Vous vous réveillez en sursaut de ce cauchemar... Il est enfin fini. Vous vérifier qu'il ne vous manque pas un morceau et vous êtes rassurés, c'était bel et bien un rêve. Un rêve agité mais un rêve. Vous regardez par la fenêtre et le soleil est déjà en train de se lever, décidément, la nuit n'aura pas été très reposante...
Quelques jours plus tard
Finalement, vous vous êtes donné rendez vous dans un petit café pour discuter et vous changer les idées. Vous vous dîtes qu'il n'est pas plus mal, pour une fois, de vous retrouver dans un endroit calme et sans danger...
C'est donc autour d'un café, chocolat ou tasse de thé ou ce que vous voulez d'autre même que vous vous revoyez pour la seconde fois en réel. Au début tout ce passe bien, mais petit à petit vous sentez que quelque chose change... votre voix devient plus grave. Votre carrure s'épaissit. Vos poils poussent... Et en un 'pop' vous perdez toutes deux votre jolie poitrine pour gagner autre chose entre les jambes.
Quel est donc ce sort qui vous a maintenant rendu homme ?
VIRILITÉ FÉMININE
Le réveil fut dur. Les draps sont couverts de sueurs. Rebecca se réveille presque instantanément, son corps au milieu du lit en étoile de mer. Mais au lieu de suffoquer à cause de ce rêve beaucoup trop réel, elle se met à rire. A rire tellement qu'elle en pleure. Toute l'angoisse, la peur, la colère que la Cité Enfouie avait enfermée en elle s'étaient évacuées dans ce cauchemar partagé. Qui aurait crue que tuer des créatures pourrait rendre quelqu'un aussi heureux ?
Elle se souvient des dernières paroles de sa colocataire : aller prendre un verre, toutes les deux. Sur un bout de papier, l'aventurière y écrit l'adresse d'une bonne taverne. Il faudrait qu'elle apprenne à mieux la connaître, ça serait dommage de passer à côté de quelque chose. Donnant tout ce qu'il faut au coursier, elle se prépara à rendre visite à quelqu'un.
Rebecca arriva au marché, exactement au stand où elle avait acheté cette pastille de "doux-rêves". Mais à la place du vieux monsieur aux multiples tatouages de gloobys, elle ne trouve qu'une femme d'une quarantaine d'année, qui vend des légumes.
- N'y avait-il pas un homme ici, hier ?
- Non m'dame, j'ai toujours été là. Si vous voulez pas acheter des trucs, déguerpissez de devant mon stand !
- Je suis sûr que j'ai acheté quelque chose ici, et que ce n'était pas vu. Où est l'homme avec les pastilles de doux-rêves ?
Non, Rebecca ne pouvait pas se tromper d'emplacement. Elle se souvenait de tout, de quand elle l'a acheté avec Calixte, des questions posées au vendeur...l'homme était-il un escroc ? Vu la nuit mouvementée qu'elle venait de passer, la question ne se pose même pas.
- Mais puisque j'vous dit y'a qu'moi ici ! Non mais elle est sourde d'la feuille, hein ! Allez zouh. QUI VEUT DU POIREAU ! IL EST FRAI IL EST BEAU MON POIREAU !
Cela ne sert à rien d'essayer de parlementer avec elle. Zahria et Rebecca ne pouvait pas être les seules personnes qui se sont fait piéger par cet homme, quand même. Il doit faire ce tour un peu partout sur le marché. Et si ce n'est pas aujourd'hui qu'elle arrive à l'attraper, ça sera le lendemain.
Plus les jours passent, plus la détermination de Rebecca pour retrouver le vendeur faiblissait. Elle faisait une dizaine de fois le tour du marché, à dévisager tous les commerçants. Une fois, la garde était même intervenue, pensant qu'elle faisait du repérage pour un gros vol. Alors, épuisée, elle jeta l'éponge. L'homme n'allait pas refaire surface de ci-tôt, il fallait se rendre à l'évidence.
Le début de soirée sonne, et la jeune femme est déjà en retard pour le seul impératif de sa semaine. Elle court brièvement à travers rues et ruelles, et arrive in extremis devant la porte de la taverne. Elle refait sa queue de cheval, époussette sa veste et son pantalon, et fait un pas à l 'intérieur.
