Arthorias : Tu vaques à tes occupations habituelles...
Zadyelle : Tu es dans ta chambre, tu te lève, tu t'habilles comme d'habitude et tu t'apprêtes à sortir... Seulement lorsque tu ouvres la portes de ta chambre, un détail te chiffonne. De l'autre côté, ce n'est pas le couloir que tu as l'habitude de voir, il parait bien plus... luxueux. Des dorures au plafonds, des cristaux de lumière au murs qui forment une ribambelle d'étoiles et surtout sa taille et ses occupants : il est bien plus grand que l'ensemble de ton chez toi et des tas d'inconnus s'y baladent...
Dont un certain capitaine de la garde royale qui pose les yeux sur toi au moment où tu ouvres ta porte.
Vous vous trouvez tous deux dans le palais et vous vous rendrez bientôt compte que la porte de la chambre de Zadyelle est reliée, on ne sait comment, avec une porte du palais. Quel est donc cet énorme trou dans la sécurité ? Et comment l'aventurière va-t-elle pouvoir retrouver son chez soi ?
- Tenue:
Il lui fallut de longue minute avant d'ouvrir les yeux, l'unique raison qui la tira du lit fut une envie pressante de se vider la vessie. La bouche pâteuse et le regard dans le vague, elle enfila simplement son kimono bleu nuit pour sortir de son lit. Une fois son affaire terminée, Zadyelle s'inquiéta de ne pas entendre sa fidèle gouvernante qui devait avoir un sixième sens et lui apportait toujours son petit déjeuner dès son réveil. Elle allait ouvrir la porte pour l'appeler mais se ravisa, après tout il était encore tôt et si sa servante avait besoin d'un peu plus de sommeil, la noble ne lui en voudrait pas. Elle avait un pichet d'eau clair et un reste de tarte de la veille et ne mourrait pas de faim.
Depuis quelque temps elle avait vécu des situations qui sortaient de l'ordinaire, voir carrément dangereuse. Une petite demi heure d'attente dans la fraîcheur et la sécurité de sa chambre devenait supportable. Elle sourit en y repensant et se demanda comment Erik son mari aurait réagit à ses histoires si il ne lui était pas si soumis. Qu'est ce que son père lui aurait dit si il n'était pas mort ! Est ce que sa mère l'aurait encouragé ou au contraire détourné de ses pulsions aventureuses. Aya, elle se sentait si seule parfois, si elle n'était pas né dans cette famille mais sous un toit avec des frères et sœurs. Non, céder à la mélancolie n'était pas digne d'elle alors elle se leva pour chercher son repas elle-même.
En ouvrant la porte, plus rien n'avait de sens. Les lieux ne ressemblaient pas à son couloir, des gens passaient devant elle sans même la remarquer et elle les observa comme une vache qui voyait passer une calèche sur les routes de campagne. Zadyelle resta immobile une minute qui lui sembla durer une heure avant d'enfin faire un pas en arrière en claquant la porte bruyamment, effrayée. Une bonne gifle plus tard, elle entrouvrit juste un minimum l'ouverture pour vérifier qu'elle ne rêvait pas, elle en eue la confirmation mais pris son courage à deux mains et finit par sortir. Il lui était déjà arrivé de se rendre au palais pour livrer les meilleurs bouteilles de son vin mais rien du lieu ou elle se trouvait ne lui était familier. Elle garda beaucoup de prestance dans son attitude mais devait passer pour une touriste au yeux des gens qui la regardaient.
Puis un homme imposant en armure argenté se présenta devant elle. La jeune fille dut lever la tête pour voir son visage qui ne semblait pas commode. La porte étant encore ouverte, elle esquissa un mouvement pour s'enfuir mais elle se rappela avoir déjà vu ce soldat, un garde royal ... le nom dansait sur le bout de sa langue. Elle ne le retrouva pas mais un tas de question affluèrent dans son esprit affolé.
- "Heu ... mais ou suis-je ? J'étais dans ma chambre et là je ne sait plus ou je suis ? Et vous, qui êtes vous ? C'est quoi cette histoire !"
Le palais était d'habitude bien calme, et les patrouilles s’enchaînaient dans les appartements de ce dernier. Un travail presque routinier pour les soldats, qui fort heureusement étaient motivés à merveille par le major Grassim, n'hésitant jamais à remonter les bretelles d'un soldat faisant preuve d'un peu trop de désinvolture.
Et parfois, en lieu et place de la semi-renarde, c'était le capitaine lui même qui venait faire l'inspection, son armure de solarite sur le dos et son haut cimier caractéristique de l'officier en chef de la garde royale.
-Dit moi Artho, tu ne pense pas que la décoration du château est un peu vieille ?
-Roooh Tancred, si la reine t'entendait
-Justement, elle ne m'entendra pas, puisque qu'elle dort bien profondément à trois ailes de là
-Et comment tu le sais au juste ?
-Sache, ma chère Ciaran que j'ai été relevé par deux prétoriens il y a une heure
-Pierre grise, et Arkcturus, leur garde commençait il y a une heure dix, ils étaient en retard ?
La voix de l'officier résonna doucement malgré le heaume d'acier et le géant qui l'accompagnait, dans une tenue semblable, bien que plus simple et au cimier large se mit à rire, sa voix de stentor résonnant dans le couloir.
-Toujours aussi précis le capitaine ! Non t'en fais pas blondinette, pile à l'heure comme tout bon soldats de la première
-Blondinette ? Arthorias reste ton capitaine !
-Oh choupette, tu ne vas pas revenir la dessus ?
-Mais.... Artho ! Dit quelque chose !
Ces deux là... comme chie et chat... et pourtant ils étaient surement les plus proches amis du chevalier, et si Ciaran était une petite au caractère bien trempé, Tancred était un géant musculeux aussi direct que sympathique.
Les deux portaient armure et cimier de la première compagnie rempart, et suivaient leurs officiers et amis comme il en était leur devoir.
-Je tiens tout de même à dire que cette aile du palais ne contient rien que des pièces de réception, tu tiens vraiment à faire l'inspection ici ?
