A la chasse aux étoiles
Il y a une certaine fierté en toi de faire cela. Ça ne fait de mal à personne et mise à part mettre en rogne un idiot un peu trop imbu de lui-même qui a pris le premier poste planqué pour pouvoir briller d’être dans la garde sans avoir de trop de danger. Vraiment rien de mal dans toute cette histoire. Le sourire aux lèvres tu rejoins la tour d’astronomie pour contempler une fois encore la voute céleste et prier tranquillement. C’est bien un des grands avantages d’être ici que ce lieu-ci. Il en avait d’autre, bien plus que si tu avais été déployer à la garde royale, mais il est plus simple de se plaindre de ce que l’on a pas eu que de se réjouir de ce qu’on a obtenu.
Arrivé sur place une personne qui s’occupe des lieux est à la porte la mine complètement catastrophée. La mine pâle et se mordillant le doigt régulièrement en semblant chercher du regard quelque chose à l’intérieur sans oser entrer. Une bruit à l’intérieur, quelque chose qui tombe visiblement, le jeune homme devant le lieu pousse un petit cri désemparé, mais ne bouge pas beaucoup plus. Tu te décides à approché de lui et de voir ce qui se passe exactement.
Arrivé assez près tu reconnais l’homme. Lip Tonne, un astrologue de la capitale qui est arrivée dans le village depuis deux semaines pour utiliser la tour d’astronomie afin de vérifier ses calcules et retourner à la capitale pour avancer ses travaux. Une personne qui aime voir les étoiles, mais bien trop attacher au confort de la capitale pour y rester loin trop longtemps.
— Bonsoir, il y a un souci avec la tour d’astronomie ? Des bandits peut-être ? Je suis de la garde, je peux vous aider.
Tu as encore ton épée courte sur toi, le service étant juste terminé tu ne pensais te changer seulement après ta prière face au ciel étoilé. C’était peut-être un signe des astres pour t’indiquer la marche à suivre. L’homme a sursauté quand tu lui as parlé, son regard oscille entre une joie et crainte qui ne veut pas démordre de ses iris. S’il y a des bandits, tu prendras les infos avant d’aller chercher en vitesse des personnes plus adaptées à un possible combat. Le cerveau tournant déjà à plein régime pour faire face à la situation tu vas pour voir par toi-même vu que l’homme ne souhaite pas répondre immédiatement. Il laisse échapper un couinement aigu quand tu avances le pied pour entrer. Tu le fixes à nouveau et il se met enfin à te répondre.
— Ce n’est pas de bandit, c’est un animal. Un fenrir, je crois, il y avait une autre personne avec moi… Par Lucy, j’ai laissé une pauvre femme aux griffes d’un fenrir…
— Il n’y a pas de fenrir dans la région et même si c’était le cas il ne passerait l’entrée du village.
— Je vous assure que c’est une créature horrible !
— Je vous crois, je dis simplement que ça ne peut pas être un fenrir.
— Vous en avez déjà vu peut-être ?
— Non, mais…
— Bah voilà !
Il te tapait sur le système, très fort en plus. La peur explique beaucoup de choses, mais pas de se croire supérieur juste parce qu’on est certain d’avoir pris une souris pour un éléphant. Tu t’occuperas de ce détail plus tard, déloger le pauvre animal certainement effrayé dans la tour sera pour le mieux. Plus vite cela sera fait, plus vite tu pourras prier en paix et voir de comment faire payer son insolence à cet homme.
— Je vais m’en occuper.
— Vous êtes trop frêle, aller chercher la garde !
— Je suis de la garde.
— Non, vous…
Il se stoppe alors que tu lui montres ton insigne de garde en entrant dans le bâtiment. Il ne dit plus rien et va juste se poser dans un coin en se mordillant les doigts. Tu laisses tomber l’affaire et te mets à chercher en premier lieu la seconde personne dans les lieux. D’abord voir si elle va bien avant tout autre chose. Ce n’était peut-être pas un fenrir, mais ça restait tout de même un animal sauvage dans un lieu non propice pour lui.
— Il y a quelqu’un ? Je viens pour vous aider. Est-ce que vous êtes blessé ?
Un léger sourire aux lèvres, Aelith posa sa main sur la poignée de porte vétuste de la demeure familiale. Un bon nombre de semaines s'était écoulé depuis son dernier passage au Village Perché. En effet, après une visite du Temple qui avait tourné au vinaigre, l'aventurière avait séjourné quelques temps à la Capitale. Malgré une étrange rencontre, elle avait su profiter de sa halte dans ce chef-lieu. Il lui avait été peu aisé de s'habituer au fourmillement incessant des rues pavées, mais elle avait fini par le tolérer. Les quêtes qu'elle y avait effectué avaient été très enrichissantes. Passer de la chasse de monstres à l'escorte de nobles avait été pour le moins perturbant, mais elle estimait s'en être plutôt bien sortie – même si son tempérament ardent lui avait joué quelques tours.
Elle n'était pas mécontente de retourner se lover dans le cocon familial ; la sylve dense qui l'entourait lui avait grandement manqué. Elle était d'ailleurs partie cueillir quelques herbes avant de se diriger vers le foyer de ses parents. Faisant un détour par son logement individuel, elle les avait broyées et fait sécher dans l'optique de les offrir à sa mère dans la soirée. Du fait de ses problèmes de dos, cette dernière était en effet limitée dans les plantes qu'elle pouvait récolter. Elle avait bien tenté d'engager quelques adolescents du village pour l'assister dans le ramassage, mais les résultats avaient été peu fructueux.
Avant d'actionner la poignée, Aelith vérifia une dernière fois que le cadeau qu'elle avait prévu pour son frère était bien en place dans sa sacoche. Se tortillant dans tous les sens, la jeune femme parvint finalement à dénicher le petit écrin au milieu des vivres, plantes, plumes et diverses babioles qui s'entassaient dans son sac en cuir. Le boîtier contenait une plume colorée et finement taillée qu'elle avait payé à prix fort dans une boutique élégante de la capitale. Elle espérait que son cadet, homme de lettre depuis peu, saurait en faire bon usage.
Lorsqu'elle poussa la porte, une bouffée d'effluves épicées embauma ses narines. Visiblement, son grand-père était présent pour le souper et il s'était mis aux fourneaux. La jeune femme pénétra dans la cuisine et salua chaleureusement les membres de sa famille ainsi qu'un invité qui lui était inconnu. Son père le lui présenta avec beaucoup d'enthousiasme. Il s'agissait d'un astronome de la capitale, dénommé Lip Tonne, qui séjournait au village depuis peu pour y faire quelques observations. Son géniteur était très heureux de rencontrer ce nouveau collègue, qui lui avait apporté beaucoup d'informations captivantes. Il se faisait un plaisir de l'assister dans ses recherches. Aelith, quant à elle, trouvait l'homme sympathique mais loin d'être étouffé par la modestie. En effet, il ne manquait pas de rappeler au détour de ses phrases l'enseignement « grandiose » qu'il avait reçu dans « l'un des plus prestigieux » établissement de la Capitale. Malgré son agacement, l'aventurière accepta de l'accompagner à la fin du repas à la Tour d'Astronomie pour qu'il lui présente ses travaux. Sa curiosité l'emportait sur son exaspération.
La jeune femme ne tarda pas à regretter sa décision. La voix de Lip était monocorde et traînante, rendant son discours soporifique. Par ailleurs, il utilisait des termes scientifiques et des abréviations à foison, noyant Aelith dans un flux d'informations incompréhensibles. Alors qu'il palabrait depuis presque vingt minutes, un choc suivit d'un froissement de plumes se fit entendre à l'étage supérieur. Sautant sur l'occasion, la blonde prit congé de l'astronome, prétextant devoir vérifier la source du tumulte. Alors qu'elle grimpait les marches, une plume bleutée iridescente voleta jusqu'à ses pieds. Son aspect l'intrigua. Au cours de ses nombreuses chasses, elle n'en avait jamais vu de semblable. Pourtant, elle était persuadée de pouvoir reconnaître la majorité des espèces qui rodaient autour du village. Perplexe, elle poursuivit son ascension. Alors qu'elle atteignait l'étage où était stocké l'essentiel du matériel d'astronomie, un grondement sourd l'interpella. Tout en encochant une flèche, elle poussa précautionneusement la porte de la pièce d'où provenait la rumeur.
Tapis dans un recoin, une bête au pelage d'albâtre lui montra ses crocs. Sans plus tarder, l'aventurière banda son arc et le pointa dans sa direction, prête à l'immobiliser au moindre mouvement. Elle était stupéfaite. Un Warg Blanc lui faisait face. Pourtant, Aelith était persuadée que cet animal ne peuplait que les montagnes. De plus, bien que sur ses gardes, celui-ci ne semblait pas vouloir l'attaquer. Cela était des plus étranges pour un animal réputé sanguinaire. La sortant de son trouble, Lip pénétra dans la pièce.
« Je ne vous voyais plus revenir donc je me demandais si tout allait b.. »
Le souffle coupé, il se figea en observant deux pupilles rougeoyantes briller au fond de la pièce. Épouvanté à la vue des canines acérées, il poussa un cri aigu en lançant un parchemin au museau de la créature. Celle-ci s'effaroucha et glapit en fondant sur l'astronome. Aelith décocha une flèche qui se planta dans la patte arrière gauche de sa cible. Cette dernière dévia sa course et s'élança dans les escaliers pour y fuir à un étage supérieur. Quant à Lip Tonne, blanc comme un linge, il dévala les marches en sens inverse pour fuir la menace, hurlant à pleins poumons « Un Fenriiiiiiiir ! ».
