Un de vos contact (libre à vous de le PNJiser) vous a appelé pour vous dire qu'il a des renseignements capitaux à vous donner dans le cadre de vos fonctions (espion pour Vrenn et capitaine de la garde royale pour Arthorias) De plus, il a insisté pour choisir le lieu de votre rencontre et vous a donc donné rendez vous dans la grande bibliothèque. Heureusement qu'avec les portails de téléportations vous pouvez vous déplacer rapidement.
Vous êtes donc tous les deux à l'attendre dans les allées de la bibliothèque. Nombreux sont les livres poussiéreux qui n'ont pas été ouvert depuis des décennies. C'est d'ailleurs au croisement de deux allées que vous allé vous croiser... mais vous n'êtes pas là pour faîtes causette, vous attendez une personne importante et vous devez être discret...
Mais une fois de plus, les choses ne vont pas de dérouler comme prévu. C'est Vrenn qui va vous activer cette étrange magie... Alors que toutes les planches de bois se ressemble, tu marches sur l'une d'entre elle et elle se met à grincer.. et s'enfoncer de quelques centimètres. Puis vous entendez tous les deux un bruit assourdissant semblable à des éclairs... Et ça en était bien. En sortant de nul part, deux éclairs tombent du plafond et s’abattent sur vous.
Vous êtes sonné, vous avez la tête qui tourne vous essayer de porter vos mains à votre tête... Et ce sont des pattes que vous voyez. De petites pattes griffues. Vous vous touchez le visage et vous avez un long petit museau gris.
Vous voilà transformé en souris.
La vie d’espion, c’est comme la vie d’aventurier : on voit du pays. Beaucoup plus qu’en étant examinateur, en tout cas, et p’tet même davantage aussi qu’un marchand qui arpenterait le continent pour vendre ses saloperies. Bon, après, le souci c’est que j’suis tellement dans la précipitation que j’ai plus trop le temps de regarder le paysage, discuter avec les gens au bistrot, bref, profiter de la vie.
C’toujours mieux que l’exil, évidemment.
Donc quand Bidule a contacté la patronne, elle m’a envoyé directement à la Bibliothèque Royale. J’y ai sûrement déjà mis les pieds, mais de là à me souvenir quand… ça doit être y’a une éternité et demi. En tout cas, c’est à propos d’affaires illégales de nobles, et pourrait concerner aussi la famille royale ou quelque chose du genre. J’ai pas eu le détail, Zahria avait pas le temps de me le filer, mais c’était urgent. Donc j’ai couru.
Et maintenant que j’suis dans la Grand Bibliothèque, j’me rends compte qu’elle a pas volé son nom. Elle est immense. Ça en fait, de la lecture et des inventaires. Les bibliothécaires doivent pas rigoler tous les jours, en tout cas, quand ils vont chercher des trucs à l’autre bout, au sommet d’une étagère colossale. J’note la présence de Boucles d’Or, le capitaine de la Garde Royale, qu’est déjà présent sur les lieux pour quelque chose ou une autre. Un rendez-vous galant, peut-être, si on doit se fier aux rumeurs.
J’arpente les travées, à la recherche de mon contact pour lequel un croquis détaillé a été fourni. Il doit savoir qu’il me reconnaîtra pas, mais que l’inverse sera pas vrai. Il devrait m’attendre dans un coin tranquille, et maintenant que ça fait cinq minutes que j’marche méthodiquement, il reste plus qu’un bout de la bibliothèque à explorer.
J’croise à nouveau Hekmatyar, et sous moi une latte du parquet se dérobe. J’change immédiatement la répartition de mon poids, et mon centre de gravité, prêt à me jeter sur le côté après un simple pas en arrière. Mais l’éclair est trop rapide, et nous tombe dessus, à Boucles d’Or et moi-même. J’ressens une impression que j’ai déjà eue, et ça me fait pas plaisir.
Tout grandit progressivement autour de moi, jusqu’à ce que je me retrouve au ras du sol, sur le bois du parquet, et si les étagères avaient l’air diablement hautes auparavant, maintenant, il s’agit carrément de montagnes. Encore une transformation en glooby, c’est pas possible… Faut vraiment que je me renseigne sur cette comète, j’ai l’impression qu’il y a un sérieux problème, en ce moment.
