Dans un fracas de métal secoué et de cuir froissé, Alvar de Brumerive quitta la calèche et remercia sobrement le côcher pour le voyage. Le conducteur gratifia le garde masqué d'un signe de main et fit craquer ses fouets, reprenant la route calmement. Se saisissant de sa convocation, il relut une dernière fois les informations fournies par la hiérarchie au sujet de cette conférence à laquelle on l'avait convié.

Très surpris par cette démarche qui était fort inhabituelle dans la méthodologie de la Garde, Alvar s'interrogeait quant à la nature réelle de cette mission. Quel genre de criminel pouvait être assez dangereux pour nécessiter la mobilisation de soldats aux quatre coins des terre, et ce en si grand nombre ? Cette simple question faisait déjà froid dans le dos, mais le Traquesang ne se laissait évidemment pas impressionner pour si peu. D'un pas décidé, il se rapprocha du bâtiment que lui indiquait ses informations. Le lieu et ses environs étaient étrangement désert, Alvar espérait donc ne pas être en retard et accéléra le mouvement. Il fut cependant assailli d'un doute, et ce pour de multiples raisons.

N'ayant pas encore eu l'occasion de faire amplement connaissance avec l'effectif du Village Perché, il ne savait pas combien d'hommes avaient été conviés au même rassemblement que lui, néanmoins il était quelque peu intrigué par l'absence totale de personnel militaire, ne serait-ce qu'un duo de soldats placés à l'entrée pour assurer le filtrage des visiteurs. Rien, pas un chat à l'horizon, peut être que la nature de la conférence était si secrète que tous avaient été rassemblés à l'intérieur ? Se surprenant à douter, Alvar ralentit le mouvement et inspecta la double-porte de bois massif qui se dressait devant lui, partiellement entrouverte. Sans vouloir sombrer dans la paranoïa, le sens du détail d'Alvar le poussait à noter le silence absolu. Très curieux, se serait-il trompé de date ou de lieu ? Extirpant le papier de sa poche, il s'intéressa de nouveau aux données et à ses notes, mais tout semblait indiquer qu'il était à la bonne adresse.

C'est alors qu'il perçut, derrière lui, des sons de sabots et de cuir claqué. Une seconde calèche venait d'arriver. Soulagé de découvrir la présence d'autres âmes en ce lieu mystérieux, Alvar s'éloigna du lieu de rendez-vous pour aller à la rencontre des nouveaux arrivants, ayant dans l'intention de les saluer.

Dahlia Delancy, un nom qui ne lui disait rien. La jeune représentante de la Garde d'Aryon salua convenablement son camarade, ce qu'il ne manqua pas de noter. Lui qui était très attaché aux manières et aux codes appréciait de rencontrer une sœur d'arme aussi rigoureuse que lui. Sous le masque d'acier, son visage se fendit en un sourire bienveillant et, avec le même sérieux dont venait de faire preuve sa camarade retardataire, Alvar effectua le salut emblématique de la Garde et se présenta dans le même élan.

"Officier Alvar de Brumerive, enchanté. Oui, j'ai bien l'impression que nous sommes en retard, nous ferions mieux de rejoindre les autres."

Bien qu'il fut toujours passablement inquiété par le silence mortuaire qui régnait aux alentours de la base, Alvar était cependant contraint d'admettre que l'hypothèse d'une conférence silencieuse était plus cohérente que celle d'un piège. Il décida donc de ne pas s'exprimer au sujet de ses doutes et emboîta le pas à Dahlia, tout en apposant furtivement sa main sur le pommeau de son épée, juste au cas où.

Le duo pénétra dans l'enceinte de l'établissement. La pénombre y régnait, et seules quelques maigres torches venaient octroyer un soupçon de lueur. L’œil affûté d'Alvar nota immédiatement que quelque chose clochait. A l'intérieur, il n'y avait effectivement personne pour les accueillir, chose qui n'aurait jamais été permise dans le cadre d'une réunion de cette importance. Extrêmement méfiant, il serra légèrement sa main sur la poignée de son arme, observant son environnement. Il décida de faire part de son inquiétude à celle qui l'accompagnait.

