Khalie ne me laissait pas vraiment le choix, même si de toute évidence elle n'avait pas besoin de me forcer la main... Vu son état suite à cette macabre découverte et son implication dans cette affaire, il est évident que j'allais assister aux funérailles de ces deux pauvres êtres. Je ne suis pas réellement un habitué de ce genre de cérémonie, je ne m'implique jamais plus que de raison dans une histoire normalement, aucune attache c'est toujours ma façon d'être mais, c'est bien plus compliqué dans un cas comme celui-ci... Après tout, Khalie est mon amie non? Je ne peux définitivement pas la laisser affronter seul cette épreuve, pas après ce qu'elle a traversé! Alors, pour elle plus qu'autre chose, je l'accompagne. Je me dis que c'est surtout ça l'amitié... Ce n'est pas se voir pour rire et s'amuser lorsque cela nous arrange mais c'est surtout être présent quand l'autre en a besoin dans les moments difficiles. Dans le cas contraire, ce n'est que de la camaraderie et ce n'est pas ce que j'espère de ma relation avec la demoiselle.

Alors qu'un sentiment étrange m'emplit, comme si l'esprit du jeune enfant quitter enfin ce monde trop dur pour lui, Khalie me fait une proposition des plus intéressante : aller boire un verre! Ma foi, discuter autours d'un verre, que ce soit de ce que nous venons de vivre ou d'autre chose, ne pourra que nous faire du bien! Ce n'est pas comme s'il y avait un risque qu'autre chose d'étrange nous arrive et au moins, dans une taverne, je serai en milieu connu! Après tout, ce n'est pas que je sois un alcoolique mais la bibine ça me connait, du moment que nous n'abusons pas, les choses devraient se passer calmement et nous ne devrions pas nous retrouver dans une situation problématique! Et, vu ma relation incertaine avec la demoiselle, j'ignore toujours ce qu'elle est réellement pour moi et inversement, il est sans doute mieux de ne pas trop s'enivrer. Les choses sont déjà trop "compliquées" et surtout incertaines entre nous.

Quoi qu'il en soit, nos pas finissent par nous mener jusqu'à une petite taverne du doux sobriquet de "cochon bavard". Une enseigne qui m'attire par son nom amusant déjà! Je suppose qu'une petite chopine n'aura rien de déplaisant. Nous entrons et l'endroit est plutôt calme, doux euphémisme puisqu'il semble n'y avoir que nous et le tenancier en cet instant. C'est pas forcément plus mal en fait, Khalie m'a signalé que nous devions parler, au moins nous aurons un peu d'intimité. Le barman, un homme d'âge mûr mais au sourire amical et prévenant nous demande ce que l'on désire... Khalie et moi passons donc commande avant de nous installer à une table un peu en retrait, après tout, même si nous sommes seuls pour l'instant, rien ne dit que cela restera le cas éternellement, autant s'assurer d'être dans un coin reculé de l'établissement pour ne pas que qui que ce soit puisse nous déranger plus tard! Le patron revient rapidement avec les verres, les déposant sur la table et s'écartant pour nous laisser seul.

"Alors? Tu voulais me parler?"

Je prends une première gorgée de ma boisson et, c'est étrange... Elle ne me semble pas forte du tout, comme si elle ne contenait aucun alcool pourtant, est-ce une impression ou bien est-ce que la température de la pièce monte en flèche? Nouvelle gorgée pour tenter de me rafraîchir et j'ai l'impression que ma tête commence à tourner... Je regarde mon verre un peu circonspect, que se passe-t-il? J'ai pourtant une confiance absolue en ma tolérance à l'alcool, un verre tel que ce-dernier ne devrait pas me frapper si fort! J'appelle le patron qui s'en vient prestement, demandant des explications et c'est là qu'il me répond : une potion d'ivresse? Mais pourquoi diable? C'est alors que je remarque ce panneau qui m'avait échappé au départ : pas d'alcool mais ivresse garantie? Pas étonnant que je ne trouvais pas la boisson forte, elle ne contient aucun alcool! Par contre, je sens que je sombre de plus en plus dans l'ivresse, l'effet de la potion lui est parfaitement efficace et le pire, c'est que Khalie a bu également! Ce qui signifie qu'elle et moi allons être totalement saouls, en connaissant notre situation? Nous devions boire un verre tranquillement entre amis, discuter, prendre un petit moment tranquille suite à l'aventure que nous venions de vivre... Pourquoi les choses dégénèrent-elles de la sorte? Je sens que ma conscience m'abandonne et c'est problématique, j'ignore ce que je vais faire ou dire dans cet état après tout, cela fait bien longtemps que je n'ai plus été ivre.

"T'avais raison ma belle... Il est temps qu'on parle de nous!" Et ainsi commence l'enfer.

J’avais plus ou moins obligé Aslander à m’accompagner aux funérailles  de la mère et de l’enfant que nous avions découvert dans une cabane abandonnée dans le fond des bois. Je sais que ce n’était pas trop son truc, mais je suis plutôt heureuse de le savoir à mes côtés. Je ne sais pas si j’aurais eu le courage de me tenir ici sans m’effondrer. Vous savez, c’était mon premier vrai cadavre. Je n’avais fait que des missions assez simples, des assignations tranquille, alors je dois dire qu’avoir vu le corps de la mère profané de cette façon m’avait retourné l’estomac. Mais ce n’était pas ça le pire. Ah non! Être possédée par le fantôme de l’enfant et revoir la scène qui avait mené à leur mort était, je dirais, franchement pire! Juste à y penser, j’en ai encore des frissons, mais je tins bon. Je ne dis pas à mon ami que depuis cette nuit-là, j’en fais encore des cauchemars, mais voilà. C’était la vérité et grâce à cela, nous avions permis au jeune garçon de reposer en paix.

Du coup, en bonne amie que je suis et puisqu’il m’a soutenue en cette journée tragique, quoi de mieux pour se changer les idées que de prendre un verre! Je l’invite donc à ma suite, lui promettant de payer la note! Bien sûr, ce dernier ne refuse pas mon offre et nous nous dirigeons alors, sous les conseils d’un garde présent d’une taverne nommé « Le cochon bavard ». C’est plutôt rigolo comme nom, sauf que lorsqu’on arrive là, il n’y a que nous et le tavernier. Pour quelqu’un qui utiliser le terme bavard dans son insigne ce n’est pas très représentatif, non? Enfin, peut-être que le fait d’être en milieu d’après-midi n’aidait pas sa cause. Après tout, les heures d’achalandage étaient loin devant eux. Ce n’est pas plus mal finalement. Comme ça on pourra discuter tranquillement. J’ai l’impression qu’on n’a pas vraiment eu le temps de se parler d’autres choses que de ce qui s’est passé dans la maison dans les bois.  Enfin, on commande nos boissons puis on va s’installer. Cela ne prend que très peu de temps avant que le tavernier nous rejoigne avec nos boissons en main.

Aslander dit alors quelque chose que je ne me souviens pas lui avoir dit. Lui parler? Pas spécialement. Disons, plutôt que depuis le temps qu’on ne s’était pas vu, on avait sûrement des trucs à se dire non? Par exemple, ce qui l’avait retenu si loin de sa demeure. Enfin, il prend une gorgée de sa boisson et je le suis de près en le fixant dans les yeux.