La jeune femme allait se mettre en quête de la bête lorsqu'une voix lui parvint.
« Je suis au dessus ! Lui répondit-elle en rejoignant l'inconnue à l'étage inférieur. »
Il valait mieux être plusieurs pour maîtriser une telle créature.
« Je ne suis pas blessée. Ce qui semble être un Warg s'est, je ne sais par quel moyen, introduit dans la Tour. Il s'est dirigé vers son sommet mais je l'ai perdu de vue. »
Elle détailla la nouvelle arrivante du regard. Celle-ci était plutôt fine, mais une épée visiblement de bonne facture pendait à sa ceinture.
« Je pars à sa recherche, vous m'accompagnez ? »
A la chasse aux étoiles
— Un warg ?
Par contre, ton visage se tord en une surprise évident. Bon, après le fenrir, le warg. Bon, OK, c’est plus probable que le fenrir, mais on était dans un arbre nom d’une galaxie. Aux dernières nouvelles les warg n’ont pas d’ailes magiques où il ne savait quoi pour grimper aussi haut ? Tu pousses un soupir et vas pour repartir sur ton explication qu’une telle chose était impossible.
— Nous sommes dans un arbre, c’est comme les fenrirs, ce n’est pas…
Ta voix se stop alors qu’un rugissement animal, clairement celui d’un warg, retenti dans la tour. Tu soupiras et regardas la seconde jeune femme.
— D’accord, il y a bien un warg, possiblement, mais nous sommes en hauteur. Je vous demanderais de ne pas utiliser votre arme. Il est possible que ça soit un enfant qui vienne de découvrir un pouvoir de transformation… ou un adulte avec une déclaration tardive de sa magie…
C’était le genre de possibilité qu’il fallait garder en tête pour ne pas avoir de soucis par la suite. Aucune envie d’abattre un animal sauvage fou et au final se rendre compte que c’était un être humain. C’est le genre de bavure, quelle qu’en soit la raison, qui ne passait pas du tout.
Dans tous les cas il allait falloir maitriser la chose rapidement avant que trop de matériel soit abîmer ou qu’un civil soit blessé et surtout avant que ça soit l’heure du repas et que tu es perdu ta chance pour ta prière journalière dans un des meilleurs cadres possible pour celle-ci.
— Je ne dirais pas non à de l’aide pour régler la situation. Xylia, garde de la division faucon du régiment du village.
Se présentant rapidement, plus par politesse qu’autre chose, tu serres les dents en attendant un nouvel objet tomber. Toutes tes prières internes actuelles vont vers le fait qu’il y est moins de casse que voulu. Soudain un élément te fait tiquer. Il y a du sang sur le sol et ça allait vers là-haut du bâtiment.
— … Est-ce que vous lui avez déjà tiré dessus ?
Il y a une certaine lassitude dans ta voix. Cela te t’énerve pas, en soit tu comprends le geste, mais ça n’en est pas moins problématique si jamais l’animal est une personne ne maitrisant pas son pouvoir. Tu soupires et balaies cela d’un revers de la main.
— On s’occupera de ça plus tard… Allons-y.
Si jamais il y a tir sur une vraie personne, la légitime défense sera toujours utilisable, du moment que la personne n’était pas morte.
« Oui, j'ai conscience que la présence d'un Warg, blanc de surcroît, semble inexplicable. Mais je sais ce que j'ai vu, insista-t-elle.
Comme pour confirmer ses propos, un hurlement résonna. A son entente, l'inconnue sembla davantage disposée à la croire. Aelith se mordit la lèvre lorsque que la jeune femme émit la possibilité d'un pouvoir de transformation. Dans la précipitation, l'idée ne lui avait pas traversé l'esprit. Cela pouvait expliquer le comportement craintif de l'animal et sa présence dans la tour. Cette hypothèse était d'ailleurs bien plus probable qu'une infiltration soudaine d'un Warg venu des sommets enneigés. Mordillant sa lèvre inférieure, l'aventurière se sermonna mentalement. A force de se fier à son instinct plutôt qu'à sa raison, elle agissait de manière déraisonnable. Elle ne se pardonnerait pas d'avoir blessé un enfant par erreur.
« Aelith, membre de la guilde des aventuriers, se présenta-t-elle en retour.»
Elle fut soulagée d'apprendre que l'inconnue était affiliée à la garde. Face à un warg, ses compétences ne seraient pas de trop. Lorsque Xylia remarqua les gouttelettes de sang qui perlaient sur le sol, elle frotta nerveusement sa nuque.
« Un astronome a pénétré la pièce dans laquelle se trouvait le Warg, et ce dernier s'est précipité sur lui en retour. J'ai agi en conséquence, mais j'ai pris soin de ne pas viser de zone vitale. Ma flèche a transpercé sa patte arrière gauche.»
Tout en s'expliquant, elle commença à gravir les marches de la Tour. Les traces du fluide pourpre facilitaient la traque de la créature. Le chemin rougeoyant ne tarda pas à conduire les deux jeunes femmes à l’entrebâillure de la porte menant sommet de la Tour. A travers l'ouverture, elles pouvaient apercevoir un animal qui léchait sa patte ensanglantée en gémissant. Aelith frotta ses paupières, croyant divaguer : il s'agissait d'un Dafresk. Pourtant, elle était certaine d'avoir aperçu un Warg, quelques minutes auparavant. La pièce était sombre, mais elle n'aurait en aucun cas pu confondre le pelage de verdure d'un Dafresk avec celui d'un Warg. De plus, cela ne pouvait pas être une autre créature ; sa flèche se trouvait bien dans sa patte. Chuchotant pour ne pas alerter l'animal, elle s'adressa à Xylia.
« Je sais que ce n'est pas un Warg, mais je n'ai pas fait d'erreur : c'en était bien un tout à l'heure. Une forme de magie doit être à l’œuvre, méfiez-vous.»
La garde la croirait-elle ? Après avoir entendu parlé d'un Fenrir, d'un Warg et maintenant face à un Dafresk, sa méfiance serait amplement justifiée. Aelith réfléchit à la manière d'appréhender la situation. Elles n'étaient que deux, et ignorantes de la réelle nature de l'intrus. En outre, l'aventurière n'avait malheureusement pas son filet de chasse sur elle.
Soudain, des pas mêlés à des rires gras se firent entendre. Deux astronomes, visiblement pas avertis de la présence de l'animal, gravissaient bruyamment les marches. Le tumulte effraya le Dafresk, qui se redressa et s'éloigna pour se dissimuler hors de leur champ de vision, probablement derrière une rangée de lunettes astronomiques.
A la chasse aux étoiles
Suivant la trace rouge de sang vous arrivez à l’étage. Pas mal d’éléments ont été bouger et renverser, certainement dans la panique et douleur la chose, quoi que se soit avait mis le boxon de partout. Si c’était un enfant, tu as des doutes sur le fait que sa transformation est supporter autant de chocs, mais toute magie de des règles différente et il était parfaitement possible que rien ne soit les mêmes que celle que tu es pu connaitre.
Par contre la créature face à toi c’est tout sauf un Warg. Pour en souhaiter en avoir un pour toi, tu sais reconnaitre un Dafresk quand tu en croises un. Ça n’en reste pas moins que vous êtes toujours dans une putain de bâtiment dans un arbre et qu’il ne devrait pas être ici. Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?
— Oui, ce n’est pas un Warg… Ni un Fenrir…
Tu chuchotes en tentant de comprendre. On ne peut pas se tromper autant entre les deux animaux tout de même. Il y a des différences de pelage, odeur, cris, stature manière de se déplacer. Si Aelith avait été capable de toucher un animal sauvage en mouvement, qui plus est dans une zone certaine d’être non vitale, elle devait avoir des compétences en chasse et aucun chasseur ne tromperait entre un Warg et un Dafersk. Même si c’était pour se ficher de sa tête, ça aurait été tout de même super gros.
L’œil attentif à ses mouvements tu cherches à comprendre en le regardant agir. Le bruit fait bouger les oreilles de l’animal dont le premier réflexe est la fuite. Ça ne devrait pas être son premier réflexe de fuir alors qu’il est déjà acculer dans un lieu inconnu. Il devrait devenir agressif pour tenter de défendre sa vie. Enfin il te semble.
Tu étouffes un juron et vas rapidement vers la direction d’astronomes ayant voulu voir ce qui se passait à ce niveau-là. La curiosité était un vilain défaut, surtout que cela t’empêche de mener à bien une mission épique avant ta prière du soir.
— Une situation sous le contrôle de la garde est train d’avoir lieu. Une créature potentiellement dangereuse est sur place, veuillez évacuer les lieux en vitesse. Si vous souhaitez vraiment être utile, signaler l’incident à la première patrouille de garde que vous trouverez pour envoyer du renfort.
Tu n’écoutas pas les réponses, le son des pas qui partent vers la sortie te suffise pour le moment. Tu aimerais en avoir terminé tout de même avant l’arrivée de renfort pour ne pas encore plus acculer l’animal sauvage. Juste si possible d’avoir des mains en plus pour remettre de l’ordre dans tout le bazar après sera un vrai plus pour le coup.
Dans tous les cas géré la situation niveau sécurité de la zone. Pour la chasse, même si tu ne connais rien de cette femme, cela semble être plus son domaine pour le coup. Lui demander des conseils ou son avis pour la suite ne pouvait pas être un mal pour que tout se passe pour le mieux.
