Vous avez vécu votre lot d'aventure, après avoir déjoué les plans d'un voyeur cherchant à vous forcer la main sous les hauts l'un de l'autre, vous avez pu déchaîner vos pulsions ardentes dans le confort d'une auberge non pas des moins cosy. Vous endormant main dans la main après avoir veillé trop tard, Aslander est le premier à ouvrir les yeux le lendemain.
Quelle est cette sensation brûlant en toi ? Non plus cette envie dévorante de consommer le fruit d'un amour impossible, du moins plus au travers de pareille débauche ... Bien au contraire, tu t'émerveilles de voir Khalie assoupie et prends ta décision. Tu vas lui demander de t'épouser ! Quitter la vie d'aventurier et de garde pour acheter une ferme et vivre avec elle, reclus dans une montagne à élever les Talbuks et Poulor, voir même fonder une famille ? Le lui proposer te brûle les lèvres, tu ne penses plus à rien sinon faire ta vie avec cette femme !
Mais, puisqu'il y a un "mais" ...
Lorsque tu ouvres les yeux, Khalie, tu te sens nauséeuse, comme après un lendemain de cuite. Rassemblant tes souvenirs, tu ne te rappelle pas de comment tu es arrivée ici, ce que tu sais cependant ... C'est que tu n'as jamais vu de ta vie cet homme à coté de toi ! Et tu es nue sous les mêmes draps ! Qu'a-t-il fait à ton corps pendant que tu étais inconsciente ?! Et en plus de ça, quel genre de proposition veut-il te faire ? Il faut que tu trouves une solution et rapidement pour ne pas tomber aux mains du premier détraqué !
Nous avions couru de longues minutes alors que nos mains ne désiraient pas se quitter tels deux amants en fuites. Nous recherchions notre sanctuaire, un endroit où nous pourrions laisser place au désir qui nous dévorait de l’intérieur et qui brûlait nos corps fiévreux. Je laissai mon ami nous guider dans les dédales de la capitale puisqu’il semblait à son tour savoir où il allait. Je le laisse mener le pas, mener le pas vers notre refuge et dès que nous sommes que tous les deux une danse torride nous gagne. La fatigue qui m’avait habitée un peu plus tôt n’était plus laissant une place à une fougue que je ne me connaissais pas moi-même. Je me laisse guider par mon meneur bougeant sur un même rythme que ce dernier, et ce jusqu’à ce que l’épuisement nous gagne.
Enfin, si seulement j’avais su ce qui se passerait par la suite, je n’aurais jamais fermé les yeux…
Le lendemain matin, lorsque je me réveille grâce au chant des oiseaux, j’ai un mauvais pressentiment. À vrai dire, mon corps semble courbaturer voir douloureux et j’ai l’impression que ma tête va exploser. Je n’ose même pas ouvrir les yeux sachant très bien ce que la lumière allait me faire. Elle était perfide et traitre. Elle attaquait toujours dans les pires moments, mais je n’ai pas le choix, j’ai certainement du boulot à faire ce matin et avant que Valentino ne me réveille à coup de pied dans le derrière, je suis mieux de me lever. En tout cas, j’ignore ce que j’ai fait hier, mais je promets de ne plus picoler les soirs de semaine surtout si je travaille le lendemain.
Je sens quelque chose qui bouge à mes côtés et je dois dire que je fige un moment, mais c’est ce qui me permit d’ouvrir les yeux de surprise. Le soleil m’éblouit un moment, mais je dois dire que j’ai un mouvement de recul alors que je le vois m’observer avec son regard rempli de tendresse. Qui est-il? Que me veut-il? Surtout, comment suis-je arrivée jusqu’ici?! Je lève les draps et réalise que nous sommes tous les deux nus comme des verres et que je suis blottie contre ce dernier.
Du coup, soit je le dégage ferme et que je me fiche qu’il me prenne pour une sans cœur ou je me la joue délicate en lui faisant croire que je me souviens de lui tout en lui promettant de le revoir sans pour autant le faire…
« B…bon matin »
Ça commence déjà mal, enfin, je pourrais feindre un baiser matinal, mais nous ne sommes rien lui et moi alors ça ne sert à rien de le blesser d’avantage. Je me glisse hors du lit prenant l’un des draps pour m’envelopper à l’intérieur et j’attrape mes vêtements au sol avant de me diriger vers la salle de bain et de fermer la porte derrière moi sans la verrouiller. Qu’est-ce que je vais faire? Je porte un regard en coin sur le tas de vêtements que je tiens et je constate la boue sécher qui s’y trouve. Qu’est-ce que j’ai foutu hier? C’est vrai…j’ai un blackout total. Je ne me souviens pas ce que j’ai fait la journée précédente… J’étais partie avec Arlequin et je ne sais plus à partir de quand j’ai arrêté de me souvenir, mais aux dernières nouvelles je me trouvais dans la forêt. Je me masse les tempes et laisse tomber les draps afin de pénétrer dans la douche. Peut-être que ça me reviendra?