Je hausse les épaules et j’lève les bras au ciel.
Hé mais… ?
J’ai des bras ? Poilus ? Et un long museau moustachu, et des poils et une queue. Un genre de rat ou… nan, avec cette queue, plutôt une souris. Un rongeur, en tout cas, ou un autre. Et, à côté de moi, y’en a une autre, sans humain à proximité. Si j’me fie à ma triste expérience, ça devrait être Arthorias, du coup ? Putain, c’était un piège, ou encore une magie bizarre ? Nan, j’me souviens distinctement de la latte qui s’est enfoncée sous mon poids, donc… ?
« Hé, salut, ça va ? Tu m’comprends ? »
Mais j’ai pas le temps d’entamer sérieusement la conversation. Une paire de mocassins avec des chaussettes hautes et une jupe apparaissent dans mon champ de vision. Le reste est un peu haut, mais ça doit être une écolière en train de faire ses devoirs. Et, rapidement, un son suraigu retentit.
« KYAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH ! »
On se carapate.
Pourquoi diable fallait il que les contacts décident de lieux totalement incohérent ? La dernière fois, cela avait été au milieu de la capitale, mais ici ? Au village perché ?
N'y avait il pas mieux à faire que de perdre du temps à se téléporter à droite et à gauche ?
En recevant la missive de l'informateur, l'officier avait eu un soupir.
Mais les informations qu'il pouvait apporter n'étaient jamais à prendre à la légère, et l'officier avait donc rapidement quitté la capitale pour emprunter un des portails de téléportations, se rendant directement au village perché.
La Grande Bibliothèque n'égalait pas les archives royale, mais elle possédait son lot d'ouvrage, et il était facile de s'y perdre.
Mais le plan était plutôt clair, et trouver la rangée destinée aux livres d'histoire ne fut pas bien compliqué, les panneaux au dessus de chaque allée aidant grandement.
La rangée de l'histoire se voulait tout de même au fond, et accessible par un escalier qui montait doucement vers les livres, et sans attendre, l'officier s'y engagea, croisant un homme que rien ne différenciait des autres, pas d'une grande beauté, ni d'une grande laideur : ce genre de gens que l'ont pourrait croiser des centaines de fois sans même remarquer leur existence.
Mais qu'importait pour le moment, seul le contact représentait son objectif, et il partit à la suite de l'homme.
Ce dernier devant lui, sembla briser une latte qui s'enfonça largement, et Arthorias commença à s'avancer pour rattraper la future catastrophe, avant qu'un éclair ne le frappe violemment, lui faisant perdre le moindre de ses repères et ne le précipite au sol.
Sol qui devint soudainement immensément vaste...
Alors que le soldat tentait de se relever, il constata avec effrois que cette hauteur ridicule n'était rien d'autre que le plancher qu'il observait de si haut tout à l'heure, sursautant presque en poussant un couinement.
Mais le choc n'eut pas le temps de s'installer car, une souris se planta devant lui et se mit à.... lui parler ?
Les mauvaises blagues ces derniers temps devenaient habituelles mais aucune réponse ne parvint à franchir ses lèvres car un cri suraigu retentit alors qu'une écolière se mettait à hurler en voyant les deux rongeurs, secouant l'endroit d'habitude si calme.
Sans réfléchir, Arthorias suivit la souris devant lui, esquivant un coup de mocassin et tachant de slalomer pour éviter une chute de livre qui, au vu de son corps se serait vite révélée mortelle...
Mais les petites pattes d'une souris ne permettent pas d'aller bien vite, et les rongeurs sont très mal vu dans de tels lieu, plus qu'à espérer que nul chat n'y rodait
Arthorias y croisa bien des gens qui ne lui rappelaient strictement rien, ayant simplement la description du dit contact dans la tête.
Une souris. Faut arrêter de penser comme un humain, et enchaîner les allées blindées de gens agressifs. Suffit qu’on tombe sur une personne qu’a un pouvoir de dératiseur et on sera vraiment niqué, vu qu’il lui suffira grosso merdo d’une pensée pour nous éliminer. Sans même parler des gens qui essaient de nous mettre un coup de godasse quand on passe, et qu’on esquive en dérapant sur le parquet avec nos petites pattes griffues.
Comme un rongeur, donc.
