari...n'est pas peur, viens me voir...

Aussi doucement et prudemment que possible, l'animal pose une patte après l'autre. Je tend la main, et il vient se frotter timidement. Je lui passe lentement la corde autour du cou, en priant Lucy que rien ne me poussera à l'utiliser.

La route vers l'extérieur met du temps, Inari n'étant pas habitué à passer par ce côté. Je suis obligée de lui donner des mots d'encouragement, que "tout va bien aller, on grand" et que sa vie va être plus belle maintenant.

Arrivés à l'extérieur, nous retrouvons le lieutenant et son catosorus. Aaaah mais qu'est-ce qu'il est trop mignon !! J'ai presque envie de la lui voler. A sa vue, je sens le kit-sune tirer un peu sur la corde. Il a envie de partir. Mais la mignonitude de Lucy le rend moins timide.

Aussi doucement que pour venir ici, Inari tend son museau pour le sentir. Il ne fuit pas, n'a pas de comportement déplacé. Pour moi, cette première rencontre se passe le plus merveilleusement que possible.

- Il lui faudra du temps pour s'habituer à votre présence ainsi qu'à celle d'autres familiers. Mais là...je ne vois absolument rien qui m'empêche de ne pas vous le laisser !

Intérieurement, je saute de joie. Enfin un familier de combat à trouver une famille. Et Inari en plus ! Depuis le temps qu'il est ici, les allers-retours dans des familles qui n'avaient plus envie de lui...je lâcherai presque une petite larme de joie.

La magie fût rompu par un visiteur qui voulait un peu plus de renseignement sur un kuri-kuri.

- Je...je vais devoir y aller...mais restez autant de temps que vous voulez ! Si vous avez encore des questions, sur la nourriture à donner, comment prendre soin de sa santé...Je suis là pour vous !

Dans une ultime caresse à Inari, je lui souhaite tout le bonheur du monde dans sa nouvelle famille. Et j'espère ne pas le revoir dans la clinique des adoptions !