« Hmm, pas spécialement. J’ai dit ça? Enfin, je me demandais simplement… Pour… pourquoi… »

Wow! Qu’est-ce qui se passe? Pourquoi j’ai soudainement chaud?? Je dépose mon verre et fais aller ma main devant mon visage pour essayer de me faire un peu de vent. Aslander fait une drôle de tête, puis il appelle le patron pour lui demander, sauf qu’il nous parle de la spécialité de la maison. On remarque l’insigne et je secoue la tête. Oh putain, j’ai le pressentiment que ça va mal se finir cette histoire. Enfin, la potion étant ingurgitée et ayant fait déjà son mal, je finis d’une traite mon verre pour me désaltérer, puis je me lève sur place et je retire aussitôt le blouson que je portais me retrouvant avec une simple chemise blanche que je détache un peu. Tant pis si l’on voit un peu à travers, moi j’ai chaud. Je me rassis parce que je ne veux pas tomber puis je dois plisser les yeux pour observer mon compagnon qui se trouve devant moi. C’est moi ou ce dernier n’arrête pas de bouger de droite à gauche?

« Si t’arrêterais de te balancer, peut-être qu’on pourrait discuter tranquillement. Tu me donnes la gerbe là! » Et ce n’était même pas à cause de l’alcool! «  T’veux parler d’nous?! D’accord, t’étais où tout ce temps? J’suis passée chez toi, mais jamais là! Tu me fuis c’est ça? »

Tu parles d'une situation foireuse? Je le retiens le garde qui nous a envoyé ici! Comment j'suis censé avoir une conversation sérieuse avec la demoiselle sans aucun débordement alors que je suis ivre sans même avoir bu le moindre verre? Nous sommes censés être amis la belle et moi sauf que dans les faits, j'sais pas trop ce qu'il y a réellement entre nous! J'suis pas le seul à me poser des questions, c'est pas possible quand même si? Notre proximité alors qu'on s'est revus pour la première fois, nos échanges, ce léger malaise au moment de décider si on partagé le fauteuil ou pas... J'peux pas être le seul à l'avoir ressentis si? C'est pas normal pour moi alors si en plus vous me dites que je suis le seul à avoir tout ça en tête j'vais juste devenir totalement fou, je peux pas croire que je serais le seul à ressentir cela et pourtant, elle m'affirme qu'elle ne voulait pas spécialement me parler? Faudrait que je puisse reprendre ces paroles, rire en faisant comme si ce n'était qu'une plaisanterie, mentir sans aucun doute et sans aucune vergogne comme je sais si bien le faire sauf que, dans les faits, il y a cette putain de potion d'ivresse qui m'empêche d'avoir les idées totalement claires. J'veux pas dire quelque chose que je regretterais cependant je sais une chose, un homme ivre qui parle dit souvent ce qu'il pense et j'suis pas sûr de vouloir faire cela, mes inhibitions risquent de disparaître à cause de l'ivresse, je risque de dire des choses que je pourrais regretter, concernant la jeune fille, concernant l'attirance que je ressens mais également concernant ma vie! Elle est garde quand même c'est pas le moment de lui parler de mes actes parfois illégaux!

Et en plus, elle m'aide pas vraiment la bougresse, j'pourrais sans doute lutter contre les effets de la potion un minimum, j'ai déjà lutté assez efficacement contre mes bas instincts induis par une trop grande consommation de rhum alors je dois, dans une certaine limite, être capable de me contrôler moi et mes pensées qui filent dans tous les sens sauf que... Khalie ne veut pas que j'ai les choses facilement! Elle se lève, enlève sa veste, déboutonne légèrement sa chemise. Rien d'indécent certes mais je ne suis pas forcément dans mon état normal, je la regarde avec cette tenue blanche, presque transparente et je me souviens... Notre nuit ensemble, ce corps magnifique que j'ai eu le loisir de découvrir dans les moindre détails, nos baisers passionnés, et le reste intense, agréable, brûlant... Je secoue la tête pour chasser ces images de délices qui me sont depuis interdits ou, en tout cas, refusés et cela me donne juste mal à la tête et une sensation de haut le cœur! Ça m'aide pas vraiment faut bien l'avouer et je me questionne, pourquoi est-ce qu'une distance s'est installé entre nous? Je m'attendais pas à ce que l'on couche ensemble chaque fois que l'on se voit, loin de là même mais tout de même... Nos retrouvailles dans la forêt n'ont pas été forcément chaleureuses, je ne peux pas parler de l'après nuit, c'est sur que le réveil a été brutale mais même avant cela on s'est à peine parlé... Pourquoi?

Et revoilà son attitude passive agressive... Que j'arrête de bouger? Je lui donne la gerbe? C'est la meilleure ça quand on sait que je bouge pas du tout, j'ai pas assez le contrôle de moi-même pour me balancer sans me vautrer! Pourquoi elle considère pas que l'ivresse est peut-être responsable mais qu'elle met directement ce fait sur ma faute? Et en plus elle m'interroge concernant mon absence, sauf qu'elle le fait en balançant une connerie plus grosse qu'elle ce qui est pas bien dur vu qu'elle est toute petite et toute légère, comme une petite abeille qui bzubzute proche de moi! Quoi? J'suis sûr que ça doit se dire d'abord! Bref, Je secoue la tête en la regardant ou je la regarde en secouant la tête j'suis pas trop sûr.

"J'étais en mission! J'suis aventurier moi madame... Pis d'abord j'suis sûr que t'es même pas passé me voir! Première fois qu'on se revoit depuis que t'es partie de chez moi et c'est à peine si tu m'as parlé! S'est passé quoi hein? T'as trouvé quelqu'un qui est plus intéressant que moi et maintenant tu veux faire comme si c'était ma faute?" J'sais pas pourquoi j'me sens en colère quoi que non... C'est plus de la tristesse qui pointe dans ma voix! J'suis sûr que j'ai voulu avoir eu l'air fâché mais c'est pas le cas, j'suis pas fâché envers la demoiselle, j'ai... Peur? C'est exactement ça, j'ai peur! Peur d'avoir raison, peur que durant mon absence, alors que je me débarrassais de mon passé afin de pouvoir pleinement vivre mon amitié - ou autre chose? - avec elle, cette dernière ait rencontré quelqu'un d'autre, quelqu'un qui aurait plus d'importance que moi, quelqu'un qui pourrait me chasser de sa vie et tuer notre relation qui commençait à peine, quelle qu'elle soit! J'ai peur et cela me rend triste, faible, incertain... C'est cette tristesse, cette faiblesse, cette foutue incertitude de ma propre capacité à affronter la réalité qui transparaît dans ma voix!