J’vois un p’tit trou sous une étagère. Avec une pensée liée à mon nouveau corps, j’agite ma queue pour qu’il me suive, et j’lâche au passage :
« Par ici ! »
On s’précipite dans l’ouverture, et nos poils se tassent pour permettre à nos tout petits corps de passer dans… un trou de souris, comme le dit l’expression consacrée. Et là où j’pensais que ce serait un simple creux dans lequel reprendre nos esprits le temps que l’animation se tasse dehors, et que chacun retourne à ses p’tites vies peinardes, c’est en fait une véritable galerie souterraine qui s’ouvre devant moi, avec plusieurs embranchements.
J’peux pas me tourner pour regarder Hekmatyar, mais il doit m’entendre quand même.
« Une suggestion, Hekmatyar ? »
Ah, merde, j’lui ai dit que je le connaissais, du coup…
« Ouais, j’vous ai reconnu. J’m’appelle Vrenn, enchanté. Bon, faut se sortir de cette situation… »
J’me demande bien ce qu’il fout là. Y’a p’tet une bibliothécaire peu farouche à séduire dans le coin. Ou c’est lié à mon informateur, sait-on jamais, des fois qu’il bosse un peu contre les menaces du Royaume. Il sera toujours temps d’en discuter plus tard, si on trouve des pistes. Plus j’y réfléchis, plus j’me dis que c’était un traquenard. Le Capitaine de la Garde Royale, grand défenseur de la Famille Royale, pilier du royaume, tout ça tout ça, et le maître-espion, en un seul coup ? Pasqu’à la base, c’était à Zahria de venir, pas au Sbire.
Manquerait plus que de croiser Al-Rakija, Dorago et le reste de la joyeuse troupe, et on serait bien. On n’aurait plus qu’à créer une armée de souris pour protéger le pays. J’espère que la reine aura pas trop peur quand on débarquera dans la chambre à coucher pour surveiller. Ça facilitera p’tet même mon boulot d’espion, tiens.
« A gauche ? »
J’propose, et j’y vais. T’façon, faut bien aller quelque part. Au bout de quelques mètres… centimètres, plutôt, ça s’enfonce un peu vers le bas avant de redevenir plat, et remonter plus loin. Et y’a une nouvelle ouverture vers une pièce sombre, mais qui ne semble pas être la bibliothèque. Quand on y fait irruption, on constate la présence d’une autre souris, roulée en boule. Elle ouvre les yeux et montre ses quenottes quand on arrive.
« Hola, hola, du calme, garçon.
- Vous êtes ?
- Des souris, il semblerait.
- Ca ne m’avance pas beaucoup.
- Vrenn et Hekmatyar.
- Hm.
- Qu’est-ce qui me le prouve ?
- J’vois pas pourquoi on aurait à prouver quoi que ce soit.
- … Touché. Je m’appelle Rosaria. »
Ah, femelle, donc.
« Et qu’est-ce que tu fais là, Rosaria ?
- Je devais rencontrer des gens. »
Est-ce que les souris parlent vraiment comme ça ? M’est avis que non.
« Pour leur communiquer des informations ? »
Elle me jette un drôle de regard, et ses moustaches s’agitent. Ça serait notre informatrice ? Elle a une jolie fourrure.
Cette course n'aurait pas été digne d'une saga, ni même d'un poème. A peine fut elle plus qu'une cavalcade dans les méandre de la bibliothèque, la truffe presque collée au sol, faisant découvrir à l'officier un point de vue totalement unique.
Car si la bibliothèque était bien installée à la cime des arbres, seule une petite souris pouvait s'apercevoir de l'écart infime entre ses planches et sentir les courants d'air d'altitude. Suivant son collègue de malchance, l'officier fit de son mieux pour ne pas se laisser distancer, suivant la queue juste devant lui et découvrant par même des passages que n'auraient jamais deviné un humain, un trou infime dans une paroi s'étant révélé être une galerie complète menant à bien des endroits.
Mais la surprise ne s'arrêta pas là et son confrère se mit même à l'appeler par son nom ce qui lui fit relever les moustaches de curiosité
-Comment vous connaissez mon nom ?
Mais comme il le dit si bien, il n'était pas difficile de le reconnaître, et si l'officier avait bien le visage de cet homme en tête, ses souvenirs, eux confirmaient qu'il ne lui était pas connu.
