Masque contre masque
Ce qui est bien après c’est que pour les nouvelles recrues comme toi cela permet de faire connaissance avec les lieux, la population du coup et ses collègues en prime. Même si c’est chiant au possible. Après il y a des cadres moins plaisants que le village perché et il ne faut pas retirer tout de même que la vue soit belle et qu’il y a une faune et flore des plus luxuriantes à découvrir. Seulement, il parait que dire dans ses rapports qu’on s’est amusé en balade en forêt pendant ses heures de service cela fait un peu tache.
Donc, pour ne pas faire tache et donner l’impression qu’on a passé un mauvais moment pas du tout heureux d’être là, il faut se dire que c’est chiant. En tout cas c’est ce que tu te répètes quand tu approches de la sortie du village perché pour faire une patrouille de routine au niveau d’un des abords de chemin menant aux montagnes. Il faut vérifier s’il y a des traces de piège pour les voyageurs, si les pièges d’animaux ont bien été vidés et surtout s’ils n’ont pas été mis dans des zones interdisant la chasse, s’il n’y a pas de trace suspecte d’activité qui ne devrait pas être là, si personne ne c’est perdu, même aussi près de la civilisation et ainsi de suite.
Tu ne sais pas avec qui tu vas être mise en équipe pour aujourd’hui. De ce fait tu ne sais pas que la personne qui devait être avec toi a fini à l’infirmerie actuellement après avoir mangé quelque chose de pas forcément frais. Vouloir manger un gâteau à la crème provenant de la capitale, sans utilisation de téléportation ou de magie pour maintenir une certaine fraîcheur, ne faisait pas du bien du tout à l’organisme. Surtout si avaler très rapidement, par souci de ne pas jeter une friandise qui a coûté son pesant de cristaux, malgré le goût infect qui aurait du prévenir de la catastrophe.
Ce magnifique résumé pour dire que tu attends là en tapant ton pied gauche régulièrement au sol pour montrer un agacement, il fallait après tout que la personne qui arrive soit persuadée que tu étais énervé de la situation et pas simplement blasé de son retard. Le temps passe lentement et en tournant la tête vers le village tu vois enfin apparaître une personne qui vient dans ta direction.
— Ha ! Ce n’est pas trop tôt ! Après c’est moi qu’on traite de mauvaise pousse.
L’exclamation sort de ta bouche avec le naturel le plus criant. Légèrement cassant sans être forcément agressif, un peu d’ironie se fait ressentir et tu souris à la nouvelle arrivante.
— Enfin, je dis cela, mais c’est bien toi qui dois faire le patrouille avec moi ou je suis entrain de grogner sur une civile ? Désolé, je suis encore nouvelle j’ai un peu de mal avec les nouvelles têtes encore.
Même si tu as un sourire franc sur le visage, tu bous intérieurement de ne pas avoir retenu la tête de tout le monde, ni tous les noms. C’est un travail sur la longueur et tu le sais, mais cela t’agace tout de même de ne pas être encore capable de le faire plus rapidement.
Un équipement usé, doublé d'un tabard du village perché. Pas franchement ce qu'on aurait pu appeler la dernière mode, ni même le raffinement d'une troupe parfaitement équipée.
Mais c'était en tout et pour tout, le seul matériel qu'elle avait pu voler dans le poste de garde. Pas des plus raffiné, mais depuis le temps qu'elle le faisait, le port de ces tenues de la garde commençaient à se faire plus simple.
La Vipère avait eut besoin de quelques essais, on ne devenait pas soldat, et donc un peu maniaque du jour au lendemain. Au contraire, il avait fallu observer, apprendre et tacher de refaire au mieux. Quel genre d'idiot irait cirer des chaussures à longueur de journée pour le plaisir d'un supérieur qui ne les regardait pas ?
Enfin ! L'important était d'avoir trouvé une identité, et une mission. Aujourd'hui ne devait pas servir à grand chose, sinon à apprendre. Le village perché était un bel endroit, et offrait des tas d'opportunités, pour peu qu'on s'y intéresse.
Et ces grands arbres.... que de jeux possible avec son grappin...
Pour le moment, elle était solidement rivée au sol, de longues bottes de cuir montant au dessus de ses chevilles, un pantalon en toile d'un vert olive passé de mode mais pratique glissé sous une protection en cuir légère. Rien de très spécial, mais à en croire ce qu'elle avait vu, la tenue était presque ordinaire ici.
Le point de rendez vous était fixé au pied des grands arbres, à la sortie du village. Cette sortie était signalée par quelques panneaux en bois et un porche gravé aux armoiries locales, bien moins impressionnant que les hauts murs de la capitale. Mais la pierre aurait affreusement jurée ici, et l'harmonie semblait être une règle tacite.
Sa partenaire du jour fut plutôt facile à trouver, peu de gardes étant réellement heureux de faire une patrouille, même à l'ombre des géants de bois.
-Salut à toi ! Navrée du retard, l'ordre m'est parvenu au dernier moment
Enfin... Disons que l'ordre "officiel" était arrivé en retard, la jeune femme sachant pertinemment qu'elle serait la remplaçante.
Qu'elle idée de manger un gâteau traînant dans les baraquements, un morceau savamment placé pour que le vieux Jim ne puisse y résister. Mais vaille que vaille, Valeera avait fini par arriver là ou elle voulait, et surtout... trouver de quoi occuper les mornes journées passées à s'infiltrer dans le village.
-Non tu ne te trompe pas, je suis Sasha, relativement nouvelle si on en juge à notre cher capitaine !
Le vieux capitaine avait tout d'un papy selon la vipère, pas forcément un mauvais bougre à l'entendre, pas comme ces gens de la capitale qui ignoraient à peu près tout ce qui n'avait pas de cristaux.
Réajustant l'épée à sa ceinture, elle tacha de réajuster tout le barda usuel des soldats, vérifiant au passage que les carreaux de son arbalète étaient bien à leurs places.
-Mais je ne crois pas t'avoir vu, enfin peut être rapidement, j'avoue avoir été un peu occupée ces dernier temps, alors repartons sur de bonnes bases qu'en dit tu ?
Occupée à être partout, sauf à la caserne, mais on oubliait vite la petite Sasha et ses yeux rieurs une fois qu'elle n'avait plus l'uniforme.
Tout en parlant, la jeune femme réajusta sa longue queue de chevale châtain gentiment donnée par son peigne magique, seuls ses yeux jaunes félins restant les originels de Valeera.
Masque contre masque
— Pas de souci, ce n’est pas comme si la patrouille allait être des plus passionnantes aujourd’hui plus qu’hier ou celle de demain.
Un retard n’était pas la fin du monde. Ce n’était même pas comme si c’était si important que cela et si elle voulait récupérer des informations sur sa compatriote il allait de toute façon falloir mettre un peu de sucre dans son discours. On souhaite rarement faire connaissance avec une personne agressive de base.
— Enchanté Sacha, je suis Xylia, entre nouvelles soutenons-nous au mieux dans ce régiment.
Le nom de Sacha était familier, mais sans plus que cela. Un nom commun et qui aurait bien pu appartenir à une chambrière qu’à une soldate, sans que tu y voir la différence. Vraiment, ça fait trop peu de temps que tu es là pour avoir retenu tous les nom et visage de chacun, surtout s’ils n’ont pas un grade important.
— Attends, je vais t’aider, j’ai aussi parfois un peu du mal avec les tenues.
Là, sans plus d’indication tu avanças les mains pour ajuster sa tenue. C’est un geste précis, fait et refait pour remettre en place une tenue après un soin ou même avant. Sans même y faire vraiment attention tes doigts tâtonnent avec légèreté pour vérifier les muscles et surtout si des armes dissimuler pouvait être là. Rien là où tes doigts sont passés.
— Il est vrai qu’il est mieux de partir sur de bonnes bases. Du coup, toi aussi tu es là depuis peu ? Tu as posté pour ce régiment ? Tu es peut-être du coin ?
Tout en disant cela, tu ajustes ton arc instinctivement et commences à ouvrir la marche pour débuter la patrouille. Le chemin est plein de végétation et chaque pas se doit d’être fait avec prudence pour ne pas se prendre les pieds dans un piège posé malencontreusement là.