-Cia, on est jamais trop prudent, et si la reine n'est pas en danger, il faut vérifier chaque pièce.
Et comme pour confirmer ce fait, Arthorias sentit son sceau magique s'agiter à sa ceinture, signe qu'une magie venait d'être utilisé non loin, ce qui lui fit instantanément perdre son sourire, tirant Pénitence au clair.
-Capitaine ?
Dirent les deux en même temps, tirant eux aussi leurs armes par réflexe, l'ambiance décontractée s'envolant bien rapidement alors que l'officier se mettait à courir, sentant le sceau s'agiter de plus en plus à mesure qu'il avançait.
Finalement, il finit par s'arrêter devant une jeune femme qu'il n'avait jamais vu, dans une tenue bien peu adaptée au palais
Soulevant sa visière, il la regarda avec un air sévère, son sens de l'humour s'évaporant bien vite quand il s'agissait de la sécurité du palais.
-Garde Royale, vous vous trouvez dans le palais de sa majesté, vous êtes priée de dire ce que vous faite ici, et qui vous êtes !
Oh il y avait bien sur cette histoire de chambre, mais la jeune femme ne faisait absolument pas parti des résidents du palais, Arthorias ayant mémorisé chaque nom et visage.
Manque de chance, les deux autres prétoriens arrivèrent aussi, visière fermée cette fois et armes au clair, regardant, étonnés la jeune femme aux cheveux bleus.
-Lucy m'en soit témoins, qu'est ce que c'est que ça ?
Pour le moment, il valait mieux rester prudent, et l'officier ne lâcha pas la fugitive des yeux, tout comme les deux soldats l'accompagnant
Zadyelle reconnut l'uniforme de la garde royal grâce à ses quelques visites au palais pour des raisons professionnelles. Ce détail l'avait empêché de détaller comme une souris face au grand méchant loup. La conscience tranquille, elle n'imagina pas une seconde que quelqu'un puisse avoir découvert le traitement infligé aux employés de sa maison. Mais même dans ce cas, les gardes du corps de la reine ne se seraient pas déplacés en personne.
Le ton martial employé par cet officier ne rassura pas la petite noble qui se rétrécit encore plus devant cet ogre debout devant elle. Ses pieds bougèrent d'eux même et elle recula de trois ou quatre pas, intimidée et littéralement le dos au mur. Que répondre alors que sa voix allait la trahir, elle tenta de marmonner quelques mots inaudible quand deux autres soldat arrivèrent épée à la main.
"Aya, je suis perdue", pensa t-elle.
- "Mais qu'est ce que vous faites avec des armes ! ", tout en levant les mains en signe d’apaisement. Elle essaya ensuite de répondre, toujours hésitante.
- "Je ... Je vous ai déjà dit, j'étais dans ma chambre au manoir et ... ou sommes nous ?
La poitrine serrée et le sang bouillonnant d'anxiété, la jeune noble était maintenant terrifiée. Elle sentait que bientôt la boule dans sa gorge allait la faire exploser en sanglot. Elle posa les yeux sur chacune des trois personnes devant elle, espérant un peu de bienveillance à son égard. Peu habituée à être traitée comme une criminelle, Zadyelle n'arrivait pas à réfléchir clairement.
Avec un peu moins de pression sur les épaules, elle aurait répondu au question plus facilement. Mais elle venait juste de se lever, elle avait peur, faim et sa bouche s'asséchait à chaque minute. Si les soldats ne lui montraient pas un peu de sympathie, il était fort probable je la jeune fille fasses demi tour en vitesse pour se réfugier dans sa chambre. L'idée lui avait traversé l'esprit et ne l'avait pas encore quitté.
Arthorias pour garder son calme, la personne en face de lui n'avait rien d'une intruse mise ici pour faire du mal à qui que ce soit. Mais son travail était toujours de faire en sorte que le palais soit protéger, que ce soit contre des comploteurs ou bien même des nobles en pyjama avec l'air perdu.
Et si le hasard était fort peu accusable ici, il tacha quand même de rester poli, mais assez ferme.
-Vous êtes dans l'enceinte du palais royal, et pas du tout dans votre chambre, et comme vous n'êtes pas de ceux qui habitent ici en temps normal... je suis en droit de vous poser des questions en tant que responsable de la sécurité du palais.
En droit et surtout en devoir, et il allait falloir être convaincante, car s'introduire dans le palais et sa bulle anti magie était une chose des plus compliquée.
Rangeant son arme, chose qu'il était bien le seul à faire, il croisa les bras, ouvrant sa visière pour avoir un meilleur aperçu de l'intruse et de sa tenue légère.
-Notamment... Qui êtes vous, et comment avec vous finit dans une aile du palais royal ? Comprenez que ce lieu n'est pas accessible à n'importe qui.
Inutile de se braquer tout de suite, mais il devait néanmoins savoir ce qu'il en était... Si quelqu'un avait pu s'infiltrer ainsi dans le palais... c'était à se demander ou était la faille et comment la combler.
Déjà, Ciaran était partie prévenir les autres gardes, le palais allait surement être mis en alerte. Cela serait invisible pour les occupants, mais à l'île royale, il y aurait un branle bas de combat monumental alors qu'une deuxième compagnie complète viendrait renforcer les défenses d'ici une dizaine de minutes.
-Vous comprenez dans quelle situation vous êtes j'imagine ?
L'idée n'était plus d'être effrayant, mais simplement de comprendre comment cela avait pu arriver. Et de ratisser tout le palais désormais, et une cinquantaine de garde royaux supplémentaires ne serait pas de trop
La situation commençait à s'arranger un peu, quand l'officier rangea son arme, un premier pas allégea l'air autour de Zady qui respira profondément de soulagement. L'enceinte du palais royal donc, c'était un second bon point de savoir ou elle se trouvait. Elle jeta un coup d’œil furtif pour vérifier par la porte encore ouverte mais sa chambre ne s'était pas envolée. Enfin pouvoir regarder son interlocuteur dans les yeux était une troisième bonne chose, plus facile d'avoir confiance en un visage qu'a un bout de métal effrayant.
