C’est de la triche. Cela n’a pas encore commencé, mais tu accuses déjà la triche sur le fait de possiblement perdre à cette course. Tu as bien lu les règles et demandé plusieurs fois, il n’est pas interdit d’utiliser ses pouvoirs pour arriver de l’autre côté. Tout ce qui est interdit en fait est de se battre ou d’utiliser une arme.

Pourtant tu te trouves tout de même sur la ligne de départ, juste à côté de Zahria que tu avais rejoint à la toute base pour faire un rapport, mais qui avait dérivé tu n’arrives même plus à savoir comment au fait de participer à cette course. Enfin si, c’est ta fierté mal placée qui a voulu participé et tu as proposé à Zahria d’en faire de même pour ne pas être seul dans cette histoire.

Même si la plus âgée avait toutes les chances à la victoire au vu du terme de la course, une part de toi souhaite la prendre en modèle pour aller de l’avant. Après tout peut-être qu’elle n’utilisera pas son pouvoir et que tu pourras apprendre des feintes et trucs pour être plus rapide. Un entrainement supplémentaire quelque part.

Puis il y a un truc de louche avec ses boites à repas en primes. Comment des plats peuvent-ils être aussi bons pour provoquer un tel engouement et être à gagner avec une simple course ? Qu’est-ce qu’il y avait dans ses repas pour être aussi addictif ? Est-ce que toute cette course cache autre chose ?

Seulement avant de savoir cela il allait falloir jouer le jeu et participer à cette course tout en observant ce qui se passait autour. Un travail double, mais qui te motive. Sautillant sur place comme une gamine pour t’échauffant et attendant le signal. Tu tournes la tête vers Zahria avec un grand sourire plein d’un défi enfantin.

— Qu’est-ce que je gagne si j’arrive à te prendre une des boites des mains ?

Jouer la compétition et avoir l’air de vraiment vouloir ses fameuses saintes boites est important. Puis tu voudrais vraiment passer un bon moment avec elle. Si ses boites sont seulement ce qu’elles disent être, avoir pu échanger un jeu avec elle. Refaire ce que tu ne fais plus avec ta propre famille.

Une autre forme d’excitation se coule dans tes veines quand Zahria te remet Marchombre. L’envie de voir toutes les possibilités avec, tout comme l’envie si forte de réussir à emporter la boite avant elle. Une question avec une réponse claire n’a pas de pris ou au contraire un pris bien trop important, surtout de la part d’Ombre elle-même pour ne pas saisir l’occasion. Même si ce n’est pas pour tout de suite avoir cela dans son bagage est quelque de précieux.

Soudainement beaucoup plus sérieuse et concentré ton cerveau marche à plein régime le plus rapidement possible. C’est un objet de pouvoir bien différent de ton propre pouvoir et la maîtriser ne sera pas aisé surtout en ne connaissant pas les limitations et règles de ce dernier, mais comme elle là dit c’est un entraînement nouveau et d’un nouveau style.

L’attachant rapidement à ton poignet et hochant la tête tu ne prends pas le temps de répondre oralement ton accord. Il n’y a pas le temps à perdre en salive et ce n’est pas ce qu’on te demande là de suite. La course va débuter dans moins de 3 minutes et le temps de test va être des plus court.

Il y a une forme de confiance pure qui te touche vraiment de te confier ce genre d’objet. Tu le sais pourtant, c’est ta nouvelle famille, pourtant ça n’empêche pas que chaque attention de confiance de leur part envers toi te fait un bien des plus fou, malgré ce que tu peux faire comme rébellion d’adolescente de temps en temps.

Tu tentes d’insuffler un bout de ta propre magie pour activer l’objet et te font dans l’ombre de ta supérieure, étant celle la plus proche de toi. La sensation est étrange, te prends un peu par surprise et il te faut un petit temps de latence, trois secondes pour te recentrer. Tu vois un ombre loin, trop loin certainement, parce quand tu tentes de concentrer pour l’atteindre rien ne se passe, alors que tu bouges dans une à un mettre de toi. Tu réinsuffles un peu de magie pour désactiver l’objet et hoches la tête.

— Ça me va parfaitement même.

Là tu peux répondre maintenant que tu as eu le temps de faire un essai. Pas long, et il y a encore pas de question sur de comment cela se passe avec une ombre en mouvement ou combien de temps peut rester dans un ombre ou le nombre de sauts possible. Est-ce infini ? Est-ce qu’il y a des temps de latence et tu viens de déjà griller une de tes possibilités d’utilisation sans même le savoir ? Possible, mais cela fait parti du jeu.