"Un instant, quelque chose ne va pas..."

Simultanément, un fracas assourdissant retentit dans leur dos. D'un geste mécanique, Alvar fit glisser sa lame en dehors de son fourreau et adopta une posture défensive. Les voilà piégés. Avec stupeur, il constata que ses angoisses étaient parfaitement justifiées, ils étaient pris au piège. Le premier réflexe du soldat masqué fut d'administrer de violents coups d'épaule dans la double-porte. Après quelques essais infructueux, il se rendit à l'évidence et comprit qu'il n'avait pas la force requise pour se débarrasser de ce qui scellait cette entrée. Il songea un instant à son armement et aux stratégies qu'il pourrait employer pour faire face à la menace potentielle et constata, non sans effroi, qu'il était bien mal équipé pour faire face à une attaque.

Etant donné qu'il croyait être entouré de ses camarades, Alvar n'avait pas jugé utile de se munir de bouteilles de sang afin d'accroître ses capacités. De mémoire, il se souvenait d'avoir stocké quelques fioles de sang ainsi qu'une flasque à demi-vide, c'était bien trop peu pour bénéficier de ses pouvoirs. Quelque peu démuni, il se tourna alors vers sa compagne d'infortune, probablement aussi alertée que lui, dans l'espoir de pouvoir bénéficier de son soutien dans cette épineuse situation.

"Nous sommes manifestement pris au piège. Préparez vous au pire camarade, je compte sur vous pour couvrir mes arrières."

Ses paroles n'avaient certes rien de rassurant, mais Alvar n'avait jamais réellement su comment rassurer ses pairs, malgré sa bonne volonté. Les deux militaires s'avancèrent, s'enfonçant sciemment dans le traquenard tendu juste pour eux en dépit d'une autre solution. Le soldat masqué s'empara d'une torche accrochée au mur, conservant son épée dans l'autre main, puit il prit les devants. Durant cette courte et prudente exploration, Alvar nota que le lieu n'était pas équipé pour accueillir l'évènement. Ni vestiaires, ni armes, ni registres, rien d'autre que des caisses vides et quelques malheureux tonneaux poussiéreux. L'endroit n'avait même pas été préparé pour l'occasion, alors avait-il réellement été question d'une conférence ? Plus ils avançaient, plus l'environnement semblait confirmer que le piège n'avait été établi que pour eux deux, mais pourquoi ces deux soldats en particulier ?

Tout en s'interrogeant sur cette question, il accorda un nouveau regard à celle qui l'accompagnait. Une pensée glaçante lui traversa l'esprit : que faire si c'était elle qui avait orchestré cette mystérieuse machination ? Alvar chassa momentanément cette idée de son esprit après avoir aperçu un élément intéressant, posé sur une table non loin d'eux. Intrigué, il s'en approcha précautionneusement et réalisa avec stupéfaction de quoi il s'agissait. Une épée à la garde dorée, un insigne décoré ainsi que quelques éléments, ils avaient sous les yeux les affaires d'un Général et même probablement celui qui était techniquement en charge de la conférence. En proie à l'incompréhension la plus totale, Alvar espérait que Dahlia ait une idée pour éclaircir une partie de ce mystère, car rien ne lui venait. Ramenant sa lame au fourreau Tout en tendant l'insigne du général à sa camarade, Alvar marmonna d'un ton éteint :

"Je crains le pire, je dois vous l'avouer."

Plus enclin à accepter l'idée d'un guet-apens plutôt que d'une trahison d'un haut-gradé, le soldat masqué laissait sous-entendre que leur supérieur n'était peut être plus de ce monde. Cette perspective était terrifiante car, qu'il s'agisse d'un ou de plusieurs adversaires, il n'était pas donné à tout le monde d'éliminer un haut représentant de la Garde.