Alors que je suis en train d’enlever une couche de vêtement, je ne remarque pas son regard qui me dévore. Alors je ne peux pas trop essayer deviner à quoi il pense, après tout, je suis bien trop concentré à essayer de déboutonner cette foutue chemise la pointe de ma langue qui dépasse d’entre mes lèvres à la commissure et les deux yeux qui louchent vers les boutons. J’ai l’impression d’avoir que mes doigts sont mous et engourdis alors je dois dire qu’une fois terminé, je repose rapidement mon fessier sur ma chaise. Je n’ai pas envie de me retrouver au sol et surtout pas avec une jupe serrée comme celle que je porte. Dans mon état, je n’ose même pas imaginer ce à quoi je ressemblerais en essayant de me relever du sol. Je pourrais compter sur l’aide d’Aslander, mais c’était prendre le risque de me retrouver avec lui sur la tronche. Enfin, ça ne me gênerait pas plus qu’il le faut, han. Malgré son âge, il n’est pas moche du tout… Du tout du tout, puis je sais déjà ce qui se cache derrière ses habits. Enfin, j’essaie de l’observer, mais je le vois bouger dans tous les sens. Bien sûr que je sais que ce n’est pas lui qui s’amuse à tanguer, mais parfois l’alcool retire tous les filtres que l’ont se met.

D’ailleurs, pour une raison que j’ignore, je lui dis d’un ton bien plus dur que ce que je voulais faire initialement l’accusant de me fuir parce qu’il ne se trouvait pas à sa maison les fois que j’étais passée. Bon, déjà ses absences ne me regardent pas et je devrais me douter que ses missions doivent le garder bien occuper. Après tout c’est un aventurier! Alors je ne sais même pas pourquoi je lui dis qu’il me fuit. Même si c’était le cas, que vouliez-vous que j’y fasse?! En ce moment, il était pris à la capitale à cause de l’évènement qui s’était produit et je l’avais obligé à venir avec moi aujourd’hui. Bon, peut-être aussi que je me faisais des idées. Après tout, il aurait eu le temps de se remettre en route pour le grand port. Bref, ce dernier finit par me répondre, j’ai du mal à comprendre pourquoi il dit ce genre de chose, mais je ne vais pas me laisser parler de cette façon!

« Ho! D’jà j’suis pas une madame, mon-sieur! C’est Khalie pour toi à la limite Khal’. Je suis pas une menteuse! Je suis passée te voir plein de fois…enfin, peut-être deux 3 fois en fait, mais t’étais jamais là! Pi déjà, tu m’as pas plus parlé que je sache! Tu m’as pas donné de tes nouvelles et tu m’as même pas dit que tu partais longtemps… »

Je me recule dans ma chaise en croisant les bras sous ma poitrine et je détourne la tête le boudant comme une enfant. Tu parles d’un ami, hmpfh! D’ailleurs, je prends de gros risques, mais je décide de me lever et je dois me rattraper à la table parce que mes jambes sont bien plus molles que je le pensais et je m’avance jusqu’à ce et je dois me rattraper à lui. Sauf que le hic, c’est que je tombe à moitié sur lui l’écrasant avec ma poitrine. Je dépose ma main sur sa cuisse pour me relever et l’autre sur la table puis je me relève en le fixant intensivement.

« T’es mon pote ou pas?! Parce qu’aux dernières nouvelles je le croyais… et pi je vais pas te jeter comme un vieux sac, han. Y faut chérir ces amis et toi t’es mon ami! Alors j’t’interdis dire ce genre de conneries!  Compris? »

J'comprends pas trop pourquoi elle est agressive comme ça? Qu'est-ce qui se passe dans sa belle petite tête pour qu'elle soit si froide quand elle me parle? J'ai rien fais de mal pour une fois, j'suis juste un peu beaucoup paumé dans la situation, je sais déjà pas trop dire ce que je pense ou ce que je ressens de base et faut bien avouer que cette foutue potion d'ivresse aide pas! j'ai pas forcément les idées claires, j'ai peur de dire ou faire une connerie, puis j'ai jamais pris ce genre de potion moi, je préfère être ivre parce que j'ai abusé de la bibine qu'à cause d'un moyen magique quelconque du coup comment ça se passe? Est-ce que le lendemain ou après que l'effet de la potion se soit dissipée, on va se souvenir de tout ou bien est-ce que c'est comme une belle gueule de bois, on peut avoir des flash, quelques souvenirs plus encrés que d'autres dans notre esprit mais totalement oublier le reste des événements? J'ai l’espérance que oui d'une certaine manière, que l'on puisse oublier certains gestes, certaines phrases qui pourraient être prononcées vu la situation, vu ce que l'on pense, vu ce que je ressens... La jeune fille m'accuse de la fuir? Qu'à cela ne tienne! C'est elle qui est aussi froide qu'une grille de cachot, à croire que ce que l'on a vécu ne signifie rien, qu'elle est passé à autre chose comme si je n'étais qu'un détour sur son chemin! Comment fait-elle? Alors que moi je suis emplis de question, je me demande ce qu'il en est, ce que je suis, ce que nous sommes en fait! Pour la première fois le nom de quelqu'un me vient en tête avec un nous devant, pourquoi ais-je l'impression d'être le seul?

Mais voilà que cela la vexe? Pourtant qui osera me dire que j'ai faux dans ce questionnement? Plein de fois se transforme en deux trois? J'ai l'impression d'être dans une mauvaise blague, je ne l'ai pas prévenu? Dois-je la prévenir chaque fois qu'une mission m’envoie loin? Me préviendra-t-elle de chacune de ses opérations? Je comprends pas réellement sa colère, en fait j'ai l'impression qu'elle se sert juste d'excuses pour éviter de devoir répondre à ma question... A aucun moment elle ne me dit que j'ai faux, à aucun moment elle ne me dit qu'elle n'a croisé personne, à aucun moment elle ne dément mon affirmation et j'ignore pourquoi, cela me fait de la peine! En plus encore une fois elle veut remettre la faute sur moi, forcément c'est moi qui ne lui ai pas dit que je partais et elle se détourne, boudant comme une vraie gamine! Je soupire fortement, c'est n'importe quoi! Elle ne me parle pas et là elle répond même pas à mes question? Démentir ou affirmer c'est pas si difficile pourtant et ça me permettrait de savoir ce qu'il en est clairement au moins parce que là, j'ai juste l'impression d'être pris dans une mauvaise plaisanterie et de subir ce qu'il se passe sans même pouvoir m'en défendre!

Elle se lève, s'avance vers moi, se casse la gueule en s'écrasant sur moi! Heureusement qu'elle se rattrape légèrement sinon je pense que la chaise, moi et la demoiselle aurions eu un rendez-vous avec le sol! Est-ce que je suis son pote? Je la regarde droit dans les yeux alors qu'elle me sort son baratin, elle va pas me jeter comme un vieux sac parce qu'on est amis? Est-ce qu'on l'est réellement amis? Les amis ça se balancent pas des excuses et des reproches à la gueule juste pour se donner raison si? Puis bon... Des amis ne se regardent sans doute pas comme je suis en train de la regarder! C'est la potion d'ivresse qui fait ça? J'suppose que j'vais m'en convaincre au moins, ça me donne une excuse : j'suis ivre, je sais pas trop ce que je fais! En même temps, c'est normal j'ai pas l'habitude d'être sans l'emprise d'autre chose que moi-même et puis, l'ivresse ça brise toutes les retenues, on parle et on agit sans aucun filtre, on dit et on fait ce qui nous passe par la tête au moment durant lequel cela passe! Du coup, je sais pas trop ce qu'il se passe à cet instant précis, nos yeux ne se lâchent pas, ses lèvres remuent signe qu'elle parle mais je n'entends rien... Je dis et je fais ce qu'il me passe par la tête.

