C'est sur les chemins menant à la capitale que vous allez vous croiser... Vous étiez sur le point de rentrer quand vous entendez tous les deux un appel à l'aide. Il provient d'un peu plus loin sur la route, la voix est féminine et semble crier et pleurer. Vous pressez le pas pour aller aider la demoiselle en détresse.
Vous arrivez tous deux devant la scène : des brigants des chemins qui s'en prennent à une petite caravane transportant une demoiselle avec une belle et longue robe rouge, une noble très certainement, et un petit cocher qui semble déjà blessé.
Ni une ni deux, vous allez aider le convois et vous parvenez tous deux à vaincre les brigands ensembles. Après tout, ce ne sont que des vulgaires voleurs, ils ne font pas le poids face à une garde et un aventurier entrainés. Cependant, vous n'avez pas prévu un petit détail...
L'un des hommes au sol et ricanne en sortant un globe lumineux :
- HAHAHAHA! Vous ne vous en tirerez pas comme ça !
Avant que vous ayez pu réagir, une vive lumière vous agresse les yeux, vous obligeant à les fermer. Et lorsque vous les rouvrez, vous êtes en pleine tempête de neige. Le froid vient vous mordre la peau et vous n'y voyez pas à un mètre devant vous. Est-ce une téléportation ? D'après le climat, vous semblez avoir été envoyé au sommet des montagnes... Mais bon, vous ne devrez pas avoir du mal à vous en sortir...
A un détail près.
- I-i-il fait f-f-f-froid.. j'ai p-p-peur je veux rentrer !
La petite noble a été emporté avec vous. Et elle, n'est pas habituée à tant d'aventures.
Je dois dire que le dernier de leur tour, je ne l’avais pas vu venir. Sortir un globe de téléportation sur nous...enfin ce qui est fait est fait. Il faut que nous arrivions à sortir d’ici, heureusement pour l’instant, le ciel est plutôt dégagé ce qui en termes de visibilité est plutôt sympathique mais en altitude, le temps change relativement rapidement. Il n’est donc pas impossible de se pendre une tempête dans les prochaines minutes. Dire que je devrais être près de la capitale où j’avais rendez-vous avec une jolie petite blonde...dire que ma bière devra attendre.
“Bon, ne restons pas ici. Trouvons un abri avant que le vent ne se lève.”
Les présentations attendront, le plus important c’est de rester vivant et relativement au sec. On pourrait bien sûr descendre la montagne le plus possible mais déjà je ne sais pas sur quel versant on est et surtout s’il y a un village proche de notre position. Quant à un possible comité d’accueil de la part de ceux qui nous ont envoyé par ici n’est pas à exclure.
“Ouvrez bien les yeux, si vous voyez la moindre crevasse prévenez-moi !”
Pas le choix, nous avancions temps bien que mal. Après tout, il reste de la neige là où nous sommes, les températures ne sont pas excessivement basses. Il est fort probable qu’elles tournent autour des zéro degré. Après tout, la neige ne fait pas encore rapidement. La température serait vraiment parfaite pour laisser un tonneau de tout ce que vous voulez à l’extérieur. Comme nous n’avons pas de temps à perdre, je décide de faire appel à Aeris et l’envoie dans les airs après une courte utilisation de magie.
Son vol n’est pas compliqué, mais les forts vents l’empêchent de rester correctement en position si bien qu’elle finit par revenir sur mon gant après quelques minutes seulement. Heureusement elle à trouver quelque chose pour nous.
“Ma chouette, à repérer une cavité à 250 mètres dans cette direction.”
Je reste devant après tout, je suis le seul à connaitre le chemin. Finalement, on y arrive sans trop de difficulté. Le début de la caverne est rempli de glace mais le renfoncement semble s’étendre légèrement plus loin. Cela devrait suffire à nous abriter le temps de se changer et de se reposer car nous venons quand même d’enchainer plusieurs centaines de mètres dans une nature hostile.
Je fouille dans mon sac pour en sortir une peau de boucton, je savais qu’un jour cela me servirais.
“Tenez, ce n’est pas grand-chose, mais cette peau vous réchauffera tout de même un peu. Au passage, vous pouvez m’appeler Red...”
Maintenant que nous avions légèrement le temps, les présentations étaient de mise, du moins je le pensais. Je pris une gorgée d’eau et je sortis un peu de viande séchée. Personnellement, je n’avais pas fin mais bon, la nourriture cela rapproche toujours les gens.