— Mais toi, qu’est-ce que tu y gagnes ? Ce n’est pas un vrai défi si je n’ai rien à prendre. Je te laisse choisir le prix, aux vus de ce que tu offres tout m’ira.

Absolument tout. En disant cela, tu attends sagement et avec une certaine impatience le coup de départ de la course alors que tu regardes et évalues ce qu’il y a comme en ombre le long du parcours et la corpulence des autres participants pour voir qui sera un générateur d’ombre en cas de besoin. Tu as certes l’objet, mais tu as aussi tes jambes et courir par toi-même pour commencer sera la première étape. Utiliser l’objet prêter à tort et travers serait complètement stupide, c’est aussi ce qui te semble important de faire attention. Ne jamais se reposer sur uniquement la magie, encore plus quand on ne connaît pas toutes ses règles.

Un gage à la réunion estivale, parfait.

Quelque part, ça t’arrangerait bien d’en avoir un. L’avoir signifie avoir une chose en plus en tête, un élément en plus pour ne pas penser aux absents et la cause de cela. Un poids en moins à réfléchir sur le moment. Même si ça ne sera certainement pas tendre et des plus facile, ça n’en reste pas moins que tu es gagnante dans tout les cas avec cette course.

Tu ne tenteras pas le fenrir à l’indiqué à Zahria et approuve d’un signe de tête. Qu’importe, de toute façon tu feras tout pour arriver à gagner face à elle. Sur la ligne de départ, tu croises son regard, un sourire espiègle se forme sur tes lèvres et tout l’esprit de compétition t’habite. Le top départ explose à tes oreilles et tu t’élances avant de te faire bousculer par du vent visiblement.

Enfin pas du vent, il n’y a plus personne dans cette ligne de course. Pourtant les vibrations du sol indiquent bien qu’il y a un fort mouvement et les bruits sont toujours là. Une autre bousculade et, alors que tu regardes à tes pieds, tu ne les vois plus.

Génial, visiblement vous êtes tous invisible.

Claquant ta langue sur ton palais d’agacement à cela, il te faut tout de même reprendre le mouvement, le constat de ce fait t’a pris quelque précieuse seconde dans la compétition. En d’autres circonstances cela l’aurait t’aurais amusé, mais ne pas voir ton adversaire principale était des plus frustrant. Reprenant ta course tu avisas d’une ombre plus loin et insufflas un bout de magie pour sauter dedans et rependre la course vraiment depuis cet endroit.

Tout en sortant de l’ombre cinq mètres plus loin, tu te concentres sur les sons et les sensations que tu peux ressentir au sol. Tes yeux ne te permettront plus que de voir les ombres pour avancer et il allait falloir faire confiance au reste de tes sens pour arriver au bout. Si la compétition commençait avec ce genre de plan qu’est-ce qu’il pouvait bien y avoir d’autre pour la suite.

Une foulée, deux foulé, trois fou… AH, non, un trou se matérialisant sous les pieds. Le sol se dérobe sous toi, pas du tout prête pour cela la surprise te fait avoir un faux mouvement qui t’agace et fait mal. Bonjour cheville foulée, vraiment le top pour une course. Tu ressens très fortement le pied qui vient d’écraser ta main au sol et dans un grognement tu te relèves. Plusieurs petits trous, cinquante centimètres de profondeur, assez grand pour ralentir une course ou faire chuter, se forme.

Cette fois tu te mets à suivre la piste des trous qui se forme, la prochaine ombre et visiblement trop loin pour aller dedans. Avoir utilisé Marchombre à l’instant t’as même fait revenir en arrière à l’ombre la plus proche de toi, celle dont tu venais il y a trois foulées. Voilà pourquoi utiliser une magie sans en connaitre ses règles n’est pas forcément une bonne chose visiblement.

Le son de ton cri est plus fort que tu ne l’aurais pensé, les oreilles d’Ombre sont meilleures sinon, certainement un mélange des deux, car entendre sa voix qui semble inquiète s’adresser à toi, un peu en avant qui plus est, est frustrant.

Une part de toi à cette fierté qui lui bouffe la gorge et ne souhaite pas répondre et bouder dans son coin. L’autre plus adulte se résigne et plie l’échine en cherchant de comment continuer à garder la face tout de même. Une dernier plus compétitif rappel qu’il y a un en jeu et mission à cette course et que pleurer comme une enfant qui perd sa mère dans la course ce n’est pas ce qu’on te demande actuellement.