— Le cri de tout à l’heure était celui d’un Warg, ça, je l’ai bien entendu. Si cette chose à votre flèche c’est que ça doit être la même bestiole, même si c’est plus le cas… ça a l’air proprement ridicule… Bref, c’est une créature qui semble préférer fuir que d’attaquer, sauf pour notre premier astronome visiblement. Vu de comment il était chiant, je peux comprendre qu’on souhaite le manger.
Une petite touche d’humour pour dédramatiser la situation ne fait pas de mal.
— Est-ce que par le plus grand des hasards tu t’y connaitrais en piège et traque d’animaux ? Si c’est le cas, je suivrais tes directives si tu as un plan pour déjà attraper cette bestiole. On cherchera à comprendre exactement ce qui se passe une fois qu’elle sera immobilisée.
Techniquement tu t’y connais en piège, mais ça serait étrange de trop en montrer alors que tu es d’origine noble et toute nouvelle recrue sur place. Puis si la gloire de la capture peut revenir à quelqu’un d’autre, ça t’ira beaucoup mieux.
Xylia prît rapidement la situation en main en apostrophant les intrus. Aelith espérait que ces derniers tiennent compte des paroles de la garde et se hâtent de prévenir les patrouilles. En effet, elle n'avait pas emporté avec elle les cordes et divers pièges qu'elle utilisait lors de ses traques. L'immobilisation de la cible serait grandement facilitée si des renforts apportaient avec eux le matériel nécessaire.
L'aventurière sourit à la taquinerie de Xylia.
« Oui, la nature de cette créature est bien mystérieuse, tout comme son comportement. D'ailleurs, elle ne semble avoir attaqué l'astronome que pour se défendre, étant donné que ce dernier lui avait lancé un parchemin au museau. Dans tous les cas, à nous de tirer avantage de son comportement craintif pour mieux l'immobiliser. »
Si l'animal possédait les capacités physiques d'un warg ou d'un dafresk, pallier ses attaques serait bien ardu. Pour l'instant, la prudence de la créature semblait remporter sur ses instincts bestiaux. Il valait mieux agir vite avant que la tendance ne s'inverse.
« En effet. Je me spécialise d'ailleurs dans ce domaine, mais malheureusement je n'ai pas mon matériel habituel sur moi. Et je ne suis pas certaine que nous trouverons ici ce dont nous avons besoin. Par contre...»
Fronçant ses sourcils, Aelith farfouilla dans son sac au rangement chaotique. Son regard s'illumina lorsqu'elle en ressortit une longue tige agrémentée de bourgeons mordorés. Elle avait cueilli la fleur, aux effets soporifiques, un peu plus tôt dans la journée. A l'origine, elle comptait l'offrir à sa mère, mais elle avait dû se glisser hors de son paquet.
« Par chance, j'ai des herbes qui nous seront utiles ! Elles ont un effet sédatif. En les appliquant au bout de ma flèche, je pourrais endormir l'animal. Du moins, si la quantité que je possède est suffisante... et j'ai bien peur que ce ne soit pas le cas, avoua-t-elle en grimaçant. Cependant, cela suffira au moins à le rendre suffisamment amorphe pour qu'on puisse le maîtriser.
Maintenant, le tout est de retrouver la bête. Il me semble avoir aperçu une touffe de poils derrière les télescopes sur la gauche, expliqua-t-elle en pointant l'endroit du doigt. J'aurais besoin de votre aide pour l'attirer dans une zone visible, où je pourrai l'atteindre sans trop de difficulté. »
Se souvenant que la garde préférait éviter la violence jusqu'alors, elle nuança ses propos.
« Une autre méthode pourrait consister à lui faire avaler l'herbe. Celle-ci est d'ailleurs très puissante : l'effet sera quasi immédiat après ingestion. J'ai bien un baluchon sur moi contenant viande et légumes, mais il me semble peu probable que l'animal morde à l'hameçon.»
Les provisions avaient été initialement prévues pour un en-cas nocturne à la lumière des astres.
« Quelle approche te paraît la plus appropriée ? »
Habituellement, elle aurait choisi la première option sans hésiter, mais l'infime possibilité que la créature puisse se révéler un être humain instillait une once de doute en elle. Elle estimait que la garde était plus à même de faire le choix le plus éthique.
A la chasse aux étoiles
Presque religieusement tu écoutas les deux possibilités pour calmer la créature. La première, bien plus simple et rapide, impliquait de blesser un peu plus la bête, alors que vous n’avez toujours pas la certitude que ce n’était pas un humain à la base. La deuxième était plus sécurisante pour l’animal, mais aussi beaucoup plus complexe à mettre en place.
Vu l’état de stress de la créature arrivé à le calmer assez, surtout en étant déjà blessé, humain ou non, à manger n’allait pas du tout être évident. En plus qu’il faudrait être certain de l’alimentation de la chose qui n’avait visiblement pas une forme fixe. Il était risqué de gâcher une plante dans un appât qui ne servirait à rien. Aucun des choix n’était vraiment une évidence là tout de suite. Tu soupiras et te résignas.
– Même si on ne sait pas si c’est un humain la première solution est la plus viable. Si tu es capable de la toucher à nouveau dans une zone non mortelle, tout devrait bien se passer. Je pourrais toujours le soigner ensuite. Il y aura certainement une plainte, mais je prendrais sur moi si cela arrive.
Après tout c’était toi aurait donner l’accord final pour cette décision. Même si dans cette situation il ne semblait pas y avoir d’autre solution. Les ravages ne semblaient pas se stopper et s’intensifiaient même à ce que tu pouvais entendre des objets tombant au sol encore et encore. Puis comme tu l’avais dit, au pire des cas il était toujours possible de soigner la personne avec ton pouvoir par la suite du moment que ce n’était pas mortel.
Plus sur de toi tu regards était bien plus décidé. Tes yeux regardèrent la zone qu’indiqua l’aventurière où elle avait vu des poils de l’animal. Acculer l’animal jusqu’à une zone où l’on pourrait le toucher, sans qu’il ne fonce tout de même, semblait être dans tes cordes.
– Je vais suivre ton plan et le ramener dans une zone où tu seras plus à l’aise pour viser. Je te fais confiance pour le reste. Que les étoiles soient avec toi.
Sur ses mots tu la laissas et te déplaça le plus discrètement possible pour arriver à l’opposer de la zone dégagée où l’animal devait être amener. Il y eut un moment de battement quand tu reconnus Tialeon, s’il n’avait pas eu la flèche toujours planter en lui tu aurais pu presque croire qu’un petit c’était glisser ici. Vraiment tu aimerais comprendre, mais de toute façon tu ne pourras rien comprendre avant que l’animal soit immobilisé.
Une fois en place tu frappes dans tes mains pour provoquer un bruit bien distinct. Cela ne manque pas et la tête de l’animal se relève vers la direction du son en le cherchant visiblement, les narines dilatées pour renifler l’air en prime. Tu avais pour idée d’utiliser ce moment pour donner une chance à si c’était un humain de le faire savoir et ne pas avoir à lui tirer dessus une fois de plus. Tu te redressas de ta place et ouvris la bouche. Seulement aucun son n’eut le temps de sortir que l’animal se trainait déjà dans le sens inverse de ta position.
Dommage pour la tentative de dialogue, mais au moins il se dirigeant en plein vers un espace bien dégagé de la tour d’astronomie. Un coin idéal pour viser. Le reste était sur les épaules d’Aelith. Au moins maintenant tu sais que tu sembles être un bon épouvantail.
Xylia choisit finalement la première option, en affirmant pouvoir le soigner si la zone touchée n'était pas mortelle. Aelith acquiesça, heureuse d'être en compagnie d'une garde compétente en médecine.
« Très bien, je te fais confiance. Mais on ne sait pas quelle forme il pourrait revêtir par la suite, soit prudente. »
Sur ces mots, l'aventurière sortit une de ses flèches et frotta le bout de cette dernière contre l'herbe choisie. Elle hésita quelques instants à appliquer la plante sur une seconde pointe. Cela pouvait s'avérer utile si elle manquait sa cible, mais cela impliquait que l'effet de chacune des flèches serait diminué. Finalement, elle décida de se faire confiance et appliqua le pollen de la fleur sur un seul projectile. Encochant ce dernier, elle se tint aux aguets en attendant que Xylia déniche l'animal.
Un claquement retentit dans l'air, signe que la garde tentait d'attirer l'attention de la créature. Aelith arma son arc et ralentit sa respiration. Elle ne tarda pas à apercevoir un ravissant Tialeon, même si plutôt chétif, glisser sur une zone dégagée. Contenant sa surprise, elle décocha sa flèche. Le bois se plia sans effort, et le trait fusa dans un bruit sec. Ce dernier se planta sur la queue de sa cible, sans difficulté particulière étant donné la lenteur de l'animal.
Dans un cri plaintif, celui-ci s'agita furieusement. Néanmoins, en une poignée de secondes, ses mouvements ralentirent. Le Tialeon se recroquevilla sur lui même et cessa de bouger. Son corps se soulevait lentement au rythme de sa respiration, et quelques gouttes de sang s'échappaient de sa nouvelle blessure. Ses yeux étaient encore entrouverts, mais il semblait s'assoupir peu à peu. Au vu de sa corpulence, Aelith avait imaginé que la quantité de substance sédative appliquée ne serait pas suffisante pour l'endormir et le ralentirait seulement. Visiblement, elle avait fait erreur.