Noble : “Moi c’est Ylia, merci pour la peau et pour le reste...”
On voyait bien que la demoiselle n’était pas à son aise, il faut dire qu’elle ne connaissait aucun de nous et d’ailleurs je ne connaissais pas non plus la jeune femme au ton halé.
Elle pousse un cri de surprise quand la lumière l'aveugle, et un deuxième quand le froid la prend. Elle qui était en tenue légère... C'était bien sa veine. Et en plus, elle n'avait rien pour se réchauffer, à part sa petite pierre de feu dont la flammèche était bien pauvre face à la tempête de neige. Mais pas le temps de frissonner ! Elle n'était pas la seule à avoir été téléportée, visiblement en pleine montagne... Il y avait aussi ce brave Monsieur Cheveux bleus. Et la petite noble qu'ils avaient sauvé ! Enfin, sauvé, sauvé... Est-ce qu'elle était vraiment sauvée si elle était avec deux inconnus, à des lieues de la capitale ?
Les dents qui claquent, elle suit les initiatives du bonhomme, qui semble avoir pris le dessus sur leur situation cocasse. Pas la peine de jouer à qui a la plus grosse par cette température, de toute façon. La coopération serait leur meilleure alliée, et la petite damoiselle en robe rouge ne semblait pas faire la difficile non plus. Grâce aux talents de Cheveux bleus, le petit groupe parvient jusqu'à une caverne où ils peuvent s'abriter. Là, tout le monde s'installe, se présente, Red sort une peau de boucton pour Ylia... et la recruteuse fait de même.
▬ Moi c'est Java. En tant que garde du royaume, ne vous inquiétez pas dame Ylia, je vous ramènerai à bon port !
La noble hoche doucement la tête, même si elle semble un peu perplexe. Il faut dire que même si Java avait prouvé son efficacité au combat, son choix de vêtement s'était complètement retourné contre elle : que ce soit sa veste sans manches en tissu léger ou son haut qui dévoilait son ventre, elle n'était clairement pas préparée pour un climat aussi rude. Ylia sembla lui proposer de venir partager la peau de boucton, mais Java secoua la tête gentiment. La noble devait passer en priorité, et elle avait encore assez d'énergie pour endurer les conditions météorologiques.
D'ailleurs, tant qu'elle avait encore de l'énergie, elle décida d'invoquer un clone pour qu'il aille explorer le fond de la caverne. Avec un petit rictus, elle pose sa main au sol, et prévient ses deux compagnons de fortune.
▬ J'appelle une amie à moi pour qu'elle aille vérifier si y a pas de mauvaises surprises dans la caverne, promis, elle est sympa !
Après sa blague pourrie, son double apparaît, et sans se retourner, trottine vers le fond de la caverne en grognant à voix basse contre la température. Elle finit par s'enfoncer dans les ténèbres, et quand Java la perd de vue, elle se retourne vers Red.
▬ Bon, t'as l'air d'en avoir dans le ciboulot, tu penses quoi de la situation ? Tu penses qu'on devrait camper un peu ? Je dois pouvoir nous faire du feu si je trouve du bois sec, mais peut-être que ce serait mieux de pas trop s'attarder ici...
Elle jette un regard à Ylia qui se blottit dans sa peau de boucton, puis revient à son interlocuteur principal.
▬ Merci de partager ta viande au fait ! J'ai de l'eau aussi si besoin, et je crois qu'il me reste quelques mûres et deux trois groseilles si vous voulez du sucré, même si c'est pas très nourrissant !
Et elle sort les baies annoncées de sa sacoche pour les placer devant les deux autres avec cérémonie, puis s'installe pour mâchouiller un petit bout de viande séchée.
Par contre niveau tenue : je dois dire que je suis asse perplexe moi aussi. Certes, il commence à refaire doux mais de là à se trimballer avec si peu de vêtement. Enfin encore une fois, je ne vais pas m’en plaindre après tout cela met un peu de piquant dans notre aventure et cela me réchauffe très légèrement la vue.
La demoiselle après un petit avertissement verbal, fait appel à son pouvoir. Créant un clone d’elle-même. Tiens, ça c’est pratique : niveau diversion c’est pas mal, en éclaireur cela peut être sympas aussi. Et à deux, il y a beaucoup de chose à faire. Je suppose que si la deuxième Java est plutôt sympathique c’est que la première l’est aussi. Du moins, ça c’est en théorie. Peut-être que notre soldat était en fait, une sorte de tyran manipulatrice avec d’autres facettes encore plus sombres.