— Si jamais a un moment tu ne veux pas répondre à une question ne force à rien, c’est surtout pour briser la glace. Au fait, tu as de très beaux yeux.
Tu ajoutes cela avec un grand sourire et sans aucune arrière-pensée. Vraiment, ses yeux son beau à voir et tu trouvais cela bien de le dire simplement.
Si sa "collègue" avait semblé énervée au début, il semblait maintenant qu'elle se soit décidée à rendre les choses plus vivables pour toutes les deux.
Décidément... Ce régiment était connu pour ses membres plutôt problématiques et de fort caractère, ce qui ne l'étonna pas plus que ça.
Qui voudrait aller dans un village aussi perdu ? Même si les sacs à vin du Grand Port ne valait sans doute pas mieux.
Valeera faisait en quelque sorte un tour des garnisons du royaume et était à chaque fois surprise des différents caractères.
Dans sa précédente tentative, elle avait constaté que le troufion de base n'avait aucune utilité sinon tenir un balais entre ses deux mains gauches. Il fallait espérer qu'ici, ce serait différent.
De ses expéditions, il ne lui manquait que la garde de la Forteresse, et la Garde Royale...
Revenant à son interlocutrice, elle produisit un petit sourire avant de reprendre
-Oui tu as raison ! Cela fait partis du travail même s'il y a plus passionnant, j'aurai simplement aimée qu'on nous laisse des montures... Si les Tsy'Lis monopolisaient pas tout on pourrait travailler sereinement.
Marcher... Et pendant une période bien trop longue à son goût... C'était à croire que la garde rognait sur les moyens alors qu'ils semblaient pourtant bien au chaud dans leurs baraquements.
Enfin les arcanes de l'administration et du budget dépassaient de loin la simple voleuse qu'elle était.
Mais grommeler et se plaindre était une norme commune à la soldatesque elle pouvait donc se permettre de laisser un peu filtrer certaines de ses propres pensées dans son discours.
Offrant un grand sourire à la jeune femme qui l'accompagnait, tachant de paraître enjouée
-Tu as raison ! La pression et la nouveauté font parfois un peu peur, même si je commence vraiment à aimer le coin.
Xylia l'aida même gentiment à remettre son uniforme bien en place. Dans un geste qui surprit la voleuse, sa précédente rencontre avec une garde n'ayant été qu'une succession d’événements désagréables et de remontrances à peine voilées.
Voilà que cette dernière partait d'un bien meilleur pied !
-Merci
Fit elle presque timidement avant d'inspecter sa tenue ainsi remise correctement, tachant d'observer la bonne façon de faire pour éviter tout problèmes à l'avenir. Si sa collègue se voulait plutôt gentille, d'autre ne seraient surement pas du même acabit.
Aveuglée par cet éclat de gentillesse elle ne s'aperçut pas de la palpation de l'espionne. Mais au vu de l'arsenal qu'elle avait déjà sur elle, la vipère avait gardé son propre matériel dans son sac sans fond, trouvant peu utile d'avoir une dague gravée un peu trop personnalisée dans sa panoplie.
-Depuis très peu de temps oui, je n'ai même pas encore eu de division d'affectée... J'espère pouvoir passer chez les Faucons, ils avaient l'air plutôt impressionnant dans les cours de l’académie
Et toi alors ? Tu as déjà ta division ? Ou tu es aussi nouvelle que moi ?
Suivant son alliée sur le chemin de la patrouille, Valeera tacha de faire attention ou elle marchait, et de ne pas se prendre les pieds dans le sol plutôt inégal. Il ferait tâche de se retrouver la face dans la boue pour sa première sortie.
Elle avait le défaut des jeunes recrues avec un matériel un peu trop neuf et trop clinquant, les sangles encore brillantes tintant légèrement avec les mouvements.
-Excuse moi pour le bruit... on m'a bien donné quelques astuces pour diminuer le bruit du matériel, mais je n'ai pas encore pu les appliquées.
Mais le compliment soudain la fit presque rougir, et elle manqua presque de se tordre la cheville dans un trou camouflé par l'herbe à cause de la surprise.
-Oh euh... merci...
Quelques instant plus tard, elle fini par secouer la tête à la négative, ne trouvant pas trop comment lui rendre la pareille.
-Ne t'en fais pas, je n'ai pas beaucoup de secret, je suis juste une fille de la ville qui à fini dans la garde, puis dans la forêt. Rien de bien palpitant je le crains.
Mais il en ira de même pour toi, car je compte bien en apprendre un peu plus sur ma chère collègue
D’où viens tu toi ? Tu es comme moi quelqu'un qui découvre le coin ? Ou bien tu à quelques pied à terre dans la région ?
Il n'y avait pas de mal à rendre cette patrouille plus légère non ?
Masque contre masque
— Mais de rien ! C’est normal de s’entraider.
C’est assez fier de toi que tu as remis son tenu en place, un peu comme une grand-sœur affaires ses plus jeunes frères et sœur, comme un geste que tu as si souvent subit et rêver de pourvoir refaire un jour toi-même. Ce n’est pas grand-chose, mais ce simple fait t’a mis de bonne humeur, un peu plus que la bonne humeur que tu avais de base.
Tu avances prudemment, les yeux scrutant autour encore et encore les alentours. Le moment où Sacha manque du trou et trébuche, tu fais avoir un bout de rire. C’est franc et pas besoin de le forcer, tu ne pensais absolument pas que ton compliment aurait ce genre d’effet, une part de ton égo est en plus que fier.
— Encore une fois, de rien, mais ne te blesse pas. Jouer les infirmières ne me dérange pas, mais ça irait un peu rapidement entre nous.
C’est le type de phrase que tu as toujours voulu utiliser au moins une fois dans ta vie. Jamais chez toi ta famille n’aurait supporté que tu puisses avoir le moindre sous-entendu de ce genre. Le dire sous le ton de la rigolade est des plus plaisant, de plus tu as espoir que cela débloque un peu ta partenaire pour en apprendre le plus possible sur elle.
— On a tous d’énormes secrets, juste parfois on ne se rend pas compte que ça en a, enfin c’est ce que ma grand-mère dit régulièrement quand elle radote pendant les repas de famille et que quelqu’un sort des choses qu’il ne devrait pas.
C’est faux. Ta grand-mère ne dit pas cela, mais celle que tu imagines parfois oui. Ça aurait plus une phrase d’un vieil oncle qui ne sort presque jamais de chez lui et qui est terrifié par le monde extérieur. C’est aussi un enseignement qu’on apprend en étant espion, tout le monde à une zone d’ombre dont on ne parle pas, par pudeur ou prudence.
L’éclat d’un piège à loups attire ton regard sur la droite un peu plus bas. Il ne devrait absolument pas être ici. Ce genre de piège est autorisé plus loin, mais un petit malin a semblé trouver que plus loin c’était trop loin. Le souci c’est qu’ici ça ne pourrait que toucher des humains ou des familiers des habitants ou gardes du coin. Tu soupires et l’indiques du bout du doigt à ta camarade tout en prenant une branche au sol pour le déclencher une fois assez prêt pour le faire.
— Pour ma part je viens d’un lien remplir de mers en paysage, dans une famille qui a oublié ce que sa place voulait dire et qui a été envoyer se perdre ici parce que j’avais, semblerait-il, la langue trop pendue. Être trop impertinent te ferme certaines portes visiblement et t’envoie très loin de chez toi.
Tu joues parfaitement l’agacement dans ta voie. Comme si c’était quelque chose qui te dérangeait vraiment, surement parce que ça te dérange vraiment d’une certaine façon. Tout en disant cela, tu utilises ta branche pour activer le piège à loups qui se ferme avec force sur le bout de bois, le brisant au passage. Ta langue claque sur ton palais et tu secoues la tête de manière désabusée un peu.
— Vraiment n’importe quoi les gens qui place cela aussi proche du village, il y a des enfants qui jouent autour, c’est dangereux… Tu m’aides à finir de le retirer correctement ?