- Qui êtes vous, et comment avec vous finit dans une aile du palais royal ?
- Je suis la comtesse Zadyelle Blacks, propriétaire du vignoble Médok. Malheureusement je ne sais pas ce que je fais ici, ni comment j'y suis arrivée.
La noble se détendit un peu et se tourna vers la porte de sa chambre en invitant de la main, "Regardez par vous même !". Il n'y avait pas grand chose à voir, deux grandes fenêtres couvertes par de lourds rideaux mauve, un lit à baldaquins défait et divers meubles cossus qui ne laisseraient pas de doute quant à la richesse de sa propriétaire. Bien sur qu'elle était dans la panade et jusqu'au cou mais elle n'avait rien fait de mal étant victime au même titre que ... que qui d'ailleurs ?
C'est vrai que de son point de vue la seule victime de cette histoire c'était elle, et là on lui demandait de s’expliquer sur ses faits et gestes. D'ordinaire son arrogance aurait repris le dessus mais face à des hommes en armure et armes tirées Zadyelle était assez intelligente pour tempérer son humeur et offrir un sourire de circonstance. Encore un peu perdue mais redevenue sereine, la jeune femme se demandait ce qui allait lui arriver. Allait-elle être arrêtée, enfermée et interrogée ? Et comment toute cette affaire était elle possible ? Un objet ou une créature magique était à l'oeuvre ou une personne mal intentionnée utilisait son pouvoir bizarrement !
- Excusez moi messire, mais avez vous une idée de se qui se passe ? Pourquoi et comment ma porte peut elle donner dans le palais ?
C'était très inquiétant d'imaginer qu'un portail pouvait s'ouvrir n'importe ou, n'importe quand. Imaginer franchir le seuil de sa demeure et se retrouver coincé à l'autre bout du pays entouré de monstre effrayant donnait la chair de poule à la noble. Pire, qui pourrait entrer par cette ouverture.
- Je suis déjà venue plusieurs fois pour affaire mais jamais ici, je m'en souviendrais si ça avait été le cas.
L’intendant à qui Zady vendait son vin pourrait certainement confirmer son identité si besoin. Mais ce qui agitait vraiment son cerveau c'était d'établir la liste des pouvoirs des gens de son manoir. La noble avait bien fait attention à ne recruter que des employés inoffensifs, un palefrenier empathique envers les chevaux ou un cuisinier insensible au feu. Elle n'avait cependant pas pris la peine de se renseigner sur les pouvoirs des anciens employés de son père qu'elle avait renvoyée en reprenant le manoir en main. C'est vrai qu'elle avait fait une sacrée purge dans la multitude de travailleur mais de là à se que l'un d'entre eux lui joue un aussi mauvais tour.
- Vous pensez qu'une personne utiliserait un pouvoir pour faire ça ? Je n'en connais aucune pour ma part
Zadyelle Blacks... Cela serait dument noté et enregistré pour toute l'enquête qui allait suivre. Mais si il y avait une magie à l'oeuvre ici... C'était des plus étrange... Car rien n'était censé pouvoir franchir la bulle du palais... A moins que ce soit le coup de quelqu'un ayant le droit de l'utiliser aussi.
Arthorias posa sa main sous son menton d'un air pensif. Il allait falloir mener une enquête approfondie, et très clairement cette jeune femme n'y était pour rien.
Il n'empêchait pas à la garde royale de se déployer dans le palais, pour vérifier qu'aucune autre pièce dans le genre n'était elle aussi reliée à un autre endroit. Peut être un peu moins agréable à contempler qu'une simple pièce
Il fut aspiré dans la réalité à nouveau par la question de la jeune femme
-Très honnêtement, je n'en ai aucune idée, on dirait une magie quelconque, qui ne devrait pas pouvoir être active ici...
Il préférait garder les implications que cela invoquait pour lui. Inutile d'inquiéter une civile pour si peu. Cela dit le fait qu'elle soit déjà venu ici voulait forcément dire que certaines personnes la connaissait... Ce qui attirait d'autant plus de suspicions sur un coup monté.
-Vous avez beaucoup de contact avec les gens d'ici ?
Un amant jaloux ? Un concurrent mécontent ? Ce n'était pas les possibilités qui manquaient, mais le tout couplé avec un permis d'utiliser la magie au sein du palais ?
Le choix allait vite se restreindre
Posant les mains sur ses hanches il finit par soupirer bruyamment.
-Soit c'était pour vous nuire, soit pour faire passer la garde pour des idiots, dans les deux cas je n'apprécie guère la plaisanterie.
Dites moi mademoiselle, vous habitez loin d'ici ?
Sait on jamais... Peut être que le sort avait une limite de distance, et peut être de temps
- Vous avez beaucoup de contact avec les gens d'ici ?
- Eh bien, je suis en contact avec un intendant à qui j'ai livré mon meilleur vin pour le palais. Comment s'appel t-il déjà ? Mr Yves Rogne je crois
- Dites moi mademoiselle, vous habitez loin d'ici ?
- Loin, non pas vraiment. J'ai un petit manoir dans les beaux quartiers. répondit elle.
D'ailleurs cela lui fit penser qu'elle n'y avait plus accès pour le moment et qu'une enquête minutieuse allait avoir lieux, l'empêchant de s'y rendre dans les prochaines heures. Son ventre gargouillait, ce n'était pas un verre d'eau et un malheureux morceau de tarte qui l'avait rassasié.
- Excusez moi mais, serait-il possible que l'on m'apporte de quoi déjeuner ? Comprenez que je n'ai plus vraiment la possibilité de me rendre dans mes cuisines.
A la vue du soupir de son interlocuteur, la demande semblait être entrée par une oreille et sortie par l'autre. Malgré ça Zady comprenait parfaitement que si cet officier était en charge de la sécurité du palais, il avait bien autre chose en t^te que de prendre soin d'une intruse. Il semblait ne plus la considérer comme suspecte mais ne l'avait pas encore libérer pour autant. Il était clair pour la noble que plus vite le voile serait levé sur le mystère et plus vite elle pourrait retourner à ses affaires.