— Je suis à l’ombre, j’aurais surtout besoin qu’on fasse plusieurs parties de Colin-maillard une fois qu’on rentre à la maison.

Oui, admettre que tu as besoin de revoir l’entrainement avec des sens en moins en parcourt est plus que véridique là tout de suite. L’impression d’avoir chuté comme un tout jeune recru à sa première course à trois pieds n’est pas agréable. Pas grave, tu apprendras de cette erreur, comme de la prochaine pour t’amélioré, travaillé dessus et t’améliorer. Si tu effaces l’un après l’autre les défauts en cours de route tout sera beaucoup plus simple. Tu seras plus digne de ta nouvelle famille, moins boulet.

Au moins ça t’a permis de mettre une place approximative de là où se trouve ta mentore. Ta cheville est certes douloureuse, mais rien que tu ne pourras pas soigné plus tard. Retournant dans l’ombre initiale cette fois puis sautant dans une plus proche. Les yeux moins gros que le ventre, tu te contentes de saut plus court, ayant compris que viser trop loin ne servait à rien mis à part à perdre du temps.

Tu te permets cinq sauts d’ombre en ombre avant de reprendre la course au trot. Plus attentive au son autour de toi ou de comment le sol réagis, cette fois tu ne te fais pas avoir par une illusion qui dissimule des cordes pour des sortes de piège à lapins. Qu’est-ce que les gens qui avaient organisé cette course avaient vraiment en tête avec tout cela ?

Arriver à la fin signifiait tout de même avoir une certaine expérience et ce n’était pas Jean-Michel le fermier de la ferme au boucton du coin qui allait forcément pouvoir participer à ce genre de chose. Un son de sabot qui cavale attire ton attention quelques secondes avant d’entendre un bruit lourd de chutes et des cris de douleur. Plus cela avance plus les incidents de ce style se répète, pourtant aucun participant ne souhaite abandonner. Se donner autant pour des boites à repas n’est absolument pas naturel.

Quoi qu’il en soit la dernière ligne droite est face à toi quand tu t’aperçois qu’il y a l’ombre de la table qui pourrait être parfaite pour finir en beauté. Tu avances assez pour que ça soit l’ombre la plus proche de toi, vu que tu sembles avoir compris que ça fonctionne ainsi pour la première activation. Le saut dedans est presque si plaisant après un mauvais départ.

Sortir de l’ombre et prendre une boite sur la table aussi. Tu n’es pas la première arrivée, mais absolument pas la dernière. L’effet d’invisibilité se stoppe dès l’objet en main visiblement. Ton premier réflexe est de chercher du regard Zahria dans ceux ayant déjà eu les boites. Elle n’est pas là et tu en aurais presque hurlé de joie.

Presque parce que c’est son regard que tu croises quelque seconde plus tard, beaucoup trop proche de toi, une boite aussi à la main, qu’elle vient de récupérer à l’instant. C’est plus un couinement de surprise qui sort du coup de ta bouche. Pourtant il y a toujours toute l’excitation d’avoir gagné contre elle qui est là. Tu amorces un sautillement enfant, avant que ta cheville se rappelle à toi et face sortir un nouveau couinement de douleur. La femme au couinement, voilà ce que tu es devenu.

— J’ai gagné, tu as vu ?
— J’entende surtout.

Il y a un sourire un peu moqueur sur ses lèvres et tu penses l’avoir bien mérité quelque part. Tu soupires un peu dramatiquement et poses ta boite à repas sur celle que tiens l’autre espionne, pour retirer correctement Marchombre sans l’abimer c’est beaucoup plus simple. Une fois cela fait, tu reprends ta boite et lui rends son bien. Il a été amusant de jouer avec quoiqu’il se soit passé pour ton intégrité physique.

— C’était amusant à faire. Je garde mon gain bien au chaud pour le moment.

Tu tapotes ton cœur et lui offres un grand sourire fier de toi. Il faudra tout de même le noter dans ton carnet que tu as obtenu cela, à côté des informations de Sbire à qui le rose ne va visiblement pas suivant tes notes.

— Mais il va vraiment falloir qu’on se fasse des parties de Colin-maillard, tout de même.

Parce que même si tu l’as remporté aujourd’hui tu n’oublies absolument pas tes failles.


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