Enfin, pour ce qui était de mes vêtements, j’en avais d’autres de rechange dans mon sac, mais pour ça, je devais le trouver. Je mets finalement les pieds dans la douche et laisse l’eau couler longuement sur mon corps avant de commencer à me nettoyer. La buée commence à se répandre dans la pièce embuant ainsi la vitre de la douche…
Cette nuit a été absolument incroyable! Je ne sais même pas comment le décrire en réalité... Était-ce à cause de la drogue que nous avions consommé bien malgré nous ou bien nos corps brûlants était-il simplement fait pour s'entendre? Si l'amour est une musique, je peux dire que Khalie et moi sommes un parfait duo car, durant toute la durée de cette nuit de chaleur, lors de nos corps à corps nous avons joués sur les mêmes accords! Malheureusement, il a bien fallu que l'on s'arrête, que notre rythme endiablé laisse place à quelque chose de plus doux, plus calme, plus reposant... Ainsi, nous nous sommes endormis dans les bras l'un de l'autre, et à cet instant, je ne pensais même pas au lendemain... Peut-être aurais-je dû le faire en réalité! La nuit est courte mais bien agréable et, lorsque je me réveille le lendemain... Je n'ai d'yeux que pour Khalie! Elle est encore assoupie, son visage est magnifique, sa peau douce sous mes caresses, j'ai une envie irrésistible de l'embrasser mais je m'abstiens, cela serait sans doute trop? Après tout, nous ne sommes pas un couple...
Non, nous ne le sommes pas... Mais nous pourrions l'être! Elle et moi pourrions être heureux ensembles... Je secoue doucement la tête... Qu'est-ce que je suis en train d'imaginer? Un couple? Moi en couple parfaitement monogame et épanoui? Cela ne fait aucun sens... Et pourtant, je regarde la jeune fille en souriant d'un air béa, si je devais me ranger avec quelqu'un, qui cela pourrait être si ce n'est Khalie? Je pourrais sans aucun doute me faire à une vie à ses côtés, oublier ma carrière d'aventurier, elle pourrait quitter la garde cela éviterait aussi qu'elle ne finisse par enquêter sur moi et nous pourrions être ensemble! Aujourd'hui et durant de nombreuses années après! Pourquoi cette idée - pourtant si effrayante - me fait tellement envie? Me marier avec la belle, éventuellement avoir des enfants! Je serai un bon père contrairement au miens j'en suis certain et puis, elle serait avec moi... C'est décidé! C'est cela que je veux! Je vais lui faire ma demande mais pas tout de suite, je n'ai même pas le moindre bijou à lui offrir ce serait pitoyable... Je sais, tout d'abord prendre un petit déjeuner ensemble, on pourrait se faire livrer dans la chambre! Ensuite, aller profiter de la capitale main dans la main puis l'inviter ce soir... J'aurais le temps de trouver un orfèvre pour faire la plus belle et la plus extravagante des créations!
Alors que je pense à tout cela, voilà que ma belle se réveille... Elle a du mal à sortir de ses songes semble-t-il alors, d'un mouvement délicat, je viens caresser son flanc de sorte à l'aider à quitter les bras d'une quelconque divinité du sommeil pour revenir dans les miens... Elle se réveille et me regarde en ayant un mouvement de recule? Non! Ce n'est sans doute que mon imagination! Je lui souris tendrement, ne la quittant pas du regard! Elle est tellement belle! Je voudrais l'embrasser immédiatement mais elle me prend de cours en me souhaitant un bon matin visiblement hésitant... Allons donc, après notre nuit de passion et vu l'avenir que je nous devine, je ne vois pas pourquoi elle semble si timide! Je prends sa main pour l'embrasser avec douceur. "Bon matin ô ma muse..." Et je me sens l'âme poétique en plus! Décidément cette femme est sans doute ce qu'il m'arrive de mieux! Elle se lève, s'enroulant d'un drap - faisant ainsi preuve d'une pudeur que je ne lui connais pas vraiment - et se dirige vers la salle de bain... Ma foi cela me laisse un peu de temps! J'enfile rapidement mon pantalon et me rend au rez-de-chaussée. Je demande à l'aubergiste de nous monter un petit déjeuner dans la chambre d'ici environs une demie-heure - sans savoir ce que l'on va faire mieux vaut ne pas se faire surprendre - et je lui donne une bourse bien remplie pour cela! Ensuite je remonte dans la chambre et lorsque j'arrive, j'entends la douche qui coule? Parfait!
J'enlève donc mon pantalon, me retrouvant dans mon plus simple appareil, et je rentre dans la salle de bain! J'ouvre la douche sans aucune pudeur et je rentre dedans en observant le corps magnifique de ma jeune amie... Ma bien-aimée même! Elle est bien plus qu'une amie après tout, elle est la femme de ma vie! Je ne fais pas réellement attention à ses réactions, dans mon esprit elle est sans aucun doute en train de penser la même chose que moi alors, je viens l'enlacer après m'être glissé dans son dos et je dépose mon menton sur son épaule. Il faut amener le sujet discrètement...