- Mais si on est ici au palais et que mon manoir y est relié, c'est une évidence qu'une magie spatiale est à l'oeuvre ; Sauf si c'est ma chambre qui a été déplacé, je peux aller vérifier à la fenêtre ? réfléchissant tout haut.
Zadyelle aurait bien voulu y aller sans demander d'autorisation mais il lui était impossible de prendre l'initiative face à cette figure d'autorité. La lumière du soleil levant filtrait au travers des rideaux mais était ce son jardin qui allait apparaître derrière la vitre ou celui du palais ? La jolie noble prit un hochement de tête d'Arthorias comme un assentiment et se dirigea pour ouvrir les rideaux, la clarté l'éblouie et il lui fallut quelque minute pour voir l'extérieur.
Elle ne découvrit pas son jardin mais une cour intérieur, un petit parterre de verdure entouré de pilier soutenant une toiture et un mur richement décoré de mosaïque multicolore magnifique. Il n'y avait donc plus de doute, sa chambre toute entière avait été déplacé. Loin d'être idiote Zadyelle continua sa réflexion en cherchant qui pouvait faire ce genre de chose mais rien ne lui sauta aux yeux. Un nouvel objet peut-être, elle avait fêté son anniversaire récemment et donc reçu une multitude de babiole décorative.
- Vous pensez qu'un des objets posés sur ce meuble pourrait être enchanté ?, elle se détourna de la fenêtre pour présenter à Arthorias les bibelots rassemblés en attendant de servir dans la maison. Je sais pas trop si c'est possible, je les ai reçu pour mon anniversaire il y a quelque jours
Hm... Les pistes se réduisaient, mais Arthorias ne voyait pas encore le bout de tout cela. En fait... La préoccupation d'avoir une infiltration dans le palais le préoccupait plus que de raison. On entendait la compagnie de réserve commencer à entrer dans le palais, et les bruits de pas se faisaient plus présent alors que plusieurs groupes de soldats cuirassés arrivaient. Des chefs d'échelons qui attendaient de pouvoir donner des ordres à ceux restés dehors.
-Partez par groupe de trois, fouillez la moindre pièce du palais, assurez vous que toutes les portes mènent bien là ou elles le devraient. Ne prenez pas le moindre risque, si vous découvrez quoique ce soit, venez me prévenir
Il marchait en ignorant pour le moment la noble, plus concentré sur ses ordres et sur la myriades de complications qui pouvaient désormais survenir.
La sécurité du palais n'était jamais quelque chose qu'il prenait à la légère. Surtout en ce moment.
-Appelez le ministre de la magie, tirez le de son lit s'il le faut, je le veux présenté devant moi dans la matinée, le chambellan également.
Vous, apportez moi la liste des objets autorisés au palais, et la liste des personnes habilitées à utiliser leurs pouvoirs ici
Les chefs désignés s'éclipsèrent rapidement pour retransmettre les ordres, créant une certaine agitation dans tout le palais royal alors que les gardes royaux partaient inspecter chaque pièce du grand palais.
Il trouva un valet qui traînait curieusement, ne tenant pas à interrompre les soldats dans leur inspection
-Trouvez de quoi manger pour mademoiselle et rapporter le tout ici.
Arthorias n'était pas forcément très agressif, mais sa voix ne laissait pas le moindre choix à quiconque et le jeune homme partit en détalant aux cuisines. Laissant l'officier presque seul avec la noble, si on oubliait les trois gardes royaux qui attendaient devant la porte.
Sans vraiment lui demander, il la suivit dans ce qui était manifestement sa chambre, son esprit ayant occulté les convenances pour faire place à une efficacité brute.
Inspectant les objets en question, il tira son sceau magique pour tacher de découvrir lequel était fautif.
-Tout est possible mademoiselle Blacks, en ce qui me concerne plus rien ne me surprendrait.
Mais si je peux deviner ce qui vous à amené ici, il va falloir me dire si un de vos "amis" est du genre farceur ou revanchard.
Navré de vous le dire, mais ce genre d'humour est plutôt mal vu.
Placer quelqu'un à l'intérieur du palais, avec ou contre sa volonté ne changeait pas grand chose pour les sentinelles d'or. Tout ce qui importait était que le marbre de cette forteresse avait été foulé par des personnes qui n'auraient pas du être là.
Le sceau magique finit par réagir devant un objet incongru, une cage d'oiseau ouverte qui était encore à même le sol, quelques plumes de PetitDodo traînant encore au fond de cette dernière.
Il la ramassa, approchant son sceau qui se mit à rougeoyer et à pulser devant l'objet qui maintenait encore vraisemblablement le lien entre le palais et le manoire.
-Il se peut que ça soit issu de cet objet, cela vous dit quelque chose ?
De toute évidence, la soirée d'anniversaire avait attiré plus d'une personne ayant de mauvaise intention. Il y avait eu cet assassin, Sylandri, mais aucun doute que se genre de "mauvaise blague" n'était pas dans ses méthodes. De plus elle avait eu tout loisir de tuer ou enlever sa cible, il faudrait donc chercher un autre coupable. Zadyelle ne se rappelait plus d'ou provenait le Ptidodo qui se trouvait dans cette cage. Il y avait trop d'invité pour que la noble se souvienne exactement qui participait et encore moins qui lui avait offert cette oiseau.
Juste après la fin de soirée, elle était montée se coucher après avoir renvoyé tout le personnel. La cage en évidence sur la table ne portait pas de carte, ni quoi que ce soit pour l'identifier. Zadyelle l'avait prise avec elle pour la simple raison que l'oisillon était si mignon et endormie ; malgré ses défauts la comtesse aimait beaucoup les animaux, qui lui rendait bien, elle n'avait donc pas voulu le laisser seul dans une pièce vide et sombre. Elle adorait ces petites bestioles à plume si adorable avec leurs grands yeux malicieux.