Après avoir récupéré son arme, il décida de reprendre l'exploration, toujours sur le qui-vive.

Le duo finit par atteindre une pièce où l'obscurité ne régnait pas totalement. Des fenêtres les surplombaient et, bien que les atteindre semblaient constituer un défi en soi, l'idée de les traverser pour s'extraire de ce piège constituaient une solution cohérente. Estimant que la lumière était suffisante pour se repérer dans l'espace, Alvar reposa la torche sur l'un des socles muraux prévus à cet effet et s'avança pour détailler l'environnement avec davantage de minutie.

"Oui, votre idée me plaît bien. Je préfère de loin quitter ses lieux et prévenir nos camarades plutôt que de m'enfoncer dans ce piège à l'aveuglette."

Alors qu'il s'apprêtait à se saisir d'un banc pour s'en servir comme marche-pied, le garde fut surpris par un assourdissant fracas de verre brisé et de bois pulvérisé. Couvert d'éclats en un éclair, il se recroquevilla par réflexe afin d'éviter que les bris ne puissent pénétrer sa visière. Le choc passé, il se redressa et constata avec horreur le macabre spectacle qui s'offrait à lui.

Des gardes, dont les armures aux motifs variés indiquaient diverses provenances. Parmi eux, on retrouvait également le fameux conférencier disparu. Ces derniers semblaient habités, comme maintenus par des fils par un marionnettiste malfaisant. Leurs mouvements étaient erratiques, désarticulés, et de leurs gorges émanaient des sons gutturaux, bien plus proche du grognement et du râle bestial que d'une vocalisation humaine. Alvar constata également que leur entrée en scène ne s'était pas effectuée sans dommages. Certains d'entre eux avaient le visage criblé de lames de verre et de copeaux de bois mais curieusement, ils ne semblaient absolument pas incommodés par les plaies qui ornaient leurs corps. Estomaqué, le Traquesang croyait savoir à quoi il avait affaire, mais le doute subsistait encore.

"Vous reconnaissez l'un de ces hommes, camarade ?"

Dans les ténèbres, une voix s'éleva. Un inconnu dont le ton laissait entrevoir l'aliénation s'exprima, décrivant le lieu comme étant son terrain de jeu. Il était sans nulle doute le responsable de toute cette machination, ou du moins l'un des responsables. Profitant du calme qui précédait la tempête à venir, Alvar adopta une posture défensive et se rapprocha de sa sœur d'arme. Dans la panique, ils n'avaient pas pensé à échanger au sujet de leurs capacités et de leurs talents respectifs. L'officier préférait éviter les surprises dans son propre camp, mais il était probablement un peu trop tard pour établir un plan d'attaque solide.

Pris d'un doute, Alvar fut déstabilisé. Lorsqu'il croisa le regard vide de l'un de ses compagnons possédés, la mémoire lui revint. Parmi tous ses souvenirs, il venait de mettre le doigt sur quelque chose. On l'avait informé au sujet d'une affaire concernant un cas similaire. Lors de l'été 998, une paire de gradés avaient découvert les résultats abominables d'une bien sinistre magie. Le coupable avait été interpellé, mais peut être s'était-il enfui ? Choisissant de faire part de cette supposition à Dahlia, il marmonna :

"Observez leurs mouvements..."  

Prêts à frapper, les cinq vestiges de gardes se tordaient en tout sens, comme s'ils se tenaient sur des tâches d'huile et peinaient à conserver leur équilibre. Leurs expressions faciales changeaient brusquement mais leurs yeux étaient perdus dans le vide. Ils ressemblaient tous à des coquilles vides.

"Cela m'évoque quelque chose. Des gardes auraient fait face à une menace similaire par le passé. Il était question d'un marionnettiste capable de contrôler les cadavres à sa guise. Je ne me souviens pas des détails, mais j'ai l'impression que ces pauvres âme ont subi ce triste sort. Si mes soupçons sont fondés, celui qui les manipule doit se trouver quelque part dans cette pièce."