"Dis-moi Khalie, tu n'as jamais envisagé de quitter la garde? De faire autre chose de ton avenir?"
Mon front déposé sur le carrelage froid de la douche, je réfléchis à une façon de fuir de cette situation et surtout de trouver un moyen de me souvenir. Pourquoi semblait-il si amoureux de moi? C’était presque épeurant. Ne serait-ce pas la première fois que je le vois alors que je suis sûre de ne jamais avoir déposé les yeux sur ce dernier. Sauf que quelque chose me perturbe, pourquoi je ne me souviens pratiquement de ma journée d’hier et surtout, si je me trouvais dans la forêt, où se trouve Arlequin maintenant? Où suis-je? Je n’ai pas encore vu où nous nous trouvions. Sommes-nous dans un simple village ou bien nous trouvons-nous à la capitale? Pourquoi y serais-je? Je n’avais pas réellement prévu de m’y rendre.
Perdu dans mes pensées je n’entends la porte de la salle de bain s’ouvrir que trop tard. Un léger courant d’air s’engouffre et me fait frissonner et ne pouvant fuir cette situation je n’ai d’autre choix de que le laisser me rejoindre pour le moment. Sauf que le sentir se coller à moi me fait sursauter. Pourtant, ses gestes sont doux et calmes. Il ne semble pas être le genre d’homme à fuir après avoir pris son pied, mais qui est-il pour moi? Surtout qu’il connait mon nom?! Lui aurais-je dit. Je pousse un soupir, la moindre des choses aurait été que je me souvienne au moins de son nom, non?
Je me détourne alors de ce dernier lui faisant face. Je le fixe intensément, mon regard se fait dur alors que mon front fronce et mes yeux se plissent. C’est un très bel homme, même saoule j’ai de bon goût au moins, mais ça tête ne me dit rien.
« Non, je ne compte pas quitter la garde et je n’ai pas prévu faire autre chose de ma vie pour le moment. »
Je suis plutôt directe, voir froide et puisque je suis propre, je n’ai pas de raison de rester plus longtemps. Je ne sais pas ce qu’il avait en tête comme idée, mais je ne suis pas pour un deuxième tour.
« Bon, je sors… » Je semble chercher son nom ou trouver quelque chose à dire, mais la seule chose qui me vient en tête c’est un simple. « Toi! » Je n’attends pas, je ne veux pas voir sa réaction. Étrangement, ça me fait du mal pour lui et j’ouvre la porte de la douche attrapant ma serviette et je me dépêche de sortir de la pièce même si je suis dégoulinante d’eau. Je m’essuie rapidement et je me dépêche de mettre de nouveaux vêtements.
L’homme me suit rapidement se demandant très certainement ce qu’il se passe. Je prends mes sacs, m’assure que tout est là et je me retourne face à ce dernier. Je dois quand même le confronter lui dire la vérité.
« Bon, écoute, je ne sais pas ce que tu espères de moi, ni ce que je représente à tes yeux, mais ce n’est que l’histoire d’une nuit. Tu connais mon nom c’est bien, mais je dois avoir trop bu, parce que j’ai oublié le tien. Je ne me souviens même pas de t’avoir vu non plus. C’est même la première fois que je te vois. J’aurais aimé te le dire d’une autre façon, mais je ne veux pas passer par quatre chemins déjà que j’ai bien des problèmes et que je ne sais même pas où j’ai laissé mon unicorne ni ce que j’ai fait hier… »
Je me frotte les tempes pour essayer de m’aider. J’ai l’impression qu’une migraine s’installe doucement dans mon esprit et m’empêche de réfléchir convenablement. Je soupire et mon désespoir doit paraître sur mon visage. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que ma mémoire me joue des tours. Je me souviens de la fois où je m’étais retrouvée dans la cafétéria avec des feuilles vierges ainsi qu’un stylo… sans savoir pourquoi je m’y étais rendue. C’est flippant. Peut-être que je devrais consulter un médecin et en parler avec ma mère s’il y avait de quelconques antécédents de perte de mémoire.
Que se passe-t-il? Je sent bien son sursaut alors que je viens me coller à elle, pourquoi? J'avoue que j'ai une drôle d'impression, comme si tout cela allait mal tourner! Un mauvais pressentiment qui me déplaît grandement en réalité je ne peux le nier... Elle s'écarte de mes bras, se détournant de mon affection et se tourne pour me faire face avec un regard dur, les sourcils froncés et un air qui ne me dit rien qui vaille... Sa voix se fait dure alors qu'elle me répond ce qui semble, pour elle, une évidence et je sens mon coeur qui rate un battement... Me hait-elle? Je sais que nous avions dit que rien ne se passerait plus, que nous serions juste amis mais, c'est elle qui m'a embrassé, qui voulait trouver un lieu discret pour la suite! Durant la nuit elle ne semblait pas regretter mais... Peut-être était-ce à cause de la drogue? Peut-être n'a-t-elle juste rien ressentie d'autre que l'effet de ce qu'on nous a fait prendre, peut-être que cette étincelle entre nous, je suis le seul à l'avoir senti? Pire! Est-ce qu'elle m'en veut de lui avoir cédé? De ne pas avoir dit non hier alors que mon corps brûlait d'un désir charnel pour son être? Aurais-je dû ma faire douleur et ne pas céder à mes envies, mes pulsions, mes... Mes sentiments?