Le soir n'étant pas tout à fait là, il faisait encore un peu jour à l'intérieur de la taverne. Assez pour repérer une place et s'y asseoir. Zahria n'est pas encore arrivée. Rebecca espère que l'invitation a bien été réceptionné. Seuls son nom et son prénom était connu, mais il ne devrait pas avoir beaucoup de Zahria Ahlysh dans la capitale. Pour patienter, l'aventurière s'offre un petite boisson alcoolisé. Toute petit, bien sûr. N'oublions pas que l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération si on veut se souvenir de quelque chose et pour ne pas s'endormir en plein jeu.
Impossible de mettre la main sur ce vendeur à la sauvette. Comme s'il avait complètement disparu. Pourtant, Zahria aurait presque pu le rechercher pour le remercier, tant ce rêve lui a finalement fait du bien. Le remercier, puis lui passer les menottes pour l'amener devant un juge. Vente de contrefaçon et mise en danger d'autrui, ça aurait pu lui valoir quelques temps au fond du trou. Le gars doit le savoir, puisqu'il n'y a pas moyen de savoir où il est.
Voire même s'il a jamais existé. Zahria a mis un espion sur le coup, pour retourner à son travail, mais elle se demande même parfois si elle ne l'a pas imaginé, cet homme. Et si son rêve était vraiment partagé. Peut-être que quand elle arrivera au rendez-vous qu'elle croît avoir fixé avec Rebecca, la jeune femme ne sera pas là, parce qu'elle n'était en réalité qu'une projection de son esprit. Vu toutes les galères qui lui sont arrivées ces dernières lunes, ce ne serait pas complètement impossible.
En tout cas, avant de se décréter complètement dingue et d'enfiler une camisole de force, Zahria se prépare tout de même pour le rendez-vous. Elle n'a pas dit à Arthorias qu'elle allait rencontrer son ex-femme, de toutes façons ça ne le regarde pas vraiment. Les histoires qu'ils ont pu avoir entre eux n'impliquent pas la sympathie que Zahria peut avoir pour l'un ou l'autre. Et si Arthorias est un ami cher, Rebecca - si c'était bien elle... - l'a accompagnée dans une rude épreuve, cette nuit-là. Quelque chose qui a tissé un lien inénarrable entre les deux femmes - encore une fois, si Zahria ne l'a pas inventé.
Vêtue assez simplement, comme à son habitude, d'un pantalon en toile noire et d'une chemise blanche, Zahria arrive, comme à son habitude, en retard au rendez-vous. Et, soulagement, elle aperçoit la chevelure blanche de Rebecca au loin. Elle n'a pas imaginé tout ça. Les deux femme se tombent dans les bras, incapables de dire un mot pour l'instant, repensant à ce qu'elles ont vécu. Elles s'assoient, commandent une boisson chaude, et bien qu'elles se regardent, émues, aucune parole n'est capable de sortir pour l'instant.
Et puis, insidieusement, Zahria commence à sentir des fourmillements dans tout son corps. Ça fait la même sensation qu'une potion de changement d'apparence, ou quand elle active le médaillon d'Ovide, bien que ce ne soit pas le cas cette fois. Les fourmillements prennent en intensité, et alors qu'elle est sur le point d'interpeller Rebecca pour lui dire qu'il se passe quelque chose d'étrange chez elle, elle s'aperçoit que la jeune femme a été remplacée par un homme, à la même chevelure blanche, aux traits très similaires. On pourrait jurer qu'il s'agit de son frère. Zahria se tâte le visage, les bras, et comprend qu'il vient de lui arriver exactement la même chose.
« Qu'est-ce que c'est encore que ce bordel... Rebecca, c'est bien toi ? Tu vas bien ? »
VIRILITÉ FÉMININE
Zahria arrive au lieu de rendez-vous. Rebecca aurait voulu lui dire plein de chose, "comment tu vas ?", ou même "bien dormi ?", mais aucun mot ne voulait sortir. Elle ressentait un mélange de tristesse, de colère, de peur. Alors mieux vaut des gestes que des paroles. Les deux femmes se prirent dans les bras, et Rebecca ne résista pas à enfouir sa tête dans le cou de Zahria, pour s'empêcher de verser une larme.
