Quelques jours après les événements plus ou moins heureux dans les tavernes, Faolan recroise WhiskeyJack à l’occasion d’une commande de repas émise par le Conseil de la Guilde qu’il vient exécuter. Mais les choses ne se déroule pas aussi bien que prévues…
A peine arrivée avec son attirail dans le hall, les aventuriers prennent d’assaut le cuisinier pensant qu’il est là à l’occasion de « Gigantesque Festival de la Guilde » ou GFG ! C’est une véritable institution à la Guilde, une occasion pour tous les aventuriers de se retrouver autour d’une bonne bière et un repas offerts par le Conseil… Mais ce n’est pas vraiment ce qui était prévu dans la commande reçue par Faolan et il s’en plaint à la première personne sympathique qu’il croise : Whiskeyjack.
Le CFG !
Il n’a pas la quantité nécessaire pour préparer autant de nourriture. Les matières premières lui manque et vu le stock d’alcool qu’il a pu voir et ce qu’il y a en aventurier, il n’y aura pas assez pour étancher la soif de tous. De plus tout faire seul risque d’être des plus problématique. Les deux soirées le même soir étaient tout sauf ce qui était prévu.
Pas qu’il ne doute de lui, loin de là, mais Faolan savais voir quand une tache demandait de l’aide, voir un miracle. Si le repas devait se passer bien il allait falloir les deux, sinon il était plus que fort possible que la soirée tourne au cauchemar. En plus Melta avait décidé de jouer à cache-cache dans le groupe des aventuriers déjà présent sur place. Même s’il avait confiance en Yoponsa pour garder un œil sur lui, le stress de l’événement et de l’imprévu ne l’aidait pas à être calme et serein.
Il lui fallait un soutien, un héros, un ami, un Jack qui venait de lui passer sous le nez là tout de suite. Clignant plusieurs fois des yeux il suivit la silhouette de l’homme à moustache. Après la soirée dans la taverne aux milles et une transformation et léchouilles intempestive, après l’avoir perdu de vu de manière dramatique dans la nuit alors qu’il voulait mettre au clair toute cette histoire, une fois avoir été jeté sans demi-mesure par un hybride glooby. Donc, après tout cela, le jeune père avait perdu de vue le principal intéresser de la soirée initiale où on lui avait demandé de cuisiner. Une chance en or que de le recroiser maintenant, alors qu’il avait besoin d’un soutient.
Sans aucune hésitation le jeune homme attrapa le coude du grand gaillard, offrir une salutation polie, pleine d’enthousiasme tout en s’excusant auprès des convives a qui il volait leurs camarades, prétextant un problème urgent et l’embarqua jusqu’à la réserve d’alcool de l’établissement.
— Jack, l’heure est grave. Vraiment très grave. Cette soirée a été mal organisée et la fin d’un monde nous attend. On n’a pas assez de bière ni de viande et je ne parle même pas du saucisson. Tout a été bâclé. Quelqu’un a cherché à saboter cette soirée. Je sais que c’est un moment important pour toi et même si la dernière fois qu’on s’est vus ça a été très clairement une catastrophe étrange, mais on doit faire quelque chose pour ce soir. On a encore du temps pour faire quelque chose et… enfin. Je me disais qu’en fait tu en aurais quelque chose à faire de sauver la soirée de tout le monde.
Il agit avec lui comme si c’était un pote de toujours. Une personne en qui il pouvait absolument tout confier et avoir une résolution de ce souci sans problème. Vraiment, il ne pensait pas qu’une seule soirée provoquait quelque chose d’aussi fort. Quoi qu’il en soit, il ne veut pas que la soirée et les chances de Jack tombent à l’eau pour des raisons qu’il ne comprend absolument pas.
Vous ne le répéterez pas, mais je suis revenu à moi plus tard, en pleine possession de mes moyens, entrain de lever la jambe contre un mur sous le regard perplexe d’un duo de mamie. J’ai aussitôt pris la tangente pour me remettre les idées en place et j’ai eu toutes les peines de monde à juger exactement de ce que je venais de vivre. Humiliant ? Honteux ? Expression profonde d’un sentiment enfoui depuis la tendre enfance ? Je n’ai pas su quoi en penser, mais ce que je me disais, c’est que Faolan devait vraiment me prendre pour un déglinguer du ciboulot. J’ai fui. Et j’ai fui après. J’ai pas cherché à le retrouver et mettre les choses aux clairs. Ça, c’est honteux. Les jours suivants ont été passés à faire mon boulot et à laisser Yoponsa s’occuper du repas qui était prévu. Et à récupérer des données et des statistiques, aussi, sur les dommages régulièrement subis par les aventuriers. C’est pour le projet d’assurance pour la guilde avec monsieur Alkh’eir. Plus c’est précis, mieux c’est. Du coup, maintenant, j’allais voir Yoponsa pour le repas quand Faolan a surgi de nulle part et de mes secrets honteux en même temps pour ce qui devait être, je le pensais, une mise au point forcé.
Ah bah non. Finalement.