Notre cerbère me demande alors ce que je pense de la situation. Et bien je dois dire qu’elle n’est pas fameuse. Personnellement, je ne sais pas où l’on est, ce qui est déjà un problème en soi. Deuxièmement le blizzard ne nous aide pas, même avec la peau de boucton, j’ai bien peur que la sangbleu et peut-être même notre guetteuse n’y laisse quelques doigts et enfin la caverne en elle-même n’est pas forcement la plus sécurisé. Après tout, il pourrait y avoir des bestioles plus loin dans la grotte.
Elle met ensuite à disposition quelques fruits rouges, j’en prends un. Ça a le mérite de couper le goût et d’apporter un peu de sucre à ce maigre repas. Mais le rationnement cela me connait. Être sur les routes vous apporte ce genre d’expérience.
“Tout d’abord c’est sympa à ton amie d’aller regarder pour nous ce qu’il y a de ce côté, j’espère que rien ne se cache de ce côté. ”
Petit clin d’œil à notre surveillante.
“J’aimerais tant que l’on est ici, invoquer un de mes propres gardien cependant.”
Je tends ma main et utilise ma magie pour transformer l’un de mes tatouages en un loup blanc avec des pointes noires aux oreilles. Celui-ci est déjà quasiment au courant de tout, puisqu’ils sont vivants même sur ma peau. Celui-ci vient alors se coller contre moi, essayant par là-même de me tenir légèrement chaud.
“Sinon, pour répondre à ta question : Je dois dire que vous ne tiendrez pas 1h dans le blizzard et même habiller chaudement, la visibilité est nul, la seule chose que l’on risque c’est de se perdre. Donc oui le campement est notre seule possibilité. Maintenant le tunnel n’est pas trop profond, on pourrait même reculer légèrement. Plus nous proches de la sortie et plus le froid est mordant et plus on s’éloigne de celle-ci et plus la température va devenir supportable, à nous de trouver un juste équilibre. “
Je regarde ensuite le bœuf et la gourde.
“Pour ce qui est de l’eau, nous ne risquons pas d’en manquer, j’en ai une magique ce qui veut dire pour ainsi dire à volonté. Pour ce qui est du feu, le problème c’est le combustible.”
Je me tourne ensuite vers la demoiselle car quelque chose me chiffonne dans l’histoire
“Ylia, j’ai besoin que tu répondes à quelque question. Déjà peux-tu me dire si l’un des bandits de tout à l’heure à mentionner son commanditaire ? J’aimerais également savoir qui sont tes parents et enfin est-ce que t’avais déjà vu l’une de ses personnes avant ?”
La jeune femme sembla troubler le temps d’un instant. Pas dur qu’elle s’attendait à être interrogé.
Ylia : “Mon père est John Leciel et ma mère est Marie Lamer, notre famille possède des mines d’argents dans les montagnes, Sinon je n’ai malheureusement pas entendu ce que les hommes se disaient et ceux-ci ne me disent rien.”
“hm...”
Des mines d'argent... Est-ce qu'il y avait un lien avec l'endroit choisi pour les téléporter ? Java se gratte le menton, pensive. Son clone mettait quand même un petit moment à revenir... et surtout, elle avançait dans le noir complet, puisque seule l'originelle possédait une possible source de lumière. Bon, certes, les pierres de feu n'étaient pas non plus aussi efficace qu'une bonne vieille lanterne, mais à défaut de bois dans les environs, elle savait qu'elle pourrait au moins compter sur ça.
Plongée dans ses réflexions, elle n'entend pas les bruits de pas derrière elle. Et c'est quand une main se pose sur son épaule qu'elle sursaute, prise de court. Voyant qu'elle s'apprête à râler, son clone place un doigt sur ses lèvres, puis fait son compte-rendu à voix basse.
▬ Crie pas. Je sais pas si on est tout seuls ici.
Ylia et Java déglutissent en même temps. La noble regarde la garde, qui regarde son double, qui regarde chaque membre du petit groupe tour à tour. Elle semble tiquer sur le nouveau membre de la troupe et sa fourrure immaculée, mais reprend son rapport.
▬ Tout au fond, j'ai trouvé des escaliers. J'ai pas entendu de voix, et je suis pas descendue, mais-
▬ Pourquoi t'es pas descendue ?
