Marthe semble dans son élément. Parfaitement dans son élément même. Venu avec des enfants dans ses bras, Faolan se demande si elle aussi est parent comme lui. C’est peut-être pour cela qu’elle a accepté aussi rapidement d’aider bénévolement dans cet orphelinat. Beaucoup de possibilités pouvaient expliqué cette situation, mais ça serais assez indiscret de lui le demander ainsi de but en blanc, surtout devant de jeune enfant. Une petite main lui tira le pantalon, sur le moment il pensa que c’était Melta, mais ce dernier était toujours dans son chat avec l’enfant renard de saison. Le blond baissa les yeux pour voir une hybride agaela visiblement, de six ans, le regarde avec de grands yeux bleus tout ronds.

— Et toi tu es qui, monsieur ? Tu vas vraiment aider ? Vous n’allez pas les laisser ici avec nous n’est-ce pas ?

La voix de l’enfant était tremblante, assez peu assurée. Plusieurs regards s’étaient figés vers le cuisinier comme en attente d’une réponse. Surtout de la formulation de la réponse visiblement. Des bénévoles venus se tourner les pouces et des adultes laissant des petits ils avaient dû en voir tourner, même à cet âge-là visiblement.

— Ho ! Désolé, j’ai oublié de me présenter aussi. Je suis Faolan, le papa de Melta. Il est la prunelle de mes yeux et un bout de mon âme. Le plus beau des cadeaux de Lucy.
— Nous on était pas des cadeaux de Lucy du coup ?

Mince, mauvais choix de mots visiblement. L’enfant à l’esprit vif visiblement et cherche à comprendre de pourquoi elle n’a plus de parent. Pourquoi cet enfant roux lui pouvait en avoir un et pas elle par exemple.

— Non, ce n’est pas cela. Vous êtes tous des cadeaux très précieux de Lucy, c’est juste que vos géniteurs sont ingrats et ne savent pas le voir.
— Ça veut dire quoi ingrat ?

La petite fronce les sourcils en cherchant visiblement à comprendre si c’était un terme positif ou négatif et de comment comprendre la phrase. C’est l’un des enfants plus grands qui s’approcha de la petite, une fillette féline, qui la détendit en lui touchant les épaules et en apportant sa propre définition.

— C’est que c’est des méchants tout moches.
— Ho ! D’accord ! Ça va, je t’aime bien alors.

Le plus jeune avait dit cela en fixant le jeune adulte dans les yeux avec un grand sourire qu’il lui rendit assez heureux de la voir moins sur la défensive. Il remercia la plus âgée aussi d’un sourire qu’elle rendit beaucoup plus timidement. Elle semblait encore assez méfiante, plus par habitude qu’autre chose.

— Je suis Ariel, elle c’est Minali. Il y a aussi Beowulf, Cyneburg, Zimri, Keijo, Guanyu, Alaric, Fay, Cadfael, Jéricho, Tsvetan, Ithel et Niloufar.

Tout en disant chacun des noms, elle désigna un à un les divers enfants pour les présenter. Faolan était un peu perdu pour le nom de chacun, mais se dit que ça devrait venir d’ici la fin de la journée mine de rien. Quoi qu’il en soit il hocha la tête et les répéta mentalement pour retenir au mieux. Avant de se tourner vers Marthe pour lui demander un peu ce qu’elle préférait comme marche à suivre pour commencer.

— On leur fait faire un atelier cuisine ou une bataille d’eau ?

À ses mots la plupart des enfants commencèrent à s’exciter, les deux propositions semblaient beaucoup plaisir et un petit débat entre eux semblait se faire pour savoir ce qui serait le mieux. Cela fit rire Faolan qui frappa dans les mains pour ravoir l’attention de tous et un peu de silence. Quand tous les regards furent sur lui, il désigna sa camarade d’un revers de la main et un grand sourire.

— C’est a notre Miss Applebee qu’il faut dire ce que vous voulez, elle a convaincre que votre choix est mieux que l’autre. Le tout sans se couper la parole, sinon vous perdez le droit de continuer à donner votre avis.

C’était un jeu pour apprendre à discuter sans couper ou hurler qu’il faisait petit dans les cuisines avec les autres enfants de serviteur pour apprendre à respecter les autres. Il ne savait pas du tout ce que cela allait donner ici.