Alvar aurait souhaité pouvoir échanger davantage avec Dahlia pour se préparer à l'altercation, mais leurs adversaires ne leur en laissèrent pas l'occasion. L'un d'entre eux, un garde chaudement vêtu et muni d'une hache colossal, poussa subitement un hurlement monstrueux puis se rua sur le duo. Les autres créatures lui emboîtèrent le pas, claudiquant difficilement en direction de leurs cibles. Curieusement, le garde masqué ne s'élança pas dans la mêlée, mais profita de ces quelques instants de répit pour se délester de deux éléments de son armure intégrale. Il commença par décrocher son masque d'acier, qu'il jeta à ses pieds, dévoilant par la même occasion son visage bestial à sa partenaire. A l'aide de ses dents, il retira ensuite le gant de sa main gauche, laissant entrevoir la ventouse ignoble au creux de sa paume. Les dents qui ornaient les bordures de cette gueule béante s'agitèrent légèrement au contact de l'air, émettant au passage un curieux couinement.

"Nous n'avons pas le temps pour les explications. Ce que vous devez savoir, c'est que je dois atteindre le général rapidement."

De sa main griffue, Alvar pointa du doigt le seul mort-vivant en tenue civile. Suite à quoi, il fonça vers la chose la plus avancée, déviant la hache qui s'abattait sur lui à l'aide de sa lame. Le coup était négligé, imprécis, indigne d'un garde. Clairement, l'homme qui avait autrefois habité ce corps n'était plus. Souhaitant néanmoins confirmer cet état de fait, malade à la simple idée de blesser un protecteur d'Aryon, Alvar empoigna le crâne du monstre déséquilibré. Les crocs de sa paume s'enfoncèrent dans la chair, dont le Traquesang perçut toute la froideur. Dans un abject bruit de succion, il goûta le sang stagnant de son ennemi puis, à la hâte, il relâcha son emprise et jeta le mort-vivant au sol en constatant la nature de ce qu'il venait d'ingérer.

L'officier effectua un pas en arrière, se repositionnant non loin de son alliée. Sa paume sembla suffoquer et de son creux s'extirpa soudain une gerbe de sang noirci. Il en avait désormais l'absolue certitude, car le sang ne mentait pas, ces hommes étaient résolument morts. Lui qui caressait encore l'espoir de faire face à une forme avancée d'hypnose dut enfin se rendre à l'évidence, il était déjà trop tard pour venir en aide à ces malheureux. Réprimant sa rage, il pointa ses adversaires de sa lame, prêt à en découdre.

Déjà, le mort-vivant blessé par l'assaut d'Alvar se relevait, prenant appui sur son arme pour retrouver l'équilibre. Dangereusement proches, les autres monstruosités grommelaient et suffoquaient au rythme de leurs mouvements saccadés. Le Traquesang, nullement alimenté par le sang pourri que sa main venait de vomir, suivant des yeux le général. Il misait sur lui. Si ce dernier avait été assassiné dans la journée, son sang pourrait servir. Aussi macabre que cela puisse être, si Alvar parvenait à l'atteindre et à extraire une quantité suffisante de sang encore passablement frais, il pourrait faire usage de ses pouvoirs et écourter le combat. Cependant, il se refusait à négliger la sécurité de sa camarade, qu'il espérait talentueuse.

Alvar, toujours en position défensive, tâchait de garder tous les adversaires en visuel. Leurs mouvements désordonnés faisaient d'eux des cibles particulièrement difficiles à analyser, ce qui rendait l'altercation d'autant plus angoissante. Le Traquesang fut néanmoins surpris de constater que sa camarade avait plus d'un tour dans son sac. Elle projeta un lasso dont elle était équipée en direction du général, refermant le cordage sur la jambe du mort-vivant puis, avec une force surprenante en vue de sa carrure, la jeune militaire traîna le corps décharné jusqu'à eux.