C’est à peine évoqué, mais rapidement.
Bon. Bah. Tant mieux. Vrai que j’avais oublié qu’il devait bosser sur ce repas.
Je pose une main confiante sur l’épaule de Faolan.
-Ne t’inquiète pas, mon ami. Je vais voir ce que je peux faire. Mais surtout, je vais tout faire pour qu’on ne te reproche rien. Si tu as des soucis, si on se plaint de l’organisation sur ton compte, dis qu’il faut voir ça avec moi. Mieux ! Je vais l’écrire. Voilà. Si on t’emmerde, montre leur ce papier pour preuve que je gère. Reste concentrer sur ce que tu sais faire.
(Et je parle évidemment pas de se faire asperger de cocktails sucrés).
Je remarque qu’il n’y a pas Melta, cette adorable enfant qui ne quitte jamais bien longtemps son père. Celui-ci m’explique ce qu’il en est. La situation est complexe et il y a beaucoup de monde. Il ne peut pas gérer les aventuriers affamés, la cuisine et son gamin en même temps. Mais ça reste dangereux. Alors qu’on se dirige vers la salle principale, je choppe un foulard dans mon petit sac que je signe de ma plume d’anima. Une petite voix se fait entendre.
-Wesh Jackie. Bien ou bien ?
-Salut Lolo. Je te présente Fao.
-Lu Cousin.
-Fao, c’est Lolo. Mon foulard. Il parle bizarrement, mais il est sympa. Prends le. Quand tu trouveras Melta, donne lui. S’il lui arrive des bricoles, Lolo pourra le protéger.
-Lolo l’est chaud. On t’emmerde ? Je t’étouffe !
-Contente toi de crier fort pour appeler à l’aide.
-Oh, hé ! J’suis un bonhomme. Pas besoin d’aide quand on est le roi Lolo.
-Steup.
-Ouai. Okay. C’est bien parce que t’es un poto.
On se sépare là, on a du taff. Fao avec son gamin et sa cuisine. Moi avec l’organisation et le schmilblick. Je passe dans plusieurs groupes histoires de glanées des informations. Premier constat, c’est qu’il y a une partie des aventuriers présents qui sont des gens rattachés à cette antenne de la guilde qui viennent pour le repas qu’il était prévu d’organiser. Puis, il y’en a d’autres qui viennent de beaucoup plus loin, genre des coins paumés comme l’archipel ou le village perché. Ou perdu. Je sais plus. Pour le Gigantesque Festival de la Guilde. Et ça, bah, j’en ai aucune idée que c’était genre maintenant. J’arrive à trouver Yoponsa qui me confirme bien que le Festival n’était pas prévu avant deux mois. Là, ça sent qu’il y a anguille sous roche. Très clairement. Mais le point important, là, c’est d’empêcher une catastrophe. Car l’aventurier est un organisme simple. Il est content quand il mange. Il est très content quand il sait qu’il va faire une grosse bouffe. Il est très mécontentent quand il n’y a pas assez de bouffe. Et l’aventurier peut devenir violent s’il mange peu, mais bois beaucoup. Evitons l’émeute, nourrissons les. Avec Yoponsa, on fait le tour des réserves de la guilde. Qui ne sont pas bien grandes. Heureusement, on finit par trouver quelque chose. Des denrées un peu anciennes, mais qui ont encore l’air d’être bonne à être consommé. Du fromage bien vieilli, des champignons, du lard fumé. J’ordonne à quelques aventuriers de transférait le tour aux cuisines. Faolan saura peut être en faire quelque chose.
Et puis je repars à la pèche aux infos. Quelqu’un s’est amusé à donner une mauvaise date de Festival. Et ça, c’est pas très sympa.
Le CFG !
Il n’allait pas dire qu’il n’était pas touché par le fait qu’il s’inquiète pour sa réputation à lui ou pour son enfant, loin de là. C’était même des faits qui rendaient le cœur de Faolan tout mou, comme de la guimauve trop cuite qui ressemblerait plus à une soupe qu’à un bonbon, tout en restant toujours, voir plus collant entre les dents quand on tente de le manger. Est-ce qu’il était vraiment devenu ce bout de sucre en question ?
Tout était possible et plus rien ne l’étonnerait là tout de suite. C’était peut-être un effet passif du pouvoir de Jack de rendre le cœur comme ça ? Ou d’attirer les situations rocambolesques. Son nouvel ami avait un bien étrange pouvoir si c’était le cas. Peut-être qu’il n’était même pas conscient que son pouvoir c’était d’attirer toutes les situations étranges sur lui.
Ce n’était pas la question. Si c’était vraiment le cas, ça ne serait pas lui qui lui annoncerait ce fait. Non, sa mission est de faire tout pour que tout se passe pour le mieux dans toute cette histoire. Les mots de Jack ne font que le mettre avec une motivation encore plus grande de faire de son mieux.
