Combien de temps cela fait-il? Des jours c'est une certitude, des semaines sans doute, des mois? Peut-être! Je dois avouer que j'ai perdu toute notion du temps durant cette aventure, ma dernière aventure cela est une certitude! Mon avant-bras gauche me lance doucement, je pose ma main droite dessus en soupirant avec force! Incapable de le bouger, le médecin que j'ai vu n'est pas très rassurant : les liaisons nerveuses sont touchées, les chances que je récupère l'usage de mon bras sont faibles! Ça va me ralentir dans mon travail, c'est une certitude mais je ne peux malheureusement pas y faire grand chose! Au moins, j'ai encore mon bras et surtout, je suis revenu en vie! Revenu de ce cauchemar, revenu de l'enfer! Non, je secoue doucement la tête! Ce n'était rien d'autre que des illusions! Je me suis sans doute blessé stupidement, un accident quelconque sur le navire et mon esprit, dans la douleur, à imaginer le reste! Le naufrage je m'en souviens parfaitement, le reste... Le reste est parfaitement impossible, ce n'est rien d'autre que mon esprit qui a imaginé ce qu'il voulait pour expliquer ce qu'il nous est arrivé, sorte de rêve inconscient alors que nous attendions les secours qui tardaient à arriver! Mais voilà, puisque toute chose a une fin, les bonnes comme les mauvaises, les secours on finit par arriver! Nous avons été évacués, soignés, sauvés du moins... Pour ceux qui pouvaient l'être! Malheureusement, le naufrage a fait quelques victimes, chose naturelle lorsqu'un bateau s'échoue si loin en mer! Malheureusement je ne les connaissais pas, pas tous du moins! Je verserai tout de même un verre à leur santé lorsque j'ouvrirai à nouveau!
Ouvrir à nouveau... En effet, la taverne doit refaire sa grande ouverture, les clients vont finir par penser que je suis mort! Il faut être rationnel, un tavernier qui disparaît pendant aussi longtemps parce qu'il ressent l'appel... Je secoue fortement la tête en riant doucement seul, je frotte mon bras et je secoue doucement la tête! La douleur me fait imaginer des choses ridicules encore! J'ai disparu parce que j'ai soudainement envie d'avoir des vacances voilà tout! Après tout, c'est logique lorsqu'on travail toujours de vouloir souffler un instant non? Bien-sûr, c'est une réaction rationnelle que d'avoir besoin de repos! Je pense que je me sens coupable d'avoir fermé mon précieux établissement si longtemps alors forcément, j'essaie de me trouver des excuses! Un appel... L'appel des vacances oui! Après tout cela ne peut être rien d'autre, surtout pas l'idée folle que j'ai imaginé! Décidément c'est comme lors du naufrage! Cette porte qui a littéralement explosée, ce bois qui a pénétré ma chaire, les lésions qui en découlent... Je revois encore Jin m'affirmant que c'était un monstre inconnu du royaume qui avait fait cela dans des galeries vouées à un culte quelconque... Je ris doucement! Le pauvre, le naufrage l'a vraiment traumatisé pour imaginer une telle chose : Soyons logique, une telle possibilité est impossible! Je me souviens parfaitement de la trombe d'eau, de la porte qui éclate sous la pression, du bois qui heureusement ne frappe que mon bras! J'ai été chanceux dans cette affaire! Quoi qu'il en soit, il faut que j'ouvre ma taverne mais, pas tout de suite!
Même dans mes moments de délires dû, sans aucun doute, à la fièvre provoquée par ma blessure, il y a une chose que je n'ai jamais oublié, une motivation plus grande encore que ma taverne qui me faisait résister à la douleur : elle m'attend! Peut-être que ce n'est plus le cas, après tout un esprit rationnel voudrait qu'après tant de temps sans nouvelle, elle imagine que je l'ai oublié ou abandonné! Que je n'ai fais que joué ou que j'ai pris peur? Mais même mon esprit parfaitement rationnel qui refuse d'imaginer un acte plus passionné que réfléchi refuse d'imaginer cela! Elle a dit qu'elle m'attendrait, c'est sans aucun doute la chose qui m'a fait survivre au naufrage de notre navire : je voulais la revoir! Je ne suis pas passé par la capitale pour vérifier l'état de ma taverne, cela attendra! Je ne suis pas non plus passé par chez moi pour enfiler des vêtements propres! Je suis fatigué, éprouvé, sale probablement vu l'épreuve que j'ai vécu et malgré tout cela, je n'ai qu'une et unique idée en tête, retrouver le campement de la demoiselle! Malheureusement, il m'arrive encore de perdre légèrement la tête, stress post-traumatique! J'ai tout de même échapper à un accident sur un navire! Alors que je cherche mon chemin, une douleur se fait sentir dans mon bras et j'ai dans la tête une carte que je ne comprends pas : des lieux que je n'ai jamais vu que c'est impossible que j'ai jamais vu! Je secoue la tête, chassant cette image de mon esprit en tenant de nouveau mon avant-bras en soupirant! Quelle saloperie vraiment!
Finalement, je suis persuadé de retrouver le chemin, Saryna a affirmé qu'elle m'attendrait, elle m'a dit que son campement serait encore au même endroit! Quelle heure est-il? Est-il trop tôt? Est-ce qu'elle dort encore? Est-elle partie chassé? Si ça se trouve elle est en ville? Quoi qu'il en soit, j'arrive sur son domaine, son cocon bien présent mais impossible de savoir si elle est dedans ou non! Quoi qu'il en soit, j'avance et je l'appel! Plus fort que moi, comme lorsque j'appelais pour m'assurer de la présence de survivants...
"Saryna?"
J’avais été prise ici et là à voyager plus loin que j’en avais l’habitude. Parfois je craignais de manquer son arrivée, mais je ne pouvais pas m’arrêter de vivre et mon monde ne tournait pas autour de lui. Et même si nous nous rations et qu’il était de retour, je pourrais toujours le retrouver à sa taverne comme à notre première rencontre. Ouvrir la porte, faire une scène, mais cette fois-ci sans colère et sans bagarre. Je me contente de glisser mes mains dans ma poche où se trouvent les colliers jumeaux que j’avais achetés peu de temps après son départ. C’était juste avant de retrouver l’œuf de Nephalie. Je ne suis pas une amoureuse des créatures de ce genre, mais heureusement qu’il a été là.
D’ailleurs, il a toujours été à mes côtés depuis son éclosion et ne m’a pas laissé tomber d’une semelle. Je dépose ma main sur sa petite tête feuillue alors que j’observe vers l’horizon percher sur une branche dans la cime d’un arbre. D’ici, je peux voir au-dessus de la forêt et profiter du vent qui caresse doucement ma peau. La lune est belle ce soir… non? Enfin, deux heures plus tard, je descends de mon perchoir et me dirige vers mon petit cocon dans lequel j’avais pris l’habitude de m’abriter la nuit. Nephalie lui, prend refuge sur la branche qui soutient mon nid.
Le lendemain, nous nous réveillons très tôt afin de nous trouver un repas à nous mettre sous la dent. Je profite de cette escapade pour me pratiquer avec mon arc. Après tout, il me faut le maîtriser à la perfection pour le contrat que j’avais avec Genn. Contrat qui pourrait lui permettre de libérer son ami de son passé et aussi me permettre de sortir de cette vie aussi.
Nous ne nous étions pas bien éloignés de mon campement, quand les premiers bruits suspects se firent entendre. Des craquements de branches clairement produisent par un pied qui venait de marcher dessus. Cela pouvait être aussi un animal, mais aussi près d’ici? Même Nephalie s’était arrêté pour regarder dans la direction du bruit.
- Qu’est-ce qu’il y a?
Celui-ci rebrousse chemin. Peut-être va-t-il seulement vérifier que rien de dangereux ne rôde, mais il ne revient pas vers moi de ce pas, mais il ne fait pas de bruit. J’avance encore de quelques mettre, éloigne une branche qui me bloquait la voie et j’entends quelqu’un m’interpeller sa voix porter jusqu’à moi d’un coup de vent. Je fige, me retourne et regarde dans cette même direction. Ça ne peut pas être possible, j’ai rêvé n’est-ce pas? Mon familier revient vite en glapissant comme s’il voulait que je le suive et mon corps s’affole alors et avant que je ne le remarque, mes pas me guidaient déjà au pas de course. Les branchages que je n’arrivais pas à éloigner au bon moment fouettaient mes joues ainsi que mes membres. Ma cape battait l’air à mes arrières et n’avait pas le temps de m’opposer aucune résistance. Je débouche finalement sur mon campement, manquant de tomber sur le sol après un dernier bon et je me retourne vers la silhouette qui s’y trouve…
Mon regard se balade sur ce dernier envoyant les informations jusqu’à mon cerveau afin d’analyser ce qui se passait. Mon cœur se mit à palpiter accélérant ainsi ma respiration. Je me sentais fébrile alors que mes mains se mirent à trembler et une certaine euphorie se glissa sur mon visage. C’était lui… il était enfin de retour!
- Devon!
C’est la seule chose que je trouve à dire pour le moment alors que je suis toujours en train d’analyser la situation. Je me serais très certainement jetée dans ses bras, s’il ne s’agissait pas de son état lamentable dans laquelle il s’était présenté à moi. Ses vêtements étaiement salle, sa barbe me semblait bien plus fournis qu’à l’habitude et que dire de son visage au trait étiré et fatigué. L’inquiétude prit finalement le dessus et je franchis alors les pas qui nous séparaient et c’est à ce moment que les nombreuses questions franchirent mes lèvres.
- Qu’est-ce qui t’est arrivé? Où étais-tu pendant tout ce temps? Qu’as-tu fait? Tu viens seulement de revenir? Sais-tu à quel point je me suis inquiétée pour toi?!
Toutes les questions qui m’avaient torturé l’esprit durant tout ce temps se bousculaient une après les autres sans que je ne lui donne le temps de s’exprimer.
Personne! Je l'ai appelé mais il n'y a aucune réponse qui me parvient! Forcément, après tout c'est on ne peut plus normal vu la situation. Elle ne devait sans doute pas m'attendre, je suis partis bien trop longtemps malgré moi... Au moins, son campement est toujours là, je peux voir ça et là des traces qui prouvent qu'il y a de la vie en ce lieu! Je peux l'attendre, c'est tout ce que j'ai à faire de toute façon! Bon, il faudrait aussi que j'ouvre ma taverne, que je me lave, que je me rase également cependant, cela ne fait pas réellement partie des mes priorités actuellement! Je n'ai qu'une priorité : elle! Je veux la revoir, je veux lui parler, je veux une réponse à une question posée par le passée et, quoi qu'il arrive, je refuse de repartir sans l'avoir entendu! Oh, bien-entendu, vu ma situation je ne peux affirmer qu'elle accepte mon offre, mon esprit rationnel me dit qu'il y a peu de chances que cela arrive en réalité! Après tout, j'ai disparu sans un mot pendant tant de temps, elle va peut-être m'en vouloir, probablement me détester, ce serait logique qu'elle soit en colère que je l'ai laissé ainsi sans la moindre nouvelle alors que je lui avait fait une proposition! Qu'a-t-elle bien pu imaginer?