Oh et puis surtout... Finir à l'infirmerie, une jambe prise en les mâchoires d'un piège, ou une cheville fracturée... Ce n'était pas vraiment dans son programme.
Ce régiment, et cette infiltration visait simplement à se faire une idée de protocoles de la garde, ne désirant que peu répéter sa mésaventure du grand port.
Fort heureusement, elle n'avait plus personne qui l'attendait chez elle, la maison était devenue bien vide et silencieuse sans Elia
Mais c'était une autre histoire qui devrait attendre pour plus tard, car la forêt n'était pas des plus tendres avec la patrouille. Et chaque pas était prétexte à casser une articulation maladroite
Elle hocha la tête étant plus d'accord qu'elle le laissait voir.
-Vu comme ça ! J'imagine que j'ai des secrets alors ! Mais même sous la torture je ne révélerais pas ou sont les clés des cuisines hihihihihi
Même s'il était fort probable qu'elles soient toujours au cou du cuisinier en chef, du peu de temps qu'elle avait passé ici, Valeera avait vite compris que l'estomac des soldats gouvernait une bonne partie de la vie du régiment.
A croire que le cuistot était le second personnage le plus important après le capitaine.
Elle aurait bien voulu donner une astuce de grand mère elle aussi... Manque de chance, son arbre généalogique s'arrêtait à.... elle.
Le piège à loup fournit donc une distraction plus que bienvenue.
-La famille c'est toujours un peu compliqué, il faut dire qu'on ne la choisit pas vraiment. Mais bon ici on peut souffler un peu. La régiment nous offre une deuxième chance.
Oh... si elle avait été dans la garde, sans doute aurait-elle été comblée pour le reste de sa vie. Si elle avait eu une jumelle qui aurait été bien orientée...
Mais voilà Valeera avait grandit dans la rue et la criminalité, il n'était donc pas question d'une vie de servitude honorable, mais plutôt de liberté dépravée
S'accroupissant près du dit piège, refermé sur la branche cassée, la vipère l'effleura du bout du doigts, le ramassant pour l'étudier avec attention.
-Il est neuf... De ce que j'en sais, c'est rarement le cas ici.
Et le plus souvent les chasseurs, les vrais avaient du matériel usé, et savaient parfaitement quoi faire de leurs piège.
Pour connaitre les braconnier par cœur cela dit...
Relié par une chaîne à un tronc, il ne laissait que peu d'improvisation quant à sa manipulation, et un gros cadenas le retenais.
-On m'avait pourtant juré que tout les chasseurs du coins étaient parfaitement au courant des règlements... Tu ne trouve pas ça étrange ?
Un trafic de fourrure en provenance de la grande forêt ? Cela ne serait guère étonnant, là ou il y avait des cristaux à se faire.
Ses yeux jaunes se tournèrent vers Xylia, son esprit rigolant intérieurement. Voilà que ses talents dans la criminalités pouvaient s'avérer utile... pour la garde.
-Je veux dire, tout les chasseurs du coins utilisent rarement ce type de piège, ça vide l'animal de son sang et ça rend la viande fade et donc moins chère...
C'est plus l'attirail de quelqu'un qui veut de la fourrure ça
Bien sur, ils pouvaient aussi chercher des peaux en plus de la viande, et de fait, la vipère pouvait se tromper. Cela dit...
Masque contre masque
Par contre tu repris tout ton sérieux quand Sacha fit remarquer l’état du piège. Effectivement, ce n’est pas quelque chose dont tu avais fait attention au premier abord. Il était bien trop neuf que l’indiquait la seconde recrue. Trop proche du village, loin des lieux où il était autorisé à poser ses pièges, bien trop radical pour le gout de la viande. Le dernier point tu ne le savais pas, tu notes l’information pour plus tard.
– Seulement on n’a eu aucune demande de chasse pour de la fourrure ses derniers temps à la caserne…
Tu marmonnes cela en réfléchissant à ce que ça voulait dire. C’était un détail dont tu avais fait attention avant de venir pour savoir sur quel type de chasseur on pouvait tomber en cours de patrouille et quelle motivation pouvait être directement recalée.
Ce qui serait le mieux à faire tout de suite serait de rapporter le piège à la caserne et remplir un rapport sur l’emplacement du piège, son état ainsi que les doutes sur sa possible utilisation. Ensuite il faudrait attendre que le dossier soir traiter, voir si c’était un cas isoler ou si c’était un réseau plus étendu. Oui, ça serait le mieux à faire, mais aussi le plus long et frustrant à attendre.
– Est-ce que tu t’y connais en suivis de piste ?
Tu pourrais le faire toi-même, mais n’étant pas du coin et beaucoup plus proche de la cote ainsi que venant d’une famille noble, ça serait étrange de savoir pister à la perfection. En plus ça permettrait d’en savoir plus sur ta camarade.
– Logiquement, je sais, on devrait rapporter cela directement à la caserne. Remplir un rapport complet sur l’incident et tout le tralala, puis reprendre notre patrouille au point initial. Seulement s’il en a d’autre dans le coin autant faire un seul rapport avec tout ce qu’on trouve, voir si on trouve des indices sur les cibles chassées ou les poseurs de piège, ça serait bien mieux.
Là tout de suite tu veux guider ta partenaire à être certaine que c’est la bonne solution que de ne pas écouter à la lettre le protocole appris sur quoi d’un incident lors d’une patrouille. Tu espérais qu’elle ne serait pas trop dure à convaincre.
– Je ne veux qu’on est de soucis, juste si on peut éviter de faire des aller-retour inutiles et des pertes de temps pour un rien ça semble pas mal.
Quitte à faire un rapport, autant en faire un seul gros que plein de petits.
Les braconniers étaient en quelque sorte des collègues d'infortune. Mais manque de chance pour eux, Valeera aurait pu sacrifier n'importe quels "collègue" pour arriver à ses fin.
Ce qui ne jouerait évidement pas en leur faveur car elle comptait bien passer pour une garde consciencieuse.
-Pas de demande... En restant prudentes, on pourrait penser à un oubli.
Mais les chasseurs connaissaient le système, surtout les anciens, et il y avait peu à parier sur le fait que l'un d'eux oublie d'adresser la demande et pire encore : place un piège bien trop près.
Cela dit, elle secoua la tête négativement. Le suivi de piste en forêt n'était pas son fort.
-Navrée... je suis une fille de la ville, et si je saurai reconnaître un escroc d'un marchand honnête, il me serait bien impossible de distinguer une trace de pas humaine d'une animale...
Si seulement nous avions de quoi le pister...
Pour le moment, l'enquête était au point mort, mais c'était sans compter sur le duo de choc. Et au vu du cheminement de Xylia, il ne fut pas bien compliqué de voir ou elle voulait en venir.
Réajustant sa tenue, et tachant de voir ou en était le soleil dans le ciel, elle réfléchit quelques instants
-Revenir au rapport immédiatement, ce serait laisser une opportunité à ces pièges de blesser quelqu'un inutilement.
Et on serait également responsable car logiquement nous somme celles qui sont censées quadriller la zone.
Autant dire que la situation se révélait plutôt simple : Faire leur rapport, suivre les règle et se faire pincer si quelque chose arrivait.
Ou faire une petite entorse au règlement et se faire pincer seulement si elles laissaient la situation leur échapper.
Dans un cas comme dans l'autre, il n'y avait pas de solution miracle.
C'est donc logiquement que la vipère suivit sa nouvelle collègue dans son évaluation de situation
-Faire des aller-retour inutile, ce serait justement prendre des risques inutiles, alors si tu es d'accord, on pourrait essayer de remonter cette piste, tant bien que mal.
Tu vois quelque chose qui pourrait nous aider toi ?
Valeera connaissait bien peu cette garde, et était prête à prendre n'importe quelle aide pourvu que la situation n'amène pas trop d'attention négative envers elle.
Comme pour confirmer ses craintes, le bruit métallique d'un piège se fit entendre, et alors que le duo se précipitait vers ce dernier, il s'avéra que la mâchoire d'acier c'était simplement refermée sur une branche tombée d'un arbre, la sectionnant nette et laissant imaginer ce qui se passerait si quelqu'un marchait dessus.