"Je sais pas si on est amis!" Bon dit ainsi, c'est vraiment pas cool! Dire que je doute de notre amitié sans rien d'autre derrière, ce serait quand même violent non? Heureusement, ou malheureusement pour le coup, quand on est ivre les paroles sortent pas forcément bien mais les gestes sont... Encore pire? Plus de retenue du coup, sans lui laisser réellement le temps de se changer en furie, je viens rajouter gestuellement ce qui devrait être sans doute la suite de cette phrase. Profitant de la proximité vu sa position, je met une main derrière sa tête et je viens l'embrasser avec passion! Contact entre nos lèvres que je me suis refusé bien trop souvent depuis notre moment d'intimité lors d'une soirée qui me semble bien lointaine. Je ne sais pas si on est amis... Parce que j'ignore si je veux plus que de l'amitié! Je ne le dis pas mais ce geste, que je risque de regretter, doit sans doute le signifier non?

J’ai l’impression que mes paroles ne le touchent pas. En même temps, je n’ai pas le discours le plus touchant. Une femme bourrée qui doit s’accrocher à son partenaire pour ne pas tomber n’avait rien de charmant. En plus que je venais de l’écraser avec ma poitrine et que je m’étais retenue de justesse. Heureusement, parce que nous nous serions retrouvés très certainement au sol. Enfin, je lui dis que c’est mon ami, que je ne veux pas m’en débarrasser comme ça. Après tout, on a des métiers différents et parfois difficiles de trouver du temps à partager avec un et l’autre. Du coup, je ne comprends pas pourquoi il pense que j’ai trouvé quelqu’un d’autre pour le remplacer. On peut avoir plusieurs amis non? Il n’a pas le monopole de mon cercle social à ce que je sache. Je lui parle, mais je n’ai pas l’impression qu’il m’écoute, mais quand il prend finalement la parole. J’ai un léger sursaut qui me fait reculer de quelques centimètres. Je ne sais pas qu’elle tête que je tire, mais à ce moment je me sens vraiment chagriné par ce qu’il me dit. Il ne sait pas si nous sommes amis?

« Quoi? » dis-je d’une toute petite voix tirant sur l’aigu. J’ai envie de m’enfuir et j’ai une boule qui se forme dans ma gorge. Je veux parler, mais mon esprit tourne beaucoup trop vite. J’ai la tête qui se met à tourner et j’ai une forte impression de chaleur comme si j’allais tomber dans les vapes,  mais je sens sa main qui me sort de cet état et nos visages sont bien plus proches. J’ouvre les yeux surpris lorsque je sens ses lèvres contre les miennes. C’était un baiser passionner, oui, mais cela m’avait tellement surpris que de mon point de vue, je ne pensais pas que ce dernier pouvait ressentir des sentiments plus forts que l’amitié. Je pourrais fermer les yeux et profiter de ce moment, mais je repense à Valentino un moment, qui m’avait demandé de l’interroger sur les intentions de ce dernier quand nous avions dansé lors de notre mission improvisée. Alors je dépose alors mes mains sur ses épaules et le repousse en m’arrachant à ce dernier et je lui mets une claque. Je ne contrôle pas vraiment ma force puisque je ne sens qu’à moitié mes membres, mais j’arrive à ressentir une certaine chaleur suite au contact de ma main sur sa joue barbue.  

« J’suis quoi pour toi si on n’est pas ami… Un nom que t’as pu rajouter à ta liste de conquête d’un soir. Tu crois que parce qu’on a couché ensemble une fois que ça va se reproduire chaque fois que tu le désir?! » Malheureusement pour lui je comprends plutôt l’inverse de son message. « J’suis sûre que t’as jamais eu besoin d’aide cette journée-là. T’as sûrement essayé de m’entourlouper simplement pour m’avoir dans ton lit. T’as dû être fière… han?! » Et que dire des répercussions de cette journée. La rumeur s’était vite rendu jusqu’aux oreilles de ma mère et je me souvient encore, aujourd’hui, de cette gifle monumentale qu’elle m'avait infligée en public. Une vraie humiliation, mais lui, il n’était pas là pour m'aider à régler cette situation. Non, il devait faire la belle vie ou coucher avec une autre conne comme moi qui s’était faite prendre dans ses filets. Est-ce qu’à elle aussi il lui avait promis d’être son ami? Heureusement que mon officier m’avait épaulé et réconforté ce soir là et je ne parle pas de coucher. Non, il avait agi comme un véritable ami et n'avait pas profiter de ma situation.

Mes yeux se remplissent de larme malgré moi et si ce n'était pas de mon état physique actuelle, je ne serais très certainement plus ici. Alors je fais ce qui me semble le plus sensé et je me laisse tomber à genoux non loin de ce dernier et je croise mes bras devant mes bras tenant ce dernier dans mes bras et je me penche vers l'avant regardant le plancher. Je me concentre, j'essaie de penser à autre chose.

Dans ma tête ce que je fais est parfaitement clair, ce que je veux signifier est logique! Oui, en effet j'ai dis que j'ignore si nous sommes amis mais c'est uniquement parce que j'ignore si ce que je ressens est de l'amitié ou autre chose. Je n'ai jamais eu d'amis, je n'ai jamais aimé, je n'ai jamais connu que solitude et criminalité alors forcément... Ce qu'il y a entre la jeune fille est moi-même est un mystère! Je ne veux pas dire que je l'aime, ce n'est probablement pas le cas, enfin je l'ignore totalement en fait et c'est là tout le problème. Mon baiser n'est pas une déclaration d'amour ou une promesse de stabilité, disons que c'est une possibilité! Une porte que j'ouvre, qui sait vers quoi cela pourra nous mener? Cela peut-être une impasse, peut-être que nos sentiments sont pûrement amicaux, peut-être que ce que je ressens n'est rien d'autre qu'une impression, une illusion d'attirance sentimentale induite par ce sentiment nouveau qu'est notre amitié et augmentée par l'attirance physique qui est, pour sa part, indéniable? Je me suis retenu de l'embrasser plusieurs fois durant notre soirée, je me suis encore retenu de le faire avant que l'on trouve la maison dans la forêt, je me suis retenu bien trop souvent pour une simple et bonne raison : la peur de tout gâcher, de ternir notre relation, de mettre un terme à cette illusion mais maintenant, je suis ivre et un homme ivre fait et dit ce qu'il pense sans se soucier des conséquences.