Il n’a pas assez de viande ? Il va allez en chercher lui-même. Il y a trop de monde pour faire un menu varié pour tous les gouts comme prévu ? Il réduira la liste à du plus simple, plus rapide, mais tout aussi bon qui remplis les ventres et les cœurs. Il allait faire honneur à Jack et son présent pour que la sécurité de son petit.
Il noua sans aucun doute Lolo au cou de Melta. Le courant passa immédiatement bien entre les deux d’ailleurs, une histoire de majesté, de gloire au glooby et de rat géant. Un truc qu’il aurait bien suivi en détail dans d’autres circonstances, autant là il allait devoir se relever les manches, même s’il n’en avait pas de base aujourd’hui, et faire de son mieux. Plus que son mieux même. Il allait devoir faire un miracle, mais il se sentait l’âme d’y arrivé. En tout cas sa motivation était là pour cela.
Armer de cette feuille remplie de la confiance du moustachu et de toute sa volonté le cuisinier retourna en cuisine pour refaire rapidement le tour de ce qu’il y avait et de ce qu’il faudrait prendre pour faire un le maximum de nourriture de qualité en un minimum de temps.
Avec les éléments présents, une soupe de scorpouille au gingembre et patate douce, des boulettes de bouctons à la citronnelle ainsi que des champignons farcit au fromage frais de lapin fromager et ail frais. Enfin, il manque pas mal de quantité d’éléments en fait, mais pour le coup c’est dans ce qui sera le plus facile et rapide à préparer, puis commencer et refaire ensuite n’était pas plus mal. Tant pis pour l’entrée, tant pis pour le dessert, plat unique sera parfait pour tout le monde.
Rassurer d’avoir une ligne directrice il alla directement vers la partie chargée un peu plus de la comptabilité et ressource pour avoir les cristaux nécessaire pour ce qu’il allait avoir besoin, ainsi que quelque bras supplémentaire. Il prit une grande inspiration et se dit qu’il allait vraiment faire de son mieux niveau social, sans fondre en larme, sans insulter quelqu’un, sans violence, sans léchouille sur le visage.
Étrangement ça se passa beaucoup mieux que prévu. Il n’aurait jamais pensé que les gens s’occupant de la partie finance de la guilde seraient aussi conciliants. En moins d’une demi-heure, avec leurs efforts conjoins Faolan était à nouveau en cuisine, à épluché les patates douces, pendant que les champignons trempaient et que la livraison des éléments finaux prévus dans une demi-heure.
Doucement l’odeur assez douce des éléments commença à se diffuser dans toute la cuisine et se diffuser dans la guilde. Melta d’ailleurs se retrouva dans ses jambes avec son nouvel ami autour du coup. Il semblait vouloir piocher dans les gamelles en cours de préparation, autant en temps normal il n’aurait rien dit, autant là il veillait au grain pour faire ranger ses mains curieuses au petit à renfort de coup de cuillère et bougonnement. Même si le petit n’allait pas tout manger il n’y avait déjà de base pas pour tout le monde alors s’il commençait à se servir ça allait être sans fin.
Le seul truc qui l’inquiétait maintenant était la livraison expresse qui semblait prendre son temps à arrivée.
-Jack.
-Ah oui. Jack. Sacré… av…. aven….
-Examinateur.
-Ah oui ! J’ai failli oublier. Alors, comment ça se passe l’organisation du Grand Festival de la Guilde ?
-On fait au mieux. Au fait, tu peux me dire comment tu as été informé de l’organisation du Grand Festival ? C’est pour un retour d’expérience sur la communication.
-Ah bah ça, c’est sûr, il fallait tendre l’oreille au bon moment pour avoir l’information. Il y avait rien sur le panneau d’affichage alors que d’habitude, c’est prévu.
-On a … essayé des choses pour cette année.
-C’est pas super comme essais, excuse moi. Je veux pas paraître ingrat, hein.
-Non, non. Je comprends. Du coup, tu l’as su comment ?
-Un pote. Enfin, un aventurier qu’on voit souvent. Jozias je crois qu’il s’appelle. Il m’a interpelle un jour et le sujet est rapidement venu sur le tapis. Puis il avait un problème alors il est parti. J’ai même pas pu lui en demander plus. Il a juste donné le lieu et la date.
-Et c’était quand ?
-Il y a deux ou trois jours !
-Ah oui !
-Ouai ! Pas longtemps. Je serais partie en mission. Je l’aurais raté.
-ça aurait été bête, tu aurais manqué le menu végétarien ;
-Hein ?
-Je t’ai dit qu’on innovait. On a décidé de faire végétarien et sans alcool.
-Sans alcool ?
-ça finit toujours en beuverie et il y a des problèmes, alors, on essaie sans. Pour que ça reste convivial.
-Et … végétarien ?
-L’important, c’est d’avoir une alimentation saine et équilibré. C’est vrai que les aventuriers ont l’habitude de manger sur le pouce des trucs gras et rarement du vert. Là, on rattrape le tout. Fruit et légume. C’est tout. Vous allez faire le plein de vitamines.
-Sérieux ?
-Alors satisfait ?
-Euh… ah merde. J’ai oublié. J’avais un rendez-vous aujourd’hui.