Enfin il y avait plus important pour le moment, et le blond se contenta de suivre pour le moment, tachant de tracer mentalement un plan pour leur itinéraire.
Si dans l'obscurité, tout se ressemblait, il y avait tout de même quelques indices : Parfois un rai de lumière provenant de planches craquelées, une entaille sur le chemin ou un courant d'air important.
Tout le trajet se faisait au hasard mais finit par aboutir dans ce qui semblait être une chambre occupée.
Le dialogue s'engagea rapidement et Vrenn semblait plus à l'aise dans la négociation, Arthorias se contenant d'observer l'échange avant de finir par intervenir.
-Si vous attendiez des gens, il est fort probable que ce soit nous... a moins que vous ne connaissiez pas ceux qui doivent les recevoir
-Je n'ai pas dit que...
-Effectivement, mais le hasard serait tout de même très recherché si ce n'était pas nous, en fait, la réponse est simple, vous attendiez des souris ou des humains ?
Et dans les deux cas qu'êtes vous au juste ?
-Rosaria comme je l'ai dit
-Humain ou souris ? Cette transformation est de votre fait ?
-Pas exactement non mais cela faisait partis du plan en tout cas.
Un plan ? Mais pourquoi les échanges d'information ne pouvaient-ils pas être simple ? Ce n'était pas comme si le royaume disposait de Cryptex pour cela. A croire que la complexité affichée par les espions était une maladie chronique à n'importe quel renseignement
Ouais ben il aurait été appréciable de nous fournir le plan avant de nous le faire subir. Pour le coup, on aurait pu se faire écraser par l’écolière si elle avait été un cuistot énervé, ou dégommer par le balais d’une bibliothécaire irritée de trouver des rongeurs dans son domaine. Parce que ça grignote les bouquins, la bouffe, ça laisse des petites crottes rondes partout, et ça fait peur à l’aimable clientèle qui permet à l’institution de rentrer dans ses frais quand le budget de l’état se fait un peu radin.
Et elle en a vu des choses, la vieille bibliothécaire, hein, je le sais, j’lui ai causé un peu au début. Et quand on voit ce qu’elle voit, qu’on entend ce qu’elle entend, on se dit qu’elle a bien raison de penser ce qu’elle pense. Voilà, hein. Bref, elle est aussi intéressante que le connard moyen du café du commerce, et vivre au milieu de la connaissance ne rend pas sage, comme elle le prouve par sa propre existence.
« Le plan, du coup ?
- Oui, celui qui me permettrait de vous contacter et d’échanger avec vous. Par contre, autant j’attendais le Capitaine Arthorias, autant j’attendais quelqu’un d’autre à votre place…
- L’a pas pu venir, j’suis le remplaçant.
- Qu’est-ce qui me prouve la véracité de vos propos ?
- J’étais au bon endroit au bon moment.
- Vous pourriez être un ennemi du Royaume qui s’est procuré cette information et essaie de continuer à semer le chaos.
- Je montrerais bien ma plaque de garde, mais c’est compliqué, là.
- Puis ça ne prouverait rien.
- Ah ben bravo. Du coup, on fait quoi ? Si vous voulez, vous racontez tout à Hekmatyar pendant que je me bouche les oreilles. »
Et Zahria se démerdera pour lui soutirer les informations.
« Comment vous voulez vous boucher les oreilles ? C’est un piège, c’est ça ?
- Roh, c’était façon de parler, Rosaria. J’peux ressortir, aussi. »
Le Capitaine de la Garde Royale nous observe, ne sait p’tet pas sur quel pied danser. Putain, j’me fais transformer en souris, et on va réussir à me faire croire que c’est moi le traître. Dingue, ça.
« J’ai les mots de passe, sinon.
- Allez-y.
- Ratatouille, marmite, cordon-bleu. Quel délicieux repas mijotez-vous là ?
- C’est bon.
- Nan.
- Comment ça ?
- Vous devez répondre, maintenant. La suite du mot de passe. »
J’montre les crocs.
« Sinon on va être assez vite fixé sur de quel côté se trouve la traîtrise.