Mon baiser est une porte que j'ouvre... Une porte qui se fait violemment fermer! Si j'ignore la nature de notre relation, il semble évident que la jeune fille est parfaitement sûre de son côté, elle n'a aucune attirance pour moi, ce que je pensais être une possibilité n'était que l'espoir d'un vieux fou qui ne connait rien de ce monde, après tout il ne devait plus rien se passer entre nous, dans un autre cas cela serait surement arrivé alors que nous étions tout deux dans mon lit? Elle n'hésite pas réellement, elle me repousse, je sens la morsure de sa claque sur ma chaire, ma joue me fait mal mais moins que mon dos alors que sa frappe, puissante, me surprend. La chaise s'est légèrement levé quand elle m'a repoussé, passant de quatre à deux pattes! La claque a fini de la déséquilibré et je suis tombé lourdement avec cette dernière et pourtant, mon dos n'est pas le plus douloureux. Je me suis longtemps demandé si j'avais un coeur, la première fois lorsque j'ai abandonné ma mère pour devenir matelot sur un navire marchand sans rien lui dire, la seconde lorsque j'ai tué mon capitaine avant de briser ses espoirs. Lui qui avait trouvé en moi un fils cela m'avait fait plaisir de lui signifier que je n'avais pas de père et surtout pas lui alors que sa vie quittait ses yeux... Aujourd'hui je sais que je possède bien un organe vital qui possède la capacité de mener le sang dans mon organisme car sinon, pourquoi ressentirais-je une telle douleur dans la poitrine? Alors je suis le seul à m'être posé ces questions, à me demander ce que pourrais donner notre relation? S'il était possible qu'elle évolue? Je suppose que c'est ce que l'on appel le karma?

Soudain les paroles de la jeune fille m'arrive, semblant se frayer un chemin dans mes oreilles, petits bourdonnements ne faisant aucun sens au départ mais soudain, mon cerveau ralentit par la potion fait la traduction de ces bruits indéchiffrables... Bien-sûr, pourquoi mon esprit ivre n'a pas supposé ne fut-ce qu'un instant qu'elle ne comprendrait pas réellement mes intentions, que mes actions suivies de ces exactes mots pourraient avoir de telles conséquences? Parce que je suis ivre justement, je ne pense pas plus loin que la première chose qui me vient en tête et naturellement, elle est possiblement erroné... Je soupire doucement, un nom de plus sur un tableau de chasse? Elle est bien la seule dont je me souviens du nom, même ivre je ne l'ai pas oublié c'est dire! Je veux me relever alors que la fille tombe au sol sauf que je suis pas capable, en même temps quelle idée de mettre un sol tournant dans un taverne? Oh non, c'est pas le sol qui tourne c'est ma vision! Vivement que cette foutue potion fasse plus effet! Quoi que, si c'était le cas Khalie risquerait de se barrer vu le quiproquo qui nous occupe présentement! Je marche à quatre pattes vers elle, il est beau le noble qui ne tient pas une petite potion d'ivresse hein, faut dire que l'effet est plus fort que ce que j'aurais cru, jamais une gnôle - pas même de piètre qualité - m'a foutu dans cet état. J'arrive devant Khalie sauf que je manque de me casser la gueule, je vois le sol plus haut que prévu et je fous ma main dans le vide, heureusement que je me rattrape sinon je me serai éclaté le menton dans le sol... À quoi me suis-je rattrapé d'ailleurs? Oh merde! J'ai la main sur la poitrine de la jeune femme, elle va encore penser des trucs surtout que je l'ai fais tomber au sol! Je retire vivement ma main et je m'assois sur mes talons.

"On s'est pas bien comprit Khalie! Non t'es pas un nom sur une liste... C'est vrai qu'il y avait aucune menace et que te voir te changer m'a fait me dire que tu étais sexuellement intéressante... Mais ça c'était avant de te connaître! Une fois chez moi, le reste de la soirée... C'était vraiment moi et tout ce que je t'ai dis ce soir là était la vérité..." Bon d'accord presque tout mais même la potion d'ivresse ne peut pas briser ces secrets là! Déjà que j'en ai trop dit... "Quand je dis que je ne sais pas si on est amis, c'est parce que je ne sais pas où j'en suis, je ne sais pas ce que je ressens pour toi, je ne sais pas si je ne veux pas plus que ton amitié... C'était cela la raison de ce baiser!"

Y faut croire que je ne contrôle plus du tout ma force, parce qu’après l’avoir repoussé fortement et giflé, ce dernier perd l’équilibre à cause du mouvement de sa chaise et tombe lourdement sur le dos. J’ai un léger sentiment de culpabilité, mais je ne peux empêcher mon flot de paroles de s’échapper d’entre mes lèvres. Trop de pensées sont présentes pour que je me taise. Bien sûr je me sens mal. Pas parce que je suis bourrée que je vais me moquer de ce dernier. Je ne dis pas s’il s’était cassé la gueule tout seul comme un con, mais là, la discussion est tout autre. Il me dit ne pas savoir si nous sommes amis et m’embrasse par la suite qu’est-ce qu’il veut que j’imagine? Je me sens manipuler parce que ce dernier n’a de cesse que de m’embrasser quand ça lui chantait. À aucun moment il m’a demandé si c’était ce que je voulais.

Enfin, je lui dis ce que je pense ne mâchant pas mes mots. Je lui demande si je ne suis qu’un nom et s’il croit pouvoir m’avoir quand le désir lui prenait, mais je ne m’arrête pas là. Je lui reproche d’avoir inventé cette histoire d’assassin tout ça dans le but de m’avoir sous ses draps. Bien sûr, le dire ainsi, même si je mâche mes mots, même sous l’effet de l’alcool, ça me fait mal. Parce que j’ai l’impression d’avoir été utilisée. Alors, mon contrôle de moi-même n’est pas ce qu’il y a de meilleur en ce moment même et je m’effondre au sol alors que mes yeux s’étaient emplis d’eau. Je me tiens le ventre, j’essaie de penser à autre chose parce que je ne suis pas faible et que je ne veux pas chialer devant ce dernier. Je ne veux pas qu’il voie que tout cela m’affecte. Enfin, je ne vois pas ce dernier approcher, mais en tout cas je le sens alors qu’il manque de tomber. Il se raccroche à moi m’emportant à moitié dans sa chute et je me retrouve dos au sol. Aïe, pourquoi ma poitrine me fait si mal? Quoi? En plus il ose mettre sa main dessus comme ça? Je le foudroie du regard et tente de me relever alors que ce dernier enlève sa main aussitôt après l’avoir remarqué.

Je reste couchée, pas parce que c’est confortable, mais parce que mon corps se fait lourd et que je ne veux plus bouger. Aslander tente de se justifier en m’expliquant que je ne suis pas un nom sur une liste, mais que j’avais bien raison sur le fait qu’il n’y avait pas de menace. Je vais éviter de répéter ses paroles concernant son intérêt à mon égard parce que j’ai la mâchoire qui se ferme, mais il m’avoue que ça c’était avant d’apprendre à me connaître. Que tout ce qui s’était passé chez lui était vraiment lui. Je détourne la tête la penchant sur le côté pour ne pas le regarder parce que je suis déçue. Et même ses paroles d’après ne semblent pas calmer mon chagrin. Enfin, j’essaie au moins de me relever du coup, je me tourne sur le ventre difficilement, utilise mes bras et me donne une poussé pour me remettre à quatre pattes. Je me retourne finalement face à lui me mettant dans la même position que ce dernier…

« Tu m’as quand même menti… Tu as utilisé mon serment de garde pour protéger les citoyens à ton avantage. Comment veux-tu que je t’croix après tout ça? En plus, sais-tu tout le mal que ça m’a fait cette histoire de fiançailles. Ma propre mère, ma pratiquement traité de traînée. Elle m’a giflée devant une tonne de nobles. J’ai jamais eu autant envie de tuer une personne… Et tout ça pour quoi?! Dans le but d’aider un "ami" qui se jouait de moi… T’as d’autres noms? Ce que tu m’as dit sur toi c’était pas un mensonge aussi?» Les larmes qui s’étaient accumulées se mirent doucement à glisser le long de mes joues. Je ne suis pas capable de les retenir plus longtemps et j’ai un petit soubresaut comme si je cherchais mon souffle. « Puis, même si c’est parce que t’es confus et que tu sais pas ce que tu ressens, j’suis pas à ta disposition quand tu le désires. O.K? T’as pas l’droit d’m’embrasser quand l’envie t’passe. Ça rend les choses plus compliquées. On vient à peine de s’rencontrer et si on mélange trop les choses, ça va mal c’finir! Et moi j’veux pas... je voulais que tu sois mon ami, mais j’sais plus où j’en suis… » J'essaie de soutenir son regard malgré les larmes coulant sur mes joues et que je ne trouve pas important d'essuyer.