Je devrais sans doute faire demi-tour, affronter sa colère maintenant ne serait sans doute pas une bonne idée cependant, impossible de faire machine arrière car déjà, j'entends des bruits de pas! Rapide, sonore, quelqu'un qui se dirige vers moi au pas de course et, vu l'endroit où je me trouve, il est évident que cela doit être elle! Je me tourne alors qu'elle prononce mon nom, rien de plus que cela! Je la regarde un instant, que dois-je faire? Elle ne bouge pas, pas plus que moi et le silence s'installe bien trop! Elle s'avance finalement et je fais de même, elle est si belle! Ma belle sauvageonne même si, vu nos apparences respectives, il ne fait aucun doute que je réponds bien mieux à cette définition qu'elle! Dans tous les cas, alors que nous sommes proches l'un de l'autre, et bien rien... Pas d'accolade, pas d'embrassade, pas de geste d'affection! Juste la demoiselle qui me pose des questions on ne peut plus logiques qui me dit qu'elle s'est inquiétée... Je l'écoute, je la regarde, je ne sais trop à quelle question répondre en priorité alors finalement, je fais la seule chose que j'ai envie de faire à cet instant : je passe mon bras droit autours de sa taille et je l'attire contre moi pour la prendre dans mes bras! J'aurais aimé faire de même avec le gauche mais cela m'est impossible, il refuse de répondre à mes ordres! Impossible de fermer le poing ou de bouger mon avant-bras! Foutu blessure qui me refuse même le plaisir de ces retrouvailles.
"Je suis désolé Saryna!"
Car c'est la vérité! J'ai disparu bien trop longtemps pour me présenter devant elle avec autre chose que des excuses. Je relâche mon étreinte, me reculant un peu, je la regarde droit dans les yeux en souriant timidement! J'ai envie de l'embrasser mais je ne peux pas lui infliger cela! Je ne veux pas revenir et agir comme si tout était joué d'avance! Cela ne serait pas normal que les choses se passent ainsi, je lui dois sans aucun doute des explications avant! Je recule d'un pas et me saisis de sa main, mon récit ne sera pas forcément très long cependant, je dois avouer que je me sens épuisé! Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de beaucoup dormir, la nuit des flash du naufrage me reviennent, me réveillant souvent! Parfois, mon esprit vagabonde même, imaginant des situation irréalistes, des entités inexistantes, comme un automatisme qui essaie de rendre ce que j'ai vécu moins réel! Après tout, des hommes sont morts! Des personnes que je ne connaissais malheureusement pas suffisamment et qui n'en ont pas réchapper!
"J'ai été appelé le long des côtes pour..." Un flash me revient en tête : un appel! Quelque chose m'a appelé... Non, c'était autre chose, quelque chose de réel, c'était... "Une livraison d'alcool! J'ai donc pris mes affaires et j'ai pris la route, cela devait être rapide normalement! Malheureusement, le bateau a fait naufrage! Nous avons dû attendre les secours bien trop longtemps, sans aucun moyen de les contacter... J'ai été blessé, j'ai perdu l'usage d'un bras mais je m'en sors bien, plusieurs sont morts malheureusement..." Je la regarde droit dans les yeux avec tristesse, je n'ai pu aider personne! "C'est grâce à toi si j'ai tenu le coup! Je n'avais qu'une idée en tête, te revoir! Te serrer dans mes bras! T'embrasser! Cette expérience a été horrible mais elle m'a également permis de me rendre compte de quelque chose! Saryna... Je ne veux plus jamais être séparé de toi!"
Alors je dois dire qu’il me surprend à se saisir de ma taille d’un seul bras afin de me coller contre lui dans une étreinte. L’odeur est surmontable et à vrai dire c’est le cadet de me soucis alors je passe mes bras autour de lui et pose ma tempe sur son torse. Il s’excuse et je sens qu’il est sincère. Quelque chose lui est arrivé c’est certain et le fait qu’il se retire afin de me regarder dans les yeux m’en fit long. Un sourire timide, le fait qu’il prenne seulement l’une de mes mains. En aucun cas il n’avait bougé son bras gauche. Je lève ma senestre vers son visage afin de caresser sa joue tendrement.
- Ne t’excuse pas, tu avais certainement une bonne raison… Parle-moi, dis-moi tout.
Alors je l’écoute silencieusement son récit. Une livraison qui a réellement mal tourné, un naufrage, de l’aide qui ne vient pas et malheureusement des décès. Sans son bras gauche, Devon allait avoir du mal non, même s’il disait le contraire. Après tout, il n’a certainement pas repris le travail et je n’espère pas! Surtout pas dans cet état. Alors il aurait bien plus besoin de moi que je le pensais finalement. Dans tous les cas, je suis heureuse qu’il soit en vie et devant moi. Je ne peux empêcher mes joues de rougir lorsque ce dernier me déclare avoir tenu le coup grâce à moi et je dois dire que si ce n’était pas lui, je n’aurais très certainement pas attendu de mon côté, mais je dois dire que ça me fait toute chose de l’entendre me dire qu’il ne voulait plus jamais être séparé de moi. Un petit sourire niais se dessine dans mon visage alors que j’ai des palpitations dans tout l’estomac.
Alors même que ma décision était prise depuis un moment, je ne peux que confirmer qu’il s’agit du bon choix, alors je m’éloigne doucement de lui et plonge ma main dans mon sac sans fond à la recherche d’une petite boîte bien précieuse que je sors avec quelques difficultés de là.
- Ferme les yeux.
Et j’attends qu’il le fasse pour agir, j’ouvre la boîte et attrape le collier dont j’ai fait ajusté la chaîne pour que ce dernier puisse le porter et je glisse mes bras autour de son cou avant de le lui attacher et je fais pareil avec le mien, je recule d’un pas fière de moi et les joues rougies. Après tout, c’est bien une chose que je n’ai pas l’habitude. Offrir un cadeau et parler ainsi de mes sentiments.
- Voilà, tu peux ouvrir les yeux... lui montrant mon collier tout en lui pointant le sien, Des colliers jumeaux… Peu importe où que nous soyons, nous serons toujours ensemble et savoir si l’un de nous est en danger.
Je me dresse alors sur la pointe des pieds et j’approche mon visage du sien glissant mes lèvres contre les siennes dans un délicat baiser comme si j’avais peur de le briser davantage et je suis d’ailleurs celle qui le rompt plongeant mon regard suppliant dans le sien.
- Alors, ne le retire jamais, d’accord? Je ne veux pas te perdre une deuxième fois pour de vrai cette fois-ci. Enfin, je pense que tu as besoin de repos avant toute chose.
Je lui dis tout ce que j'ai à dire, je lui raconte le naufrage sans donner trop de détails, je ne veux pas spécialement revivre cela! Déjà que mon esprit me joue des tours, essaie d'ajouter du fantastique et de l'irrationnel à ce que j'ai vécu! Je suppose que c'est sa façon d'expliquer un tel drame mais tout de même : des galeries, des grottes, des monstres jamais vu encore dans le royaume... Bientôt mon esprit va m'affirmer que c'est en dehors des frontières du royaume que je devais faire ma livraison! Je vais devenir fou si ça continue et je ne le veux pas! Elle m'écoute, me laissant le temps de dire ce que j'ai à dire, sans me brusquer, sans me forcer la main... Juste en étant présente et c'est le plus essentiel pour moi! Elle est là, elle est enfin là! Je termine mon récit en lui disant la seule chose dont je sois sûr présentement, la seule chose ayant de l'importance : ce que je ressens! Je veux être auprès d'elle, je ne veux plus la voir partir au petit matin, je veux qu'elle soit avec moi! Elle sourit, rougissant légèrement et cela me fait sourire également! Je n'ai plus aucun doute, je n'ai plus aucune hésitation je sais exactement ce que je désire! J'ai envie de l'attirer à moi, de l'embrasser, de la garder autant que possible contre moi comme pour m'assurer que je ne suis pas encore sur les côtes, que je ne suis pas encore en train de dormir dans ce naufrage...
Malheureusement, elle se recule légèrement, se détournant de moi pour aller chercher, avec une certaine difficulté, dans son sac. Que peut-elle bien faire? Je la regarde sans trop comprendre, soudain, j'aperçois une boite dans ses mains... Relevant mon regard intrigué vers elle, je ne pose cependant pas de question, après tout peut-être qu'il vaut mieux ne pas le faire? Elle me demande de fermer les yeux et forcément, j'obéis! Après tout, pourquoi lui refuserais-je? Ainsi, j'attends d'avoir sa permission d'ouvrir les paupières. Je sens la demoiselle bouger, elle me met quelque chose autours du cou? Je me demande bien quoi mais je ne peux pas ouvrir les yeux pour le savoir présentement. Lorsqu'elle me dit que c'est bon, je pose mon regard sur elle alors qu'elle me désigne du doigt un collier : un collier jumeau? Je baisse la tête pour voir que j'en porte un également et je souris grandement, je dois avouer que je ne m'attendais pas réellement à cela cependant, c'est un cadeau lourd de sens! Après tout, cela nous permet de savoir si l'autre est en danger! Preuve est faite que notre lien s'est encore développé! Elle dépose ses lèvres sur mes miennes, un baiser chaste et bref auquel elle met fin bien trop vite, je la regarde droit dans les yeux alors qu'elle me demande de ne pas le perdre, m'affirmant qu'elle ne veut plus me perdre avant d'enfin me dire que j'ai besoin de repos...
Je la regarde un instant en silence, je lève mon bras droit pour venir caresser sa joue avec douceur, je n'ai plus réellement aucun doute en toute sincérité, je sais parfaitement ce que je désire, je sais sans la moindre hésitation ce que j'attends! J'ai fais une promesse à mon épouse il y a bien longtemps, celle de continuer à vivre, de trouver quelqu'un de spéciale, de ne pas me fermer aux rencontres! Je dois avouer que je pensais cela impossible, personne ne peut chasser Leila de mon esprit et de mon coeur c'est un fait, elle est et sera toujours la première femme que j'ai aimé bien-sûr cependant... Il m'est impossible de continuer à vivre dans le passé et de prendre le risque de perdre quelque chose bien plus important encore! Il faut rester réaliste et rationnel : je ne peux pas retrouver ce que j'ai perdu mais il est impossible de se fermer à tout sentiment, je l'ai fais durant longtemps cependant, il n'est plus temps d'agir de la sorte! Je m'approche de nouveau de la belle, doucement, et je viens capturer ses lèvres pour un tendre baiser, je ne veux plus m'empêcher de ressentir ce que je veux ressentir! Reculant lentement, je dépose mon front contre le sien.