Elle me précise qu'elle quitte la douche, me regarde un instant avant de m'appeler "toi"? Alors c'est ainsi? alors que moi j'imagine ma vie avec elle, elle ne daigne même plus prononcer mon nom? C'est donc cela la douleur de perdre un amour? Mes pensées vont vers cette jeune femme rencontré dans la ville aquatique et dont j'ai oublié le nom, je suis heureux qu'elle ne me voit pas à cet instant, moi qui prétendait ne jamais connaitre cette douleur, qui la traitait de naïve et d'idiote... Elle rirait certainement en me voyant dans cette situation! Cependant je reviens vite à la réalité, je ne comptes pas laisser les choses s'arrêter ainsi! Je sors donc également de la douche en la suivant, il est hors de question que notre histoire se termine! Je vais faire tout ce qu'il faudra, je vais me faire pardonner, je vais la faire changer d'avis et après cela, je l'épouserai! Elle prend ses affaires, s'habille et se tourne pour me balancer ce qu'elle pense au visage... L'histoire d'une nuit? Elle ne parle même pas du fait que cela devait resté uniquement amical entre nous? Trop bu? Un instant... Nous n'avons bu qu'un verre pourtant et puis, je la vois mal dire qu'elle a oublié mon nom! Peu importe la raison, Khalie n'utiliserait pas une telle excuse, elle est bien trop franche pour cela! Je comprends alors et je secoue doucement la tête : une perte de mémoire mais pas uniquement de la veille, elle ne se souvient plus du tout de moi! Je prends la main de la jeune fille sans réellement lui laisser le choix.
"Khalie calmes-toi s'il te plaît... Je sais que ce que je vais te dire va te paraître étrange mais je t'assure que c'est la vérité... Viens t'asseoir s'il te plait..." Je la guide jusqu'au lit et la fait s'asseoir dessus avant de m'asseoir à ses côtés. "Avant tout rassures toi, Arlequin va très bien! Il est à l'écurie de la caserne! Tu l'as laissé au sergent Gecko qui est l'amie de ton officier supérieur... Et oui, je connais le nom de ton cheval pour une simple et bonne raison : nous nous connaissons! C'est moi, Aslander." Je la regarde le plus sincèrement du monde. "Nous nous connaissons même bien en réalité, tu parles d'histoires d'un soir mais cela fait déjà plusieurs mois que nous sommes amis et..." J'hésite un instant, je pourrais profiter de la situation en fait, si elle ne se souvient de rien je pourrais manipuler les informations, lui dire que nous sommes fiancés! Les rumeurs m'y aideraient après tout! Ce serait si simple mais en même temps... Je ne veux plus de mensonges! Je ne veux pas que notre futur mariage soit basé sur un mensonge! "Nous sommes parfois également amants... Nous avons fait de nombreuses choses ensemble : chasser des voleurs, danser, arrêter un meurtrier, combattu un monstre dans la brume, mis en geôle des criminels nous ressemblant et naturellement... Terminés dans cette chambre dans laquelle je n'ai pas besoin de te dire ce qu'il s'est passé... J'ignore pourquoi tu ne te souviens plus de moi Khalie mais, je tiens à toi! Énormément, plus qu'à quiconque même alors... Je vais tout faire pour que tu te souviennes de moi!"
Une étrange discorde s'est installée entre vous, Khalie ne connaît même plus le nom de sa conquête de la nuit passée ! Mais que faire alors, pour lui rendre ses souvenirs ? Pour rétablir les choses telles qu'elles étaient avant ce regrettable accident ! Il faut à tout prix que tu regagne sa confiance, Aslander, que tu la rassure sans faire quoi que ce soit de trop entreprenant, que tu ...
la porte de la chambre s'ouvre un peu plus tôt que prévue et, ce n'est pas seulement l'aubergiste, mais aussi deux bards, un au luth, l'autre avec un tambour, chantant une sérénade à l'amour, tout en musique, pendant que l'aubergiste jette des pétales de rose à vos pieds. Le chef cuisinier quant à lui vous ramène un grand plateau avec divers mets, sur lequel est écrit avec d'autant plus de pétales le mot "Love".
- "Je vous présente notre formule pour les jeunes couples, j'ai nommé 'L'amour au premier regard'. Bon appétit, jeune tourtereaux."
Puis s'éloignant vers la sortie, tous quittent la chambre avec bien trop de révérences.
Vous voici donc dans une chambre tapissée de pétales et un petit déjeuner en amoureux, comme l'a nommé le chef lui-même, "l'amour au premier regard".