Bien-sûr l'alcool n'a pas que des côtés positif mais au moins il en a! Elle a quoi cette potion d'ivresse comme positivité exactement? Pourquoi quelqu'un voudrait être ivre sans même profiter de la bibine? Faut vraiment être con! Regardez-moi franchement, je viens véritablement de dire cela à Khalie? De lui révéler les motivations derrière notre rencontre? Bien-entendu les choses ont évolués, ce que nous avons vécu une fois chez moi n'était ni un mensonge ni une tromperie! C'était parfaitement sincère... En tout cas, mes gestes, mes actions, mes émotions étaient sincères et puis... Même si j'ai menti sa présence a été utile! En venant avec moi elle a tout de même accomplit son devoir envers des citoyens! Je rappel que des voleurs ont tentés de s'introduire chez moi, sans la présence de Khalie, il est évident que les choses se seraient mal passés! Ce sont deux corps qui n'auraient jamais été retrouvés... On peut donc dire qu'elle a réellement protégés des citoyens en danger même si cela, je ne peux pas le lui dire. J'aimerai le faire, peut-être que savoir cela lui remonterait le moral cependant... Je doute qu'elle soit capable de me pardonner si elle apprend que j'aurais été capable de punir ces deux voleurs d'une mort glaciale...

Malheureusement ce sont les faits, je ne suis pas un homme chaleureux et sympathique, je suis quelqu'un de froid, manipulateur, menteur, d'apparence calme et froide mais aussi dangereux que le plus terrible blizzard. J'endors la méfiance des gens, pour mieux les piéger. En un sens mon pouvoir me va plutôt bien, je suis sans nul doute possible ce que l'on appel couramment un salaud! L'avantage, c'est que lorsqu'on est tel que moi, lorsqu'on n'éprouve peu ou pas de sentiment... Cela n'a rien de bien difficile, je me complais dans cette attitude en n'ayant jamais ni remords ni doute concernant ce que je fais, après tout, assumé ce côté dégueulasse de ma personne est naturel, c'est une bénédiction de savoir rester de glace en tout moment... C'est du moins ce que je pensais! Comme souvent j'ai été égoïste, ne pensant qu'à ma magnifique personne et ne me souciant pas des conséquences! Après tout qui était cette fille? Une simple garde un peu trop simple à manipuler, une jeune fille ignorant tout de la fourberie des hommes, une idiote se laissant mener par le bout du nez pour une raison aussi stupide que le devoir! Les gens honnêtes sont les plus simples à abuser car ils ne sont pas prêts à lutter contre la malhonnêteté du monde!

Hélas. ce coeur que je pensais geler à jamais a aperçu une lueur, douce chaleur réconfortante à laquelle il s'était fermé, la demoiselle s'est approchée avec une promesse de relation : de l'amitié, une chose à laquelle je n'osais même pas rêvé! Oh oui je croyais cela bien inutile, un ami c'est juste un boulet, une faiblesse, une personne abjecte qui finira par vous trahir! Dans le cas de Khalie et moi-même, la jeune femme pourra en témoigner puisqu'elle doit se sentir ainsi présentement... J'aurais aimé revenir en arrière, effacer cet odieux mensonge, apprendre à connaître la jeune femme sans autre subterfuge que ma nouvelle identité mais il est trop tard, il était déjà trop tard en fait! Lorsque j'ai compris que la demoiselle ne serait pas une aventure d'un soir, une fille dont le nom ne sera même plus un souvenir le lendemain, le mal était déjà fait : la rumeur allait être rapidement colportée par Patricia, la vie de la jeune fille allait être chamboulée et malheureusement je ne pouvais pas lui avouer que tout cela serait pour rien! Je me suis accroché à ce mensonge car il était selon moi la seule chose nous liant, si j'avais avoué mes fautes, elle aurait sans doute déserté ma demeure dans la seconde non?

Oh bien-évidemment j'ignorai que les conséquences seraient si importantes - ou peut-être voulais-je l'ignorer - que sa mère la traite de traînée, qu'elle soit giflée et humiliée publiquement à cause de mon mensonge... Comment aurais-je pu le savoir? Je me fais passer pour un noble mais jamais je n'aurais cru que ces personnes agiraient de la sorte! Je pensais que les nobles préféraient éviter les crises familiales en publique afin de ne pas ternir leurs images de marque... Pourquoi la famille de mon amie est-elle tellement différente? Non... Là n'est pas le problème, je ne peux remettre cette situation sur le dos de la matriarche Drak'gnir, même si j'aimerai bien lui en toucher deux mots de manière peu cordiale, je suis responsable... Bien-entendu j'ai déçu la jeune fille...

"Non... Je... Khalie..." Des succession de mots, des sons, mais aucune réelle parole! Ais-je d'autres nom? Énormément, Aslander n'est même pas mon véritable prénom! Regardes-moi Khalie, ne détourne pas les yeux, regarde avec quelle facilité je peux mentir en te regardant en face! Non... J'ai envie de te dire toute la vérité mais si je le faisais, tu devrais m'arrêter, pour mes crimes passés, pour ceux présents, pour ceux qui arriveront immanquablement car lorsqu'on est ce que ce royaume fait de pire, on retombe forcément dans la criminalité... Bien-sûr je ne peux pas t'embrasser lorsque je le désire, je ne suis rien pour toi! Après tout, ce qu'il s'est passé n'était rien d'autres qu'une suite de situation rocambolesques et totalement invraisemblables amenés uniquement par mon savoir faire, lorsque l'on piège les gens depuis si longtemps il est aisé de leur faire croire qu'ils ont des choix! Regardes-moi, haïs-moi! Cela serait tellement plus simple!