-Xy... je crois qu'on a pas vraiment le choix tout compte fait
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– Si les pièges sont aussi proches les uns des autres, même en étant toutes les deux pas doués on devrait s’en sortir.
Une petite touche d’humour pour dédramatiser la situation n’est pas un mal. Surtout quand l’imagination travaille à plein régime et voit très bien des jeunes enfants ou personnes âgées se faire avoir par ce genre de piège et tous les ravages que ça peut causer. Vraiment, il y avait un manque de compréhension dans ton esprit pour comprendre ce qui pousse des gens à pouvoir aller contre la vie d’autres gens.
– Il va falloir être prudente et avoir beaucoup de bâtons visiblement.
Parce qu’il allait falloir retirer un à un les pièges, les désamorcer et progresser petit bout par petit bout. C’était tout de même étrange de mettre deux pièges aussi proches l’un de l’autre, encore plus aussi proche du village perché et en prime neuve. Qui pouvait bien agir ainsi et dans quel but en plus ?
Tu aurais bien continué à te retourner le cerveau encore et encore pour avoir une réponse, mais ne pas agir là tout de suite serait plus que contre productif. Avec beaucoup de méticulosité, tu te mis à défaire le piège une nouvelle fois. Ce qui était étrange aussi était le fait que l’attache était fixée de manière étrangement trop lâche. Le moindre animal, même blessé, sauf tout-petit gibier, aurait emporté le piège avec lui.
– Au fait, je ne t’ai pas demandé, mais est-ce que par hasard tu as un pouvoir actif qui permettrait de tenter de déclencher les pièges à distance ?
Il est plus que certain que si ça avait été le cas Sacha l’aurait dit. En tout cas ça semble logique, mais, en même temps, dans le feu de l’action des évidences ne le sont pas forcément. Pendant que tu disais cela, tu regardas à nouveau les deux pièges déjà retirés. Trouver le coupable pour le moment n’était pas la priorité. Déminé la zone beaucoup plus.
– Après, lancer des branches semble fonctionnel pour les actionner, donc ce n’est pas comme si on n’avait pas de matière autour de nous pour avancer. Dire que certains pensent que travailler ici c’est une partie de plaisir. À quel moment c’est supposer être amusant d’avoir la possibilité de perdre un pied suite à un faux pas ?
En disant cela, tu lances avec force une branche un peu plus loin. Le bruit d’un claquement d’un piège qui se referme se fait entendre et un soupir te prend.
– Définitivement ce n’est pas un jeu de piste qu’on fait, mais du déminage… Par lune que c’est agaçant… Au moins on ne pourra pas dire qu’on n’a rien fait aujourd’hui… Après cela ont aura le droit de se permettre un tour pour boire un verre tranquillement. Cela te tente ?
Valeera soupira à l'évocation de son pouvoir. Difficile de dire que son pouvoir était précisément celui qui lui permettait de se vêtir de cet uniforme tout en restant crédible
Et présentement, elle se sentait bien inutile par rapport à Xylia, cette dernière ayant surement plus de chance d'avoir un pouvoir adapté.
-Malheureusement non... Lucy n'a pas crut bon de me doter de quelque chose de très utile, heureusement que la garde ne regarde pas trop ce genre de choses
Tu as peut être quelque chose toi ?
Le travail se promettait d'être long et fastidieux, et Valeera s'arma de sa patience et de plusieurs branches assez épaisses pour commencer à désamorcer les pièges.
A intervalles réguliers, les dispositifs claquaient, leurs mâchoires d'acier brisant le bois avec une facilité ridicule, donnant une représentation imagée de ce qu'aurait fait la jambe d'un humain.
Redoublant de prudence, la jeune femme s'aventura un peu plus loin, traquant de ses yeux jaunes le moindre éclat métallique au sol. L'oreille tournée vers sa collègue.
-Boire un verre et prendre un bain ! Je meurt d'envie de me décrasser, mes cheveux vont finir en batailles et tapissés de feuilles. Je ne tiens pas à ce qu'on me confonde avec une dryade !
Peu de chances, mais elle ne refuserait pas l'idée de prendre un bain, surtout qu'une fois son identité prise avec les autres, il n'y avait plus de raison que les gens la prenne pour autre chose que ce qu'elle avait été.
Et puis cette garde n'était pas déplaisante, et avoir un brin de conversation construite ne ferait pas de mal. Cela changeait des dragueurs lourds de la capitale
-Je sens que le rapport va être plutôt long... Et que nous sommes parties pour une enquête approfondie après cela...
Tu aime poursuivre des braconniers j'espère ? Car je sens qu'on est parti pour
Comme pour donner de l'écho à sa déclaration, un nouveau piège se déclencha en sautant presque du sol, manquant la main tendue de la vipère d'un cheveux, ce qui la fit sursauter.
Et encore ce n'était que des pièges mécaniques... Qui sait quels genre de saletés ils avaient pu poser. Un piège magique ne l'aurait pas étonné.
-Tu en as combien ? Je dois en avoir cinq dans mon sac. Comment ils ont pu en poser autant en si peu de temps....
Y avait il autre chose la dessous ? Quelques pièges pourquoi pas... mais autant ?
Même si la jeune femme avait surtout hâte de quitter cette armure et de prendre un bon bain, elle oublierait surement tout ça sitôt l'épée raccrochée à la caserne
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— Manque de chance pour moi aussi. Les astres ne me voyaient visiblement pas sur un champ de bataille à la base. On fera donc à la manière classique.
Ce n’est pas un mal en soi. À deux cela se passe bien, chacune peut protéger les arrières de l’autre. Prévenir en cas qu’on voie quelque chose que l’autre manque. Oui, au moins tu n’es pas seule et c’est déjà très bien pour le moment. Un rire un peu plus joyeux sort de ta bouche quand elle parle du fait de ne pas vouloir ressembler à une dryade. Il y a encore de la marge avant d’en arriver là tout de même, mais c’est vrai qu’un bon bain ne ferait pas de mal du tout.
— Si on avait été à la forteresse, je t’aurais bien proposé de prendre un verre en même temps que de profiter des sources chaudes. Je pense que c’est l’une des seules raisons pour lesquels ça ne semble pas être un simple suicide de finir là-bas. Si on pouvait avoir cela ici ça serait juste parfait, même si les douches de la caserne ne sont pas si mal.
Tu baissas un peu la voix pour la phrase suivante, cette fois beaucoup plus sur le ton de la confiance qu’autre chose. Comme on n’offre un trésor précieux et qui ne dévoile à personne d’autre.
— Il parait que les chambres individuelles des lieutenants ont de super baignoires, si tu veux on peut prendre à boire et voir si c’est une réalité.
Un nouveau rire comme pour souligner une plaisanterie, même si pour le coup c’est quelque chose que tu as déjà fait. Ce n’est pas comme si c’était quelque chose d’horrible à faire et se faire plaisir de temps en temps ne faisait aucun mal. Ramassant un nouveau piège tu comptes toi-même ce que tu as eu, quatre, neuf avec ceux de ta camarade donc. C’est vraiment un nombre énorme et tout sauf habituel, même pour des braconniers. Cela serait lié à cette histoire de meurtres en séries sordides que ça ne t’étonnerait pas du tout. Un lourd frisson de crainte remonter dans ton échine.
— J’en ai quatre, je n’ai rien contre de la chasse au braconnier, mais là, même avec ma flemme des allers-retours on va devoir rentrer et avertir le régiment pour faire une battue… Il y a trop pour nous deux et si quelqu’un était assez motivé pour placer autant de pièges neuf, aussi proche du village perché je ne doute pas qu’il est aussi bien équipé pour voir venir les belluaires en armures…
Pas que tu doutes de ta camarade ou de toi quand vos capacités, mais partir trop confiante est une mauvaise chose. Il faut savoir quand cela va trop loin et là c’est visiblement le cas pour vous deux.
— Ha ! Fait attention juste derrière toi il y a un autre.