-Non ? Dommage !
-Ouai, je peux pas rester. Merci de me l’avoir fait rappeler.
-Pas grave. On te gardera un bout.
-Non ! Je ne veux pas vous empêcher de grignoter davantage ! Pensez à moi quand vous… mangerez.
-Pas de souci. Bon rendez-vous !
-Ouai, salut !!
Voilà comment se débarrasser d’un aventurier qui n’a rien à faire là. Par contre, il y’en a des tas d’autres et j’ai clairement pas le temps de m’occuper de toute le monde jusqu’à avoir un nombre correspondant à la quantité de provisions à fournir. Vous allez me dire que c’est un peu méchant pour le pauvre aventurier. C’est vrai, il m’a donné une info, concernant ce Jozias qui semblent plutôt bien informés pour donner l’info d’un repas pile lorsque je veux en faire un, dans le cadre de la campagne pour le poste de conseiller de la guilde. C’est tout de même étonnant, avouez le. Et alors qu’il me file ce que je veux, je le force à plier bagage. En même temps, peut-être que je lui sauve la vie. Qui sait ce que le manque de nourriture auraient fait sur ces camarades aventuriers ? Il aurait peut-être été blessé dans l’opération. Il faut voir le bon côté des choses et dans le cas présent, je suis lui ai peut-être sauvé la vie. C’est ça l’important.
Je décide de passer un coup du côté des cuisines pour voir comment se débrouille mon pote Faolan. Et vous savez quoi ? Ils se débrouillent plutôt bien. Je m’affiche pas en plein milieu, je le laisse à son boulot et je pense passer inaperçu. Je jette un coup d’œil quoi. Je remarque que ça bosse dur pour offrir un repas qui puisse satisfaire le plus grand monde malgré les conditions pas très optimum. Faut dire qu’il y a un véritable maitre à la baguette. Vous le verriez faire, vous ne pourriez qu’être charmé par son aisance dans la cuisine, enchainant les ustensiles avec une précision sans faille, le regard concentré sur les milliers de taches à faire. Et dans ce regard, cette flamme de la détermination. Son honneur et sa réputation sont en jeu. Le regard de ceux qui l’ont formés jusqu’à maintenant leur regarde par delà l’espace et le temps. Il s’agit de réussir ou de mourir en essayant. Enfin, façon de parler. Quoi qu’il en soit, Faolan dégage un charisme fou au milieu de ces tables et de ces fourneaux que j’en perds toute notion du temps l’espace de quelques secondes perdues entre un découpage de champignon et une jeter dans une poêle bien chaude. J’ai vraiment un as avec moi, il s’agit d’être à la même hauteur.
Parait qu’il y a une cargaison de bouffe en urgence qui est censé arriver. L’administration a débloqué quelques fonds dans les caisses noirs histoire de ramener un chariot plein de victuailles pour pas que ça finisse en émeute. Sage idée. Sauf que pas de nouvelles. Enfin, on finit par en avoir, mais c’est sous le format d’une Yoponsa paniquée qui vient me chercher. On passe dans l’arrière cour pour y découvrir ledit chariot, bien arrivé à bon port, mais renversé sur le côté, des sacs de denrées éventrés et dilapidé au sol. Les deux aventuriers qui ramenaient le convoi sont retrouvés non loin, soigneusement assommés et hors d’état de donner une information utile pour les douze prochaines heures. Parfait. Ça ne fait plus aucun doute, il y a une histoire de sabotage dans l’affaire. On veut pourrir mon repas de promotion et il n’y a qu’un pas pour accuser des concurrents à l’élection. Etrangement, il y’en a bien un qui me parait capable de mouiller dans ce genre d’affaire. ‘fin, bref. On verra quand on aura le temps.
On ramène quelques collègues pour qu’ils transportent en cuisine ce qui peut être utilisés. Une bonne moitié est inutilisable. Je ne sais pas si ça suffira, mais je préfère garder l’information sous silence. T’imagines pour un cuistot, savoir qu’on gâche de la nourriture pour des considérations purement politiques ? Un scandale. Il a déjà toute la tambouille sur les épaules, je m’en vais pas lui mettre ce scandale de plus, c’est à un coup à ce qu’il me saute entre les doigts. L’est fragile. Généralement, plus on a du talent, plus on est capable de péter les plombs. Pour ça, je le préserve. Il a pas à payer les pots cassés d’une situation qui déjà m’effare beaucoup. Prochain objectif ? Mettre la main sur ce Jozias. Parce que s’il se démène avec autant de force pour nous mettre des bâtons dans les roues que nous on n’en met pour corriger ces conneries, on n’arrivera jamais à rien. Il faut l’arrêter et là, on pourra faire ce qu’on doit faire. Surtout que j’aimerais qu’il en arrive à des solutions extrêmes. Genre s’en prendre à mon cuistot préféré. Hein. On aimerait éviter.
Le CFG !