Prenant une gorgée supplémentaire de sa boisson pour lui donner des forces, la jeune femme essayait de parler. Mais aucun son ne sortait de ses lèvres. Mais ce n'est pas dû, cette fois, à cause d'un trop plein d'émotion. Là, elle sent que son corps change. Des picotements, puis une migraine foudroyante. Elle avait tellement mal à la tête qu'elle dû se la prendre entre les mains et la poser sur la table.
En relevant la tête, Rebecca ne se trouve plus en face de Zahria, mais d'un homme qui lui ressemble étrangement. La même peau, les mêmes cheveux bruns. Elle a vraiment un air familier sans pour autant être une connaissance de l'aventurière. Et sa voix...beaucoup plus grave, beaucoup plus masculine. Mais en même temps...totalement familière.
- Zah...Zahria ? C'est toi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?
Est-ce qu'elle aussi est devenu un homme ? Il y a une vitre derrière elle. Se retournant, Rebecca se regarde. Et c'est bien le reflet d'un homme. Les mêmes traits, les mêmes yeux bleus et les mêmes cheveux blancs. C'était vraiment elle, mais avec des déplacements de graisses.
- J-je...mais qu'est-ce qu'il se passe ?
C'est complètement incompréhensible. Rebecca avait du mal à comprendre et à avaler cette nouvelle information. Il y avait plusieurs explications possibles : soit elles étaient toujours dans le rêve et la pastille faisait encore effet, soit elles étaient de nouveau prises au piège par quelque chose qui restait à expliquer.
- Tu crois que c'est encore la pastille de doux rêve ? Je pensais qu'on en avait fini avec ça...
Non, ça serait tout de même étrange. Rebecca s'était pincé un dizaine de fois et à essayer de faire apparaître quelque chose. Et comme rien ne s'était passé, l'aventurière en a conclu que le cauchemar était fini.
Mais on dirait que l'épisode 2 n'allait pas tardé à commencer.
Une constatation: "Je suis devenue un homme.". Un questionnement: "Comment ?". Un doute: "Pour combien de temps... ?".
N'est-ce pas Calixte, qui parlait récemment d'un dispositif pour changer sa morphologie de sexe, tout en gardant des traits similaires ? Zahria se dévisage dans le reflet d'une vitre, et si elle est plutôt bel homme, voire même, ressemblant à son faciès d'origine, il est perturbant de se voir ainsi transformée sans l'avoir décidé. Elle reporte son attention vers Rebecca quand elle parle de la pilule de rêve.
« Non, je ne pense pas, on est pas en train de rêver, ça doit être autre chose... »
Puis une pensée, insidieuse.
« T'as cherché à le retrouver, toi aussi, le type ? Si ça se trouve, c'est encore un coup de ce gars. Je me suis un peu acharnée pour essayer de lui mettre la main dessus, c'est peut-être un avertissement... »
Elle jette un coup d'oeil à son thé, en face. Puis regarde autour.
« Les gens ne semblent s'être rendus compte de rien, alors agissons normalement, comme si de rien n'était, ça va peut-être passer. Finissons tranquillement nos boissons, et après on ira dans un endroit plus tranquille pour savoir si tout ça est normal. On devrait peut-être voir un médecin, ou un alchimiste, savoir si on nous a inoculé quelque chose, et si ça va rester longtemps... »
Zahria repense à cette fameuse nuit, au comportement de Rebecca, puis lui sourit doucement.
« Ne stresse pas, ça va aller. Je suis là pour t'accompagner, on va s'en sortir, comme la dernière fois. »
Enfin, il faut l'espérer, car la situation est tout sauf idéale... Elle s'empresse de finir son thé, car il faudrait partir ailleurs, un endroit calme... Elle ne veut pas la ramener chez elle, pour l'instant, mais elle connaît un alchimiste discret qui pourrait les recevoir rapidement, si Rebecca est en état pour y aller...
Vous voilà maintenant en hommes. Par quelle magie est-ce arrivé ? Vous n'en avez aucune idée mais vous avez peut être une piste... encore faudrait-il la retrouver ?