- Hein ? Mais non. »
Y’a un brusque tremblement, et de l’air s’engouffre en sifflant par un des creux du bois. J’regarde mes pattes une fraction de seconde pour voir si tout va s’effondrer, et Rosaria en profite pour s’enfuir par une galerie latérale.
« Après elle ! Elle nous a volés le mot de passe ! »
Ah ben voilà, le but était de soutirer les informations au contact à votre place, ou une connerie du genre. Plus qu’à l’attraper, et la faire parler, vu qu’il s’agit probablement d’une humaine également transformée en souris. C’est p’tet son pouvoir, d’ailleurs, maintenant que j’y pense.
On cavale à toute berzingue derrière la rongeuse, en suivant de près les mouvements de sa queue pour voir dans quels boyaux elle s’enfonce. Force est de constater qu’elle est plus à l’aise que nous pour se déplacer à quatre pattes, et connaît mieux le dédale. C’est p’tet son pouvoir, de se transformer, et de métamorphoser les autres ? Faut qu’on trouve notre informateur, en tout cas, et qu’on se sorte de là. M’étonnerait qu’il s’agisse d’une transformation permanente, après tout.
Rectification, elle lui avait volé le mot de passe, Arthorias n'usait jamais de ce genre de chose encore plus dans une mission officielle, ce qui le faisait douter de l'identité de son confrère transformé.
C'était bien un coup à la Zahria ça, de mettre des codes partout, pour tout et n'importe quoi. Ou alors, c'était qu'il était question d'une affaire des plus sensibles.
Mais l'officier ne pouvait pas se permettre de réfléchir à tout cela pour le moment, même si des choses paraissaient louche, mieux valait attendre et se concentrer sur l'essentiel.
Alors que la cavalcade commençait les deux s’engouffrèrent pour suivre la souris, tachant malgré l'handicap de se retrouver dans un corps étranger.
Qu'importe, il fallait la suivre au risque de perdre de précieuses informations.
Vrenn se montrait un peu plus rapide et fila le premier dans la galerie. Cette dernière montait, bifurquait, et se divisait par endroit et seul l'ombre d'une queue en fuite leurs permettait de suivre la fuyarde, jusqu'à ce qu'un embranchement ne les laisse fasse à une énigme.
Nulle indice dans le boyau, pas un bruit non plus, un vent important soufflant dans les deux tunnels.
-Prend à gauche, je prend à droite !
Dit le soldat souris en fonçant à droite, retrouvant cette sensation de montée pendant quelques minutes.
Privé de son compagnon, il ne s'en laissa pas abattre pour autant, fonçant du mieux possible dans la galerie qui allait en s'élargissant, une faible raie de lumière se faisant voir au bout de ce long tunnel, tout comme une forte pression du vent.
Et alors que l'officier fonçait, il se retrouva soudainement pleine lumière, et sur une grande branche qui rejoignait un autre arbre.
La hauteur était inimaginable, surtout pour une souris, et pendant un bref instant, Arthorias se figea en regardant le vide, mais aussi la branche juste en dessous ou la première souris vue plus tôt tachait de gagner l'autre extrémité, poursuivis par Vrenn.
Certes il avait prit le mauvais chemin, mais c'était également le moment de la prendre de vitesse.
Sprintant le long de la branche, le soldat tacha de faire abstraction du vide et courut aussi vite qu'il le jugeait acceptable jusqu'à l'autre extrémité ou l'attendait une autre galerie.
Avec un peu de chance... cela le conduirait face à la fugitive
On est rapidement séparé quand elle nous sème à la faveu d’une intersection suivant directement un coude, et Arthorias propose qu’on prenne chacun une direction. J’espère qu’elle va pas attirer l’un de nous dans un traquenard avant de se débarrasser de l’autre, mais on sait jamais. Et j’me sens pas trop de me battre sous cette forme, j’suis sûr qu’elle aura davantage l’habitude que moi. Les p’tites griffes, les crocs… En plus, les rongeurs, quand ça se bat, c’est sanglant, pour avoir déjà vu des cadavres déchiquetés.
En ayant pris la direction indiquée par Hekmatyar, j’vois rapidement notre nouvelle copine Rosaria, à qui on a pleins de questions à poser, et pour lesquelles l’absence de réponse risque de nous rendre légèrement agressifs. Les planches sont de moins en moins bien assujetties, et on a de plus en plus de rais de lumière qui filtrent par les interstices.