Prenant une forte inspiration pour garder le plus son calme il n’hurle sur personne, prend simplement les matières premières et se remet au travail vaillamment. Certes, au-dessus de la guilde un orage est bien présent indiquant son énervement, mais dans tous les cas là tout de suite il doit tout faire pour que la soirée de Jack se passe bien.
Coupant des patates douces pour les mettre dans la soupe la porte de la cuisine s’ouvre sur une femme, dans la trentaine, le visage dur et visiblement assez agacé. C’est quoi encore ça ? Il soupire et met ses éléments dans sa soupe, décidant de l’ignorer autant que possible et de se concentrer sur ses plats.
— Hey ! C’est toi la faute de l’odeur de vomis qui prend tout le hall ?
— Hein ?
Très éloquent comme réponse. Par réflexe il renifle l’air pour voir de quoi elle peut bien parler, pourtant mise à part l’odeur des plats rien ne vient dans ses narines.
— Pas de hein. Tu es entrain d’embaumé tout le hall à avec l’odeur immonde de ce que tu fais. Le chef a dit que tu devais prendre tes cliques et tes claques et rentrer chez toi.
— Le chef ?
— Bha oui, le chef pour qui c’est le repas là !
— Jack ?
— Ouais, lui, bha il a dit dégage.
— Ah… Dommage que je ne parte pas tant que je n’ai pas eu mon payement du coup.
— Quoi ?
— Et bien je ne pars que si j’ai eu ma paye moi.
— Mais ça pu le vomi je te dis.
— Raison de plus.
Elle semble sans voix à la réplique dites. Le cuisinier lui se demandait ce que c’était encore comme histoire. Puis ça n’avait aucun sens que Jack lui demande de dégager juste après lui avoir donné de quoi se justifier sur le fait qu’il avait tout en main. Puis même ça ne sent pas le vomi et rien que pour ça de base tu ne la crois pas. Même quand tu te plantes au pire ça sent le bruler, pas le vomi.
— Je vais te chercher ton solde alors.
— J’attends alors, je ne bouge pas.
Tout en disant cela, il touille la soupe, ajoute le sel et la chair de scorpouille. Au moins ça mijotera le temps qu’il trouve Jack et sorte de cette cuisine. Melta est hors de son champ de vision et il s’inquiéterais pour ce dernier s’il n’avait pas son foulard autour du cou. Rapidement il quitta les fourneaux et trouva Jack dans la salle de guilde.
— Jack ! Attends. Qu’on soit bien d’accord, ce n’est pas toi qui as envoyé la miss qui raconte que ma cuisine sens le vomi et demander à ce que je parte, n’est-ce pas ?
C’est plus une question rhétorique qu’autre chose. Vraiment plus ça avance, plus cette soirée se complique et lui voulais simplement faire ses petits plats, rien de plus.
La situation ne semble pas se stabiliser, bien au contraire. Entre le sabotage des provisions et la demande de licenciement du cuisinier, plus rien ne va, cependant, ce n'est pas tout. Les aventuriers sont de plus en plus impatients, se bousculant devant l'entrée du bâtiment. Dans un bouquin pas possible, une voix éclate et semble vouloir énerver la foule.
- Ils ne veulent pas nous servir, les hauts-fonctionnaires cherchent à privatiser le festin et bafouer nos traditions !
Le brouhaha s'intensifie pendant que cet homme continue son speech pour nuire à Jack, visiblement. Cet homme n'est autre que Jozias, disparaissant aussitôt dans la masse après avoir porté ses mots jusqu'au stade où les cris d'aventuriers affamés s'élevaient progressivement.
Au nom de la réputation de la Guilde et des examinateurs, il va falloir arriver à gérer la crise au plus efficacement, ramener Faolan en cuisine et comprendre les intentions de ce Jozias. Une tâche qui pour, même un homme extrêmement sympathique, pourrait relever du challenge.
Parce que Faolan n’a pas le monopole de l’éloquence.
-Qu’est ce que c’est cette histoire ?
-Donc c’est pas toi.
-Mais surtout, une cuisine, ça peut pas sentir le vomi, à moins d’être extrêmement mauvais.
-Je suis d’accord.
J’ai le regard vide un instant, les yeux écarquillés par la surprise. Décidemment, rien ne se passera normalement aujourd’hui. Je finis par poser une main confiante sur l’épaule du cuisinier avant de l’assurer de tout mon soutien.
-J’ai une totale confiance en toi, mon ami. Tu le sais. Si quelqu’un d’autre vient te chercher des noises, renvoie le moi, on verra s’il a le cran de venir répandre ce genre de rumeur sans queue ni tête devant moi. Et je lui en ferai baver. C’EST COMPRIS ? PERSONNE N’EMMERDE FAOLAN.