En attendant, vous quitter la taverne où vous vous êtes assises. Personne ne semble choqué ou interpellée par votre changement de sexe et c'est tant mieux : vous n'aurez pas de réponses à leurs apporter. Une fois dehors, deux jolies jeunes femmes en petites tenues vous abordent et viennent s'accrocher à votre bras, le plaçant bien précisément entre leur poitrine légèrement couverte :
- Hé ! Bonsoir... vous êtes drôlement mignons tous les deux dîtes moi, vous ne voulez pas prendre du bon temps un peu... Ne faîtes pas cette tête, je suis sur qu'on va bien s'amuser...
Je suppose que vous refuser poliment -ou pas- leurs avances et elles affichent une mine boudeuse, un peu déçu. Mais elles se reprennent très vite et un sourire étrange vient se dessiner sur leurs lèvres. Derrière elle, un homme assez baraqué arrive, main sur la garde de son épée pour paraître encore plus menaçant :
- Comment ça, vous refusez les avances de mes filles !? Vous les avez touché, c'est trop tard, vous payez ! C'est quoi ces jeunes de nos jours !? Plus aucun respect pour le beau métier !
Bien qu'en réalité, c'étaient elles qui vous avaient collées... mais bon, elles n'aurait pas fait ça, l'arnaque n'aurait pas pu fonctionner. L'homme fait exprès de parler bien fort pour qu'il soit entendu de tous et autour de vous, les passants commencent à chuchoter entre eux en vous jetant des regards discrets.
VIRILITÉ FÉMININE
Il est vrai que le changement de sexe pourrait dérouter quelques bonnes personnes. Mais ce n'était pas le cas de Rebecca. Elle trouvait ça même plutôt intéressant. Elle qui ne comprenait pas forcément la pensée masculine, peut-être que d'être dans un corps d'homme pourrait répondre à quelques une de ses questions.
Elle sourit chaleureusement à Zahria. Elle est vraiment gentille...très peu de personne s'inquiète pour elle, surtout des personnes qui ne font pas partie de son cercle proche. Mais après tout ce qu'elles ont traversé ensemble....ça crée forcément de forts liens.
- Ne t'inquiète donc pas...être un homme peut avoir ces avantages ! Plus de poids sur le torse, plus de crises tous les mois...tu vois ? Que des avantages !
Rebecca -- ou Rebecco ? -- acquiesça silencieusement. Aller voir un médecin pourrait peut-être être une bonne idée. Il faudrait aller en discuter plus calmement, et une taverne n'est pas forcément la meilleure des idées.
En sortant, elles se font alpaguer par deux femmes. Par deux belles femmes, même ! Jupe courte, haut encore plus court dévoilant bien plus de chose que nécessaire. Une des deux femmes -- une brune à la peau hâlée -- vient se serrer contre elle, sa poitrine positionnée à merveille.
Et puis maintenant, Rebecca comprend le problème des hommes...comment arrivent-ils à se contrôler ? Une simple pensée de sa part et voilà le réveil du soldat. Gênée, l'aventurière essaye de repousser gentiment la dame.
- Ça va aller mes dames. Nous devons partir.
Franchement, la voix, c'est terriblement énervant. Trop grave, pas assez sensuel à son goût. Et puis un homme arriva, en criant que si on touche avec les mains, il fallait payer. Son ton était grave et il jouait la colère. Mais ça se voyait que cela était de la comédie. Ce tour doit bien fonctionner, mais là, l'homme était tombé sur les mauvaises personnes.
La délicatesse n'est pas un talent de Rebecca. Avec son mètre quatre-vingt-cinq, elle dépassait largement le petit homme. Même si ces muscles pouvaient dissuader les hommes les plus intimidables, Rebecca ne faisait toujours pas partie de cette catégorie.
S'approchant de lui avec un regard sévère, elle fait jouer ses dix centimètres en plus.
- Excusez-moi mais...c'est à nous que vous parlez comme ça ? Je crois avoir mal entendu. Elle se retourne vers sa collègue en pointant l'homme du doigt. C'est à nous qu'il parle ?