▬ Ce n'est pas ce que tu m'as demandé. Laisse-moi finir, tu veux ? J'suis pas descendue, mais il y a un peu de lumière en bas. Des torches, je crois. Et si elles sont toujours allumées, ça veut dire que des gens passent sûrement par là.
Elle se retourne vers Red pour s'adresser directement à lui.
▬ Je pense que tu nous a emmené dans une voie de sortie, peu importe ce qu'il y a en bas. A vous de remonter la piste, maintenant.
Et elle disparaît, comme avalée par les ombres.
Java hausse les épaules et se tourne vers l'aventurier à son tour. De son point de vue, il n'y avait pas mille solutions : soit ils campaient et attendaient de voir si Lucy était avec eux, soit ils descendaient ces fameux escaliers pour au moins récupérer du feu, peut-être des vivres, peut-être des brigands, peut-être des mineurs, peut-être des... enfin, vous avez compris. Et s'ils n'étaient que tous les deux, la solution serait vite vue, mais quand il fallait protéger la noblesse, tout devenait vite très compliqué. Heureusement, elle avait le sentiment qu'elle pouvait compter sur Red pour l'aider à démêler la suite de leurs actions.
▬ Je pourrais partir en éclaireur, mais je sais pas si c'est une bonne idée qu'on se sépare. Je sais pas si c'est une bonne idée de s'enfoncer dans la montagne comme ça non plus, surtout sans savoir ce qui nous attend, mais bon... Y a des bestioles pas terribles qui traînent dehors, aussi. J'sais pas si c'est sans risques de rester camper ici.
Elle prend appui sur le sol pour se relever rapidement.
▬ J'peux encore me dédoubler une fois, mais je vais garder ça pour plus tard, au cas où on aurait vraiment des emmer- des difficultés.
Java était bien sûre trop fière pour admettre qu'elle n'avait pas toutes ses forces. A la place, elle préférait faire semblant de subir les limites de son pouvoir – de toute façon, ça ne changeait rien à la réalité. Elle se frotte les mains et souffle dedans, et s'apprête à continuer en faisant ses étirements, quand une voix fluette lui coupe la parole.
▬ Je... Je peux y aller !
Ylia fait preuve d'un courage inattendu. La garde la dévisage, dans sa jolie petite robe rouge, surmontée d'une peau de boucton... et tourne la tête pour cacher son sourire moqueur. Elle est toute mignonne, mais qu'est-ce qu'elle croit pouvoir faire avec cette dégaine ? Sans attendre de réponse, la jeune femme attrape quelques mûres qu'elle met dans sa bouche, comme pour mettre fin à leur petit gueuleton, et se lève également.
▬ Je n'ai pas peur ! Et si nous sommes au-dessus d'une des mines de ma famille, les mineurs me reconnaîtront et nous aideront !
Intérieurement, Java se dit que s'ils sont au-dessus du repaire des bandits qui l'ont attaquée à la capitale et téléportée ici, eux aussi la reconnaîtront. Mais l'optimisme de la jeune fille l'attendrit trop pour qu'elle se permette d'être aussi cynique, et elle jette un œil à Red.
Et lui, qu'est-ce qu'il en dit ?
J'écoute attentivement ce que le mirage nous raconte. Escalier, lumière..., je souris au moment où la fausse demande à la vraie de ne pas la couper. Je dois dire qu’on voit rarement une créature issue de la magie parler comme cela à son invocateur. Mais bon, il n’y avait pas le même lien que j’entretenais avec mes animaux. Mais encore une fois cela dépendait très certainement du temps durant lequel le clone était invoqué et étais-ce toujours le même d’ailleurs ou bien s’agissait-il d’une nouvelle “elle” à chaque fois ? Je mis cependant ma question de côté pour me concentrer sur l’important. Visiblement nous étions plutôt sur la sortie qu’à l’entrée de la grotte.
J’écoute alors la garde nous parler de ce qu’elle veut faire. Partir en éclaireuse, seule, dans un endroit qu’aucun de nous ne connaissait ? En plus, sans savoir s’il y avait effectivement des humains ou bien s’il n’y avait que des monstres...mauvais plan mais pour l’instant je tins ma langue. Je préfère d’abord réfléchir vite à la situation qui décidément change rapidement puisque maintenant voilà que la noble sans mêle après que j’eus entendu que la protectrice du royaume n’avait plus qu’un double en stock, et bien j’espérais que cela serait suffisant.