J’ai dit ce que j’avais à dire et il ne me tarde que trop de quitter cet endroit dont je n’ai aucun souvenir. Bien sûr, cet homme m’a suivie entouré de sa simple serviette. Il cherche à me retenir, il semble me connaître plus que je le connais ce qui est flippant. Pourtant, s’il était si important pour moi, pourquoi je ne me souviens pas de lui? Bien que je frotte mes tempes, rien ne me vient à la tête et ça m’énerve plus que tout alors je ferme mon poing et me frappe le front à quelques reprises puis je sens une main douce et chaude attraper la mienne. J’ai un frisson et le regarde vivement surprise, comme si ce geste me rappelait quelque chose. Ma tête à peut-être oublié, mais mon corps semble se souvenir de cette main.
Je me laisse guider sans trop avoir le choix. Il a peut-être des réponses et si l’écouter peut peut-être m’aider à tout remettre ça en place… Je prends place sur le lit alors qu’il s’assied à mes côtés. Ce qu’il va me dire n’est que la vérité alors s’il peut éclairer cette noirceur qui s’est formée dans mon esprit. Il parle d’Arlequin où je l’ai laissé la dernière fois, à la caserne où se trouve l’amie de mon officier supérieur. Donc il parle ici de Valentino? S’il le connait, Val doit le connaître aussi, non? Il me dit s’appeler Aslander… Je le regarde avec de grands yeux d’incompréhension. Rien ne me vient à la tête. Cela fait plusieurs mois que nous nous connaissons et que nous sommes amis?
« Je…ne me souviens pas. Je dois être une amie horrible à tes yeux… »
Enfin, je dois être bien plus qu’une amie à ses yeux pour que nous soyons tous les deux dans cette chambre d’auberge où je me suis réveillée lovée dans ses bras, peau contre peau. Enfin, je l’ai senti hésiter comme s’il cherchait ses mots puis il continue… Avouant que nous sommes parfois amants. Ça expliquerait donc notre présence ici, mais ce n’est pas tout. Nous avons partagé des aventures ensembles il semblerait. Tout ce qu’il vient de me dire ne me dit rien et pourtant j’ai un pressentiment qu’il ne ment pas. Il m’apprécie beaucoup au point de tout faire pour que je me souvienne de lui…
Je regarde ma main qui se trouve toujours prisonnière de la sienne et sans que je ne le remarque, mon pouce caresse sa peau d’un naturel et pourtant… ma tête refuse toute coopération. Ma seconde main se dépose sur le dessus de cette même main et monte doucement le long de son bras. J’ai l’impression que ce n’est pas la première fois que je fais cela… Peut-être, non ça serait bête, mais peut-être que si je l’embrasse mes souvenirs reviendront? Cela pourrait paraître fou, après tout, pour moi je viens seulement de le rencontrer, mais d’un autre côté je me sens terriblement mal de le fuir. Je me retourne prudemment voir presque timidement et m’avance vers lui. Je grimpe sur le lit et m’approche dangereusement de son visage, mais à ce moment-là, la porte s’ouvre laissant place à un trio plutôt bruyant.
Prise sur le fait, je me laisse tomber dans le vide comme si ce que je m’apprêtais à faire était interdit. J’heurte le sol poussant un grognement quand ma tête heurte la table de chevet et je me relève aussitôt en prenant la fuite vers le coin le plus proche de la pièce. Mon souffle est saccadé, je me sens soudainement affolée par tout ce qui passe. Trop de bruit, trop de fioritures, trop d’extravagance. Je jette un regard vers ce supposé Aslander et j’agrippe mes bras fortement. Est-ce qu’il avait manigancé tout cela. L’amour au premier regard? Serait-ce donc réellement la première fois que nous nous voyons? Mais pourquoi connait-il Arlequin et Valentino?
J’ai l’impression que ma tête va exploser. En tout cas, ils repartent tous aussi vite qu’ils sont arrivés et pourtant, ça ne cesse pas dans ma tête. J’ai l’impression qu’ils sont toujours là, le tambour qui gronde dans mon esprit, les notes du luth qui résonne dans mon esprit. Tout tourne autour de moi…
« Je…je ne me sens pas très bien… Tu…tu as tout manigancé! »
Et sur ces belles paroles, je m’effondre au sol sans m’y relever.
Une amie horrible? Quelle drôle d'idée! Comment pourrais-je seulement lui en vouloir alors que je n'imagine même plus ma vie sans sa présence? Je tente d'être honnête avec elle, que puis-je faire d'autre? Je désire qu'elle se souvienne de moi et que nous puissions commencer ensemble le reste de notre vie! Cela sera compliqué bien-entendu, tout quitter pour nous installer ensemble? Je n'ai aucun doute sur le fait que cela va faire jaser mais, ce n'est pas le plus difficile! Avant tout il faut que mon aimée se souvienne de moi! Je ne peux souffrir son oublie plus longtemps! Je lui dis donc tout, tout ce que je peux lui dire concernant notre relation en tout les cas! Me croit-elle seulement? Je l'ignore, je ne suis pas sûr que je croirais une personne me donnant tant d'information sans l'ombre d'une preuve! Pourtant, je lui donne des détails que je ne devrais pas connaître si cela n'était pas réel et c'est, bien-entendu, parfaitement volontaire! Après tout, il faut bien des faits pour étayer mes dire! Le nom de son unicorne, le nom du sergent, le fait que ce soit une connaissance de son officier supérieur... Comment pourrais-je inventer tout cela si ce n'était pas vrai? Se rend-t-elle compte que je dis vrai? Ou bien n'est-ce qu'une attirance naturelle, une réalité encrée dans nos coeurs et nos corps qui anime ses mouvements?