- Il y avait un Ptidodo à l’intérieur, la cage devait être mal fermée car il s'est échappé par une fenêtre ouverte pendant la nuit.
Elle n'allait tout de même pas lui avouer la vérité, le risque d'introduire un doute dans l'esprit de cet homme qui semblait être un parangon de vertu était trop grand. Inutile de le voir s'immiscer plus que nécessaire dans ses affaires et de découvrir les petits secrets que les gardes devaient ignorer. Elle devait trouver une réponse à ce mystère sans pour autant éveiller les soupçon, et donc collaborer au mieux en faisant très attention aux information qu'elle livrerait. Heureusement pour Zady, il n'y avait aucune risque de trouver quelque chose d'incriminent à son égard, mise à part si un test sanguin était effectué sur son mari ou sa gouvernante mais l'enquête n'avait aucune raison de s'orienter de ce coté là.
Le petit déjeuner arriva alors, juste un simple plateau avec une théière et un petit panier de pâtisserie. Personne ne cherchait à respecter la bienséance en usage habituellement et cela convenait visiblement à tous. Il y avait beaucoup mieux à faire de toute façon, Zadyelle resta donc à l'écart pour grignoter tout en observant un peu plus attentivement l'officier occupé à réfléchir et donner des ordres. Il était bien plus grand que la noble, surtout avec cette imposante armure d'argent qui l'avait rendu si intimidant au premier abord. Sans sa visière on pouvait lire la gentillesse dans ses yeux même si pour le moment le côté martial devait prendre le dessus et Zady le comprenait très bien. Entre deux bouchée elle osa faire part de ses réflexions :
- Je ne sais vraiment pas qui a pu déposer ça chez moi, mais cela fait un moment qu'elle se trouve ici. J'imagine que si j'étais personnellement visée l’effet de cette magie se serait activée plus tôt ! ... Sauf si ... peut-être la condition d'activation exige un lien entre deux objets ?
Si ma chambre se trouve ici, alors la pièce qui aurait du être ici a été déplacé dans mon manoir !
Il y avait une ribambelle d'hypothèse plausible mais dans l'ensemble celle-ci semblait être la cause la plus probable. En ce qui concerne le coupable ou le motif cependant, Zadyelle n'avait ni suspect en tête, ni raison valable qui lui venait à l'esprit, hormis une personne cherchant à s'introduire dans le palais. Il restait à comprendre pourquoi viser une noble qui ne mettait jamais les pieds au palais, juste l'opportunité que la soirée avait offerte ?
Il y avait énormément de choses qui paraissaient suspectes. Pas la noble à proprement parler, mais cette cage enchantée... L'officier n'était pas un expert en objets divers, mais il était facile de deviner qu'elle n'était pas de facture grossière.
Tout était raffiné, jusqu'à l'extrême, dénotant un travail d'expert. Difficile de penser que c'était un simple criminel qui avait fais le coup.
D’emblée, il disculpa Zadyelle, elle avait bien trop à perdre pour simplement vouloir s'infiltrer dans le palais.
-C'est possible oui... Il faudrait savoir quelle pièce était là auparavant, mais il y en a tant... Cela pourrait être n'importe quoi.
Je vais voir déjà à qui appartenait cette cage, si elle à pu faire un pont entre votre manoir et le palais, et qu'elle s'agite encore, c'est qu'elle porte un sigle...
La retournant en tout sens, il finit par découvrir ce qu'il cherchait, sous la forme d'une petite gravure luisante sous le plancher de la cage, faisant d'elle un objet authentique et validé au palais.Au même moment, entouré de deux prétoriens, un petit homme maigrichon, le remplaçant de Ciel, fit son apparition, le visage outré.
A peine arrivé, il commença à faire une esclandre
-Capitaine ! Je proteste ! Ce n'est pas
-Silence, je n'ai ni le loisir, ni l'envie de vous écouter, en vertu de mon titre, vous allez faire exactement ce que je dis, et dépêcher des gens pour inspecter la bulle anti-magie du palais
-Je suis ministre, ce n'est pas à moi de faire cela !
-Qu'importe, quand la sécurité du palais est en jeux, c'est moi qui commande, alors vous ferez ce que je dis
La voix était froide, et ne laissait que bien peu de choix.
Le palais était rythmé par les codes de bienséances, et les ministres étaient souvent au sommet de la chaîne. Mais même un ministre ne pouvait protester contre les commandement du capitaine des sentinelles d'or.
Le visage de l'homme sembla rougir d'un coup, mais il comprit rapidement qu'il ne serait pas vainqueur dans cette entrevue et finit par repartir en grommelant.
Il aurait pu se contenter de chercher le propriétaire de la cage, mais l'intégrité de la bulle anti-magie devait aussi être vérifiée.
-Je m'excuse de vous retenir ici mademoiselle, mais présentement, c'est sans doute mieux pour tout le monde, ce qui est sur, c'est que votre vie n'était pas en jeux. Mais je crains de ne pas pouvoir vous offrir de réponse sur le pourquoi de votre présence ici...
Comme pour confirmer la situation, un groupe de soldats en armure passa en courant, les armures claquant au rythme des pas, les tabards proclamant leurs appartenances à la compagnie rempart de réserve.
Le chambellan, lui, arriva assez vite, et cette fois seul, l'air visiblement préoccupé
-Capitaine ? Vous m'avez fait demander ?
Arthorias appréciait cette femme de basse extraction, ce dernier étant bien plus efficace que bien des nobles, et le duo s'entendait à merveille.
Les deux étaient des travailleurs acharnés et reconnaissaient leurs utilités respectives
-Tout à fait Chambellan, j'ai besoin de la liste des objets validés dans le palais
-Ce n'est pas dans votre bureau ?
-Effectivement, mais pour tout ce qui à été validé avant ma promotion, j'ai cru comprendre que cela se situait dans les archives sous votre juridictions
-Vous soupçonnez un objet assez ancien ?