Impressionné par cette performance, Alvar hocha la tête en signe de remerciement. Dahlia se plaça devant lui, lui permettant de mener à bien la répugnante opération qu'il s'apprêtait à mener. L'officier avait bien cru sentir une pointe de dégoût dans le regard de sa camarade, mais il ne lui en tenait évidemment pas rigueur. Il demeurait celui que ces capacités horrifiaient le plus, il n'allait certainement pas reprocher à quiconque leur intolérance face à de tels phénomènes.

Nauséeux face à la simple idée de goûter à la chair d'un mort, il se ragaillardit face à l'urgence et ouvrit grand la gueule, dévoilant sa dentition de prédateur dans un grognement bestial. Alvar plongea vers le mort-vivant, qu'il attrapa directement par le front pour le maintenir en place. Accroupi au dessus de son défunt supérieur, il murmura un mot d'excuse puis, dans le même élan, perça la gorge de la créature à l'aide de ses crocs. Par impulsions, il draina d'importantes quantités de sang, réalisant avec soulagement que la substance était encore assez fraîche pour lui être utile.

Une fois rassasié, Alvar sentit la puissance affluer en lui et avec cette force, la galvanisation qui l'accompagnait. Il tâcha de lutter contre les pulsions sanguinaires qui l'habitaient, ne souhaitant pas incommoder davantage Dahlia par la bizarrerie de son comportement. Malgré ses efforts, la bête en lui s'exprimait. Ses yeux étaient écarquillés, son souffle lourd et bruyant et même son visage semblait adopter des traits propres aux animaux. Il se releva, la bouche encore emplie de liquide pourpre, l'esprit embrumé par sa volonté de destruction. Le mort-vivant, bien qu'il soit vidé de son sang, gesticulait encore au sol. D'un violent coup de pied, Alvar acheva la créature en la frappant à la tête. Elle cessa brusquement de se mouvoir, vaincue.

L'officier monstrueux posa sa main libre sur la fusée de l'immense épée qu'il portait à la ceinture, puis il l'extirpa de son fourreau avec une aisance déconcertante. Cette lame, démesurément grande, n'était pas conçue pour être portée à une main, mais les capacités d'Alvar lui permettaient, une fois activés, de manier cette arme à une seule main sans être encombré par le poids. Dahlia était déjà aux prises avec deux de leurs adversaires, il était temps pour son camarade de montrer que, malgré la déplaisance que suscitaient ses dons, le résultat était généralement au rendez-vous.

D'un geste vif et extrêmement puissant, Alvar bondit sur les deux zombies puis, effectuant un grand moulinet à l'aide de son poignet, il frappa l'un d'eux horizontalement à l'aide de sa titanesque épée. Le mouvement, bien que maîtrisé, fut si féroce que l'ennemi fut tout bonnement découpé en deux, écartant une première menace du combat. Fasciné par son propre pouvoir, le garde ne put réprimer un rictus de satisfaction et omit, l'espace d'un instant, de conserver son attention sur son second opposant. Ce dernier, bien peu agile mais cependant sauvage, porta un assaut latéral à Alvar, qui ne parvint à esquiver le gros des dommages que de justesse. L'épée de la chose s'imbriqua entre deux plaques de l'armure du garde, entrouvrant une plaie juste sous son épaule.

Alvar rugit de douleur puis passa à la riposte, frappant l'attaquant de sa lame la plus courte. Le zombie effectua une manœuvre d'évitement curieuse, défiant la gravité en se penchant en arrière. Bien que curieux, cela fit son effet car la chose n'essuya aucun dégât, passant juste sous la lame. Le Garde partiellement blessé maintint sa position, réalisant qu'il avait laissé sa camarade quitter son champ de vision. Il jeta un coup d'oeil furtif par dessus son épaule, espérant qu'elle n'avait essuyé aucun assaut.