Prudemment, l'archère se rapprocha de l'animal pour l'observer de plus près. La seconde plaie paraissait bien plus superficielle que la précédente. L'animal papillonna des paupières quelques instants, avant de les fermer définitivement. Au moment même où il plongea dans les bras de Morphée, une auréole bleutée s'étendit autour de son corps. Celle-ci s'intensifia jusqu'à devenir aveuglante, avant de disparaître soudainement. Le Tialeon s'était métamorphosé en un oiseau au plumage azur iridescent, qui dormait profondément. Aelith échangea un regard stupéfait avec Xylia.
« Qu'est-ce-que... »
Ses prunelles s'illuminèrent d'une lueur de compréhension. Elle sortit de sa poche la plume aux reflets irisés qu'elle avait trouvé plus tôt, en gravissant les marches de la Tour.
« Regarde, j'avais aperçu cette plume dans l'escalier la première fois que j'ai entendu l'animal dans la Tour. Elle lui appartient. Il semblerait que nous soyons face à son apparence originelle, expliqua-t-elle songeusement. »
Des échos de pas lui parvinrent.
« Les astronomes ont sûrement dû prévenir une patrouille. Avec un peu de chance, ils auront sur eux une cage dans laquelle nous pourrions transporter cet oiseau. »
En attendant leur arrivée, elle jeta un coup d’œil aux pattes du volatil.
« Tu disais être en mesure de le soigner, si les blessures étaient superficielles. Que penses tu de son état ? »
A la chasse aux étoiles
Tu écoutas bien attentivement ce que te disait Aelith tout en observant avec fascination l’animal. C’est une créature que tu ne connaissais absolument pas pour le coup et la découvrir était plus qu’intrigant et vivifiant. Est-ce que la chasseuse sait quel type de créature est-ce ? Peut-être pas vu la surprise qu’elle montre elle-même à cette découverte.
Quand elle parle de soigner la bête, tu sembles à nouveau te mettre en fonction marche automatique et même si le soin des animaux n’est pas ta spécialité, mais voir s’il était trop gravement blessé pour être soigné. Ce qui n’était pas le cas, les flèches avaient été tirées avec précision et ça n’avait que blessé superficiellement le volatile.
– Je pourrais, tes flèches sont bien placées pour blessé sans que ça ne soit important. Il faudra simplement attendre une autre personne pour le sortir dehors, que je puisse avoir un arbre sous la main.
Tout en disant cela tu vis une personne de ton régiment monter à l’étage, visiblement assez essoufflé par la montée rapide dans l’endroit. Il vous regarda avec une certaine incompréhension dans les yeux, encore plus à la vision de la créature au sol.
– Qu’est-ce que vous faites avec un griffon ?
– C’est le nom de cet animal ?
– Oui, mais ce n’était pas la question…
– Oh, oui, effectivement. La créature est venue, elle a eu plusieurs formes et à l’aide des compétences de l’aventurière Aelith ici présente, nous avons pu l’endormir.
– D’accord, merci beaucoup, mademoiselle, pour votre aide.
Le remerciement du garde se fit à l’adresse de l’aventurière avant de se concentrer à nouveau sur toi.
– Je voulais le sortir pour le soigner et…
– Est-ce qu’il a des blessures graves ?
– Non, mais…
– Alors on va juste l’apporter à un vétérinaire. Pas besoin de remettre cet animal sur pied si c’est pour qu’il reparte refaire le bazar précédent. Je suppose que ce n’est pas vous qui avez tout mis sens dessus dessous ici.
– Effectivement, mais je voulais être utile.
– Aide à ranger les lieux alors, ça sera mieux.
– Bien. Merci de vous occuper de lui alors.
– Pas de problème. KILYANNE BOUGE TON CUL ET ARRÊTE DE DRAGUER BORDEL ! ON A DU BOULOT !
La situation était sous contrôle visiblement, cela te fit un peu rire de voir tes collègues toujours autant galérer dans leur souci. Même si tu avais fini la journée de boulot, laisser un lieu pour voir les étoiles dans cet état n’était pas une option viable, même sans la demande de le faire dit plutôt. Trottinant vers Aelith il te fallait montrer aussi ta gratitude pour son aide.
– Je le renouvelle, mais merci pour ton aide. Si tu passes un peu plus tard au niveau du régiment je te rembourserais d’une manière ou d’une autre ce que tu as utilisé pour aider.
Et sur ses mots, alors que le corps de l’animal était déplacé avec précaution par deux gardes, tu commenças à remettre en place, avec le plus de précautions possible. Il aurait été simple de lui demander aussi de l’aide pour ranger, mais tu ne voulais pas non plus abuser de son aide non plus.
Xylia lui confirma qu’elle pouvait soigner l’animal sans trop de difficulté, à condition à se trouver à proximité d’un arbre. Aelith supposa que cela devait sûrement être lié à son pouvoir. Avant qu’elle ne puisse la questionner davantage, un garde essoufflé les rejoignit et s’enquit de la situation. Il nomma de ce fait la créature assoupie à leurs pieds : il s’agissait d’un griffaon.
Ce nom faisait écho à l’aventurière : un volatile inoffensif et craintif, capable de se métamorphoser en prédateur pour effrayer d’éventuels agresseurs. Elle avait entendu ces rumeurs à son propos au cours de discussions joviales autour d’un verre il y a quelques années, mais n’y avait porté que peu d’attention. Bien trop discret pour être attrapé et peu dangereux de toute manière, il ne faisait pas partie de ses cibles potentielles. Avec le recul, elle regrettait de ne pas s’être renseignée davantage à son propos.
Le garde décida de prendre en charge le griffaon et de l’emmener chez un vétérinaire, puis appela son collègue en renfort. A l’entente des remerciements de Xylia, Aelith sourit.
« Ce n’est rien, ce fut un plaisir de t’aider. Et merci à toi aussi, sans ta diversion il m’aurait été difficile d’atteindre l’animal. »
Remarquant que le garde s’attelait au rangement de la Tour, l’aventurière décida de lui venir en aide.
« Je vais te donner un coup de main ! »
Elle ne souhaitait pas laisser un lieu qu’elle chérissait tant dans un tel état. De plus, elle estimait être partiellement responsable du désordre : si elle avait agi plus pertinemment dès le départ, l’animal aurait été plus rapidement maîtrisé. Elle parcourut brièvement les alentours du regard.
Plusieurs outils avaient été renversés, mais la plupart n’avaient écopé que de quelques brèches et semblaient encore tout à fait fonctionnels. Le plus ardu serait de redresser une étagère qui avait été renversée plus tôt par le griffaon, lorsqu’il avait été effrayé par Lip Tonne. De plus, des gouttelettes de sang maculaient le sol de marbre et les nombreuses marches de la Tour. Le nettoyage s’annonçait pénible.
Tandis qu’elle replaçait une lunette astronomique, Aelith estima que le moment était propice pour discuter avec Xylia.
« Une belle nuit étoilée s’annonce… ça sera agréable d’observer les astres après une telle journée. D’ailleurs je ne t’ai jamais croisée à la Tour, tu y viens souvent ? »
Se souvenant de la discussion des gardes quelques minutes plus tôt, elle reprit.
« Y a l’air d’avoir une bonne ambiance au sein de la garde. Ça fait longtemps que tu l’as intégrée ? »
A la chasse aux étoiles
— Je ne serais bien stupide de refuser ton aide. Merci beaucoup pour cela. Cela augmente un peu plus ma dette envers toi, c’est fourbe comme technique.
C’est totalement une plaisanterie. Pas a un seul moment tu ne la penses fourbe ou en tout cas pas dans cette situation. Elle a l’air plus quelqu’un avec des principes qui cherche d’aller de l’avant. Bien loin de préjugé déplorable de ta mère sur les aventuriers qui les voient tous comme des alcooliques, brigand, incapable de gagner leur vie correctement qui se sont trouver une planque pour boire et détrousser les honnêtes gens. Cela vient surtout du fait d’une peine de cœur, mais ce n’est pas le sujet ici.
Remettant un petit meuble à sa place, ainsi que sa contenue à sa place, même si tu n’es absolument pas certaine du classement, ça c’est un détail pour le coup, tu écoutes ta compagne de chasse. Il y a une certaine fierté en toi d’avoir pu être utile. C’est un peu stupide, mais à chaque fois cela te fait sentir un peu plus vivante d’être utile à un moment ou un autre.
— Les étoiles seront parfaitement visiblement en plus ce soir. La météo est supposée être des plus clémentes, j’ai hâte de voir la lune se lever et imposer sa douce présence dans le ciel et chaque étoile briller de mille feux pour lui faire honneur…
Il y a dans ta voix un émerveillement, comme celui qui te gagne un peu à chaque fois que tu es face à la beauté si particulière de la nuit. Avec ou sans lune, le spectacle est toujours des plus réjouissant. Entrouvrant un peu ta sacoche tu indiques une couverture comme si c’était une évidence de répondre ainsi. C’est une simple couverture bleue, mais très confortable qui vient de chez toi, dans les Archipels.
— Je viens souvent effectivement, enfin aussi souvent que ma nouvelle affectation ici me l’a permise en fait. Normalement je me mets dans un coin pour prier les astres en paix, puis je m’installe sur la couverture pour observer le ciel et le cadeau qu’ils nous offrent. Parfois je cherche aussi des réponses en eux, mais je n’ai pas encore la sagesse de comprendre leurs messages. Et toi ? Tu viens souvent ?
Tout en disant cela, tu indiques un coin assez reculé, pas très visible, un angle de mur. Là où tu aimes bien te caler contre le mur pour regarder le ciel tout simplement. Qu’il fasse nuit ou jour, car au final, les patrouilles ce n’est pas toi qui en fixes les horaires et les cycles et cela perturbe parfois tes temps de prière. Les astres comprendront que ta mission est importante aussi, tu leur fais confiance pour que cela soit le cas.