L'officier désigna la cage ce qui tira un petit sifflement à la demoiselle
-Effectivement, ce n'est pas très récent, cela date d'une époque bien ancienne, je vais tacher de vous trouver la provenance de cet objet.
Mais je ne pense pas que cet objet appartienne à son légitime propriétaire.
-Merci, tant que nous avons un nom, je pourrais faire au mieux pour remonter la piste.
Déjà, il sentait que la situation avançait et il finit par retourner vers la noble victime de ce mauvais tour, se servant lui même un peu d'eau, retirant son casque complètement. Ses longs cheveux tombant dans son dos.
-Si nous parvenons à savoir précisément la magie employée pour vous invoquer ici, nous pourrons sans doutes vous renvoyer chez vous, n'ayez crainte, l'affaire ne vous éclaboussera pas.
Il est assez évident que vous ne vouliez pas venir ici par effraction.
Quel aurait été l'intérêt, si elle vendait du vin au palais ? Le royaume payait bien ses fournisseurs, et était prompt à interrompre ses commandes au moindre soupçon.
Elle aurait eut bien trop à perdre pour peu de gains.
-Et l'animal dans la cage qu'est t-il devenu ?
Zadyelle fut très impressionnée par l'assurance de cet officier. Il avait réduit un ministre au statut d'employé en quelque mot. Il n'était pas du tout habituel d'assister à se genre de passage en force dans les hautes sphères, les nobles préférant d'ordinaire parlementer par des sourires feints que par une main de fer. Cette démonstration confirma à la viticultrice la gravité de la situation qui pourrait tourner au vinaigre si elle n'y prenait pas garde. Le professionnalisme était une très bonne chose malgré tout, tant que le zèle et l'auto-satisfaction ne prenait pas le dessus.
- Non, ne vous excusez pas. Je comprend tout à fait votre position, il n'y a pas de mal.
Jusqu'à présent Zady n'avait pas fait attention à autre chose qu'à sa chambre et au capitaine mais plus les minutes s'égrainait et plus le couloir se faisait bruyant. Tout cette agitation aurait pu mettre la jeune fille mal à l'aise sans bienveillance d'Arthorias, il était vraiment inattendu pour elle de se sentir en sécurité avec lui. Elle n'arrivait pas à lire dans ses pensés alors que d'ordinaire son sens de l'observation lui permettait de savoir ce qui motivait ses interlocuteurs. La chambellan arriva et Zadyelle en profita pour fouiller la pièce un peu plus attentivement, épargnant au capitaine de tomber sur de la lingerie dans les tiroirs.
- Ha ça non, je ne m'attendais pas à me retrouver au palais ce matin en me réveillant. Répondit elle, un petit sourire malicieux au coin des lèvres.
Cela aurait pu faire une histoire très drôle si ça n'avait pas engendré tant de pagaille chez les gardes. Zadyelle n'avait jamais entendu parler d'une bulle anti-magie mais les personne qui en avaient la charge allaient en prendre pour leur grade. L'officier en charge de la sécurité ne semblait pas rire avec une aussi flagrante faille de sécurité et il n'y aurait donc rien de marrant à en dire.
- Le Ptidodo s'est envolé par la fenêtre ouverte et je ne l'ai pas revu.
Continuant à retourner ses meubles à la recherche d'un indice supplémentaire pour aider à résoudre l'enquête, Zadyelle cherchait à se remémorer le visage des invités présent lors de la fête, sans succès. Un petit bureau regorgeait de feuilles volantes noircies de colonnes de chiffre comptable, elle les tria rapidement pour les ranger et éviter de passer pour une souillon. Quelques une s'envolèrent pour se faufiler sous le meuble, Zady n'y fit pas attention parce qu'une idée horrible venait de faire son apparition dans son esprit.
- Mais je n'y pense que maintenant ... mais ma gouvernante va me chercher ! et si moi je suis en sécurité ici, qui sait ce qu'il peut y avoir dans l'autre pièce.
Il y avait peu de gens que la jeune fille considérait comme "ami(e)" et Jill, sa gouvernante en faisait partie même si d'une certaine façon elle y était contrainte par le pouvoir. Les deux femmes s'étaient rencontrées peu après l'enterrement du père de Zady. La noble avait fait une grande purge dans les employés du manoir. Elle considérait que la majeur partie d'entre eux étaient inutile, coûtaient trop cher ou simplement ne les aimaient pas. Il lui avait fallut ensuite recruter d'autre personne dont une "servante" qui se montra si efficace qu'elle reçue le titre de gouvernante en plus du sang bleue de sa maîtresse.
- Il faut absolument s'assurer que tout le monde va bien au manoir, demanda t-elle avec de l'inquiétude dans la voix.
La noble soulevait un point important... Si cette pièce avait été placée là... Qui sait ce qu'il se trouvait justement de l'autre côté. Et s'ils ne s'en étaient pas aperçus, ils auraient sans doute pu débarquer dans le palais.
Il comprenait bien évidement l’inquiétude de Zadyelle, mais lui même se posait bien des questions. Quoi qu'il en soit... Ils partageaient bien une chose en commun... Il fallait inverser le sort, et en vitesse.
Cela faisait plusieurs dizaines de minutes qu'ils attendaient,et le chambellan revint avec une liste poussiéreuse qu'elle avait dénichée Lucy savait ou.
-J'ai ce que vous cherchiez Capitaine Hekmatyar, cette cage appartenait à feu le ministre Erikson, mort il y a de cela Cent ans
Ce qui signifie que cette cage à échappée au contrôle des autorités.
-Et son pouvoir permettait d'intervertir des pièces ?
-Erikson était un passionné de volatile en tout genre et était majoritairement au village perché, cette cage permettait de passer de son observatoire la bas au palais à la moindre convocation
-Ce qui explique ce qu'il c'est passé en partie, même si je doute que cet ancien ministre de la magie soit en vie.
Il fit appeler une dizaine de Prétoriens, les soldats d'élite se rangeant derrière leurs capitaine, armes aux poings.
Le plan n'était pas bien compliqué, et si les voleurs c'étaient servi de la cage à l'allé, les soldats royaux pouvaient bien en faire de même.
