Suite directe au RP précédent
Après cette histoire, la journée se passe plutôt bien. Puis le soir arrive et vous rentrez à l'auberge et effectivement, l'aubergiste vous accueille en précisant qu'il y a des bains chaud dans le jardin derrière et qu'ils sont disponibles 24/24h.
Vous réservé une table pour le repas mais il vous dit que le service ne se fait pas avant vingt heure. Vous avez encore un peu de temps devant vous alors pourquoi ne pas aller découvrir ces fameuses sources chaudes ?
Lorsque vous entrez dans les bains, vous êtes toutes les deux et il n'y a aucun client. C'est le moment d'en profiter et se détendre au maximum...
Vous restez quelques longues minutes dans l'eau en discutant mais vous commencez à avoir la tête qui tourne. Est-ce la vapeur chaude ? Petit à petit, vous vous sentez de plus en plus joyeuses et le monde tourne de plus en plus vite...
Mais bien sur cela n'est qu'une impression que vous donne votre cerveau. Parce qu'en réalité, vous êtes maintenant toutes deux complètement saoule. Un effet secondaire de ses sources peut-être ?
Ce soir-là, lorsque Kurogami prit son service, elle était exténuée. C’est qu’elle accueillait depuis deux jours déjà sa belle-famille et n’en pouvait plus d’entendre les jérémiades incessantes de sa belle-mère, entrecoupées des plaintes de son mari. Etait-ce de sa faute d’avoir voulu se marier trop jeune ? Son cher et tendre lui avait pourtant promis une immense maison au sommet des arbres ainsi qu’une trésorerie suffisante pour qu’elle n’ait plus jamais à s’abimer les ongles au travail. Elle était travailleuse pourtant, Kurogami. Et ne rechignait jamais à accepter les demandes d’heures supplémentaires du patron, ni les tâches annexes qu’il n’hésitait pas à lui refiler par confiance en ses capacités.
Aussi, ce soir-là, lorsque le patron l’interpella pour l’inviter à préparer les bains pour deux jeunes clientes, Kurogami n’eut qu’un faible soupir avant d’accepter. Elle délaissa les tables qu’elle gérait jusqu’alors à l’un de ses collègues, ôta son tablier et s’avança dans l’arrière salle. Elle ôta la couverture qui protégeait l’eau des bains de la chute des détritus rejetés par les végétaux alentours, nettoya rapidement l’arrière-cour et s’assura que les pierres disposées sous le bassin étaient convenablement chauffées à blanc. Ces bains étaient parfaitement artisanaux, à demi confectionnés à partir de planches de bois et de pierres massives : l’eau était chauffée par un système de ventilation qui poussait les braises éparses à produire une chaleur suffisante pour imiter de parfaites thermes recomposées.
Les sourcils froncés, elle relut la commande délivrée par son patron. L’auberge proposait un service exclusif à certains de ses clients VIP. Beaucoup de fils à Papa ou de vieux commerçants désirant revivre la joie de leur jeunesse sans incidence. Elle haussa les épaules, fatiguée de toute manière par la longue soirée de service qui s’annonçait, ouvrit trois potions d’ivresse et en fit couler le contenu dans le bassin. Dans quelques minutes, la vapeur qui s’élèverait à l’œil nu dans les airs rendrait ivre et enthousiaste même les constitutions les plus solides.
Ignorant tout de ce quiproquo de commande, en réalité destinée aux précédents clients et déjà obsolète, Luz commençait à penser qu’il faisait décidément bien trop chaud pour un soir de saison douce. Elle avait arraché la large feuille d’un arbre avoisinant pour s’éventer avec avidité, à moitié pâmée de son côté du bain, à la recherche du moindre souffle d’air qu’elle pouvait saisir. Les joues rougies pour une raison inexpliquée, elle posait sur Rebecca un regard de plus en plus torve, sans réaliser que sa voix prenait progressivement des accents plus languides, voire fort joyeux.
Elle s’esclaffa. Peut-être un peu trop bruyamment.
Alors, ses prunelles louvoyèrent sous ses cils sombres, tandis qu’elle se rapprochait subrepticement de Rebecca pour lui glisser d’un air amusé, un ton plus bas :
Oh, Luz, déjà, les blagues lubriques ? Décidément, ces bains n’étaient pas normaux. Sans le réaliser, voilà qu’elle prenait progressivement la pleine pente de l’ivresse. Très bientôt, elle se retrouverait probablement à danser nue en hurlant des imprécations dans la cour. Chouette. Et où étaient les maudits cocktails qu’on devait leur apporter ?!