— On est le régiment des fortes têtes et planqué, l’ambiance est du coup soit électrique, soit bonne enfant. Enfin, il me semble que c’est comme cela, en soi ça fait moins d’une lune que je suis là et j’apprends encore pour cette nouvelle famille… Pour le village aussi… Ici, c’est un peu le premier endroit où je me suis senti vraiment bien quand je suis arrivé.
Il y a un sentiment de nostalgie dans tes dires. Une trace de mensonge dont le gout est dans ta seule bouche.
— Tu es ici pour une quête ou bien est-ce que tu habites dans le coin ?
« Ça me fait plaisir. Et l’affolement du Griffaon était en partie de ma faute, tu peux considérer ça comme une manière de m’excuser pour les dégâts occasionnés. Concernant ma fourberie, héhé… tu n’as encore rien vu ! ajouta-t-elle d’un air amusé. »
Si elle n’était pas fourbe à proprement parler, elle n’était pour autant pas contre une taquinerie sournoise de temps en temps.
« Je te comprends tout à fait. La lueur de la lune m’apporte toujours une douce sensation de plénitude, expliqua-t-elle d’un air rêveur. Rien de mieux pour se recentrer et aborder le futur avec davantage de confiance. »
Secouant la tête, elle se reconcentra sur les caisses qu’elle redressait. Il n’était pas encore l’heure de s’introspecter ; elle avait encore du pain sur la planche ! Xylia lui montra alors sa couverture bleutée.
« Parfaite petite couverture pour se confectionner un point d’observation douillet. Je vais te piquer l’idée. »
Elle était habituée au contact froid du sol, mais un peu de confort ne faisait jamais de mal.
« Interpréter les messages des astres est effectivement une tâche délicate. Tu es préoccupée en ce moment ? J’imagine que ton affectation ici a pu bouleverser ton quotidien, même si tu t’y plais. »
La question était pour le moins indiscrète : Aelith n’avait jamais été maitre dans l’art de réfréner sa curiosité. Elle donnait plus de crédit à la franchise qu’à la retenue. Par conséquent, il pouvait lui arriver d’être indélicate, souvent à son insu.
« Et bien… depuis que je me suis engagée dans la Guilde, mes occasions de venir ont diminué drastiquement. Mais j’essaie de passer régulièrement. Nous nous croiserons sûrement à d’autres reprises ! Je connais certains endroits dérobés au sein de la Tour, je pourrais te les faire découvrir à l’occasion.»
A force de parties de cache cache et Gloot Perché dans les salles de la Tour, elle avait en effet fait quelques découvertes intrigantes au cours de son enfance. L’édifice regorgeait de vieilleries incongrues.
« J’envie un peu l’ambiance familiale que vous avez au sein de la Garde. De mon côté, mes partenaires de quête changent de jour en jour. La diversité est agréable, mais les liens créés sont souvent moins solides. »
L’indépendance de sa vie de baroudeuse était à double tranchant. Elle avait pu nouer quelques amitiés durables au fil des années, mais elle ne voyait ses proches qu’à de rares occasions.
« Je suis native du Village Perché. Et toi, d’où venais-tu avant d’arriver ici ? »
— Même sans être préoccupé les signes des Astres sont des messages précieux qu’ils offrent.
C’est une telle évidence pour toi. Une croyance qui ne laisse aucune place au doute. Si doute il y avait pu avoir il est mort il y a bien longtemps. Puis, d’une certaine façon, tu trouves en avoir trop dit un peu plus tôt, mais si ce n’est rien d’étrange pour le coup.
— En tout cas, prend autant que tu le souhaites l’idée de la couverture, c’est un confort sommaire agréable. C’est dans les habitudes de chez moi, quand on regardait les étoiles dehors, de toujours avoir une couverture. Se faire un petit cocon est sympathique.
Oui, il est tellement plus simple de noyer le poisson. Tu lui souris comme si tout allait bien et qu’aucun doute n’était en toi. Pourquoi douter, tu fais partie des meilleurs. Enfin, c’est ainsi que tu le vois. Même si les meilleurs aussi chutent quand ça devient trop compliquer pour eux.
— En tout cas je ne serais pas contre du tout de connaître des coins inconnus aussi. Avoir des petits lieux pour soi n’est pas un mal du tout.
Puis même savoir où se trouvent les possibles cachettes si jamais il y a besoin de protéger quelqu’un en ce lieu. Ou même avoir un moment juste à toi, même si l’aventurière les connaissait aussi, il y a beaucoup de chance qu’elle ne soit pas là tous les jours où tu auras besoin d’un moment qu’à toi.
— Oh, tu sais, avec les affections qui changent régulièrement ou encore la barrière des grades, parfois le côté familial de la garde est bien loin. Il ne faut pas envier cela, il est même très possible que sans même t’en rendre compte tu aies des liens plus forts que ceux qu’on nous fait nôtres dans le régiment.
Risquer sa vie au côté de quelqu’un, même un inconnu, en qui tu dois faire confiance à fin de pourvoir avancer dans un but commun n’est pas rien. Dans la garde il y a beaucoup de postes qui permet de n’avoir aucun danger, s’occuper uniquement de la population ou de faire tourner le régiment. Quelque part ça devient surtout la famille, car un garde finit par voir plus ses camarades que ses parents au fur et à mesure que le temps passe.
— Puis même, ça ne fait pas longtemps que je suis ici, avant j’étais dans la garde civile et là tout le monde change tout le temps. Parfois tu commences avec un voisin de chambre et à peine une lune plus tard tu as une nouvelle personne qui prend sa place et il faut s’y adapter. Tes camarades de quête, tu peux les choisir il me semble, nous on nous l’impose et ce n’est pas toujours une chose vraiment bonne. J’ai eu de la chance avec cela, mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Pour le coup c’est des liens solides de haine qui naissent parfois…
Parce que des fois tu aimerais pouvoir dire merde d’avec qui on te met en mission ou qui est le supérieur pour tel ou telle assignation. Ne pas avoir les contraintes de chef et autre micro merde. Ça semble plus simple chez les aventuriers. L’herbe semble toujours plus verte dans le près d’en face.
— Je suis originaire des Archipels. Mon truc c’est plus la mer et les étendues de sable fin que les forêts bien denses. La vue du ciel de là-bas est exceptionnel, c’est peut-être parce que j’ai vécus longtemps avec que je le trouve plus magique là-bas qu’ailleurs, mais si tu as l’occasion il faudra que tu ailles le voir. Enfin, je dis cela, mais tu es peut-être déjà allé dans les îles pour une quête ou d’autres raisons. Est-ce que la guilde a aussi un fonctionnement par aventurier qui reste plus dans une zone ou est-ce que tous peuvent se déplacer sans contrainte ?
Jouer les personnes qui n’ont jamais à savoir ce que ça pourrait être d’avoir leur liberté de mouvement n’est pas une mauvaise chose. Ce n’est pas comme si c’était un détail important de toute manière.
« Tu marques un point. Le futur apporte toujours son lot de surprises et les messages des astres pourraient nous aider à nous en prémunir… »
En méditant davantage, Aelith aurait-elle pu agir de manière plus sage et raisonnée lorsqu’elle s’était retrouvée enfermée dans le labyrinthe du temple ? Il était maintenant trop tard pour le savoir.
« Je suis d’accord avec toi, rien de tel qu’un endroit à soi, où on peut toujours s’échapper lorsqu’on désire être seul. »
Sous le coup d’un caprice, l’aventurière s’était de nombreuses fois réfugiée dans l’une de ses cachettes de la Tour d’astronomie, étant enfant. Jamais retrouvée, elle pointait le bout de son nez en soirée, lorsque le froid et l’ennui commençaient à avoir raison d’elle. L’inquiétude de ses parents surpassant leur colère, elle n’avait jamais été réellement grondée, et se donner à cœur de joie de récidiver. Maintenant adulte, elle aimait toujours autant avoir son « coin à soi » pour se reposer après une journée tumultueuse.
« Ouch, la barrière des grades… Voilà quelque chose dont je suis bien heureuse de me passer, affirma-t-elle en grimaçant. Les quelques anicroches que j’ai eu avec les examinateurs de la guilde me suffisent amplement. J’ai tendance à monter sur mes grands chevaux assez facilement. »
Xylia suggéra qu’elle ait pu nouer des liens forts sans s’en rendre compte. Aelith frotta pensivement son menton. Elle s’était retrouvée dans des situations des plus incongrues en compagnie de Dahlia. Bien qu’elles ne se voyaient que très peu, leurs entrevues étaient toujours mouvementées, et les liaient de souvenirs inoubliables. D’autres rencontres plus fugaces, au cours de ses missions, avaient elles aussi marquées l’esprit de l’aventurière. A bien y réfléchir, ses attaches les plus solides s’étaient formées dans l’adversité.
« Je vois, les mutations sont plus fréquentes que ce que j’imaginais. A la Guilde, on a l’avantage conséquent de choisir nos compagnons, en effet. »
Toutefois, ce choix n’était pas toujours suffisamment réfléchi. Aelith avait tendance à accompagner en quête ses camarades de beuveries, sans se questionner outre mesure sur leurs compétences et leur fiabilité. Elle en avait subi plusieurs fois le retour de bâton, bien qu’elle soit toujours parvenue à se tirer d’affaire.