Faisant comme-ci elle n’avait pas peur. Elle parle d’une éventuelle possibilité que ce soit l’une des mines dont ses parents on la propriété...pour ma part, je n’y crois pas de trop, cela serait franchement idiot de la part des bandits d’avoir fait cela. Après, tout s’ils l’avaient fait venir ici, ce n’était très certainement pas pour jouer aux cartes avec elle. Je me tourne maintenant vers les deux jeunes femmes. Prenant une voix calme.
“Et bien Ylia, je pense que malheureusement tu te trompes...je ne vois pas pourquoi, il t’aurait envoyé dans une mine où l’on pourrait te reconnaitre...Je pense plutôt que ce sont leur installation...et qu’il est fort probable qu’il y ait quelques hommes disperser dans les tunnels.”
En quelques instant les épaules de la jeune passe du courage au laisser aller. C'est vrai que cela n’est pas forcement réjouissant de prime à bord et pourtant cela nous laisse plus de chance de survie. Je passe ma main dans ses cheveux comme un grand-frère le ferrai. Elle me regarde avec des yeux de chiens battus mais je suis immunisé grâce à ma sœur qui me faisait le même coup après avoir fait des bêtises.
“Notre devrions rester ensemble, quant à ce que nous devons faire et bien il n’y a pas trente-six solution. Si nous voulons sortir d’ici, il faut partir du principe que nous nous trouvons comme la dit le clone à la sortie. Reste donc à trouver l’entrée.”
Plus facile à dire qu’à faire. Je charge mon loup, de la protection de la jeune fille après tout, il ressemble un chien. Je suppose que cela apportera un peu de réconfort à la sangbleu.
Je fais alors appel une nouvelle fois à mon pouvoir pour cette fois faire apparaitre un félin dont la fourrure noir tacheté allait parfaitement avec notre pénombre. Celle-ci renifla ma main et ne preta aucunement attention aux deux autres. Je me dirige alors vers le fond de la grotte, il y a effectivement de la lumière en bas des escaliers. D’un signe de la tête, je fais signe à mon félin d’avancer en même temps que moi. Quant aux deux autres...
“Suivez-moi, sans bruit, pas la peine de rameuter les brigands ou je ne sais quoi d’autre...”
La gamine opine du chef, au moins même si elle n’est pas utile au combat, elle comprend la situation et n’essaye pas de s’enfuir comme une attardée en criant partout. Quant à la sentinelle, je pense qu’elle a déjà montrer sa valeur alors je ne m’inquiète pas de sa présence.
Décidés à découvrir ce qui se trouve sous vos pieds, vous vous enfoncés dans la cavité et bien heureusement ! Puisque là où se trouvait votre camp de fortune vient de s'écrouler un pan de mur un peu trop fragile. Ce n'est pas tout ...
Les cavernes sont stabilisées par leurs forme, l'architecture naturelle lui permet de tenir puisse-t-il venter ou pleuvoir. Mais si un mur s'écroule, tout peut s'effondrer, alors vous n'êtes plus en sécurité ici. Retourner à l'extérieur n'est pas une option, alors il vous faudra courir et griller votre couverture auprès des inconnus. Puisse Lucy vous préserver, car vous n'êtes toujours pas assurés des intentions des locaux ...
Alors qu'Ylia suit les indications de Red calmement, Java lui emboîte le pas et ferme la marche... Jusqu'à ce qu'un bruit soudain lui fasse bondir sur la jeune noble, par réflexe. Voilà que la « sortie » venait d'être condamnée... et le vacarme causé par l'effondrement devait probablement avoir attiré l'attention de ceux qui se trouvaient en bas, peu importe qui. La garde se relève prestement, et d'un geste de la tête, indique à la damoiselle de se dépêcher de descendre les escaliers. Parce que généralement, quand ça commence à s'écrouler en haut... Ça finit par suivre en bas, pas besoin de vous faire un dessin.
Notre petit groupe arrive ainsi dans un long couloir de pierre, ponctué de temps en temps par quelques torches, qui semble mener jusqu'à un autre escalier, lui-même menant encore un étage en dessous. Java tend la main vers une des torches pour la décrocher, puis se ravise après s'être faite la réflexion que l'ombre pourrait probablement leur servir, surtout que le décor ne ressemblait pas du tout à une mine. Dommage, ça aurait été plus facile.