"Je n'ai besoin que de deux choses présentement... En premier lieu : un bain! Je ne peux définitivement pas rester dans cet état lamentable!" Je ris doucement en affirmant cela. Je reprend cependant bien vite mon sérieux, soupirant doucement en regardant la belle droit dans les yeux. "Et surtout, j'ai besoin de toi! Saryna je te refais mon offre : Viens vivre avec moi! Je veux te garder près de moi, dormir en t'ayant dans mes bras et me réveillé à tes côtés... Cette fois, je ne te laisse pas le temps de réflexion! Je ne partirai pas sans une réponse!"
Une caresse sur mon visage, un sourire enjôleur, je ferme doucement les yeux pour profiter de cet instant. Je ne suis pas dans sa tête, mais je respecte ce silence. Nos visages se rapprochent, je sens son souffle chaud caresser ma peau et je ne peux que me laisser bercer par ce baiser passionné. Ces lèvres m’avaient manqué, mais pas que cela, tout de lui m’avait manqué; sa façon d’être, ses manies, sa voix.
Je ne peux m’empêcher de sourire à cette remarque concernant le bain. Je pourrais en ajouter, mais je ne le fais pas. S’il n’a même pas pris le temps de s’arrêter chez lui pour se faire un brin de toilette et qu’il s’est de suite mis à ma recherche cela peut expliquer son état. Son odeur me rappelle la mer, mais aussi tout ce qu’on peut trouver à l’intérieur, donc bon, je vais éviter d’en parler. Mais il me refait de nouveau cette demande auquel je lui avais demandé du temps pour répondre. Je voulais lui dire mon secret, lui révéler tout et à partir de là, il pourra choisir d’annuler ou de garder son offre. Mais cette fois-ci ce n’était plus une simple offre, non. Il avait failli y passer et attendait de moi plus qu’une simple pensionnaire. Non, il me voulait à ses côtés et ne partirais pas sans réponse.
Mon secret est lourd et pourrait tout briser, mais est-ce qu’il est en état de recevoir une nouvelle comme celle-ci? Absolument pas, puis je suis sur le point de laisser cette vie dernière moi, peut-être que je n’aurai jamais à lui en parler. Ma dette sera complètement payée et je pourrai vivre tranquillement à ses côtés. Je l’observe un moment, silencieusement tout en débattant avec moi-même. Je pourrai toujours lui dire quand il se portera mieux. Je crois que c’est la meilleure chose à faire. Un doux sourire s’affiche sur mes lèvres et j’attrape alors sa seule main valide.
« Ma décision est prise depuis longtemps, Devon. Je vais venir vivre avec toi. Je ne sais pas ce que cela va donner avec la grande ville, mais pour toi, je vais prendre le risque et puis tu auras certainement besoin de moi pour les corvées et ta taverne. »
Je me frotte doucement le menton en réfléchissant.
« Bon par contre, pour ce qui est du bain, je n’ai toujours pas accès à l’eau chaude alors il faudra te contenter de la source de la dernière fois. Je pourrai préparer un repas en attendant. »
Des bruissements de feuille me font tourner la tête et je vois Nephalie toujours assis en tournant la tête dans tous les sens pour essayer de comprendre ce qui se passe. À ses yeux, le monsieur est très grand et il fait peur certainement alors il n’est pas trop sûr de ce qu’il doit faire. Je me penche alors pour l’attraper comme s’il s’agissait d’un gros chat et je le soulève devant Devon.
« Voici Nephalie, c’est un Drarbruste. Je l’ai récupéré avec Valentino. Il te tiendra compagnie pendant ton bain. »
Je le descends vite de mon champ de vision.
« Enfin, j’espère que ça ne te dérange pas trop… de ce que je sais, il ne deviendra pas très grand pour un dragon. »
Je ne veux plus attendre, je ne veux plus laisser le moindre événements se mettre entre nous! J'ai besoin d'une réponse et je suis décidé à l'avoir! Il ne serait pas rationnel d'attendre plus encore, pas alors que je sais exactement ce que je ressens, ce que je veux, ce que j'attends! J'ai besoin d'elle auprès de moi! Pas à cause de ma blessure, je refuse qu'un bras en moins me rende impotent, mais bel et bien parce que les sentiments que j'éprouve pour elle sont sincère : une affection que je n'ai plus ressenti depuis longtemps, une attirance que nous avons bien du mal à retenir depuis notre première rencontre, une envie qui ne sera comblée que par sa présence! Alors voilà, je la mets un peu devant le fait accompli, c'est peut-être égoïste de ma part mais, peut-on réellement me reprocher de vouloir vivre avec elle et de vouloir savoir ce qu'elle ressent?
Je ne la lâche pas du regard, mes yeux ancré dans les siens, lorsqu'elle commence à répondre! Sa décision est déjà prise? Il est vrai qu'en trois semaines, elle a eut le temps d'y réfléchir! J'avoue que j'ai une légère inquiétude durant quelques millièmes de secondes! Mon absence a été longue! Trop longue peut-être? Je chasse rapidement cette idée cela dit! Son baiser et les colliers jumeaux? Il serait illogique, que dis-je, irrationnel qu'elle n'éprouve rien pour moi après deux preuves d'affection aussi évidentes! Elle accepte! Je souris, largement suite à cette affirmation, heureux? Bien-entendu que je le suis! Comment pourrais-je ne pas l'être suite à cette affirmation? Je pourrais l'embrasser là, maintenant, tout de suite... Une main dans la sienne, cependant, elle reprend la parole, mettant un terme immédiat à mon esprit entreprenant... Me contenter de la source de la dernière fois? Je n'y vois pas réellement de problème, j'ai d'excellents souvenir de cette source en compagnie de la demoiselle alors, pourquoi m'en plaindrais-je? Je fronce doucement les sourcils par contre quand elle me signale qu'elle préparera à manger durant ce temps... Vraiment?
Encore une fois, je m'apprête à répondre mais un bruit se fait entendre, j'ai un flash du naufrage, revoit une statue que je suis incapable de vaincre et qui abat une énorme épée sur moi... Je secoue la tête, encore mon esprit qui me joue un tour! Les images se modifient pour me remontrer ce qui est réellement arriver : le navire qui commence à couler, la porte qui refuse de s'ouvrir, la statue de la salle principale du navire qui bloque l'accès et moi qui fonce dedans jusqu'à réussir à passer... Pourquoi mon esprit me joue des tours? Pourquoi ce simple bruit me donne-t-il des sueurs froides? Je reprends mes esprit et regarde le "monstre" responsable de ce bruit : un petit dragonnet on ne peut plus mignon? Dire que c'est cela qui m'a donné des sueurs froides... Saryna se baisse et l'attrape me signifiant que c'est un Drarbuste qu'elle a récupéré avec Valentino?
Je soupire doucement, heureusement que j'ai confiance en la jeune femme... Lui a-t-elle dit que nous sommes ensembles? L'étions-nous à ce moment? Je connais bien mon ami! Le garde est un véritable coureur de jupons! Enfin, s'il savait que nous sommes ensembles il n'a rien tenté c'est certains! Et quand bien-même Saryna n'aurait rien fait n'est-ce pas? Je la regarde un instant et je secoue la tête! Bien-entendu qu'elle n'a rien fait! Elle ne m'aurait pas attendu si longtemps dans un autre cas. Je souris doucement, regardant le petit animal et j'hoche la tête. Bienvenu dans la famille Nephalie!" Et je relève les yeux vers Saryna... La famille? Cela m'est venu naturellement mais je vais peut-être bien trop vite en besogne? Parler de famille alors qu'elle vient seulement d'accepter de vivre avec moi? Rien ne dis que les choses évolueront parfaitement si? Je ne veux pas réellement y penser! Je me lève et regarde Saryna avant de me tenir le bras gauche.
"Tu sais... JE ne suis pas sûr de retrouver la source et puis, avec mon bras dans cet état, impossible de me laver correctement... J'aurais sans doute besoin de quelqu'un pour me frotter le dos..."
Je dépose alors le petit au sol, parce que bon, ce n’est pas un poids léger non plus et je me redresse le sourire aux lèvres un peu moqueur et je dépose mes poings contre mes hanches. Je retrousse légèrement le nez le menton levé.
« C’est plutôt à nous de te souhaiter la bienvenue non? Nephalie et moi avons passé tout ce temps ensemble. » Bon, brève de plaisanterie, je me rapproche alors de ce dernier m’adoucissant et je glisse mes mains contres ses bras délicatement. « Bon retour… » que je finis par lui dire avec une mine légèrement timide. Oh! N’allez pas répéter cela à personne, vous! Je vous vois venir! Saryna, elle fait sa timide, mais oh! On parle du grand ours ici. Ce n’est pas n’importe quel homme!
D’ailleurs ce dernier dépose sa dextre sur son bras gauche tout en soutenant mon regard. Qu’est-ce qu’il s’apprête à dire? Il n’est pas sûr de retrouver la source et pense avoir besoin d’aider pour lui frotter le dos? Je rentre les lèvres vers l’intérieur les coinçant entre mes dents. Mes pommettes se soulèvent suite à cette manœuvre et des fossettes se creusent dans mes joues. Je me dirige alors vers mon sac où je retire mon arc avant d’y enlever ma cape ainsi que de mes dagues. Je reprends mon arc en main en laissant mon carquois avec le reste de mes affaires et je reviens vers ce dernier prenant sa main avant de l’attirer à ma suite.
« Nephalie reste ici et surveille! »
Que je dis légèrement en regardant en sa direction alors qu’il nous regarde nous éloigner assis en plein milieu du campement. Mon attention de nouveau sur le grand gaillard, je l’observe un petit sourire en coin.
« Tu sais, si tu voulais que je prenne un bain avec toi, il suffisait de me le demander. Enfin, je ne fais seulement ça que pour ton dos et rien de plus! »
Nous voilà la source assez rapidement et je dépose mon arc fait d’ossement à côté de ce dernier et me retourne alors vers mon compagnon. Je lui retire doucement son manteau sombre faisant bien attention à son bras gauche. « Il te cause encore de la douleur ton bras? » que je demande en le balançant un peu plus loin, de toute façon vu la tête qu’il a, ça lui prendra certainement de nouveaux vêtements.
« Tu as de quoi te changer sinon? »
En effet, sous ses airs théâtraux je ne peux pas dire qu'elle ait tort : malheureusement, elle a passé plus de temps avec ce drarbuste qu'avec moi et du coup, c'est sans doute moi qui vient m'ajouter à cette famille... Mais je comptes bien rattraper cela, je souris doucement en ne la lâchant pas du regard : une famille! Voilà un mot que je ne pensais plus prononcer, pas après la mort de Leila cependant, la vie m'offre une seconde chance, ce naufrage me l'a bien fait comprendre : j'ai là l'occasion de recommencer à vivre, à rêver et pourquoi pas à aimer? Autant en profiter autant que cela me sera possible! Elle s'approche de moi, doucement, délicatement et me souhaite un bon retour avec une certaine douceur et une timidité évidente et moi? Je ne peux que sourire plus encore devant ce spectacle car, définitivement, cette jeune fille me fait fondre!