Vraiment, c’est mille fois trop pour que cela soit logique.
Deux gardes dans la forêt et sans le moindre moyens de ramasser les pièges, elles était fine leur équipe. Comme pour confirmer cela, Xylia empêcha la fausse garde de finir avec un membre en moins.
Ce qui, même pour le plus chevronné des soldats aurait été un sacré coup dur. Mais heureusement, elle avait su la prévenir au bon moment.
-Merci Xy', je crois que j'étais bonne pour un tour chez le toubib sans toi...
Etre un criminel chevronné ne vous donnais des yeux dans le dos, loin de là. Mais son amie du jour avait décidément de très bonnes idées qui suffirent à faire lever les yeux jaunes avec un petit sourire en coin.
-Oh mais ça serait contre le règlement ma chère... Cela dit ! Je ne serais pas contre voir ce qu'on nos supérieurs dans leurs chambres. Et puis s'ils sont en mission, ça ne devrait pas vraiment poser de problèmes non ?
A la simple mention d'une chose interdite, Valeera sentit un petit frisson lui parcourir l'échine. Cette catin de Lucy en soit témoins, c'était bien la seule chose qui pouvait lui arracher une émotion.
Surtout que qui disait lieutenant, pouvait dire papiers important. Et la cabale adorait ce genre d'informations.
Elle hocha donc la tête de manière expressive, considérant que leurs sale coup était déjà planifié !
Le nombre de piège semblait inquiéter sa collègue, et même pour une criminelle comme Valeera, il y avait quelque chose qui clochait.
Ramassant un nouveau piège elle finit par soupirer
-A ce qu'il semble oui... Il faudrait baliser la zone et considérer tout le reste comme du terrain dangereux. Seulement... A quoi bon placer autant de ces choses ici...
A croire que les braconniers ne veulent pas attraper seulement des animaux.
Il y avait des histoires assez sordides dans le milieu criminels, des gens prêt à dépecer des citoyens contre quelques cristaux.
Elle même avait déjà vu un ou deux objets provenant de cet artisanat sordide, mais n'avait jamais cherchée à aller plus loin.
Si la mode se répandait ici, c'était fort mauvais signe
Se retournant avec sa cargaison de piège cliquetant, Valeera commença à rebrousser chemin.
-Dans tout les cas nous sommes largement dépassées, et je pense que nous ne serons pas assez de deux pour régler l'affaire.
Je te propose de signaler la zone et d'aller faire notre rapport de suite
Masque contre masque
— Enfait, c’est le fait qu’ils soient en mission qui va pauser souci… Si logiquement quelqu’un devait être là, ce n’est pas anormal qu’il y ait du bruit, sinon ça l’ai beaucoup plus… Ironiquement ça serait plus facile d’y aller une fois qu’ils sont là.
La voix un peu soucieuse, tu fais presque mine de retirer cette idée-là à contrecœur. Comme si tous les éléments n’étaient pas présents. Tout est dans le presque, parce que tu as tout de même une forte envie d’un bain chaud ou d’un plongeon dans une grande source d’eau, chaude de préférence, parce que sinon là tout de suite la rivière semble être aussi une bonne option. Une option qu’il faut voir comme possible quelque part
— Hum… Après le bain est tellement tentant… Mais si ont est pris dans les appartements de lieutenant on peut aussi être bonnes pour être mise à pied et il hors de question que je rentre chez moi… En plus vivifiant il y a aussi la rivière après, si les douches ne suffisent pas… Hum… Vraiment on devrait avoir des autorisations pour des bains pour chacun…
Grommeler comme si c’était quelque chose qui t’agaçait vraiment est important. Cela t’agace presque vraiment en plus, parce que tu t’es fait envie toute seule avec ses bains, comme une pure idiote. Seulement, comme tu expliques cela dans ton rapport régulier « bonjour, j’avais envie d’un bain chaud, j’ai fait rentrer une garde avec moi dès la première rencontre dans un lieu où elle aurait pu, potentiellement, avoir des informations importantes » ?
Même si Sasha te semble d’être une garde parfaitement digne de confiance à premiers vus, tu ne peux te permettre ce genre d’écart. Sinon, oui, tu vas finir par rentrer chez toi, sans même te souvenir avoir été garde un jour dans ta vie et bonne pour être fiancé au premier porc qui passe dans le coin.
Là ton visage a vraiment l’air agacer avec cette idée en tête. On ne peut pas voir que tu joues la comédie, pas alors que c’est un dégout profond et complètement véridique qui se lit sur ton visage. Un long soupire las sort de bouche et une de tes mains viens masser l’arrête de ton nez.
— Dans tous les cas oui, il va falloir faire notre rapport et sécuriser la zone pour faire son nettoyage plus tard. Nous sommes du coup bonnes pour un retour, une douche et un verre à la taverne.
Comme si tout était parfaitement résolu et aussi qu’il n’y avait plus rien à redire sur les salles de bains des supérieurs, comme si c’était une simple plaisanterie pour plus tard, tu tournes le dos sans plus de prise d’attention et commences à faire marche vers le village et encore plus vers la garnison. Le bureau des Ouranbos comme destination certaine. Plus vite cela serait plus vite vous pourrez passer à autre chose, même si ça manque d’action pour être vraiment une bonne journée. Si tu avais été espionne à la garde royale ou aux archipels directement tu aurais à plus d’action. Ce n’est pas comme si la cabale pouvait avoir le moindre intérêt pour un lieu aussi replié que le village perché de toute façon. Ici on collectionnait les cultes étranges et le braconnage de toute sorte.
Se faire mettre à pied ? Cela devait être assez handicapant pour une jeune garde venant de débuter et si l'idée de récupérer d'avantage d'informations gratuitement était tentante, ruiner sa couverture le serait encore plus.
Il allait donc falloir attendre un peu avant de mettre ce genre de plan à exécution. Haussant les épaules et soupirant bruyamment, Sasha secoua la tête avant de dire
-Et bien... tant pis pour le bain, une douche longue et brûlante fera l'affaire ce sera tant pis pour le cocktail dedans cela dit.
C'est dommage, je suis sûre que l'on aurait follement rigoler toutes les deux, mais j'espère que ce n'est que partie remise.
Pas question de trop en dévoiler non plus. Mais rien n'empêchait Valeera de profiter du temps qu'elle passait ici. A quoi bon se faire passer pour quelqu'un, développer une histoire pour son personnage et se créer des liens si c'était pour ne pas l'apprécier.
Le piège était simplement de ne pas trop se perdre dans son personnage.
Sasha était une facette utile de sa personnalité, rien de plus.
-Allons donc au rapport, à la douche et au bar et dans cet ordre. Tu connaîtrais un lieutenant à qui le faire à tout hasard ? Je sais que normalement c'est le premier venu, mais si tu en connaissais un qui ne nous mettrais pas de suite sur la battue...
Je t'en serais plutôt reconnaissante.
Comme pour justifier sa flemme, elle s'étira, faisant tinter la ribambelle de piège à sa ceinture et faisant craquer ses épaules endolories par tout ce matériel quasiment inutile.
Si en plus c'était un gradé qui ne posait pas trop de question comme : "Vous les avez trouvés ou exactement ? Vous ne deviez pas le faire plus tôt ?"
Ce serait vraiment non négligeable.
-Disons que la première tournée est pour moi si on arrive jusque la bas. Tant que la taverne est un minimum propre bien sur
J'adore passer du temps sous l'eau, mais si je passe encore deux heures dans le savon pour enlever l'odeur de bière moisie...
Masque contre masque
— Bien entendu que c’est seulement partie remise, on se doit de nouer des liens plus forts dans une baignoire avec un bon cocktail.
Dire cela comme si c’était un jeu semble plus simple, puis cela comble aussi ta propre déception d’avoir proposé quelque chose d’impossible pour le moment. Plus tard, une fois que tu te seras assuré que Sasha soit digne de confiance pour l’embarquer dans cette aventure vous irez ensemble. Même si rien ne te laisse douter de sa sincérité, elle est vraiment très sympathique et professionnelle. Une bonne première impression en sommes.