Elle essayait de jouer sur l'intimidation. Car même si elle a changé de corps, c'est fort peu possible que sa musculation est suivis. Oui, elle pourrait tout aussi bien faire apparaître une grosse créature et la laisser le manger tranquillement dans la rue. Mais elle voudrait tout de même éviter de faire un tour par la case prison.
Pas mal d'avantages, oui, si ce n'est que l'on est toujours mieux dans son propre corps. Et si Zahria a l'habitude de changer de corps, elle sait aussi toujours qu'elle va finir par retrouver le sien, ce qui est un soulagement. Mais comme tout ce qui lui arrive ces derniers temps, Zahria doit lâcher prise, faut-il croire, et elle se laisse guider par une Rebecca bien plus confiante qu'elle ne l'aurait cru, jusqu'à ce qu'elles se fassent alpaguer par deux jolies jeunes femmes, certainement là pour faire d'elles leur gagne-pain de ce jour. Si elle contrôlait ce qui arrivait à son corps, Zahria accepterait certainement assez rapidement de passer le reste de la journée en leur compagnie: depuis que Vrenn ne partage plus ses nuits, elle s'en donne à coeur joie sur les plaisirs de la chair dès qu'elle a un moment de libre. Il faut bien ça, pour l'oublier.
Mais les emmerdes commencent assez rapidement, et si l'attitude de Rebecca aurait pu effrayer le petit homme qui sert de mac à ces charmantes demoiselles, son questionnement peu assuré gâche un peu l'effet d'intimidation. Zahria, qui n'a que peu grandi dans l'opération de changement de corps, pose une main sur l'épaule de Rebecca et un sourire amusé sur ses lèvres, tout en sortant sa plaque de garde de sous sa chemise.
« Sergent Ahlysh, je n'ai pas retenu votre nom, monsieur.
- Oh, euh... Désolé, je ne savais pas que j'avais affaire à un garde...
- Passe pour cette fois.
- Je peux faire quelque chose pour compenser le mal-entendu ? »
Sacré bon vendeur. Il a un petit sourire taquin sur les lèvres. Celui de Zahria s'intensifie, elle se tourne vers Rebecca, lui fait un petit signe du menton pour lui demander ce qu'elle pense, et le regard qu'elle lui jette en retour vaut toutes les approbations du monde.
« Oui, je pense qu'on devrait pouvoir s'arranger, et je ne dirai rien sur vos manières peu élégantes de rameuter des clients, si vous nous faites une réduction sur vos services... »
Derrière, les deux magnifiques jeunes femmes gloussent, se rapprochant immédiatement de Zahria et Rebecca comme elles l'ont fait quelques minutes plus tôt, et l'accord scellé, ils partent tous vers une petite maison de passe, propre et bien entretenue, un peu plus loin.
« Je vous en prie, mes demoiselles, soyez indulgentes avec mon ami, je ne pense pas qu'il ait beaucoup d'expérience dans ce domaine...
- Quoi, un si bel homme ?!
- Je ne doute pas qu'il va bien savoir nous satisfaire malgré tout !
- C'est tout ce que j'espère ! »
Et alors qu'elles pénètrent dans une suite à plusieurs chambres, Zahria et Rebecca se jettent un regard amusé. Finalement, elles semblent s'en sortir dans n'importe quelle situation, à deux...
VIRILITÉ FÉMININE
Quand Zahria proposa de prendre les deux filles pour la nuit, Rebecca ne put retenir un sourire. Voilà quelque chose d’intéressant ! Depuis quand elle ne sait pas fait plaisir, la petite ? Depuis bien trop longtemps...Qui c’est, peut-être que tout a rouillé, qu’elle ne sait plus comment faire ! Tout ceci serait vraiment gênant si c’est la vérité…
La maison dans laquelle les filles les emmène est bien tenu, ce qui étonne presque l’aventurière. A quoi elle s’attendait ? A une procherie ambulante ? A un petit coin au fond d’une ruelle ? Elle avais même pensé à une caravane avec des lumières clignotantes. « Ouverte (porte et filles) tous les jours, toutes les heures ! ».