D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de provoquer un peu les choses, après tout, je suis un grand blessé suite à l'attaque de cette créature... Je secoue la tête vivement, foutu esprit qui essaie de me rendre fou! Suite au naufrage et à cette porte qui s'est brisée sous l'impulsion d'une vague! Puisque j'ai malheureusement perdu l'usage d'un bras pour une durée indéterminée, potentiellement pour toujours, autant profiter de mon handicap pour passer plus de temps avec ma belle sauvageonne non? Me laver certes, mais ce serait difficile de tout faire seul dans mon état non? En fait pas vraiment, je suis certain de pouvoir apprendre à me débrouiller avec un seul bras mais je ne veux pas quitter la demoiselle, pas alors que je viens de la retrouver, pas même pour le temps d'une baignade rapide! Je veux être avec elle! Elle me regarde, se retenant visiblement de rire, dépose quelques affaires et me rejoins, prenant ma main pour me guider. Donnant à son familier la directive de surveiller le camp, nous partons ensemble elle et moi.
Je ne peux m'empêcher de rire doucement en entendant ses paroles, oui juste pour mon dos, cela me suffit amplement! Après tout... "Tout ce qui m'importe c'est d'être avec toi! On ne peut pas reprocher à un homme de vouloir être avec celle qui compte dans sa vie!" Mes mots ont failli être différents, fort heureusement j'ai eu la capacité de me retenir pour le coup! Nous arrivons rapidement à la source, je savais parfaitement où elle se trouvait mais bon... Il est évident que mes propos n'étaient rien de plus qu'un piège pour que la belle m'accompagne! Elle le sait aussi bien que moi! Elle m'enlève ma veste, faisant tout son possible pour ne pas me blesser et je la regarde en hochant doucement la tête.
"Parfois oui... Souvent même en fait mais je prends cela comme un bon signe! Si mon avant-bras était mort comme le pense les médecins qui m'ont vu, je suppose que je n'aurais plus aucune sensation dedans et donc, plus de douleur..."
Espoir auquel je m'accroche sans aucune certitude, cependant, je veux y croire! J'espère ne pas perdre à jamais l'usage de mon bras même si, d'une certaine manière, je peux sans aucun doute vivre avec un seul... Je regarde Saryna en souriant doucement suite à sa demande.
"Si j'étais passé chez moi pour prendre des habits je me serai lavé tu sais... Je n'ai malheureusement aucun autre vêtement, ni de quoi me sécher cependant..." J'enlève mes chaussures l'une après l'autre en poussant sur les talons avec mon autre pied, je défais mon pantalon le laissant tomber au sol avant d'avancer vers Saryna, de ma main droite, je viens caresser la peau de son épaule dénudée, glissant le long de son bras alors que je la regarde dans les yeux. "On trouvera bien un moyen de me tenir au chaud le temps que je sèche et des habits de fortune pour retourner en ville..." Quelques sous-entendu dans cette phrase... Je me penche, venant embrasser cette épaule dénudé, remontant pour déposer un rapide baiser sur ses lèvres. "Je prends de l'avance en allant dans l'eau, tu ne peux définitivement pas te baigner dans cette tenue... N'ais crainte, tu peux te dévêtir sans soucis, je garde un œil sur toi!" Je lui affirme cela avec un léger sourire en coin alors que j'enlève mon dernier morceau de tissu pour me glisser dans l'eau, me tournant vers elle et la regardant avec un sourire en coin.
« Je connais une femme qui pourrait te fournir un remède pour alléger tes souffrances. Elle traite la maladie de mon père, mais il ne sait pas que je suis au courant. Enfin, l'important c’est de rester positif et je serai là pour t'aider maintenant. »
Bon, je sais que s'il était passé par chez lui, il se serait certainement douché et changer convenablement pour venir me chercher, mais sa livraison n'allait certainement pas prendre qu'une journée, non? Il devait avoir amené des vêtements de rechange dans son sac? Je souris simplement à sa réponse alors qu'il se dévêtit doucement devant moi et je dois dire que la vue est particulièrement agréable. Notre dernière rencontre avait plutôt été enflammée et je sais pertinemment que ce dernier joue avec moi depuis le début. S'il a réussi à se rendre jusqu'ici, c'est qu'il se souvient très bien d'où se trouve cet endroit. Puis, que dire de plus? Cette façon de me regarder de me toucher le bras et de laisser sous-entendre bien des choses dans ses paroles. Une façon de le garder au chaud pendant que ses vêtements sont en train de sécher? Oh, j'ai bien des idées, mais serait-ce une bonne idée avec son bras? Enfin, bien sûr ce dernier sait comment me titiller et me laisse sur ma faim alors qu'il retire son dernier vêtement pour se mettre à l'eau. J'ai des petits frissons sur tout le corps et je dois passer mes mains pour les chasser de mes bras.
« Pour quelqu'un qui me semble avoir besoin d'aide, je te trouve bien en forme pour nécessiter la moindre aide. Je pourrais m'asseoir ici et laisser tremper mes pieds pendant que tu te nettoies. Je garderai un oeil sur toi afin de m'assurer que tu ne coules pas et que tu as bien fait cela. »
Bien sûr, je me moque légèrement de lui et je retire mes bottes rapidement n'utilisant que mes pieds, puis je retire doucement l'armure qui couvre mon torse défaisant les sangles une par une. Un bandage entoure ma poitrine dans le seul but d'éviter le cuir d'irriter ma peau. Son regard ne se détache pas de moi ce qui me rend nerveuse? Je ne sais pas expliquer ce qu'il se passe, mais ce n'est plus un simple jeu. Il n'y a plus de « si », plus d'attente, plus de « toi et moi » non, il y a nous. Qu'est-ce que nous sommes d'ailleurs? Je finis par enlever le reste de mes vêtements et le rejoindre dans l'eau prenant bien soin de mouiller ma chevelure cendrée que je plaque vers l'arrière retenu par mes longues oreilles. Je nage vers lui déposant mes mains contre son torse avant de passer à son dos ne lésinant pas sur le contact avec ce dernier et je fais ce pour quoi je suis venue. J'asperge son dos et le frotte doucement avant de ne transformer mes mouvements en léger massage.
Je dépose mon menton contre son épaule alors que mes mains passent devant, ma poitrine collée sur son dos musclé. J'ai un petit sourire mesquin voir joueur sur ma frimousse et j'approche mes lèvres de son oreille frôlant même cette dernière.
« Je sais comment te tenir au chaud... » que je souffle délicatement. « J'ai bien des choses à ranger et détruire dans mon campement, tu pourras m'aider. Bouger te tiendra au chaud. »
Je penche la tête sur le côté, essayez de voir sa réaction, car je suis cent pour cent sûrs qu'il ne s'attendait pas à ce que je dise ce genre de truc. Bon, c'est vrai que j'aurai peut-être besoin d'aider, mais je lui laisserai que des tâches qu'il pourrait faire d'un seul bras.
« Ça te va comme plan? »
Des anti-douleurs? Je soupire doucement à cette idée en réalité... Je ne dis pas que cela ne pourrait pas être utile, loin de là même cependant, je ne suis pas sûr de vouloir en prendre! Si jamais cela a des effets secondaires? De la fatigue, des faiblesses, n'importe quoi du genre... J'ai été absent durant trois semaines, je ne peux pas me permettre de prendre plus de temps! Après tout, ma taverne était certes populaire cependant, je ne voudrais pas laisser une occasion à ma clientèle de ne pas revenir! Trois semaines sans ouvrir, c'est ce genre de connerie qui pourrait vous tuer un commerce! Non, ce ne serait pas rationnel de prendre un tel risque, au moins Saryna se propose de m'aider, c'est vrai elle sera là pour m'épauler... Je souris doucement, heureusement que je l'ai!
Bien-entendu je la provoque un peu, la belle est délicieuse et désirable et... Et bien... Je ne suis qu'un homme après tout, comment pourrais-je rester de marbre face à ses charmes? Seul un fou le pourrait et je suis loin de l'être! Jamais je ne le serai! Qui sait vers quels horizon mes petits jeux vont nous mener? Après tout, la belle et moi sommes officiellement un couple non? Peut-être pas? Je lui ai demandé de venir vivre avec moi mais, deux colocataires peuvent vivre ensemble également! Devrais-je me montrer plus explicite? Lui dire directement ce que je veux? Ce serait sans doute plus logique! Après tout, les sous-entendus peuvent être incompris, passés inaperçus, être mal interprété! Ce ne serait que rationnel d'éviter cela, de faire les choses correctement, de bien s'assurer de la bonne compréhension de ma volonté non? Elle me sort de mes pensées en prenant la parole alors que je la regarde attentivement... Je souris doucement, elle m'a tellement manqué : elle, son côté joueur et désinvolte, sa séduction qui marche sans aucun soucis sur moi... Bien-entendu, je sais qu'elle ne pense pas cela un seul instant, je sais qu'elle va me rejoindre et je l'attends avec impatience.
Elle commence à ôter ses habits alors que je ne la lâche pas du regard, découvrant son magnifique corps de plus en plus alors qu'un large sourire éclaire mon visage. Si envoûtante! Elle me rejoint dans l'eau, approchant de moi, posant ses mains sur mon torse, passant ensuite dans mon dos dont elle s'occupe comme promis avant de venir se coller contre moi... Ses lèvres frôlent mon oreille, sa poitrine plaquée dans mon dos, et je frissonne! Elle me tient aisément dans le creux de ses mains... Elle me susurre des mots à l'oreille et je tourne la tête vers elle en la regardant surpris... Lorsqu'elle affirme que cela me tiendra chaud, je ne peux m'empêcher de rire assez fortement d'un rire franc et sincère! Elle joue encore avec moi la mesquine! Je prends l'une de ses deux mains dans la mienne, la portant jusqu'à mes lèvres pour y déposer un baiser. J'hoche doucement la tête comme une réponse silencieuse. Ma foi, c'est bien normal de l'aider non?
"Effectivement! De plus, il faudra aussi voir ce que tu dois amener chez nous..." Chez nous... J'aime dire cela, savoir que je suis avec elle maintenant et je ne comptes pas laisser quoi que ce soit arrêter cela... Je me tourne soudain vers elle, déposant ma main sur sa joue, je souris doucement en plongeant mon regard dans le sien. "Ma belle sauvageonne..." Je m'avance doucement pour venir l'embrasser avec tendresse, il est plus que possible que je viennes de trouver la femme de ma vie, pour la seconde fois en tout cas!