Alors qu'ils parviennent au deuxième escalier, les murs encadrant le premier qu'ils ont descendu s'écroulent à leur tour. Un système de pièges ? Un repaire mal foutu ? Java jette un regard inquiet à l'aventurier. Était-ce eux qui provoquaient ces éboulements, d'une façon ou d'une autre ? Dans tous les cas, il n'ont pas le luxe de changer d'issue : ils ne peuvent que descendre.
Et c'est encore un couloir vierge. A part pour un léger détail qui change la donne : une douzaine d'individus armés sont en train de grimper l'escalier au bout de cet étage là. Red avait raison – ils n'étaient clairement pas dans une mine. Et à en voir leurs attirails, ces gens-là étaient probablement affiliés à ceux qui les avaient téléporté dans les sommets d'Aryon. Difficile d'en savoir plus sans les interroger en bonne et due forme, mais ce n'était pas vraiment le moment pour papoter.
En effet, que faire ? Si elle s'élançait à leur rencontre pour les frapper directement, est-ce que les murs tomberaient sur la noble et l'aventurier ? Est-ce qu'ils cachaient un autre objet magique improbable (et certainement illégal) pour retourner à nouveau la situation à leur avantage ? Elle n'a pas vraiment le temps de réfléchir à plus de questions à se poser, ni de chercher les réponses. Alors elle fait passer Ylia derrière elle, au cas où il y aurait des projectiles à intercepter.
Et puisqu'elle n'ose pas vraiment avancer sans avoir l'aval du gars aux cheveux bleus et aux bonnes idées... Elle trouve un compromis. Tout en prenant garde à ne pas brûler les cheveux de Red, le pelage de sa bestiole ou la peau de boucton sur les épaules d'Ylia, Java attrape une torche, et la lance de toutes ses forces vers les assaillants.
A défaut de toucher qui que ce soit, son geste a le mérite de surprendre les bandits, qui s'écartent tous pour éviter ce morceau de feu gisant au sol et chauffant la pierre. Notre garde locale n'attend pas qu'ils se remettent de leurs émotions, et continue avec une deuxième, puis une troisième, puis quelques autres encore.
Et entre les « Mais il est fou ! » et les « Bon sang, mais éteignez-moi ces trucs, on va cramer nos chaussures ! », qui semblent la faire passer pour folle (le regard foudroyant d'Ylia qu'elle sentait dans son dos n'aidant pas non plus), Java réussit au moins une chose.
Ils sont maintenant dans un tiers du couloir complètement couvert par les ténèbres, tandis que leurs ennemis sont plus occupés à piétiner des torches qu'à essayer de les attaquer. Elle passe un bras autour des épaules de la petite noble, et lui chuchote à l'oreille que c'est maintenant plus que jamais qu'elle doit rester courageuse. Et après avoir rassuré leur fardeau commun, elle s'adresse à Red.
▬ Je nous ai donné un avantage, mais ça servira à rien si on en profite pas pour charger. Allez, on leur montre de quel bois on se chauffe ?
Elle glousse doucement, riant de sa propre blague. Pour changer.
▬ Que ce soit toi ou tes bébêtes, je couvre vos arrières. T'as ma parole, si quoique ce soit te frôle les fesses, je l'explose !
Comme toujours, c'est dans l'adversité que Java rayonne. Et quelque part, malgré ce contexte claustrophobique, elle n'était pas moins décidée à affronter toutes les difficultés qui se dresseraient devant elle, pour sauver cette damoiselle en détresse, ce monsieur aux beaux tatouages, et cette fin de journée partie en cacahuète !
Nous descendons donc dans un couloir, plein de torche, c’est sympa, un peu froid comme déco malgré les dizaines de brasiers sur pilotis mais bon on fera avec. Heureusement il n’y a encore personne mais ce n’est pas pour ça que je décélère. Pas question, de mourir ou des bloqués par des débris...je pense que perdre la vie en restant bloquer et en mourant de faim ou bien de manque d’air serait la pire des choses moi qui aime tant ma liberté.
Alors qu’on arrive à une nouvelle descente la première se fait entrainer par la roche...C’est bien notre veine, on ne peut même pas être tranquille le temps de nous rendre jusqu’à l’entrée. Le temps joue clairement contre nous...Il faut avancer sans relâche sauf que voilà qu’un groupe d’individus nous bloque le passage...Ils sont manifestement idiots puisqu’ils n’ont pas compris ce qui se passait malgré les débris et les secousses à répétition. Personnellement j’aurais préféré partir vite et sans rencontrer la moindre résistance mais Lucy en décide autrement.
