Zahria se déshabille, les yeux rivés sur Astrid, prête à rentrer dans le bain, quand le gargouillement la prend au ventre. Ah non, pas de nouveau le coup de la diarhée ! Elle a déjà eu ça en plein voyage, là ce serait vraiment pas très glamour pour draguer la Dalgaard ! Mais non, heureusement, ça passe au bout de quelques minutes où elle est allée se cacher dans la salle d'eau dans l'espoir de ne pas tout rejeter devant sa camarade, et le désagrément est remplacé par une sensation d'apaisement extrême. Qu'est-ce qu'on est bien, là. Elle s'avance légèrement vers Astrid, un sourire béat sur les lèvres, toujours à moitié nue, et avant de rentrer en contact s'esclaffe bruyamment.

« Haha, t'as vu ta tête ! Elle est roooooooooooooooooooondeuh. »

La porte toque sur elle-même puis s'effondre dans un silencieux fracas, alors qu'une serveuse en tenue affriolante entre dans la pièce avec un plateaux de poissons grillés vivants dans les mains. Ces derniers leur sourient en chantant une chanson qui aurait dû être celle de champignons, mais le regard de Zahria se porte surtout sur la serveuse en petite tenue.

« T'as vu Astrid, elle veut se joindre à la fête et rencontrer Johnny-Jack elle aussi... »

Puis lui prenant les mains dans lequel elle tient toujours le plateau, Zahria l'embarque vers la chambre pour lui faire poser le plateau sur le lit, mais sans la lâcher.

« Jolie... tête... rooooooooooooooooooooooooooooooooooooondeuh ! »

Et elle éclate de rire, avant de se laisser tomber sur le lit à côté du plateau, embarquant malgré elle la serveuse, qui n'a pas l'air de trop mal le vivre, en tout cas dans la tête de Zahria. Elle se saisit d'un poisson et le lance vers Astrid. Il s'envole avec ses petites ailes pour aller directement atterrir dans la bouche de sa camarade aux cheveux blancs, ce qui fait encore plus rire la métisse.

« Viens, Astrid, il est tout moelleux ce lit, on dirait qu'on est sur le ventre tout doux d'un grognours... »

Elle rit encore, en attrapant un poisson chantant pour croquer dedans, avant de reprendre la parole.

« Un grognours avec la tête toute rooooooooooooooooooooooooondeuh ! »

On a perdu le maître-espion.

Le rire de Zahria s'étend bien après qu'Astrid ait arrêté de la chatouiller, son hilarité commençant à lui faire mal aux côtes sur lesquelles vint s'appuyer la femme aux cheveux blancs, augmentant la douleur, mais aussi le rythme saccadé des éclats de joie. La nouvelle position hautement chaleureuse de l'autre femme couchée sur son corps quasiment nu fait lâcher prise à Zahria sur les mains de Lara, qui en profite pour s'éloigner un peu des deux femmes dans le lit. Mais pas le temps de la retenir, car Astrid lui fait déjà une offrande des plus intéressantes.

Zahria voit Johnny-Jack s'approcher avec ses grands yeux globuleux, et si elle avait presque réussi à se calmer, se remet à rire en le saluant, puis dépose le bout de ses lèvres sur la bouche du sympathique ami d'Astrid, qui de son côté, continue à le lui présenter comme un mets délicat.

« Arrêteuh, c'est pas là que ça se met ce truc, je savais bien que tu savais pas t'en servir ! »

Se saisissant du jouet avec sa dextre, Zahria se sert alors de son autre bras pour faire pivoter Astrid et la faire tomber sur le lit, roulant avec elle pour se retrouver dans la situation inverse. Lara essayant de se carapater un peu plus loin, elle lui envoie Johnny-Jack en pleine poire, ce qui a le mérite de la refaire tomber sur le lit, un petit peu moins consciente que quelques secondes auparavant.

« Oups. J'ai cassé Lara. Lara s'casse. Huhuhu. Tiens au fait, il est où le poisson ? »

Le poisson vole en faisant des bulles multicolores, c'est joli et ça suffit à Zahria pour avoir son attention détournée une seconde et tomber à la renverse, les bras en croix, l'un échouant sur Astrid et l'autre sur Lara, le plat de poisson dans son dos. Elle le dégage avec difficulté, alors que tout commence à sauter autour d'elle, et que le confort du matelas s'éloigne et revient en rythme.

« Owiiiiii ! Le trampoline ! »

Parvenant tant bien que mal à se relever pour assister Astrid dans cette nouvelle activité, Zahria se met à sauter à son tour, et leur mouvement commence à éparpiller un peu partout dans la pièce oreillers, poissons grillés et corps pas très réveillé de Lara.

« Hé, hé, attends, je crois que Lara veut faire dodo... on devrait lui chanter une berceuse, nan, tu crois pas ? Fais dodooooo Lara l'enfant doooooo... »

Tout en continuant à gueuler plus qu'à chanter, Zahria s'approche de la serveuse, qui ouvre un oeil, puis le referme aussitôt qu'elle voit la métisse aussi proche d'elle.

« Ah nan elle dort pas ! Elle se cache ! C'est trop bien, on fait un cache-cache, Astrid ! Allez, allez, c'est moi qui compte, cachez vous ! Uuuuuun... Deuuuuuuux... »

Avez-vous déjà vu... un chat shooté en chaleur ?

Miaou.

MIAOU.

...