2ème lune de la saison froide 1000
L'IVRESSE DU BAIN
Après l'histoire du restaurant, et même si Charlie et Deanna étaient les personnes les plus gentilles et les plus adorables d'Aryon, Rebecca ne remettra pas les pieds dans ce bâtiment. Plus. Jamais.
- Oui, retournons à l'auberge. Un bon bain chaud et un bon repas ne pourront que nous faire du bien.
Arrivées à l'auberge, les deux jeunes femmes passèrent commande pour leur repas, avant de partir vers les vestiaires du bain. Les vestiaires des femmes étaient vide, aucun casier n'était pris. Et bien au moins, elles ne seront pas obligées de jouer des coudes pour accéder à l'eau.
Nue comme un vers avec simplement une serviette lui arrivant au raz du sous-sol, Rebecca se demandait s'il fallait prendre sa pipe avec elle. Les bains sont fait pour se détendre, de bonnes petites taffes ne pourront être que bénéfiques. Et ça fait tellement longtemps que j'suis pas sortie aussi ! Allez Reb, juste un p'tit coup !
Luz est déjà dans le bain quand Rebecca fait son entrée, pipe en main. Petit pas par petit pas, elle rentre dans le bain. La température est tellement chaude, tellement bonne.
Mais rapidement, sans s'en rendre compte, sa tête commence à tourner légèrement. Mais ce n'est pas assez pour l'alarmer plus que nécessaire.
- Du jolie monde, du jolie monde...C'est vite dit ! Mais ça remonte déjà à une éternité, ça !
Oui, beaucoup trop de lune se sont écoulées depuis ce moment-là. Sa mémoire lui joue des tours, ou tout simplement qu'elle n'a pas envie de s'en souvenir. Cela remonte à un temps où elle n'était pas encore célibataire, où sa vie ne résumé qu'aux allers-retours entre son domicile et le manoir Vériano.
Tout en continuant de parler librement avec la jeune femme, Rebecca tire sur sa pipe. La fumée blanchâtre s'envole doucement vers le ciel étoilée. De l'autre côté du bain, Machin venait d'apparaître, toujours aussi ombrée.
- Salut bébé, je t'ai manqué ?
- Hé ! J'ai pas choisi ce costume par hasard, hein !
Encore une autre taffe, non s'en se rapprocher un peu de la jeune femme.
- Mais toi alors ? Si j'ai bonne mémoire, c'était un dragon, non ? C'est ça ton pouvoir ? Tu me diras, beaucoup plus impressionnant que de simples ombres.
Luz se déplace également vers elle, diminuant inexorablement la distance. Puis, quand leur visage n'était plus qu'à quelques centimètres, leur course se stope.
- Haha, si seulement tu savais...pourquoi créer une ombre alors que je peux avoir leur capacité sur moi ? Rebecca baissa la voix. Tu veux voir ?
Mais au lieu d'utiliser son pouvoir, elle présenta sa pipe à la jeune femme.
- Mais avant ça, tu vas me faire le plaisir de prendre un peu de...ça. Tu verras, tout te paraîtra beaucoup moins compliqué.
Bon, il est vrai que Rebecca omet un petit passage de l'objet, comme par exemple le fait qu'il fait apparaître le côté obscure de celui qui l'utilise. Mais non, Luz est beaucoup trop douce et adorable pour avoir un côté obscur.
Pas du tout. Une pipe ?
Elle jeta un regard trouble sur l’objet en bois ciselé que lui tendait sa coéquipière. Elle fronça un peu le nez, tenta d’étudier l’odeur de la fumée. Cela la fit tousser. Elle n’avait jamais fumé de sa vie, hormis pour tester une expérience inconnue dans sa prime jeunesse, et cela ne lui avait pas laissé un souvenir impérissable. La fumée dégageait une odeur âcre, persistante, amère et irritante. Mais qui pouvait fumer ce truc ?!
Elle porta la pipe à sa bouche et tenta d’aspirer une première fois. Avec peut-être un peu trop de conviction. La fumée aspirée déclencha immédiatement une effroyable quinte de toux qui la poussa à replacer la pipe en sécurité entre les mains de Rebecca tout en cherchant des yeux quelque chose pour atténuer les élancements de sa gorge. Ses prunelles tombèrent sur son cocktail, laissé à l’abandon au bord du bassin –c’était donc là qu’il était, le sacripant !- et elle avala le liquide fruité fortement alcoolisé dans un splendide cul sec.