La garde dans sa grande dévotion se mit en barrière protectrice de la noble...Bon j’avoue c’est une gamine et j’aurais probablement faire pareil. Par contre, contrairement à moi, qui était encore en train de réfléchir à la situation, elle prit les devant. En jetant des torches aux pieds de nos ennemies. L’idée en elle-même n’est pas idiot, privé l’ennemie de véritable contact visuel était une bonne chose sauf que s’il sortait tous leur arc, aucun doute qu’un des projectiles arriveraient tout de même à nous toucher. Mais j’apprécie quand même la tentative qui a quand même le mérite de surprendre la troupe.
J’appréciais sa blague et que dire de son enthousiasme...celle-ci fut contagieuse...profitant de la diversion je rangeais mon arc au profit de mon couteau. Certes j’avais moins d’allonge mais dans un couloir cela ne se servait à rien surtout que mes armes les plus redoutables étaient déjà à mes côtés. Par un sifflement et surtout par télépathie, j’ordonna la charge du loup et de la panthère. Celle-ci mis alors un peu plus le chaos dans les rangs adversaires...Ouvrant complétement une brèche à la suite de leurs charge féroce. Le choc avait été rude et cinq hommes s’étaient écroulé dans la mêlée. Les animaux se remirent debout en secouant la tête. Bien sûr que n’avais pas été en reste fonçant également juste derrière point le premier décochant un joli coup dans la mâchoire d’un des malfrats qui s’écroula lourdement.
La voix était ouverte du moins pour un temps car une fois la surprise passée, les bandits essayeraient de revenir sur nous. Pas le temps de tergiverser, je me remis à courir avec les animaux en tête pour chercher la meilleure voie. Derrière moi, la Java et Ylia me suivait promptement. La terre trembla de nouveau, et des morceaux de roches tombèrent non loin de nous. Décidément le ciel nous tombait sur la tête, esquivant les débris de plus en plus nombreux. Alors que ma main cherchait un soutien, je poussais une plaque. Un bruit de mécanisme se fit entendre...puis un roulement, un roulement qui se rapprochait...
“Mais...Courrez pauvres fous !"
Furent les seuls mots que je pus prononcer, en effet, arrivant sur nous une énorme boule fait de pierre roulait littéralement dans notre direction...
Heureusement, la jeune fille y mettait du sien, surtout que la caverne semblait continuer de s'écrouler d'étage en étage... En voyant le fond du couloir derrière eux s'écrouler, Java a pour premier réflexe de pousser la noble dans les escaliers, et alors qu'elle s'approche de Red pour le faire descendre aussi.... Clic.
Y a eu un clic. Qu'est-ce qui a fait clic ? C'est jamais bon, dans les grottes, les clics. C'est encore pire quand il y a d'autres bruits qui suivent derrière le mur. Et c'est la catastrophe quand Java entend ce bruit de roulement. La panique dans la voix de l'aventurier retranscrit très bien ce qui se passe dans sa tête : à ce stade, ennemi ou pas, tout le monde allait finir en purée. Elle attrape le grand bleu par la ceinture pour le tirer avec elle, et cette fois, puise dans tout ce qui lui reste d'énergie pour courir. Hors de question de mourir de manière aussi peu digne !
C'est ainsi qu'elle retrouve Ylia à l'étage d'en dessous, qu'elle attrape sans aucune forme de bienséance pour la passer au-dessus de son épaule, et continuer de courir. Elle savait que Red était derrière elle parce qu'elle pouvait rapidement discerner la couleur si caractéristique de ses cheveux dans sa vision périphérique – comme quoi, le bleu, c'était vraiment la meilleure couleur de toutes. Vite prise d'un point de côté, Java repousse ses limites pour continuer de courir : en effet, au fur et à mesure que tout s'écroulait au-dessus d'eux, la grosse boule de pierre prenait de la vitesse.