La fin, ça ne s’adressait pas à Fao, hein, le but n’est pas de lui gueuler dans les oreilles. Surtout que j’ai principalement haussé fortement le ton pour prendre à partie les aventuriers dans le coin. Et puis, il y a fort à parier que quelque part dans la foule, il y a l’un des sbires de Jozias qui nous surveille, voire Jozias lui-même. Je lui envoie un message. Clair. Les petits coups dans le dos avec en toile de fond les élections, pourquoi pas. Parait que c’est choses courante dans les hautes sphères. Mais salir les amis, ça, c’est intolérable. Vous pouvez balancer tout ce que vous avez dans mon dos, mais s’il y a une tache sur le plastron impeccable de ce bon vieux Faolan, je vais tous les tataner. C’est dit. Par contre, il va bientôt falloir passer à table, parce qu’on approche des heures décentes pour ça et l’aventurier est quelqu’un de pointilleux quand il s’agit de bouffer. Par contre, pour rendre son rapport, il faut souvent les harceler. Les joies de l’administration.
Les éclats de voix à la porte qui se font soudainement entendre ne disent rien qui vaille. Je laisse Faolan au bon soin de sa cuisine en lui recommandant de faire un premier service rapidement, puis je me dirige vers l’entrée. Une véritable marée humaine d’aventuriers est en pleine manifestation de colère. On lève le poing. On scande des revendications. On fait tout ce qu’il faut pour me dire que ça va sacrément mal se passer si personne n’agit. Ce qui tombe bien, parce que je compte agir.
-Qu’est ce qui se passe ici ?!
Des têtes se tournent vers moi, puis certains murmurent à l’oreille d’autres. Puis la rumeur finit par se répandre dans la foule « C’est Jack », « Qui ? », « un examinateur », « il a l’air sympa », « Jack, avec nous ! », « Il y’en a pas deux pour descendre un demi », « Sacré moustache », « plutôt séduisant ». Bref, j’attire l’attention de la foule, ce qui me permet de répéter ma question somme toute légitime.
-Qu’est ce qui se passe ici ?
-On proteste !
-Ouai !
-On proteste parce vous voulez pas de nous au festin !
-Ouai ! Vous voulez le garder que pour le conseil, et les responsables !
-Et les petits aventuriers, rien du tout !
-CALMEZ VOUS !
Ils se calment. Lentement. L’ambiance est tendue et il faut choisir ses mots avec une extrême précision. Evidemment, mon charisme naturel joue beaucoup pour que ça ne dégénère pas.
-Donc, vous pensez qu’on monopolise le repas pour gens influents de la guilde et pas pour vous.
-Voilà !
-Sur quelle base vous êtes arrivés à cette hypothèse ?
-C’est facile, euuuh…
-Bah, euh…
-C’est que…
-Tu sais toi ?
-Pfff.
-On peut pas entrer !
-Vous pouvez entrer, vous êtes chez vous quand même.
-Ah ?
-C’est l’autre qui l’a dit.
-Qui ?
-Euuuh…
-QUI ?
-C’est pas lui là ?
Ce dernier pointe son doigt dans la direction d’un homme cherchant visiblement à s’esquiver. Il se retourne, surpris, mais j’ai déjà bondi dans sa direction pour l’intercepter. Je fends la foule, ordonnant à qu’on me laisse passer. Je suis charismatique et comme je suis un poil énervé là, j’en impose. Ça s’ouvre de mon côté tandis que ça se referme du côté de ma cible qui a du mal à avancer. Je parviens enfin à le chopper par le col et l’arrêter net.
-Oh la, mon grand on part déjà ?
-Il a dit tout haut ce que vous dissimulez et tu veux le faire taire Jack, c’est ça ?
-Non, je veux juste lui parler. On a le droit de parler, non ?
-Oui, c’est vrai que c’est correct.
Je retourne le bonhomme qui je me jette un regard sournois et il met sert un sourire mielleux.
-Oh Jack. Besoin d’aide ?
-Salut Jozias.
Il tique un instant avant de se refaire une gueule. Je l’ai remarqué. Il a remarqué que j’ai remarqué, mais son sourire ne s’efface pas de sa trombine.
-Dis moi, Jozias, tu serais pas du genre à mettre de l’huile sur le feu pour rien.
-Je ne sais pas Jack, je suis pas cuisinier.
-Laisse Faolan en dehors de ça.
-Oh moi, oui, les autres, je ne sais pas.
Là, je tique.
-Quoi ?
-Peut-être bien qu’il va lui arriver des bricoles. Tu sais, cuisinier, c’est un métier dangereux. Il y a tellement d’ustensiles coupant, broyant, brulant. Un accident est si vite arrivé.
-C’est une menace ?
-Non. C’est ce qui va probablement arriver. Après, qu’est ce que tu préfères ? Discuter avec moi, ou aller lui donner un coup de main ?
Je vois. Le laisser filer et m’assurer qu’il n’arrive rien à Faolan ou le mettre entre quatre murs pour le surveiller et prendre un risque inconsidéré. Il a des complices. Je jure. Il sourit.
-Si je te revois, je prendrai l’option ou je te brise les jambes.
-ça me parait plutôt correct.
Je le lâche et je repars vers l’intérieur. Du coin de l’œil, Jozias en profite pour fendre une foule qui ne sait pas trop quoi faire de tout cela.
-Et nous alors ?
-Entrez ! On va bientôt servir !