« Mes pas ne m’ont pas encore porté jusqu’aux archipels, malheureusement. Mais il me tient à cœur de les découvrir. Cela peut paraître niais, mais j’ai toujours rêvé de galoper sur le rivage, réchauffée par les lueurs du soleil couchant… Et toi, y a-t-il des contrées que tu aimerais visiter un jour ? »
Aussi stéréotypée qu’elle puisse être, l’activité n’en perdait pas son attrait.
« Des annexes de la guilde sont présentes dans toutes les grandes villes du royaume, ça permet de garder une liberté de mouvement. Nous ne sommes pas contraints à rester cantonnés dans une zone, même si certains d’aventuriers préfèrent rester dans le même secteur. »
En ce qui la concernait, dès son engagement, Aelith s’était empressée de voleter ville en ville.
La jeune femme balaya du regard le sommet de la Tour.
« Et bien, je crois qu’on arrive au bout du rangement. De plus, la nuit commence à se dévoiler. On peut faire un tour rapide à l’étage inférieur pour redresser quelques meubles, et puis… à nous les étoiles ! J’ai des encas sur moi pour savourer davantage ce moment de contemplation, si besoin, ajouta-t-elle en tapotant sa sacoche, un léger sourire aux lèvres. »
Il faut tout de même être un peu raisonnable, mettre trop d’effet donne une mauvaise image de la garde et ce n’est point ce que tu souhaites faire. Loin de là, l’envie d’être vu comme une bonne personne est présente. C’est humain de ne pas vouloir finir au fond du trou.
— Si tu veux, un jour je te ferais visiter, parce qu’il y a tellement plus à voir que les plages et la mer. Rien que la vision du ciel la nui est unique là-bas. Quand la lune est assez ronde et le ciel dégager, les reflets avec l’étendue d’eau et le scintillement si pur du ciel sont juste splendides à voir. Il y a des endroits un peu comme les plaines, assez vides de vie qui permet de ne pas avoir de lumière autour pour gâcher le spectacle. En plus l’air est souvent plus doux qu’ici. Certes, il faudra tout de même un petit plaid sur les épaules, mais profiter dehors du ciel demande moins de couches. Il y a aussi des forets et îles uniques à visiter et dont la faune et flore ont des savoirs trouvables que là-bas ou même une beauté unique. Beaucoup de monde, malheureusement, ne voit que le côté vacances des lieux, et je comprends, seulement il y a tellement plus…
Toute la tendresse et passion pour ton bout de terre natale se sent dans ta voix. De combien tu chéris cet endroit et que ça t’agace que les gens ne comprennent pas en quoi il est important de le respecter. Est-ce que c’est trop demander de faire attention à cela ? Tu pourrais aussi parler des gens sur place, des coutumes, vêtements, festivals, lieux à visiter impérativement, mais si tu pars là-dessus tu seras certainement parti pour toute la nuit.
— Désolé, je m’emporte un peu trop pour cela. Mais vraiment, si tes pas te porte là-bas ne t’arrête pas aux attrapes touriste, sinon tu vas manquer tout ce qu’il y a voir et surtout vivre.
Suite a cela tu réfléchis. Ou est-ce que tu voudrais aller toi-même si tu en avais l’occasion ? Explorer Aryon est une chose, mais c’est si limité mine de rien. Tout a déjà été vu et revu visiblement. Il manque cette touche de nouveauté qui a poussé les gens à faire que les Archipels soient découverts. Cette soif de connaître l’inconnue qui est si grande.
— Hum… Même si c’est très loin d’être paradisiaque j’aimerais voir de l’autre côté de la frontière. De toute la frontière en fait. Si j’en avais le pouvoir, j’aimerais voir ce qui est plus loin qu’ici. Juste pour voir et apprendre. Mais ce n’est pas possible… après, même si c’est très spécifique, ça serait nos ruines diverses que je voudrais approcher. Est-ce que tu te rends compte de tout ce qui a pu arriver en ces lieux ? Tout le savoir qui s’y cache encore peut-être et qui pourrait permettre à tous d’avoir une vie plus paisible ? Puis même, les ruines ont quelque chose de… hum… juste mystique, ça transporte… Même les images retranscrites uniquement ont ce quelque chose qui fascine. Tu en as déjà vu ? Sinon, dans la section du fond de la bibliothèque, l’étagère a droit, celle bancale, au troisième étage il y a une bonne section qui reprend certains dessins de lieu découvert et explorer.
Il y a une rigueur dans tes recherches, mine de rien, même si ça ne sera jamais du niveau d’un historien ou enchanteur. Tu ne comprends pas tout ce qui se passe avec ce que sont les ruines, mais ça reste tout de même fascinant à voir. Un peu surréaliste même.
— J’approuve ton programme pour finir et voir les étoiles. J’ai une bouteille de jus de pomme et une poire cassis, pour le coup je n’avais rien pris pour manger. Si cela te tente, je partagerais avec plaisir. Par contre, je n’ai pas de verre et je comptais boire directement à la bouteille si ça ne te dérange pas. Sinon on peut faire une bouteille chacune si tu préfères. J’économise pour me prendre un thermos magique et apporter mon thé pour plus tard.
Tu es bien partageuse ce soir. Le fait de regarder les étoiles avec quelqu’un qui te fait un peu cet effet-là. Juste profiter de cela, de cette insouciance. C’est un cadeau que t’offrent les Astres, tu en es presque certaine. Tout en disant cela, tu commences à monter à l’étage pour commencer à mettre les petits meubles en place. C’est devant un bureau un peu plus massif que tu te stop et attends Aelith pour le remettre en place à deux. C’est possible seule, mais ne pas cracher sur de l’aide pour ne pas se détruire le dos est pas mal du tout.
— Au fait, la plante que tu as utilisée pour ta flèche, c’était quoi ? C’est quelque chose que tu as trouvé dans le coin ? Dans le feu de l’action j’ai oublié de demander ce que c’était.
Aelith écouta avec attention Xylia décrire sa terre natale. Son enthousiasme était contagieux, et l’aventurière s’émerveilla à la description d’un environnement si différent du sien. Entremêlant songeusement ses doigts dans ses cheveux, elle s’imaginait une végétation luxuriante et chatoyante, un ciel dégagé de tout nuage berçant de sa lueur une plaine verdoyante… Ses rêveries lui rappelèrent ses premiers jours en tant qu’aventurière, quand la soif de connaissance guidait ses pas et quand elle tremblait d’impatience de découvrir les splendeurs que le monde abritait.
« Tu aiguises ma curiosité ! Je serai ravie de visiter les Archipels en ta compagnie, quand Lucy souhaitera mener nos pas dans ces contrées. Rien ne vaut un guide local ! Et puis avec un peu de chance, le hasard nous mènera une nouvelle fois à la rencontre d’une créature surprenante.»
Un détail l’intrigua toutefois.
« Malgré toutes ces éloges, tu affirmais tout à l’heure que le Village Perché est le premier endroit où tu t’es sentie bien, releva-t-elle. »
Elle se mordit la lèvre, sentant qu’elle risquait d’aborder un sujet sensible. Bien qu’elle n’était pas habituée à réfréner sa curiosité, elle ne souhaitait pas mettre la garde mal à l’aise.
« Je suppose que les paysages ne font pas tout, conclut-elle. En tout cas, ne t’inquiète pas, j’éviterai soigneusement les attrapes touristes ! affirma-t-elle, changeant brusquement de sujet. J’ai horreur des endroits bondés, de toute manière. »
Elle grimaça en se rappelant son précédent séjour à la Capitale. S’il y avait un secteur qu’elle voulait éviter lors de ses prochaines quêtes, c’était bien ce chef-lieu fourmillant de monde à toute heure. La vie citadine la rebutait autant qu’elle l’ennuyait.
« Je comprends tout à fait ton attrait pour la frontière. Ces terres sont embrumées de tant de mythes … L’idée de faire face à un Fenrir, au Léviathan ou à Jinda me fait frémir mais n’attise pas moins ma curiosité. Quelles créatures et splendeurs ces terres abritent-elles réellement ? En quel point commun légendes et réalité convergent-elles ? Le mystère de l’inconnu ne rend ces régions que plus attrayantes ! »
Les joues rougissantes sous l'engouement, Aelith contempla l'horizon.
« Ah zut, cette fois-ci c’est à mon tour de me laisser emporter. Bref ! En ce qui concerne les ruines, j’avoue ne m’être jamais trop penchée sur le sujet. Je consulterai la bibliothèque avec plaisir. »
Peu portée sur la lecture, l’aventurière avait rarement fureté dans les étagères de la Tour.
« J’ai la nourriture, tu as la boisson, voilà ce que j’appelle du travail d’équipe! approuva-t-elle, un sourire aux lèvres. On peut boire à la même bouteille, je ne me dégoûte pas pour si peu. »
Ses explorations l’avaient amenée à partager ses collations avec de nombreux camarades, à l’hygiène parfois douteuse.
« C’est une plante que j’ai cueilli dans la grande forêt. Ma mère est herboriste, elle me l’a fait découvrir. J’essaye d’en récolter de temps en temps, c’est toujours utile pour la chasse. »
Sur ces mots, elle invita Xylia à se rendre à l’étage inférieur pour achever le rangement. Elles pénétrèrent dans la pièce où Aelith avait blessé pour la première fois le Griffaon. Plusieurs livres jonchaient au sol, surplombés par une étagère massive qui s’était effondrée. La relever fût une tâche des plus ardues, mais les deux jeunes femmes parvinrent à leur fin. Après avoir remis en place les divers ouvrages, elles gravirent les marches jusqu’au sommet.