Pendant que vous rentriez ton cerveau pour réfléchir a qui pourrait être le moins lourd au niveau des Ouranbos serait le plus à même de laisser couler le fait de ne pas faire la battue tout de suite ou ne pas la laisser faire à de frêle femme surtout. Ce n’est pas comme si vous aviez, à vous deux, une carrure impressionnante ou quelque chose dans ce style-là. C’est comme une évidence que la réponse semble te venir toute seule.
— Si Pastis est là, il faudra lui donner le rapport à lui. Il ne devrait pas forcément être assez réactif pour nous dire quoi que se soit.
L’alcool était bien trop souvent présent en ce pauvre type que même pendant ses périodes sang il avait une certaine lenteur et parler bien beauf pour accompagné le tout. Des remarques assez désobligeantes sur la place des femmes et la beauté de chacune. Sa pauvre femme avait bien du courage pour le supporter, surtout depuis l’incident du vomi, mais la question n’est pas là. Dans tous les cas il fera passer le rapport à une tierce personne pour ne pas s’occupe de menue fretin, suivant ses propres mots, et l’ordre de battus ne devrais être donné que plus tard dans la journée.
À vous deux vous aviez déjà pris pas mal de pièges, ceux les plus proches en prime. Si quelqu’un était blessé parce que la battue tardait cela serait de la faute de Pastis, pas que tu souhaites qu’il y ait des blessés, loin de là, mais il faillait aussi être réaliser que s’occuper de votre portion là tout de suite avait été assez long et fatiguant à deux.
— Hum… Le plus simple, après la douche je veux dire, c’est d’aller à la Soupière Gourmande, ce n’est pas ultra réputé, mais les boissons sont bonnes et à cette heure-ci on devrait être tranquille. Bernardine n’est pas méchante comme brin de femme, du moment qu’on ne fiche pas le bordel dans son établissement.
Il y avait une rumeur sur le capitaine qui n’irait dans cet endroit régulièrement, mais vraiment, vu l’heure, aucune chance de tomber sur lui. En plus l’établissement était assez propre, proche de la bibliothèque et de la tour d’astronomie, que du bonus tout cela. Sans un mot de plus tu ne fais même pas vraiment attention à à ce que tu guides votre petit groupe de deux jusqu’au bureau de Ouranbos, pas mal son déjà affairé pour prendre des rapports ou s’occuper de l’administration de manière générale. Le bureau de Pastis est vide de monde attendant devant et son propriétaire semble plonger dans une lecture intensive d’une missive.
— Monsieur, on a un rapport à vous faire.
Son regard ne se lève même pas de sa feuille, toujours profondément plonger dedans. C’est désagréable de se faire ignoré de la suite, mais il ne faut pas lui sauter à la gorge si tu ne souhaites pas avoir une punition au lieu de simplement pouvoir finir ta journée.
— Monsieur ?
— Hum ?
— J’ai un rapport à vous faire.
— Oui, bha remplis un papier et dépose le sujet le bureau, je m’en occuperais plus tard. Si c’est un problème urgent va directement voir le capitaine petit.
— Bien, monsieur.
Il t’agace prodigieusement de te prendre de haut, mais sans plus attendre tu attrapes une plume et vas commence à remplir proprement le formulaire de mission. Mettant ton dessus, le lieu de la patrouille, l’heure, l’emplacement et le nombre de pièges trouver, les observations sur ses derniers et les doutes sur le fait qu’il faudrait une battue pour finir de les retirer tous. Une fois fait et signé pour toi, tu tends la feuille à Sasha.
— Tu as plus qu’à mettre ton nom, ajouter tes observations et signer.
Te tournant à nouveau vers Pastis, toujours en pleine lecture du document, à ce que tu pouvais voir c’était un traité sur les échanges illégaux de globe servant de mule pour des dealers de cannabis. Il faudra lire cela plus tard.
— On vous met tout ce qu’on a trouvé avec le rapport ?
— Oui, oui. On s’occupe de cela plus tard.
— Bien.
Tu ne faisais plus qu’attendre les finalités du dit rapport, tout en déposant les divers pièges, toujours sans un seul regard intéresser ou suspect de Pastis. Vraiment, ce gars était un mystère en lui-même. La douche ferait du bien, cette fois tu allais laisser Sasha mener la marche un peu, suivre n’est pas un mal du tout.
Elle avait bien quelqu'un. Et quel spécimen ! Le parfait Lieutenant comme Valeera les aimait. Sans doute aurait elle pu lui faire passer un meurtre sous le nez qu'il n'aurait pas levé un sourcil.
Tant mieux, pour le moment, Valeera voulait surtout éviter les soucis en tout genre. Comme au Grand port ou l'on avait posé bien trop de question par rapport à ce qui aurait du être raisonnable.
Imitant sa collègue, Sasha fit ce qui lui était demandé, apposant son nom et ses notes en bas de la feuille. Pour une fois qu'elle ne prenait aucun risque à dire qui elle était.
Rapidement, le nom Sasha et ses notes furent dument notées à la suite et la ribambelle de pièges fut posée près du bureau avant que le binôme ne puisse sortir.
Ce ne fut qu'une fois éloignées du Lieutenant qu'elle se permit une remarque.
-Dit moi Xi', il est vraiment lieutenant ? On me les avait décrits comme impliqués et réactifs à l'académie ?
Prenant la direction des douches communes, qu'elle avait déjà visitée pour son premier jour officiel, la vipère guida sa nouvelle amie jusque dans les vestiaires ou elle commença à enlever son équipement. Défaisant consciencieusement sa tenue et déposant ses armes dans le vestiaire.
Même son très cher crève-cœur y passa.
-Si tu me recommande la Soupière Gourmande, je dirais... pourquoi pas ! J'avoue qu'en plus de boire, je mangerais bien un morceau. Patrouiller dans la forêt et chercher des pièges, ça creuse un peu. J'espère qu'ils auront un peu de viande, et pas en ragout.
Une bonne pièce de viande saignante... ce serait parfait non ?!
Il fallait un peu exagérer l'entousiathme, mais au fur et à mesure, la jeune femme se faisait à son rôle de garde joyeuse, arrivant même à être honnête sur certains point.
Et alors qu'elle finissait par se retrouver presque en tenue d'Eve, elle fit un effort pour ne pas activer l'amélioration de son pouvoir, et faire oublier à Xi' son existence.
Si la Garde la croyait Garde au début de la rencontre, elle n'avait logiquement plus de raison de douter d'elle.
Son haut enlevé et sa poitrine retrouvant sa liberté, elle soupira quelque peu avant de se diriger vers les douches avec serviette et savon, ses deux yeux jaunes scrutant son amie.
-Un pas de plus vers le rêve, j'espère qu'elle sont chaude cette fois, voire brûlantes... Il n'y a rien de mieux pour adoucir les maux de la journée.
J'ai même pris mon savon spécial si tu en veux !
L'atmosphère des douches étaient chaude et très humide de quoi faire transpirer n'importe qui. Et Valeera remercia ses cheveux d'être assez épais pour ne pas friser comme un boucton sauvage.
Elle soupira de bonheur cela dit en passant le corps sous l'eau chaude, ne dissimulant pas son plaisir à son amie
-ENFIN ! Une douche chaude
— Il n’est pas lieutenant, sinon on aurait du souci à ce faire, sa femme aussi. Il se détruit suffisamment le foie avec son travail actuel, pas besoin de lui ajouter du stress supplémentaire avec plus de responsabilités.
En soit, ce n’est pas une mauvaise personne, juste plus apte pour les patrouilles à pied ou cheval, tout juste bon pour la paperasse encore et encore. Souvent la division Ouranbos servait pour ce genre de cas ou alors pour des gars vraiment ultras à fond dans les papiers. Même si les vrais bons en paperasse finissaient dans d’autres régiments la plupart du temps, malheureusement. Suivant le mouvement des douches communes tu continues tranquillement ton explication.