Enfin elle le dit, c'est étrange, cela fait moins mal que je l'aurais cru... Elle voulait qu'on soit amis mais ne sait plus... C'est logique avec mes idioties... Je ne ressens rien cependant, rebonjour cœur de glace, tu m'as manqué, pendant un instant je me sentais faible, avoir des sentiments est tellement contraignant! Je n'ai plus qu'à me lever en riant, lui dire à quel point elle a été stupide de me croire, partir dans un rire condescendant et lui dire que je n'ai eu que ce que je voulais d'elle... Oui, ce serait faux mais cela mettrait fin à tout cela, elle me haïrait et cela serait mieux pour elle en réalité, si elle s'attache à moi, elle finira encore déçu car après tout, l'amitié c'est cela, c'est juste à savoir qui brisera la confiance de l'autre en premier et le plus souvent... Soudain pourtant, il me semble que ma vue se trouble... La potion d'ivresse qui agit encore plus? Non c'est comme si j'avais quelque chose dans l'oeil... Qu'est-ce que... Je le sens qui glisse sur ma joue? Une larme? Je bouge enfin mais ce n'est pas pour me lever et partir triomphant, non c'est tout le contraire en fait... J'avance, un genoux après l'autre, parce que oui, dans ma position ce ne sont pas mes pieds qui me permettent de me déplacer. J'arrive juste devant Khalie et je passe mes bras autours d'elle pour l'attirer à moi dans une étreinte amicale! Il y a tant de chose que je voudrais dire, trouver des justification, lui avouer la vérité ou lui mentir, faire en sorte que tout cela ne soit rien de plus qu'un souvenir mais à la place, seul trois mots sortent de mes lèvres, trois mots que je n'ai jamais prononcé et que jamais je n'aurais cru dire... "Je suis désolé!"

J’essaie de soutenir son regard, mais je trouve à peine le moyen de rester dans cette position. Mon corps ne cherche qu’une chose et c’est d’écouter la gravité. Me coucher au sol, tester la fraîcheur du carrelage. Il fait toujours aussi chaud et même si j’ai ouvert une partie de ma chemise cela ne me suffit pas pour me sentir mieux… Enfin, si je me laissais tomber au sol est-ce que cela serait mieux que d’avoir à tenir cette conversation avec ce dernier? Il venait tout de même de m’avouer qu’il m’avait manipulée pour que j’accepte de le suivre jusqu’à sa maison. Je m’étais fait avoir, mais en même temps, j’étais aussi responsable que lui, non? J’avais des doutes sur ce dernier, car il avait retourné sa veste si vite! Son histoire avait presque du sens à mes yeux. Recevoir une menace de mort peut être assez courant chez les nobles… souvent il s’agit d’un rival mécontent ou bien d’un amoureux cocufier par l’un de ceux qui se pavane avec leur argent ce qui a pour effet d’attirer les femmes comme de vrais petits insectes. Il a aussi ceux qui ont trempé dans de mauvaises affaires et qu’on ne cherche qu’à voir disparaître et étant donné l’enquête que Val et moi avions commencée, j’espérais fortement que ce dernier n’y soit par relier. J’avais eu espoir que ce dernier ne trempe pas dans une organisation criminelle. Je ne voulais pas avoir à enquêter ce dernier et s’en était presque soulageant de savoir tout cela. Mais, malgré tout cela, je sens tout de même cette douleur de la trahison dans ma poitrine. C’est douloureux de savoir cela. Comment pourrais-je lui faire confiance par la suite?

Ma poitrine me fait mal et j’attrape ma chemise à ce niveau froissant cette dernière. Aslander me regarde et semble chercher ces mots. Je crois que tout comme moi, il ne s’attendait pas à avoir une prise de tête comme celle-ci et surtout pas dans cet état. Nous ne sommes pas maîtres de nos corps en étant ivres et difficiles d’avoir une discussion normale lorsqu’aucun filtre ne nous arrête. Normalement, ce que je viens de lui dire serait resté tapi dans l’ombre d’un coin. Mes doutes se seraient effacés avec le temps et nous aurions pu être de simple ami. Aslander aurait fini par comprendre que ce n’était peut-être pas de l’amour qu’il éprouvait pour moi, du moins une attirance assez forte pour vouloir plus qu’une simple amitié.

J’essuie mes larmes, d’un mouvement rageur, avec mon bras et ne détourne pas les yeux. J’ai envie de le frapper, de lui dire à quel point je le hais, mais mes mains refusent de bouger. Mes bras pendouillent de chaque côte de mon corps. Attends, qu’est-ce que je vois là sur sa joue! Serait-ce une larme?? « Tu pleures?! » que je m’entends dire. Merde! Stupide bouche qui s’ouvre plus vite que ma pensée. Enfin, ce dernier s’avance vers moi aider de ses genoux et m’attrape dans ses bras. Son étreinte en est presque douloureuse. Je pensais qu’il allait me supplier de le garder, mais tout ce que j’entends c’est qu’il est désolé. Mon cœur fait un bon et accélère pendant un bref instant. Un coup de chaleur parcourt l’entièreté de mon corps puis cela se calme. Je semble plus paisible. Mon front plissé avait perdu sa petite ride alors que je me permets finalement de fermer les yeux. Peut-être était-ce tout ce que j’attendais de sa part… qu’il se sente désolée de m’avoir manipuler de cette façon jusqu’à chez lui. Désolé d’avoir usé de mon devoir pour protéger les citoyens pour me forcer à le suivre. Je sais que ce dernier semblait plus honnête à partir de notre petite collaboration au piano. Il m’avait lancé quelque pique, mais en aucun moment il ne s’était montré insistant. C’est moi qui l’y avais poussé au final en le forçant à me dire ce qu’il voulait et encore là, il m’avait laissé le choix. Nous nous étions embrassés, puis il s’était assis pour éviter d’aller plus loin. Il m’avait donné le choix. Nous aurions pu terminer le repas calmement, mais j’en avais décidé autrement. Alors je fais la seule chose qui me passe par l’esprit à ce moment et je place mes bras autour de lui.

« Je suis désolée aussi… »

Enfin peut-être que je n’aurais pas du faire cela, du moins, pas dans cet état. Je perds l’équilibre entrainant ce dernier malgré moi dans ma chute vers la table. J’ai le seul bon réflexe et c’est d’apposer ma main sur le côté pour qu’elle soit poussée. Bien sûr on se retrouve tous les deux allongés sur le sol. Tout le boucan rameute le tavernier qui nous voit dans cette position.

« Tout va bien ici? Dit-il calmement comme si c’était chose courante.
- C’est tiguidou, m’sieur! Que je dis en levant mon pouce de peine et de misère.
- Parfait dites-moi si vous voulez autre chose à boire.
- Juste de l’eau, plate, sans ajout… 2 verres! Siou-plait! »

L’homme s’éloigne en rigolant sous sa barbe et revient à peine une minute plus tard alors qu’on est toujours allongé comme des cons au sol. Bien sûr, j’essaie de me lever et quand j’y arrive, je suis de nouveau à genoux et je m’approche de la table en prenant mon verre pour le boire d’un coup. Je le bus comme si je n’avais pas bu une seule goutte de liquide depuis des lustres. Je me retourne alors vers Aslander…

« Qu’est-ce qu’on fait?? » Cette question pouvait prendre bien des sens, mais je ne crus pas bon de l’expliquer. Dans ma tête ça me paraissait parfaitement évident. Est-ce qu’on restait ici, ou on tentait de partir. Des plans pour qu’on se perde…