Devon aborde finalement le sujet concernant mes affaires qu'il faudra amener chez nous. Oui, je note bien le nous, parce qu'il considère sa demeure comme la mienne maintenant. Ça me fait tout bizarre de me dire que je vais avoir une maison, un endroit avec un toit et un nouveau boulot aussi. Bon je ne garantis pas de mon efficacité et surtout de mes habiletés, mais ce n'est pas en restant les bras croisés qu'on obtient des résultats à moins d'être gratte-papier ou quelque chose du genre. Pour les gens comme nous, on doit trimer comme des boeufs pour avoir des résultats.
"En vrai, je n'ai pas grand-chose ou ce que je suis peut resté dans mes sacs. Je n'ai pas de meubles donc il faudra simplement faire brûler avec précaution les toiles d'araignées qui entourent mon camp pour éviter qu'une créature reste prise. Hum, mais si tu le fais toi, tu vas finir emprisonné dedans."
Devon se retourne vers moi rapidement faisant trembler l'eau dans son mouvement et je ferme doucement les yeux au contact de sa main contre ma joue. Combien de fois que j'ai rêvé de le revoir ainsi. Je suis bien contente d'avoir gardé foi en lui et de ne pas avoir écouté mon très cher ami Genn. Bref petit moment de passion entre lui et moi, nous nous embrassons tendrement avant que je ne m'éloigne doucement afin de l'arroser et de frotter sa peau. Malheureusement, je n'ai pas amené de savon avec moi, bien que j'ai pour habitude d'utiliser plutôt des plantes dans un genre de mixture liquide. Naturel et ça n'endommagent pas l'écosystème d'où je me lave.
"Je sais qu'on vient de se retrouver " Que je dis en le frottant sans gêne. "Mais je dois dire que je suis à la fois excitée et craintive de venir m'installer avec toi." À ce moment-là, je pense à mon secret qu'une seule personne connait qui aurait dû aussi lui être révélé, mais comme ce n'est pas le bon moment je m'abstiens. " Cela fait si longtemps que je n'ai pas vécu dans une maison et j'ai peur de me sentir étouffée. J'ai même réussi à en oublier le confort d'être protégé sous un toit. C'est un très gros changement de vie pour moi qui vis ainsi depuis plus de dix ans. Mais j'aurai certainement moins de difficulté à me trouver du boulot, on pourra entrer en contact plus facilement avec moi. Je n'aurai plus peur que quelqu'un débarque ici par hasard." Je ne parle même pas du fait que mon apparence pourrait en gêner plus d'un, mais je dois dire que depuis quelque temps, je suis bien plus à l'aise avec mon apparence. D'ailleurs a-t-il seulement remarqué le tatouage qui se trouve sur mon épaule et en partie sur ma nuque. A-t-il seulement vu la créature qui y loge? Il n'est pas curieux? Bon en même temps, je dois dire que ce n'est pas réellement ses tatouages que j'ai regardés lorsqu'il s'est dévêtis et avec ma chevelure, peut-être n'a-t-il pas vu.
" Bon aller mon grand ours, dépêchons-nous de sortir. Je connais une petite bête qui va s'impatienter parce qu'il n'aura pas encore eu son repas." Je l'embrasse rapidement sur le nez puis descends jusqu'à ses lèvres et je me déloge de son emprise pour nager sur le dos jusqu'au bord afin de sortir du bassin. D'ailleurs, que va-t-il porter pendant que ses vêtements sécheront? "Bon pour ce qui est vêtement, faudra attendre d'être au campement. J'ai un petit sourire juste à l'imagine se promener dans sa tenue actuelle dans la forêt. "Tu pourras utiliser une peau de bête pour mettre autour de ta taille."
Pour le reste, je lave vite fais ses vêtements agenouiller sur le bord et penché vers la bassine et je frotte les vêtements sous l'eau histoire d'enlever la majorité de la saleté. Malheureusement je ne suis pas en possession d'objet magique qui me permette de faire la lessive efficacement, mais je dois dire que ça pourrait être un bon achat éventuellement. D'ailleurs, je pourrais lui faire un cadeau non? J'ai entendu parler de grille-gourmand. Ça pourrait lui faire plaisir, du moins je l'espère. Je me perds doucement dans mes pensées ralentissant même la vitesse de mes mains contre les vêtements.
Pas grand chose a emmener? Je sais qu'elle n'a pas de meuble mais je doute qu'elle arrête son métier... Cela étant, j'ai de la place en arrière de ma demeure, je peux sans aucun doute faire en sorte de construire un petit local ouvert pour elle avec quelque chevalet de tannage et tout le nécessaire pour qu'elle puisse s'occuper des peaux qu'elle ramènera! Je sais que ce n'est pas sa seule occupation mais c'est une chasseuse, je ne vais pas lui demander de mettre fin à ses activités, je ne comptes pas fermer ma taverne et, même si je sais qu'elle va vouloir m'aider et que je lui en suis reconnaissant, je ne comptes pas brimer sa liberté personnelle de faire ce qu'elle veut de son côté! De plus, si elle devait toujours être collé à moi, même si sa présence ne me déplairait pas, j'aurais finalement l'impression d'être impotent et ce n'est pas ce que je désire! Saryna et moi-même allons devoir apprendre à vivre ensemble, ce ne sera pas aisé bien-sûr, il va falloir s'habituer à différentes situations, à un différent mode de vie pour elle et je vais devoir me réhabituer à ne plus être seul et par extension, à ne plus forcément tout faire par moi-même ce qui risque d'être compliqué pour moi mais bon, elle en vaut le coup! Notre nouvelle vie va en valoir le coup! C'est une absolue certitude!
Juste faire brûler les toiles? J'ignore ce en quoi je vais pouvoir l'aider pour cela si elle me dit elle-même que je ne peux le faire... On verra bien une fois sur place, après tout, je trouverai sans doute un moyen de me rendre utile d'une manière ou d'une autre! Quoi qu'il en soit, je me tourne vers elle, déposant ma main sur sa joue, l'embrassant tendrement... Oh oui elle m'a véritablement manqué je ne peux dire le contraire! En même temps, pourquoi voudrais-je le prétendre? Je suis mauvais menteur et dans un tel cas, je ne vois surtout pas l'intérêt de mentir de toute façon! Nous nous embrassons tendrement, un baiser tout ce qu'il y a de plus sincère avant qu'elle ne s'écarte légèrement de moi car, après tout, nous sommes ici pour une toute autre raison, il convient de ne pas l'oublier!
Saryna me parle alors, se confiant d'une certaine manière... Peur? De venir vivre avec moi? Certes elle affirme être excitée également mais ce côté craintive me fait quelque peu de la peine en réalité... Pourquoi? Bien-entendu ses raisons sont justifiées et justifiables mais tout de même, j'aimerai savoir qu'elle accepte mon offre sans aucune hésitation, sans aucune crainte, sans aucun doute même s'il ne s'agit pas de moi! Après tout, je vais être là pour l'épauler dans son "retour à la civilisation" si l'on peut dire les choses ainsi et puis, ce n'est pas comme si elle allait être entre quatre murs en permanence, bien au contraire! Elle sera parfaitement libre de se déplacer je ne comptes pas en faire ma prisonnière! Je secoue doucement la tête, voilà encore mon esprit, affaibli par l'expérience que je viens de vivre, qui part en des idées ridicule! Je le sait que l'adaptation sera compliquée! C'est parfaitement normal! Je n'ai aucune raison de me sentir inquiet ou triste, après tout elle a accepté mon offre sans la moindre hésitation c'est bien la preuve qu'elle le veut et qu'elle a confiance en moi! De plus c'est exactement les raisons qu'elle m'a donné! C'est tout à fait normal! Pourquoi est-ce que je m'inquiète pour rien ainsi?
Elle revient vers moi, m'embrassant une nouvelle fois! Oui, ce sera parfait j'en suis certain, il faudra juste un peu de temps! Pour nous, comme pour son drarbuste dont elle parle à ce moment! Il est vrai que nous n'avons pas énormément de temps à perdre, la petite créature se trouve seule présentement il convient de la rejoindre quant aux vêtements et bien, je vais faire avec ce que j'ai voilà tout! Inutile de m'encombrer l'esprit avec de tels détails! Saryna sort de l'eau la première et elle entreprend de laver mes habits, chose que je ne remarque pas immédiatement. Je sors de l'eau à mon tour et je regarde l'horizon, j'ai l'impression de voir une chose bouger entre les arbres, une créatures a mille yeux qui me fixe... Je fais un pas vers l'arrière, secoue la tête et voilà que des oiseaux s'envolent de l'arbre... Sérieusement! Qu'est-ce qui ne va pas avec moi? Je me tourne vers ma belle hybride et je fronce les sourcils! M'avançant vers elle je dépose ma main valide sur son épaule.
"Je pense que tu frottes depuis bien assez longtemps! D'ailleurs, tu n'avais pas à le faire tu sais, j'aurais pu m'en occuper..." Non pas que je n'apprécie pas l'aide cependant, je ne veux pas non plus que la demoiselle se sente obligée de m'aider pour tout et n'importe quoi! J'ai perdu un avant-bras mais je peux encore faire des taches simples. Je prends les vêtements mouillés, les dépose sur mon épaule et tends la main à la jeune femme. "Si un peu de naturisme ne te dérange pas... Retournons à ton camp!"
« En effet, je ne suis pas obligée, mais je n'étais pas pour croiser les bras pendant que tu terminais de prendre ton bain. Non? Je nous ai fait gagner du temps de cette façon. »
J'attrape donc la main qu'il me tend alors qu'il me propose de faire un peu de naturisme jusqu'à mon campement. Mes vêtements sont toujours au sol pour ma part et contrairement à lui, peuvent très bien être remis, alors je récupère ma culotte et les bandages que j'enfile rapidement avant de prendre tout le reste en main. Bien sûr je n'oublie pas mon arc que je mets en bandoulière dans mon dos.
« Te voir nu me dérange absolument pas. Si ça ne te dérange pas, je vais surveiller nos arrières. »
Petit ricanement parfaitement rempli de sous entendus envers ce dernier que je ne vais pas prendre d'expliquer pour éviter de choquer certaine personne. Alors, disons simplement que mon regard ne se gêne pas pendant un certain temps puis je me place à sa droite afin de prendre sa main dans la mienne que je serre légèrement pour marcher à ses côtés. Je le regarde un sourire jovial aux lèvres malgré mes dents pointues qui pourraient en faire fuir plus d'un. Rare son les gens à qui je peux offrir un tel sourire. Devon est le premier depuis bien longtemps. D'ailleurs j'ai plein de choses à lui raconter!
« J'ai retrouvé une amie qui m'était très chère. Elle était comme une sœur pour moi et tu sais ce qui est plutôt drôle c'est qu'elle peut se transformer en paon de nuit une sorte de papillon. Elle s'était prise dans une de mes toiles. » Petit ricanement pour rire du ridicule de la situation. « D'ailleurs, je lui ai dit que si elle avait de quelconques problèmes, qu'elle pourrait me trouver ici, mais que si je n'y étais pas de te retrouver toi à ta taverne. » Un léger coup d’œil pour voir sa réaction puis je reprends. « Son ex-copain avec qui elle était partie n'a pas supporté la séparation jusqu'à la séquestrer pendant six mois. Je lui ai promis que je ferai tout mon possible pour qu'il ne l'atteigne plus jamais s'il venait à se présenter devant elle... »
Cette fois-ci je regarde droit devant moi sans affronter son regard très certainement réprobateur.