Son pouce caresse ma main avec une douceur et une sensualité sans pareille, se souvient-elle ou bien ses gestes sont-ils induits par notre attirance mutuelle qui la touche encore malgré son amnésie, je l'espère, passagère? Difficile à dire cependant, son autre main caresse mon bras alors qu'elle bouge doucement. Je la regarde faire, sachant parfaitement comment cela va finir et je ne m'en plaindrait pas, après tout, peut-être un baiser pourrait-il lui faire ressentir ce que je ressens pour elle? Ce sera peut-être le déclic pour qu'elle se rappelle de notre histoire et, si tel n'est pas le cas, alors tant pis mais au moins, j'aurais le plaisir de goûter une nouvelle fois à la douceur, la tendresse, la chaleur de ses lèvres! Il ne m'en faut pas plus présentement pour être comblé enfin... Excepté bien-évidemment qu'elle retrouve la mémoire et qu'elle accepte de devenir madame Khalie O'Sullivan mais cela, j'ai encore le temps! Je peux me montrer patient elle en vaut bien la peine! Nous allons bientôt nous embrasser, nos lèvres sont si proches les unes des autres que je peux sentir son souffle sur ma peau... Mais soudain, la porte de la chambre s'ouvre ce qui fait sursauter Khalie, pire que ça, elle tombe littéralement et se heurte la tête contre la table de chevet! Sainte Lucy! Est-ce qu'elle ne s'est pas fait mal au moins? Je regarde l'aubergiste avec un regard noir mais il ne semble même pas s'en rendre compte...
Sérieusement qu'est-ce que c'est que ce spectacle grotesque? J'ai demandé de quoi nous sustenter et non pas qu'un groupe de comique ne nous fasse un numéro déplorable! L'amour au premier regard? Quelle foutue ineptie! Et en plus, il parte comme si de rien n'était... Franchement! Il va m'entendre cet imbécile à briser ce moment magique avec ses conneries! Je me tourne vers la demoiselle avec un petit sourire désolé, ce n'est pas réellement ce qui était prévu cependant, elle me regarde comme paniquée... Tout manigancé? Quoi? Ne me dites pas qu'elle pense sincèrement qu'on ne se connait réellement pas et que j'ai tout planifier pour la piéger! Mais pas le temps de me défendre malheureusement, voilà qu'elle semble tourner de l'oeil et qu'elle commence à tomber! Sans perdre une seule seconde en voyant cela, je cours vers la demoiselle et je la rattrape dans mes bras avant qu'elle ne touche lourdement le sol! Je ne voudrais pas qu'elle se blesse! D'ailleurs, ma première réaction et de vérifier sa tête! Pas de sang cependant, elle s'est tout de même cogné la tête, une commotion cérébrale n'est pas impossible! Je la soulève du sol pour la mener jusqu'au lit... Je ne peux m'empêcher de sourire doucement, si nous nous marions, c'est ainsi que je la porterais... Je secoue vivement la tête, ce n'est pas le moment de penser à cela! Je la dépose en douceur sur le lit et je fait refroidir mes mains grâce à mon pouvoir pour les poser sur ses tempes un petit moment, elle semblait avoir mal la tête cela pourrait la soulager. Je la regarde un instant, elle est si belle... En douceur je me penche et je viens lui voler un baiser, cela est plus fort que moi. Il faudrait que je trouve un médecin pour m'assurer que ses symptômes ne soient pas trop grave mais quitter son chevet? Si elle se réveille sans mémoire que faire? Et si elle part?
"Je t'en prie Khalie... Réveilles-toi..." Dis-je en lui caressant délicatement la joue. "J'ignores ce que je deviendrai sans toi..."
Des images semblent se projeter dans mon esprit assez rapidement, la sergente Gecko, Valentino, ma mère qui me met une gifle monumentale à cause d’une stupide rumeur… Une rumeur? À propos de quoi déjà? Le visage d’un homme à l’allure extravagante qui disait s’appeler comment déjà? Aimé de St-onge...qui en vérité m’avait menti et portait un tout autre nom que j’ai sur le bout de la langue. Mais ça ne me dit toujours pas ce que j’ai fait hier?