Voyons le bon côté des choses : au moins, ils étaient sûrs d'être en train de descendre la montagne. Par contre, c'était vraiment le seul point positif. A un moment, le loup blanc dépasse notre petit groupe pour s'enfoncer dans un couloir à leur gauche. Un deuxième point positif ! C'était assez pour rendre un peu d'espoir à Java, qui se lança à sa suite. Bon... C'était un cul-de-sac. Un point positif mais pas trop, du coup. Mais elle n'allait pas non plus cracher sur l'intelligence de l'animal : même s'ils étaient encore loin de la sortie, au moins, ils pourraient attendre que la boule passe. Et vu les cris qui l'accompagnaient, les quelques survivants qui continuaient de courir devant. Elle profite de cette courte pause pour déposer la noble, et passer doucement sa main sous le menton du loup pour lui faire quelques grattouilles.
▬ Gentil louloup ! T'as vraiment un pouvoir super classe, Red.
Dans l'ombre, son sourire ne se voit pas, mais il s'entend à son intonation. Cependant, elle ne lui laisse pas vraiment le temps de répondre, puisqu'ils n'avaient pas que la boule à fuir... mais également les éboulements, aggravés par son passage. La garde reprend la noble sur son épaule, et la troupe reprend sa course contre la montagne.
Puis bien sûr, pour arranger les choses, plus ils descendent, plus il y a de pièges. Certains sont contournés, d'autres sont déclenchés, bref, pour vous faire un topo rapide : la robe de la petite noble avait été déchirée à plusieurs endroits, Java avait esquivé de justesse une flèche qui lui avait éraflé le flanc, et seul notre beau Red s'en sortait à peu près bien.
Jusqu'à ce qu'il nous offre un autre « clic », probablement en essayant encore de malaxer les murs, allez savoir.
Cette fois, la garde et la noble le fusillent toutes les deux du regard. Il faut dire qu'entre la fatigue et la panique, l'humeur n'était plus du tout aux compliments. Et Java est presque sur le point de lui dire le fond de sa pensée, quand un appel d'air glacial et une violente lumière immaculée attire son attention. Son expression change du tout au tout.
Volontairement ou non, l'aventurier avait activé un mécanisme qui leur permettait d'accéder à une sortie, qui ressemblait en tout point à celle dans laquelle ils s'étaient réfugié au tout début de cette aventure. Tout en prenant bien garde à ce que l'aventurier coure à ses côtés et non plus derrière elle, elle se jette vers les vents froids qui lui glacent déjà les trous de nez. N'oublions quand même pas que tout le système de caverne continuait de s'écrouler sur lui-même, après tout. Et lorsqu'elle voit que les rochers qui tombent sont de plus en plus gros, alors qu'ils atteignent à peine la sortie, Java a encore assez de force pour un dernier réflexe. Ou plutôt, deux. D'abord, jeter la noble de toutes ses forces dehors en lui criant de faire une roulade pour ne pas se casser le bras. Ensuite, donner un bon gros coup de pied dans le dos de Red pour le propulser en avant.
S'il fallait que quelqu'un mange du caillou aujourd'hui, ce serait elle, et personne d'autre. Mais heureusement, Lucy semblait l'avoir prise en pitié : Java parvient également à rejoindre la sortie au dernier moment, avant que tout s'écroule derrière elle. Mais pas sa chaussure gauche, qui décide de se sacrifier avec bravoure. Enfin, de rester coincée dans les décombres, quoi.
C'est ainsi que notre petit groupe s'extirpa tant bien que mal de ce repaire – décidément très mal construit – de hors-la-loi non identifiés. Notre garde locale le voyait déjà venir à des kilomètres : son rapport à la capitale allait être compliqué. Elle n'avait respecté aucune forme de protocole officiel, et si les parents d'Ylia se plaignaient de l'état dans lequel leur fille rentrerait, elle savait déjà que ça allait lui retomber dessus... Mais bon, ça, c'était un problème pour la Java du futur.
Avec un pied dénudé et la noble à ses côtés, Java prend le temps de remercier copieusement l'aventurier – et à défaut d'avoir quoique ce soit d'autres à lui offrir, elle lui donne le reste de ses baies et insiste pour qu'ils se revoient dans un contexte plus calme, un jour (peut-être autour d'un bon repas plutôt qu'au sommet des montagnes?). Puis elle se met en route vers la Forteresse pour y acheter une nouvelle chaussure, se reposer un peu, et prendre rendez-vous aux portails de téléportation pour elle et Ylia.
Cette fois, il n'y aurait pas de surprise lorsqu'elles pénétreraient la capitale. Juste le souvenir marquant du grand Red et de son aide.
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