Les bras croiser et un sourire aux lèvres un moqueur, plus amuser qu’autre chose de la situation qu’il avait mise avec ce débat et de comment la jeune femme s’en sortait avec les enfants, il observa la tout. Visiblement Marthe savait y faire, utilisant les mots justes, sans hausser le ton, pour faire que les enfants débâtent sans en venir aux hurlements et bagarre. Il avait une certaine admiration pour cette maitrise du groupe, il sait qu’il aurait fini par hurler à un moment pour leur dire de taire et de les faire reprendre un à un. Cela aurait été certainement contre-productif et aurait mis sur la défensive tout le groupe pour le reste de la journée.

Du coin de l’œil il remarqua que les enfants n’ayant pas pris part aux débats étaient en réalité parties pour faire, semblerait-il, un chat perché. Jusque là tout va bien, sauf que si ça allait si bien que cela ça n’aurait pas été amusant. Pas amusant du tout. Avoir un jeu calme là tout de suite aurait été trop simple.

L’hybride renard de saison, de son doux nom Boewulf était, semblerait-il, l’investigateur du jeu. La course poursuite avec Melta l’ayant visiblement amusé un peu trop sur le moment. Il c’était mis à courir tout croc sortit après les autres hybrides en grognant fort et les faisant fuir soit avec les rires des poursuivis, soit des petits cris vraiment terrifier d’autre.

Lorsqu’il s’approcha de Zimir et Ariel pour les faire participé à son jeu visiblement agacé d’attendre la fin du débat et voulant plus d’action il se fit feuler dessus par les deux plus vieux. Loin d’en démorde il sauta sur la jeune fille et dans son enthousiasme et tentative de jeu lui mordis la main assez fort pour lui faire une petite plaie et monter les larmes aux yeux.

— Mais ça ne va pas bien ?

Réagissant enfin et sortant de son ébahissement de la situation il accourra vers les deux petits pour les séparer. La jeune hybride-félin ayant décidé de répliqué avec ses griffes et une certaine hargne. La situation actuelle semblait avoir excité tout le monde dans le mauvais sens du terme et des pleures se firent entendre autour, alors que certain se commencèrent à se disputer à nouveau sur le fait de manger ou faire une bataille d’eau là tout de suite.

C’était une cacophonie sans nom où Faolan ne comprenait pas le strict mot. Bien trop occuper à tenir les deux enfants, chacun dans un bras, pour les empêcher de continuer à se battre. D’ailleurs les deux avaient les crocs bien enfoncer chacun dans le bras les retenant et le blondin les larmes aux yeux sous la douleur. Sérieusement il ne pensait absolument que ça aurait pu dégénéré à ce point. Il jeta un retard totalement perdu à Marthe, mimant parfaitement un « Au secours » silencieux. Pour le coup, là il avait simplement envie de leur hurler à tous de se taire et de les mettre tous au coin. Il le ferait certainement si la jeune femme ne trouvait pas une autre solution.

Ça devait être une envoyer de Lucy elle-même. Il n’y avait pas d’autre explication pour le blond. Marthe était une saine, une envoyée de Lucy pour lui montrer la lumière en ce jour, tout simplement. Le respect qu’elle avait su déclencher chez les enfants en si peu de temps et geste, certes en criant, mais avec une efficacité de l’extrême était tout simplement hallucinant à voir.

S’il n’avait pas eu les deux enfants à retenir dans ses bras il aurait certainement applaudi de toutes ses forces sa performance. Il avait presque honte de sa première interaction avec la jeune femme dans son songe quand il la voyait s’en sortir avec brio. Surtout en tirant des oreilles.

Il eut envie de la retenir pour lui dire qu’il pouvait s’occuper tout de même de la cuisine malgré tout, mais ça aurait été aller contre son autorité et la demande qu’elle avait faites au deux faute de trouble de réparer leurs erreurs. Plusieurs oreilles étaient basses et l’ambiance tout sauf joyeuse tout de suite, il sait bien que c’est obligatoire après ce genre de moment, portant ça lui fait un peu mal au cœur.