— À la base il ne se nomme même pas Pastis, juste c’est une odeur qui lui collait pas mal à la peau quand sa situation avec sa femme battait de l’aille, il lui a même vomis dessus une fois ou deux, ça dépend des versions. Une raconte même qu’il a vomis sur sa femme alors qu’elle lui apportait son déjeuné parce qu’il ne supportait pas l’odeur de son amant ou quelque chose comme cela.
Des rumeurs bonnes enfants au final. Il avait effectivement vomi une fois face à sa femme qui lui apportait son repas après une gueule de bois alors qu’il y avait de l’eau dans le gaz dans leur relation, mais c’était il y a un moment. Rien de bien important en est, tout le monde a son sac de sale histoire dans le régiment en plus.
— Puis, c’est con à dire, mais à l’académie on te décrit comment on souhaiterait que la garde soit de manière idéale, mais ce n’est jamais aussi beau dans la réalité.
C’est un peu moche à dire, mais c’est une réalité, mais ça ne change pas que tu souhaites changer le monde. Le rendre meilleur, faire de ton mieux. Sans aucune fausse pudeur, tu retires tes vêtements, il y a un soulagement certain quand ta poitrine n’est plus prise dans ce qui te sert à les maintenir. Presque instinctivement tu compares ta paire de seins avec celle de Sasha et un soupire profond te prends.
— Ce n’est pas juste… Ils sont plus beaux…
Ceux des autres semblent toujours plus beaux, avec moins de défauts, avec une taille qui correspond mieux. Tu fixes les yeux de Sasha, toujours aussi beau. La tenue officielle ne la met pas en valeur, pas vraiment, ce n’est pas fait pour cela, mais c’est tout de même dommage quelque part ce genre de chose.
— Je te l’ai déjà dit pour tes yeux, mais vraiment, pour l’ensemble tu es très belle.
C’est un compliment que tu offres sans fausse pudeur et même une certaine dose d’envie. L’envie de l’âge de toujours souhaiter un corps que l’on n’a pas pour le coup. Un gargouillis sonore de ton ventre se fait entendre et tu ris pour cacher un peu la gêne suite à ce son.
— Mon ventre veut visiblement qu’on mange aussi et approuve que ça creuse. Il parait qu’ils ont des plat à base de pomme de terre, fromage et petit lardon des plus succulent et qui réchauffe bien le ventre, mais qu’il ne faut pas avoir peur de prendre quelque rondeur. C’est stupide, avec tout le sport qu’on fait quotidiennement avec les patrouille et autre ce n’est pas comme si allait prendre des grammes superflus, puis même ça ne rend pas plus moche.
Est-ce que ce n’est pas plutôt tes propres craintes ça ? Celle de ne pas être assez dans la norme, pas assez bien, pas comme il faudrait. C’est stupide. Il vaut mieux effacer toute incertitude à coup d’eau chaude. Un nouveau soupire sort de ta bouche, de contentement cette fois-ci. Se décrasser, c’est pas seulement le corps, c’est aussi retirer les idées noires dans la caboche pour le coup. Avec une certaine lenteur, pour profiter à fond de l’eau chaude et ses bienfaits, tu traînes un peu, les yeux fermés, totalement en confiance là tout de suite.
— Je veux bien tester ton savon spécial. Il a quoi comme effet ? Je t’avoue que les savons spéciaux que j’ai pu voir dernièrement étaient plus pour faire des sports de chambre que pour vraiment se laver. Bénis soit les astres pour de si bonnes inventions que les douches en tout cas.
Pas lieutenant ? Oh elle avait du mal suivre, mais peu importe la douche était à portée de main et c'était bien tout ce qui importait. La sensation de l'eau chaude sur sa peau nue la fit frissonner dans un premier temps avant de finalement la faire soupirer de joie.
Se connaissant bien elle même, la vipère savait parfaitement qu'elle aurait pu y rester des heures comme l'animal à sang froid que beaucoup de monde lui attribuait.
Ses cheveux finirent par se plaquer contre son visage alors qu'un large sourire envahissait son visage.
La pudeur n'était pas vraiment sa priorité. Elle avait bien trop souvent portée des tenues affriolantes dans ses occasions aussi diverses qu'incongrues pour ne pas avoir de soucis avec cette notion.
Hypnotisante autant par son physique que ses mouvements, elle restait tout de même un animal dangereux qui sous cette douche oubliait momentanément cette partie d'elle même.
La réflexion la fit se tourner vers sa collègue qui semblait regarder sa poitrine avec envie. Ce qui la fit baisser les yeux sur la source de cette envie passagère avant que ses yeux jaunes ne se fixent sur la contrepartie de Xy'
-Plus beau ? Plus gros c'est certes, mais si tout était affaire de taille le capitaine serait roi et nous ne saurions que des pouilleuses en bas de l'échelle. Alors laisse moi observer tes jolis amis veux tu ?
Dit elle en s'approchant pour passer sous le jet de la garde, avec un petit rire.
Sa main parcouru la silhouette de la jeune femme avant qu'elle ne finisse par rire doucement.
-Je les aime bien ma foi, ni trop gros, ni trop petit, j'imagine qu'ils doivent être bien sensible et ferme, je suis sur que cela fait un ravage une fois bien mis en valeur
Mais elle ne put s'empêcher de rougir sous ce deuxième compliment qui la fit se prendre la tête entre les mains avec des yeux amusés.
-Pas trop de compliments tu veux, je vais finir par prendre la grosse tête, et voir des gens m'espionner partout ! J'ai réussi à éviter les ennuis à l'académie, j'espère que les gardes d'ici sont un peu plus.... "calmes"
Même si dans les faits, le premier qui aurait tenté quelques chose aurait perdu ce dont il aurait aimé se servir. Valeera n'était pas de ces femmes à tomber dans les bras du premier venu, ni même du vingtième, personnes n'ayant jusque là retenu son attention plus de quelques minutes. Son amour étant des plus ambivalent et dangereux qui soit.
Secouant la tête, elle laissa Xylia sous sa propre douche sortant le dit savon, ce dernier se présentant sous la forme d'un bloc turquoise dont il s'échappait une odeur agréable de Lilas.
-Oh pas cette fois, c'est un vrai savon, plutôt pour les douches que pour les chambres. C'en est un pour la peau, il rend la peau bien plus douce ! Je l'utilise depuis suffisamment longtemps pour voir la différence toute seule.
Même si ça doit être utile sur le long terme pour les sports de chambre j'imagine
Dit elle en plaçant un doigt sous son menton, faisant semblant d'y réfléchir.
Les doigts de la seconde garde sur ta peau font étranges. Pas un mauvais étrange, mais oui, tu es chatouilleuse à sont toucher et quelque part quelque petit mouvement instinctif pour éviter certaine zone un peu trop sensible laisse parfaitement entendre cela. Un sourire et un léger rire sortent de ta bouche.
— Le capitaine roi c’est amusant à imaginer, je me demande quelle reine il prendrait dans ce cas là… Je sais que ma mère chercherait une personne pouvait faire grossir la poitrine par magie si ça permettait d’avoir la couronne, même si elle ne pouvait plus voir rien d’autre dans son champ de vision c’est ce qu’elle ferait. Et je les trouvais vraiment plus beaux, même si oui, le fait qu’il soit plus gros y joue, mais c’est un ensemble, mais je m’en voudrais que ta tête ne passe plus les portes si elle grossit plus, donc je ne dirais rien de plus là-dessus.
Levant les mains en signe de reddition, puis prenant le savon si gentiment proposer, la douche peut reprendre sans plus d’attente. Il y a vraiment, doucement, mais sûrement un climat de confiance qui se fait dans ton cœur. Une personne avec qui on partage une douche ainsi ne peut pas être une mauvaise personne, enfin, sûrement. En tout cas ton instinct te dit que c’est bien, même si tu sais qu’il faut rester prudente. Quelque part sa blague sur le fait qu’on pourrait l’espionner te fait un peu redescendre dans la réalité. Tu es une espionne, tu seras toujours une personne qui trompe ton entourage, qu’importe de combien tu veux faire des liens fort hors de la famille de cœur que tu t’es choisis avec cette voie.