En entrant dans la chambre, Rebecca tombe sur un miroir. Ah bah oui, il va y avoir un petit problème...elle avait oublié qu’elle s’était transformé en homme… Comment utiliser cette chose en plus ? Comment le mettre au garde-à-vous surtout ? Mais à la vue des filles à moitié dévêtue commençant à se battre avec des oreillers et à rire, le problème ne se posait plus.
- On fait ça tous ensemble ?
La question semblait étonner les filles.
- Tu ne veux pas ? C’est pourtant (elle embrassa sa collègue à pleine bouche) plus amusant comme ça, non ?
Rebecca ne peut pas dire non. Surtout que Zahria sait ce qu’elle est, elle pourra l’aider si elle a la moindre panne. Haussant les épaules, l’aventurière se jeta sur le lit, dans les rires des filles de joie.
Le lendemain, Rebecca se réveille entourée par la meilleure compagnie possible. Elle ne sent qu’un seul corps à ses côtés. Les deux filles ont du partir, leur propriétaire doit les attendre à la sortie de la maison. En se mettant sur le ventre, quelque chose au niveau de sa poitrine la dérange. Deux choses rondes, juste volumineuse à souhait. Elle avait retrouvé ses attributs féminin ! Peut-être que le sortilège n’était en place que pour la soirée. Qu’importe, elle est bien contente que tout soit rentré dans l’ordre.
Tout aussi surprenant que cela ait pu être comme proposition, Zahria n'a pas hésité, quand Rebecca a capturé ses lèvres, et s'est jeté sur elle sur le lit. Bien accompagnées par les deux filles de joie, les deux amies à l'apparence masculine ont pu profiter de tous les plaisirs qu'un tel corps peut apporter, et Zahria, plus à l'aise dans ce rôle, a pu enseigner à Rebecca tout ce qu'elle savait. Sans aucune interrogation sur l'endroit où cela allait les mener, aucun remords par rapport à son amitié avec Arthorias, plus aucune pensée dirigée vers Vrenn en cette délicieuse soirée, où elles ont pu tout découvrir de l'autre...
Et quand le lendemain, doigts entrelacés, Zahria et Rebecca se réveillent côte à côte, seules dans la chambre, leurs féminités retrouvées, le maître espion ne peut s'empêcher d'apprécier le corps nu de son amie, encore plus belle sous ses véritables atours, le soleil caressant sa peau nacrée qu'elle ne peut s'empêcher d'effleurer de sa main mâte.
Les yeux bleus s'ouvrent sur le sourire mutin d'une Zahria encore affamée malgré le festin de la veille, et alors que la brune dessine un point d'interrogation dans le sillon de la poitrine d'ivoire, ces mêmes yeux bleus pétillent de délice, et l'accord est scellé par un nouveau genre de baiser, empli de douceur, d'une sensualité toute féminine et de l'odeur du désir, alors que les mains se font passionnées et que les langues se délient pour un ballet matinal, digne bouquet du feu d'artifice de la veille.
Quelques heures plus tard, la chambre et les filles réglées, rhabillées et bien réveillées, Zahria et Rebecca quitte la petite adresse dans laquelle elles se sont glissées la veille, main dans la main, sous un soleil radieux. Et devant la porte, Zahria vient voler un dernier baiser à son amante, alors que sa main libre saisit le doux visage de sa femme d'une nuit. Dans une caresse, elle lie leurs cristaux de communication, dans une promesse, elle pose ses lèvres sur le dos de sa main.
« Rappelle-moi, si tu as besoin de réconfort ou de plus d'expériences insolites, mes nuits sont à ta disposition... »
Elles se quittent ainsi, dans l'espoir et la conviction qu'elles se reverront. Et les doutes, les remords et les pensées accablent d'un coup Zahria, alors qu'elle fait ses premiers pas hors de la vue de Rebecca. Mais au milieu de tout ça, le souvenir de la peau douce de la blonde vient effacer le reste, et puis après tout, pourquoi pas profiter de la présence d'une amie une fois la nuit venue ? Sans attaches, ni l'une ni l'autre, elles n'ont finalement rien à se reprocher, si cela se fait régulièrement et sans aucune forme de contrat. Vivement le prochain baiser.
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