« Je sais ce que tu te dis, que je n'ai pas à agir de la sorte, que la garde devrait s'en charger, l'arrêter. Mais c'est mon amie et je n'ai pas pu l'aider à l'époque tout comme je n'ai pas pu t'aider lors de ton naufrage et on sait tous les deux que Val est bien trop occupé au sud pour s'assurer de la sécurité d'une femme et je ne fais pas confiance aux autres. »
Et étrangement la personne dont je pourrais peut-être avoir confiance se trouve aussi au sud donc pas de bol alors que la demoiselle vit à la capitale et la demeure de ses parents est non loin de celle de mon paternel. Je pousse un gros soupir au moment où on arrive au campement. Nephalie s'était allongé la tête entre les pattes attendant patiemment notre retour. Du coup, je pointe un sac entre deux arbres à Devon alors que je vais vers mon sac de conservation suspendu à une branche.
« Il y a des peaux là, tu peux aller vérifier celle qui pourrait te convenir le plus. Je vais vérifier ce qu'il me reste à manger. »
Je l'écoute et je ne peux pas spécialement lui donner tort quant à ses paroles, il est vrai que nous avons gagné un peu de temps! Après tout, nous aurions en effet dû laver mes vêtements à un moment ou à un autre! Logique et pratique, la belle s'est assurée que cela ne nous ralentisse pas trop! Cependant, je continue de penser que ce n'était pas nécessaire qu'elle le fasse pour moi! Enfin bon, je ne vais pas lui reprocher de vouloir m'aider, après tout je ne peux qu'apprécier sa sympathie à mon égard! Elle attrape ma main alors que je l'aide à se relever, Je lui propose une petite marche en forêt dans le plus simple appareil mais la demoiselle n'est pas dans le même état que moi, ou plutôt, ses habits ne sont pas dans le même état que les miens! Elle enfile donc son sous-vêtement, remet ce bandage couvrant sa poitrine et me laisse savoir qu'elle, pour sa part, compte bien profiter de la vue! Je soupire doucement en m'avançant vers elle, couvrant la distance nous séparant pour venir frôler ses lèvres des miennes.
"Tricheuse!"
Et je me recule après ce simple mot! Pas de baiser, vu ce qu'elle vient de faire elle le mérite! Oser profiter de la vue sans me laisser la chance de faire de même? Bon, certes, elle ne couvre pas grand chose avec ce qu'elle vient d'enfiler! Nul doute que j'ai également tout le loisir de profiter de la vision de son magnifique corps mais, pas dans les mêmes conditions cependant! Nous nous mettons finalement en route, elle attrape ma main la serrant pour marcher à mes côtés et, après peu de temps, commence à me parler! Je dois dire que je suis heureux en ce moment, c'est ridicule je le sais mais le fait qu'elle me parle de sa vie, tout naturellement, sans que j'ai besoin de le lui demander? Cela me fait le plus grand des plaisirs! D'ailleurs je l'écoute le plus poliment du monde, elle me partage ce qu'elle à vécu en retrouvant une amie et je souris doucement en écoutant son histoire. Une demoiselle ayant la capacité de se changer en papillon prise dans la toile de son amie l'araignée? Il y a un petit côté cocasse à cette histoire, lorsque proie et prédateur deviennent amis!
Ainsi elle lui a dit de venir me voir si jamais elle a besoin d'aide? Je dois avouer que cela me surprend mais, cela me fait également plaisir en réalité! Un petit sourire heureux illumine mon visage! Après tout, ces simples paroles signifient qu'elle a une confiance forte en moi! Bien-entendu je le savais déjà! Après tout, elle ne m'aurait pas attendu trois semaines si tel n'était pas le cas mais tout de même... Le reste de son discours me déplaît plus par contre... Certes savoir qu'elle est prête à beaucoup pour son amie, je trouve cela honorable! Moi-même j'ai fais un seul et unique acte répréhensible dans ma vie et c'était par amitié! Cependant, je ne désire pas savoir qu'elle se mettrait en danger, que ce soit physiquement ou légalement même par amitié! Je soupire doucement en serrant un peu plus sa main, je pense qu'il est temps de répondre à tout cela.
"Premièrement je suis heureux de savoir que tu as retrouvé une amie! C'est une bonne chose... Tu as bien fais de lui dire de venir me voir si besoin... Après tout, je ne vais pas tourner le dos à quelqu'un dans le besoin, plus encore si c'est une personne d'importance pour toi! Pour ton dernier point cependant..." Je soupire doucement. "Je comprends parfaitement la volonté d'aider ton amie cependant, penses-tu qu'elle serait heureuse de savoir que "à cause d'elle" tu te mets en danger physiquement et légalement? Par ailleurs il y a deux points que je peux t'affirmer : premièrement, Valentino a TOUJOURS le temps pour une jeune fille! De manière générale il a toujours le temps de protéger les autres et encore plus s'il s'agit d'une femme!" Je ris doucement à cette affirmation que je sais être parfaitement vraie. "Ensuite, Valentino n'est pas le seul garde de confiance! Il y a sa famille bien entendu, son amie Saori mais également d'autres garde comme mon amie Jaina par exemple! Crois-moi je connais bien des gens qui pourraient aider sans que tu ne doives te salir tes belles mains!"
Et je lui souris doucement, je ne lui fais aucune reproche! Moi-même serait prêt à tout pour mes amis cependant, je préfère éviter qu'elle ne soit arraché à moi que ce soit parce qu'elle se met en danger ou parce que la garde vienne me la prendre! Nous arrivons au campement et alors que la demoiselle va chercher dans ses rations, je fouille jusqu'à trouver une fourrure assez grande pour l'enrouler autours de ma taille... Et bien et bien, voilà que moi aussi j'ai l'air d'un sauvageon! Je souris doucement, m'approchant du dos de la jeune femme. "Cela me va bien? Je crois que je viens de me trouver un nouveau style!"
" Fais gaffe à ce que tu fais, Devon. Nous allons vivre ensemble dorénavant. Es-tu sûr de vouloir tenter la veuve noire de la sorte? "
Je laisse échapper un petit rire avant de serrer sa main dans la mienne et je ne tiens pas à garder le silence, alors je lui parle de ce qui m'est arrivé dernièrement, mais surtout de ma rencontre avec mon amie d'enfance. Elle était la seule sur qui je pouvais compter, mais malheureusement, nos chemins se sont un jour séparé. Elle voulait devenir aventurière et vivait un rêve commun avec son copain du moment, mais elle est bien vite tombé de son petit nuage. Je n'étais pas là pour l'épauler ni la rattraper. Bref, je sais très bien qu'il m'écoute dans le silence afin de ne pas m'interrompre et je sais très bien qu'il ne validera pas mon choix de faire du mal à un autre être humain. Car oui, si vous ne l'aviez pas compris, je comptais le faire disparaître s'il osait s'approcher de Varda à nouveau.
Je sens sa main se serrer et il prend finalement la parole. Il est heureux pour moi. Après tout, je suis toujours seule, je ne laisse personne m'approcher. Les rencontres que je fais sont plutôt tourner vers le boulot alors je ne suis pas très jasant. Je ne dis rien pas même lorsqu'il me parle de me mettre en danger ou dans l'illégalité pour mon amie. Si seulement il savait et je constate qu'à présent, je ne peux plus attendre. Je dois lui dire la vérité. Peut-être que ce sera à mon tour de tomber de mon petit nuage. Peut-être qu'il décidera de s'en aller, qu'il me dénoncera. Je ne pourrai pas lui en vouloir. Mes mains sont couvertes de sang quoi qu'on l'en dise. Enfin, il termine sur un ton plus léger parlant de Valentino insistant sur le fait qu'il avait toujours le temps de s'occuper d'une jeune femme. J'ai un léger sourire, bien que mon coeur n'est pas aussi léger que ce dernier.
" Tu serais surpris, entre notre première et deuxième rencontre il a complètement changer. On aurait dit un nouvel homme, mais si je me souviens bien, c'est à cause d'une histoire de cœur qui ne s'est pas bien terminé. On devrait lui rendre visite une bonne fois. Je suis sûre qu'il sera heureux de te revoir et de pouvoir discuter avec toi. Mais dans le doute qu'il se soit remis, je vais éviter de jeter mon amie dans la gueule du loup si tu vois ce que je veux dire et malheureusement, je ne fais confiance à personne, pas même à ton amie et la famille de Rivolti. Ça peut te paraître pousser, mais je vais t'expliquer pourquoi une fois au campement. "
Une fois à celui-ci, je pointe l'emplacement des peaux à Devon afin qu'il pige dans ces dernières pour se mettre quelque chose autour de la taille et pendant ce temps je cherche dans mon sac si j'avais quelque chose à nous mettre sous la dent. Quelques morceaux de viande que nous pourrions faire cuir, quoi qu'il y en a peu. Je laisserai une grande partie de ma part à Devon alors que je donnerai une petite partie à Nephalie. Je n'ai pas très faim. Mon esprit est occupé et je ne me sentirai pas mieux tant que je n'aurai pas soulagé ma conscience. Lorsque Devon se met dans mon dos, je sursaute bondissant de côté. Je dépose ma main sur ma cuisse, là où mes dagues se trouvent normalement et je réalise la situation.
" Je suis désolée... dis-je en glissant ma main sur mon visage tout en soupirant. "
Je dépose mes mains derrière ses bras et l'entraîne avec moi afin qu'il prenne place sur le tronc d'arbre mort et je prends place à ses côtés alors que Nephalie s'approche de moi comme s'il sentait que quelque chose n'allait pas. Je dépose ma seconde main contre sa petite tête et la caresse doucement.
" Te souviens-tu que je t'avais dit avoir un secret Devon? J'aurais dû te le dire avant de te donner ma réponse, c'est ce qui avait été convenu la dernière fois. Te voir dans cet état m'a fait culpabilisé et je ne voulais pas t'en rajouter sur les épaules. J'ai tant attendu ton retour..."
Mon tronc se tourne en sa direction et je glisse doucement ma main contre sa joue barbue alors qu'un sourire désolé lui est transmis.