Frottant doucement le savon contre ta peau, sa couleur en premier te fait sourire, les teintes bleutées te suivront partout, même ici visiblement dans la douche. L’odeur est apaisante et vraiment très agréable, comme la texture sur la peau, vraiment, c’est un bon savon pour le coup. Tu en siffloterais prendre de bonheur, mais pour parler en même temps c’est un peu compliquer.
— Effectivement, ce savon est très agréable, je n’aurais pas cru que l’odeur de lilas serait aussi douce, si en plus cela donne la peau douce c’est tout bonus. Pour ce qui est des gardes ici, il y a de tout, mais n’oublie pas qu’on est au village perché.
C’est comme une évidence dans ta bouche ce genre de remarque. Celle que tous les gardes savent parfaitement bien. Finir ici est, souvent, signe qu’on ne voulait pas de l’unité ailleurs ou pour tenter de mettre un peu de plomb dans l’aille du soldat. Parfois c’était pour d’autres raisons, plus personnelles ou des envies spécifiques, mais la réputation du régiment ne venait pas de nulle part tout de même. Ça aurait été un peu gros tout de même.
— Ton savon, tu l’as eu où, il me tente bien pour mes prochaines douches, il est agréable.
Et il est bleu. Il aurait pu ne pas être aussi bien, rien qu’un savon dans les couleurs bleuté c’est un coup de cœur directement. C’est presque à regret que tu rends le savon à sa propriétaire et rinces ton corps. Le moment est agréable tout de même, il n’y a pas à dire, l’eau chaude fait du bien. Un soupir profond sort de ta bouche quand tu sors de tout cela pour commencer à te sécher, le grognement de ton ventre laisse sous-entendre que le remplir, peut-être importe le nombre de calories, lui fera plus que plaisir.
— Une bonne pièce de viande avec du fromage fondu et des pommes de terre à la cendre, là tout de suite ça semble être le paradis à imaginer. Il faudra juste ne pas tomber sur le capitaine. Des fois il y va, certains disent qu’il y a un truc avec Bernadine, mais bon, il a l’air un peu coincé au niveau de cela de mon point de vue pour que ça soit autre chose que des rumeurs.
Pourtant elles ne sont pas fondées sur du vent ces bouts de rumeurs là et tu le sais très bien, mais qui viendrais faire chier une tenancière d’une auberge juste parce que le capitaine à un coup de cœur dessus. Beaucoup de monde en fait, mais ça te semble tout de même stupide à souhait.
— Au fait, qu’est-ce qui a fait que tu voulais rentrer dans la garde ?
Quelque part tu cherches à continuer à faire tranquillement la conversation alors que tu remets tranquillement tes vêtements, il aurait été peut-être été plus agréable de passer dans ta chambre pour une tenue propre, mais c’est un luxe que tu ne t’ait pas permise pour le coup. Heureusement qu’il y a toujours des serviettes qui traînent sur place tout de même.[/color]
Ah ce savon... Il venait de loin, très loin... Trop loin... Car c'était un objet qu'elle faisait venir directement du sud du pays, ou la plante poussait facilement bien qu'à la sueur des agriculteurs locaux.
Sasha en était quitte pour une somme rondelette mais qu'elle pouvait largement se permettre. Car si Valeera aurait pu racheter le producteur lui même, Sasha, elle, n'avait pas vraiment d'autres dépenses.
Se frottant les cheveux, la jeune femme finit par lui dévoiler son secret
-Je le commande dans le sud-est du pays, quand j'étais à l'académie une des boutiques de la capitale en vendait et j'ai voulu tester. Depuis je commande directement par lettres et je reçois le tout.
Je pourrais t'en donner quelques pains si tu veux, j'en ai d'avance et ça te laissera le temps de commander si tu en veux vraiment.
Le plus fort dans tout cela... C'était que c'était la pure vérité pour sa provenance, bien qu'en réalité... Les pains étaient livrés chez Valeera directement par caisse entière. Un achat bien trop excessif mais pour une jeune femme n'ayant connu que la misère, le sens des proportions était bien le dernier qu'elle avait développé.
-Tu me fera penser à te donner l'adresse tout à l'heure ! Je pense que nous aurons le temps, mais c'est un coup à oublier. Et même si tu ne trouve pas ton partenaire idéal ici, c'est toujours bien de pouvoir les attirer avec un petit quelque chose de plus
Enfin ton ou ta partenaire hihihihih
Rigolant toute seule sous la douche, elle se nettoya avec attention, tachant d'enlever la crasse et la sueur qui avait pu s'accumuler pendant leurs excursion.
Même si c'était bien plus vite fait qu'elle ne l'aurait cru. Son instant de grâce fut interrompu par le gargouillement du ventre de sa collègue qui lui tira un nouveau sourire.
-Je ne suis pas fan de pomme de terre, mais rien qu'une pièce de viande saignante et son lot de fromage.... ça suffit à me convaincre. Pourquoi certains offrent des fleurs quand un bon repas suffirait ? Je veux dire... Les fleurs ça fane et il faut s'en occuper alors qu'un repas... Il suffit de s'asseoir et de déguster.
Quant à croiser le capitaine.... On fera profil bas il ne vas pas déranger deux jolies gardes hors du service tout de même ? Surtout s'il essaye de se mettre en la nourriture et moi !
Si l'information sur Bernardine sembla passer totalement loin des oreilles de Sasha, la Vipère nota cette information dans un coin de sa tête. C'était typiquement le genre de choses qu'elle voulait entendre.
Les grosses pistes étaient les mieux, mais c'était tout de même des informations à prendre. Parfois, un coup dans le cœur était trop compliqué et il fallait en asséner plusieurs, entailler suffisamment pour que le coup fatal soit inévitable...
Sortant de la douche, la jeune femme prit sa serviette avec laquelle elle se débarrassa de toute l'eau qui ruisselait encore sur sa peau, avant de saisir sa sacoche sans fond dont elle tira des sous vêtements propre ainsi qu'un haut.
Autant sa tenue principale pouvait être un peu usée, autant pour son intimité... La aussi Valeera était devenue précieuse.
-Ce qui m'a poussé à entrer dans la garde ?
Strictement rien. Elle n'aimait pas vraiment ces gens qui passaient leurs vies à limiter les autres. On lui avait souvent répété que c'était une nécessité, mais là encore, la vipère ne voulait pas y croire, son monde n'acceptant que peu les compromis.
Néanmoins elle se devait tout de même d'inventer une excuse crédible et elle prit quelques instant pour réflechir.
-Considérant la position ou j'étais à l'époque... C'était le choix le plus évident. Tu vois... une fille sans trop de talent qui n'à pas envie de devenir simplement "la femme de"
Mon père disait souvent que dans la vie, soit on avait des capacités, soit on épousait quelqu'un qui en avait.
Fort heureusement, j'ai réussi à trouver une alternative convenable pour tout le monde, même si ça m'a éloigné de la ville.
Elle prit un air presque piteux en racontant son mensonge. Bien que la simple idée d'évoquer un père biologique suffise à lui hérisser le poil de haine.
Ses yeux se fixèrent sur le sol avec un air vide alors qu'elle tentait cette envie de le retrouver pour lui faire payer tout ça. Et quelques secondes après elle reprit son sourire enjoué.
-Navrée... J'imagine que ce n'est pas le genre de choses que les gens veulent entendre, ils préfèrent une histoire de destin ou de volonté d'aider son prochain, c'est bien égoïste de ma part, mais je crois que la seule raison réelle, c'est simplement l'envie de vivre comme je le peux.
Enfilant les vêtements de gardes, elle les réajusta comme Xylia lui avait montré, tachant de ne plus se faire avoir comme la dernière fois et attacha ses cheveux en une queue de cheval détendue
-Et toi ? Qu'est ce qui ta poussée dans les branches du village perché ? Un amour pour les méchants garçons et filles de la garde ? La charisme du capitaine ?
Dire que tout ce qu'elle racontait était un mensonge... Si elle vivait avec depuis son plus jeune âge, elle avait presque de la peine pour Xylia qui était quelqu'un de plutôt gentil. Mais quelque chose lui murmurait qu'elle ne l'aurait pas autant été si elle avait su
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