« Voilà une bonne chose de faite ! s’exclama-t-elle en secouant ses vêtements empoussiérés. La nuit nous tend les bras, ajouta-t-elle en s’asseyant au sol. »
Elle sortit deux pommes et une boîte de sablés de son sac.
« Si tu parviens à déterminer l’ingrédient qui les compose, je t’offre un verre ! affirma-t-elle en tendant l’un des biscuits à la garde. »
Tandis que cette dernière s’installait à son tour, Aelith posa son regard sur les constellations qui les surplombaient. Un détail lui revint alors à l’esprit.
« J’ai entendu dire que cette nuit est propice à l’apparition d’étoiles filantes. Ouvre l’œil et prépare un vœu, lui conseilla-t-elle. »
— Oui, c’est le premier endroit où je me sens bien. C’est un peu comme si pour la première fois je pouvais quitter vraiment mon nid et battre vraiment mes ailles par moi-même ici. J’aime, non, j’adore les archipels, c’est là qui m’a vu naitre et grandir, j’ai une affection particulière pour la capitale et l’académie militaire pour ce que j’ai vécu là-bas. Comme ce que j’ai pu vivre dans la garde civile a été plaisant aussi, mais jamais fixe. Là, pour la première fois je vol par mes propres ailles, de façon stable et c’est un repère qui est vraiment plaisant.
Menteuse. C’est les espions qui t’ont fait ressentir ça. Si tu te sens enfin vraiment bien pour la première fois c’est parce qu’on t’a donné un régiment où évoluer, où l’ont te fait confiance pour avoir les renseignements voulus, qu’on te voit assez grande pour avoir confiance en toi. Seulement, comment tu expliques cela à Aelith ? Tu ne peux pas, alors tu détournes la réalité et la réécris pour que cela coule plus avec le discours d’une jeune recru qui débute dans un nouveau régiment. Une personne qui est touchée par l’esprit familial des belluaires. La personne que tu aies supposé être.
— Cela ne t’a pas fait cela avec tes premiers pas dans la Guilde ? L’impression que même si ce n’est pas chez toi, tu peux avoir une seconde maison ? Il n’y a pas cet esprit de famille chez les aventuriers ?
Jouer la curieuse, alors que tu sais très bien que cela dépend de beaucoup de chose. Il y a bien des groupes qui se forment dans les aventuriers, mais certains préfèrent ne pas s’attacher à force de perdre des compagnons en cours de quête. Pourtant il y a tout de même un bout de curiosité de savoir si c’était quelque chose de seulement propre à la garde. De savoir si elle aussi avait pu avoir la chance de vivre cela. Est-ce qu’au moins ce que tu tentes de lui expliquer a été compréhensible dans ta façon de le dire ?
— Le mystère de l’inconnue est grisant, même si les monstres sont effrayants. Quand j’étais petite ma grand-mère disant que je ressemblais un peu trop à une ancêtre qui voulait toujours découvrir de nouvelle terre et qui a disparu un jour sans laisser de trace à force. Parfois, elle pensait que j’étais sa réincarnation ou quelque chose dans ce genre. Plus tard elle a juste trouvé que j’étais naturellement une tête bruler et rien de plus.
C’est faux, parfois ta grand-mère te regarde encore avec ce même regard, celui qui cherche des traces de sa propre mère dans tes trois. Il y a cette lueur étrange entre déception et dégout qui brille dans sa rétine. Parce que tu ressembles trop à celle qui est partie pour n’en faire qu’à sa tête encore et encore, celle qui l’a laissée dernière et qui n’a pas été là dans sa vie. Celle qui a préféré les bras de la mer à ceux de son mari et est certainement morte dedans sans même un regard en arrière, mais tu ne peux rien y faire. Faire comme si ça n’existe pas est plus simple. Les moments de regret d’une vieille personne ne sont plus ton problème de toute façon.
— Ho ? Ta mère est herboriste ? Est-ce que tu pourras m’indiquer sa boutique où là elle officie si c’est dans le coin ? Je m’intéresse beaucoup sur les effets des plantes, puis il me faudrait un endroit où trouver un certain nombre de graines ou de plantes pour des remèdes.
Même si tu as déjà un endroit où tu te fournis régulièrement, parfois d’un endroit à l’autre tu peux avoir des connaissances différentes ou des produits qu’on ne trouve pas ailleurs. Puis même, avoir un endroit en plus pour se fournir en cas de rupture de stock est bien. Aelith semble être une bonne personne et faire tourner un peu plus le commerce de sa mère avec ta faible contribution semble être une bonne chose. Puis tu voudrais bien le nom exact de la plante que la chasseuse à utiliser et certainement cette femme le sait.
Pour le moment il est plus important d’attraper le biscuit entre tes doigts. Il y a esprit de compétition stupide qui se met en place et qui se met de base à étudier le biscuit dans tous les sens pour en déterminé les ingrédients avant même de le mettre en bouche. Comme si tout allait venir d’un seul coup à un simple regard. Une fois l’admiration du biscuit dans tous les sens tu mordis dedans et pendant que tu mâchais lentement pour bien avoir en bouche les saveurs tu mis tes boissons devant vous pour la laisser se servir quand elle le souhaitait. Une fois la bouché avaler tu lui offrir un grand sourire et répondis sans aucune hésitation sur de quoi était composé le biscuit.
— Alors, sans aucun doute possible, je dis de la farine, du sucre, des œufs, du beurre et surtout plein de bonnes choses. Ils sont super bons ! J’ai eu du mal à prendre mon temps à le mâcher parce que je voulais l’avaler directement pour en prendre une nouvelle bouchée. Sinon, j’aurais dit qu’il y avait de la cannelle, mais j’ai un doute sur ça.
Le seul truc que tu étais certaine c’est qu’il n’y avait pas le gout de composant de poison ce qui est déjà un bon point mine de rien, mais on s’en fiche un peu dans cette situation. Tes yeux fixent le ciel étoilé et cherchent une possible étoile filante.
— Dans le culte des Astres, les étoiles filantes sont signe de chance et d’espoir. Le vœu que tu feras en la voyant va prendre de l’élan grâce à cela, plus tu pourras le répété en boucle dans ton esprit pendant le passage de l’Astre plus il sera fort et gagnera de la solidité, seulement jamais une fois fait-il ne devra être dit, au risque de se détruire et que toute sa puissance se retourne contre toi et que l’exact inverse de ton souhait te revienne à la figure. Alors, prépare-toi à ficeler ce vœu dans ta poitrine comme le plus précieux de tes secrets.
Parce que ce n’est pas qu’une légende pour toi, parce qu’on t’a raconté trop de vœux qui se sont retournés contre les gens une fois dévoilés après un vœu d’étoile filante. Coïncidence ou non, c’est une réalité tout de même.
— C’est comme ça que l’un de mes frères n’a jamais eu de chat… Il s’est même trouvé qu’il était allergique à leur poil…
Il y a un rire un peu désabusé suite à cette phrase. L’ironie du sort parfois est bien cruelle, même pour de simples vœux.
Aelith écouta attentivement Xylia détailler ses pensées. C’était donc l’indépendance qui lui plaisait tant au Village Perché ? L’aventurière pouvait la comprendre ; ce même désir de liberté avait guidé ses pas jusqu’à la Guilde.
« Oui, c’est vrai. Lorsque j’ai intégré la Guilde, un groupe d’aventuriers aguerris m’a pris sous son aile, pour m’apprendre le job. J’ai passé plusieurs mois en leur compagnie, et cela fait partie de mes meilleurs souvenirs. L'esprit y était très familial. Mais bon, nos routes ont fini par se séparer : j’ai pris mon envol. Je change régulièrement de compagnons d’aventure, depuis. C’est étrange, j’ai bien un sentiment d’appartenance à la Guilde assez puissant, mais… Au fond, je sais que peu d’attaches resteront réellement solides. Je ne peux pas vraiment parler de seconde famille. »
Ça pouvait être frustrant parfois, mais Aelith savait qu’elle pouvait compter sur sa famille biologique, et c’était là l’essentiel. De plus, elle trouvait toujours quelques comparses pour bavasser dans la chaleur d’une auberge, lorsque la solitude lui était désagréable. Dans tous les cas, elle ne regrettait en rien son choix de vie. Les péripéties trépidantes que la vie de baroudeur lui avait apportées valaient bien des sacrifices. L’idée d'un quotidien paisible lui était inconcevable. Elle doutait d'ailleurs de ressentir un jour le besoin de fonder une famille, contrairement à son frère cadet qui y aspirait. Son père en était très déçu, et espérait pouvoir lui faire changer d'opinion dans les années à venir.
« Je te montrerai ça en repartant ! N’hésite pas à y faire un tour, elle est chaleureuse et les prix sont des plus abordables. De plus, je lui apporte parfois certaines plantes rares que je croise sur mon chemin, en partant en quête. Tu pourrais y faire quelques trouvailles intéressantes. D’ailleurs, ça fait longtemps que tu fabriques tes remèdes par toi-même ? Tu as appris la médecine seule ?»
De son côté, l’aventurière avait acquis une grande partie de ses connaissances par l’enseignement de ses parents. Elle avait appris par la suite un certain nombre de techniques de combat ou de survie avec l’aide des doyens de la Guilde. Elle croqua dans un biscuit en se remémorant son passé. Une saveur sucrée titilla ses papilles, aussi douce que piquante, à l'image de ses premiers entraînements.