Une froideur me prend aussitôt à la tête et je gémis sans pour autant me réveiller. Je semble pris dans mon subconscient sans voir ce qui passe autour de mon corps, mais ce froid m’envahie et m’embrume légèrement. Je me mets légèrement à trembloter et soudainement je vois une créature hideuse sortir d’un nuage de brume et une grande silhouette qui semble me porter secours. Encore une fois, le froid m’envahit, mais celle fois-ci je suis à moitié nu dans un ruisseau où le courant d’eau ne cesse de monter et d’essayer de me geler sur place. Non loin, un homme épuisé s’y trouve et nous nous réchauffons comme nous le pouvons par la suite.
Je ne sais pas dire si je suis restée inerte longtemps, mais pendant ce moment d’inconscience, j’ai l’impression d’entendre une voix qui m’appelle avec douceur et un contact chaud sur mes lèvres que je connais que trop bien et j’ouvre doucement les yeux alors que ses mains ne cesse de caresser ma joue. Il semble désemparé comme si me perdre le perdrait à son tour. J’attrape sa main délicatement et je ne sais pas pourquoi, je veux sentir sa main contre ma peau alors je presse ma joue contre sa paume en échappant un sourire.
Je me souviens et c’est certainement sa glace qui m’a sauvé, du moins qui m’a aidé à déverrouiller les souvenirs qui s’y était bloquée. Je me rappel de tout, même de la nuit que nous venions de passer ensemble alors que la drogue enivrait nos êtres.
« Tu n’as pas besoin de moi pour vivre Aslander, tu retrouveras une vie tranquille sans monstre de brume ou de pièges quelconques qu’un détraqué aura mis sur nos routes.»
J’essaie de m’asseoir, mais une pression à la tête me fait grimacer et j’ai l’impression d’avoir reçu un coup. Ah oui, c’est vrai lorsque je suis tombée alors que j’essayais de tester si un baiser pourrait m’aider à me souvenir.
« Tu pourrais pas mettre ta main gelée derrière ma tête. Je crois que j’en ai besoin. Ma tête me fait un mal de chien. » Je lève les yeux en sa direction. J’ose même pas imaginé ce que j’aurais fait à sa place si la situation avait été inversé. Je glisse une main contre sa joue et je la laisse là un moment, caressant doucement cette dernière avec mon pouce. « Je suis désolée de ce qui est arrivé. Je crois que tu espérais à tout sauf à ce genre de réveil, n’est-ce pas? Tu vas bien toi? Tu n’as rien subi d’étrange aussi de ton côté? »
Bien-sûr je suis inquiet, non seulement elle ne se souviens pas de moi mais en plus elle vient de s'évanouir! Je ne peux pas partir et la laisser seule alors qu'elle est incapable de dire où elle se trouve et je ne peux pas rester alors qu'elle a potentiellement besoin de faire examiner sa tête par un médecin... Que puis-je faire? Je ne peux qu'essayer de la soulager en refroidissant ses tempes mais je doute que cela soit bien utile, après tout, je n'ai rien d'un soigneur loin de là! Pourtant, alors que je ne pense pas cela particulièrement utile, soudain, la demoiselle attrape ma main, elle ouvre les yeux me regardant avec un léger sourire et je peux dire que je suis soulagé de voir cela! Est-ce que je soupire? Possiblement, je dois avoué que je suis bien heureux de la voir ainsi se réveiller... J'avoue que, pendant un moment, je ne réalise même pas les significations de son geste, le fait qu'elle prenne ma main dans la sienne, qu'elle la dépose même contre sa joue avec un doux sourire sur le visage... Cela devrait certainement me frapper, me faire réaliser les significations derrière cela : elle se souvient de moi! Pourtant, je ne m'en rends compte que lorsqu'elle prend la parole... Elle m'appelle par mon nom, bon le reste de son discours est complètement erroné mais au moins, elle se souviens de moi!
Je n'ai pas besoin d'elle pour vivre? Comment peut-elle dire cela? Je me moque des monstres, de la brume, du danger ou des pervers visiblement cinglés! Il n'y a qu'elle qui compte! Ou plutôt, elle et moi... Elle tente de s'asseoir visiblement mais cela lui demande des efforts conséquents de toute évidence, que puis-je faire alors? Elle me demande de mettre ma main derrière sa tête et, tout naturellement je m'exécute, si cela peut la soulager alors bien-entendu je le fais! Je dois avouer que ce n'était pas réellement le genre de réveil auquel j'aspirais, surtout pas après la nuit que nous venions de passer elle et moi, j'avais espoir d'un moment plus calme, plus doux, plus intime... Le reste n'avait pas réellement d'importance d'un certain point de vue, pas même ma demande n'est-ce pas? Car elle est toujours là mon idée, j'ignore si elle me vient naturellement ou si c'est une conséquence de la drogue que nous avons pris, de toute évidence la jeune femme a perdue la mémoire alors peut-être que l'effet secondaire est différent sur moi? Peut-être que d'ici quelques jours, je n'y penserai absolument plus? Que dois-je faire exactement?