— Désolé…
— On ne voulait pas…

Ariel et Beowulf se tenaient devant lui, les yeux pleins de larmes à deux doigts de tomber et beaucoup des enfants semblaient aussi au bord de la crise de larmes. Ça par contre il se serais bien passé d’affronter autant d’yeux humides. Tout doucement il porta chacune de ses mains sur la tête des petits avec un sourire aux lèvres et ébouriffa leurs cheveux.

— Elle fait peur quand elle est en colère n’est-ce pas ?

Deux hochements de tête de lui répondirent, mais toujours aucun son. Il attendit patiemment que l’un ouvre le dialogue. Leur laissant le temps de mettre des mots sur ce qu’ils avaient sur le cœur là tout de suite. Le temps passe lentement pourtant il ne bouge pas et leur souri simplement en attendant.

— Vous allez partir ?
— Hein ?
— Comme on a agi comme des monstres et que…

Le petit ne finit pas sa phrase, mais fixe la trace de morsure de l’adulte qu’il a pu faire plus tôt. Faolan suivis son regard et fixa lui-même la trace avant de rire des plus franchement et secouer négativement la et prendre les deux petits en otage en un câlin sauvage dont ils ne s’attendaient visiblement pas du tout.

— On ne va pas partir pour si peu. Tout le monde fait des bêtises. Un monstre, ça ne s’excuse pas et ne répare pas ses erreurs. Vous vous êtes excusé, maintenant il ne reste plus que la seconde partie à faire.
— Comment ?

La question fuse de la bouche enfantine alors qu’il relâche son étreinte sur les deux petites terreurs.

— On va déjà ranger tout ce qui a été mis de partout et mettre la table. Vous saurez tous le faire ?

Il eut une approbation assez générale de l’assemblée de petits hybrides. Plus ou moins doucement tous se mirent en mouvements pour ranger les affaires mises dans tous les sens, alors que Faolan faisait le tour de chacun pour vérifier les petits bobo et les soigné les uns après les autres. Une fois la chose fait-il en profita pour organiser un voyage toilette alors que les plus grands organisaient visiblement efficacement l’installation de la table pour tout le monde.

C’est alors qu’il finissait de laver les mains des plus petits que l’appel pour la table fut entendu de la salle de bain, provoquant une fuite de tout le petit monde, sauf de Cadfael, une petite hybride gloot à la peau bleue de son métissage. Lui tenant doucement il l’accompagna à son rythme à elle jusqu’à la salle à manger. Il ne s’étonna absolument pas de trouver Melta bien installer et attendant sa part avec un certain enthousiasme. Il installa la petite à côté de sa future place.

— Installe-toi, je vais servir.

Sur ses mots il s’approcha de marmite et tendit la main pour avoir une assiette, l’enfant le plus proche de lui tendit la sienne, mais il ne l’a pris pas et le fixa un peu avait de secouer la tête doucement.

— Non, il faut faire d’abord faire passer les assiettes du fond avant de se servir.
— Mais je suis plus prêt !
— Donc tu es le responsable de la distribution. Il y a assez de nourriture pour tout le monde, alors font passer les assiettes du fond.
— Mais je vais être le dernier à manger.
— Non, on commencera tout ensemble
— Mais !
— Pas de mais, si quelqu’un commence avant il ne jouera pas après manger avec tout le monde, tout simplement.

La bouche de l’enfant se referme et chacun semble peser le pour et contre de cette menace. Il n’aime pas jouer au chantage, mais il apprit rapidement que le marchandage est souvent ce qui fonctionne le plus efficacement. Pour le coup ce fut efficace, car doucement, avec un peu de cafouillage à la base, les assiettes les plus au fond remontèrent à lui pour être servir avant d’être renvoyé à leur destinataire. Aucun enfant ne commença à manger, même une fois tout le monde servit, attendant visiblement le signal pour le faire en toute impunité. Faolan reprit sa place tranquillement devant son assiette maintenant pleine.

— Bon appétit à tous.

Une réponse plus ou moins collective des petits se fit entendre alors que chacun commença son plat avec plus ou moins d’entrain. La première bouchée fut très agréable en bouche. Le blond tourna son regard vers Marthe et lui sourit franchement.

— C’est super bon, il me faudra ta recette !