Franchement, si on n’est pas claustrophobe et qu’on n’a pas le vertige, la balade est plutôt chouette, pour peu qu’on puisse se transformer en bestiole capable de circuler là. Le vieux bois, la poussière dans les rayons de lumière, le chant des piafs… P’tet qu’au coucher du soleil, avec une lumière orangée, ça peut même être encore mieux.
Enfin, pour le moment, j’essaie de faire claquer mes dents sur la queue de Rosaria, mais un mouvement imprévisible lui permet de se soustraire à mon attaque, et de reprendre quelques mètres… centimètres, plutôt, d’avance.
D’un coup, on s’retrouve sur une branche, en extérieur. Avec le vent qui souffle à cette hauteur, j’me cramponne de mes petites griffes dans l’écorce, et ça accroche bien. J’laisse quand même échapper un juron, et Rosaria m’accorde qu’un coup d’œil avant de reprendre sa fuite. Bon, ben…
Il faut pas longtemps avant qu’on se retrouve à nouveau à l’intérieur, juste sous le parquet d’un coin de la bibliothèque. C’est pas éclairé, cela dit, au-dessus de nous. Et il semble y avoir personne, vu qu’on n’a pas de vibrations. Mais nos yeux de souris y voient comme en plein jour, du coup j’peux freiner tout juste quand elle s’arrête devant moi.
Mes pattes glissent sur le bois à la recherche d’une prise, avec des p’tits crissements. J’réussis à m’arrêter sans lui rentrer dedans, et j’vois une souris que j’suppose être Hekmatyar qui lui bloque le chemin.
« Fini de fuir ! Dis-nous tout ! »
Elle regarde devant, derrière. Pas d’issue possible. Avec un grognement, ses yeux s’éclairent d’une lueur bleutée, et elle se met à grossir. On suit rapidement, et le parquet craque avant de lâcher au-dessus de nous. Bon, au moins, le pouvoir vient avec une sécurité qui permet de reprendre forme humaine, peu importe ce qui se trouve autour ?
On est dans un genre de petit bureau, probablement attenant à la grande salle de la bibliothèque. Y’a personne que nous, redevenus humains, avec Rosaria, une brune aux cheveux courts. Elle a déjà un couteau en main, mais franchement, à quoi bon ?
« Allez, rends-toi, on gagnera tous du temps. Tu penses quand même pas pouvoir vaincre le grand Capitaine Arthorias Hekmatyar en combat, aidé de, euh… D’un type qui passait par là ? »
La course poursuite semblait toucher à sa fin, et malgré la hauteur et la course, le piège se refermait sur Rosaria.
Les deux souris finirent par poursuivre le long des galeries jusqu'à acculer la fuyarde dans un bureau, mais cette fois sous forme humaine découvrant une dame qui avait déjà l'arme en main.
Manque de chance Arthorias aussi, et comme à son habitude, il n'était pas venu avec seulement du tissu sur les épaules.
-Finit de jouer maintenant, il va falloir se mettre à table
Elle voulu profiter d'un instant d’inattention pour foncer vers le duo mais fut cueilli par un gantelet en plein dans l'estomac, projetée à terre avec une lame pointée sous la gorge.
-Oublions le "il va falloir", parle avant que je m'énerve.
Le bruit du métal sur le bois fut audible alors que le couteau fut laissé tombé au sol, dans un cliquetis sourd qui signa la soumissions de Rosaria.
-Très bien vous avez gagné, tenez vos fichus informations.
Sur ses mots elle lança les lettres cachetées, et visiblement encodée, ce qui expliquait pourquoi elle avait tentée de subtiliser le mot de passe.
L'officier rattrapa l'enveloppe ouverte pour y découvrir un cryptex qu'il rangea sans le voir.
Que faire de cette Rosaria maintenant qu'ils avaient eu les info ? Difficile à dire, surtout avec un pouvoir pareil.
Néanmoins, il lui passa les menottes et la fit sortir de la bibliothèque.
-Et bien Vrenn, on dirait qu'on à finalement eut ce qu'on cherchait, bonne chance pour la suite !
Et sur ces mots, il s'empressa d'aller livrer la criminelle au régiment du village perché, souris ou pas, il était sur que le vieux Magnus saurait quoi en faire