Ou pas. Ce que je ne préfère pas.
Le CFG !
Même s’il ne pourra répondre positivement à ses avances de la dernière fois, Faolan fera de son mieux pour finir ce repas dans les meilleurs clous possible. Même s’il entend que cela commence à hurler dans le hall sur le service il ne se retourne pas et vas finir de remuer sa soupe qui devait être sur le point d’être terminer. En soi, il y avait encore des tournées de boulette qui restait à être faite, mais c’était quelque chose qui pouvait être fait entre deux services.
Par contre la femme qui était revenue dans ses cuisines c’était beaucoup moins cool. Elle plissa le nez dès son arrivée et lui lança au visage une bourse pleine de cristaux. Par réflexe il les attrapa et soupira franchement.
– Voilà, vous pouvez partir maintenant.
– Jack ne m’a jamais dit de partir et cette cuisine ne sent pas le vomi.
– Bien sûr que si. C’est que tu veux plus de pognon ?
– Non, mais vous allez reprendre votre argent et sortir d’ici.
Elle lui rit au nez et s’approcha et le domina de toute sa carrure. C’était plus que visible quand cas de combat ce n’était pas lui qui l’emporterait, même s’il s’entrainait pour s’entretenir il n’était pas un guerrier. Cette femme semblait manger du cerbère tous les matins et elle en était clairement consciente.
– Oh ? Et tu vas faire quoi si je refuse ?
Il se recula un peu et attrapa à pleine main un poignet de poivre moulu pour le lui envoyer dans les yeux. Même s’il n’aimait pas du tout gâcher de la nourriture il était aussi contre ne pas se défendre si on tentait de l’intimidé sur son terrain. Pendant qu’elle hurlait de douleur d’en avoir eu plein les yeux il en profita pour sortir rapidement de la cuisine et hurler bien fort.
– Une voleuse de bière est dans la cuisine !
Il ne fallut pas plus deux minutes pour avoir cinq aventuriers plus que volontaire pour venir sortir la femme de sa cuisine alors qu’elle hurlait des insanités. Vraiment, une personne des plus détestable. Au moins le service de sécurité pour le vol de bibine dans la guilde était des plus performant et cela faisait plaisir à voir.
Sur cet ennuie en moins il repartit mélange sa soupe et la mettre dans de grande soupière, les boulettes dans de grands plateaux et enfin les champignons farcis tout chaud dans encore d’autres plateaux. Rapidement il alla en disposer sur les différentes tables. Laisser les aventuriers se servir était aussi un artifice pour lui donner plus de temps pour avoir une fournée supplémentaire avant un second service.
En tout cas il se mit en mode automatique et fabriquait à la chaine, remplissant plat après plat. Coupant et mélangeant avant de remplir de nouveau plat et les apporter en salle et en profiter pour reprendre des vides. Yoponsa avec deux autres hôtesses pour aider au service et aussi à la préparation des plats.
Tout allait enfin bien de son côté et il espérait que dans la salle principale c’était aussi le cas, en tout cas tout le possible pour garder les assiettes pleines était fait. Il eut bien a un moment une nouvelle personne qui voulut entrer dans les cuisines pour faire du grabuge, mais le coup du poivre dans les yeux et l’appel à la sécurité fut de nouveau concluant. LA rumeur qu’il y avait ce soir des voleurs de boisson commença d’ailleurs à faire pas mal le tour des tables pour expliquer le manque d’alcool pendant le repas.
Pas de nouvelle de Jozias. Il a dû mettre les voiles. Au fond de moi, je boue un peu. Je l’avais à portée de main, mais il a bien joué son coup de pression. Je me suis précipité en cuisine pour y découvrir que Faolan et des aventuriers géraient parfaitement la situation. Ça aurait pu être rien, mais il y avait au moins quelque chose. Et je m’en serais voulu de pas avoir accouru s’il y avait eu un vrai problème. Un pote, ça n’abandonne pas ses amis. C’est la base. Je suis bien retourné à l’extérieur, mais j’ai trouvé nulle trace de lui. Les gens l’ont laissé filé, trop occuper à rentrer pour trouver une bonne place. Il y a peut être encore des trublions à lui dans l’assemblée, mais dur de faire quelque chose sans se faire chopper fissa. Des gars à Yoponsa veillent. Par miracle, on a réussi à faire que tout se passe bien, on va pas laisser un grain de sable gripper le mécanisme aussi facilement.
Reste le problème de la boisson. Faire appel à la peur des aventuriers pour le manque d’alcool pour chopper les intrus de la cuisine, c’est très malin. L’action est un peu moins brillante quand le manque d’alcool est en passe de devenir une réalité, mais il pouvait pas savoir. Vrai qu’on est resté concentrer sur la bouffe, mais les réserves d’alcool n’étaient pas prêtes pour cette masse. En même temps, c’est un mal pour un bien. Parce que mettre une grande concentration d’alcool et d’aventuriers au même endroit a une très forte chance de provoquer un incident sur une échelle allant de la bagarre gentillette à la guerre civile. Et quand l’alcool manque, la rumeur se répand plus vite que le dernier ragot à la mode.