" Je ne suis pas totalement celle que tu crois que je suis. Tu as compris, lorsque j'ai affirmé faire tout en mon pouvoir pour l'empêcher de lui nuire, ce que je voulais dire. Elle le sait se que je suis capable de faire et connait mon tempérament. Je n'ai pas les mains propres, Devon. Une majorité de mes cristaux me vient de contrats illégaux. J'ai déjà fait disparaître des gens... J'ai déjà enlever la vie à autrui pour des cristaux. Je n'aime pas spécialement cela, mais ça ne me fait ni chaud ni froid. Je me suis lancée seule dans cette vie sans le sous et bien rapidement, j'ai cherché une façon de m'enrichir rapidement. J'étais stupide et je me suis mise les deux pieds dans les plats. J'ai contracté une dette que je dois rembourser au plus rapide. Dès que je peux, je leur donne un versement et je dois dire que rater un paiement n'a rien de plaisant. J'évite de me montrer le plus possible, j'évite de me lier à qui que ce soit. M'approcher de toi et vivre avec toi te mettra en danger tant et aussi longtemps que je n'aurai pas payer ma dette que je devrai payer par ma vie si je ne réussi pas dans les temps."
Je serre doucement les poings en reprenant mon souffle, ma voix se fait tremblante tout comme le reste de mon corps.
" Mais je veux tout arrêter et j'ai trouvé le moyen de le faire. J'ai pris un dernier contrat qui devrait me rapporter une fortune. Je pourrai rembourser le tout et ne plus jamais à faire quoi que ce soit d'illégale. Je n'aurai qu'à me soucier des paiements pour le traitement de mon père. Si tout va bien, je serai libérée de ce poids et je t'assure que ma cible n'est pas plus droite que moi. Enfin, je ne sais même pas pourquoi je dis cela. C'est idiot d'essayer de te convaincre que c'est acceptable. Enfin, voilà tu sais tout." J'ai tenté de garder un contact visuelle avec ce dernier, bien que cela soit difficile. J'ai envie de me lever et partir en courant. J'ai peur de sa réaction de ce qu'il va me dire. Je ne suis pas une bonne personne. Je le sais, et je ne peux pas m'imposer à ce dernier. "Je respecterai ta décision quoi qu'il arrive Devon. Je ne te mérite certainement pas."
Elle n'a absolument pas tort, quoi que je puisse dire il est en effet vrai que la demoiselle peut tout simplement patienter un peu, comme elle vient de si bien le préciser nous allons vivre ensemble à présent! Pour le coup ma menace est des plus ridicule! Mais ce n'est pas grave, de toute manière je suppose qu'elle sait aussi bien que moi que je serai sans aucun doute celui des deux qui ne pourra pas résister bien longtemps à ses lèvres même si je me donne des airs de gros dur, il est évident que dans notre relation elle sera celle qui pourra le plus facilement contrôler ce genre d'échanges... Quoi que, après tout je connais sa faiblesse et je peux toujours l'exploiter à mon avantage! Quoi qu'il en soit, nous discutons en avançant vers le campement et je lui donne mon opinion sur la situation! Selon moi, elle ne devrait pas hésiter à faire confiance à la garde et je pense que Valentino, tout particuliérement, serait parfaitement capable de gérer la situation! Par ailleurs, il n'est pas le seul! Je suis certain que Enzo est aussi fiable que son frère cadet en fait, je le sais parfaitement vu notre passé commun à tout les trois mais, cela est une autre histoire! Quoi qu'il en soit, elle me regarde un peu étrangement il faut bien l'avouer, je me demande pour quelle raison mais je ne la presse pas, si elle doit me parler elle va le faire lorsqu'elle le jugera!
Elle me signal alors que Valentino a changé et, apparemment, cela pour une femme? Genre Valentino? Une relation amoureuse? Avec une autre femme que Saori en plus! Quoi quoi, c'est peut-être pour cela qu'il est parti au grand port? Non, j'imagine mal cela possible! il ne fuirait pas Saori ainsi et puis, je suis pratiquement persuadé que si l'un d'eux faisait le premier pas, l'autre lui tomberait immédiatement dans les bras! Ils sont juste trop têtus pour se l'avouer l'un l'autre voilà tout! Mais alors, cela signifie que mon vieil ami a rencontré une autre demoiselle capable de le changer? Faudrait sans doute que je la rencontre! Quoi quoi, Saryna me parle d'une peine de coeur donc je suppose que cela ne s'est pas si bien passé... Cependant, elle affirme ne pas faire confiance à mon amie ni même à la famille Rivolti? Elle affirme qu'elle m'expliquera au campement cependant, je dois avouer que cela m'inquiète quelque peu! Pourquoi ne pourrait-elle pas faire confiance à la garde? Mon esprit logique ne voit qu'une possibilité : elle a assisté à quelque chose qui concerne la garde et qui lui fait dire qu'ils ne sont pas dignes de confiance! Peut-être une affaire de corruption? Après tout, j'ai ouïe des rumeurs qui n'ont rien de bien élogieuses pour la garde du royaume... Je hoche la tête simplement, signalant ainsi à ma belle que nous attendrons le campement!
Arrivé au campement je vais directement chercher dans les peaux, j'en trouve une faisant l'affaire et je reviens vers Saryna! Cependant, elle saute sur le côté, posant ses mains là où devrait se trouver ses dagues! Quelle étrange réaction! Pourquoi? Immédiatement il me vient en tête les pires choses, images de monstres difformes, de statues redoutables et de folie incompréhensibles... Je secoue vivement la tête alors qu'elle s'excuse! Elle a l'habitude d'être seule et nous sommes en forêt! Arrêtons d'être idiot et d'imaginer des visions d'horreur, elle a pu croire qu'il s'agissait d'une bête sauvage ou d'un bandit et a juste fait en sorte de se mettre en sécurité et de tenter de prendre ses armes rien de plus... Enfin, c'est ce qu'il me semble le plus logique cependant, elle me prend les mains et m'emmène jusqu'à l'arbre mort et je la suit tranquillement... Qu'est-ce qu'il peut bien se passer pour qu'elle agisse de la sorte? Je m'installe à ses côtés et je l'écoute calmement, en silence... J'écoute ses paroles, je comprends ses mots, je comprends leurs poids, je comprends ce que cela signifie et je fronce finalement les sourcils! Je reste silencieux un petit moment avant de grandement soupirer! Je lui en veux! Bien-sûr comment ne pas être fâché qu'elle m'ait caché cela?
"Tu aurais dû me le dire tout de suite! Si j'avais su tu penses bien que l'on en serait pas là toi et moi..." Bien évidemment cela aurait changé les choses entre nous si j'avais été au courant. "J'aurais refusé la livraison et je ne serai pas partie trois semaines! Trois semaines de recette de la taverne? On aurait sans aucun doute pu payer cette dette! Tu dois combien exactement?" Bien-sûr que c'est la seule différence que cela aurait fait! Je ne vais pas la dénoncer, pas plus que rompre avec elle! C'est sans doute pas véritablement la meilleure action que je puisse faire mais je l'ai déjà dis : que vous soyez criminels ou gardes, tout le monde est le bienvenue dans mon établissement, moi je me mêle de mes affaires et le reste je m'en moque! La différence ici c'est que ses affaires sont les miennes également maintenant! Oh bien-sûr le fait qu'elle ait pu ôter des vies me déplaît et je comptes bien lui faire savoir! Il n'est pas question qu'elle recommence une telle chose! Cependant c'est une affaire que nous réglerons plus tard. "Tu vas tout me dire et nous allons trouver une solution ensemble! Si il faut je demanderai de l'aide à Valentino mais dans tous les cas, il est hors de question que tu ne te salisse encore les mains! Tu oublies immédiatement ton prochain projet, on va régler cela ensemble et légalement!"
Je serre les poings contre mes cuisses alors que l’une de mes jambes tremble de haut en bas continuellement occasionné par le stress de la situation. Mon battement de cœur est à son paroxysme alors que je l’entends palpiter jusque dans mon crâne. Son froncement de sourcil ne me dit rien qui vaille, mais son silence me tue plus que tout. Réponds-moi! Dis-moi quelque chose, ne me laisse pas attendre. Frappe-moi, dénonce-moi, mais ne t’en va pas sans rien me dire. Dis-le que je suis une mauvaise personne et que tu ne veux pas te mêler à ma vie et prendre le risque de te mettre en danger. Repousse-moi, mais ne reste pas dans le silence. Ma gorge se crispe, s’assèche. J’ai soudainement soif et très chaud. Ma tête commence à tourner et le voilà qui soupire.
Sa voix est différente, il est sérieux. Si je lui en avais parlé plus tôt, nous n’en serions pas là lui et moi. Non, je ne pouvais pas lui dire, j’avais peur justement à ce moment. J’attrape ma tête entre mes deux mains me penchant légèrement vers l’avant. J’ai envie de pleurer, mais rien ne sort. Mes yeux me font mal, mais je tourne ma tête aussitôt en sa direction lorsqu’il me mentionne tout simplement qu’il n’aurait jamais accepté de faire sa livraison et qu’il aurait pu payer ma dette avec les trois semaines de recette qu’il venait de manquer. L’incompréhension se lit sur mon visage. Il souhaite réellement m’aider? Enfin, je réponds à sa question lui indiquant plus ou moins à combien s’élève ma dette, bien sûr je lui mentionne que des intérêts se sont accumulés avec le temps. Je me lève alors de mon siège commençant les cent pas. Devon veut s’impliquer plus que je ne le voudrais et souhaite même m’empêcher d’accomplir mon dernier grand coup avec Genn. D’une part, cela me libérerait, mais je ne veux pas dépendre de lui. J’ai toujours été seule et je ne veux pas me sentir redevable, déjà qu’il m’offre son toit. Je porte mon pouce à ma bouche rongeant la griffe de ce dernier. Il me faudra parler avec Genn, voir ce qu’il serait possible de faire. Après tout, il m’avait donné la possibilité de ne pas me mêler plus à cette histoire. J’avais refusé, croyant avoir la possibilité de le faire avant que Devon ne revienne, mais maintenant qu’il était là, je ne pouvais pas lui cacher. Que va-t-il penser de moi si finalement je souhaite revenir sur ma parole?
« Le problème c’est que si j’annule mon contrat, c’est ma réputation qui est mise en jeu, Devon. Même si le contrat n’est pas légal à proprement dit, cet homme avait confiance en moi! Je me suis même assuré de me créer un arc enchanté qui ne pourrait pas laisser de trace jusqu’à moi. Notre plan était parfait! »
Pour le reste je dois lui dire, mais pas ici. Dans un autre endroit et plus sûre, s’il veut toujours de moi. J’aimerais le prendre dans mes bras et les serrer, l’embrasser lui faire comprendre que j’apprécie ce qu’il fait pour moi, mais je ne fais pas.
« Il va falloir que je lui donne rendez-vous et que je lui explique notre situation… Enfin, il l’a connait déjà, mais lui mentionner que tu es de retour… Il devrait comprendre. J’imagine. Mais nous parlerons de cela dans un endroit sûr, Devon. Pas ici. Je ne sais même pas quoi te dire en vrai… »
Mes allées retour sont incessantes, je dois lui donner le tournis à force de marcher ainsi devant lui.