Elle me tire de ma rêverie par une simple question : comment je vais? Mal c'est un fait mais je ne peux lui dire cela... Ais-je vécu quelque chose d'étrange de mon côté? Est-ce que l'envie de remettre en question toutes mes certitudes sur la vie et sur le couple pour lui demander sa main est quelque chose d'étrange? Sans aucun doute! Puis-je seulement lui en parler cependant? Après tout nous nous étions mis d'accord elle et moi, de l'amitié et rien d'autre! Certes, nous avons légèrement dépassé cette barrière durant l'instant d'une nuit de chaleur et de fougue cependant, nous n'étions pas maîtres de nos faits et gestes n'est-ce pas? Ou bien suis-je seulement en train de tenter de me convaincre? J'aurais sans aucun doute pu refuser, dire que cela ne valait mieux pas et aller soulager ce besoin insatiable, voir même bestial, auprès d'une compagnie plus coûteuse mais moins importante pour moi... Mais je ne l'ai pas fais, était-ce à cause de l'urgence provoquée par la drogue ou uniquement parce que je voulais passer ce moment avec la belle? Après tout, l'ais-je déjà oublié ne fut-ce qu'une fois depuis notre première nuit ensemble? Mais elle attends une réponse, je ne peux laisser ce blanc s'éterniser alors je souris, aussi sincèrement que cela est possible et je secoue la tête.
"Non rien d'étrange de mon côté..." Un petit mensonge qui ne peut pas faire de mal, après tout, mes sentiments ne doivent pas devenir un fardeau pour la demoiselle, surtout pas alors que j'ignore s'ils sont réels. "Je suis heureux que tu ailles mieux, je m’inquiétais sincèrement tu sais!" Détourner le sujet, il vaut mieux éviter de s'étendre sur mon propre état, après tout c'est elle qui s'est évanouie!
Il presse sa main derrière mon crâne et le simple contact sur la bosse qui doit s’être formée me fait grincer des dents. Heureusement, le froid se propage rapidement endormant ainsi mon mal. Je garde ma tête légèrement penchée vers l’avant exposant un peu de ma nuque à ce dernier. Je dois dire que cette position me fait du bien. Je n’ai pas besoin de forcer, mais avec tout ça, j’espère simplement qu’il ne s’agisse que d’une simple enflure et non un quelconque traumatisme crânien. Vous m’imaginez essayer expliquer à mes supérieurs ce qui m’est arrivé. Je devrai leur mentir et s’il y a bien quelqu’un à qui je ne veux pas mentir c’est Valentino. Et je dois dire que je n’ai pas réellement envie qu’il apprenne tout ce que j’ai pu faire avec Aslander, bien que je ne sais pas ce que cela lui ferait. Ça ne le regarde pas après tout.
Enfin, je relève ma tête pour l’observer doucement. Ce dernier semble perdu dans un monde où je ne peux l’accompagner et je lui pose une question simple. Comment va-t-il? Peut-être que je ne suis pas la seule à avoir subi de quelconques effets secondaires à toute cette histoire. Peut-être qu’il serait temps pour nous de retourner au grand-port, non? Enfin, il m’affirme d’un sourire sincère que rien d’étrange ne l’avait frappé de son côté et que je l’avais sérieusement inquiété.
« Et bien, je suis désolée. La prochaine fois je vais essayer prendre rendez-vous avec une perte de mémoire une journée que nous ne serons pas ensemble… »
Je tente un petit sourire en coin un peu moqueur. Après tout, si tout le monde se porte bien maintenant, cela ne sert plus à rien de tirer la moue. Du coup, je mets ma dextre contre son épaule et la tapote doucement avant de vérifier le contenue du plateau qu’on nous avait apporté. Il y avait des fruits frais, des fromages, des morceaux de jambons, des œufs brouillés et quelques viennoiseries.
« Bon et si nous mangions pour reprendre des forces. J’imagine qu’on fait la route pour le grand-port ensemble? »
Il m’affirme que oui bien qu’il est inquiet que je veuille de suite retourner au grand-port. Il me propose de consulter un médecin avant de quitter la capitale, mais je refuse. Je ne rêve que d’une chose et c’est de retrouver le confort de ma chambre et de mon lit! Puis, je crois qu’Arlequin aussi a droit de se reposer dans son box. Je n’imagine même pas le stress que la pauvre bête doit ressentir en mon absence dans ce lieu qu’il ne connait pas.
On mange donc en prenant notre temps puis on se prépare pour le chemin du retour. Toujours accompagnée de ce dernier, nous nous rendons jusqu’à la caserne où je passe remercier la sergente d’avoir pris soin d’Arlequin puis je vais le chercher. Nous avons un petit moment tous les deux ensemble et je le guide à l’aide de sa longe jusqu’aux portes au sud de la capitale. Bien sûr, je prends le temps de communiquer avec Val’ que je vais être légèrement retardée à cause d’un petit accident, mais je lui assure que tout va bien, mais que je ne devais pas me presser. Je n’entre pas dans les détails, mais il sait très certainement que s’il veut que je réponde à ses questions que je le ferai en face de ce dernier.
Aslander insiste pour monter derrière moi afin de s’assurer que je ne puisse pas tomber de la monture et c’est donc sur une simple marche d’Arlequin que nous prenons la grande route menant au grand-port.