« Tu as presque tout bon. Il y a une pincée de cannelle, en effet, mais également un autre ingrédient peu utilisé dans les sablés. Je te donne un indice : c’est un fruit, qui possèdent quelques caractéristiques semblables au savon. »
Elle porta ses lèvres au goulot de la bouteille de jus de pomme que lui avait tendu Xylia, tout en scrutant la voûte céleste. Les étoiles filantes n’échapperaient pas à son regard perçant, elle s’en faisait une promesse !
« Oui, je connais la mise en garde. Mon père me contait d’ailleurs toujours une histoire, pour me dissuader de partager mes vœux à tout va. Si je m’en souviens bien, elle démarrait ainsi :
Elles filent au firmament
Bercées par le souffle de la déesse
Je m’installe patiemment
Prête à être sublimée par leur sagesse
Sans mot dire je partage mon souhait
Le regard plongé dans la pluie ardente
Si jamais j’ose trahir notre secret
Mon âme sera plongée dans la tourmente
Les astres scelleront mon désir
Dans un écrin serti d’une opale
L’infortune frappera mon avenir
Damné par les lueurs vespérales »
Un sourire nostalgique fleurit sur ses lèvres.
« Effrayant n’est-ce pas ? J’ai toujours trouvé les étoiles filantes bien jalouses. »
Elle pouffa à l’entente de l’anecdote de Xylia.
« Oh, voilà qui est bien ironique. En parlant de créatures au pelage soyeux, tu as un familier ? »
Puis l’enthousiasme qu’elle en parlant de la boutique de sa mère et de ses produits indique bien, si tu avais encore des doutes, le lien bien plus fort qu’il y a entre elles que ta mère et toi. C’est étrange, tu aurais pensé être jalouse de ce genre de lien fort à une période, mais tu ne ressens plus qu’une joie pour le fait de vivre cela. Elle a sa famille, tu as ta seconde. C’est un peu équivalent, non ? Du moment que vous êtes bien, le reste ne compte pas trop.
— Cela fait quelques années. Enfin, plus vers quatre ou cinq ans, il ne faut exagérer, mais ça me semble énorme… après, il faut aussi que je sois modeste, c’est seulement des préparations très basiques que je prépare, mais cela occupe l’esprit quand je le fais et c’est juste plaisant. J’aurais voulu être un génie ou un prodige qui apprend à faire de la médecine seule, mais je viens d’une famille noble et c’est des précepteurs qui m’ont appris ce que je sais de base. Après que mon pouvoir se soit déclaré, ma mère avait en espoir que je deviens médecin royal. C’est stupide, comme si un simple pouvoir de soin pouvait permettre cela… comme s’ils n’avaient pas mieux… Enfin…
Tu secoues un peu la tête avec un soupir et continues ton histoire avec un rire un peu amer dans la voix.
— À la base, j’ai détesté la médecine, vraiment détestée… Quand je suis entrée à l’académie à mes douze ans les seules fois où je croisais le concept de médecin, c’était quand je me retrouvais à l’infirmerie soit pour blessure, soit pour des corvées suite à une farce qui n’avait pas été du gout de tout le monde. Il y a avait une vielle guérisseuse dedans, qui avait été blessé dans ses années de services à la garde, une femme forte et qui ne se laisse pas marché sur les pieds, surtout par les gamines un peu trop sures d’elle. C’est elle qui m’a le plus appris et qui m’a aussi appris à apprécier cela. Elle, tu verrais, elle faisait des remèdes d’une qualité rare si aisément.
Une brave femme qui avait définitivement pris sa retraite il y a quatre ans, peu après t’avoir donné les bases pour créer par toi-même tes trucs. Tu n’avais pas été son apprenti, plutôt l’un des nombreux gamins à problème qu’il fallait gère d’une manière ou d’une autre. Peut-être un jour, bien plus tard, tu serais ce genre de femme pour la future génération, qui sait.
— Mais, du coup, toi tu penses reprendre le fond de commerce de ta mère à un moment ou bien aventurière te suffit comme manière de vivre ?
Il y a toujours cette part de curiosité sur l’héritage du métier ou de la voix de la famille qui est en toi. Quelque part, est-ce que devenir garde ce n’est pas un peu comme être corsaire et donc que tu reprends aussi encore cette voix familiale tracé ? Est-ce que tout le monde fait un peu cela d’une manière plus ou moins détournée ? Un coup des Astres ? Puis même, tu voudrais savoir par pure curiosité, tout simplement. Sinon, sur un autre registre, l’indice sur le dernier élément des cookies te fait sortir une réponse de manière presque automatique.
— Du citron ? Quand tu parles de savon je veux dire lavande directement, mais ce n’est pas un fruit et cela n’en a même pas l’odeur en plus. Est-ce qu’au moins des cookies à la lavande ça donne quelque chose de bon ?
Aucune idée, mais c’est possible. Peut-être qu’elle sait mine de rien. Tout est possible, alors, vraiment, autant prendre le temps de demander ça directement. Tu ris un peu de la recommandation de son père sur les étoiles, c’est dit de manière la plus belle possible tu trouves, il y a un peu de la manière de faire les odes aux Astres là-dedans. Une part de toi veut croire qu’il partage la même croyance que toi, mais tu ne feras pas l’affront de le lui demander directement. Cela se passe bien avec elle, tu ne voudrais pas qu’une histoire de religion vienne gâcher tout cela, même si elle ne semble pas être femme à se fâcher pour ce genre de sujet.
— Les Astres sont de terribles amantes, les plus douces et cruelles en même temps. C’est ce que disait mon grand-père régulièrement. Cela fait un peu froid dans le dos quelque part. Dans tout mythe ou histoire, il y a une part de vérité, enfin c’est ce qu’on m’a toujours raconté.
Et c’est quelque chose que tu as un peu constaté aussi. Le sujet du familier te fait sourire et il y a un air un peu rêveur dans ton regard qui se fait.
— Pas encore de familier pour ma part, normalement, vu la division où je suis, je devrais bientôt en avoir un, mais bientôt est très relatif, puis rien n’a été indiqué sur sa nature non plus. J’avoue en avoir à l’esprit que je souhaiterais, mais cela ne change pas qu’il ne soit pas là. Et pour toi ? Un pour t’accompagner fidèlement au court de tes aventures ?
Aelith écouta avec attention le récit de Xylia. La mention de la vieille guérisseuse qui lui avait appris à aimer la médecine fit fleurir un sourire nostalgique sur ses lèvres. Cela lui rappelait le doyen du groupe d’aventurier qui lui avait enseigné les rudiments du métier. Elle était persuadée que chacun était voué à croiser un jour la route d’une de ses rares personnes atypiques et passionnées, qui transmettent leur savoir avec délicatesse et suscitent la curiosité.
« Cela devait vraiment être terrible d’être poussée vers une voie que tu haïssais à l’origine. L’impression que ton avenir se trace sans que tu puisses l’influer… C’est l’inconvénient de beaucoup de descendants de famille nobles, je suppose : subir les exigences de son rang. Je n’ai jamais apprécié l’idée de destinée, d’ailleurs. En tout cas, c’est une bonne chose que tu aies su prendre goût à la médecine et apprécier ton pouvoir. Je dois avouer que de mon côté, il m’a fallu un certain temps pour m’habituer au mien. »
Se déplacer avec quatre sabots au Village Perché n’avait en effet pas été des plus aisé, lors de la découverte de son pouvoir. Elle avait longtemps maudit cette métamorphose, et il lui avait fallu attendre l’adolescence avant de prendre conscience de son plein potentiel.
« Et bien, j’ai la chance d’avoir un frère cadet qui est porté sur l’herboristerie. Je lui laisse le soin de faire perdurer l’héritage familial. C’est plutôt le rôle de l’ainé d’habitude, mais ce fonctionnement nous convient à tous les deux. »
En vérité, sa mère avait fondé de grands espoirs en elle. Toutefois, elle avait peu à peu fini par se résoudre à l’idée que sa fille avait des ambitions bien différentes des siennes. L’attrait de son fils pour l’art des plantes l’avait aidée à lâcher du lest.
« Urgh, un cookie à la lavande, je n’imagine même pas , déclara Aelith en affichant une moue dégoutée. Il s’agit de confiture de vigne à bulles, sous sa version domestiquée. J’ai toujours souhaité en dénicher à l’état sauvage, mais malheureusement je n’en ai jamais encore eu l’occasion. »
Néanmoins, le citron était une bonne idée. Elle se promit de tenter de l’incorporer dans sa recette lors de sa prochaine expérience culinaire.
« J’aime beaucoup essayer de déceler les traces de vérité enfouies dans les mythes. Au final, ils résultent d’emprunts à diverses cultures, qui sont distordus et mélangés pour donner un récit cohérent et trépident au fil du temps. Qui sait, peut-être que des fragments de nos vies donneront aussi un jour naissance à des mythes pour les générations futures ? plaisanta-t-elle. »
Malgré son ton léger, l’idée avait creusé son chemin dans son esprit. Briller par ses prouesses et entrer dans la légende était un rêve d’enfant, qu’elle savait irréalisable mais qui ne l’avait jamais réellement quitté.
« Je n’en possède pas pour l’instant, mais j’avoue qu’un familier vif d’esprit me serait bien utile en quête. »
Un flair et une vision plus développés n’étaient jamais de trop après tout. Alors qu’elle se laissait rêveusement absorber par ses pensées, où voletait un griffon et grognait un majestueux parlion, une étincelle attira son regard.
« Oh, regarde ! s’exclama-t-elle en pointant la lueur ténue d’un astre déchu qui filait dans la nuit. »