Une transformation en chat, en temps normal, il faudrait déjà au moins quelques minutes pour s'y faire. Mais quand en plus, le cerveau fait la fête avec des lucioles multicolores, et qu'on ajoute une dose de phéromones synthétisées par une entité supérieure sadique, ça donne juste un chat par terre, écrasé contre le sol, les quatre fers en l'air, miaulant de rire à s'en fendre la poitrine poilue. Le chat noir qu'est devenu Zahria observe Astrid filer dans la direction opposée, bien incapable de la rattraper. Et dans cette position, complètement renversée, vision féline et droguée au cinquième degré, elle croit reconnaître Psolie, la personnalité féminine de Calixte, en cette Astrid joueuse.

« Miaouuuuuu ! »

A traduire par un "Caliiiiiiiixte !".

Mais non, ce n'est pas Calixte. C'est Astrid, la bombe qu'elle était censée se taper ce soir. Un peu compliqué, vu la situation. Zahria se remet tant bien que mal sur ses pattes, et esquisse un pas chatssé avant de vautrer un peu plus loin. Il lui faut donc une éternité, environ dix secondes, mais c'est long quand on est dans cet état, pour comprendre comment tout ça fonctionne, et tenir suffisamment debout pour avancer jusqu'à sa camarade de jeu. Les pas avançant, elle prend confiance, et se met même à courir, risquant au dernier moment pour rattraper la belle aux cheveux blancs un bond félin. Heureusement qu'elle ne sait pas encore comment faire pour sortir les griffes, car son atterrissage forcé sur le visage de la citoyenne aurait pu très mal se finir.

Mais la magie opère de nouveau, et Zahria redevenue humaine est repoussée alors que c'est le tour d'Astrid de prendre une forme de chat. N'empêche, elle a toujours, et même plus qu'avant, la faute à Nora, envie de faire connaissance avec Johnny-Jack et sa maîtresse un peu plus intimement, mais la zoophilie n'étant pas trop son truc, il va falloir trouver un moyen de la faire revenir... et ce avant de s'effondrer, car elle sent bien que son organisme commence à tanguer et fatiguer suite à leurs jeux et la drogue ingérée...

Mais qu'est-ce qu'elle fait Chastrid ? Pourquoi c'est qu'elle se frottouille comme ça de partout avec de la b... de l'herbe, pardon, de l'herbe, et un poisson qui chante du Marvain Gaïlle ? Zahria bâille à s'en arracher la mâchoire en la regardant s'approcher, sans même tenter de fuir, assise sur le lit un peu trop moelleux pour qu'il ne donne pas envie de s'y installer un peu plus confortablement. Avec ou sans Johnny-Jack, à ce stade, quand on voit la vitesse à laquelle la fatigue progresse et emporte avec elle les dernières traces de raisonnement chez la métisse.

Evidemment, quand Chastrid la touche, le monde de Zahria est de nouveau sens dessus-dessous, et ses vibrisses se mettent à capter toutes sortes de sensations nouvelles qu'elle ne connaissait pas avant. Et alors que les cris d'Astrid devraient l'interpeller, c'est plutôt ces étranges rideaux qui attirent son attention, et comprenant cette fois commencent marchent les griffes, elle saute dessus, pour se laisser ensuite tomber jusqu'au sol dans sa glissade. Elle s'apprête à recommencer, quand un mouvement étrange sous la couette la fait se redresser. Elle fait un pas dans cette direction, et ses griffes s'accrochent entre les lattes du parquet. Après les avoir dégagées, elle agite ses pattes un instant pour essayer de les faire rentrer, mais il n'y a pas moyen de faire ça, alors voilà Chahria bondissant de latte en latte pour réussir à avancer.

Sur le chemin, elle croise l'assiette de poisson grillé abandonné par Astrid, et en gobe un, puis un reste d'herbe à chat qui finit de la défoncer complètement. C'est le moment, il faut qu'elle la trouve, et qu'elle lui règle son compte, là, tout de suite, par sa volonté, c'est sûr, cette malédiction va s'effacer, elle va sauter sur le lit, et passer une nuit sauvage avec Astrid et Johnny-Jack, c'est sûr, c'est inévit... oh. Ce lit est tellement moelleux.

Les griffes se rétractent d'elles-mêmes devant la douceur du matelas. Ça remue légèrement sous la couette, alors le chat noir tente de trouver une entrée, mais Astrid semble s'être recroquevillée dessous et... ronfle ?! Elle s'est endormie ?! Tandis que l'autre continue à scier les troncs, Chahria fait le tour du lit pour essayer de la rejoindre et la secouer, mais à chaque pas, elle se surprend à bâiller de plus belle, et quand elle finit par s'effondrer en travers du lit, sans trop savoir si elle est chat ou elle-même, Zahria abandonne la bataille et sombre.

Le jour pointe, quand elle ouvre un nouveau un oeil. Elle est nue, en travers d'un lit pas si confortable que ça, sans aucun souvenir de la veille, un pic-vert frappant l'intérieur de son crâne et un bordel monstre dans une chambre dans laquelle elle se souvient à peine d'être rentrée. En plus, ça bouge à côté, dans le lit. Le visage qu'elle rencontre lui est déjà un peu plus familier, et elle souvient plus ou moins de la journée et le début de la soirée, ainsi que de leurs intentions. Pourtant, c'est sûr, son corps s'en souviendrait, il ne s'est rien passé hier soir. Que leur est-il donc arrivé ? En tout cas, elle est mignonne, l'Astrid, et elle ne paye rien pour attendre... si seulement son crâne ne menaçait pas d'exploser à la moindre pensée...