Elle re-toussa. La tête lui tourna. Etait-ce pour cela que le fond de la pièce était aussi sombre ?
Un sourire idiot sur les lèvres, elle salua le plus naturellement du monde la forme noire qui venait d’apparaître.
Elle se décala dans l’eau du bain, et ce simple mouvement la conduisit à venir tout à fait coller sa cuisse à celle de Rebecca. L’ombre pencha subtilement la tête à la manière d’un félin calme et patient. Elle se rapprocha d’un pas fluide, s’accouda au rebord du bassin et son sourire se fit tentateur, doucereux, presque comme un fruit trop mûr sur le point de se fendre.
« Tu devrais t’assurer que son cocktail n’est pas empoissonné, murmura la voix similaire à la sienne. Et si elle se noyait, dans toute cette eau… ? Si tu étais à nouveau seule ? Incapable de la protéger ? »
« … C’est pas très sympa de dire ça. Reb’, c’est ma bonne amie. »
« Justement. Tu devrais t’en assurer. Qu’elle reste à toi et à personne d’autre, car tu es la seule à pouvoir la protéger. Des gens pourraient débarquer et lui faire du mal, tu t’en voudrais… »
Luz arbora une profonde grimace outragée. Elle se tourna vers Rebecca, et poursuivit la conversation sans avoir le moins du monde compris qu’elle était la seule à percevoir cette présence. Les joues encore plus rouges sous l’effet mêlé de la drogue et de l’alcool, elle l’interpella quasiment :
Et ce faisant, sa main se posa dans un sursaut sur la cuisse de Rebecca, semble-t-il pour attirer son attention. Seulement, plus du tout guerroyante, Luz rata son coup et s’empêtra les doigts dans la serviette de la jeune femme, les éclaboussant toutes les deux et manquant de mettre à nue sa pauvre partenaire. Cela eut au moins le mérite de faire rire l'ombre qui s'esclaffa immédiatement. Et déclencha brutalement un mécanisme magique dans le bassin qui poussa l'eau à s'agiter d'une nuée d'énormes bulles, tel un parfait jacuzzi.
2ème lune de la saison froide 1000
L'IVRESSE DU BAIN
- Pffff ! Le seul ex mari que je me trimbale n'est plus un brin intéressé par ce corps !
Rebecca joignit le geste à la parole, en se levant et en passant ses mains au raz de son corps pour montrer ces formes. Arthorias ne viendra pas la chercher ici, c'est clair et net. Surtout qu'il est bloqué à la capitale, qu'il a beaucoup de boulot. "Protéger la couronne" blablabla !
- Et...pfff...les enfants ? Pff non, je fuis ça comme la peste. C'est petit, ça chiale tout le temps, et ils savent même pas rester propres plus de deux heures.
Comme si elle allait avoir des enfants. Avec qui déjà, hein ?
L'aventurière continue de prendre des lampées de drogue. Elle se sent de plus en plus partir. Son corps se détend, son esprit se libère. Cela faisait depuis combien de temps qu'elle ne se sentait pas aussi libre de corps et d'esprit ?
La jeune femme ne nota même pas que Luz parlait toute seule. Elle rentrait même dans son jeu.
- Hooooo !! Une Luz tout feu tout flaaaaaamme ! J'aimerai tellement voir ça...
Machin les rejoignait dans le bain. Elle fit un grand sourire et un signe de main à quelque chose à côté d'elle.
- B'venue dans l'monde réelle !
- Dis dis, t'auras de grandes dents ? Et des grandes ailes ? Et et et t'auras des écailles ? Parce que c'est jolie les zécailles. C'est tout brillants, tout doux, tout tout tout...tout je sais pas quoi, mais tout tout.
Luz fit un geste de travers, et la serviette de Rebecca flottait dans le bain. Et comme si celui-ci était magique, de grandes bulle se formèrent à sa surface, couvrant sa nudité. Presque déçue, Rebecca essayait tant bien que mal d'éclater toutes ces bulles protectrices. Mais à chaque fois qu'elle en explosait une, deux autres poppaient.
- Rhooooo !
Les yeux de Rebecca tombe alors sur le verre que tient Luz. Un verre d'alcool. Mais elle a eu ça où ??
- Mais mais mais mais !! Il...il est où mon alcool à moi ?
Elle est vraiment trop forte cette Luz...
Combien de temps cela faisait-il déjà, depuis que vous étiez entré dans ce bain ? Un bon moment sûrement, mais pourquoi s'arrêter maintenant, n'est-ce pas ? La discussion continua calmement, sans aucun accroc ... Du moins jusqu'à ce que les prochains effets du bain n'interviennent.