-Il y a plus d’alcool ? Sérieusement !
-Hé ! Il a piqué notre pichet !
-Ouai ! Arthor ! Il était à nous celui là !
-T’avais qu’à le surveiller ! Il est pour nous maintenant !
- Rends-le ! Connard !
-Tu m’as enflé de la mission au village perché, tu crois que je m’en souviens pas ?
-C’était il y a six mois. SIX MOIS ! Tu m’en veux encore ?!
-Toujours !
-Tu délires mon gars ! Je vais pas me laisser faire, Rends le nous !
Et ils se battent. Dès le premier coup de poing, tout les autres oublient leur peur de manquer et observent le combat comme si c’était une activité prévue et attendue de pied ferme. Ça encourage. Ça prend des paris. Bref, ça s’amuse et ça ne part pas en bataille générale. Dès que la première s’arrête, d’autres trouvent un nouveau contentieux comme, dans la parfaite continuité, un différent concernant le résultat d’un pari, et commencent à se foutre des gnons dans la figure. Et ça recommence. C’est rapide et précis. L’alcool, ça a ce défaut de rendre les bastons très longues et totalement désorganisés ce qui conduit à provoquer des bordels innommables. Là, comme ils sont pas imbibés, ils assurent un minimum de cohérence et ça devient pas n’importe quoi. Ça tient sur un fil, mais ça va tenir. C’est l’esprit confiant que je retourne aux cuisines ou Faolan finit ses derniers plats.
-Je crois qu’ils ne demanderont pas du dernier service. Ils sont entrain de s’occuper.
Je lui explique la situation et ce qui va probablement arriver. Les bastons vont finir par s’arrêter, la moitié des aventuriers vont s’en aller pour se réparer ailleurs et les autres vont accepter l’absence d’alcool pour aller tranquillement fêter ça dans le bar de la ville tout en commentant l’issu des différents combats. Limite, le temps que Faolan finit ce qui reste, ils seront entrain de se barrer et on pourra faire un service pour les aventuriers qui ont turbinés à la bonne tenue de l’événement. Et on mettra Faolan en tête de table, parce que la place lui revient. Pour l’honneur en avance, je sors une bouteille de vin d’un placard que j’avais gardé de côté. Je la débouche et je sers deux verres. J’en tends un à Faolan.
-Merci pour tout. T’as clairement assuré. Comme quoi, qu’importe les situations, aussi abracadabrantesque les unes les autres, on peut compter sur toi. T’avais dit que tu voulais être aventurier, l’autre jour… dans cette taverne un peu bizarre. Bah, je serai très content que tu le deviennes. Des gens comme toi, on n’en a pas souvent. S’il y a besoin de quoi que ce soit dans ce boulot, tu pourras compter sur moi. Sois en assurer.
Je lève mon verre. A Faolan. A un pote en or.
Le CFG !
Toute l’énergie du service retombe d’un seul coup. La fatigue du moment le prend d’un coup, mais il y a le plaisir d’avoir réussi cette épreuve sans incendies dans la cuisine ou encore une émeute venue de nulle part. Melta arriva aussi à ce moment-là, tout joyeux en venant dans ses jambes pour babiller sur son superbe ami Lolo le roi des foulards magique. Cela tire un sourire au père de famille qui lui ébouriffe les cheveux avant de prendre le verre qu’on lui tend.
Les mots de Jack le touchèrent au plus profond de son petit cœur. Il ne pensait pas du tout qu’il aurait le droit à ce genre de parole, il aurait été un peu plus émotif là tout de suite ça lui aurais même tirer un bout de larme à l’œil.
– Merci à toi de m’avoir rassuré dans mes moments de doute, malgré clairement un mauvais départ de base. Je remercie Lucy pour toutes les péripéties qu’on a pu avoir, ça m’a permis de te rencontrer et de savoir que tu es un ami sur qui compter. Si tu as besoin à nouveau de mon aide, je serais au rendez-vous, qu’importe pour quoi ou quand.
Et il leva lui-même son verre en l’honneur de Jack. Il but ensuite son verre avec un grand sourire, le gout était vraiment ultra agréable.
– C’est bien meilleur que ce qu’on a pu avoir dans cette taverne étrange.
Le tout était dit avec un grand sourire et il était plus que certain dehors une forte pluie de joie tombait à foison. Melta repassa devant lui en bâillant, alors il se baissa et lui retira le bandeau de Jack autour de son cou pour le rendre à Jack. Le petit se mit à geindre pour garder l’objet magique avec lui.
Il fallut plusieurs minutes de négociation pleine de larmes et de câlins pour arriver à reprendre le foulard et rendre l’objet à son ami. Le petit était visiblement des plus fatigués de toute sa journée. Faolan le berça contre lui tranquillement.
– Vraiment, merci aussi pour lui. Le fait que tu aies fait attention à lui est une preuve en plus que tu es une personne formidable. Que ta nomination soit sous la grâce de Lucy.
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