-Mademoiselle Blacks, si vous voulez bien nous accompagner, il est, je pense, le temps de rentrer chez vous.
Le petit groupe pénétra dans la pièce, une solide garde surveillant la porte, et empêcherait quiconque de sortir par là.
S'emparant de la cage, Arthorias se plaça au centre de la pièce avant de se servir de la cage pour transporter tout le monde au manoirs de la noble.
Une légère sensation de déphasage se fit sentir, conséquente au déplacement de la pièce, mais laissa bientôt place à un nouveau paysage au travers des fenêtres.
Au même moment, la porte s'ouvrit, un homme et un femme entrant l'air visiblement serein
-Tu vois ! Une fois la propriétaire envolée, c'était facile, en plus, vu qu'elle se sera fait prendre au palais, on aura tout le temps de fouiller le reste de la maison
-Et pour la servante ? On la laisse attachée dans la cave ?
-Bah, quelqu'un finira bien par la trouver
Dit il en se retournant pour découvrir une dizaine de gardes royaux, heaume fermés.
L'homme battit des cils plusieurs fois avant de déglutir, sentant que quelque chose dans son plan venait d'échouer
Quand le chambellan revint Zady écouta la conversation avec attention espérant mieux comprendre le pourquoi du comment de toute cette histoire. La jeune femme s’apercevait de plus en plus son ignorance envers les affaires magique d'Aryon ou celle du quotidien. La tour dorée dans laquelle elle avait été enfermé durant toute son enfance l'avait privé de tout un pan de connaissance qui semblait banale pour le commun du peuple ; pourquoi son père l'avait-il tant couvé pour au final ne pas s'occuper d'elle.
- Vous accompagner, oui évidemment. Je reste derrière vous !
Il y avait tellement de phénomène extraordinaire dans ce monde qu'une vie ne suffirait pas pas les étudier. Le capitaine semblait y avoir eu affaire à plusieurs reprise car ce fut sans hésitation qu'il manipula cette cage. Le mécanisme devait être simple et Zady ressentit une pointe d’irritation de ne pas s'être aperçue de la valeur réelle de cet objet magique. Elle s'enorgueillissait de son intelligence et de sa perspicacité mais en fin de compte elle n'avait rien remarqué.
Au moment ou Arthorias déclencha le dispositif, la noble ressentit une légère sensation de vertige et s’accrocha à l'armure de l'officier. Une fois sur place, elle traversa la pièce pour vérifier par la fenêtre si tout était revenu à la normal et effectivement son jardin lui apparut. Comme si rien ne s'était passé, hormis la dizaine d'hommes en arme plantés au milieu de sa chambre, quelle scène incongrue ! avec les draps en boule sur le lit et ses vêtements de la veille dans un coin, la noble pouvait passer pour négligée.
- C'est bien mon jardin à l'extérieur.
Elle entendit ensuite les voix, la porte qui s'ouvrait et les deux intrus qui pénétraient dans la chambre. Leur surprise de se retrouver face à tout ces soldats sautait aux yeux, et Zady qui venait de vivre quelques aventures se sentait prête à faire face à deux cambrioleurs dont un qui lui disait quelque chose. La petite se sentit pousser des ailes avec le capitaine à côté d'elle et se permit de faire un pas en avant pour interpeller les malfrats sous le coup de la colère !
- Vous osez venir me cambrioler, hé bien on dirait que votre coup à échouer. Fulmina t-elle avec arrogance.
Seulement cette intervention ne servit à rien, au contraire elle leur laissa le temps de réaliser leur situation et d'amorcer une fuite. L'homme agrippa la femme en la tirant vers le couloir avec force en criant "Barres toi, je vais les retenir ! Elle hésita une seconde avant de lâcher un sac et de se mettre à courir vers les escaliers pour descendre au rez-de-chaussée. Les deux semblaient être prêt à toute éventualité, il ne serait pas étonnant qu'ils se soient mis d'accord avant leur casse sur la marche à suivre en cas d'échec.
Zadyelle n'était toujours pas habituée au scène d'action, tout ce qui arriva ensuite fut un peu trop rapide pour qu'elle puisse réellement suivre se qui arriva. "Le pécore" parce que vu ses vêtements, sa coiffure ou la façon de se tenir l'homme était forcément un paysan. Il déchaîna son pouvoir, il n'y avait pas d'autre mot, le sol se mit à vibrer assez fort pour que Zadyelle ait besoin de se retenir, à Arthorias évidemment. L'oscillation du sol se transmit rapidement aux murs qui commençaient à grincer dangereusement.
Le paysan vibrait avec le bâtiment, dans un battement continu et de plus en plus puissant. Les meubles tombaient les uns après les autres, les tiroirs s'ouvraient laissant leurs contenu se répandre sur le sol. Bientôt les vitres allaient voler en éclat et mutiler la seule personne sans armure, de fin nuage de poussière commençait déjà à se rependre dans la pièce. Quant à la femme fugitive, qui sait ou elle était ou même si elle s'était vraiment enfuit.
- Lancer de dés:
- Les deux intrus sont dangereux et préfèrent s'enfuir.
Seulement deux criminels contre une dizaine de soldat royaux, Arthorias eut presque un rire moqueur, comme s'il pouvait faire quoi que ce soit pour les retenir.
La différence était écrasante, et comme pour lui donner tort, la pièce se mit à trembler, d'abord doucement, puis suffisamment pour projeter des objets au sol, puis des meubles, ce qui força les soldats à l'immobilité, trop occupés à rester debout pour poursuivre quiconque.
Le criminel lui riait à gorge déployée, en voyant les imposants soldats royaux peiner à avancer.
L'officier se saisit de la cage qu'il avait attrapé auparavant, activant son pouvoir à l'identique pour transposer à nouveau la pièce dans le palais.
La sensation fut aussi désagréable, mais il était déjà prêt quand les tremblements cessèrent. Le voleur eut un instant de surprise en sentant son pouvoir coupé net par la bulle du palais. Mais son étonnement fut de courte durée, car un poing ganté percuta son visage comme un boulet de démolition, l'acier écrasant la peau et brisant les os.