Je déteste cette sensation en réalité, cette impression d'être incapable d'agir, ce sentiment de faiblesse alors que je prends la demoiselle dans mes bras... Je me sens inapte, c'est donc cela que de ressentir quelque chose pour une autre personne que soi-même? Je ne peux pas dire que ce soit une sensation plaisante, les pleurs de la demoiselle se sont répandu en échos chez moi, ils m'ont atteint d'une manière que je ne pouvais pas prévoir et je ne vais pas mentir : je déteste cela! Pourtant, alors qu'elle est dans mes bras, je ressens sa chaleur, son contact, j'apprécie l'avoir dans mes bras mais c'est plus que cela, plus qu'un sentiment de plaisir, c'est une toute autre chose que je ressens : L'envie! Pas comme lorsque je l'ai vu la première fois, pas comme lorsque nous nous sommes embrassés, pas comme lorsqu'elle s'est découverte devant moi! Ce n'est pas une envie bestiale et charnelle, je ne désire pas la jeune fille, je ne veux pas relier mon corps au sien durant des instant de fièvre et de chaleur non... Je veux être là pour elle, je veux la serrer contre moi, lui dire que je suis désolé, sécher ses pleurs, calmer son chagrin, chasser sa douleur... Pour la première fois depuis aussi loin que je m'en souvienne, je veux réellement faire ce qui est juste et être là pour quelqu'un d'autre que moi même et, aussi surprenant que cela puisse être, je veux faire cela sans rien attendre en retour!

De ce fait, lorsqu'elle se laisse aller, lorsque ses bras passent autours de mon corps, lorsqu'elle s'abandonne à mon étreinte, lorsque ses mots sont prononcés, je sens comme un poids qui s'enlève de ma poitrine, une douleur insidieuse qui n'avait rien de physique qui semble se soulager. Certes le chemin à parcourir est encore long mais, je sais qu'à cet instant, nos coeurs sont sincères l'un envers l'autre... Nous regrettons cette situation, nous regrettons nos mots et nous pouvons commencer à grandir ensemble sur un chemin que nous dévoilerons petit à petit! Malheureusement, cette situation de douceur et de sincérité décide qu'elle a trop duré, peut-être Lucy se trouve marrant de se moquer ainsi de nous autres pauvres mortels mais, voici que mon amie perd l'équilibre, tombant sur le sol et m’entraînant dans sa chute puisque je ne la lâche pas! Heureusement il n'y a pas de mal, ni elle ni moi ne nous blessons dans ce mouvement cependant, nous faisons un vacarme de tous les diables! Une table est déplacée et nous nous retrouvons dans une position qui, sans être compromettante, reste assez étrange surtout dans une taverne : deux amants enlacés, couchés sur le côté et se faisant face... Nul doute que cette position doit sembler bien plus suspicieuse que ce qu'elle est vraiment!

Le tavernier arrive au pas de course, visiblement il décide que nous avons fait trop de bruit, comme si nos voix sans doute rendues trop fortes à cause de l'ivresse ou le bruit de la chaise n'étaient pas assez mais que la table était un élément déclencheur de sa réaction. Il nous demande si tout se passe bien et Khalie répond que oui... Tiguidou? Qu'est-ce que cet étrange dialecte signifie? Est-ce que l'ivresse dépourvue d'alcool lui fait baragouiner un langage inventé dont elle seule connait les arcanes secrètes? A moins que ce ne soit une expression propre au grand port que je n'ai pas encore eu la chance d'entendre puisque, visiblement, le vieil homme ne semble pas en tenir compte... À la place il nous demande si on veut autre chose à boire et je le regarde avec une face qui doit sérieusement ressembler à un "sérieux bro???" Heureusement, ma compagne prend la parole avant moi pour demander deux verres d'eau sans ajout de l'ingrédient secret qui fait la "réputation" de l'endroit... Plus jamais de potion d'ivresse je m'en fais le serment!

L'homme revient assez rapidement, du moins il me semble le temps étant une notion abstraite dans mon état, avec notre commande certifié sans ajout inattendu cette fois! Khalie peine à se remettre à genoux alors que je me sens relativement courageux, j'ai toute la peine du monde à passer l'étape suivante qui est de me remettre sur mes pieds, un exploit que je parvient à faire après beaucoup trop de temps et je ne parle même pas du temps qu'il me faut pour ramasser la chaise sur laquelle j'étais assit au départ... Comment une action si simple peut-elle être si compliquée? Je me réinstalle, vidant mon verre d'eau d'un trait avant de déposer ma tête sur la table, franchement un petit somme serait tellement agréable en ce moment... Khalie demande ce que l'on fait et je regarde la sortie de l'établissement, franchement partir me donne envie, l'air devrait faire du bien cependant, alors que je regarde la porte d'entrée j'ai l'impression de la voir s'éloigner, comme si mon subconscient m'affirmait que, dans mon état, réussir à parcourir cette distance relèverait du miracle et que chaque obstacle, qu'il soit de base sur le chemin ou non, deviendrait un parcours du combattant.

"Je propose d'attendre que le navire arrête de tanguer, si l'on sort les voiles maintenant la tempête sera impossible à affronter!" Oui, je parle comme un marin alors que je pose ma tête sur la table en fermant les yeux, peut-être une réminiscence de ma vie passé alors que sentir le bar tourner me donne sans aucun doute l'impression d'être sur une mer en furie! Quoi qu'il en soit, le message est clair : il vaut mieux atteindre une certaine sobriété avant de reprendre la route selon moi.

Je finis de boire mon verre d’eau accoudé à la table alors qu’Aslander réussit à se remettre sur pieds et relever sa chaise. Tout un exploit! Enfin, j’arrive à faire de même et me relève. Plutôt que de replacer la table à son endroit initial, je dois bouger ma chaise que je traine au sol comme un enfant qui apprend à marcher. Je me laisse choir sur cette dernière et manque de passer de l’autre côté, mais me retiens à la table. Heureusement, cette dernière semble assez solide sur ses appuis pour ne pas me suivre dans mes mouvements.

J’observe mon partenaire de boisson… Moi qui avais simplement espéré boire un peu puis discuter calmement de ce qu’il avait fait. Il semblerait que le destin nous avait réservé toute autre chose. Au moins, l’abcès avait été percé, mes craintes envolées. Valentino avait eu raison sur les intentions initiales de ce dernier, mais il ne le connaissait pas contrairement à moi. Je sais qu’il est sincère et je ne pense pas que si cela avait été l’inverse ce dernier aurait versé une larme. Je me sens plus légère, mais je suis triste. Je ne veux pas le perdre et j’espère que notre amitié en ressortira que plus forte. Après tout, nous ne devons pas être les premiers à avoir un début de relation plutôt étrange non? Et puis, nous ne nous connaissions pas, alors impossible de savoir que cette journée allait se terminer sur une bonne note.

Aslander me répond finalement me disant qu’il était mieux de rester sur place. Après tout, prendre le risque de quitter cet endroit dans cet état pouvait nous mener à bien des endroits et nous avions eu notre lot d’émotion pour le reste de la journée. « Cool! » Je fais donc comme lui et je croise mes bras sur la table avant d’y allonger ma tête. Je crois qu’il est temps de faire une petite sieste. J’espère qu’à notre réveil on sera de nouveau "sobre". Enfin, on fini tous les deux pas s'endormir comme de vieux alcoolos à la table. Je crois même un instant l'entendre ronfler ou bien est-ce moi? Je ne sais pas trop dire... Allez, bonne nuit!