« Je ne pensais pas que tu…enfin, je ne pensais pas que tu resterais. Mais je te revaudrai toute l’aide que tu m’apporteras. Je vais travailler comme une démenée s’il le faut pour rembourser le tout, mais je ne te laisserai pas payer de tes profits pour m’aider. J’ai tellement été stupide à ce moment-là. L’argent facile c’est ce qui finit par nous consumer et je me suis repris que trop tard…»
Enfin, je sais ce qu’il me reste à faire alors je m’arrête de marcher et m’approche de ce dernier, me mettant à genoux devant lui. J’attrape ses mains, dont une, très délicatement et le regarde fixement.
« Je suis désolée, Devon, mon grand ours. Je…j’aurais dû être honnête avec toi dès le début, mais je n’aurais jamais pensé que notre histoire prendrait une telle direction. Je te remercie pour toute l’aide que tu veux m’apporter. Je comprends que tu sois en colère contre moi. Je ne suis pas une sainte… Je ne le nierai pas, mais j’apprécie vraiment ce que tu es prêt à faire pour moi et si c’était la situation inverse, je ferais tout pour te soutenir. Parce que… »
J’attrape mon collier jumeau en main et le sers fortement dans ma main. J’essaie de me concentrer sur ce dernier et j’ouvre finalement les yeux pour le regarder droit dans les yeux.
« Je t’aime… » que je dis assez rapidement, gêner de le dire en premier. Tant pis si c’est trop tôt, mais je sais ce que je ressens pour lui, maintenant.
Elle se lève, faisant les cent pas suite à mes paroles... Pourquoi? C'est comme si elle hésitait, comme si elle devait s'interroger sur la bonne chose à faire et je dois avouer que je ne comprends pas! Comment peut-il y avoir deux choix possibles dans une telle situation? Mon esprit n'est pas capable de comprendre, une hésitation dans une telle situation n'a rien de rationnelle! Nous voulons commencer notre vie ensemble! Il me semble évident que la seule chose logique à faire c'est de mettre fin à ses activités et de se concentrer sur un moyen légale de mettre un terme à cette affaire! Après tout, si nous voulons vraiment commencer ensemble, il ne faut pas qu'elle prenne le risque de s'attirer plus d'ennuis! Que ce soit avec des criminels ou même la garde! Admettons qu'elle rate son coup, ils voudront s'en prendre à elle ou à ses proches! Non pas que je craigne pour ma vie mais ce serait stupide de mettre des gens en danger si elle les apprécie vraiment! Et même si elle réussie? Il suffit d'un témoin hasardeux ou d'une personne qui la trahirait pour que les gardes viennent l'arrêter et même toutes mes connaissances chez les gardes ne pourront lui venir en aide! Elle est réellement prête à mettre en danger notre relation naissante et pour quelle raison?
Sa réputation? Elle me dit cela comme si c'était évident! Sa réputation vraiment? Elle se soucie plus de sa réputation auprès d'un homme qui veut l'engager pour quelque chose d'illégal que de nous? Ce n'est pas comme si cela allait entacher ses commandes par les marchands de la ville ou ses chasse pour des nobles désirant de la viande... Les seules personnes qui se diront qu'il ne faut pas l'engager seront les criminels! Je ne vois véritablement pas comment cela est problématique! En plus elle me parle de sa nouvelle arme et je dois avouer que cela me surprend... Me déçois même? Se fournir un arc dans le seul but de ne pas laisser de traces? Je me moque du passé, des erreurs qu'elle a pu faire, des crimes qu'elle a pu commettre! On ne choisit pas toujours, elle s'est retrouvé dans une situation délicate, elle était seule et elle a fait ce qu'elle pouvait pour survivre! Peut-on vraiment la blâmer? Après tout, les militaires ôtent la vie parfois, pas par envie mais parce qu'ils n'ont pas le choix! Mais ce n'est pas pareil cette fois! Elle parle d'ôter la vie contre de l'argent en définissant son plan comme parfait? Comment cela pourrait être parfait si ça implique de tuer?
Et encore là elle se tracasse pour son partenaire! Elle doit le rencontrer pour lui dire pour nous? Pire encore, il est déjà au courant? Cela veut dire que cet homme connait mon nom? Peut-être mon établissement? Il savait que j'étais absent? Pourquoi? Pourquoi parler de tout cela avec un homme qui désire en tuer d'autres? Je suis incapable de comprendre la logique de ses choix! Oui nous allons devoir parler! De beaucoup de chose mais pas ici, à l'abri des regards et des oreilles! Je sais qu'il n'y a personne ici, mais je ne serai plus calme qu'une fois entre les quatre murs de notre demeure! Car oui, malgré ma déception, malgré une possible colère d'incompréhension à cet instant, je ne remet pas en cause la venue de la demoiselle chez nous! Il va juste falloir que je lui remette les idées en place! Et à nouveau elle me sort des âneries! Me rembourser? Ne pas me laisser payer de mes profits? Que ne comprend t-elle pas exactement? Il n'y a plus de mes profits ou de me rembourser! Ce n'est plus elle et moi... C'est nous! Je ne m'attends pas à avoir une locataire qui va me donner un loyer ou qui ne va prendre aucune décision dans notre demeure! Je m'attends à avoir une compagne, une femme qui va décider que la décoration du salon est à refaire, qui va vivre avec moi et non pas chez moi! Ce ne sont pas mes profits, ce sont nos profits car après tout, ce n'est pas cela d'être en couple? Partager et vivre ensemble afin que tout ailles pour le mieux pour les deux?
Elle se met finalement à genoux devant moi et je la regarde sourcils toujours froncés! On va avoir une longue et franche discussion c'est un fait mais que fait-elle là? J'écoute son discours en soupirant! Oui, elle aurait dû être honnête! Dès le début peut-être pas mais dès le début de notre relation oui! Quand je lui ai demandé de venir vivre avec moi elle aurait dû tout me dire! Quand on a prit la décision d'être ensemble elle aurait dû me parler! En colère? Un peu sans doute! Plus déçu en réalité! Pas de sa vie passée, cela n'a aucune importance mais plus de ses choix actuels, de son inquiétude pour sa réputation, de son manque de confiance en moi... Pourtant elle termine sa tirade par trois mots... trois mots que je ne m'attendais pas à entendre, trois mots qui me font soupirer, trois mots qui m'obligent à défroncer les sourcils... Je la regarde droit dans les yeux et je secoue doucement la tête! Comment peut-elle me faire cela? Je devrais être déçu, mécontent, en colère peut-être, je devrais lui faire des reproches, lui dire ce que je pense de tout cela, lui dire qu'elle est idiote! Mais je n'ai que ces trois mots qui tournent dans ma tête... Alors, sans lâcher ses mains, je me lève, l'obligeant à faire de même, je la regarde droit dans les yeux et je l'attire à moi pour déposer un bref baiser chaste sur ses lèvres.
"N'espères pas t'en tirer ainsi! Nous allons avoir une longue conversation une fois chez nous!" Parce que bon, je ne peux pas juste la laisser échapper ainsi à mon sermon! Pas après tout ce que je viens d'apprendre cependant, je dépose mon front contre le sien et je soupire. "On va trouver une solution ensemble..." Il le faudra bien, j'ai encore quelques personnes qui me doivent un service et notamment mon meilleur ami. En attendant, je la regarde droit dans les yeux, je sais ce que je pense mais dois-je le lui dire après tout cela? Je soupire une nouvelle fois. "On rentre chez nous! Saches que tu n'échapperas pas à notre longue et fastidieuse discussion et cela même si... Je t'aime moi aussi!"
Enfin, le visage de Devon n’avait rien de détendu. Plus je parlais et plus ses sourcils fronçaient, ses mimiques changeaient et j’avais l’impression qu’il avait envie d’exploser et de me crier toutes les bêtises du monde. Je le méritais et je précise que je ne lui ai pas dit ce que je ressentais pour lui dans le seul but de l’amadouer. Non, c’est ce que je pensais et pense toujours au plus profond de moi. Je veux changer, mener une vie meilleure pour Devon. Je veux vivre à ses côtés et partager un chez nous. Lorsque je lui dis ces trois mots, il semble se détendre bien qu’il secoue légèrement la tête. Je crois l’avoir pris par surprise et je me sens quelque peu gênée de la situation. Il se lève m’entraînant avec lui et m’attire dans ses bras pour déposer un chaste baiser sur mes lèvres.
Ses paroles sont moralisatrices, mais sa voix grave est apaisante. Je sais qu’il nous reste beaucoup à dire ou à faire avant que nous puissions être stables et tranquilles tous les deux. Collant son front au mien, je ferme doucement les paupières alors qu’il déclare de nouveau que nous trouverons une solution. Mon cœur se serre, mes yeux me chatouillent étrangement et j’ai besoin de reprendre mon souffle. Je ne vais tout de même pas pleurer?! Je prends de grande inspiration, serre mes mains contre les siennes cherchant une échappatoire et finis par prendre le dessus. « Oui, nous allons tous arranger cela…ensemble. » Je sais que je n’y échapperai pas. Nous avons besoin de discuter tous les deux afin d’établir de bonne base. La vie commune ça ne me connait pas, alors ce sera un temps d’adaptation et j’imagine que ça ne devrait pas être des plus difficile, surtout qu’il ne s’agit pas de n’importe qui… D’ailleurs ce dernier déclare qu’il est maintenant temps de rentrer à la maison tout en mentionnant qu’il m’aimait moi aussi. J’ai un petit sourire con qui se dessine sur mon visage et je me blottis contre lui. C’est plus fort que moi. J’ai l’impression de me sentir toute légère et de sentir les papillons dans mon estomac.
« Oui, rentrons à la maison. »
Mais avant cela, c’est l’heure des corvées et du rangement. Je ne compte pas quitter mon campement en le laissant tel quel et c’est donc en travaillant tous les deux que nous parvenons à retirer toute trace de la présence de la veuve noire; plus de toile plus de cocon. Je défais l’agencement de branches et de bâtons qui me servait à tanner les peaux et range tous mes outils dans mon sac sans fond. Je ferai le tri une fois chez Devon…enfin chez nous. Quand tout me semble ranger et propre, j’avise Devon qui pour sa part prend le temps de revêtir les vêtements que nous avions fait sécher. Pour ma part, je m’étais déjà habillée et je m’étais chargée de toutes mes armes ainsi que de mon sac sans fond. J’avais laissé le sac de fourrure à Devon et m’avait assuré ne pas avoir de soucis pour le transporter.
C’est en jetant un dernier coup d’œil derrière moi que je dis adieu à cet endroit. Il me reste tant de choses à faire, donc avisez mon père de la présence d’un homme de ma vie, lui transmettre mon adresse si jamais il désirait nous rendre visite. Je ne sais pas comment nous allons être installé, ni s’il y aurait de la place pour tous mes biens, mais j’imagine qu’on trouvera une solution. Je rappel à l’ordre Nephalie qui se met à mes côtés et nous voilà tous les trois en route vers notre chez nous.