L'homme s'étala au sol, le nez en sang et un gargouillement de surprise s'échappa de ses dents cassés , en quelques instant, le reste de la garde fut sur lui, le menottant sans autre formes de procès, signe de l'entrainement de l'unité.
L'autre criminelle c'était enfuie, mais il aurait été compliqué d'arrêter les deux en une seule fois au vu du pouvoir du premier.
-Nous retenir ? Tu as permis à ton amie de s'enfuir, mais je ne doute pas que sous peu, tu vas nous dire très précisément ou la trouver
L'officier était tout de même déçu de n'avoir eu que le premier, mais le pouvoir de tremblement de terre les avait tous cloués sur place, et si les dommages étaient surtout matériels, il n'osait penser à ce que Zadyelle dirait devant la dévastation de son manoir.
Se tournant vers elle, qui avait bien évidement voyagé avec eu, l'officier eut un regard désolé pour l'état de la pièce, et imagina sans peine le manoir dans le même état.
-Navré de ne pas avoir pu intervenir plus tôt mademoiselle... Et j'ai peur que le deuxième soit déjà loin...
La petite Zadyelle n'en menait pas large, refroidit autant par la puissance dégagée par le pécore, mais aussi parce qu'elle se sentit responsable de l'évasion de la complice. Sans elle nul doute que les soldats royaux auraient rapidement maîtrisé la situation et évité les dommages collatéraux. Quant à l'état du manoir, il valait mieux quelques fenêtres en miettes que ses os brisés. Il faudrait faire vérifier l'intégrité structurelle plus tard. La noble avait reconnue la fuyarde, elle possédait son nom, et même une adresse dans les documents archivés. Avant ça, il fallait secourir la pauvre Jil à la cave. Zady ne laissa pas le temps à Arthorias de finir sa phrase et demanda à repartir pour l'aider.
- Il faut aider ma pauvre Jil ! Et je l'ai reconnu ! Je ne me souviens plus de son nom, mais je sais ou le trouver ! Déclara t-elle.
L'homme au sol était menotté et hors d'état de nuire ne lui disait rien. La noble regarda l'officier avec un regard vague, cherchant dans son esprit ou elle avait bien pu mettre le papier en question. Elle ne remarqua pas le capharnaüm autour d'elle tout de suite, mais, elle était certaine que le papier se trouvait là. Quand elle avait repris les rennes de l'entreprise et jeté un œil sur les comptes, une chose effarante lui était sauté aux yeux. Son père qu'elle pensait si avare à débourser son argent, ne l'était pas tant que ça. En fait, sa gestion du personnel était consternante. On ne comptait plus les doublons de poste, les emplois inutiles ou totalement obsolètes. Rendez-vous compte qu'une des nourrices de Zady recevait encore son salaire alors qu'elle ne travaillait plus au manoir depuis des années. La jeune chef d'entreprise s'était vraiment indignée sur cette situation et y avait remis bon ordre. Elle trouva finalement le document sous un meuble et suivi du doigt la vingtaine de noms inscrits.
- Yseult Triskan - Voilà son nom ! Triomphante, se tournant vers le capitaine Arthorias, elle lui griffonna l'information sur un papier et le tendit.
- Hé bien, l'affaire est réglée me semble t-il ? Vous pourriez maintenant remettre ma chambre à sa place et nous pourrons aider mon amie.
Tous les soldats réunis dans un si petit espace, ravagé en plus, commençaient à lui donner le tournis. Quelle petite chose fragile et délicate que cette Zadyelle Blacks qui pouvait grogner quand c'était important. Malgré la surprise initiale de s'être retrouvée au palais, la petite pensait ne pas s'en être sortie trop mal. Son aide n'avait pas résolu l'enquête, mais au moins accélérée les choses, peut-être qu'une fois toute cette histoire définitivement résolue le charmant capitaine accepterait de lui faire le tour du palais et qui sait rencontrer la reine.
- Capitaine des gardes royaux, est ce bien-là votre titre ? J'aimerai vous signaler que vous ne m'avez pas encore donné votre nom ! Pourtant, vous êtes actuellement dans ma chambre, et cela n'est pas convenable !
La situation fut vite résolue et le signalement de la voleuse qui courrait toujours transmise aux environs. Nul doute que la description donnée non pas par une servante aux souvenirs embués, mais une dizaines de soldats serait plus efficace pour la retrouver.
La domestique de Zadyelle fut promptement secourue, détachée et examinée par un soldat ayant des compétences médicale. Et jugée totalement saine et sauve ce qui fut pour tout le monde un certains soulagement.
Le criminel lui, fut emmené sans délicatesse dans une des cellules, enfermé à triple tour alors qu'un soldat se postait devant la cellule pour prévenir la moindre tentative d'évasion.
Il revint ensuite à Arthorias de régler les derniers détails, se retournant vers Zadyelle alors qu'elle demandait son nom.
-Ahahaha, on peut dire cela oui, je m'appelle Arthorias, Arthorias Hekmatyar mademoiselle Blacks.
Je ne vais pas vous retenir plus longtemps au palais, un groupe de gardes civil est en route pour votre manoir à l'heure qu'il est, ils seront plus à même de vous aider pour la suite.
Si vous voulez bien regagner votre chambre
Dit il en la conduisant lui même, l'invitant à s'asseoir avant que lui même ne regagne l'entrée et ne se retourne vers elle.
-Portez vous bien mademoiselle !
Dit il avant d'activer à nouveau l'objet, renvoyant l'intruse chez elle avec un soupire.
-Et pour la cage ?
Demanda un des soldats
-Oh c'est très simple
D'un geste, il arracha la plaque contenant le gravure, gardant l'objet incriminé près de lui avant de tendre le reste à celui qui avait demandé
-Détruisez ce morceau de ferraille inutile, je vais personnellement détruire cet objet qui aurait du l'être depuis longtemps