Lorsque vos regards se croisent, vous sentez votre cœur s'emballer et la gêne vous prendre, si bien que Luz n'a même plus la force de faire des blagues perverses ! Quant à toi, Rebecca, tu semble n'avoir plus qu'un objectif en tête, lui tenir ... la main.
Sentimentalement parlant, régressant à l'âge de douze ans, certaines herbes du bain ont des effets secondaires légèrement aphrodisiaque tandis que d'autres font ressortir la candeur. Il n'y a plus de place pour ce qui intervient dans les relations des adultes, plutôt un sentiment doux cherchant à vous rapprocher l'une de l'autre.
Une douce chaleur l’envahit. Il y avait ce quelque chose dans les prunelles de Rebecca… Un regard clair comme du cristal, limpide comme l’eau d’un lac de montagne perdu au sein d’un lointain glacier. Sa chevelure avait-elle toujours été aussi blanche ? Un blond immaculé que l’eau faisait boucler sur sa peau de porcelaine, quelques mèches emmêlées qui s’entortillaient sur sa nuque et ondulaient jusqu’à la naissance de sa… Luz rougit. Elle se raidit, hoqueta, détourna immédiatement la tête pour ne briser d’aucune inconvenance la ravissante pudeur de sa jeune amie. Que… Qu’y avait-il au-delà de cette frontière de cheveux ? Luz n’en savait rien. Elle savait en revanche que cette exposition devait fortement déranger son adorable amie de cœur et qu’il en allait de son devoir de la protéger. Elle attrapa donc de ses doigts fins la serviette vagabonde qui flottait toujours au gré des bulles du bassin, et c’est le visage tourné à l’inverse qu’elle l’ouvrit pour proposer à Rebecca de s’y réfugier.
Ses joues lui brûlaient le visage. Sa gorge était sèche. Sitôt qu’elle sentit la serviette partir, Luz s’empressa de rabattre ses bras le long de son corps malhabile, se triturant les doigts avec un air profondément affecté.
Bien entendu, le cocktail n’avait rien ôté à son ivresse manifeste. Elle se releva donc brusquement, enjamba le bassin sans oser poser les yeux sur Rebecca, deux mains gênées en cocon autour de son visage pour masquer sa rougeur. Elle ouvrit sec la porte la porte du fond, presque un « kyaah » candide sur les lèvres, lorsque ses pieds s’emmêlèrent dans la marche et qu’elle culbuta en avant. Sa serviette jaillit, et son corps nu comme un lombric s’étala près de deux clients forts surpris qui s’apprêtaient à monter à l’étage.
Ses prunelles tombèrent sur le cocktail en attente dans l’arrière salle, dont elle se saisit tout en même temps que sa serviette pour pratiquement courir jusqu’au bassin en sens inverse. La porte glissa lentement sur ses gonds et se referma tout à fait sur le visage hilare de ses témoins. Elle rentra dans l’eau chaude d’un bond, sa couleur à présent plus proche du soleil que d’une pigmentation normale.
Pourvu qu’elle n’ait rien vu. Pourvu qu’elle n’ait rien vu.
« Et t-tu vas faire quoi après ? Après tout ça ? »
Tandis qu’elle se saisissait de son verre, leurs doigts se frôlèrent. Luz en oublia pratiquement de respirer, son sang battant à ses tempes.
L’ombre à côté d’elle leva les yeux au ciel, les bras croisés sur sa poitrine, juste avant de jeter un coup d’œil écœuré à Machin.
2ème lune de la saison froide 1000
L'IVRESSE DU BAIN
- Ah ouais...Là, ça devient beaucoup trop enfantin pour moi...Allez p'tite fleur : On remue ses fesses et sa poitrine devant la jolie demoiselle, là ! Et on continue les blagues salaces. Allez allez ALLEZ !
Machin, en bonne entraîneuse qu'elle était, essayait tant bien que mal de motiver Rebecca à recommencer la dragouille avec sa magnifique partenaire. Mais l'aventurière ne l'écoutait plus du tout, laissant de côté la pipe des miracles. Son visage est bloqué dans une expression des plus ridicules : yeux mi-clos, bouche entrouverte, sourire niais. Vraiment, une expression que Machin ne pensait pas qu'elle pouvait tirer un jour. Et puis, comme prise d'un coup de jus inexpliqué, Rebecca se remet bien droite et tend sa dextre.
- Dis dis dis dis dis dis dis Dis dis dis dis dis dis dis ...
Elle reprendre son souffle.
- Dis dis dis dis dis dis dis Dis dis dis dis dis dis dis !!
Encore une petite fois
- Tu me donnes ta main ?
Mais voyant que sa copine de jeu ne veut pas, l'aventurière se lève, sa serviette partant vaquer à ses occupations un peu plus loin. Un voile de bulle se cré alors, couvrant son corps de sa nudité générale.
- Allez quoi ? donne moi ta main. Je veux ta main !
Luz lui tend le cocktail qu'elle a eu du mal à aller chercher. Mais maintenant, Rebecca s'en fiche complètement. Ce qu'elle veut dorénavant, c'est la main de la jeune femme. Elle fera tout pour l'avoir, même lui courir après dans tout l'établissement.
Et comme si on avait privé un enfant de 3 ans de sa sucette préférée, la jeune femme commence à crier, faisant apparaître quelques visages interrogateurs aux travers des portes environnantes.
- Donne...Moi...Ta....MAIIIIIIIN !
Luz ramassa les bras contre son corps dans l’espoir vain de se prémunir des attaques de sa tendre et adorable amie. Rouge comme une pivoine, elle ne sut plus quoi faire entre détourner la tête pour ne pas lorgner la nudité de Rebecca ou la surveiller du coin de l’œil pour tenter de lui faire entendre raison.
Et oh, mon dieu, n’était-ce pas d’ailleurs ainsi que l’on faisait les enfants ?! Mais que ferait-elle pour entretenir Rebecca et leurs innombrables marmots communs ?! Devrait-elle s’endetter ? S’engager tout de suite dans la Garde ? Demander de l’aide à son grand-père pour qu’il prenne en charge les braillards et lui permette de vivre son idylle avec Rebecca sur fond de soleil couchant ? Les hurlements de cette dernière grimpèrent de plusieurs décibels. Dans l’auberge, cela s’agita. Luz se redressa à son tour, envoyant une nuée de gouttelettes partout dans la cour tandis qu’elles se poursuivaient à demi dans le bassin, gesticulant comme deux damnées prises d’hystérie.
Oui, parce qu’il était hors de question d’avoir une fille, il ne fallait pas déconner tout de même.
La main de Rebecca brassa l’air à quelques millimètres de son visage, ripa sur son bras, et parvint soudainement à s’emparer de sa senestre.
Elle pivota néanmoins sur ses hanches et tenta le tout pour le tout : elle s’accroupit soudainement et bondit vers Rebecca, la saisissant brutalement par la taille pour l’entraîner avec elle dans un prodigieux placage pas du tout maîtrisé. Le bassin étant malheureusement limité, elles culbutèrent par-dessus le rebord et atterrir dans l’herbe molle avec un petit bruit spongieux et moult hurlements.
Derrière lui, Kurogami arborait une moue crispée et apportait à toute vitesse une potion de sobriété, seule solution de secours lorsque les clients se révélaient intenables…
2ème lune de la saison froide 1000
L'IVRESSE DU BAIN
Un liquide glacé coulait dans sa gorge. Tout d'abord, Rebecca faisait tout pour ne pas l'avaler, secouant la tête dans tous les sens pour que rien ne rentre dans sa bouche.
- Noooblblbl ! Je veux paaaaablblblbl !
Mais qu'importe ce qu'elle pouvait faire, elle avaler la potion de sobriété. Et comme si la dimension se brisa, l'esprit de Rebecca revient. Toutes ses sensations, son sérieux, son air calme en apparence.
Se rendant finalement compte qu'elle était à moitié nue devant tout le monde, ses bras se placèrent autour de sa poitrine, dans un dernier geste de pudeur.
- Qu'est-ce....qu'est-ce qui s'est passé ?
- Y'a eu un problème. On pensait qu'vous vouliez le bain spé.
- Un bain spé ? Non mais on voulait simplement se reposer après une journée épuisante !
- Ouais, c'qu'on dit. Y'a eu un problème.
Se frottant l'arcane sourcilière, une migraine commençait à pointer le bout de son nez. Pour une soirée reposante, il allait falloir repasser.
- Bon. Oublions tout ça. Vous auriez des chambres pour qu'on puisse dormir ?
- Oui oui oui, pas d'problème ! Et on vous 'fra pas payer, pour la compensation !
Rebecca regarde son amie, qui essaye elle aussi de se remettre de ses émotions.
-Est-ce que cela te conviens ? En espérant qu'il n'y aura pas de problème, cette fois-ci.